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Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

Zinaïda d'AdhémarCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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(#) Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

missive rédigée par Zinaïda d'Adhémar le
  • Fragment of Forgiveness
    TW à update - ft. @Nikolaï Romanov
    Il n'y avait pas grand chose que Zinaïda d'Adhémar détestait plus que les visiteurs imprévus. Ils bouleversaient son organisation quotidienne, son emploi du temps soigneusement établi. La princesse de plus rien n'aimait pas particulièrement les surprises, parce qu'elle avait appris que pour les quelques fois où ce que l'on cache derrière son dos est un adorable chiot, il y avait bien plus de moment où l'on vous présentait finalement un couteau acéré qu'on vous plantait dans le dos. Les surprises étaient rarement agréables. Après tout, l'une des dernières qu'on lui avait faite ressemblait à " Devine quoi,Mоя Mаленькая Царевна (ma petite princesse), bonne nouvelle! Je t'ai trouvé un époux!". Ce qui, soyons honnête, avait coûté à Sergueï Romanov quelques précieux bibelots et la disparition durant toute une nuit de sa précieuse enfant-marchandise.

    Aussi, lorsque l'on vient annoncer à la jeune femme un visiteur alors qu'elle savait pertinemment qu'elle n'attendait personne, pas si tôt après la fête donnée pour son futur enfant, le premier réflexe de la fille du froid est de demander à ce qu'on éconduise l'inconvenant d'un "Madame ne reçoit pas." Ce que ce foutu majordome aurait dû faire sans venir demander d'instructions, d'ailleurs : trouver du personnel compétent était de plus en plus difficile de nos jours! "Il m'a dit que c'était important." La réponse lui tire un soupir agacé. Rien n'était en cet instant plus important que de passer du temps avec sa fille, la rassurer sur le fait que la venue de son adelphe ne changerait rien à l'amour qu'elle lui portait.

    Mais un doute l'habite. Si jamais c'est en rapport avec Elric et son travail, si jamais elle m'a que de passer un message important, elle n'en entendrait jamais la fin. Quelle idée aussi, ces gens qui ne veulent pas écrire ! Zinaïda lève les yeux au ciel et soupire avec un agacement profond, prends la main de sa fille et explique d'un air ennuyé qu'il faut descendre au salon et que Maman n'en aurait pas pour longtemps, mais qu'elle jouerait à la poupée avec elle pour se faire pardonner.

    Gabrielle n'est pas une enfant difficile, ou du moins pas encore. Elle a bien des frayeurs d'enfant un peu agaçantes mais tout à fait normales, et devient un peu capricieuse lorsqu'une jolie robe est en jeu, mais, pour être honnête, la Romanov se savait pire et sans doute que sa fille avait pris cela d'elle. Alors, adorable dans sa robe bleue à fleur blanche, ses boucles blondes retenue par un ruban, elle suit sa mère sans protester. Et c'est elle finalement qui réagit le mieux à la venue de l'outrecuidant intrus. "Oncle Nikolaï !" Crie-t-elle pleine d'enthousiasme avant de lui sauter dans les bras. Zinaïda a un sourire un rien perfide. Avec une enfant aussi vive que Gabrielle dans les bras, il sortirait d'ici avec un bon mal de crâne, vu sa légilimancie exacerbée. Bien fait.

    Elle-même reste à distance. La vue de son grand frère provoque toujours des émotions contradictoires en elle et c'était quelque chose qu'elle n'appréciait pas. Parce qu'elle avait beau le haïr pour ce qu'il avait osé lui faire, avoir amertume et rancœur à foison, il restait son frère et il lui manquait. Ou du moins, il manquait à la partie de son cœur qu'elle n'avait pas volontairement gelé pour s'éviter le vague à l'âme. Et puis, il y avait son foutu don. L'épouse d'Adhémar détestait qu'on lise dans sa tête. Surtout depuis qu'elle considérait ce traître mort à ses yeux, tant qu'elle s'arrangeait autant que possible pour ne pas le croiser. Même si l'éviter était compliqué, puisqu'ils fréquentaient les mêmes milieux... C'est le français qui sort de ses lèvres : ils le parlaient tous les deux à la perfection, et parler russe serait reconnaître leur histoire, leurs liens familiaux autrefois heureux et proches : Zina s'y refusait. "Père est mourant, au moins? Probablement déjà enterré, si je me fie à la propension de notre famille à ne pas communiquer les mauvaises nouvelles. " Elle n'avait toujours pas digéré le décès de ses frères et le fait qu'on ne lui ait même pas laissé l'opportunité d'aider. Le ton est acide, alors qu'elle s'assied dans un fauteuil et demande tout de même qu'on leur apporte un thé : elle était pour les apparences, et renvoyer son frère, surtout alors qu'Elric n'était pas là pour prendre le blâme, était un mauvais calcul. Il faudrait bien qu'elle le supporte une heure. "Que me vaut l'honneur de ta visite, mon très cher frère? Gabrielle, assieds-toi et laisse ton oncle respirer, veux-tu ?" Elle se sait impatiente, et que sa fille ne mérite pas cette envie de l'éloigner de son oncle. Mais Nikolaï exacerbait ce genre de comportement chez elle. Il l'avait trahi alors qu'elle lui faisait confiance, et Zinaïda se refuse à ce que sa fille tombe dans le panneau elle-aussi.
    Loom of Fate | 2023
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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Fragment of Forgiveness
    TW : aucun ft.  @Zinaïda d'Adhémar

    Vous ne pouvez même pas imaginer la colère dans laquelle  je m’étais trouvé lorsque j’avais appris que ma délicieuse petite sœur donnait une mondanité pour célébrer la prochaine venue au monde de mon neveu. Mondanité à laquelle l’effrontée n’avait ni daigné m’inviter ni même jugé bon de m’en informer.  Ne devrais-je pas être le premier informer ? Pensait-elle vraiment pouvoir me cacher cela ? Ne savait-elle pas que dans notre société tout se savait ? Encore plus pour celui qui ne peut bloquer les pensées et émotions des gens ? Aucune information ne m’échappe. Elle le savait pertinemment. Elle l’avait fait pour m’énerver, j’en étais convaincu. Le pire c’est que ça avait fonctionné à merveille. J’étais hors de moi.  Vous connaissez ce conte moldu où une fée n’est pas invitée à la fête de naissance d’une princesse et pour ce venger de cet outrage vient jeter une malédiction sur l’enfant ? La condamnant à mourir en se piquant le doigt sur un fusain à l’âge de 15 ans ? Et bien, j’étais dans le même état de rage que cette fée. J’aurai moi même jeté une malédiction sur l’enfant à naître, s’il n’était pas mon neveu. De toute façon, à quoi bon ? Il avait du sang Romanov et serait donc maudit comme chacun de nous. Comme moi j’étais condamné à entendre chaque pensée, ressentir chaque émotion. Une véritable torture qui me donnait la migraine et rendait ma magie incontrôlable.  Quelle serait sa malédiction à lui ? Tout ce que j’espérais c’est qu’elle fasse souffrir sa mère. Du moins suffisamment pour me venger.

    Si elle croyait que j’allais rester là les bras croiser, elle pouvait se mettre le doigt dans l’œil. J’attendis à quelques mètres de sa maison que la fête soit finie. De loin, j’observais qui sortait de la maison de ma sœur.  Certaines allaient également me le payer de ne m’avoir rien dit.  Lorsque tout le monde était parti, je me présentai à mon tour devant la maison de la maîtresse de cérémonie. Lorsqu’un vulgaire domestique tenta de me congédier en prétendant que Madame ne recevait pas, je laissai échapper un rire diabolique avant de pointer ma baguette sous sa gorge et de lui dire de faire ce que je demandais s’il ne voulait pas avoir affaire à moi. Je lui précisais qu’il n’avait qu’à dire à Madame que son convive avait déclaré que c’était important.  Le domestique s’exécuta et j’entrais dans le magnifique vestibule de la splendide demeure de ma sœur. De quoi se plaignait-elle ? C’était grâce à moi si elle pouvait vivre dans une villa si somptueuse, dans un tel luxe.

    Je sentis un sentiment d’agacement m’envahir le corps avant même de voir Kamila arriver. Très vite ce sentiment fut éclipsé par un sentiment de joie immense qui était vraisemblablement celui de ma nièce à la chevelure d’or qui courrait droit vers moi en criant "Oncle Nikolaï !". Son bonheur était si grand qu’il masquait la colère de ma sœur. J’écartais les bras et me baissais à sa hauteur. En me redressant, je la faisais tourner pour l’amuser avant de déposer un baiser sur son front avant de lui dire, en russe, ma princesse ! Tu m’as tellement manqué. « Моя принцесса! Я так скучал по тебе » Qu’importe ce qu’en pense sa mère. Il était pour moi essentiel que ma nièce maitrise la langue de ses ancêtres. Je déposais un nouveau baiser sur son front. Cette gamine je la considérais comme ma propre fille. Cela serait la même chose avec mon neveu. D’ailleurs, cette fois, j’espérais bien être le parrain.

    La mère de Gabrielle, ma sœur, elle ne s’était pas approchée de moi. Elle se tenait à distance et je commençais à ressentir des sentiments négatifs qui venaient masquer la joie de Gabrielle. J’essayais de les repousser en vain. Le pire fut que les paroles de ma sœur étaient plus acerbes encore que ses sentiments envers moi."Père est mourant, au moins? Probablement déjà enterré, si je me fie à la propension de notre famille à ne pas communiquer les mauvaises nouvelles. " Il n’était cependant pas question de rentrer dans son petit jeu.  Je la laisserai s’étouffer dans son venin mais je ne me ferai pas piquer.  « Père est en parfaite santé. Tu peux être rassurée. ». Je portais toujours Gabrielle dans mes bras. Ni elle, ni moi n’avions l’intention de nous séparer. Cela faisait bien trop longtemps que nous ne nous étions pas vus. C’était comme si sa mère faisait tout pour l’éloigner de moi. « Apparemment les bonnes nouvelles ont également du mal à circuler. ». dis-je en fixant son ventre. C’était à mon tour de cracher du venin.  Je savais ma référence assez subtile pour que Gabrielle ne puisse pas la comprendre et ne pas se retrouvée au milieu de ce duel.  

    "Que me vaut l'honneur de ta visite, mon très cher frère? Gabrielle, assieds-toi et laisse ton oncle respirer, veux-tu ?". Je laissais échapper un sourire en coin. Nous en étions à présent à nous échanger des politesses. Des politesses qui étaient de circonstances, je le sentais. Je sentais aussi cette envie que Gabrielle s’éloigne de moi. Une envie de me l’arracher des bras. Une envie que je n’arrivais cependant pas à comprendre. Gabrielle était pour moi aussi importante que l’homme qui hantait mes nuits et mes jours. Jamais je ne lui ferais le moindre mal. Pourquoi tenait-elle tant à l’écarter de moi. « Non Gabrielle,  Моя принцесса (ma princesse), tu peux rester. Tu ne m’empêches pas de respirer » dis-je à l’attention de la fillette que je portais toujours dans mes bras et qui s’agrippait à mon cou. Contrôler Gabrielle, c'était contrôler ma sœur et cela suffisait à me procurer un plaisir inégalable. « N’ai-je pas simplement le droit de vouloir passer du temps avec ma sœur adorée et ma nièce adorée. Dois-je avoir un motif pour venir profiter de votre compagnie ? » Il était hors de question que je déballe comme cela la raison de ma venue.  De toute façon, jamais je n’ouvrirais les hostilités devant Gabrielle. Elle ne méritait pas ça Моя принцесса

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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Zinaïda d'Adhémar le
  • Fragment of Forgiveness
    TW à update - ft. @Nikolaï Romanov
    Il y a un tel amour dans la voix de son frère tandis qu'il fait tourner et virevolter la petite Gabrielle que Zinaïda peine à réprimer de la jalousie. Ou était-il, cet amour de sa famille, quand il l'avait vendu pour échapper à sa propre condition? Comment osait-il aimer sa nièce si fort quand il n'avait visiblement aucun égard pour sa propre sœur? Traître. Cafard!

    Mais il maîtrise les règles du Grand Jeu aussi bien qu'elle - croit-il! Elle était une femme et aurait de ce fait toujours une longueur d'avance malgré les pénalités constantes que les hommes s'evertuait à leur infliger, les tricheurs... - et ne se laisse pas avoir à son piège vénéneux. Fugacement, il y a de la reconnaissance dans le cœur de Zina. Celle d'épargner à sa fille, la lumière de sa vie, des querelles inutiles. Elle était trop jeune pour comprendre, et donc pour subir ça. Pour autant, Nikolaï réveille ses pires instincts, hélas, et elle ne peut s'empêcher de glisser du venin dans le miel de surface. "Me voilà rassurée. Nous ne voudrions pas le perdre avant ton mariage." Celui-là même qu'il avait esquivé en la vendant au plus offrant. Quatre ans avaient passé et pourtant elle était toujours aussi en colère. Qu'importe à quel point Éric était un homme bon. Qu'importe le respect et la tendresse de leur foyer.

    Un rire quand il lui envoie une pique à son tour. "Mais ce sont des affaires de femmes. Vous les hommes n'avez pas de temps pour le mariage et les enfants n'est-ce pas?" Elle papillonne des cils, parfaitement ironique mais la voix suffisamment douce pour que Gabrielle ne pâtisse pas de ses mauvaises ondes. "Aurais-je fait une erreur en ne te conviant pas? J'ignorais que tu avais envie de passer des heures à écouter les ragots et entendre parler de tactiques d'allaitement et de soin de la poitrine féminine, d'accouchements et de discussion sans fin autour des bénéfices d'une éducation offerte par nourrice." Elle croise ses jambes et lisse sa robe déjà parfaitement repassée. "J'ai cru comprendre à l'époque que tu estimais que les hommes et les femmes ne devaient pas avoir les mêmes préoccupations." Aux femmes le mariage, aux hommes... L'hypocrisie?

    Le thé arrive à point pour changer brièvement les idées de la jeune femme, qui n'arrivait pas à s'ôter de la tête que son frère voulait lui faire du mal, et manipulait Gabrielle pour y arriver. Qu'il la trahirait elle aussi, sa pauvre petite bichette, quand il en aurait besoin, alors qu'elle lui vouait une admiration sans borne, cela se lisait dans le regard qu'elle posait sur lui et dans ses rires joyeux quand il lui parlait. Et elle ressentit une vague de tristesse immense. Gabrielle ne méritait pas de souffrir comme elle avait pu souffrir. Qu'importe si Elric était un mari tendre et un père parfait. Qu'importe si au final, elle avait échappé sans doute à un destin bien pire, où à la toxicité d'une famille qui n'avait jamais eu de considération pour autre chose que sa matrice. Nikolaï n'avait pas œuvré pour la marier à un homme bon et la sauver. Il avait œuvré pour la marier, peu importait à qui, préférant prendre le risque de la faire tomber entre des mains malveillantes et la condamner à souffrir le reste de sa vie dans le lit d'un homme peut-être volage, peut-être violent, plutôt que d'assumer son aînesse. Les hommes bien ne couraient pas les rues. Et Nikolaï avait décidé pour elle de jouer ce jeu où, en toute logique, elle serait la seule perdante.

    Zinaïda avait eu une chance insolente. Elle en était consciente.

    Elle sert les tasses d'un geste nonchalant de baguette, résistant à l'envie de faire venir un flacon de laxatif à verser dans celle de son aîné. Pour Gabrielle, il y a un thé glacé et une tranche de pain beurrée : elle avait suffisamment ingurgité de sucre à la réception, sautant sur les biscuits et les chocolats comme la dragoncelle sur le pauvre monde. "Sucre? Lait?" En vérité, elle savait pertinemment comment son frère prenait son thé. Mais faire mine de l'oublier renforçait l'impression qu'il était un étranger. Un homme pour qui elle ne ressentait plus rien. Elle laisse l'un et l'autre s'asseoir à leur rythme puisqu'elle à perdu cette bataille et que sa fille s'agrippe à son oncle comme à une bouée de sauvetage. Une culpabilité fugace la traverse : faisait-elle du tort à Gabrielle en la tenant éloignée de son oncle et de son grand-père ? Il y avait la famille paternelle pour la choyer. Zina s'était toujours dit que c'était pour son bien. En voyant la joie et l'obstination enfantine, un instant, elle n'est plus si sûre.

    Sage, Gabrielle attend que sa mère coupe sa tartine en morceaux plus petits. Elle ne quitte cependant pas la proximité de son oncle à qui elle raconte avec force détail l'après-midi qu'ils viennent de passer. Non sans tirer un sourire amusé à sa mère : aurait-elle voulu mettre ceci en scène que cela aurait été moins réussi. Ainsi, Oncle Nikolaï a le récit, avec sa syntaxe d'enfant de deux ans et demie, des jolies robes, et des rubans bleus qui paraient le salon, le joli gâteau avec le glaçage à la lavande, et les cadeaux sur la table auxquels elle ne pouvait pas toucher parce qu'ils n'étaient pas pour elle mais pour son petit frère. "Gabrielle, mon étoile, ne parle pas en mangeant ou tu vas t'étouffer." La voix est calme, douce mais sans appel. Pourtant il y a une lueur de défi dans les yeux de sa fille, qui se tourne vers son oncle en quête d'un soutien. Qu'elle risque fort d'obtenir, si Nikolaï veut l'agacer.

    Zinaïda se déplace légèrement dans son fauteuil, comme pour déplacer une gêne. Une sensation dans le dos, comme un coussin mal placé. Qu'importe. Elle pose sa main sur son ventre et le caresse doucement. Quelle folie qu'une grossesse en été. "Venir simplement profiter de notre présence ? Kolya, je te connais." Elle a un rire sans joie. "C'est peut-être vrai pour ta nièce mais tu as montré que tu me préférais loin de toi n'est-ce pas?" Elle pourrait masquer ses mots, faire des ronds de jambes plus efficaces. Elle n'en a pas l'énergie. Oh, pas physique, elle est sûrement assez en forme pour courir un marathon, n'en déplaise au docteur Lacassagne... mais cette après- midi de mondanité a pris son dû. Elle l'ignore, poursuit ses perfidies. En russe, cette fois, parce que Gabrielle ne le parle pas. "Mais dis-moi, l'hôtel particulier n'est pas trop austère pour vous deux? Ceci dit, peut-être que toi et Père vous entendez comme larrons en foire. Entre compagnons de manigances." Un sourire aimant à sa fille, pour la rassurer. "Ma chérie, tu peux encore profiter un peu de ton oncle mais il est bientôt l'heure de la promenade. Lucie doit déjà t'attendre dans le jardin." Elle-même n'avait plus le droit de l'accompagner. Les promenades de plus de quinze minutes lui étaient proscrites, comme tant et tant d'autres choses si l'on écoutait ce fichu médecin. Le lapin, le vin blanc, les grandes frayeurs, le cheval, qu'il soit mangé, monté ou même juste à proximité, les longues veillées, les bains trop chaud ou trop froid et quantités d'autres choses encore qu'elle n'avait pas le goût de retenir.  Un regard suppliant de la petite fille. "Cinq minutes. Mais si tu es sage avec Lucie et que ton oncle à le temps, il pourra jouer avec toi dehors avant l'heure du bain." Un compromis. Nikolaï la tenait en tenant la petite et elle le savait parfaitement. Elle bout intérieurement mais n'en laisse rien paraître. Des années de maîtrise. Pourtant, lui jetant un regard noir, elle pense à son intention "Là ! Es-tu satisfait?" Elle avait perdu cette bataille mais n'avait pas perdu la guerre.

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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
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    Alors que je m’amusais avec Gabrielle et ressentais toute la joie que lui procurait ma présence, un sentiment négatif vint écarter cette joie. Un sentiment que j’identifiai rapidement comme de la jalousie. Les mots « Traître » et  « Cafard! » résonnaient dans mon esprit  avec la voix de ma sœur.  Je me concentrais sur elle pour essayer de maîtriser un peu ma foutue malédiction et pénétrer ses pensées et ses émotions pour comprendre pourquoi elle me gratifiait de pareils noms d’oiseaux. Tout ce que je pu trouver était du ressentiment. Après toutes ces années, elle n’avait pas pardonné que j’ai œuvré à la marier pour échapper à mon mariage. De quoi se plaignait-elle ? Elle avait trouvé un mari aimant et surtout, il lui avait donné une fille merveilleuse et bientôt un héritier. Elle était pleinement épanouie dans son rôle de mère. Elle devrait me remercier plutôt que de pester.  D’ailleurs, elle ne tarda pas à y venir au sujet de mon mariage. Me voilà rassurée. Nous ne voudrions pas le perdre avant ton mariage. . Je pouvais sentir sa fierté de me ramener à ce sujet.  Elle essayait de me faire mal. Je pouvais ressentir son désir acéré de me blesser comme un serpent qui vous planterait ses crocs dans la chair et vous laisserait agoniser de son venin mortel. Le problème était que j’avais toujours un coup d’avance sur elle, condamné à entendre ses pensées et ressentir ses émotions. Je savais donc à quoi m’attendre avant même que ses mots ne passent de sa psyché à sa dictée.   « Et bien longue vie à Père alors que ce jour est bien loin d’arriver ma chère sœur. ». Je lui adressais un sourire de circonstance.  Si elle voulait jouer. On allait jouer. Le problème c’est que j’avais toujours été le plus fort et que quand je jouais c’était toujours pour gagner. L’avait-elle vraiment oublié ? Elle semble pourtant encore en vouloir. Détournant mon regard de ma sœur, je déposais un baiser sur la joue de Gabrielle. « Je suis si heureux de te voir Моя принцесса (ma princesse). Je te promets de venir plus souvent dorénavant ». Ne t’en déplaise très chère sœur, pensais-je en replongeant mon regard dans celui de ma cadette. Elle ne pouvait pas m’écarter de Gabrielle, elle le savait. Si elle voulait trop m’en écarter, elle avait bien trop à perdre. Je pourrais convaincre père de la lui enlever et la récupérer. C’était lui le patriarche. Il en avait le droit et ma douce petite sœur, le savait très bien. Elle n’aurait donc pas d’autre choix que de tolérer ma présence auprès de ma nièce et en sa demeure.  

    La conversation reprit de plus belle sur l’invitation que je n’avais jamais reçue à cette baby shower. Ma sœur, en parfaite simulatrice qu’elle était fît mine d’être surprise que j’eusse voulu être invité. Qu’elle pensait que j’étais au-dessus de ces évènements réservés au sexe faible. Je la laissais jouer sa petite partition. Sa comedia del arte. Si cela pouvait lui donner l’impression d’être importante.  Lorsqu’elle eu fini son petit numéro digne d’un cirque, je pris enfin la parole. « Là n’est pas la question, младшая сестра (petite sœur)  » dit-il alors que le thé arrive pour venir agrémenté d’une note sucrée cette conversation salée. « Le fait est que j’aurais dû être la première personne informée, ou du moins la deuxième après ton époux, de cette heureuse nouvelle. J’imagine que le hibou s’est perdu  » dis-je pendant qu’en parfaite maitresse des lieux, ma sœur versait du thé dans ma tasse. Sucre? Lait?". demandait-elle ingénue. Comme si elle ignorait la réponse. Il était cependant hors de question de m’énerver. Je ne pouvais pas la laisser gagner. Puis de toutes les façons, jamais je ne m’énerverais devant Gabrielle. Je me contentai de rejeter ses propositions d’un geste de la main avant d’attirer à moi la tasse d’un geste élégant de la baguette sans prononcer la moindre formule. Une façon de lui signifier qu’elle n’était pas assez rapide pour servir le thé et de l’offenser. Un sourire narquois maquille mon visage lorsque je ressens un sentiment de culpabilité envahir  ma sœur, et que j’entends les questions qu’elle se posait notamment de savoir si elle ne faisait pas du tort à Gabrielle en la coupant de père et moi. « Beaucoup de mal» me contentais-je de répondre, innocemment à la question qu’elle n’avait pas formulée. Je savais pertinemment que cela l’agaçait que je puisse violer ainsi son intimité et lire dans ses pensées. Mais de toute façon, ce n’était pas comme si je pouvais contrôler ce don. Que je le veuille ou non, j’étais condamné à entendre ce qu’elle ne disait pas et ressentir cette haine envers moi qu’elle dissimule derrière ce masque qu’elle sait si bien porter en société.

    Gabrielle m’éloigna des pensées et des sentiments de ma sœur en me racontant dans les moindres détails les festivités de l’après-midi.   «Tu vas donc avoir un petit frère Моя принцесса ! C’est une très bonne nouvelle. » lui dis-je en faisant léviter une peluche pour l’amuser. Le rire de la jeune sorcière me faisait sourire à mon tour. «Un frère, c’est précieux ! Promets moi, de toujours prendre soin de lui et l’aimer ! Il fera pareille avec toi !  Comme moi je l’ai toujours fait avec ta maman ! » ajoutais-je. Je n’avais pas besoin de me tourner vers ma sœur pour voir sa réaction. Je ressentais chacune de ses émotions et pour une fois cette malédiction, je la chérissais. Elle me donnait le pouvoir dans cette guerre débile qu’elle avait voulu installer. Alors que sa mère la sermonnait parce qu’elle parlait la bouche pleine, je me levai de ma chaise pour aller m’agenouiller devant ma nièce. «Mais au fait, j’ai failli oublier, Моя принцесса ! » d’un geste de la baguette je fis apparaître un cadeau que je lui remis. «Toi aussi, tu as le droit à cadeau ! Cela ne va pas être tout pour ton frère !! ». Une fois le papier cadeau ouvert, la fillette découvrit une magnifique poupée qui se changeait en sirène lorsqu’on la mettait dans l’eau, en fée lorsqu’on voulait la faire voler. Je me prêtais au jeu de la démonstration.

    Alors que la petite était occupée à jouer, la conversation reprit de plus belle entre Zina et moi. Venir simplement profiter de notre présence ? Kolya, je te connais." .  Mon sang noir se figea en même temps que ma sœur lança un rire dépourvu de la moindre émotion. Kolya ? Une seule personne m’appelait ainsi. Auguste.  Ce n’était pas un hasard si elle utilisait ce surnom qu’il était le seul à me donner. Est-ce qu’elle savait ? Non ce n’était pas possible. Je commençais à paniquer. Elle venait de prendre l’ascendant avec ce seul surnom. " C'est peut-être vrai pour ta nièce mais tu as montré que tu me préférais loin de toi n'est-ce pas?". . J’aurais dû lui dire que c’était faux. Qu’elle était la personne la plus importante à mes yeux. Enfin, après Auguste, mais ça je ne pouvais pas lui dire. Elle m’avait cependant tellement piqué en plein cœur en utilisant ce surnom, que dans ma panique, je ne fus pas capable de le lui dire.  Devant mon silence qui n’avait pourtant pas lieu d’être, elle poursuivit en russe me qualifiant de compagnon de manigance avec mon père. «Zina, arrête veux-tu ! Tu ne peux pas comprendre !  Et tu vas me reprocher toute ta vie de t’avoir permis d’avoir le plus merveilleux cadeau au monde ? ». Poursuivis-je en Russe. En parlant du plus merveilleux cadeau au monde, je désignais Gabrielle. Elle avait la chance de l’avoir. Je donnerais tout ce que j’ai pour avoir un enfant moi aussi. Pour pouvoir élever un enfant avec Auguste. Mais cela n’arriverait jamais. Elle devrait s’estimer heureuse.  Elle en avait un. Bientôt deux !

    Zina finît par donner à Gabrielle encore cinq minutes pour jouer avec moi. Avant d’aller dehors avec Lucie. Je pourrais ensuite jouer à nouveau avec elle dehors avant l’heure de son bain. Je reconcentrais donc toute mon attention sur Gabrielle avant sa promenade en lui parlant de la poupée. «Dehors tu pourras la transformer en fée et le faire voler ! Et dans le bain en Sirène et la faire nager ! ». La petite semblait adorer sa poupée et j’en étais ravi. Les cinq minutes écoulées, j’enlaça ma nièce et déposa un baiser sur son front. «Je te rejoins dehors après Моя принцесса !  ».

    Lorsque la porte se ferma, Gabrielle à l’extérieur, j’eu tout le loisir de parler librement, sans filtre avec ma sœur. «Tu peux arrêter avec cette mauvaise humeur ? C’est insupportable et ça me donne mal à la tête  ». Etait-ce sa mauvaise humeur qui me donnait mal à la tête ou bien était-ce elle qui avait une migraine de la sorte ?  En plus de la tête, je ressentis une douleur dans le bas ventre. Une douleur qui se faisait de plus en plus forte. Je me contorsionnais. «Zina ? Ca va ? Tu n’as pas mal au ventre ?  ». J’étais sûr que cette douleur était la sienne, mais elle, elle ne semblait pas la ressentir. Satanées malédictions !


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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Zinaïda d'Adhémar le
  • Fragment of Forgiveness
    TW : fausse couche - ft. @Nikolaï Romanov
    Qu'il vienne plus souvent? Le rappel constant qu’elle n’était pas maîtresse de sa propre vie assis dans son salon, buvant son thé, faisait la discussion. Ça, Zinaïda n’est pas certaine de le supporter. Si elle aimait son frère, elle n’avait pas pardonné. Pas alors que la trahison l’avait fait tellement souffrir, pas alors qu’en un sens, il lui jetait à la figure le fait qu’elle n’était rien qu’une marchandise, lui aussi, et qu’il pouvait disposer d’elle à son envie, parce qu’elle était née femme, et lui homme. Ce n’était pas de la finalité qu’elle lui en voulait. C’était du principe. Il faudrait en appeler à Elric, peut-être. En tant que maître de maison, peut-être pourrait-il intercéder. Et puis, en s’étant mariée, même contre son gré, Zina avait fait son devoir envers la famille. Ce n’était pas le cas de Nikolaï, pas encore. Elle-même avait désormais gagné en valeur auprès du patriache. Etait la raison d’une alliance fructueuse. De l’argent revenu aux Romanov. Et lui, qu’avait-il apporté, hein? Alors, non, l’idée qu’on lui impose la présence de Nikolaï ne l’inquiète pas trop. Pas si cela menaçait l’alliance. Elle aussi comprenait la politique et les jeux de pouvoir, contrairement à ce que l’on pouvait penser d’une femme qui n’avait reçu d’éducation supérieure, comme nombre de femmes ceci dit. On les enfermait dans leur ignorance pour mieux les contrôler? Elle l’avait refusé et avait lu tous les philosophes, présents et passés. Elle pouvait citer Sun Tzu et Machiavelli sur l’art de la guerre. Etait-ce le cas de tout ces hommes qui se rengorgeaient de leur puissance?

    Nikolaï se fait mousser. Le premier informé après son époux? Vaste blague. Oh, mais mes excuses, j’ignorais que tu avais été impliqué dans la conception de mon fils, pour vouloir l’information en exclusivité. La vérité, grand-frère, c’est que tu es dans les dernières personnes que je comptais informer. Même après la grande tante d’Elric que nous n’avons pas vue depuis le mariage. Parce que tu es mon frère, mais uniquement par le sang. Le coeur s’est délité quand tu m’a vendu au plus offrant par égoïsme.

    Peut-être l’a-t-il entendue, ou peut-être ne fait-il que continuer leur joute polie lorsqu’il récupère sa tasse avant même qu’elle n’ait eu l’occasion de la servir. Impoli jusqu’au bout des ongles. Et puis, le malotru réponds aux mots qu’elle s’est contentée de penser. Sors de ma tête. La pensée est sans appel, alors qu’elle le regarde dans les yeux. Il osait répondre à ses pensées, il osait utiliser ce qu’il y apprenait. Comment, des lors, pouvait-elle lui faire confiance de nouveau? Zina détestait qu’on fouille son esprit. Et elle était persuadée que son frère se cachait derrière sa malédiction pour ne faire aucun effort pour maîtriser les pensées qu’il entendait. Quand on veut, on peut, n’est-ce pas? S’il voulait vraiment ne pas entendre tant de choses, il n’avait qu’a apprendre à se maîtriser. Et qu’importe si ce n’était pas si facile que cela. S’il entendait, c’était qu’il voulait bien entendre.

    Si un instant, la princesse de plus rien peut se montrer attendrie devant la relation entre la fille et l’oncle, elle se fige, tremblante de colère quand il ose instrumentaliser son fils à naître et sa fille pour parler de leur relation. Avait-il toujours été là pour elle? Non. Yulian avait été le frère qui l’avait toujours protégée, le frère qui avait toujours pris soin d’elle. Mais Yulian était mort. Et Nikolaï, si plus jeunes, ils n’avaient pas été en mauvais terme, loin de là… Qu’il se targue d’avoir toujours pris soin d’elle, ça la mettait hors d’elle. Elle fulmine. Il n’avait pas le droit d’utiliser ses enfants. Pas quand il avait trahi sa confiance et leur alliance tacite de toujours se protéger. Elle ne dit rien, se contente de serrer les lèvres à les faire blanchir, parce qu’elle n’a en cet instant rien d’agréable à dire. Et que Gabrielle n’a pas mérité de se retrouver entre leurs disputes qu’elle ne comprends pas. Heureusement, la petite fille est distraite par le cadeau d’Oncle Nikolaï, une jolie poupée enchantée, ne remarque pas le masque glacé sur le visage de sa mère.

    Peut-être est-ce pour lui rendre la pareille qu’elle attaque, qu’elle l’appelle Kolya, qui aurait dû être sur leurs lèvres de famille russe mais qui pour une raison obscure n’avait jamais survécu au tri des surnoms, quand elle avait parfois eu droit à Zinouchka. Il rétorque en russe, et la cadette est soudainement très satisfaite de le voir perdre son calme. L’argument la fait rire un rien cruellement. C’est lui qui ne comprenait rien. Qui n’avait rien compris à ce qu’il avait fait. Elle laisse les deux parler et profiter des cinq minutes accordées. Au moins avait-il de l’amour pour sa nièce. Sans doute était-ce mieux que rien. “Gabrielle, chérie, dis merci à ton oncle.” Attentive à l’éducation de sa fille, Zinaïda la regarde faire une petite révérence maladroite, dire quelques mots, et filer rejoindre Lucie pour la promenade. Et à peine la porte refermée, Nikolaï montre son vrai visage.

    Toujours assise, elle se déplace pour supprimer la gêne dans son dos, qui se déplace a son ventre. En même temps, la journée avait été synonyme d’excès. Un repas léger ce soir régulerait tout ça. Elle arrête son mouvement pour boire une gorgée de thé et rit, incrédule. “Ma mauvaise humeur? Mes excuses, grand-frère, je n’avait pas réalisé que le fait que tu me vendes pour éviter ton mariage, et montre que je n’étais pour Père et toi qu’une marchandise dont on se débarasse était tant un désagrément pour ta petite personne !” La gêne crispe son abdomen, et la russe fronce les sourcils. “C’est Elric qui m’a permis d’avoir cet avenir. Ces enfants ! Tu n’as aucun droit de t’attribuer le mérite de ma vie actuelle.” Sa voix enfle en même temps que sa colère se libère des carcans qu’elle lui impose. Sans public, elle pouvait exploser autant qu’elle le voulait. “ Tu voulais juste te débarasser de moi, Nikolaï, alors cesse de prétendre que tu l’as fait pour mon bien! Père et toi auriez accepté n’importe quel époux qui aurait permis aux Romanov de redorer leur blason, qu’importe si cela me condamnait à un mariage malheureux alors je t’interdis de faire passer ma colère pour un caprice. Tu m’entends? “ Les yeux brillants d’une juste rage, elle se lève et se rattrappe de la main au dossier du fauteuil. Sa tête lui tourne, faisant tanguer la piece. “Tu… Tu es…” Elle peine à trouver ses mots, peine à stabiliser sa vision. “Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! Je vais bien, par Morgane, je ne suis pas... une chose fragile bon sang!” Mais tout continue à tourner. Et elle ne se sent pas aussi bien qu’elle l’affirme. Son corps semble d’un coup très faible, ses jambes tremblent. Elle avait toujours ressenti trop fort, on lui avait toujours dit. Cela irait mieux sans doute quand son frère ne serait plus dans le coin. “Et ne change pas de sujet, tu… tu ne t’en sortiras… pas comme… “ Elle ne termine pas sa phrase et s’effondre au sol, sans connaissance. Sur sa robe claire, le sang noir tâche le tissu comme un encrier déversé, et sur le tissu orné du fauteuil, il y a comme une fleur sombre qui s’étire comme un mauvais présage.

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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Fragment of Forgiveness
    TW :Fausse Couche ft.  @Zinaïda d'Adhémar


    J’attache bien plus de crédit aux mots qui restent coincés dans sa psyché qu’à ceux qui sortent de sa bouche La vérité, grand-frère, c’est que tu es dans les dernières personnes que je comptais informer. A-t-elle donc perdu tout sens de la famille, un sens si cher aux Romanov, en changeant de nom ?    Même après la grande tante d’Elric que nous n’avons pas vue depuis le mariage. Cette harpie ? Sérieusement ! Je passe après cette harpie ? Cette fois c’est moi qui fulmine. Je sens la colère monter en moi et envahir tout mon être.  Mais la colère est vite chassée par la peine. Parce que tu es mon frère, mais uniquement par le sang. Le cœur s’est délité quand tu m’a vendue au plus offrant par égoïsme. A cet instant, c’est mon cœur qui se délite, se brise. Ses mots que j’entends malgré moi deviennent mes maux.  Elle qui compte tellement à mes yeux, je n’étais donc rien aux siens. Cette vérité fait mal. Presqu’aussi mal qu’un départ d’Auguste. Mais bien moins mal que le moment où il m’a quitté. Je n’avais pas eu le choix. C’était le seul moyen de le retenir. Si seulement elle pouvait le comprendre. Encore faudrait-il que je puisse lui dire. Mais jamais je n’oserais. J’aurais bien trop peur de sa réaction. Bien trop peur qu’elle court le répéter à notre père pour se venger.  Je préfère ne rien dire. Faire comme si je n’avais pas entendu ses pensées, les ignorer.  Je me tais et me contente d’attirer la tasse vers moi sans un mot, d’un simple geste de la baguette. Sourire narquois au bord de lèvre, je n’hésite pas à répondre à la question qu’elle n’a pas posée en cherchant à la culpabiliser. Je laisse échapper un petit rire lorsqu’elle m’intime silencieusement l’ordre de sortir de sa tête. Comme si c’était si simple. Comme si elle n’avait qu’à demander pour que je m’exécute. J’étais incapable de maitriser cette capacité à entendre les pensées des autres et à ressentir leurs émotions. C’était pire encore pour les gens auxquelles je tenais le plus. Je pouvais ressentir leurs douleurs même à des kilomètres. Quand j’étais à côté d’eux, c’était exactement comme si j’étais dans leur tête. Je donnerai tout ce que j’ai pour que cette malédiction s’arrête. Pour pouvoir ne serait-ce qu’une journée, ne ressentir aucune émotion qui ne m’appartient pas, n’entendre aucune pensée qui ne m’appartient pas.  Zina croyait-elle sérieusement que je n’avais qu’à claquer des doigts pour que cela cesse ? Si oui, elle était vraiment sotte !

    Pendant que je suis occupé à jouer avec Моя принцесса (ma princesse), je peux ressentir à nouveau la colère de ma sœur alors que j’évoque avec Gabrielle l’importance des liens fraternels. Je l’entends penser que je n’ai jamais été là pour elle ! Que c’était Yulian...  Balivernes ! Qui était à Beauxbatons comme elle ?  Ce n’était pas Yulian ! Qui veillait sur elle là-bas ? Ce n’était pas Yulian !  J’ai simplement toujours été beaucoup plus dans l’ombre. Elle veut simplement garder une image d’Épinal de Yulian et me faire passer pour le méchant de l’histoire. Mais Yulian ne vallait pas mieux que moi ! Je savais des choses sur Yulian qu’elle ignorait et qui lui ferait vomir son petit goûter. Mais elle n’avait pas besoin de les apprendre ces choses. Comme toujours, je la protégeais. Je la protégeais d’atroces vérités et elle n’en savait rien.

    Un sourire illumine mon visage lorsque ma nièce me gratifie d’une révérence et de belles paroles pour me remercier. Je la serre dans mes bras «Cela me fait plaisir de te faire ce cadeau,  Моя принцесса !. ».  Je dépose un baiser sur sa joue puis la libère de mon étreinte.  Je le regarde partir jouer dehors avec Lucie. Cette petite fille était un vrai rayon de soleil. Un cadeau du ciel, qui était arrivé grâce à ce mariage heureux que ma sœur maudissait tant. Ne pouvait-elle pas simplement être reconnaissante ?

    Aussitôt la porte refermée, l’atmosphère change. Les masques mondains tombent et ma sœur et moi pouvons parler à cœur ouvert. Je lance les hostilités. «Tu peux arrêter avec cette mauvaise humeur ? C’est insupportable et ça me donne mal à la tête  ». Elle réplique aussi sec et tout s’enchaine comme dans un duel “Ma mauvaise humeur? Mes excuses, grand-frère, je n’avait pas réalisé que le fait que tu me vendes pour éviter ton mariage, et montre que je n’étais pour Père et toi qu’une marchandise dont on se débarasse était tant un désagrément pour ta petite personne !” . Je soupire. A-t-elle vraiment besoin d’être toujours aussi mélodramatique ?  Personne ne l’a jamais considérée comme une marchandise.  Elle devrait se sentir heureuse et fier d’avoir pu permettre à sa famille de retrouver ses lettres de noblesse. C’était son destin. Tout comme j’allais servir le mien en épousant la princesse. J’avais juste retardé ce mariage pour ne pas perdre à jamais Auguste. «T’offrir un bel avenir. C’est ce que tu appelles te vendre ?  Grâce à Père et moi, tu as un mari aimant, une belle fortune, une merveilleuse fille et bientôt un merveilleux fils !  Tu ne  peux pas simplement dire MERCI ?  ».Le ton était monté sur le merci. Elle avait ce don de me faire vriller, perdre le contrôle. Sa façon de toujours jouer la victime me mettait toujours hors de moi. “C’est Elric qui m’a permis d’avoir cet avenir. Ces enfants ! Tu n’as aucun droit de t’attribuer le mérite de ma vie actuelle.” . Je laisse échapper un petit rire.  Etait-elle si naïve ? Elle qui voulait toujours prouver qu’elle valait aussi bien qu’un homme, qu’elle était aussi intelligente qu’un homme. Elle n’avait même pas la moitié d’intelligence d’un patriarche. Elle ne comprenait vraiment rien à notre monde, aux affaires de mariages et d’alliances. «Il ne t’aurait rien offert du tout, si nous ne t’avions pas « mise sur le marché », pour reprendre tes termes !  Jamais il ne se serait intéressé à toi, si nous n’avions pas attiré l’attention sur toi !   Tout ce que tu possèdes c’est grâce à Père et moi ! C’est un fait Zina !   ». Le ton continue de monter. Cette fois c’est Zina qui explose et hurle à tout va. Elle ressemble presque à cette harpie de grande tante d’Elric à vociférer ainsi.  “ Tu voulais juste te débarasser de moi, Nikolaï, alors cesse de prétendre que tu l’as fait pour mon bien! Père et toi auriez accepté n’importe quel époux qui aurait permis aux Romanov de redorer leur blason, qu’importe si cela me condamnait à un mariage malheureux alors je t’interdis de faire passer ma colère pour un caprice. Tu m’entends? . C’est faux. C’est totalement faux. Elle croit que je ne me suis pas renseigné sur l’homme et ses attentions avant de le laisser avoir la main de ma sœur ? Elle croit que je n’ai pas écarté des prétendants qui l’auraient rendu malheureuse ou pire l’auraient frappée. Elle n’avait vraiment aucune idée d’à qu’elle point j’ai toujours veillé sur elle et à qu’elle point je veillerai toujours sur elle.

    En même temps que ma sœur commence à avoir des vertiges, je ressens à mon tour des vertiges. Surement bien plus fort qu’elle. Sentant la douleur qu’elle ne ressent pas. Je vois flou. J’ai mal au ventre comme jamais je n’ai eu mal au ventre. Je me tords de douleur. Mon souffle se fait court et les larmes me monte aux joues. Cette douleur ce n’est pas la mienne. C’est la sienne, j’en suis sûr.   «Zina ? Ca va ? Tu n’as pas mal au ventre ?  ». J’ai l’impression qu’on me plante des couteaux dans l’estomac. J’hurle de douleur. Un cri aussi fort que celui d’un loup sous la lune pleine. Je m’agenouille sur le sol et m’agrippe au fauteuil  Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi ! Je vais bien, par Morgane, je ne suis pas... une chose fragile bon sang!” . La douleur se fait de plus en plus forte. Je tremble de tout mon corps et je vois le corps de Zina trembler. Ma tête tourne si fort, j’ai l’impression que je vais tourner de l’œil   “Et ne change pas de sujet, tu… tu ne t’en sortiras… pas comme… “ [/color ]Mais lorsque je vois Zina tomber sans finir sa phrase, je m’agrippe plus fort au fauteuil, pour rester éveillé.  Elle est inconsciente sur le sol, elle ne ressent plus rien et moi non plus. La douleur a disparu. La douleur c’était la sienne.  Est-ce qu’elle est encore vivante ? « Noooon !  Zinaaa  Non !  ». Je me précipite à son chevet.
    Je tâte son pouls. Il bat.  Je dépose un baiser sur son front, comme je l’avais fait avec Gabrielle.   « Reste avec moi ! Je t’en supplie. Je ne peux pas te perdre toi aussi ». Le sang noir coule de sa robe. Il est de plus en plus abondant.  Est-ce qu’elle est en train de perdre le bébé ? Je commence à paniquer. Je ne sais pas quoi faire. Je n’y connais absolument rien en médicomagie.  Je sors ma baguette : « Spero Patronum ». Un magnifique lynx des neiges jaillit du manche de ma précieuse alliée.   « Va me chercher un médecin vite ». Je prie pour Gabrielle reste dehors et ne rentre pas. Qu’elle ne voit pas sa mère dans cet état. Je prie pour que le  médecin arrive vite. Je prie pour que le bébé survive. Je prie pour que Zina survive.



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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

    missive rédigée par Zinaïda d'Adhémar le
  • Fragment of Forgiveness
    TW : fausse couche - ft. @Nikolaï Romanov
    Alors que le noir parasite sa vue, sinueux comme de l'encre se frappant un chemin sur sa conscience, il y a ces mots qui resonnent, au delà du cri de son frère. Tout ce que tu possèdes c'est grâce à Père et moi. Elle voudrait se battre Zina. Lui dire que non, que c'est faux. Que si elle avait écouté Sergueï, sa relation avec Elric serait sans doute différente. Qu'ils n'avaient pas vraiment de moyen de savoir ce que l'homme à qui ils l'offriraient ferait d'elle. C'est si facile de mentir. Elle le faisait sans arrêt. Mais alors que l'obscurité devient de plus en plus épaisse, il y a cette autre pensée. Faites que je ne les perde pas, tous les trois. Sa famille, si chère à son cœur.

    Loin, il y a l'impression de mains sur elle, de cris. Faites que Gabrielle ne voit pas ça. Mais la pensée part sans se conscientiser. Zinaïda n'est plus là, mais perdue dans des limbes grises et cotonneux, ou rien n'a de sens. Ni ce qu'elle voit,ni ce qu'elle entends. Ne lui reste que la certitude qu'elle était en train de faire quelque chose d'important et que si elle arrête, quelqu'un pourrait mourir. Qu'elle serait responsable.

    Autour de son corps immobile, l'on s'agite. Le lynx envoyé par Nikolaï s'élance et parcourt les chemins déserts. Le domaine de Mousse d'Alrune est un peu isolé. Mais le patronus à la foulée longue, et sans doute est-ce pour le mieux. Parce que dans le salon, le sang forme une flaque qui ne cesse de croître. Lucie, entendant peut-être le cri de l'invité de la maîtresse de maison, se précipite. Gabrielle est bien heureusement restée à l'extérieur, avec le palefrenier qui s'occupe de la jument de sa maman. "Qu'est-il arrivé? Est-ce que Madame d'Adhémar va..." Elle ne termine pas sa phrase. Dans ses yeux encore juvéniles, il y a la peur et le poids des responsabilité. "Il faut que je prévienne Monsieur..."

    La fleur du froid, princesse en perdition, elle, cherche sa route. Persuadée qu'il faut qu'elle rentre chez elle. Mais sous ses pas les pavés d'un noir brillant semblent suinter un liquide peu engageant. Sa pensée est pour ses bottes. Elles seront sales, et Papa et Maman seront fâchés qu'elle ait encore joué avec de la saleté. Zinouchka, une princesse ne joue pas dans la terre. Zinouchka, une princesse ne se tache pas. Zinouchka, une princesse est toujours irréprochable. Ne cours pas, ne rit pas si fort, tiens toi droite, lâche donc cette poupée tu as passé l'âge, dis bonjour, sois polie, laisse tes frères tranquille, tu dois travailler ton morceau de harpe, tu ne fais aucun efforts, ta sœur savait lire le français sans faute à ton âge, as-tu dit merci et fait tes devoirs? Les mots l'agressent de toute part, la transpercent, chacun ouvrant une plaie. Et s'immisce la certitude de n'être pas assez bien, pas assez forte, de n'être qu'une main à marier, pas une personne, de ne pas mériter l'amour des siens. Sans doute Père regrette-t-il que moi j'ai survécu et pas un autre de mes frères et sœurs. Le doute. La tristesse. Les regrets. Le brouillard l'entoure.

    La chouette s'envole haut dans le ciel alors qu'un bruit de transplanage retentit. Ce n'est pas le docteur Lacassagne, mais un simple médecin de village. Mais c'est le médecin le plus proche et le mal dont souffre la dame n'est pas mystérieux et la conclusion est sans appel. "Il faut l'hospitaliser. C'est vous le mari?" Demande-t-il à Nikolaï, pour le maintenir présent dans la situation. "Savez-vous qui effectue son suivi, qui devait délivrer l'enfant?" Si besoin, Lucie souffle les réponses, murmure le nom du Docteur Lacassagne et de Madame Dumont, accoucheuse à domicile. "Sa meilleure chance est la Pitié Salpêtrière."

    Zinaïda croit entendre parler de chance. Et sitôt, c'est le visage doux d'Elric qui lui apparaît. Son sourire tranquille. Ses mots toujours si touchants. La manière dont son visage s'illumine quand il porte Gabrielle dans ses bras. Il est son soleil. Celui qui a su illuminer un futur qui lui semblait si terne, persuadée qu'elle était de ne jamais retrouver l'amour. Mais elle l'aime. Pas comme elle aimait Neith. Pas avec passion et évidence, mais avec douceur et sécurité. Ils forment un beau couple, pas de ceux dont on parle dans les livres, mais ceux qui font une maisonnée. Il sera si blessé s'il perd son fils... elle ne peut s'y résoudre.

    Dans une demie conscience, elle attrape la main la plus proche d'elle, dont elle ignore qu'il s'agit de celle de son frère. "Sauvez... Le bébé. Pas moi. L'enfant." Parce que c'est ce que ferais toute mère non? Donner sa vie pour ses enfants, et qu'importe s'ils ne sont pas encore nés. Déjà elle ne répond plus. Dans son esprit, c'est le visage de Nikolaï qu'elle voit maintenant. Foutu frère qui est le seul qu'il lui reste. Qu'elle voudrait haïr, qu'elle se force à détester de toutes ses forces sans réellement y parvenir. Parce que si le fait qu'il la balance sous le carrosse pour s'acheter un sursis l'a autant blessée, c'est bien parce qu'elle l'aime et lui faisait confiance. Et même si elle voudrait pouvoir effacer tout ça et juste se vouer à la rancœur... Elle ne peut pas. Elric a adouci son cœur revanchard et puis elle est heureuse, au fond. Alors haïr, pourquoi faire? Mais pardonner, elle ne s'en sent pas capable. Parce qu'il l'a sacrifiée sans même lui dire pourquoi. Sans la prévenir, sans la regarder dans les yeux. Elle avait toujours su qu'elle devrait faire un mariage de convenance un jour. Mais elle n'était pas prête. N'avait pas pu être prête. Comme Chimène à Rodrigue, elle voudrait pouvoir lui dire Je ne te hais pas. Est-ce qu'il sera trop tard ? Etait-ce la dernière fois qu'elle le voyait?

    On porte Madame d'Adhémar dans une voiture à chevaux. Le transplanage n'est pas conseillé aux femmes enceintes, alors dans son état critique, qui sait si ça ne la tuerait pas. Et vite, vite, direction Paris. La main de Zinaïda n'a pas quitté celle de son frère, qu'elle a saisi par réflexe, la serre parfois faiblement. "Sauvez le..." La voix n'est qu'un murmure alors que dans les limbes de son inconscience, l'encre s'élève, tâche des bottes, sa robe, monte toujours. Aucune terre à l'horizon. Est-ce ça, mourir? Se noyer en esprit, étouffer et finalement rendre les armes?

    L'on arrive à l'hôpital et Zinaïda disparaît dans une chambre, accompagnée de médecins et d'infirmières. On demande Monsieur d'Adhémar, mais il n'est pas encore là. On court, on s'agite, on se demande quoi faire. Nikolaï, lui, est sommé de rester en dehors de la chambre. Commence l’attente.

    Loom of Fate | 2023
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    (#) Re: Fragment of Forgiveness |ft Nikolaï

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