[Lachesis | Lidia Delacour] La douleur infinie de celle qui reste...

Nom

Delacour. C'est son époux qui lui a offert ce nom et malgré leur éloignement et tout ce qu'ils ont traversé, elle le chérit toujours. Lidia a choisi de devenir une Delacour. Alors qu'elle entrait tout juste dans l'âge adulte, prendre ce nom devait lui garantir de vivre et vieillir auprès de son meilleur ami. Les choses ne se sont pas passées comme prévues, mais elle ne regrette pas sa décision. Etre une Delacour pour Lidia, c'est occuper une place de choix dans la bonne société. Se sentir respectée et écoutée. Avoir les moyens de ses rêves et ambitions. Au-delà de tout, être une Delacour c'est avoir l'opportunité de devenir la femme qu'elle a envie d'être. Il ne lui reste plus qu'à trouver cette femme...

Prénom

Lidia.  A l'origine, cette appellation désigne une contrée gouvernée par le Rois Midas et Crésus. Ses parents ont-ils cherché à attirer sur son berceau la fée de l'opulence ? Si la fortune de Lidia atteint des sommets et lui permet de vivre dans le luxe et le confort, elle aime à penser que sa richesse va au-delà des bézants qui dorment dans son coffre au sein de l'établissement Pactole. Lidia veut être riche de savoir. D'amour. De générosité.

Lidia ne porte qu'un seul prénom. La faute à sa venue au monde tardive d'après son père. Il faut dire qu'elle est née au bout de 9 mois et 5 jours, aux alentours de 3 heures du matin. Ses parents, qui attendaient de voir sa frimousse pour la nommer, se sont accordés sur "Lidia"... Avant de la confier à sa nourrice et de s'endormir comme des bienheureux. Au réveil, M. De L'Estang a pris un copieux petit déjeuner et il est parti déclarer la naissance de sa fille, sans avoir pris le temps de choisir un second prénom avec son épouse qui dormait encore du sommeil du juste. Voilà pourquoi elle est juste "Lidia". Cela n'a pas manqué de la contrarier à l'âge avancée de 7 ans trois quart, quand sa grande sœur se vantait de ses trois prénoms. Mais aujourd'hui elle apprécie pleinement cette anecdote familiale.

Ce qui chagrine Lidia, c'est ce soupir que Camille a si souvent laissé échapper en prononçant son prénom, lors de leurs derniers échanges. Leurs dernières disputes. Quand on l'appelle aujourd'hui, elle a presque l'impression de l'entendre, au creux de l'oreille. Peut-être cela finira-t-il par cesser. Peut-être entendra-t-elle un jour à nouveau la chaleur avec laquelle il l'appelait, du temps où ils étaient heureux. Elle l'espère.

Naissance

Lidia est née le 22 janvier 1882, par une froide nuit d'hiver, avec quelques jours de retard donc. Si son arrivée a fait le bonheur de ses parents, elle a néanmoins déçu sa grande sœur qui voulait absolument un petit frère. Elle a donc été royalement boudée pendant une journée entière avant d'être adoptée par son aînée. Cette dernière prétend volontiers qu'elle a cédé sous la menace de la toute jeune Lidia, qui aurait serré son index dans son poing  de bébé jusqu'à obtenir un sourire.

Aujourd'hui, Lidia a donc 45 ans.

Parents

La famille De L'Estang, dont Lidia est issue, a bien failli sombrer à l'époque de son arrière grand-père... C'est une histoire dont elle sait peu de chose, car ses parents ont toujours été réticents à évoquer ces tristes événements. Son aïeul aurait dilapidé la fortune familiale, ternit le nom des De L'Estang et noué des relations avec des personnes peu recommandables pour satisfaire ses propres intérêts malsains. Voilà tout ce qu'elle a toujours entendu quand elle a osé poser des questions.

Heureusement, son grand-père a redressé la situation. Il a eu la chance de séduire sa grand-mère, une jeune femme noble au fort caractère qui a convaincu ses parents de la laisser se marier par amour. Avec la dot considérable de sa nouvelle épouse, le grand-père de Lidia, amateur de chevaux et de créatures magiques, a créé un splendide élevage de Gronians. Son succès lui a permis de redorer le blason des De L'Estang, en attelant ses animaux aux carrosses des familles françaises les plus influentes.

Hippolyte De L'Estang, le père de Lidia, est donc le fruit d'une union heureuse et l'héritier d'un domaine qui a retrouvé une part de son faste. Son prénom n'a pas attisé chez lui l'amour des équidés, cependant il a grandi avec la ferme intention de perpétrer l'héritage familial. C'est pour cette raison qu'il a effectué un échange scolaire avec Castelobruxo à l'occasion de sa quatrième année d'études. L'école brésilienne, qui accueille des étudiants venus de toute l'Amérique du Sud, a toujours offert un cursus en magizoologie bien supérieur à celui dispensé dans les autres écoles magiques. Agé de 14 ans, le jeune Hippolyte pensait se perfectionner lui-même pour être capable de prendre la relève de son père...

Les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévu. Si Hippolyte a légèrement développé sa sensibilité aux créatures magiques, il a surtout passé son temps a dévorer du regard Catalina Quintero. Cette jeune colombienne issue de la petite bourgeoisie, étudiante en 5ème année à l'époque, n'a pas manqué de se moquer de lui. Qu'il était drôle avec ses manières de gentleman, ses phrases maladroites et sa dégaine de premier de la classe ! Après son départ, Catalina a attendu. Il a fallu moins de deux semaines avant l'arrivée de sa première lettre. Une correspondance qui a duré jusqu'à ce qu'Hippolyte quitte Beauxbâtons et revienne au Brésil pour demander la main de celle qui allait devenir la mère de Lidia.

Une fois mariée et installée au sein du vicomté de Creyssel en Larzac, Catalina aide son beau-père a gérer l'élevage tandis qu'Hyppolite utilise ses talents commerciaux pour le faire prospérer. Après quelques années, le jeune couple prend la charge complète de l'activité familiale et Catalina décide de diversifier leur offre. D'un côté les gronians, rapides avec un splendide pelage gris. De l'autre les abraxans à la force prodigieuse et au beau pelage doré. L'idée semble séduire la clientèle, les affaires prospèrent et les De L'Estang finissent de regagner leur place dans la bonne société. A côté de l'élevage officiel, Catalina cherche également à récupérer des sombrals en danger, maltraités ou vieillissants. Sensible au sort de ces créatures bienveillantes mais victimes de leur mauvaise réputation, elle tente de leur venir en aide et de leur offrir un refuge. Elle développe une forte affection pour cette race incomprise.

Voilà d'où vient Lidia. Des parents amoureux. Une famille noble et riche qui a retrouvé son statut à force de travail et de liens noués avec la bonne société. Nul doute que tout cela a influencé son caractère.

Nature du sang

Lidia est une sang pur... Et cela n'a strictement aucune importance à ses yeux. Son sang ne la définit pas. Ses actes et ses sentiments oui. Elle ne comprend pas ceux qui ressentent le besoin de brandir en étendard la pureté de leur lignée. N'ont-ils rien d'autre à mettre en avant pour briller ? En quoi cela est-il une fierté ? Vraiment, tout cela la dépasse.

Situation matrimoniale

Lidia est mariée à Camille Delacour depuis sa sortie de Beauxbâtons, à l'âge de 18 ans.

Leur relation a beaucoup évolué avec le temps.

Lorsqu'elle l'a rencontré, Lidia l'a admiré. Sa passion pour les arts, son talent qui n'attendait qu'une occasion de se déployer... C'était la première fois qu'elle ressentait une telle attraction envers qui que ce soit. Une expérience bouleversante.

Très vite, elle est devenue son amie. Discuter avec lui était facile, découvrir son univers fascinant... Et rien ne mettait Lidia plus en joie que d'utiliser son sens de la répartie pour le taquiner ou le faire rire. Aux côtés de Camille, elle se sentait écoutée et appréciée.

Et puis leurs parents ont commencé à parler de mariage. Trop vite. Alors qu'elle était encore à l'école et lui déjà dans la vie active, elle a ressenti le besoin de lui parler. Elle lui a écrit de nombreuses lettres, à l'image de ses parents qui avaient appris à se connaître par écrit. Même de loin, il a su la rassurer, susciter sa curiosité et lui donner confiance. Il est devenu son meilleur ami. Et l'homme qu'elle a choisi d'épouser.

Un mariage fondé sur l'amitié, la confiance et le respect. La passion aussi, invitée inattendue au début de leur union, qui s'est apaisée avec le temps pour laisser place à une relation sereine et confortable.

Jusqu'à la mort de leur fils Emmanuel. Tristesse, colère et rancune se dressent alors entre eux comme une barrière infranchissable. Ils ne se comprennent plus, arrivent tout juste à se parler. Lidia se sent trahie et abandonnée par Camille. Elle s'isole et un second vide se creuse en elle. Les attentats de 1917 ne lui ont pas seulement pris son enfant. Ils l'ont privé de son soutien le plus cher.

Dix ans plus tard, elle espère que tout n'est pas perdu. Qu'ils pourront peut-être se retrouver. Car son ami lui manque. Même si rien n'est plus comme avant, peut-être pourront-ils à nouveau être là l'un pour l'autre ?  Si leur relation n'est pas tissée d'amour et de fidélité, elle s'appuie depuis toujours sur une affection sincère et une loyauté solide. Que Lidia aspire à retrouver.

Occupation

La richesse a ses privilèges, parmi lesquels le fait de ne pas avoir besoin de travailler pour vivre décemment.

Si Lidia n'a pas d'emploi, elle n'en reste pas moins une femme très active. Désireuse de s'appuyer sur la fortune des Delacour pour faire le bien autour d'elle, la jeune femme s'est beaucoup investie dans le développement d'œuvres de charité. Son premier chantier a été la défense des droits des femmes. Egalité vis à vis de ces messieurs, défense des veuves et des filles-mères... Lidia fait ce qu'elle pour aider. A l'issue des attentats de 1917 et de la première guerre mondiale, elle se mobilise pour accompagner ceux qui ont été malmenés par ces tragédies. Elle lance la construction d'hospices pour les vétérans de guerre, d'orphelinats et de centres de réhabilitation pour les blessés et handicapés. Elle met en place des ateliers n'engageant que des femmes et propose des bourses d'études pour soutenir celles qui souhaitent rester indépendantes à l'issue du conflit.  Toutes ces activités prennent du temps, d'autant plus que Lidia ne se contente pas de distribuer de l'argent : elle supervise chaque action, rencontre les gens, parcourt les salons mondains pour défendre ses causes et chercher des soutiens… Et met parfois les mains dans le cambouis si cela lui paraît utile !

Depuis 1920, Lidia propose également ses services à Théophile Delacour. Si Camille est passionné d'art, elle est férue de danse. Son beau-frère occupant le poste de directeur de l'Opéra ensorcelé, elle l'aide volontiers à chercher des talents et à faire la promotion de l'établissement. Elle étudie avec avidité ce qui se fait à l'étranger et chez les moldus et partage son expérience. Si l'offre culturelle touche aujourd'hui toute la population, Lidia cherche encore à développer l'accessibilité de l'opéra à toutes les classes.

Une vie bien remplie donc, sans compter les études auxquelles Lidia se livre avec délectation, assoiffée qu'elle est d'en savoir toujours plus dans tous les domaines.

Scolarité

Lidia a effectué toute sa scolarité à Beaubâtons, au sein de la faction de la nuit. 7 années merveilleuses, de 1893 à 1900, durant lesquelles elle a laissé libre cours à sa soif de savoir tout en cultivant soigneusement de bonnes relations avec ses camarades.

Composition baguette

La baguette de Lidia est en bois de cèdre et contient une plume de phénix. Plutôt fine, légèrement flexible, elle mesure 27 centimètres. C'est sa grand-mère qui a accompagné Lidia chez Cosme Acajor et lui a offert sa précieuse compagne. La jeune femme se souvient encore parfaitement des mots que son abuela lui a transmis ce jour-là : "Prends soin de ta baguette comme d'une amie fidèle ma chérie, elle t'aidera à trouver ta place dans notre monde. Elle est une extension de toi. C'est pourquoi tu devras toujours rester fidèle à toi-même si tu veux que ta baguette t'accompagne, dans les bons comme dans les mauvais moments."

Patronus

Lidia a réussi à lancer ce sortilège après la naissance d'Emmanuel. L'arrivée de son premier enfant lui a offert un souvenir assez puissant et lumineux pour accéder à cette forme de magie. Son patronus a pris la forme d'une imposante femelle gorille, traduisant ce qu'elle allait tenter de devenir : une mère aimante et protectrice, toujours présente pour ses petits.

Depuis les attentats de 1917, Lidia est incapable de produire un patronus. Elle a essayé plus d'une fois, en se concentrant sur la naissance de ses deux autres enfants qu'elle aime de tout son cœur. Mais penser à eux lui rappelle douloureusement qu'il en manque un... Et ses souvenirs heureux se teintent alors de l'ombre du deuil et du manque, l'empêchant de concrétiser son sortilège.

Epouvantard

Lorsqu'elle a été confrontée à un épouvantard pour la toute première fois, à Beauxbâtons, ses camarades n'ont pas compris pourquoi Lidia avait peur d'un tas de bois mort. Jusqu'à ce que ce dernier se mette à bouger. Il s'agissait en réalité de fangieux, des créatures marécageuses munies de dents redoutables qui s'attaquent sans pitié aux chevilles des promeneurs inattentifs. Lidia garde un très mauvais souvenir de ces bestioles, qui s'en sont prises à son petit frère un jour qu'ils étaient partis en exploration dans le dos des adultes, lors d'un voyage dans la Colombie natale de Catalina. Elle a encore en tête les hurlements de douleur de Victor et les traces sanguinolentes sur sa peau déchiquetée. Heureusement, ils ne s'étaient pas trop éloignés de la maison tous les deux et leur père Hippolyte n'a pas tardé à les rejoindre au son de leurs cris, faisant fuir les créatures. Un médicomage prestement convoqué a fait des merveilles sur les chevilles de l'hériter des De L'Estang, qui ne garde qu'une fine cicatrice comme souvenir de ce triste épisode. Mais Lidia n'a jamais oublié...

Depuis les attentats de 1917, Lidia a recroisé un épouvantard une fois. Il avait changé de forme, prenant l'apparence du fantôme d'Emmanuel. Elle frissonne encore en y repensant. Au-delà de la mort de son fils, l'idée qu'il puisse avoir choisi cet ersatz de vie, qu'il ait été retenu par un sentiment d'inachevé, de peur, de regret... Cela la terrifie. Elle ignore ce qui se passe après la mort. Mais elle a besoin de croire que son enfant est en paix à défaut d'être en vie.

Amortentia

Une odeur pour l'enfance, celle des brioches à la cannelle en train de cuire. Une odeur pour la jeune mariée, celle de Camille tout juste réveillé. Une odeur pour la mère endeuillée en quête d'apaisement, celle de la mer qui se fracasse contre les rochers. Et enfin une odeur pour la femme passionnée, celle de la colophane qu'on utilise sur les chaussons de danse.

Particularité Magique

Lidia n'a aucune particularité magique, mais elle s'est renseignée sur deux d'entre elles.

Son plus jeune fils, Rafael, est un cracmol. Afin de le comprendre, elle a étudié ce phénomène de façon approfondie pendant plusieurs années. Elle a lu tout ce qu'elle a pu trouver, a interrogé des sorciers réputés pour leurs  connaissances magiques et a rencontré autant de cracmols qu'elle a pu. Il n'était nullement question de chercher à "transformer" ou "guérir" son enfant. Elle a simplement voulu être en mesure de l'accompagner de son mieux.

Quand elle a compris que son aîné, Emmanuel, était mort car sa baguette ne lui avait probablement pas obéi, Lidia a commencé quelques recherches sur la magie sans baguette. Elle a cependant rapidement arrêté car c'était un sujet trop douloureux pour elle, qui menaçait sa capacité à surmonter la perte de son fils.