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[TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

Gaëlle d'AdhémarLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Gaëlle d'Adhémar
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(#) [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Dans une fumée blonde
    TW : mention de procédés médicaux, d’affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
    Hibou envoyé à Léonore Vallet :

    25 octobre 1927,

    Ma chère Léonore,

    J’espère que ce courrier te trouvera en bonne santé. Cela fait un moment que je n’avais pas pris la plume pour toi et je te prie de m’en excuser. Le Devoir à ses raisons que la Raison ignore, tu le sais mieux que quiconque. Mais ce n’est pas pour autant que je t’ai oubliée, au contraire ! Je dois m’en retourner parmi les miens sous peu. Les rituels de fin d’année ne vont pas tarder à débuter et je suppose que tu as toi-même quelques plans concernant ce sujet. A moins qu’un patient de dernière minute ne retarde mon retard, je devrais me trouver dans les Pyrénées sous peu. Les couloirs de la Cour sont cependant un peu plus calmes qu’à l’accoutumée. Aussi, que dirais-tu que nous nous retrouvions au Café Abringer ? Je t’aurais bien proposé la cantine de l’Hôtel Dieu mais nous savons toutes les deux que si la nourriture y est bien plus fameuse que celle de Sainte-Mangouste (Dieu que les Anglais doivent être tristes de manger de la sorte, je suis presque persuadée que la qualité de la nourriture force les patients à vite se rétablir pour fuir ce qu’on leur donne à manger), elle n’en reste pas moins aisément détrônable. Si le cœur t’en dit, je t’y attendrais entre 15 et 16 heures. Je t’invite, cela me fait plaisir et il n’y a rien de mieux que de se retrouver entre amies à l’approche de la fin de l’année !

    Prends soin de toi,

    Gaëlle.

    PS : Mon enthousiasme m'a emportée et sans date, tu auras toutes les peines du monde à me rejoindre. Disons le 3 novembre, si cela te sied ?




    D’un sourire, Gaëlle remercia l’elfe de maison venu l’accueillir. Elle avait quelques habitudes dans ces lieux, badinant avec celui venu l’accueillir, l’interrogeant sur les potins du moment, sur la bonne tenue de ses affaires, lui demandant des nouvelles de sa famille. Finalement laissée seule à une table, non sans avoir discuté plusieurs minutes avec celui qui serait son serveur, la sorcière salua quelques connaissances d’un léger signe de main accompagné d’un sourire. Ôtant son long manteau crème, qui trouva vite sa place sur le dossier de sa chaise, Gaëlle se saisit ensuite de son chapeau. L’époussetant sans ménagement, visiblement fortement concernée par l’état de son couvre-chef, la jeune femme l’observa quelques instants avant de laisser à un porte-chapeau, espérant le faire sécher de cette manière. Toute cette neige était décidément bien mauvaise pour le feutre. Elle le troquerait contre un bonnet de laine pour son voyage dans les Pyrénées.


    Tournant sur elle-même avec souplesse, et une pointe d’habitude, pour éviter deux serveurs visiblement fort affairés, Gaëlle tira sa baguette de sa ceinture, l’agitant afin de faire venir à elle un menu délaissé. Sa chorégraphie millimétrée la mena à se laisser délicatement choir sur sa chaise, croisant les jambes sans plus de formalité. Si son manteau était celui d’une femme, elle se plaisait à se vêtir en homme dans le cadre de ses fonctions. Cela ne l’empêchait pas d’avoir quelques robes et autres colifichets dans un placard de son cabinet, qu’elle revêtait lorsqu’elle était certaine de ne pas avoir à remettre les pieds dans sa salle d’autopsie. Ce moment qu’elle prenait au Café des Glaces n’était qu’un interlude avant que ses fonctions ne se rappellent à son esprit. Le crime n’attendait pas. Il n’attendait jamais et la fin de l’année rendait certaines personnes imprudentes semblait-il. Aussi, lorsque Gaëlle recevait un patient, elle ne savait jamais à l’avance s’il s’agissait d’un malheureux qui aurait fait une mauvaise chute à cause de la neige ou d’un pauvre hère qui avait connu une fin tragique par la faute d’un tiers.


    Mais ce jour-là, c’était surtout de la paperasse qui attendait Gaëlle. Des permis d’inhumation, des rapports à fignoler, des courriers à écrire à des collègues… La routine, oui. Une routine qu’elle avait toujours pris au sérieux mais que la fin de l’année précipitait quelque peu. Mais il n’était pas temps d’y penser. Fredonnant un air léger, une chanson Moldue qu’elle avait entendue en passant à côté d’un parc il y a peu, Gaëlle feuilletait le menu. Il lui fallait quelque chose de chaud aussi bien pour lutter contre le froid de l’hiver qui approchait, les premières neiges leur faisaient déjà l’honneur de leur présence, que contre le froid qui régnait dans sa salle. Un corps, qu’importe sa nature, ne se conservait pas en pleine chaleur.


    Mais toute Faucheuse soit-elle, Gaëlle avait besoin de chaleur.


    Toute à sa lecture, la jeune femme ne releva la tête qu’au moment où une ombre se découpa devant elle. Abaissant le menu, un sourire radieux étira ses lèvres alors qu’elle reconnaissait la propriétaire de cette silhouette. Se levant avec grâce, Gaëlle attira avec douceur Léonore, lui collant deux bises, une sur chaque joue ni plus, ni moins, avant de lui serrer les mains. Les salutations ainsi faites, la d’Adhémar invita sa camarade, et estimée collègue, à s’installer avec sa bonhomie habituelle.


    « Léonore, je suis ravie de te voir ! Les nouveautés de l’hiver m’ont l’air fort appétissantes, il m’a fallut rassembler tout mon courage pour ne pas commencer sans toi. Gaëlle poussa délicatement le menu dans sa direction. As-tu fait bon voyage ? Selon les quartiers, Paris est déjà une véritable patinoire. L’Hôtel Dieu ne manque jamais de patients à cette période de l’année, je crains que bien de nos collègues n’aient pas droit aux congés tant désirés. »


    Elle-même craignait d’être rappelée à sa chambre froide et à sa table d’autopsie durant les fêtes. Cela lui était arrivé l’an dernier, par ailleurs. Et si Gaëlle portait une grande fierté à son devoir, force était de constater qu’il n’était pas du meilleur effet de délaisser les reliefs du repas familial pour des reliefs bien moins commodes et ragoûtants. Mais telle n’était pas la question du moment. D’un petit signe de la main, Gaëlle interpella le serveur qui lui avait indiqué où s’asseoir. Ce dernier hocha la tête, avant de disparaître avec un autre plateau en direction des cuisines. Sans doute viendrait-il à leur rencontre après son prochain service.


    « Il paraît que la tarte aux marrons glacés est excellente, tout comme celle à la citrouille. Une recette américaine, il me semble. Ce n’est pas mauvais, à toi de voir quel côté de l’Atlantique tu souhaites défendre aujourd’hui. Nous avons encore un peu de temps devant nous pour y réfléchir, après tout. » remarqua la jeune femme, tout sourire.

    Loom of Fate | 2023


    @"Léonore Vallet" 1980101099
    Léonore ValletInvité
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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Léonore Vallet le
  • Dans une fumée blonde [Avec Gaëlle d'Adhémar]
    TW  :  mauvais langage,mention de proécédés médicaux, d'affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
      29 Octobre 1927

    Ne serait-ce pas là l'écriture d'une revenante ? Et moi qui n'avais jusqu'à présent aucune raison de croire en l'au-delà... 

    Gaëlle, 

    Te voilà toute pardonnée, bien qu'il n'y ait rien à t'être reproché pour commencer. Nous savons toutes deux que la médecine, quelle que soit sa forme, est une branche égoïste et demandeuse. Peu de répit et de doutes, tant mieux comme ça ! L'inactivité est une drogue en elle-même à en voir certain; et puis te savoir prise par tant d'obligations et d'opportunités est là une nouvelle qui réjouirait n'importe quelle camarade, n'est-ce pas ? Ces lignes qui te parviendront bien des jours après sont tissées sur un coup de tête ; et en même temps que mon regard reprend chacun de tes mots, un constat me vient, un qui ne semble que plus vrai en cet instant : je crains que tu ne te fasses un jour dévorer par cet entrain infini jusqu'à en oublier ta tête !

    Mais quelle genre d'amie serais-je pour ne pas accepter telle invitation ? Le 3 Novembre se sera alors au Café Abringer. Les Lestrange pourront bien survivre une journée sans ma morose présence. En espérant te retrouver en pleine forme et avec mille et une histoires à me raconter au sein de cette ville qui ne dort jamais.


    Bien à toi, 


    Ton acariâtre de compère,


    Léonore.


    ~ Le soleil avait lutté pour s'imposer, plus que d'ordinaire en cet hiver à présent bien entamé. Fin manteau blanchâtre à la chaleur inexistante, la neige s'était faite nouvelle couleur au cœur d'un Paris encore léthargique donnant à la ville un air bien plus posée qu'à l'ordinaire : les silhouettes marchaient dans le silence, seule la fumée de leur respiration se trouvait libérée dans l'air le temps de chercher un abri, de se laisser aller à la porte d'un café ou du bureau, contrastes certains avec la pâleur de l'air. 

    Air qu'elle affrontait maintenant depuis de longues minutes, parfois occupée à se mordre les lèvres, à craqueler ses doigts sous la fraîcheur du matin, Léonore se trouvait là à marcher, dépourvue d'affaires de travail pour l'une des rares fois de sa vie. Si l'Hôtel-Dieu n'était jamais très loin, tout comme les Lestrange, elle n'était pas ici pour eux aujourd'hui. Pas aussi marquées que dans les terres de Gévaudan les brises sont suffisantes pour mordre sa peau, laisser son souffle s'envoler en une suite blanchâtre alors que ses pas résonnaient sur les pavés. Quelques minutes de retard à ne pas en douter. Une première pour une femme attachée à l'organisation, un déroulé bien huilé.

    Amoureuse, détractrice de cette ville, Léonore avait toujours entretenue une relation mitigée avec la capitale. Elle avait appris à la connaître au fil des ans, à en découvrir les recoins et les bonnes adresses dont l'endroit que lui avait conseillé Gaëlle comme point de rendez-vous. Par ailleurs, il ne fallut pas bien longtemps pour tomber sur la raison de sa venue, elle et son feutre, ses petits pas presque millimétrés. Comme quoi.. On ne peut changer la nature des gens. Elle aurait pu reconnaître ces pupilles azurs entre mille et comme bien souvent, cette grande femme s'habillait d'un sourire contrastant avec le froid dévorant de son métier et de l'endroit même les entourant. Se laissant saisir, ce fut avec un petit air amusé qu'elle vint à lui rendre sa bise, la détaillant du regard durant quelques secondes, satisfaite de voir que sa lettre n'avait pas menti.

    "Et moi donc ! Cela fait bien des mois que nous ne sommes pas vues, tu as bon teint, cela me rassure. J'ose espérer que tu as enfin appris à ne pas dormir sur ton bureau ?"

    Souffla-t'elle alors qu'un sourire venait à s'inscrire sur ses lèvres. Moqueuse comme à son ordinaire, elle savait Gaêlle folle, de son travail, des défis qu'elle pouvait relever sans même avoir à reculer et alors que le monde continuait de tourner, brouhaha marqué mais toutefois presque tolérable, la blonde vint à prendre place face à sa camarade

    "Ne m'en parle pas.. Les beuglantes ne font jamais bon ménage, encore moins à cette période de l'année. A croire que le destin s'arrange toujours pour nous tomber dessus au pire moment. Je n'ai pas encore eu l'occasion de tester les recettes de nos amis les aigles, c'est l'occasion parfaite, n'est-ce pas ? Et puis rien ne nous empêche de refaire une tournée au besoin."

    Un petit air espiègle sur le visage pour toute explication, Léonore vint à sourire à sa consoeur. Rares étaient les choses sur lesquelles elle ne faisait pas d'impasse, la nourriture était de ceux-là et en si bonne compagnie, elle ne se priverait pas de s'autoriser quelques égards. Les discussions finirent par les englober, laissant les serveurs danser autour des différents clients, commandes d'une main, recette de l'autre avant que l'un ne se perde devant elles, bien décidé à leur tirer le fin mot de l'histoire à en croire ce petit carnet en main. 

    "Tu sais comment je me positionne par rapport à cette ville.. Le voyage aurait pu être pire, je relativise ! Surtout que j'aurai pu me retrouver comme l'un de ces pauvres âmes à glisser sans jamais m'arrêter, tu aurais dû voir la tête de certains ! J'ai l'impression d'avoir loupé tant d'histoires, dis-moi, quelles sont les nouvelles ? Quel mensonge as-tu pu inventer pour qu'ils décident de te laisser vaguer à tes occupations même pour une journée ?"
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    Gaëlle d'AdhémarLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Dans une fumée blonde
    TW : mention de procédés médicaux, d’affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
    Gaëlle faisait partie de ces personnes qui vivaient pour le métier. Si elle n’était pas la seule légiste sorcière, fort heureusement au vu de la fâcheuse manie qu’avaient les créatures magiques à se blesser, ou pire, des manières les plus imaginatives possibles, elle avait trouvé sa raison de vivre dans la Mort. Qui plus est, sa parentèle à Paris était plutôt réduite, bien qu’elle soit pleinement à sa place dans la banque que les siens avaient ouvert à la capitale. Son frère y travaillait mais lui aussi était une âme occupée. Dès lors, il était fréquent que les d’Adhémar ne se retrouvent qu’au sein de la demeure familiale. Ce faisant, Gaëlle passait la majorité de son temps à la morgue, entre les corps et les rapports. Les congés s’accumulaient sans qu’elle ne pense à les prendre, jusqu’à temps que sa mère, ou ses cousins et cousines, ne se rappellent à son bon souvenir.


    « Le mensonge m’insupporte, comme tu le sais. commença Gaëlle, laconique. Aussi, je ne te servirai pas une soupe infâme en t’affirmant qu’il ne m’arrive plus d’être réveillée un beau jour par le personnel de ménage qui s’étonne de me retrouver endormie alors qu’ils m’avaient souhaité la bonne soirée la veille. La jeune femme se laissa aller à un rire. Pour autant, je peux t’assurer que cela m’arrive de moins en moins souvent. C’est que le bois de ce bureau est bien trop dur pour mes pauvres côtes. Et puis, il ne manquerait plus que je m’endorme au volant, ce serait d’une cruelle ironie, tu en conviendras. »


    Alors que Léonore consultait la carte, le regard azuré de la sorcière traîna sur les autres habitués qui avaient eu la même idée qu’elles. Un peintre s’était installé au plus près de la porte, afin de profiter de la vue sur l’extérieur sans pour autant se geler les phalanges. Il y avait aussi ce écrivain, à moins qu’il ne s’agisse d’un poète ou d’un journaliste, qui se perdait sous une pile de papiers de plus en plus désordonnée. Et que dire de cette violoniste qui nettoyait et accordait avec soin son instrument ? Ici, tout respirait la bonne entente et la douceur de vivre. L’hiver, encore timide, ne semblait pas avoir sa place ici, dans la douce fumée qui se dégageait des tasses, des assiettes ou encore des cuisines lorsque la porte en restait ouverte au passage des serveurs. Tout avait un goût de printemps ou d’automne.


    « Voilà un plan qui me paraît tout à fait convenable. commenta Gaëlle, avec bonhomie. Nous remplumer un peu pour passer l’hiver ne nous fera pas de mal, même si je ne doute pas que les Lestrange te traitent fort bien. J’ose espérer qu’ils ne sont pas trop désagréables avec toi en ce moment ? Il serait bien dommage de finir l’année sous de tristes auspices. »


    On vint finalement à leur rencontre. Gaëlle badina quelques instants, il y avait de ces habitudes qui ne se perdaient jamais vraiment, avant de donner le fond de sa pensée. La page vide du calepin ne le fut bientôt plus et cette bonne âme qui était venue à leur rencontre ne tarda pas à disparaître. Alors, Gaëlle put reporter toute son attention sur sa camarade, prête à l’abreuver de ces réponses qu’elle attendait.


    « Il est vrai que Paris ne vaut pas grand-chose face aux grands espaces, je te l’accorde. Penses-tu pouvoir prendre un peu de repos dans de plus vastes lieux prochainement ? Pour le reste, tu sais très bien que cette ville ne dort jamais et que les sorciers ne manquent pas d’imagination pour se nuire de manière plus ou moins innocente. Les fêtes et mondanités reprennent déjà de plus belle et je pourrais bientôt remplacer nos journalistes pour ce qui est de la rubrique des potins en tous genres. Gaëlle balaya cette possibilité du revers de la main. L’Hôtel Dieu pourrait leur faire une belle concurrence, par ailleurs. Les nouvelles y vont vite mais je ne vais pas te rabattre les oreilles des dernières sauteries en date. Les entendre m’épuise même si les choses ont toujours été ainsi. »


    Gaëlle feignait l’ennui, peut-être même la désapprobation, à ce propos. En réalité, cela l’amusait. Les gens se pensaient discrets mais pouvait-on l’être dans un monde où des lecteurs de pensées existaient ? Ou tout finissait par se savoir par divers moyens, certains n’étant même pas magiques ? Elle était de ces personnes qui s’était accoutumée au fil du temps à ces regards en coin, à ces sourires qui disaient tout et qui ne disaient rien. C’était un monde, un langage, à part entière. La justice ne faisait pas exception à la règle, au contraire. Car ils étaient tous et toutes des créatures de chairs et de sang avec des inspirations et des déboires.


    « Mais le calme ne devrait pas tarder à revenir, la saison des rituels approche après tout. Le Paris Magique sera vite bien vide, si tu veux mon avis. Pour ma part, je compte me rendre dans les Pyrénées, si toutefois ma pile de dossiers ne m’assomme pas avant que je ne parvienne à fuir. J’ai réussi à la fuir au prix d’un grand combat avec moi-même, plus qu’avec ma hiérarchie. C’est que ces rapports peuvent être très persuasifs, quand ils veulent. remarqua Gaëlle, sur le ton de l’amusement. Dans les faits, les couloirs sont bien vides en ce moment. L’hiver endort tout petit à petit et si mes patients sont toujours là, l’on m’a fait comprendre qu’ils pouvaient attendre un peu. Il fait trop froid pour leur offrir le repos qu’ils méritent. »


    Gaëlle en avait rencontré, de ces fossoyeurs penauds qui venaient la voir de temps à autre. La terre était parfois trop dure pour y creuser quoique ce soit. Le marbre devenait aussi glissant que le sol, tandis que le froid conservait tout au presque. Dès lors, l’autopsie des personnes inconnues pouvaient attendre une semaine ou deux. L’idée était avant tout mercantiliste. Si personne ne les réclamait, c’était aux autorités sorcières de s’occuper de tout. Ces corps restaient dans sa salle réfrigérée, en l’attente du document signé qui pourrait tout lancer. Les morts suspectes de personnes dont l’identité était connue étaient prioritaire le temps que le bureau retrouve son activité habituelle.


    « Mais je ne vais pas m’en plaindre. Cela me permet d’user un peu les freins de ma fidèle auto. Il faudrait que je t’emmène en promenade, un jour prochain. Promis, je suis une conductrice prudente, quand bien même l’idée de titiller le verglas me traverse parfois l’esprit. » assura la d’Adhémar innocemment.


    Après la boue du Chemin-des-Dames ou de Verdun, tous les terrains devenaient praticables et agréables à parcourir. Qui plus est, les grands espaces se prêtaient particulièrement bien à l’exercice. C’était pour cette raison que Gaëlle avait deux automobiles. La plus petite, et moins puissante également, lui servait à Paris. La seconde, une véritable voiture de course dans le sens noble du terme, l’attendait patiemment dans l’une des granges familiales. Au grand désarroi de la d’Adhémar, il lui fallait agir de la sorte car téléporter un tel objet n’était pas envisageable. Et quand bien même cela aurait été possible, jamais la sorcière ne se serait prêtée à une telle idée. Les courses dans la campagne de Bourgogne n’en devenaient que plus plaisantes.


    « Et toi, n’as-tu rien dont tu souhaiterais me faire part ? » s’enquit finalement la légiste, alors qu’on déposait un plateau fort chargé entre elles.


    Loom of Fate | 2023


    @Léonore Vallet 1980101099
    Léonore ValletInvité
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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Léonore Vallet le
  • Dans une fumée blonde
    TW  :  mauvais langage, mention de procédés médicaux, d'affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
      ~ Ici tout est calme, bien rôdé, habitudes et figures paisibles se croisent, laissent leur marque sans réellement s'inquiéter de quoi que ce soit dans un hiver déjà bien installé. Les flocons de neige se font tapis d'un jour, détaillent les grandes figures qui parfois se perdent au détour d'un café, comme ici. Gaëlle et Léonore avaient vu la misère humaine, le pire de ce qui pouvait se faire et à présent capables de pouvoir prétendre à mieux, à la "paix" comme dirait certain, cette sensation se ferait toujours étrange, délicieusement agréable.

    "Et dire que tu es médecin... Que dirait ton avis critique sur cette mauvaise habitude, hm ?"

    Beaucoup sont à dire que le travail est la santé, une nécessité et bien qu'il y ait à cela une certaine vérité, y voir la seule possibilité d'épanouissement et de "joie" avait toujours sonné à Léonore comme une faiblesse d'esprit, plus encore pour ce genre de métier. D'un sourcil arqué se voulant moqueur, la jeune femme se redressa un instant, carte en main. Etait-ce vraiment étonnant que la médecin légiste s'assomme encore sur sa table, fouille jusqu'à des horaires parfaitement intolérables ? Lorsqu'on apprenait à la connaître, seule une réponse s'imposait. Elle qui connaissait les habitués, les détaillait du regard.. Qui pouvait prétendre savoir ce que cette pilote réservait.

    "J'ai le droit à ma gamelle et portions quotidiennes si mes services leur donnent satisfaction. Magnanime au possible, comme toujours." Le cynisme ne manque pas, plus encore aux côtés d'une personne capable de le sentir, lorsque les Lestrange étaient de la partie, tout comme ce Paris venu les englober, déliant ses bras en une suite de ruelles et de gens pressés. "Il faut admettre que l'endroit a quelques points pour lui... Bien que je ne veuille pas y vivre indéfiniment, je peux comprendre l'attrait qu'elle a sur certains. Les musées, les théâtres... Tant de choses à faire en si peu de temps. Et pour répondre à ta question, je me rends toujours sur les terrains du Gévaudan, tire le meilleur de ce que cette terre silencieuse à offrir. Tu es la bienvenue, si un jour le cœur t'en dit, nous pourrions tirer profit d'une tête pensante en quête de paix."

    Surtout avec les génies qui parfois traînent dans l'enceinte des murs... La famille et ses liens sont une chose mais même cela a ses limites et loin de tout, plus encore de ce poste faisant trembler ses mains et son esprit, Léonore se laissait parfois aller à la paranoïa. Risque commun, mérité même lorsqu'on se laissait aller aux jeux de manipulation et forcée de se redresser, ce fut d'un petit soupir amusé qu'elle se pencha, mimant ces mêmes ragots dévorant à chaque matin les longs couloirs de cet hôpital "émérite".

    "N'aimes-tu donc pas les bruits de couloir et les informations erronées ma chère ? Moi qui te pensais friande de puzzles et d'idées à déconstruire, tu as de quoi être servi !" Comme tout bon établissement qui se respecte, tout se sait et se déforme : les murs ont des oreilles, ceux les parcourant une nécessité vitale de cracher sur leurs compères et de se plaindre.. Une mélodie odieuse mais si habituelle, assez pour ne plus l'étonnée, elle qui d'un regard détaillera leur première commande arriver.

    "D'Adhémar et la curiosité... Il y a-t'il là un duo plus célèbre ? Enquêtrice un jour, médecin de la mort un autre, tu as là tout un arsenal sous le coude. Je dois bien admettre que le repos est une bonne chose, quoiqu'on en dise on ne peut pas dépasser ses limites, pas si l'on veut durer dans le temps. Vois cela comme une manière de repartir sur des bonnes bases. Et puis.. Nous ne voudrions pas presser nos petits conseillers funéraires tout de même."

    Il est vrai, les fêtes arrivent et avec elles, toutes les cérémonies aspirant les âmes de cette grande ville vers les campagnes et les terres venteuses. Si chacune se veut différente, toutes répondent à un code particulier, à leur passé. Les Pyrénées pour Gaëlle, les terres du Comte pour Léonore. Personne ne semblait pouvoir y échapper, de bon coeur pour beaucoup.


    "Ne me menace pas avec du bon temps Gaëlle. J'ai toujours été curieuse vis-à-vis de ces bêtes d'acier et je n'ai jamais eu l'occasion d'en approcher une. Et du verglas ? En voilà une drôle d'idée. Il va nous falloir faire ça le plus tôt possible, je ne voudrai pas à devoir attendre un autre hiver pour observer tes talents."

    Le sourire en dit long, ce regard taquin aussi. Loin de s'inquiéter, la sorcière n'y voyait que du jeu, la possibilité de toucher du doigt quelque chose de nouveau en compagnie d'une amie. A voir jusqu'à où ce verglas pourrait les emmener.. Peut être même qu'un jour Gaëlle pourrait prétendre à être drifteuse professionnelle, pour peu qu'une telle chose existe. Du coin de l'oeil, elle observe, détaille le visage de certains de ces hommes et de ces femmes, celui perdu dans ses papiers, cet artiste à quelques tables de là.. Tous semblent différents mais perdus en un seul et unique endroit. La question de la blonde n'eut que pour simple réponse un sourire, puis un soupir presque exaspéré.

    "Hormis le fait que les vivants sont bien trop tentés d'apporter plus de problèmes que de solutions ? Que veux-tu... La vie suit son cours : je m'efforce tant bien que mal de résoudre les petits bobos de nos amis les Lestranges, de maintenir en place des louveteaux un peu trop impétueux à mon goût. Rien qui ne puisse vraiment casser trois pattes à un canard j'en ai bien peur."

    Elle en sourit, même maintenant. Il faut dire que les situations auxquelles ce métier peut amener à faire face sont cocaces, inattendues et même après de longues années, il est certain d'avancer qu'elle n'en a encore rien vu. Toutes deux ont signé pour l'aventure et les imprévues, certes d'une manière peu orthodoxe mais cela n'y change rien. Gaëlle est une fille censée, forte de ses connaissances et de sa capacité d'adaptation alors la voir évoluer ainsi n'a rien d'étonnant et sous le son de ces derniers plateaux, d'un sourire reconnaissant à l'égard de cette silhouette égare, Léonore vint à reprendre :

    "J'ai envie de voyager, je ne te le cache pas. Les livres, encore et toujours.. C'est mon plus grand malheur j'en ai bien peur : subir l'imagination d'un auteur. Toi qui a eu l'occasion d'explorer ce vaste monde, il y a bien un lieu quin t'as touché plus qu'un autre ?"

    Les circonstances y sont peut être pour quelque chose mais il s'agit là d'une problématique à passer sous silence, rien ne sert de ressasser un passé aussi houleux que celui d'une guerre encore gravée dans les mémoires et dans les chairs.

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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Dans une fumée blonde
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    « Je te dirais que les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. argua Gaëlle, sur le ton de l’excuse. Et que je tâcherai de faire plus attention à l’avenir. Voyons cela comme l’une des bonnes résolutions que je prendrais après le Nouvel An ! »


    Gaëlle essayait de décrocher, réellement. Il n’en restait pas moins qu’elle était accrochée à sa blouse. Cela ne l’empêchait pas d’aller assister aux courses hippiques ou de participer à quelques compétitions automobiles. Ou de rendre visite à sa famille de temps en temps. C’était son propre foyer qui était vide. Un fait qui n’était pas pour déplaire à Perceval. Le chartreux avait fait de son appartement son royaume, tant et si bien que la d’Adhémar se demandait si elle était toujours chez elle ! Elle vivait avec des fantômes et ne trouvait pas à s’en plaindre. Personne ne pouvait remplacer l’être qu’elle avait perdu et faire miroiter la possibilité d’un amour franc et doux à autrui lui était pénible pour cette raison. Si Gaëlle trouvait toujours une personne pour réchauffer son lit, le cas échéant, les choses en restaient là.


    « C’est une belle fleur qu’ils te font là. ironisa la doctoresse. Ils ont de la chance de t’avoir, j’ose espérer qu’ils s’en rendent compte à juste titre. La jeune femme se tut. Le Gévaudan, alors ? Je t’avoue ne jamais y avoir mis les pieds. Une occasion manquée, j’imagine. Je garde ton invitation dans mon cœur, en tout cas. »


    L’envie ne lui en manquait pas. Il fallait cependant avouer que les d’Adhémar n’y étaient pas  forcément les bienvenus. Ce n’était pas pour autant que Gaëlle ne s’y était jamais rendue. Le hasard, dans ce cas précis. Depuis la fin de la guerre, sa vie avait connu des évolutions parmi les plus imprévues et c’était dans le reste de l’Europe qu’elle avait fait ses armes jusqu’au milieu de la décennie. Si sa fonction le requerrait, ce serait sans la moindre hésitation que la jeune femme s’y rendrait. Les vieilles querelles et les vieilles rivalités ne comptaient que peu, lorsqu’il était question de justice. Ou de puzzles, oui. Si Gaëlle avait quitté l’Hôtel Dieu pour se vouer à d’autres activités, ce n’était pas uniquement par dégoût mais aussi pour cette raison. Elle voulait trouver des réponses pour ceux et celles qui ne pouvaient plus les donner eux-mêmes.  


    « Certes, certes. Gaëlle s’esclaffa, se retrouvant avec un peu de crème sur le nez, alors qu’elle portait sa cuillère à sa bouche. Mais le défi n’est plus à la hauteur et je crains que les hautes instances de l’hôpital pourraient voir d’un mauvais œil le fait que je secoue quelques squelettes. »


    Tout sourire, la jeune femme ôta le peu de crème qui se trouvait sur la pointe de son nez. Elle avait toujours eu cette manière de fouiner un peu partout. Un défaut qui devenait une qualité dans le cadre de ses fonctions, aux yeux de la justice ou de ces familles qu’elle persistait à aider encore un peu. Si la sorcière n’avait plus l’occasion de parcourir l’Europe aussi souvent qu’auparavant, elle restait en contact avec un certain nombre de collègues qui ne manquaient pas de la prévenir lorsqu’un corps intéressant resurgissait. Cela faisait un peu moins de dix ans que la guerre s’était achevée et il n’était jamais trop tard pour réunir des familles.


    « Tu n’as pas à t’inquiéter, j’ai eu l’occasion de conduire sur presque tous les terrains depuis mes dix-huit ans. Tu seras entre de bonnes mains, je te le promets. Gaëlle affichait une confiance à toute épreuve. Cela ne vaut pas un balai, ils restent plus maniables, mais en termes de vitesse, ces petites choses font des merveilles ! »

    Gaëlle ne pouvait que signer et persister. Elle finirait par y arriver, à modifier l’une de ses autos pour en faire un objet plus attendu pour le Monde Sorcier. Un projet qu’elle nourrissait depuis le jour où elle avait posé les mains sur un volant et qui connaissait bien écueils. Ensorceler un automate n’était pas bien compliqué, pourtant. Les voitures étaient sans doute bien trop complexes pour des sorts si simples. La sorcière porta sa tasse à ses lèvres, dégustant son contenu avec délice. Rien qui ne puisse casser trois pattes à un canard, vraiment ? La d’Adhémar haussa les sourcils, délaissant finalement sa boisson. Allons bon, qu’est-ce que c’était que cette histoire ?


    « Nous avons une fonction bien ingrate. Les vivants, comme tu dis, ont la fâcheuse tendance à se plaindre aussi bien lorsqu’ils sont en bonne santé que lorsqu’ils sont malades. Un sourire amusé glissa sur ses lèvres. Et ils ne manquent pas de nous le dire, malgré tous nos efforts. A croire que nous ne pourrons jamais entièrement les satisfaire. Ils ne se rendent compte de notre utilité qu’une fois que nous ne sommes plus à leurs côtés et nous ne sommes plus là pour l’entendre. »


    C’était aussi pour cette raison que Gaëlle avait préféré quitter l’hôpital. Elle continuait de dispenser des soins de temps à autres, là n’était pas la question. Elle ne voulait pas perdre la main et voir des personnes bien vivantes lui apportait un grand réconfort. Ce manque de reconnaissance avait cependant eu raison de ses nerfs à plusieurs reprises. Les soldats s’étaient montrés moins avares à son égard, alors même qu’ils étaient au comble de l’Enfer. Soigner était une vocation. Il n’en restait pas moins que quelques remerciements étaient toujours bienvenus.


    Gaëlle fut à nouveau coupée dans ses pensées. Voyager… Oui, elle comprenait ce besoin presque impétueux de vouloir découvrir un possible Ailleurs. Non pas que l’herbe y était plus verte, des malheurs se trouvaient partout. Mais le simple fait de voir de nouvelles choses, de rencontrer des personnes si différentes de soi était un réel plaisir. Existait-il un endroit qui l’avait touchée plus qu’un autre ? C’était là une question épineuse qui lui était posée. La sorcière avait vu tant de lieux déchirés par la guerre, même des années après. Des villes et des villages ne retrouveraient plus jamais leurs habitants, des églises ne feraient plus entendre leurs cloches. Le sol était lui-même traître dans ses circonstances. Les armes Moldues étaient d’une redoutable efficacité, même presque dix ans après la fin du conflit. Gaëlle en aurait frémit, si elle n’était pas toute affairée à la recherche d’un souvenir plus joyeux.


    « Les livres sont de belles fenêtres sur le monde, tu as bien raison de t’y plonger. Gaëlle cessa de jouer avec la cuillère qui se trouvait sur sa soucoupe. Je dois t’avouer que la réponse à la question que tu me poses est bien difficile à trouver. Bien que j’aime notre pays, je vais m’efforcer de voir au-delà de ses frontières. S’il y a un endroit que j’aimerai revoir avant de fermer les yeux définitivement, ce serait en Norvège, je pense. Les aurores boréales sont aussi magnifiques que le froid y est mordant. Ta soif est des grands espaces y serait aussi comblée, à condition d’aimer la neige et la glace. »


    Son tour d’Europe avait été marqué par un certain empressement, par une volonté de rassembler les lambeaux de familles déjà détruites. Et pourtant, il y avait eu de ces petits moments qui rendaient la peine moins lourde. Le soir où ses camarades et elle avaient aperçu des aurores boréales pour la première fois, Gaëlle se souvenait d’avoir été bouleversée. On aurait dit que le ciel lui-même ondoyait sous le coup de quelques douces émotions, qu’il aurait été aisé de trouver un peu de paix ici. S’ils n’étaient restés que quelques jours, le temps de vérifier si leurs doutes étaient fondés et de rapatrier quelques ossements épars, il s’agissait-là d’un beau souvenir dans une montagne de tristesse.


    « Tu me dis de prendre du repos mais toi-même n’en prends que peu. remarqua finalement la sorcière, avec douceur. Sans parler de la Norvège, avec quelques jours de congés, tu pourrais profiter de la douceur des mets d’Italie ou des grandes plaines écossaises. Ou même t’éloigner d’ici ou de ton cher Gévaudan pour découvrir les plages de sable du nord de la France ou des eaux douces de la Méditerranée. Y as-tu déjà songé ? »


    C’était sans doute plus facile à dire qu’à faire. Les Lestrange ne souhaiteraient peut-être pas se défaire de leur médicomage attitrée même pour quelques jours. Et pourtant, Léonore semblait en avoir besoin. Et il n’y avait pas souhait plus pieux que celui de pouvoir prendre du repos, d’être soi-même, à l’écart du reste du monde pour se ressourcer.


    Loom of Fate | 2023


    @Léonore Vallet 1980101099
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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Léonore Vallet le
  • Dans une fumée blonde
    TW  :  mauvais langage, mention de procédés médicaux, d'affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
      ~ L'œil se plisse et décrit, moue cette petite phrase qu'elle sait certainement vouée à l'échec. Une travailleuse acharnée quitte à mettre son propre intérêt en péril, n'y avait-il pas là plus ironique perdu dans un Paris très peu exploré, très peu observé à force de s'acharner plus que de raison.

    "Hmm.. Soit. A ta future résolution Gaëlle." fit-elle alors, moqueuse, avant de lever son assiette. Mal placée pour juger, tout simplement satisfaite que sa comparse trouve son bonheur dans une telle chose, Léonore n'en rajouta pas plus, observant parfois du coin de l'œil ces silhouettes passant ici et là. Un reste, une habitude ancrée depuis sa plus tendre enfance. Parfois même à dévisager par une curiosité improviste qui ne se trouvait brisée que par une conversation hachée par leur dégustation.

    "De la chance ? Ne t'inquiète pas, je m'efforce de faire de leur vie un enfer. Il faut voir ça comme un échange de bons procédés. "

    Et ils se le rendent bien. Au point tel que rares seront les moments passés hors de cet hôtel privé à veiller et tirer les oreilles des nombreuses personnes composant cette famille ombrageuse. Les figures changent mais pas la formule de tout évidence... Lestrange, d'Apcher, Paris, Gévaudan...

    "Oui et non. Pour une personne telle que toi, active et énergique, je doute que l'endroit en tant que tel ait vraiment à t'offrir. Il y a bien quelques pistes où ton engin démoniaque pourrait te guider mais.. C'est surtout un endroit calme, sauvage. C'est ce pourquoi j'ai toujours eu une préférence pour la campagne plutôt que la ville."

    Paris est grande, fière mais elle n'a pas cette offre paisible que l'on peut avoir une fois les terres profondes franchies, une nécessité pour cette bête aux grands yeux se languissant bien trop souvent des siens et de sa terre natale.

    "Comme si mettre un coup de pied dans la ruche t'avais déjà dérangé..." le regard entendu en dit long, ne tirera pas plus quant aux problèmes et aux limites bien connues de l'Hôtel-Dieu... Secouer quelques squelettes... L'expression a de quoi faire sourire et bien forcée d'en hausser les épaules c'est avec un certain intérêt que Léonore écouta Gaëlle détailler son voyage, le contour des aurores et le froid saisissant des paysages. Si le froid n'avait plus mordu sa peau depuis un certain temps, elle y vouait toujours un attachement presque inexplicable, tel un loup arpentant la toundra.

    "La Norvège... En voilà une bien jolie destination. Avec toutes les choses que tu as vu, je me dis parfois que à tout de même un certain talent : voir la beauté d'un lieu et sa singularité. Comptes-tu y retourner un jour ?"

    Si un tel lieu existe, s'en priver serait un crime. Plus encore lorsqu'on possédait de telles affinités pour ce genre d'activité. De quoi rêver en dehors des mouvements d'une plume, voir par ses propres yeux. Là est une chose intéressante, grisante même.

    "J'imagine que tu n'as pas tort mais..." un doigt se perd, joue à son tour quelques instants avec cette cuillère encore porteuse de gâteau avant qu'elle ne redresse le regard. "Il m'est difficile de me décrocher totalement de ce travail et même de ceux qui l'entourent. C'est stupide, j'en ai conscience mais après tant d'années à veiller sur eux, c'est comme une seconde nature. Enfin, ce n'est pas à toi que je vais avoir besoin d'expliquer cela..."

    "Etre marié à son travail." Chose idiote mais qui prend tout son sens, plus encore pour des personnes telles qu'elles. Pour sûr que le destin avait un humour très particulier dont lui seul avait le secret.

    "Et dire que je fais la morale à d'autres pour ce même problème.. Quand on parle d'hypocrisie." et elle en sourit. Il n'y a, après tout, que cela à faire en cet instant. Ce métier là est d'un ingrat.. Cela en devient parfois même risible. Même pour d'autres tels que la d'Adhémar, l'herbe n'était pas plus verte. Et face à cet écho lui sommant presque de ne plus courir après le travail, la blonde eut un petit soupir amusé, portant une nouvelle bouchée à ses lèvres.

    "Non.. Ou tout du moins pas autant que j'y devrais. Je ne suis cependant pas certaine que me perdre en Italie soit une bonne chose pour ma ligne et mes comptes. Ma volonté a ses limites, j'en ai bien peur. Tu as sûrement raison, commencer par d'autres régions de France pourrait déjà être un bon début."

    Rigola-t'elle alors. Preuve à l'appui en cette assiette, ces sucreries qui doucement baissent. Sûrement qu'elle devrait aller visiter, explorer même. Pour peu que ces destinations soient aussi fantastiques que Gaëlle les décrivent, Léonore s'efforcerait de les faire un jour. Peu importe le temps que cela devrait prendre.

    "Pourquoi ne pas profiter un jour de vacances communes pour me présenter ta bête de fer ? Visiter du pays. Bien que notre chère France ne doit plus avoir aucun secret pour toi j'en ai bien peur.. Il y a bien des endroits à visiter qui sauraient capter ton attention."

    Est-ce qu'elle comptait voir un jour cette course endiablée de ses propres yeux ? Totalement. Une machine de fer capable de rivaliser avec la magie.. Une bien belle étrangeté pour sûr et une raison de plus de s'y intéresser tant cela sortait de l'ordinaire -pour peu que la magie rentre dans cette catégorie-.

    "Je ne sais pas ce que tu en penses, mais ce café fait des merveilles."

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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Dans une fumée blonde
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    Gaëlle ne put retenir un petit rire. Un enfer, rien que ça ? Après tout, si la chose était méritée, qui était-elle pour juger ? Léonore n’était pas de ces personnes qui agissaient à l’encontre d’autrui sans raison. Tous les patients n’étaient pas des plus simples à soigner, plus encore lorsqu’ils pensaient avoir un quelconque ascendant sur ceux chargés de leur bonne santé. D’une certaine manière, imaginer que les Lestrange voyaient sa camarade comme une simple employée la peinait. Elle était bien plus que cela, bien que la d’Adhémar n’aient rien à l’encontre du petit personnel. Ils souffraient déjà bien assez des excès d’humeurs de leurs employeurs, eux aussi. La jeune femme n’en comprenait que plus encore le besoin qu’avait son amie de retrouver le calme du Gévaudan.


    « Tu dois avoir raison. commenta simplement Gaëlle, en haussant les épaules. Je comprends pourquoi tu apprécies tant cet endroit, cependant. Il faut bien un endroit comme celui-ci pour que tu puisses pleinement te ressourcer loin de tout ce bruit, de toutes ces nuisances. »


    Léonore avait son Gévaudan, elle avait Grignan et ses routes tantôt cabossées, tantôt à travers les champs et les hameaux. Deux formes de libertés qui ne se contredisaient pas, au fond. Une terre qui lui manquait, bien qu’elle n’ait jamais été totalement la sienne. En définitive, Gaëlle n’y avait passé qu’un peu plus d’une quinzaine d’années. La guerre, puis la nécessité de se forger une nouvelle existence sur toutes ces cendres, avait fait que ses pas s’étaient éloignés de la demeure de ses ancêtres. Et pourtant, elle y trouvait toujours un certain réconfort, un foyer lorsque celui qu’elle tentait de créer ne lui semblait pas suffisant ou rendu bancal pour certaines raisons.


    « Moi ? Tu me prêtes des intentions fort peu nobles, pour ne pas dire délétères, Léonore. Gaëlle se fit comédienne, se montrant outrée par de telles insinuations avant de rire à nouveau. Je n’y peux rien si mon ouïe est fine, tout cela ne se fait qu’à l’insu de mon plein gré. »


    Voyager à nouveau, Gaëlle y songeait souvent. Il fallait bien cela pour étancher sa curiosité naturelle et cela lui permettrait de ne plus laisser traîner ses oreilles ici et là. Au fond, cette mauvaise manie n’était rien de plus que le reflet d’une forme d’ennui. Son métier n’en était pas la cause. Le commun des mortels ne comprenait pas son envie de jouer sa propre version de Libitina ou d’Anubis, les choses étaient faites ainsi. Les vivants craignaient la Mort et tout ce qui s’y rapportait. C’était là un sentiment commun à presque toute l’Humanité, un tabou qu’elle brisait en voulant bien faire. Les plus extrêmes des chrétiens des environs pourraient même la considérer comme une Pécheresse parmi les pécheresses. Non, tout cela, elle l’acceptait. C’était juste que, toute magique puisse-t-elle être, Paris restait une ville grise. S’il n’y avait pas tant à faire, oui, Gaëlle aurait tant aimé voyager à nouveau en compagnie de quelques amis. Hélas, tous avaient une vie bien remplie qui rendaient de tels projets presque inaccessibles.


    « L’idée me traverse parfois l’esprit. concéda la d’Adhémar. Malheureusement, tout comme toi, je suis l’amante d’une profession fort jalouse. Mon dernier réel voyage remonte avant cette vie que je mène désormais. Il m’arrive de me demander si tout cela ne fait pas partie de la vie d’une autre personne ! »


    La jeune femme se tut, rendue songeuse par ce constat. Elles devaient se ménager toutes les deux. A quoi bon soigner autrui si elles ne pouvaient pas prendre soin d’elles-mêmes ? Malgré ce constat, le paradoxe semblait inextricable. Qu’importe l’angle sous lequel Gaëlle prenait cet épineux problème, elle n’y avait goutte et aucune manière satisfaisante de le résoudre. La d’Adhémar joua quelques instants avec le contenu de son assiette, poussant un petit morceau de nourriture du bout de sa fourchette. Il lui fallut encore quelques instants avant de se décider à manger cette bouchée. Des vacances, elle devait avoir droit d’en prendre mais une petite voix dans son for intérieur la forçait à repousser cette idée à plus tard. Toujours plus tard.


    « Certes ! Auquel cas, je pense que les rives de la Méditerranée du côté de notre beau pays fera office d’un parfait décor, à défaut de pouvoir aller jusqu’à l’Italie. Il y a là-bas de grands espaces qui sauront te ravir, à mon avis. Un peu de civilisation et des ruines mystérieuses pour moi, des champs d’oliviers, des vignes et des plages désertes rien que pour toi. Il suffit juste de savoir où chercher. »


    Rien de bien compliqué, en somme ! Et il y aurait bien assez de routes pour que son auto puisse être exploitable ! Le sable causait toujours de grands dommages aux moteurs, il lui faudrait juste se garer assez loin des plages et le problème était d’ores et déjà réglé. Et si le soleil déplaisait à Léonore, les plages du Nord étaient également ravissantes, en plus d’être davantage désertées une fois les stations balnéaires dépassées. Oui, l’idée avait de son charme également. Aussi, Gaëlle se pressa de l’ajouter à sa proposition.


    « Les plages du Nord sont aussi magnifiques, avec leur sable fin et leurs éléments naturels plus vifs. La nourriture y est plus grasse, aussi. Il faut bien cela pour supporter le froid qu’il y fait, une fois l’automne venu. Gaëlle s’amusa à cette idée. Le voyage n’en serait pas moins agréables, leurs stations balnéaires sont très réputés et moins fréquentées que celles du sud. »


    Le Nord avait l’avantage de n’être qu’à quelques heures en voiture de Paris. Y passer quelques jours était de l’ordre du possible, même sans Portoloin. Et si elles avaient la présence d’esprit de s’y rendre hors saison, elles auraient toutes les plages pour elles-seules, ou presque. Si leur but était de fuir la grouillante vie parisienne, ce n’était pas pour la retrouver à quelques heures de là !


    « Oui, les cuisiniers ont de l’or dans les mains ! concéda Gaëlle. Nous avons bien fait de nous retrouver ici, c’était une riche idée. Oserais-je m’avancer en disant que nous devrions le faire plus souvent ? » ajouta-t-elle, un sourire en coin.

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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

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  • Dans une fumée blonde
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      ~  En faisait-elle trop ? Peut être. Il fallait dire que les Lestrange n'étaient pas de ces individus dont la gestion était de tout repos, cela l'avait amenée à maintes fois  à revoir ses plans, s'adapter à eux plutôt que l'inverse. Son paternel l'avait prévenue dans sa grande bonté mais elle n'avait jamais cru bon d'y donner tant d'importance. Pour autant, de là à dire qu'elle n'était pas intégrée serait une exagération surtout après tant d'années à leurs côtés telle une ombre sentinelle. Mais une seule chose importait, comme bien souvent pour les gens tels qu'elles, esseulées, loin de leurs racines : chez eux. Le Gévaudan était de ceux-là et bien tentée de s'y perdre dès que possible, Léonore y avait découvert un amour plus marqué encore.

    "C'est vrai... Il faut bien avoir un enfer pour avoir un paradis. Il faut juste se forcer à voir les bons côtés, comme tout."

    Cela l'avait toujours étonnée, cette faculté à être si différents et si proches pourtant : les histoires divergent mais la finalité est la même et en cela, les deux médecins ne semblaient pas avoir beaucoup de mal à se comprendre. Certainement que leur amitié était partie de là ou tout du moins renforcée par cette sensation d'éloignement. Trouver sa place lorsque l'on ne s'est jamais vu l'opportunité de se poser, d'explorer..

    Et comme bien souvent avec elles, la discussion vint à changer du tout au tout. Une simple moue dardée de larges sous-entendues. Comme bien souvent, Léonore laissait supposer plutôt qu'autre chose et bien moqueuse vis-à-vis de sa comparse, elle ne put s'empêcher de lui délivrer l'un de ses regards. L'ouïe fine.. Bah voyons !

    "Les jours passent et se ressemblent et je commence à me dire que tu as peut être raison : tout cela est peut être affilié à une personne qui n'est plus. Ou n'en a plus l'occasion."

    Car le temps est bien le problème, lui et ses terribles responsabilités. Cela en est presque comique pour celles qui avaient déjà sacrifié leurs jeunes années pour obtenir ce métier si désiré et qui à présent s'imposaient à elles jusqu'à leur prendre une passion. Parfois, son regard se perdait sur les silhouettes avoisinantes, détaillait chacun de leurs mouvements. Même en cette saison froide, les gens se faisaient toujours pressés, évoluaient sans attendre ne laissant que ces quelques personnes au abord du restaurant profiter du calme relatif les entourant.

    "J'ai eu quelques échos au sujet de ces terres : le chant des cigales, la sensation du soleil sur la peau.. Ce sont des choses qui manquent ici. Sans parler de la nourriture et même des infrastructures. Ah, pourquoi a-t'il fallut qu'on se lance sur le sujet ? On se fait plus de mal que bien j'en ai peur."

    Et Léonore râle en un léger sourire, s'attache à l'idée de déposer sa blouse rien que pour une semaine, s'échapper et ne se soucier de rien, encore moins des autres. La chose est égoïste mais vraie et d'une nouvelle bouchée, la voilà à se perdre pour cet amour du sucre, l'oreille tendue sur la description de ces stations, de l'eau froide et pâle offrant une forme particulière de récompense. Bien que le froid ne soit pas sa plus grande alliée, la louve pouvait espérer s'y faire, s'y accrocher. Et finissant par pointer son acolyte du bout de sa cuillère, elle reprit :

    "Et bien me voilà convaincue. Les quelques villages visités lors de la guerre avaient leur charme bien que le manque de monde ait été.. Un peu perturbant. Nous devrions essayer. Quelques jours coupés du monde, à explorer plutôt que soigner. J'y pense mais.. Tu as déjà visité le Touquet ? C'est un peu plus loin de Paris mais y on y trouve une forêt immense, des magasins en tout genre. C'est aussi ici que c'est fait les premiers pas de l'aviation. Toi qui aime la mécanique, tu y trouveras peut être ton bonheur."

    A vrai dire, Léonore n'y connaissait que trop peu pour réellement différencier foncièrement aviation et automobile, trouvait ces objets étonnant mais ne possédait pas assez de recul pour les appeler autrement que par des termes tels que "bêtes mécaniques", "démons de fer" ; et malgré un certain dégoût pour les moldus, elle se devait de leur reconnaître une certaine adresse pour palier à leurs handicaps aussi nombreux soient-ils.

    "Osez très chère, osez." fit-elle alors d'une traite. Dire que cela ne la gênait pas de revenir ici en compagnie de son amie serait un euphémisme et pour cause, il s'agissait d'une des rares fois où la louve pouvait s'autoriser à baisser sa garde. Gaëlle était de ces femmes foncièrement bonnes attirant une certaine curiosité de la part de ceux la croisant. Et pour cause, tant par son métier que ses hobbies, la d'Adhémar sortait du lot, se voulait simple tout en gardant dans un coin de sa tête toute la complexité forgeant être humain. En somme, l'une des rares relations qu'elle tenait d'hors de la meute, l'une des rares sans ambiguïté : pas de jeux de pouvoirs, de méfiance juste... Une sorte d'amusement perpétuelle pour deux personnes jalousement gardées par leur travail. Et dire que l'idée de prendre des vacances était à présent l'idée la plus folle qu'elles aient !

    "Je crois que je pourrai m'y faire, à tout ce calme."
    Loom of Fate | 2023


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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

    missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Dans une fumée blonde
    TW : mention de procédés médicaux, d’affaires criminelles, de la guerre et de la politique.
    Pour survivre dans leur profession, il fallait être doté d’un cynisme ou d’un optimisme à toute épreuve. Gaëlle avait choisi son arme pour survivre dans cet enfer à échelle humaine. La sorcière voulait croire que Léonore et elle pourraient prendre ce repos, ces vacances jusque-là imaginaires. Qu’elles pourraient entendre le chant des cigales pour de vrai, se régaler des mets locaux sans se poser la question du lendemain, des consultations ou des autopsies qui pouvaient bien les attendre à Paris. Peut-être se faisaient-elles du mal, oui. Au moins se sentaient-elles vivantes au-delà de leurs fonctions.


    « Pour le moment. répondit simplement Gaëlle. Qui n’en ont plus l’occasion pour le moment. Nous vivrons encore plus de décennies qu’une main peut en compter, si le Ciel le veut bien. Laissons donc la Vie trouver son chemin, je ne pense pas que les cigales nous soient si inaccessibles. Ou les aurores boréales, un peu de folie que diable ! »


    Gaëlle voulait croire à cette possibilité. Au sud comme aux pays nordiques. Aux pays nordiques comme au Touquet. Si la sorcière en avait entendu parler, il ne lui semblait pas y avoir déjà mis les pieds. A la joie de prendre un peu de repos s’ajouterait celle de la découverte d’un nouveau lieu ! Et si elle pouvait mettre son nez, même de loin, dans des moteurs plus impressionnants que ceux de sa Bugatti ou de sa Peugeot, cela ne serait pas pour lui déplaire ! Elle manquait de défi en la matière, ayant déjà monté et démonté ses voitures à plusieurs reprises. Les faire fonctionner à la magie ne serait pas pour tout de suite mais au moins faisait-elle des efforts en ce sens. Quant au fait de voler en avion… Ils n’étaient pas aussi fiables que leurs balais ou que leurs calèches volantes, c’était un fait. Cela rendait leur maîtrise plus impressionnante encore et la d’Adhémar sentait déjà ses entrailles comme emplies de papillons à la simple idée d’y participer !


    « Tu me vends du rêve, Léonore ! Fais attention, je pourrais débarquer devant chez toi un beau matin en t’ordonnant de faire tes valises. La sorcière s’esclaffa. Je crois bien que la surprise serait la seule manière pour nous de prendre du repos. Encore faut-il que l’une de nous deux prennent son courage à deux mains pour enjoindre l’autre à la suivre sur un coup de tête. Autant te prévenir de suite, je te tiendrais pour seule responsable si j’en viens à acquérir un aéronef suite à cette expérience ! » s’exclama la d’Adhémar.


    Gaëlle s’en savait capable. Encore fallait-il que la situation soit optimale. Les autopsies devaient se faire rapidement. Aussi avait-elle déjà été rappelée alors qu’elle se trouvait auprès des siens pour une affaire urgente. A chaque fois, la doctoresse avait répondu présente, quand bien même cela lui brisait le cœur. Elle avait acquis sa place chèrement et ne pouvait souffrir du fait de voir une affaire lui échapper et se retrouver sur le bureau d’un autre. Personne n’échappait à la Justice Magique, pas même ses artisans en repas de famille. Il y avait toujours un hibou près à partir ou un sorcier zélé près à user de quelques sorts pour bien lui faire comprendre que l’urgente situation requerrait sa présence et pas celle d’une autre personne.


    « Nous sommes deux, en ce cas. Gaëlle se rencogna dans son siège. Une fois par mois, cela ne me semble pas incompatibles avec nos emplois du temps. fit remarquer la sorcière, rendue songeuse. D’ici à ce que nous arrivions à prendre des vacances, bien sûr. ajouta-t-elle, tout sourire.Il y a bien d’autres endroits comme celui-ci que nous pourrions découvrir. »


    La d’Adhémar avisa sa tasse, en grande partie vide. Elle saurait s’en contenter. Triomphante, la sorcière la leva, comme pour trinquer à leur nouvel arrangement. Gaëlle était de ces personnes qui étaient souvent très entourées, qui attiraient autrui aisément. Cependant, il y avait des personnes qui comptaient plus que d’autres, qui portaient réellement le titre d’amis là où les autres étaient avant tout des connaissances. Ces personnes-là, Gaëlle les comptaient sur les doigts des deux mains. Aussi était-elle heureuse de pouvoir y glisser Léonore et leurs projets « irréalisables » !

    Loom of Fate | 2023


    @Léonore Vallet 1980101099

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    (#) Re: [TERMINÉ] Dans une fumée blonde [Avec Léonore Vallet]

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