Zinaïda | Apparais, étoile du nord !

Nom

d’Adhémar. Suite à une discussion avec Elric, elle porte le nom de son époux, rejetant depuis son mariage les Romanov pour l’avoir considéré comme une vulgaire bête à vendre au plus offrant Il lui a laissé le choix, mais elle s’est rangée à ses arguments. Ils l’avaient trahie? Soit, elle ne serait plus l’une des leurs.

Prénom

Zinaïda Katerina Sergueïvna. Le premier nom hérité d’une arrière grand-mère, le second, d’une grand-tante. Sa mère voulait l’appeler Natalia, mais comme souvent, c’est son père qui a eu le dernier mot. On la surnomme Zina ou Zinotchka, et elle s’est parfois fait appeler Zenaïde, la version française de son nom. Zinaïda  est une fleur du froid et ses noms le rappellent sans cesse. Fille de Sergueï Romanov, elle en porte le patronyme.

Naissance

Dans une chambre du palais Catherine, résidence de sa famille, naît le 3 octobre 1900 la deuxième fille du couple, qui déjà hurle à plein poumons et ne s'arrête que lorsqu'on la laisse enfin tranquille.

Parents

Cinquième enfant de Sergueï Romanov, cadet de la dynastie Romanov et cousin du tsar Nicolas II, et de Miroslava Karkaroff. Si sa branche n’a pas été vouée à régner, ils possédaient un statut qui imposait le respect. La fratrie comptait initialement huit enfants, mais depuis la mort de Yulian il y a quelques mois, ils ne sont plus que deux, et un père vieillissant. De par sa parenté, elle possède une potentielle allégation au trône impérial de Russie… Si toutefois le climat politique le permettait.

Nature du sang

Sang-pur, ce qui dans le climat actuel l’arrange assez. En soit, elle s’en moque, Zinaïda, même si elle ne le dit pas. Mais à l’heure d’aujourd’hui, le sang-pur est un atout important pour beaucoup et lui donne un statut supérieur. Elle serait idiote de clamer que cela ne compte pas. Mais son mariage avec un sang-mêlé lui fait ni chaud ni froid, n'y voyant pas réellement la honte que certains pourraient imaginer.

Situation matrimoniale

Mariée depuis Novembre 1923 à Elric d'Adhémar à qui on l’a promis sans lui demander son avis. Ils ont une fille, Gabrielle, qui a deux ans, et Zinaïda a perdu il y a quelques mois le second enfant qu'elle portait avant de lui donner naissance. Si son mariage n’a pas été son choix, elle a trouvé en son époux un homme bon et plus sain qu’elle n’aurait pu l’espérer. Il y a entre eux, si ce n’est de l’amour, une certaine tendresse et de l’affection. L’avouer à son frère? Jamais.

Occupation

Son orgueil lui a un temps suggéré qu’il n’était pas convenable pour une princesse russe de travailler. Ce qu’elle a toujours voulu, et maintenant qu’elle le peut, elle le refuse ? Heureusement, son bon sens a pris le dessus. Elric ne voyait aucun inconvénient à ce qu’elle apprenne, qu’elle soit payée pour exercer un métier, contrairement à quantité d’autres maris. Alors, elle s’est tournée vers sa passion : les plantes. Elle est herboriste et médecin naturel. Connaît les plantes qui soignent et les utilise pour ses patients, crée des remèdes pour les maux du quotidien, aussi ridicules peuvent-ils sembler. Cela lui permet aussi, par une heureuse coïncidence, de connaître les plantes qui tuent.

3 octobre 1900 NAISSANCE Elle hurle, la nouvelle-née. Elle proteste et crie, pleure à chaudes larmes, se débat dans les bras de sa mère, de son père. Il n’y a qu’une fois allongée dans son berceau qu’elle se calme enfin, épuisée, et s’endort. On prédit aux heureux parents une enfant difficile. Ils rient, faux. Les Romanov ne font pas d’enfants pour les élever et en faire des êtres décents.

1904 4 ANS Et pourtant, Zinaïda est une enfant sage, enfin, qui a vite compris qu’elle doit au moins faire semblant en face de ses parents. Très proche de son frère Yulian qui n’a qu’un an d’écart avec elle, elle le suit partout, et il sait canaliser ses caprices. Les aînés sont déjà partis à l’école, et la maison est relativement calme. La vie est douce au Palais Catherine, ou elle passe ses journée à jouer et à apprendre, déjà, comment être une femme parfaite. Apprendre, finalement, à mener son monde à la baguette

1907 6 ANS Du haut de ses septs ans, ou presque, la petite créature qui s’agite dans le berceau l’intrigue. A a les yeux très bleus, de la même teinte que les siens. Et parce que Zinaïda a toujours voulu un petit frère ou une petite soeur, et que ses parents semblent avoir décidé qu’elle serait la dernière de la fratrie, elle adopte cette cousine comme telle, et s’en occupe avec la ferveur d’une nourrice, jouant avec elle, essuyant ses larmes, rusant même parfois pour faire manger à Tanya les légumes qu’elle déteste. Cela dure cinq ans, puis vient le départ pour la France. Mais la revoir chaque été est une véritable joie.

1908-1912 7-11 ANS Un jour, sa mère reçoit une lettre. Une certaine Louise Le Bihan, amie de nombreuse famille nobles, a appris que la Romanov avait une fille de l’âge de la sienne, et propose une correspondance : après tout, Beauxbâtons recherche l’excellence n’est-ce pas, et l’on ne voudrait pas qu’une princesse russe fasse des fautes. Il est vrai que Zinaïda a besoin d’améliorer sa grammaire française. Une correspondante lui fera du bien. Année après année, les lettres s’échangent. Avec Némésis, Zina a l’impression de pouvoir être elle-même. Et un été, voilà la correspondante invitée au palais impérial. Et quand Miroslava voit celle qui à ses yeux tient plus de la sauvageonne que de la fille de bonne famille, quand elle l’entends jurer comme un charretier en un dialecte qui lui semble barbare, elle la renvoie aussitôt chez ses parents, en compagnie d’une lettre qui accuse Madame Le Bihan d’une tromperie qui ne saurait être dévoilée au grand jour, et qui interdit toute communication future entre les fillettes. Mais ces quelques jours avec Némésis ont été les plus palpitants de la courte vie de Zinaïda, qui pour une fois se découvrait l’envie de vivre, et plus simplement d’obéir. Alors elle continue d’écrire. En cachette, puisqu’il le faut, mais on ne lui arrachera pas la seule amie qu’elle ait jamais eue.

SEPTEMBRE 1912 11 ANS C’est l’entrée à l’école, enfin. Et même si elle n’y rejoindra pas son frère, envoyé à Durmstrang pour être formé à une magie plus offensive, elle a hâte. Parce qu’elle est seule au palais, ses deux aînés partagés entre études et bal, Nikolaï et Yulian partis à l’école. Beauxbâtons sera un changement de paysage bienvenu. A l’évidence, elle parle déjà le français à la perfection, grâce au professeur particulier qui vient chaque jour, et aux lettres toujours régulières échangées avec Némésis, qu’elle retrouve dans sa chambrée. Et ses manières sont excellentes, tout comme son aptitude pour la harpe et le chant. Une femme du monde en devenir. Face au portrait de Mélusine, elle ne sait quoi répondre, et se comporte comme avec tous les adultes : avec calme et pondération. Mais Mélusine voit son cœur, et l’envoie vers la faction du Zénith.

1917 17 ANS La Révolution d’Octobre a déchu les Romanov et a poussé les survivants à fuir. De longues semaines d’angoisse pour Zinaïda, sans réelles nouvelles de sa famille. On lui apprend finalement un lourd bilan. L’on est sans nouvelle de la plupart de ses cousins, et sa mère, ainsi que les deux aînés et leurs familles, de même que ses deux petites sœurs, ont perdu la vie. De huit enfants, ils ne sont plus que quatre et un père fou de chagrin. Zinaïda se renferme sur elle-même, choquée par la violence et l’injustice. Elle qui avait toujours été pieuse, croyant en un Dieu qu’on lui avait présenté comme amour et compassion, cesse de prier.

NOVEMBRE 1917 17 ANS Les Romanov sont arrivés à Paris, et, rentrée pour le week-end pour les funérailles, Zinaïda n’est pas certaine d’aimer le nouvel hôtel particulier. Où sans doute est-ce son coût qui la dérange. Les Lestranges et les Machiavelli viendront frapper à leur porte pour réclamer leur dû, elle le sait. Et elle sait aussi que ce sera sans doute elle, la monnaie d’échange, parce qu’ainsi va leur monde.

FÉVRIER 1918 17 ANS Poussé par ses parents, et avec l’accord intéressé de Sergueï, Alcryst de Valefor, futur héritier du trône, est pressenti pour être son fiancé. Elle le rencontre. Ils ont aussi peu envie de se marier l’un que l’autre, et de ce point commun naîtra une amitié, et un plan de longue durée pour leur acheter du temps.

ETÉ 1919 18 ANS L’école est terminée, et Zinaïda rentre à Paris. Sitôt arrivée, on lui donne la responsabilité du petit Kiril, qui a à peine trois ans et qu’elle connaît encore assez peu finalement. Après tout, elle ne fera pas d’études, autant qu’elle apprenne à élever un enfant. Tout cela a été décidé sans qu’on lui demande son avis, comme tant d’autres choses dans sa vie. Et Zinaïda a beau aimer son petit frère et se découvrir la fibre maternelle, elle aspirait à plus. Alors, pour se prouver qu’elle vaut plus qu’une jolie poterie, elle décide de lire, de se cultiver par elle-même. Elle entame aussi, en secret, la complétion du rituel d’animagus, réputé fort difficile. Si elle réussit cela, qu’importe alors ce que l’on verra d’elle : elle connaîtra sa propre valeur.

1921 20 ANS Il y a quelque chose dans ses yeux qui l’hypnotise. Elle est plus âgée qu’elle, plus forte aussi. Mariée, mais loin de l’emprise de quiconque. Elle l’attire. Elle la veut. Elle l’obtient. Ou peut-être est-ce Neith qui gagne son coeur. Elles s’aiment en secret, parce qu’elle sait, Zinaïda, que son père n’apprécierait pas de voir sa fille unique, désormais, s’éloigner de ce qu’il considère comme le droit chemin : celui d’un mariage et de la production d’héritiers qui permettront aux Romanov de retrouver leur grandeur d’antan.

1922 21 ANS Les sentiments n’ont pas disparu, mais quand Alcryst demande en mariage Signa, Zinaïda sait que la période de tranquillité est terminée. Elle a toujours sû qu’elle vivait une parenthèse, un sursis. Qu’elle ne pouvait pas se permettre le luxe de suivre son coeur. Et parce qu’elle souffrirait trop d’être mariée à un homme en aimant cette femme si présente dans son coeur, elle préfère arrêter. Se laisser le temps de guérir, d’oublier. Il n’y a pas de rancœur. Simplement l’appel de la raison, et l’impression de ne pas avoir le choix.

1923 22 ANS “J’ai annoncé que je te cherchais un fiancé. Ton frère a raison. Il est plus que temps que tu te maries. Tu n’intéresse pas les Lestrange, mais je ne perds pas espoir.” La nouvelle lui est donnée en plein repas, alors que le patriarche se sert un verre de vin. Nikolaï ne dit rien. Yulian détourne le regard, serre les dents. Zinaïda, elle reste abasourdie. Il la traite comme un objet précieux qu’on vendrait au meilleur acheter. Est-ce là tout ce qu’elle est, sa fille unique? Une marchandise? Elle cabre. Elle proteste. Elle hurle et elle brise. Il n’essaie même pas de la calmer. Il sait, le paternel, qu’elle cédera. Mais le pire de cette histoire… C’est que c’est Nikolaï qui l’a sacrifiée. Pour être libre un peu plus longtemps, lui qui a bien plus qu’elle l’âge de prendre épouse. Il l’a vendue contre un sursis. Et ça, elle ne peut le lui pardonner. Alors elle ferme son cœur à son père et à ce frère aux allures de traîtres et baisse la tête. Elle ne peut pas se battre contre ça. Mais elle n’oubliera pas.

1923 (BIS) 23 ANS C’est lui qui a demandé sa main à son père. L’aîné des d’Adhémar, un homme que son père connait sans doute, que sa mère a déjà employé, là-bas, si loin, il y a si longtemps. Elle n’est rien et pourtant il veut l’épouser, quand les Lestrange, les de Valefor et d’autres familles encore ont refusé cette fiancée dont la noblesse du sang n’arrivait à faire oublier ni sa pauvreté, ni sa malédiction. Les d’Adhémar ont l’argent, et Sergueï a le nez pour placer ses pions. Il accepte. Sa fille épousera Elric. Zinaïda, elle, se méfie. Puisque dans ce monde elle n’est visiblement qu’un prix, c’est que son futur époux a une idée en tête. C’est que lui aussi veut une possession esthétique, ou pire peut-être.

La bague à son doigt est belle. Et son mari à un charme indéniable. Un sourire doux, dont la jeune femme se demande ce qu’il cache. Sa main sur sa joue est légère, ses gestes tranquilles quand il passe à son annulaire l’anneau qui les unit. Son regard pourrait être tendre, si elle se laissait y croire. Mais Zinaïda ne croit plus. Durant des jours, des semaines, elle s’applique à le faire mentir. A trouver ce qu’il attend d’elle. Elle finit par tempêter, briser un vase, fondre en larme. Frustrée de ne pas comprendre, de ne pas avoir de raison à ces épousailles, de ne pas savoir de quoi son avenir sera fait et d’avoir cette épée de Damoclès pendant au dessus de sa nuque. Il l’étonne en la prenant dans ses bras, en essuyant ses larmes. Je souhaiterais juste t'aider à te réaliser et être heureuse si tu me le permet, souffle-t-il. Et elle ne sait plus quoi répondre, l’ouragan s'essoufflant soudainement dans sa poitrine.  Personne n'avait jamais réussi à la faire taire ainsi auparavant.  Ce soir-là, elle recommence à apprendre la confiance de nouveau.

1925 24 ANS Sa fille naît au bout d'un accouchement terrible, mais Zinaïda, ne ressentant pas la douleur, n'a pas conscience davoir frôlé la catastrophe. On lui interdit désormais l'accouchement par voie basse, et elle ne trouve qu'à lever les yeux au ciel devant ce qui lui semble être une exagération manifeste. L'enfant,  quant à elle, est prénommée Gabrielle, sur les conseils d’Ira de Sade, seer qu’elle consulte régulièrement. Un prénom français, prononçable facilement en allemand. L’enfant fait déjà la joie de sa mère et elle se promet que jamais, elle ne lui volera sa liberté. Elric est un père un peu maladroit mais touchant, attentionné. Conscient de son épuisement bien qu’elle le minimise, il la convainc finalement de s’éloigner un peu de la capitale et de l’accompagner à Genève, ou leur fille est baptisée. C’est une parenthèse douce, une de celle qui lui fait remercier le destin d’avoir un homme comme lui pour époux.

1926 25 ANS Kirill n'a que onze ans quand son père lui annonce que la maladie l'a emporté. Elle maudit Sergueï de ne pas l’avoir tenue au courant, de l’avoir empêché d’essayer de le soigner. Elle est persuadée qu'elle aurait pu le sauver, si seulement son père n'avait pas été si persuadé de son inutilité, ou de la supériorité des hôpitaux magiques. Elle porte le noir pendant un mois et ajoute ceci à ses griefs contre son paternel. En compagnie d’Elric, elle étudie leur malédiction, pour essayer de sauver ce qui peut l’être encore.

FÉVRIER 1927 26 ANS Elle est enceinte de nouveau, et la maternité la comble. Ce sera un garçon cette fois, elle en est certaine. Et ce, même si la loi française fait de Gabrielle l'héritière d’Elric. Peu après cette nouvelle vient celle du décès de son frère. Son dernier lien heureux avec sa famille disparu, elle porte le deuil deux mois cette fois, et s’applique à construire en tant que d’Adhémar tout ce que les Romanov n’ont jamais voulu lui offrir.

JUILLET 1927 26 ANS Elle a perdu l’enfant. Et même si ces choses arrivent, si ce genre de nouvelle émaille la vie d’une femme, elle se sent responsable, coupable. De n’avoir pu le protéger, ce fils qui jamais ne naîtra. Elle se renferme sur elle-même. Parce que pour la première fois, elle a peur de sa malédiction, de ce qu’elle peut engendrer. Est-ce parce qu’elle ne s’est pas assez ménagée? Est-ce la malédiction de sa famille qui était trop forte chez l’enfant? Est-ce elle qui l’a tué ou bien est-ce sa famille? Plus que jamais, elle se sent perdue, et une fois de plus, Elric est là pour la soutenir. Il faut que cela cesse, lui murmure-t-elle finalement. Je ne veux plus perdre quiconque.

Cela prends des semaines, mais elle guérit. Accepte, sans oublier, d’aller de l’avant. Secrètement, elle le prénomme Alban, et redouble d’effort pour trouver un moyen de contrer ou de réduire sa malédiction. Elle se remet au travail et se penche sur croisement de plantes magiques, pour en développer les propriétés purificatrices, espérant pouvoir en faire un ingrédient clé pour éradiquer ses maux.