[Atropos | Agnes de Medici] Semper Immota

Nom

Il faut rendre à César ce qui appartient à César, l’union entre Colonna et De Medici est une grande réussite, entendez sur l’échiquier politico-magique, plus que pour l’épanouissement conjugal du couple qui l’incarne. Ce n’est pas uniquement la conservation d’un sang pur, bleu et noble, c’est surtout le contrôle de la monnaie et des alliances dans la Grande Italie et dans toutes les Petites (partout où réside la diaspora). Et que la racaille s’amuse du reste, pourvu qu’elle reste à leur botte.

Prénom

Agnese la pura, Agnese la casta ! Ses parents ont fêté la naissance de leur premier enfant avec un enthousiasme rare pour la célébration d’une fille. L’arrogance vis-à-vis des étrangers (il a fallu des siècles avant que les Colonna acceptent de mêler leur sang, pur parmi les purs, à celui d’autres familles) et en leur sein même (des guerres fraticides depuis le treizième siècle) avaient autant affaibli leur descendance que l’état de leur finance. Agnes serait donc celle qui sortirait la dynastie de cette impasse. On lui donna le second nom de Favonia, ce vent doux et printanier qui souffle de l’ouest, porteur de renouveau. Les quatre autres enfants nés de Pompeo et Vittoria furent toutes des filles, pas un seul garçon pour concurrencer l’héritage de son adorable Alessandro. C’est à la fois le malheur des grands-parents maternels (qui accusent une malédiction) et son bonheur égoïste à elle …

Naissance

Le Palazzo Colonna à Rome dans lequel Agnes est née le 20 mars 1883 n’était pas aussi fastueux à l’époque : les peintures à la gloire des ancêtres (avérés ou inventés) s’effritaient sous les doigts rêveurs de l’enfant. Et les colonnes, réputées inébranlables, s’ébréchaient sous le poids de toutes les vieilles et inutiles reliques accumulées au grenier. Ce sont les bézants sonnants et trébuchants de la famille de son époux, Lorenzo De Medici, qui ont colmaté toutes ces brèches depuis lors. Agnes n’a donc conservé d’austères que la moue avec laquelle elle salue son mari et les principes de son éducation magico-religieuse, mais absolument pas ses toilettes et ses petites potions. Un peu ingrate avec le père de ses enfants en cela, elle estime simplement mener le train de vie gaspilleur et dilapidateur que Alessandro, Marie et elle-même méritent.

Parents

Fille de Pompeo Colonna et de Vittoria Mazzarini qui n’est autre que sa cousine au troisième degré, c’est bien d’une union incestueuse dont Agnes est issue. Cette règle du sang a longtemps irriguée sa famille avant que les ramages de l’arbre ne finissent naturellement par s’amenuiser et que la salutaire décision soit prise de la marier avec Lorenzo De Medici. Un mari qui, aussi Italien qu’il puisse être avec son accent breton, fait encore parfois figure d’« étranger » aux yeux de la famille Colonna. Fidèle à la fois à ses ascendants et à son époux, mais avant toute chose fidèle à elle-même, Agnes semble quant à elle royalement s’en contre-fichtre et ne jamais prendre parti.

Nature du sang

Leur sang est pur, leur sang est bleu, leur sang est noble, et c’est une supériorité terriblement naturelle que l’épouse De Medici en tire.  

Situation matrimoniale

Agnes a répondu à sa vocation d’épouse à l’âge de seize ans en épousant Lorenzo De Medici, et à celle de mère seulement quelques mois plus tard en lui offrant son premier enfant. Elle tire autant de souffrance que de joie de l’une et l’autre de ces expériences. Il Biondo faisait briller ses yeux comme ceux de toutes les autres élèves de Beauxbâtons. Peut-être même plus après qu’elle ait un temps redouté que sa famille la destine à quelque vieux croulant. Elle le regrette pourtant à l’heure où elle aurait pu être veuve. Car toutes les infidélités de son bel époux sont autant de meurtrissures : même celles qui ne la surprennent plus, mêmes celles dont il se défend en ne faisant que repousser l’échéance. C’est en bonne romano-catholique qu’elle accepte cette peine. En la privant de cet espoir d’amour matrimonial, Il Dio Giove lui en a offert un bien plus grand qu’elle n’aurait même pas osé imaginer. La force de son amour maternel pour Alessandro et Marie la dépasse encore parfois. Ses enfants sont aussi le refuge de ses plus lourdes peines. Et c’est comme leur père que Agnes aime toujours Lorenzo.

Occupation

Pendant des années, Agnes a choisi de consacrer son temps à l'éducation de ses deux enfants, jusque dans les tâches les plus ingrates qu’on s’attendrait plutôt à voir confiées à un elfe de maison. Alessandro et Marie ont depuis grandi en laissant leur mère avec le luxe du temps libre. Ce temps elle le partage autant entre mondanités et bonnes œuvres, sachant le plus souvent lié les deux avec panache. Secrétaire pour L’Aube Sorcière, Vice-Présidente pour la FESP (les Femmes d’Elite Sang Pur), Ambassadrice de l’Hôtel Dieu après avoir permis d’ouvrir un service pour les enfants souffrant de dragoncelle etc.

Scolarité

Elève discrète mais assidue, notamment en sortilèges et arithmancie, à Beauxbâtons. La seconde ambition d’Agnes, qui n'a jamais égalé sa première de faire un beau mariage, était de devenir conjureur de sorts. C’est une carrière qu’elle n’a évidemment pas poursuivie en interrompant plus tôt que prévu son cursus d'étudiante pour consacrer tout son temps à l'éducation de ses deux enfants. Néanmoins loin d’être empotée avec sa baguette, elle a su rester une ensorceleuse talentueuse et se plaît à égayer la demeure familiale de multiples sortilèges de sa composition. De ces sept années d'études à Beauxbâtons, elle conserve également quelques amitiés avec des anciens camarades de la Nuit et du Club de Potions.

Composition baguette

Faite d'un bois d’aulne aussi rigide que les principes de sa sorcière et d’une taille de 22,6 cm, il s’agit d’une baguette redoutable pour les sortilèges informulés. Le phénix qui a donné sa plume au cœur de sa baguette appartient à sa famille depuis des générations. Profondément attachée à sa baguette comme tout sorcier, Agnes a développé la drôle d’habitude de la tremper dans de l’eau bénite à chaque fois qu’elle accomplit avec un sortilège dont elle ne se sent … pas spécialement fière.

Patronus

Très appliquée en sortilèges, Agnes fait partie des quelques élèves qui peuvent se vanter d’avoir su faire apparaître un patronus lors de leur scolarité à Beauxbâtons. Le sien l’a surpris en prenant la forme d’un imposant ours brun. Elle n’a jamais éprouvé son protecteur ami poilu contre l’horreur d’un détraqueur et espère ne jamais se trouver dans une situation qui le nécessite.

Epouvantard

Il y a quelques années, Agnes a eu le malheur de découvrir son fils crucifié au fond du grenier de leur château en provence, une couronne de lauriers sur le front, sa peau parfaite lacérée à de multiples endroits. Elle avait tourné de l’œil le temps qu’on la retrouve. L’épouvantard a été chassé fissa du foyer. Pour autant et depuis lors, vous ne verrez jamais et sous aucun prétexte Agnes remettre les pieds au dernier étage de leur demeure. On l'a même entendue supplier son mari de brûler le château pour le purifier toute l'année qui a suivi le terrible événement.

Amortentia

On reconnaît dans l'amortentia d'Agnes l’odeur si particulière du nouveau né, c’est comme une petite brioche toute chaude, du lait maternel, de l’amande et du caramel à la fois, c’est doux, c’est chaud, c’est rond. Ces effluves enveloppantes et rassurantes se mêlent à celles de l'encens de sa nonna et de sa sorcellerie mystique, un encens à base de résine de boswellia. C'est une odeur boisée  et légèrement sucrée avec des notes de pins, de résine et d'agrumes. Ces notes qui piquent délicatement le nez se lient avec d'autres qui proviennent de son jardin d'hiver parisien : des citronniers, des roses, des jasmins et de l'olivier. C'est la pièce préférée de leur foyer, on n'y trouve aucune plante magique, que des arbres méditerranéens.

Particularité Magique

Agnes est une bonne sorcière, mais n’est dotée d’aucune particularité magique.