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When I'm a Fool

Asgall LeamhnachCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
Asgall Leamhnach
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(#) When I'm a Fool

missive rédigée par Asgall Leamhnach le

  • Le parchemin est constellé de tâches d’encre et de traces de gouttes d’eau, parfois effacées d’une main tremblante dans une tentative désespérée de cacher mon chagrin. Les ratures ne sont pas dues à ma vision floue, mais bien à l’alcool qui court dans mes veines et que je n’ai pas l’habitude de consommer. Pas dans une telle quantité en tout cas. Vraiment, cette lettre est probablement la pire de toutes. La plus désespérée. Un appel à l’aide du fond de ma désolation, du gouffre de ma culpabilité, de l’enfer de ma tristesse sans fin. Ma famille me manque. Ma petite sœur, mon écureuil, elle me manque tellement. Le silence est cruel, et je me fais l’effet d’un monstre de ne pas l’avoir brisé depuis bien longtemps.

    « Tu es un monstre. Accepte-le. Joues-en. Brise-les tous de ton aura, met les à genoux. »

    Je gémis, et me relève en titubant. La tête me tourne, mais je parviens à ne pas retomber assis sur ma chaise. Ma chouette me regarde en hululant, me juge.

    - Quoi ? Tu veux quoi ?

    Je suis plein de haine, mais elle n’est dirigée qu’envers moi-même. Tout est insupportable, et le feu de l’alcool qui court sous ma peau n’arrange rien. Je vacille, trébuche et me rattrape à la chaise que je viens de quitter.

    Ma rage monte, enfle, déborde soudain, et je hurle, mais ça ne suffit pas, alors je m’empare du premier instrument qui me tombe sous la main, un luth neuf que j’ai terminé la veille, et je le fracasse de toute ma force sur le parquet. L’engin explose, répand des esquilles de bois dans tous les sens, les cordes de métal vrillent dans les airs et me blessent les mains, les chevilles partent comme des flèches en direction de l’armoire, et ma chouette les esquive dans un hululement effarouché. Elle se jette sur la table, attrape le parchemin qui s’est enroulé à nouveau faute d’être tenu, et disparaît par la fenêtre.


    - NON !

    L’horreur de la situation m’a fait désaouler d’un coup. Je tombe à genoux face à la fenêtre, et fixe le point qui disparaît dans la nuit. Je suis foutu. Et je reste là, comme un idiot, avec mon luth et mon cœur en miettes, les mains ensanglantées et les sentiments lacérés.

    « Bien. Au moins elle saura à quel point elle sera mieux sans toi. A quel point tu es pathétique. »

    ***


    Ma Némésis, mon écureuil.

    Toutes ces lettres que je ne t’ai jamais envoyées me paraissent bien fades. Elles sont vaines, même si elles t’avaient retrouvées, elles n’auraient probablement rien changé.

    J’ai entamé une bouteille de ton alcool préféré. C’est idiot n’est-ce pas ? De vouloir me souvenir de toi à travers ce que tu aimais, comme si je n’étais pas digne de me souvenir de toi directement.

    J’ai honte. J’aimerais changer ce que j’ai pu te dire, vous dire, pour ne pas vous faire tous fuir loin de moi.J’aimerais changer ce que j’ai dit qui t’a blessée. J’aimerais blâmer ma mère, et cette maudite aura de Vélane qui m’a fait perdre la confiance d’Apollon, qui m’a fait douter de tout et de tout le monde, que je crois contrôler alors qu’il n’en est rien. La vérité, c’est qu’il n’y a que moi à condamner. Je n’ai pas été suffisant, pas été bien pour vous. Je ne suis bien pour personne.

    J’aurais dû vous retenir. J’aurais dû vous calmer, vous aider à vous réconcilier. A la place, je n’ai réussi qu’à vous faire fuir, tous. Je suis un idiot idéaliste, qui a cru pouvoir lutter contre sa nature maléfique.

    De toute façon, cette lettre ne t’atteindra probablement jamais. Je n’ai pas envoyé les autres non plus.

    Je t’aime ma petite sœur, et tu me manques cruellement.

    Je regrette que les choses ne se soient pas passées autrement. Je regrette






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    (#) Re: When I'm a Fool

    missive rédigée par Némésis Le Bihan le
  • It's in the long lost echo of the "Why not me?"
    Who never moved on, never let bygones be


    Némésis met le point final à sa lettre, observe le petit rond d'encre comme s'il avait la réponse à toutes ses questions. Elle voudrait relire chacun de ses mots, les corriger une nouvelle fois, mais n'a pas la force de remonter en amont de ce fichu point. Elle ne compte plus le nombre de fois où elle a réécrit ces mots. Le nombre de parchemins qui ont fini au feu, un nouvel essai entamé avant même que le premier jet ne soit réduit en cendres. Les aller-retours entre le petit logement qu'elle occupe actuellement sous les combles d'une résidence parisienne, et la volière la plus proche, pour changer d'avis avant d'avoir accroché sa lettre à la patte d'une chouette.

    Ça ne lui ressemble pas. Elle écrit habituellement ses pamphlets d'un trait, d'une plume décidée et rageuse, mots venant noircir les pages sans qu'elle s'inquiète de les relire, certaine que son cœur se trouve en leur sein. Mais il ne s'agit pas d'un pamphlet cette fois, n'est-ce pas ? Non, ce sont les premières nouvelles reçues d'Asgall, après près de deux ans de silence. La lettre est froissée d'avoir été lue encore et encore, serrée trop fort entre ses doigts quand elle résistait à son premier instinct, celui de transplaner au plus près de son ami pour lui répondre de vive voix.

    Mais non. Les dernières paroles étaient trop rudes, trop brutales.
    La détresse qui transparaît entre les mots de son ami en sont la preuve.

    Cette fois, elle ne veut pas laisser de place au doute, aux incompris ou aux regrets. Seulement c'est plus facile à dire qu'à faire. Alors ce soir, elle a fait comme Asgall. Elle s'est servi les dernières gouttes de lambic qui attendaient depuis longtemps dans leur bouteille une occasion de disparaître. Elle a descendu le verre d'un trait, a écrit sans prendre de pause, comme elle écrit ses pamphlets. Pour le meilleur ? Pas sûr. Le point final est toujours là, sous ses yeux, comme un aveu d'échec.

    Elle ne se relira pas.
    Némésis Le Bihan ne regrette pas ses mots. Ils viennent du cœur.

    Asgall,
    mon ensorceleur, mon artiste
    mon ami
    mon frère

    Comme j'aurais aimé lire tes lettres précédentes. Comme j'aurais aimé t'écrire, comme je regrette de ne l'avoir fait. Et comme je souffre de lire ta détresse, ta culpabilité.

    J'aimerais que ces mots soient aussi faciles à écrire que mes pamphlets. Les as-tu lu, d'ailleurs ? Peut-être t'aideraient-ils à comprendre la rage qui m'habite, les convictions qui me font vibrer. Peut-être éclaireraient-ils mes décisions à tes yeux.

    Tu n'as jamais été le problème. Ni toi, ni ton sang de vélane. Nos harmonies étaient trop différentes, et nos efforts pour les accorder étaient vouées à l'échec. Tu es longtemps parvenu à repousser l'inévitable, je le vois, maintenant, avec le recul. Tu étais le lien qui nous maintenait tous ensembles. Mais ce lien était destiné à rompre.
    Je ne peux qu'imaginer la souffrance que nous avons dû t'occasionner. Que j'ai dû t'occasionner. Et j'en suis sincèrement désolée.

    Sois furieux, sois rancunier. Tu en as tous les droits. Mais te sentir coupable ? Ça ne fait pas de sens, crois-moi.

    Quant à moi, j'ai renoncé à l'idée de séparer mon art de mes opinions. Je serai entière, ou je ne serai pas. Ça ne rend pas le manque de notre vie commune moins douloureux. Je sens toujours le vide que vous avez laissé dans mon âme. Celui que tu as laissé, plus béant que tous.

    Je t'aime toujours autant, Asgall, autant qu'à Beauxbatons, autant qu'en concert, autant que chaque matin dans notre caravane. Ça ne changera jamais.
    J'aurais souhaité que tu ne fasses pas partie des concessions que j'ai dû faire.

    Némésis.
    Codage par Libella sur Graphiorum & Chibi sur Loom of Fate





    death of an optimist
    never thought it'd come to this ☽ It's in the sound of the song that was sung to an empty room. The last light from the sun that was set too soon. In the blood from the war that history forgot. In the unsolved crime and the memory lost.
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    (#) Re: When I'm a Fool

    missive rédigée par Asgall Leamhnach le
  • TW : Pensées suicidaires



    Mes larmes voient le jour arriver comme un cataclysme de plus ajouté à mon malheur. Le sang sur mes doigts a fini par se tarir, mais mon regard ne s’en est pas détaché, et mes jambes me font mal, repliées sous moi alors que je me recroqueville. Je suis resté prostré là, une bonne partie de la nuit, celle que je n’avais pas passée à boire, et le matin seul a réussi à faire revenir à moi un peu de raison. Le peu qu’il me reste. Douloureusement, titubant, je me lève, et traîne mes pieds dans les escaliers jusqu’à atteindre la porte d’entrée de ma boutique. Elle est toujours fermée, et j’y ajoute simplement un panneau « Fermeture exceptionnelle – Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée ». Et puis je disparais à nouveau de la face du monde.

    Revenu en haut, dans la mansarde qui me sert de chambre, je me refuse à regarder les dégâts occasionnés. Au luth, à ma main, à mon cœur, et je regarde la fenêtre encore ouverte, avec espoir peut-être ? Ou désespoir, parce que j’ai peur qu’elle ne réponde jamais. Qu’elle prenne peur de ma douleur, qu’elle n’ait pas le courage d’affronter mes mots qui ne comportent pas même une excuse. Toute ma rage est retombée à la seconde où la chouette s’est enfuie par la fenêtre. Et les coups de boutoir qui résonnent sous mon crâne ne sont rien comparés à la douleur de mon cœur en lambeaux.

    Je saisis ma baguette, et donne un semblant d’ordre à la chambre, sans un mot, la mine basse. J’ai épuisé mes larmes, et je suis épuisé. Et puis je m’assois sur mon lit, et j’attends le retour de la chouette.

    Je fais rouler ma baguette entre mes doigt douloureux. Comme il serait simple de tout oublier. Comme il serait simple de m’endormir à jamais. Mais laisser cette lettre en suspend ? Laisser ma petite sœur derrière moi…Sans réponse…C’est au-dessus de mes forces. On m’a abandonné, mais je me refuse à le faire à mon tour. J’écrase mes larmes du plat de la main, et laisse mes sanglots s’écouler avec douleur dans mes paumes meurtries.

    Enfin, après ce qui me semble une éternité, après plusieurs jours passés à ne manger qu’un bout de pain afin de faire taire mon ventre, à ne dormir que le temps de faire des cauchemars, elle revient. Et sa patte est vide, alors je me retourne simplement dans mon lit, face au mur sous le toit en pente, et je m’éteins. Je ne dors pas, mais je ne pense pas non plus. Ou peut-être que je pense trop justement. J’envisage toutes sortes de fins possibles à cette histoire, à mon histoire. Je suis la course d’un rayon de soleil sans éprouver quoi que ce soit, jusqu’à ce qu’il soit l’heure d’ouvrir ma boutique. Je deviens machinal, je ne prends plus de plaisir à discuter avec mes clients et me contente de m’exécuter, encore et encore. Je brûle les restes du luth, en fabrique un autre, mais qui ne sonnera jamais aussi bien, exécute toutes les tâches du jour sans aucune émotion.

    Les lettres arrivent, tous les jours, mais je lis tout juste celles qui ne comportent pas l’écriture de Némésis. Je guette ses mots, cherche ses arabesques en vain dans chaque missive, en vain. Jusqu’au jour où je vois enfin ce que j’attendais. Cette lettre là est froissée, comme si on avait hésité longuement pour la laisser à son messager, la faisant rouler entre les doigts avec une certaine nervosité. Je comprends cette hésitation, j’ai la même à l’idée d’ouvrir, de lire les mots sur cette page. Et puis, à force d’hésitation, je n’y tiens plus et retire le lacet qui enserre le papier. Les mots qui se déroulent me font pleurer.

    Ecrire la réponse est une déchirure de plus.

    Némésis,
    Ma chère amie,
    Ma petite sœur,

    Cette lettre est bien plus réfléchie que la précédente. Aucune ne devait te parvenir, pas si brutales, pas si crues. Pas si vraies. Je ne veux pas te faire souffrir. Je n’ai jamais voulu vous faire souffrir. Je réalise que je n’ai présenté d’excuses à aucun d’entre vous ces deux dernières années, et je m’en veux de ne pas l’avoir fait.

    Je n’ai pas lu tes pamphlets, je n’en ai jamais eu la force. Lire tes mots sans qu’ils me soient adressés était trop douloureux. Si je n’avais pas été aussi dépendant de la musique, je m’en serais probablement écarté définitivement, comme je le fais pour tout ce qui me rappelle ma famille, ces objets, ces gestes qui me rappellent chacun d’entre vous au quotidien et qui me font l’effet d’un endoloris à chaque fois. Et pourtant, j’y reviens à chaque fois, comme une drogue dont je ne peux me passer. Je voudrais me rappeler combien j’étais heureux auprès de vous, sans que ces souvenirs soient embrumés par la douleur de vous avoir perdus. J’ai cru qu’avec le temps, il serait plus simple de faire ces gestes sans vous, mais il n’en est rien.

    Je n’ai pas besoin de lire tes pamphlets pour comprendre que tes différences avec Apollon étaient trop grandes pour n’être comblées que par mon amour pour vous. Tu dis que je n’étais pas le problème, et pourtant, chaque fois que j’ai perdu le contrôle sur moi-même, chaque petite impulsion de vélane, c’était toi qui te mettais entre Apollon et moi. Malgré moi, je t’ai poussé sans cesse à t’opposer à lui, j’ai entretenu le conflit et les secrets. J’aurais dû lui révéler qui j’étais plus tôt. Je n’ai fait qu’accentuer les problèmes plutôt que les résoudre. Peut-être que si j’avais fait les choses différemment, tout aurait été…plus facile.

    Je n’ai jamais pensé que nous n’étions pas harmonieux. J’ai toujours su que nous étions faits pour nous accorder. J’y crois encore.

    J’aimerais croire que nous avons encore un avenir tous ensemble. Je ne sais plus quoi croire. J’ai songé plusieurs fois à vous donner rendez-vous quelque part, mais je sais que la douleur de ne pas voir l’un de vous me tuerait. J’ai réparé sa lyre tu sais ? Comme si cela pouvait réparer ce que j’ai fait. Comme si cela pouvait nous réparer. J’ai pensé à vous recontacter, et pourtant je sais que je ne pourrais pas supporter de rester seul à la terrasse d’un café, avec pour unique compagnie une lyre qui n’est pas à moi et mes espoirs brisés.

    Te sens-tu réellement plus entière depuis que tu es partie suivre ton propre chemin, accrochée à tes convictions ? Moi je suis plus seul que jamais. Je n’ai plus que la voix acide de ma mère pour seule compagnie. Tout le reste m’a été enlevé. Je n’ai jamais eu autant de convictions que toi en politique, mais est-ce que ça en vaut vraiment le coup ?

    Je t’aime mon amie, je regrette que nous en soyons arrivés là. Je t’aimerai toujours.

    Asgall.
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    (#) Re: When I'm a Fool

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