[TERMINÉ] indigo night (lorenzo)

Que c’est bon de se sentir désirée. Parce que là à la façon dont il la regarde, elle le voit mieux que toute à l’heure. Et par les djinns, qu’elle aimait cela plus qu’elle ne l’aurait cru. Se sentir belle, se sentir femme aussi. Voilà longtemps qu’on ne l’avait pas regardée ainsi ou qu’elle n’y avait pas prêté attention. Il semble que quelque chose se défait en elle. Sans doute que cette soirée était le dernier pas vers ce qu’elle essayait de reconstruire depuis trois ans. Que ce soit avec l’ennemi de son ex-mari est cependant particulier mais pas désagréable.
Mais là tout de suite, elle ne vit que pour ce regard qui fait grimper sa température. Même quand elle dépose son baiser sur sa joue, aguicheuse, joueuse. Même quand elle efface les traces du rouge à lèvre sur la joue rasée de l’italien. Et si elle n’est pas surprise de la suite, elle l’accepte avec délice. Il semble qu’il n’y a plus vraiment de réflexion et qu’il n’y a que l’instinct en cet instant.
Le corps épousant le sien, prise par l’impulsion qu’il lui donne et la poigne dont elle ne cherche pas à s’échapper, ses lèvres rencontrent les siennes. Un courant électrique la parcourt. Là, au creux de son ventre, ce sont les braises du désir qui rougeoient plus fort. Il a le goût du vin boisé et de la passion. Elle doit avoir celle de l’acidité du citron de son dessert et du désir. Il est bon ce premier baiser. Il lui donne l’impression de respirer un peu mieux. Naturellement, une de ses mains remontent sur le bras de l’italien, arrête sa course sur l’épaule. Elle répond à son baiser avec la même ardeur. Elle s’y perd même un bref instant. Elle a cette envie de plus mais elle le sait : ils n’ont encore rien établis et contrairement à lui, Neith est une femme à peu près raisonnable. Et elle l’admet : elle aime faire jouer l’imagination également.
Alors, quand ils reprennent leur souffle, se séparant très légèrement, elle met un peu de temps avant d’ouvrir les yeux pour les redéposer dans ses billes azurs. Lentement, sa main vient toucher ses lèvres à lui et elle sourit, d’un sourire énigmatique. Son regard intense ne se détourne pas lorsqu’elle murmure :
« Faîtes de beaux rêves, signor. »
Elle s’éloigne, s’échappe, jusqu’à ce que sa main ne le touche plus. C’est sur son verre de vin à elle qu’elle revient pour le terminer d’une traite. Parce qu’elle a soif. Parce qu’elle a chaud. Son regard ne quitte pas l’homme alors qu’elle appelle le serveur pour qu’on lui donne sa cape étoilée avant de se rasseoir bien qu’un court instant en attendant cette dernière. Sur ses lèvres pourtant, elle ne peut s’empêcher de sourire sans quitter du regard Lorenzo.
« Je vous donnerai des nouvelles pour le contrat. » Parce qu’elle n’a pas oublié.