(m) Lucien Beck - La Bête des Tranchées, Garde du Corps

Nom & Prénoms

Beck, nom de famille alsacien pour un homme éduqué dans cet entre-deux culturel, à la frontière de deux pays qui se dispute le lieu qu’il appelle sa demeure. Fut un temps, on l’eut dit Von Beck, noblesse chevalière depuis longtemps éteinte, reléguée au rang de vieux souvenir, de relique comme celles de ses aïeuls dans le vieux hall. Les siens furent un temps de véritables légendes, eux et leur si étrange devise ‘Faites oeuvre du diable’, mais le temps a passé et l’industrie comme la guerre ont changé les paysages de son enfance. Lucien de son prénom, ‘la lumière’ qu’il ne pense pas être. Qu’il n’a peut-être jamais été.

Surnom

Pendant la guerre, les soldats l'ont surnommé la Bête des Tranchées, sans toutefois connaître son identité, soufflant son conte à voix basse, entre eux, parfois avec crainte, parfois pour se donner du courage. Prenez garde à la Bête, le poils sombre, le souffle lourd et rauque, qui erre sous la lune dans le no man’s land. Prenez garde et ne faites aucun bruit, car la Bête peut vous entendre, car la Bête peut vous sentir. La voilà qui hume le parfum du boche et se glisse dans une tranchée, discrète et silencieuse pour sa traque. Et si tu crois à un cauchemar, tend l’oreille, tu l’entendras festoyer, là-bas, dans les lignes ennemies.

Naissance

Entre 40 et 48 ans, homme fait, marqué par la vie comme par ses pairs.

Nature du sang

Né-Moldu ou Sang-Mêlé. Sa noblesse vient de ses actes, pas de sa lignée. Il est capable de faire face à l'horreur de l'homme, il l'a déjà fait.

Situation maritale & Sexualité

Hétérosexuel - Il fut marié, peut-être. Une jeune femme, avant la guerre, avant qu’il ne change. Peut-être même des enfants ? Tout a changé, avec les tranchées, avec la Bête. Il la sent sous sa peau. Elle a grandi avide de sang et de chair, et elle ne comprend pas la paix, ne comprend pas qu’elle ne peut plus festoyer. Elle ne l’accepte pas. Et puis, il y a les murmures des sorciers, le Gévaudan et ses tueries encore bien ancrées. Il est parti, les a laissé. Un temps, il s’est condamné à ne plus aimer. Jusqu’à ce qu’il la rencontre. Elle. Une femme hors d’atteinte, d’excellente lignée, bien au-delà de toutes ses prétentions. Mais Lucien n’a pas pour ambition de la réclamer, uniquement de l’adorer, de la vénérer. Amour courtois, celui des chevaliers romantiques d’antan, amour épique, la Bête muselée pour elle.

Occupation

Garde du corps / Agent de sécurité / Mercenaire. Il n’est pas facile de reprendre une vie normale lorsqu’on a fait la guerre. Lucien n’est jamais totalement reparti. Certains évitent toute violence pour ne pas réveiller les souvenirs enfouis, pas lui. Lui a besoin de cette vigilance pour éclaircir ses pensées, lui a besoin de l’adrénaline pour combattre l’horreur chevillée au corps. Il a trouvé l’emploi parfait au service de la famille Lestrange et sa guerre contre les Medici, de quoi tenir son attention en haleine sans coup férir.

→ Lucien a toujours côtoyé des moldus depuis son enfance. Ses parents, des amis, des conquêtes parfois. Sa vie a été marquée par un fort attachement patriotique, qu’il s’agisse d’une figure paternelle, ou simplement d’un profond amour pour la France et sa riche histoire emplie d’autant d’horreure que de grandeur, ayant produit un peuple farouche aux valeurs exaltées. Le peuple français est un et un seul, qu’il soit sorcier ou moldu. Devoir brutalement couper les ponts n’est pas chose facile mais c’est ce qu’il a été contraint de faire, en 1918, après la guerre. Continuer de vivre aux côtés de ceux qu’il chérit aurait été trop dangereux pour eux et leur vie compte plus que son confort.

→ Il donnerait sa vie pour sa patrie. En 1914, il répond à l’appel de la conscription Moldue pour aller défendre la frontière contre l’empire austro-hongrois. Il vit les tranchées, et l’horreur de la guerre d’usure. Malgré le danger au code du secret, Lucien tente d’user de ses dons subtilement, pour soulager les abominables conditions de vie de ses camarades sur le front. Il défend pied à pied avec ses frères d’armes les terres de ses ancêtres, subit les défaites avec eux. Il voit mourir ces hommes courageux sans jamais s’inquiéter de savoir s’il s’agit d’un sorcier ou non. Le front et la guerre effacent à ses yeux ces petites cases encore trop étriquées. Tout le monde meurt de la même façon.  

→ La Bête des tranchées. C’est le conte de folklore qu’il a laissé derrière lui, auprès des soldats. Un monstre, parcourant les no man’s land les nuits de pleine lune, dévorant les hommes assez infortunés pour croiser sa route. Mais malgré la terreur que cette fable engendrait, il n’était pas passé inaperçu, chez les troupes françaises, que les victimes de la bête étaient presque toujours des austro-hongrois. Jamais Lucien ne pourrait affirmer que ce fut aisé, se glisser hors de la tranchée, hors du fort, y revenir à la fin de ces longues nuits sauvages. Le récit de la Bête finit néanmoins par l’aider. Devenu loup-garou pour avoir la force de protéger ses frères d’armes, il en est venu à le cacher, aux nuits récentes, en attendant l’affrontement à venir.

→ Au retour de la guerre, incapable de retrouver la tranquilité de la vie civile, certainement encore moins au coeur du tumulte social, il se fit engager par la famille Lestrange comme agent de sécurité et garde du corps. Cela lui permettait, de plus, de s’éviter trop de questions de la part des autorités, au moins dans un premier temps. Il a peu à peu commencé à s’attacher à ses employeurs, dont la cause, portée au vu et au su de tous aux côtés de l’Aube Sorcière, lui parle profondément. Il est désormais membre du parti, ayant adhéré peu de temps après Crepus Lestrange, patriarche de la famille qu’il sert.

→ Figure récurrente de l’orphelinat Ilithye, Lucien dépense une partie de son solde confortable pour aider les très nombreux orphelins de la guerre. Il peut s’agir uniquement d’une pensée désintéressée, ayant vu et perdu de nombreux pères de familles parmi ses frères d’armes dans les tranchées mais cela peut être aussi une couverture, pour prendre soin d’un neveu ou d’une nièce, voire d’un enfant hors mariage, qu’il ne pourrait pas réclamer.