[MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
Maeve Le Noir (3ème compte)
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(#) [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Elric d'Adhémar le29 Septembre 1927 • Paris • @Zuhra de Fronsac + @Maître du Jeu
Les missions de terrain sont très loin d’être son quotidien, depuis sa nomination au titre de sénéchal, mais Elric a toujours insisté pour en effectuer quelques-unes, de manière tout à fait ponctuelle, afin de ne pas perdre le sens des réalités. Le temps où il combattait auprès d’Alekseï est révolu mais la lutte se poursuit toujours, inlassablement. Et aujourd’hui, c’est en compagnie de sa cousine Zuhra qu’il reprend le mantelet de chevalier afin de sécuriser la France de ceux qui menacent le secret. Une collaboration des plus fructueuses, jusqu’ici, un honneur que de servir au côté de sa famille, même étendue, tels leurs ancêtres voilà tant de générations, en route vers la terre sainte.
Le dossier ayant attiré son attention repose, ouvert, sur son large bureau nettement organisé, laissé là suite à sa lecture dans l’attente de Zuhra. Elric l’a faite mandé, plus par commodité et souci de sa jambe estropiée que par volonté d’asseoir son autorité. Si Zuhra sait respecter son rang, il n’en a cependant guère besoin. Tous deux sont frères et sœurs jurés après tout. Saignant ensemble, sans discrimination. Partenaire de qualité, sans nul doute, ne reste que le contenu du dossier. Mais il sera temps d’en discuter, une fois sa cousine présente. La redondance est une perte de temps et il y a bien d’autres devoirs à remplir. L’approche des campagnes électorales se fait ressentir.
Le son de sa venue
Elric se lève, regard arraché aux lignes d’un rapport sur la Bretagne. “Entre” La porte s’ouvre, se referme. Il sourit. Enchanté de la voir, toujours. Penaud, aussi. L’humidité et le froid de l’automne ne sont pas des compagnes agréables pour ses douleurs chroniques. Il l’eut accueillie à la porte en d’autres circonstances, compte sur sa magnanimité. “Je t’en prie, installes-toi. Tu veux boire quelque chose ?” Il saisit sa baguette, prêt à lui enchanter verre et bouteille. Lui-même ne goûte que très peu aux divers alcools, mais possède encore le cabinet conçu sur les conseils de Camille, du temps où ils s’adressaient encore la parole. Ses invités en profitent à sa place.
Il l’embrasse du regard, naturellement soucieux de son bien-être. Tait la question au profit de la liqueur, apportée d’un coup de baguette. La flasque brille dans la lueur chaude du feu de cheminée qui ronfle et craque dans son âtre, au coin gauche de la pièce. Les ombres des meubles et des bibelots dansent au rythme qu’il impose, comme autant de créatures mystiques, comme les esprits un soir de Samhain sur le mont chauve. La pierre des murs cloisonne autant les sons que la chaleur, transformant la pièce en un esquif sur la mer déchaînée de l’automne parisien pluvieux, un cocon isolé. Oui, Elric ne peut que s’en assurer, retourner sur le terrain ne peut que lui être salutaire.
“J’ai reçu un rapport de nos surveillances. Une possible affaire. Si tu en a la disponibilité, nous pourrions collaborer pour enquêter ensemble.”
D’une main, il indique le dossier ouvert, les parchemins nettement rédigés. Le service d’Eugénie fait un travail remarquable.
“Jette un coup d’oeil ?”
Il apprécie le regard expert de Zuhra. Pendant la guerre, le travail qu’elle a effectué s’est montré inestimable face aux dérives sorcières.
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Maître du Jeu leLe dossier établi par les membres de l’Ordre comporte trois documents.
D’une calligraphie soignée, une feuille principale d’information est tout à d’abord disponible relatant les informations synthétisées des deux autres annexes.Madame Irma
personne d’intérêt
identité connue : Se fait appeler Madame Irma (réelle identité inconnue).âge : inconnu mais physiquement proche des 80 ans.origines : africaines (spécifiquement inconnue).particularité(s) : « capable de parler aux morts » (spécificité inconnue).lieu de vie : une maison en bord de l’Orne à Caen au 18 avenue de Tourville.sources des informations : Informations récoltées d’après des souvenirs des moldus qui demandent les services de Madame Irma et coupure du journal « La Presse Quotidienne Caennaise ».informations diverses trouvées : - Donne des séances régulièrement chez les nantis à Caen mais aussi dans le nord de la France.
- Accessible en journée dans la petite maison en bord de mer, sans rendez-vous.
- D’après « La Presse Quotidienne », semble faire preuve de magie sans que les moldus ne parviennent à expliquer les phénomènes (déplacements d’objets uniques, bougies s’allumant toutes seules…). Certain‧e‧s sont également persuadé‧e‧s d’entendre des mots en latin avant que ces phénomènes ne se produisent.
En première année, une photographie d’un tirage d’article de journal moldu montre une veille femme d’origine africaine avec un discret sourire. L’article de journal en question est un article de journal local de Caen « La Presse Quotidienne Caennaise ». L’article relate la revivance du mouvement spiritisme en France et le carnet de plus en plus rempli de Madame Irma. Les informations sont retrouvables dans la feuille de synthétisation.
Une dernière annexe est disponible avec les références des souvenirs récupérés, accessibles sur demande au service de l'Ordre concerné.Informations Hors Jeu
- Pour toute question, merci de vous rendre dans votre sujet de flood à votre disposition
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leSi la position et les devoirs de son son cousin peuvent le tenir régulièrement éloigné de ce genre de mission, ce n'est pas le cas de Zuhra. Femme de terrain tant au sein de l’Ordre que du Ministère, son tempérament fait que la gasconne ne saurait se satisfaire de la seule étude ou administration. Il y a quand même presque une joie dans la satisfaction avec laquelle elle estime la convocation - quoiqu’il serait plus juste de parler d’invitation malgré son statut - d’Elric. Cela faisait longtemps. Souvenirs de familles se mêlent aux images du front, de l’Ordre, des années. Bien des épreuves, mais dont la pensée font naître un sourire songeur sur les lèvres de la femme - certaines idées et souvenirs partagés lient aussi bien que le sang.
C’est à l’heure précise où elle était attendue qu’elle entend la voix de son cousin l’inviter à entrer dans son bureau. Elle incline la tête avec politesse pour le saluer, lui sourit.
- Je t’en prie, installe-toi. Tu veux boire quelque chose ?
Elle ne se fait pas plus prier - les politesses n'ont pas besoin d’aller plus loin, et comme il est resté immobile elle ne tient pas en plus à le laisser debout trop longtemps.
- Avec plaisir oui.
Sa mère aurait sans doute bien des choses à dire sur les étranges manières de son aînée qui ne se prive jamais ni de boire ni de fumer devant un homme, et cela même si celui-ci s’abstient. Zuhra lui rétorquerait sans doute qu’au vu de la qualité des bourbons qu’il détient, il serait criminel de bouder un tel plaisir.
- J’ai reçu un rapport de nos surveillances. Une possible affaire. Si tu en a la disponibilité, nous pourrions collaborer pour enquêter ensemble.
Elle hoche la tête et se penche sur le dossier disposé pour son études sur le bureau. Le sourire s’efface et les sourcils se froncent à la découverte des témoignages.
- Je vois. Cette histoire est troublante, mais nous pourrions aller visiter cette maison en bord de mer pour confirmer s’il s’agit d’une sorcière ou non.
Elle s’arrête, songeuse, fait tourner son verre entre ses doigts. Des lumières, du latin : ça peut être des sorts ou de la mise en scène. C’est curieux cette fascination que peuvent avoir les moldus pour la prestidigitation alors qu’ils sont à la fois privés de magie mais aussi privé de la conscience de son existence. Étrange quand on sait comment ils traitent d’ailleurs ceux qui sont différents ou qui s’intéressent réellement aux arts ésotériques.
- Si c’est le cas, c’est une infraction suffisamment caractérisée pour que le bureau de préservation du secret s’en mêle si nous le voulions, notamment pour oublietter ses clients ou désinformer la presse. - Ce qui sera le plus long et le plus fastidieux sans doute. - Comment veux-tu procéder déjà pour le découvrir ? Nous pouvons ruser et nous présenter comme intéressés par ses pratiques, ou utiliser plus de… brutalité je suppose.
Les possibilités sont nombreuses : du coup de pression au veritaserum en passant même par la legilimancie au vu des capacités d’Elric… Mais Zuhra préfère toujours limiter et son utilisation de la magie et la violence quand elle le peut.
- Pour ma part, je persiste à penser qu’un sourire peut valoir une baguette dans certaines situations.
- Carte de visite (par Chibi):
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(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Elric d'Adhémar le29 Septembre 1927 • Paris • @Zuhra de Fronsac + @Maître du Jeu
Il ne peut s'en empêcher, suivre l'arc descendant de ses sourcils tandis que ses traits se figent en une mine appliquée, sérieuse et les mots en une silencieuse invitation qu'il manque saisir à la volée. S'introduire entre les lignes de son esprit est aussi tentant que de respirer, pour lui, mais Elric tire sur les rênes, s'en tient à son observation. Lui connaît déjà le contenu du dossier, ce qui l'intéresse, ce sont les contributions de Zuhra. Il ne dit rien, tandis qu'elle parcourt les feuillets, s'attache seulement à effectuer quelques devinettes à partir de sa seule expressivité, occupant son temps en un savant mélange d'oisiveté et d'intérêt. S'il n'est plus un homme de terrain depuis des années, il se doit de connaître les chevaliers sous ses ordres afin de choisir leurs affectations avec davantage d'efficacité. Et c'est Zuhra qui rompt le silence, une fois sa lecture achevée.
Lui ? Il opine, tout d'abord muet. Lui laisse l'occasion de laisser éclore ses pensées. Lui-même retrace les grandes lignes, de la localisation de cette prétendue médium jusqu'aux gros titres mentionnés. C'est la mention de brutalité qui vient troubler son expression jusque là bon enfant. Il offre une mimique confusément amusée et secoue la tête avant d'abandonner son silence affecté.
"Je pense que la brutalité attendra, si elle est nécessaire. Nous avons besoin d'informations plus précises."
Tendant la main, il reprend le feuillet résumant en quelques lignes nettes et soignées l'individu qui occupe le rapport, cette madame Irma dont on ne connaît rien si ce ne sont ses activités... et encore. Son regard retrace chaque information, puis revient à Zuhra, pensivement, pondérant l'approche avant de suggérer :
"Peut-être que l'on devrait commencer par interroger l'un de ses clients. Qu'est-ce que tu en penses ? Il semble que nos archivistes aient compilé une liste. Autant commencer par les moldus périphériques. Si elle est sorcière, elle possède peut-être des protections destinées à l'avertir si l'un de ses semblables vient la visiter…"
Il hausse légèrement les épaules.
"Cela nous donnera également une meilleure idée de l'histoire que nous auront à créer pour nous faire inviter chez elle si nous décidons de le faire."
Au travers des échanges avec les moldus, il lui sera possible de glaner des fragments de l'expérience qu'ils ont vécu auprès de cette madame Irma. Pour eux, voir un objet léviter n'est peut-être qu'une rencontre surnaturelle, ou une merveille de charlatan, mais pour Zuhra et lui, ce seront autant d'indices, tels les démons lovés dans les détails. Et ce d'autant plus que la légilimancie insidieuse attachée à son sang fonctionne avant tout au travers d'échanges oraux, plus la discussion sera longue et plus il lui sera aisé de voguer dans les méandres des esprits offerts. Le tout sera de s'arrêter avant que l'influence de ces esprits étrangers ne prennent le pas sur le sien. Mais grâce à Zuhra, il doute d'en arriver à de telles extrémités.
"Qu'en penses-tu ? Nous pourrions nous glisser dans une soirée mondaine à Caen, approcher certains des clients, puis ensuite aller voir Irma elle-même."
Il se fend d'un léger mouvement de la tête, ajoutant à postériori :
"Elle n'est peut-être pas seule, d'ailleurs. Imaginons qu'elle soit réellement medium, quelles sont les chances pour qu'elle maîtrise également la magie sans baguette ? Elles sont réduites. Il y a peut-être plus d'un sorcier mêlé à cette affaire."
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leLa gasconne écoute avec attention les suppositions et propositions de son cousin. Le visage habitué pourtant à dissimuler est ici un livre ouvert, les expressions ponctuent naturellement sa pensée - chaque question qu’elle note, chaque idée qu’elle apprécie, chaque réflexion qui lui vient peint sa marque sur sa figure. Elle a toute confiance et peut se permettre la franchise totale - un sacré gain de temps et d’énergie. Zuhra aime assez ce moment des missions où il faut tout envisager, où l'on se renvoie les idées et les propositions comme deux joueurs. Les questions du charlatanisme et de l’effet sur les moldus s'étaient tellement imposées à elle, déformation professionnelle sans doute, qu’elle se surprend à penser qu’elle n’avait effectivement pas envisagé de complice - hors c’est peut être ce qui pourrait les mettre le plus en danger s’ils ne l'identifient pas. Ce que cela veut dire de ses priorités à lui, elle ne cherche pas à l’analyser non plus - qu’il est prudent peut-être, et pour le reste ce ne sont pas des questions qui doivent la préoccuper maintenant.
– Qu'en penses-tu ? Nous pourrions nous glisser dans une soirée mondaine à Caen, approcher certains des clients, puis ensuite aller voir Irma elle-même.
Ces mots-là allument quelque chose au fond de son regard, un amusement presque. Après ce qu’ils ont traversé ensemble, fait ensemble, une soirée à enquêter dans ce genre de cercle semble si amusant - quoiqu’il ne faudrait pas trop baisser sa garde non plus et pécher par excès de confiance.
– Tu sais bien que je suis incapable de refuser une invitation à une soirée mondaine.
Zuhra secoue la tête, espiègle, finit son verre et reprend contenance alors qu’elle le pose sur le bureau et se rapproche un peu des papiers comme pour chercher quelque chose qui lui aurait échappé.
– Plus sérieusement, ça nous permettrait effectivement de démêler le vrai du faux. Si elle a un complice il a pu être vu avec elle par les clients, et avec plus de détails on pourra peut-être découvrir si elle utilise de la magie sans baguette, des artefacts ou une aide extérieure et décider comment agir en conséquence…
Elle tapote son menton avec son index et son majeur, le regard perdu dans le lointain. C’est une attraction, elle doit être sur toutes les lèvres… Finalement ce qui devrait être le plus difficile ce sera d’obtenir des informations qui n’aient pas été trop déformées par les rumeurs et l’engouement général.
– Puisque les journaux en ont parlé, et qu’elle semble être l’animation de cette société, je ne pense pas que notre curiosité paraîtrait mal placée, et avec un peu de scepticisme on devrait pouvoir obtenir des détails.
Compte tenu des capacités d’Elric et les habitudes mondaines de la demoiselle de Fronsac, cela devrait sans doute suffire pour obtenir des pistes. Considérer que manipuler et fouiller l’esprit de multiples moldus soient moins de la brutalité que de confronter une femme demande à Zuhra une certaine gymnastique mentale, mais elle a tôt fait d’étouffer toute forme de cas de conscience. Ce sera toujours plus propre, plus discret, et plus sûr.
– Comment veux-tu procéder ? J’ai peur d’être à court de polynectar, mais il y a peu de chance que nous soyons reconnus. Cela dit, il n’est pas impossible qu’elle soit présente ou apparaisse à la soirée…
HRP : Tellement désolée pour le délai
- Carte de visite (par Chibi):
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(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Elric d'Adhémar le29 Septembre 1927 • Paris • @Zuhra de Fronsac + @Maître du Jeu
Il s’est douté que la perspective d’une soirée mondaine trouverait un auditoir attentif en sa cousine mais Zuhra ne lui arrache pas moins un sourire lorsqu’il constate la lueur que l’évocation du jeu mondain allume dans ses intenses prunelles. Au moins est-elle aisée à convaincre, c’eut été beaucoup plus ardu si les rôles avaient été inversés. Lui ? Il ne trouve guère d’intérêt aux soirées. Pour cette fois cependant, le but est clair et le chemin tout tracé ou presque : ils seront là pour récolter le plus d’informations possibles.
“Certes,” acquiesce-t-il avec un brin de rire dans la voix, “mais c’est tout de même plus poli.”
Bien aise de tomber si aisément d’accord avec Zuhra, Elric s’offre lui aussi quelques instants pour relire les éléments du dossier, à la recherche d’une inspiration supplémentaire, qui ne vient pourtant pas. La chose semble réellement des plus directes, mais il craint toujours de laisser échapper quelque chose. Question de prudence, sans doute. Ou de manque de confiance en soi peut-être. Bah, peu importe. Rien ne lui vient et ils ne peuvent pas non plus perdre du temps en atermoyant indéfiniment.
Après tout, la situation peut à tout moment se transformer en bris du Secret.
“Tu as raison.” Il relève les yeux de l’un des feuillets pour l’observer. “Fort heureusement, notre maître potioniste garde toujours une réserve de potions d’usage commun. Nous pouvons aller lui demander une dose de son meilleur polynectar, il durera pour toute une soirée. Il ne restera qu’à trouver nos identités d’emprunt.”
Lesquelles, justement ? Après tout, le beau monde en France n’est pas si étendu que cela, ils ne peuvent pas se faire passer pour n’importe qui au risque de se faire prendre à leur propre jeu. La meilleure chose à faire est sans doute de personnifier un duo étranger et d’une nation ayant moins de liens directs avec la France, ou bien d’inventer de toute pièce une famille de nouveaux riches. Cette dernière solution semble encore la moins périlleuse et la plus amusante pour leur petite escapade. Il suffira de demander à leurs spécialistes de s’occuper de la couverture.
“Nouveaux riches d’après-guerre revenus de Louisiane ? Ça t’inspire ? Il sera d’autant plus simple de paraître curieux en ayant l’excuse de visiter la France. Je pense que l’on peut laisser une journée à nos camarades pour préparer les détails de nos identités. Quand peux-tu m’accompagner ?”
Même s’il hésite toujours à laisser Zinaïda seule à la maison, avec leur fille, Elric sait qu’il ne peut pas non plus être là chaque heure de chaque jour. Reprendre leur vie est tout autant une part de leur deuil que de s’occuper de la mémoire de leur fils. Et puis, cette mission ne devrait le retenir que quelques semaines, du moins est-ce ce qu’il en espère. Rien qui ne le coupe durablement des siens. Rien qui ne risque de donner une occasion à son beau-frère de leur causer plus de tort encore.
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leL’assurance d’Elric tranquillise sa cousine - c’est qu’il aurait été, plus elle y pense plus elle se le dit, dangereux de s’afficher à visage découvert. Mais le potionniste, oui, bien sûr. C’est une de ces joies que lui apportent tant l’Ordre que le Ministère, la satisfaction d’appartenir à une sorte de machine à engrenage gigantesque et réglée, précise, efficace - généralement.
– Nouveaux riches d’après-guerre revenus de Louisiane ? Ça t’inspire ? Il sera d’autant plus simple de paraître curieux en ayant l’excuse de visiter la France.
– Hmmm.
Elle hoche la tête sans répondre, vague sourire au lèvre. Elle est l’héritière d’une famille noble dont l’origine précède les croisades, elle fait partie de ceux qui regardent avec un mépris presque infantilisant ces parvenus, et en a certaines idées préconçues qui l’arrangent ici. Tape-à-l’oeil, indiscrets, maladroits - autant de prétextes pour poser des questions et feindre la bonne foi. Quand leurs jeux de petites filles les conduisaient à mimer les invités de fêtes fabuleuses, nouveau riche était le rôle de celle des sœurs Fronsac qui se sentait le plus à faire l'hurluberlu. Elle chasse le souvenir tendre d’un battement de cils. Il conviendra ici de faire preuve de plus de mesure. Donc, sa proposition. En visite en France en plus, pour expliquer une curiosité sur les merveilles locales, et évoquer les croyances lointaines et exotiques si besoin de convaincre. L’argumentaire est déjà en train de se graver dans son esprit.
– Je pense que l’on peut laisser une journée à nos camarades pour préparer les détails de nos identités. Quand peux-tu m’accompagner ?
Il faudrait agir assez vite pour éviter que la dame n'ait trop l’occasion de refaire démonstration de ses talents aux moldus, si elle a déjà attiré la presse les choses peuvent rapidement dégénérer. La brune sort de son sac un carnet noircis de rendez-vous et d’engagements. Rien qui ne retient suffisamment son attention pourtant, puisqu’elle le referme d’un geste sec l’agenda et lui répond dans un sourire :
– Je n’ai aucune obligation dont je ne puisse me défaire pour l’Ordre ou pour toi dans les deux prochaines semaines. Le plus tôt sera le mieux, mais considère que je suis à ta disposition.
Elle lève son verre à ça, comme pour appuyer sa promesse et boit une gorgée. Penche la tête, songeuse.
– Même si je ne vais pas dire non à une journée aussi pour suspendre ce qui doit l’être. Oh, et Caen est sur les terres normandes, nous pouvons peut-être demander à Soraya de l’aide pour trouver un lieu de repli sûr et bien placé ?
Un plaisir de convoquer son nom comme une aide au sein de l’Ordre - l'orgueil familial se mélange à la soumission heureuse à l’organisation. Elle est bien chevalière, et trop souvent sa complice et camarade pour que son idée et son nom ne viennent pas naturellement dans la conversation.
– Tu as une copie de ce dossier ? Que je puisse étudier les noms et les récits un peu plus longuement ?
Un excès de prudence la fait se demander si un portillon pour repartir en cas de problème ne serait pas nécessaire - après tout, des sorciers et des protections ont été évoquées. Mais difficile de dire combien de temps cette enquête peut durer - quelques jours peut-être ? Ce serait trop de zèle pour respecter un délai si court.
– Louisiane tu disais donc ? Ca me semble tout à fait approprié. Tu avais une idée plus précise, ou nous laissons cela à qui se chargera de créer ces alias ?
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(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Elric d'Adhémar le29 Septembre 1927 • Paris • @Zuhra de Fronsac + @Maître du Jeu
Elric eut volontiers prétendu n’avoir aucune aise à jouer la comédie, mais c’eut été un mensonge éhonté dont il ne se remettrait pas. Il n’a jamais eu de cesse de jouer la comédie, d’une façon ou d’une autre, alors une petite performance de plus ou de moins ne fera certainement de mal à personne. Du moins est-ce là ce qu’il espère. On ne sait jamais réellement sur quoi l’on va tomber lorsqu’il est question des missions au nom de l’Ordre, par la nature même de leur obédience et de leur serment. Parfois, la bouture de la dissidence est si profondément implantée qu’il est impossible de ne pas en arracher les racines. Un devoir auquel Elric ne trouve nul plaisir, se révulsant à cette simple idée quoi qu’il n’ait jamais fermé les yeux devant celui-ci.
“Parfait,” glisse-t-il sans faire mention de ses sombres pensées, “Tu as le mot juste, le plus tôt sera le mieux. Dès nos potions et nos identités prêtes, nous irons.”
Quitte à provoquer la chance en donnant une fête de leur propre cru. D’Adhémar comme De Fronsac ne manquent après tout pas de fonds, même moldus. S’ils jouent les nouveaux riches, dépenser sans compter semble de mise, surtout dans la forme la plus ostentatoire possible. La mention de Soraya arrache à Elric un sourire affectueux et amusé impossible à retenir. Bien sûr, que Zuhra penserait à sa sœur. Les lignées héréditaires de l’Ordre forment des chevaliers dévoués et prêts à tout, sans concession aucune. L’implantation des leurs dans les différentes régions, auprès d’autres familles, tout cela pour le bien des leurs mais surtout le bien de leur organisation sacrée. Il est fier d’elle, bien entendu. Comment ne pas l’être ? Avec un parcourt aussi exemplaire...
“Bien entendu. Je te laisserais la contacter.”
Il prit un verre, pour trinquer avec elle si ce n’est pour en profiter, puis s’intéressa de nouveau aux documents.
“Tu en auras une d’ici la fin de la journée, j’y veillerais.”
L’ordre des archivistes compte après tout d’excellents sorciers.
“J’ai seulement pensé à la Louisiane car cela permettra d’expliquer aisément notre français, étant donné la conséquente diaspora qui s’y trouve. Je ne doute pas que tu parles anglais aussi bien que moi, mais je ne parle pas américain si tu vois ce que je veux dire. Et inversement, que nous parlions sans accent sera bien plus logique ainsi. Autant ne pas nous imposer des difficultés inutiles. Pour le reste, je laisserais nos confrères établir tout ce qui est nécessaire à nos futures identités d’emprunt... à moins que quelque chose ne saisisse ton intérêt dans l’immédiat ? D’ailleurs, peut-être devrions-nous choisir des agents de soutien, au cas où les choses ne se passent pas comme nous l’entendions. Ensuite, je pense que nous n’aurons plus qu’à attendre que nos identités soient prêtes... Et je pourrais te laisser te charger d’organiser la fête à Caen ?”
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leLa gasconne lève un sourcil à la mention de son anglais - ah. C’est qu’elle n’en maîtrise que quelques rudiments : de quoi demander sa route, décrire quelqu’un, se faire comprendre sur le front. Il faut dire que les langues vivantes n’étaient pas exactement au programme de l’éducation pourtant privilégiée des filles de Fronsac - le latin et le grecque, ça oui. Zuhra parle bien mieux les patois de sa terre, l’occitan et le basque, et avait une nourrice espagnole. Mais l’anglais ? Que personne ne parlait à Beauxbâtons en plus…
– Je suis au regret de te dire que mon niveau d’anglais est pour le moins… faible. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais avoir besoin de pratiquer si nous prétendons venir d’un point de la francophonie.
Elle hoche la tête : il ne devrait pas y avoir tant d’anglophones curieux d’une conversation à Caen. Mais qu’il n’essaie pas de lui transmettre une message dans ce qui devrait être une de leurs langues courantes sur place. L’idée de venir d’aussi loin a l’avantage de limiter les risques de croiser un compatriote, et qu’une fois la mission terminée on s’expliquera leur départ en suggérant que le duo étranger aura été appelé dans leurs lointaines demeures pour affaires et on les oubliera rapidement sans intervention magique supplémentaire.
Qu’ils organisent la fête ne lui était pas venu à l’idée avant qu’il ne l’évoque - mais il faut reconnaître que la proposition est intéressante. Maîtrise du terrain, possibilité de surveiller l’utilisation de la magie si un complice ou la dame venait, prétexte pour se présenter au plus grand nombre et en apprendre plus. Presque plus facile que de se faire inviter. Mais cela va demander des moyens… L’alias pourra se charger d’engager du personnel par courrier, et pour le reste elle verra avec Soraya si elle connaît un lieu approprié pour cette petite mascarade. Une chance que la fortune de sa famille soit aisée à mettre à contribution pour l’Ordre.
– Je peux le faire, oui. Cela va sans doute me prendre quelques jours également, et j’aurais besoin d’un nom avant que l’alias ne soit prêt.
Son verre est terminé et elle le repose sérieusement sur la table en esquissant un geste pour prendre congé.
– Si tu ne vois rien de plus à discuter avant de commencer, je vais devoir t’abandonner cher cousin. Je suis navrée de partir si vite à la fin de cette entrevue, mais je vais avoir des choses à préparer.
Sourire poli et désolé. Cela fait un moment qu’ils ne se sont pas vus, elle pourrait rester pour discuter et prendre des nouvelles - mais ils auront bien le temps de cela à Caen et il doit être homme à comprendre son empressement à mettre les choses en place.
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(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
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Un fin sourire, rapidement chassé, à la mention de son niveau en anglais, qu’une écrasante majorité de francophones partage d’ailleurs. L’Hexagone ne peut se targuer être doué pour les langues, c’est un fait, et pour celle de sa vieille rivale encore moins. Lui, il a sans nul doute bénéficié du statut à part de la famille d’Adhémar qui, en bon banquier, ne souffrirait pas être incapable de communiquer avec le plus grand nombre de clients possibles. Un atout non négligeable lorsqu’il désire s’entretenir avec les autres sénéchaux, qui plus est. Peut-être sera-t-il bon qu’elle en fasse l’acquisition également, pour son avancement au sein de l’Ordre comme pour le Duché dont elle doit hériter. Ce serait, après tout, une corde de plus à l’arc conséquent de ses connaissances.
“Pas pour cette fois, en effet.”
Ils auront bien le temps en d’autres instants. Pour l’heure, il y a fort à parier qu’ils aient tous les deux du pain sur la planche afin de préparer leur enquête. Et comme en écho, voilà que Zuhra exprime exactement ses pensées, lui arrachant un autre hochement de tête, puis un sourire, légèrement retenu, en la voyant si désolée.
“Le devoir avant tout, chevalier. Ne t’en fait pas.... Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne vais nul part.”
Que ce soit à cause de sa jambe atrophiée que des montagnes de documents qui l’attendent, il ne va pas s’échapper et sera toujours là plus tard pour discuter de manière plus plaisante. Et Elric se prend d’ailleurs à penser que ce sera certainement une bouffée d’air frais pour lui.
“Je te ferais parvenir les nouvelles de mon côté, lorsque j’en aurais.”
Il la laisse aller, soupire profondément et se masse l’arête du nez de deux doigts. Plus les élections approchent et plus Elric a l’impression que les incidents se multiplient. Celui-ci n’est finalement que le dernier d’une longue liste, un travail de titan, ou même la réinterprétation du supplice des Danaïdes. Essayer encore et toujours de colmater le panier percé qu’est le Secret... Il eut préféré que les coupables soient tous simplement mis à mort sans plus de considérations. Après tout, eux n’en ont pas pour le reste de la population. Mais évidemment, c’est aussi la fatigue qui parle. Définitivement, repartir sur le terrain lui fera du bien. Enfermé entre ces quatre murs, il commence à oublier le bon côté de leur lent ouvrage, et ce n’est un service pour personne....
Pour notre @Maître du jeu / @Neith Shafiq adorée.
. La cellule appropriée de l’Ordre du Temple doit leur créer des identités d’emprunt de deux ressortissants Louisianais en voyage en France (et donc extrêmement bien nanti). Il s’agira de leur couverture.
. Sous leur identité d’emprunt, ils vont organiser une grande fête à Caen pour espérer rencontrer des réguliers de la médium afin d’en apprendre plus sur elle.
. Dans un second temps et en fonction des informations reçues lors de la soirée, ils iront directement la voir elle, ou deviseront une autre approche.
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Maître du Jeu leLa cellule de l’Ordre revient vers Elric et Zuhra avec les identités demandées quelques jours plus tard.
Pour l’occasion, les deux chevaliers se voient attribués l’identité de Charlotte et Louis Damboue. Ce jeune couple marié est une success story typique de l’époque. Charlotte Granger est une jeune héritière d’un géant industriel de l’acier qui tomba follement amoureuse de Louis Damboue, nouveau riche de la région ayant connu le succès grâce à l’automobile qui s’est grandement développé depuis l’après-guerre. Le couple s’est marié à l’automne dernier et part enfin pour une grande lune de miel sur le vieux continent. Leur première étape est le nord de la France et donc Caen avant d’envisager d’autres villes en France et en Europe.
Les rouages de l’Ordre du Temple se mettent en route pour débloquer les fonds nécessaires. C’est finalement quelques jours plus tard qu’Elric et Zuhra sont informés qu’ils peuvent se rendre à Caen. Pour les nantis caennais, la rumeur qu’un couple d’américains provenant de la Louisiane organise une fête dans l’hôtel particulier où ils logent, se propage et fait grande impression. La rumeur se voit renforcée par des invitations envoyées dont la liste a été communiquée au couple. L’engouement est de mise en ce début de soirée. Nombreux et nombreuses sont celles et ceux qui répondent à l’invitation, piqués par la curiosité de rencontrer ce couple provenant des anciennes colonies.
L’hôtel particulier réservé pour l’occasion donne vue sur le château de Caen. Décoré au goût de la mode de l’époque et non sans richesses amassées, le couple a engagé du personnel pour mener à bien cette soirée qui s’annonce d’exception.
Déjà, sous les coups de dix-neuf heures trente, les premiers invités arrivent. Tous sont sur leur trente-et-uns pour rencontrer le couple fard de la soirée qui se fait attendre. Le champagne qui ne fait pas l’objet de la Prohibition coule à flot et les petits fours à la française et aux influences cajuns sont servis promptement. Une certaine excitation parcourt les invités présents. On peut y reconnaître des hauts-fonctionnaires de la ville venus avec leurs épouses ou seuls. Quelques fortunes de la région sont également présentes et une bonne quinzaine d'invités sont au total sur les lieux. Alors que l’on se reconnait et salue, l’un des groupes formés par un couple et une femme à la robe plutôt extravagante laissent entendre le nom de Madame Irma. Ce serait agréable, n’est-il pas, que ce jeune couple rencontre cette dame pour pimenter leur lune de miel ?Informations Hors Jeu
- Vous disposez donc de vos identités et la soirée est donc lancée à Caen. Vos invités sont déjà arrivés.
- Je vous invite avant toute réponse postée de vérifier que vous avez tout ce dont vous avez besoin dans votre inventaire. Après que l’un d’entre vous ait posté, il ne sera plus possible de prendre racheter quoi que ce soit pour cette mission.
- Ci-dessous, vous trouverez le petit encart de Madame Irma. Les informations que vous recueillerez seront ajoutées dans cet encart dans la partie "Informations recueillies lors de la soirée" à chacune de mes interventions.Madame Irma
personne d’intérêt
identité connue : Se fait appeler Madame Irma (réelle identité inconnue).âge : inconnu mais physiquement proche des 80 ans.origines : africaines (spécifiquement inconnue).particularité(s) : « capable de parler aux morts » (spécificité inconnue).lieu de vie : une maison en bord de l’Orne à Caen au 18 avenue de Tourville.sources des informations : Informations récoltées d’après des souvenirs des moldus qui demandent les services de Madame Irma et coupure du journal « La Presse Quotidienne Caennaise ».informations diverses trouvées : - Donne des séances régulièrement chez les nantis à Caen mais aussi dans le nord de la France.
- Accessible en journée dans la petite maison en bord de mer, sans rendez-vous.
- D’après « La Presse Quotidienne », semble faire preuve de magie sans que les moldus ne parviennent à expliquer les phénomènes (déplacements d’objets uniques, bougies s’allumant toutes seules…). Certain‧e‧s sont également persuadé‧e‧s d’entendre des mots en latin avant que ces phénomènes ne se produisent.informations recueillies lors de la soirée : en attente.
- Pour toute question, merci de vous rendre dans votre sujet de flood à votre disposition
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leLa machine se met en route, et le plan évoqué prend corps petit à petit. Les petites mains zélées de l’Ordre livrent les alias, financent le décor et organisent la fête. Rien ne semble laissé au hasard - et tout cela est tout de même plus amusant que nombre d’autres missions. Zuhra a quelques heures d’avance sur la fête quand elle entre discrètement dans l'hôtel particulier par l’une des entrées du personnel, chapeau, fichu sur le nez et long manteau. La silhouette pressée avance rapidement vers la suite du couple, suivie d’une lourde valise qui glisse derrière elle, puis prend le temps de faire le tour du propriétaire - et d’apprécier la vue. L’Ordre se donne les moyens de ses ambitions… Elle attend son cousin pour décider avec lui d'une pièce de repli, une salle protégée de plusieurs sortilèges où ils pourront cacher les preuves de leur enquête et se réfugier si quelque chose se passait mal.
Ensuite, voyons ce qu’il en est de cette Charlotte Damboue. L’attirail pour la soirée contient lui une robe sirène argentée, brodée de sequins et au décolleté sage devant et plongeant dans le dos, un bijou de cheveux en nacre et plume, une rivière de perles, ses boucles assorties et une alliance en or blanc. Le dernier détail attire le regard de la gasconne qui joue d’un air songeur avec le bijou, essayant même la bague trop grande pour sa véritable main. Quelle ironie. Le polynectar dévoile une brune crépue au teint clair, le nez en trompette, les dents écartées, les yeux marrons et les sourcils fins, pas beaucoup plus épaisse que la chevalière mais aux formes moins marquées. Sifflement d’approbation. La bague va maintenant parfaitement au doigt, curieuse sensation. Le rôle de la jeune mariée enthousiaste est pourtant un rôle rêvé. Elle tourne, avisant son allure dans un miroir et demande à Elric lui aussi transfiguré :
– Qu’est-ce que tu en penses, Louis ?
Peut-être qu’il y a plus d’amusement dans sa voix qu’il ne le faudrait. Elle avise le costume avec un air plus critique sans oser pas vérifier si l'alliance est assortie ou s'il a gardé la sienne.
– Tu as l’air si moldu et américain…
Ils font la paire ainsi. Au moins sont-ils richement et élégamment vêtus, ce qui est toujours agréable. Les bruits des invités leur arrivent maintenant, signe qu’il est bientôt l’heure pour le couple de faire sa grande entrée.
– Bien, comment veux-tu procéder ? Petit discours de remerciements, et nous laissons nos invités venir se présenter en leur demandant s’il y a quelque chose de divertissant à faire absolument tant que nous sommes à Caen ?
Ses dons et l’indiscrétion désinvolte des voyageurs nantis qu’ils vont prétendre être devraient leur permettre d’en apprendre déjà plus, voire d’obtenir des détails des plus bavards. Bien sûr, ils pourraient aussi se séparer pour trouver plus rapidement les admirateurs de la voyante. La discipline martiale reprend le dessus, Elric est à la fois le plus haut dans la hiérarchie et le plus âgé, elle se rangera à sa décision quant à l’approche à adopter dans un premier temps. Elle accroche sa baguette sur sa cuisse, remet sa robe en place, inspire. Un hochement de tête pour faire signe qu’elle est prête, avant qu’un excès de précaution ne la pousse à lever la main et mimer un rythme sur son épaule.
– Oh, en cas de problème : deux courts un long, ça te semble bien ?
Déformation professionnelle, tout comme le reste de sa prudence - elle ne s’attend pas à beaucoup de danger ou de violence ce soir.
- Carte de visite (par Chibi):
Maeve Le Noir (3ème compte)
Maeve Le Noir (3ème compte)
Maeve Le Noir (3ème compte)
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Elric d'Adhémar le29 Septembre 1927 • Paris • @Zuhra de Fronsac + @Maître du Jeu
Ce soir, pas de canne ni de chaussure adaptée à la douleur de sa jambe atrophiée mais la caresse du soulagement sur ses nerfs quand la potion fait enfin son office, oblitérant les tensions et les tiraillements, la lancinante souffrance qui ne cesse de l’accompagner chaque jour de sa vie. Il lui faut s’exercer à marcher normalement, n’en ayant plus l’habitude, retrouver son centre de gravité. Il va et vient en se récitant intérieurement les éléments d’importance de la soirée, croisant parfois le regard de son apparence d’emprunt dans le miroir de la pièce, non sans un léger instant d’hésitation à ces traits étrangers qu’il emprunte sans scrupules.
Les codes sont pourtant tous là. Le costume est superbe, la montre d’un horloger de renommée, de même que l’alliance brillante. Rien n’est laissé au hasard et tout confesse ce qu’il se doit d’être ce soir, un ‘nouveau riche’ selon le terme consacré, tout en clinquant et cheveux gominés. Elric s’est toujours voulu un homme de foi et d’obéissance à l’ordre avant toute autre chose, mais il est aussi un d’Adhémar, un homme qui a vécu à la fois dans la plus grande opulence, et la plus profonde piété et humilité. Devoir incarner un nouveau riche, au fond, le vexe quelque peu, même si c’est pour le bien du Temple.
Ses pensées sont cependant chassées par la voix de Zuhra, elle aussi brillante pour la soirée, son regard trouvant sa silhouette solaire avec une aisance confondante malgré le somptueux des lieux.
“De ta tenue ?”
Il se tourne vers elle, l’observe attentivement, appréciateur. Sa mise la met en valeur et a sans doute été pensée pour elle, et si les drapés ont cette esthétique tout à fait nouveau monde et tout à fait flamboyante et m’a-tu-vue qui sied à son identité de ce soir il ne peut tout à fait réussir à l’en complimenter. Mais elle semble se plaire dans ses ailes de papillon, et c’est après tout cela qui importe réellement. Un jour, lui aussi a pris du plaisir dans ses missions. Il n’a pas envie de le lui retirer. Trouver la satisfaction dans le service est tout ce que l’on peut souhaiter à un servant de leur Temple. Un état de grâce.
Elric renâcle légèrement lorsque Zuhra mentionne sa propre apparence, lui décoche un regard ironique avant de s’adoucir.
“Oui, j’ai l’air d’un américain. Et toi tu es superbe, je n’ai aucun doute que tu les laisseras tous sans voix ce soir.” Ses yeux pétillèrent lorsqu’il ajouta, dans une tentative d’humour : “J’espère juste que tu ne leur ôteras pas toute leur voix, recueillir des informations serait bien plus difficile.”
Un lambeau d’embarras lui fait un instant détourner les yeux, mouvement qui se transforme en curiosité et attention aux bruits des convives commençant à arriver. D’ici peu de temps, ils seront sous les feux de l’attention générale et, invariablement, Elric en a le trac. Est-ce finalement une si bonne idée ? Pourquoi est-ce qu’il a réellement voulu de cette mission, et pourquoi penser à une telle approche ? Ça a eu l’air pourtant parfaitement logique de derrière son bureau, et maintenant, c’est de la pure folie ! Il eut mieux fait de rester dans sa bibliothèque, il n’a absolument rien à faire au milieu d’une soirée mondaine.
“Seigneur...” Il ferme un instant les yeux, déglutit et inspire profondément pour ravaler la pression sur sa gorge. “Oui, je pense que c’est la meilleure façon de procéder.” A sa blême fierté, il ne distingue nul tremblement dans sa voix. “Nous feront un premier tour de nos convives, pour repérer ceux qui semblent les plus à-même de nous révéler des informations. Notre second tour devra s’orienter vers eux, ensemble ou séparément en fonction des ressentis.”
Voilà, de la discipline, de la stratégie. Ne surtout pas penser à devoir faire la conversation, ou que le Christ le prenne en pitié, il risque de rester tétanisé sur place. Raide sous la main de Zuhra, il n’en hoche pas moins la tête pour valider le signal.
“Allons-y.”
Mieux vaut en finir le plus rapidement possible. Il lui offre naturellement son bras, puis quitte leur retraite en sa compagnie, non sans plonger la main dans sa poche pour y effleurer le détecteur de magie noire qu’il a emprunté auprès des sceptiques du Temple. Le polynectar, tout juste prit, tiendra toute la nuit, heureusement, les potionistes de l’Ordre n’offrant que la meilleure qualité. Toutes ces assurances, qu’il répète en boucle tandis qu’ils rejoignent la salle de bal du bâtiment loué pour l’occasion, son regard commençant déjà à analyser la foule colorée et brillante qui constitue leur audience de ce soir.
Tandis qu’ils rejoignent le grand escalier, dernière étape avant le discourt, Elric glisse doucement :
“Préfères-tu que j'entame le discours ?”
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leLes traits d’Elric, ou en tout cas ceux qu’il emprunte pour la nuit, trahissent à l'œil avisé de la gasconne un certain malaise - à moins que ce ne soit le “Seigneur” qu’il murmure comme pour se donner du courage. Il a beau s’essayer à l’humour, il y a comme un regret dans son attitude, ou une hésitation. Il n’est pas, comme elle, versé dans ce genre d’évènements il est vrai. Rester droit devant la violence, tenir tête aux puissants, mais trembler de devoir discuter de la pluie et du beau temps avec quelque notable - cela a quelque chose d’étrange pour celle qui a fait de sa verbe et de sa présence une autre de ses armes… Mais sa tendresse pour son cousin lui rend ce malaise presque touchant. Zuhra presse le bras raide qu’il lui offre avec douceur, comme pour lui assurer que tout ira bien. Et puis sinon, deux coups courts et un long dans son dos et elle trouvera un prétexte pour le sortir de là, il peut compter sur elle.
Les voix leur arrivent et la foule se dessine en bas des escaliers qu’ils empruntent quand il se penche vers elle pour demander :
– Préfères-tu que j'entame le discours ?
– Je m’en charge si tu préfères.
L’Ordre a pour cela parfaitement pensé leur couverture : que ce soit l’héritière habituée qui prenne la parole est presque une évidence, quand il pourra jouer sur son statut de nouveau riche pour gagner du temps pour se mettre à l’aise ou excuser ses écarts par l’extravagance gauche associée à cette position. Les mondes magiques et moldus, malgré leurs différences, partagent au moins cela.
Les regards se tournent vers eux maintenant, les yeux scrutent avec curiosité le couple étrange et étranger qui fait son apparition et elle peut même entendre quelques murmures qui admirent leurs tenues et leur richesse. Sourire éclatant qui dévoile les dents du bonheur de Charlotte, alors qu’ils s’arrêtent à deux marches de la fin et que quelqu’un au loin fait tinter un verre pour attirer l’attention des convives encore distraits par le décor ou leurs discussions. Il va falloir parler plus fort que ce qu’elle a l’habitude, puisqu’elle ne peut pas amplifier sa voix par la magie, et c’est avec un très léger zozotement travaillé de longue date pour changer un peu sa façon de parler quand elle prend une autre identité qu’elle s’exclame :
– Bonsoir, bonsoir ! Merci d’être venus ! Comme je suis heureuse de voir que tant de belles personnes ont accepté de venir partager notre bonheur ce soir, Louis et moi sommes ravis, n’est-ce pas sweetheart ? Depuis le temps que je rêvais de découvrir l’Europe et ses merveilles, je suis honorée que cela commence ici et avec vous, dans cette si belle ville de Caen. Oh mais nous devons absolument trinquer puisque nous le pouvons ici !
Petit gloussement enjoué alors qu’un serveur apporte deux coupes de champagne qui carillonnent en s’entrechoquant.
– Aux splendeurs de la France ! Et à l’amour.
Sourire complice pour l’homme à son côté - il n’y a pas à dire, le rôle de la jeune épouse enamourée lui va comme un gant. Une pitié qu’elle ne réussisse pas à le jouer dans la vie encore - mais ce n'est pas l’instant d’y penser. Elle l'entraîne vers les petits groupes, les présentent d'une voix joyeuse en faisant tourner autour de son doigt son alliance et s’enquiert des noms de ses convives. Ses yeux se fixent rapidement sur la tenue extravagante d’une femme devant laquelle elle s’émerveille et se confond de compliments - exercice facile que celui de la flatterie et qui met souvent les autres dans de bonnes dispositions.
– Oh comme je suis heureuse de voir enfin la France… Il faut que vous nous conseilliez sur ce qu’il y a à faire avant notre départ de Caen !
- Carte de visite (par Chibi):
(#) Re: [MISSION LACHESIS] Madame Irma n'est pas une débutante
missive rédigée par Maître du Jeu leLa toilette de Charlotte et l’élégance de Louis font sensation. Il y a fort à parier qu’on en parlera encore longtemps de ce couple d’américains si bien assorti. Les mots de Charlotte sont bus comme le champagne dans les flûtes de qualité après que tout le monde eut trinqué pour suivre l’hôtesse des lieux. Ces fameuses « splendeurs de la France et à l’amour » sont prononcés avec enthousiasme et appréciation.
Tous se font enjoués de rencontrer le couple. Tous se présentent. Même Madame Carlier et sa tenue extravagante, absolument ravie que Charlotte la trouve à son bon goût. À ses côtés se trouvent Monsieur et Madame Devos qui saluent poliment Louis et Charlotte.
C’est Madame Carlier qui répond, toute heureuse de pouvoir conseiller ce charmant couple :
« Pour commencer, il faut ab-so-lu-ment que vous vous rendiez à la brasserie « Arts décoratifs », le Chandivert. Elle a ouvert très récemment et les repas y sont aussi délicieux que le décor est parfaitement somptueux. Il faut aussi que vous vous baladiez sur les quais qui ont été restaurés de l’Orne. Si vous voulez sortir de la ville, je vous déconseille de vous rendre dans les villages ouvriers des alentours. Vous n’y trouverez rien de toute façon. »
Avec son petit éventail, elle brasse l’air pour tenter d'apaiser le rose de ses joues comme si elle mourrait de chaud. Si Madame Devos semble vouloir parler, Madame Carlier, elle, lui coupe la parole pour enchaîner :
« Mais vraiment, si vous aimez les frissons, je vous conseille ab-so-lu-ment de participer à une des séances de Madame Irma. Elle a un talent exceptionnel ! Pas vrai, Anne-Marie, ma chère ? »
« Absolument. Elle fait sensation avec ses séances. J’en ai encore des frissons. »
Monsieur Devos, lui, reste parfaitement silencieux. Le champagne semble particulièrement bon et ces mesdames ont la discussion bien en main.Informations Hors Jeu
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personne d’intérêt
identité connue : Se fait appeler Madame Irma (réelle identité inconnue).âge : inconnu mais physiquement proche des 80 ans.origines : africaines (spécifiquement inconnue).particularité(s) : « capable de parler aux morts » (spécificité inconnue).lieu de vie : une maison en bord de l’Orne à Caen au 18 avenue de Tourville.sources des informations : Informations récoltées d’après des souvenirs des moldus qui demandent les services de Madame Irma et coupure du journal « La Presse Quotidienne Caennaise ».informations diverses trouvées : - Donne des séances régulièrement chez les nantis à Caen mais aussi dans le nord de la France.
- Accessible en journée dans la petite maison en bord de mer, sans rendez-vous.
- D’après « La Presse Quotidienne », semble faire preuve de magie sans que les moldus ne parviennent à expliquer les phénomènes (déplacements d’objets uniques, bougies s’allumant toutes seules…). Certain‧e‧s sont également persuadé‧e‧s d’entendre des mots en latin avant que ces phénomènes ne se produisent.informations recueillies lors de la soirée : en attente.
- Pour toute question, merci de vous rendre dans votre sujet de flood à votre disposition