[TERMINÉ | Chasse] Rituel des forêts du Gévaudan | Event 2.2

Envoutantes créatures à la voix irrésistibles, le groupe s'approche des vélanes qui s'aperçoivent finalement de leur présence. Elles s'approchent du groupe, toujours en dansant et en chantant avec une inégalable grâce. Leur peau scintille à la lumière d'une lune brillante maintenant que le soleil a achevé sa course au loin, à l'horizon. Certains chiens se mettent à aboyer contre elles, cherchant à avertir les chasseurs du danger approchant.

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Le bonheur de galoper dans les plaines de son domaine était si salvateur, vidant la tête d'un Baron aux pensées qui filaient à cent à l'heure. De l'organisation de l'événement aux tensions ressenties chez certains convives, jusqu'à cette jeune femme aux traits si familiers. L'air frais - froid pour peur qu'on soit peu habitué au climat auvergnat - mordant la peau de son visage et emplissant ses poumons, plaisir inégalable que seuls les habitants des campagnes françaises pouvaient comprendre. La ville et son air lourd, très peu pour lui.

D'autres, comme lui, semblaient du même avis, il était amusant de voir certains membres de la bourgeoisie troquer leurs carrosses de métal pour un canasson débridé. Son amie Neith semblait pourtant très à l'aise sur son cheval, et son chien qui la suivait de près avait l'air d'apprécier la course. Cela n'étonnait guère l'homme, pas plus que le bonheur d'Auguste qui lui sautait aux yeux, lui qui ne perdait jamais une occasion de visiter le Baron qui connaissait par coeur ses moindres plaisirs.

Hélas, il y avait bien une chose que le Baron n'avait envisagé à cette heure de la soirée, c'était le ballet nocturne des vélanes. Diable, il avait espéré dépasser leur antre avant leur sortie, mais l'incident au domaine avait retardé le début de la chevauchée. Ce fut le chien de Neith qui sembla les apercevoir en premier, s'élançant à toute vitesse droit devant lui en aboyant à tout rompre. Une agitation curieuse qui indiquait un gibier, ou alors...

Tournant la tête en direction de l'objet des convoitises du limier, Arsène se fit happer par un chant mélodieux puis par la beauté à couper le souffle des belles qui vivaient sur ses terres. Par la Lune, il y avait bien longtemps qu'il ne les avait pas croisées. Flattant le flanc de son étalon d'un ferme coup de talon, le Baron s'élança de plus belle vers ces créatures enchanteresses. Hors de question de se laisser voler la vedette par quelque autre compagnon : c'était LUI le baron de ces terres, après tout.

Mais Alekseï était rapide, et malgré ses talents de cavalier Arsène peina à arriver à sa hauteur. Il fronça les sourcils et, d'un regard assassin, fixa le russe.

« Qui penses tu devancer ainsi, Alekseï ? Oublierais-tu que je serai toujours celui qui mènera le jeu ? Tu devrais plutôt faire prendre un autre chemin au groupe et me laisser m'occuper de nos invitées. C'est un ordre, Alek'. »

Le ton était menaçant, le loup blanc du Gévaudan comptait bien faire valoir ses droits. Il était hors de question que le nouveau venu de la meute d'Apcher ne vienne lui voler la vedette. Et puis quoi encore ?

Bien consciente que le charme peut opérer à tout moment, Neith se rend compte que sa tentative de contrer la musique par la musique est un échec. Pas assez fort, pas vraiment de la musique, peu importait finalement. Au moment où elle se rend compte de ce léger basculement interne, elle a une seule et unique pensée : Allah yekhlike*. Elle se sait fichue. Mais Neith ne peut s’empêcher de se sentir bien, là, subjuguée par la beauté de ces femmes. Elle a envie de leur plaire et elle cesse alors de siffler. Non, Neith n’est pas une chanteuse et elle le sait. C’est Amonet qui chante tandis que Yamanu, lui, joue de la musique. Neith, elle, est une danseuse, là toujours été depuis sa plus tendre enfance. Alors, la beauté de ses femmes lui donne envie de les honorer à sa façon, de les séduire comme elle a toujours su le faire lorsqu’elle voulait parfois séduire. En dansant.
Donnant un dernier coup à sa brave monture, l’égyptienne arrive à hauteur des deux autres hommes et entend l’agressivité d’Arsène. En d’autres circonstances, sans doute s’en serait-elle étonnée. Pourtant, elle se contente de lever un sourcil et se détourna de ces rustres comportement. Puis, elle adressa un sourire désolé aux vélanes.
« Mesdames, commença-t-elle s’éloignant un peu des garçons qu’elle préférait se laisser aller à leurs instincts primaires. Elle, elle voulait séduire avec subtilité et sensualité. Me permettez-vous de danser en votre honneur et pour accompagner vos voix enchanteresses ? Si je crains ne pas connaître vos danses, je suis très bonne apprenante. En attendant, permettez-moi de vous honorer avec les danses orientales que je connais. J’ai ce talent sur mon temps libre. Vous verrez, j'adore danser. »
Un sourire pointe sur ses lèvres, consciente du sous-entendu. Son regard parcourt les femmes et elle veut mettre pied à terre. Il n’y a que Cerbère qui s’alerte de ce que fait sa maîtresse en aboyant.
« Cerbère, s’il te plait. » dit-elle d’un ton plus sec à son chien. Il ne manquerait plus qu'il les effraie.

Spoiler:

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Voix enchanteresse, ballet délicat qui appelle au laissé aller. Le Baron se gonfle lorsque le russe ploie finalement l'échine, comme à l'accoutumé. Bien, la loyauté et la soumission d'Alekseï lui semble sincère, et le champ est libre pour tenter d'impressionner les vélanes. Neith semble se joindre à elles pour les charmer avec ses danses et si la voir onduler n'est pas déplaisant pour le regard, Arsène ne ressent pas la moindre compétition avec la belle. Aussi belle et gracieuse soit elle, Neith n'est pas noble et il aura toujours plus important à exposer aux créatures ensorceleuses.

Alors qu'il s'apprête à descendre de sa monture pour les rejoindre, le loup blanc du Gévaudan se fait arrêter par une boule de neige d'un blanc immaculé et d'un froid mordant. Abasourdi, il tourne la tête pour découvrir Auguste baguette levée dans sa direction. Le Baron grince des dents mais sort soudain de sa torpeur. Depuis quelques instants, les chants semblent s'être tus et plus aucun son ne lui parvient. Extirpé du charme ravageur des vélanes, l'homme comprend qu'il s'est fait avoir comme un idiot. Quelle honte, lui, le Baron des terres où les belles ont élu domiciles, avec l'accord de la famille d'Apcher, depuis bien des générations. On aurait cru qu'un fils aurait été mis en garde. Peste soit cet accord de résidence. Se laissant guider par Alekseï revenu lui aussi à la raison, Arsène fait signe à Auguste, lui confirmant que ses esprits sont de nouveaux pleinement siens.

« Par la lune, quelle plaie ces vélanes ! » Puis, s'approchant au plus près de son amant Lestrange, il vient lui glisser tout bas. « Je ne sais pas si je vais devoir te punir pour l'outrage ou te récompenser de m'avoir sorti de ce guêpier. J'imagine que cela dépendra de mon humeur après la chasse. »

S'attardant quelques peu à humer avec délice l'odeur si enivrante de l'homme, il se détourne pourtant bien vite - trop vite à son goût - pour s'avancer vers Neith.

« N'aie crainte » lance t-il à l'intention d'Alekseï avant de poursuivre d'une voix bien plus forte « Laissons la à sa trivialité, il est évident qu'une bourgeoise n'avait de toute manière aucune chance de ramener quelque gibier. Finalement, rester là lui évite l'humiliation de se voir rentrer bredouille. »

Ne pensant aucun des mots prononcés au sujet de Neith, le Baron voulu tenter de piquer son orgueil au vif afin de lui faire jurer aux vélanes de ramener la plus belle prise, et ainsi se défaire de l'emprise irrésistibles des créatures magiques. Son laïus prononcé, il se tourna vers les cavaliers.

« Puisque vous ne semblez pas vouloir prendre de l'avance sur votre hôte, je m'en vais vous devancer. Rendez vous au plein coeur de la forêt, si toutefois vous êtes capables de m'y rattraper avant que le cerf blanc ne m'accueille à mon arrivée ! »

Esquissant un sourire mutin, Arsène relance alors son étalon dans un galop splendide, laissant derrière les fées enchanteresses et leur chant impossible et se maudissant d'avoir été assez faible pour se faire piéger devant tous ses invités. Une honte qu'il espérait bien laver en ramenant la plus belle prise du jour.

La majorité du groupe est parvenu à fausser compagnie aux vélanes et la cavalcade a repris son cours après ce bref incident. Il restait bien une heure de galop pour rejoindre le terrain de chasse, mais vous y voilà finalement : l'orée de la forêt de l'Aubrac. Vaste étendue arborée, épaisse et splendide qu'aucune trace de vie humaine ne vient gâcher. Il est dit que ces bois sont hantés par de nombreux esprits et créatures magiques mythiques. Si la plupart fuit à la vue d'humains, certains pourraient bien tenter de vous effrayer ou de vous faire fuir de cette terre sacrée, surtout à cette période de l'année. Le voile est fin entre le monde des morts et celui des vivants, prenez bien garde.

Mais si ces bois regorgent d'esprits et de créatures, elle n'en est pas moins débordante de gibier venant se terrer au plus profond de la forêt afin de se cacher des prédateurs. La lune chatoie dans le ciel tandis que le vent se lève et se fait plus glacial, s'engouffrant entre les branches et les faisant craquer sous son souffle. Les chevaux s'agitent, mais il vous faut avancer. Car c'est ce soir ou jamais, le cerf blanc n'apparaît qu'une fois l'an et disparait peu avant minuit pour ne revenir que l'année suivante. Gloire et prestige à celui qui l'attrapera, il est dit que la chance vous poursuivra pendant des mois pour peu que vous parveniez à en découper un bois. Mais cela n'est pas arrivé depuis une dizaine d'années, la prise est belle mais d'une extrême rareté.

Les règles de la chasses sont les mêmes depuis des siècles : aucune magie n'est autorisée, malheur à celui qui tenterait d'outrepasser ce commandement.

S’apprêtant à descendre pour faire montre de démonstration de ses talents de danseuse, Neith ne réalise pas qu’Aleksei parle d’elle, ni qu’Auguste s’en va lâchement la laissant se ridiculiser. Mais alors qu’elle tente de mettre pied à terre, c’est la phrase d’Arsène qui la pique au vif. Pour qui se prenait-il ce baron rempli de testostérone visiblement pas capable d’emballer des vélanes ? Tournant brusquement la tête vers le baron, le détailla des pieds à la tête et répondit quelque chose en arabe qui, s’il ne comprenait sûrement pas le sens de ses mots, pouvait laisser bien entendre à son ton qu’elle était en train de l’insulter copieusement.
Si elle s’apprêta à chercher son révolver, il fut trop tard. Arsène et une partie de la troupe partait déjà :
« C’est ça, cours, mon loup. Mais fais attention aux chasseuses qui rôdent. »
Elle retire sa main de son revolver consciente que cela ne servirait à rien à présent et ne souhaitant pas se ridiculiser un peu plus devant les vélanes dont l’aura l’influençait totalement. Jetant un regard mauvais à ceux qui restaient et qui étaient dans le même état qu’elle, Neith en dissuada l’un d’entre eux de s’approcher de la vélane la plus proche d’elle.
Si Neith était énervée, prenant au pied de la lettre la remarque d’Arsène, elle avait maintenant une autre idée que de danser. Arsène ne la pensait pas capable de remporter quoi que ce soit ? Très bien. Elle allait lui montrer ce qu’elle savait faire. Tant pis pour la danse. Mais cela ne voulait pas dire qu’elle devait quitter les vélanes. En fait, elle n’en avait aucune envie et si elle pouvait au passage les impressionner via une prise (le cerf pour couper l’herbe sous le pied à ces messieurs ?), cela se tentait.
Doucement alors, la jeune femme se tourna vers la vélane et lui demanda alors poliment :
« Madame, comme vous l’avez entendu, mes pairs masculins ne semblent pas spécialement impressionnés par mes talents de chasseuse. J’aimerai les détromper et au passage vous rapporter un cadeau. Cela veut dire également que je dois remettre cette danse à plus tard. Pouvez-vous m’indiquer un chemin par lequel j’aurai plus de chance de trouver du gros gibier ? »
Elle ne parle pas du cerf parce qu’elle se demande sincèrement si les vélanes n’auraient pas quelques atomes crochus avec. Ce serait commettre un impair que de leur demander de vouloir lui indiquer le chemin pour assassiner, parce que c’était bien ce dont il s’agissait, si elles étaient amies avec. Autant être prudente.
Visiblement, la magnifique créature sembla d’humeur à l’aider et répondit en lui indiquant un chemin tout en restant vague. Neith sourit poliment et inclina la tête.
« Merci. Je vous promets de revenir pour vous montrer ce que je vous ai rapporté. » Tirant sur les rennes de sa monture, elle se mit alors en route vers l’endroit qu’avait désigné la vélane et les quelques indications vagues dont elle disposait. « Allez Cerbère ! » Son chien partit au galop à ses côtés et Neith s’éloigna alors des vélanes et leur influence. Ce ne fut quand elle fut éloignée qu’elle donna un coup de renne moins fort au cheval car elle sentait l’influence disparaitre. Eclatant de rire devant la situation, elle se promit de s’excuser auprès d’Arsène pour l’avoir insulté. Mais en réalisant ensuite qu’elle avait été abandonnée à son sort, elle leva les yeux au ciel et se dit qu’elle allait tout faire pour éclater des scores et coiffer ces messieurs au poteau.
S’aventurant seule et courageusement avec les indications de la vélane, Neith essaie d’avancer dans la nuit. Mais plus elle s’enfonce, plus elle a l’impression que le temps défile. N’était-elle pas en retard ? Est-ce que les indications étaient-elles erronées ? De plus en plus incertaine, Neith décida alors de se fier à son fidèle compagnon qui l’accompagnait en lui donnant un ordre. Elle se mit ensuite à le suivre, espérant rejoindre bientôt le cœur de la forêt pour participer à la chasse.

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Lancés de dé:

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Il ne fallu pas bien longtemps pour que le groupe n'atteigne finalement le domaine de chasse, et encore moins pour qu'il ne s'éclate, chacun partant à la recherche d'un gibier à rapporter au domaine d'Apcher. Lui même ne perdit pas de temps, sommant ses limiers de flairer les sous bois à la recherche d'une piste à suivre. C'est Phobos, le plus maigre de ses chiens, qui, le premier, sembla dénicher quelque bête à prendre en traque.

« Puisse votre chasse être fructueuse, mes amis. » dit il avant de donner un coup de talon à sa monture et de s'élancer à la suite de Phobos, suivi de près par le reste de sa meute de chiens.

Pourtant, le baron fut soudainement arrêté dans son élan alors qu'une attaque spectrale manque de le désarçonner. Atteignant un arbre à quelques mètres de là, son étalon, surpris, se cabra et si le loup blanc eut été moins bon cavalier, il serait sans aucun doute tombé de sa monture. Tentant de reprendre le contrôle de sa monture tout en cherchant à l'apaiser, l'homme tourna la tête en direction de l'assaut pour découvrir Auguste en bien mauvaise posture face à l'un de ces revenants qu'il n'est pas rare de croiser à cette période de l'année, alors que le voile entre le monde des morts et celui des vivants est au plus fin.

Stoppant immédiatement sa quête de gibier, Arsène n'hésite pas une seule seconde à accourir prêter main forte à Auguste. Il ne sait que trop bien que ces esprits peuvent être particulièrement dangereux et pour rien au monde il ne souhaiterait voir son amant blessé durant la chasse annuelle.

« Diffindo »

Lance t-il alors qu'il rejoint Auguste. Le spectre est tranché, s'évaporant un instant avant de se reconstituer.

« Merde... » souffle t-il « Que dis-tu de détaler d'ici ? »

Elle décide de s’en remettre à Cerbère mais ne perd pas à l’esprit les indications de la vélane. Après tout, peut-être que ce sera utile en temps voulu. Neith ne quitte pas Cerbère des yeux tout en étant vigilante. Elle ne sait pas réellement si elle est arrivée dans le domaine de chasse mais elle essaie de se repérer à ce qu’elle voit des étoiles et des constellations. Ce n’est que lorsqu’elle sent Cerbère agir autrement que d’habitude qu’elle comprend qu’il tient quelque chose. Jouant des rennes de sa monture, l’égyptienne essaie de ne pas mettre trop de joie. Cela peut être après tout n’importe quoi.
Mais quand Cerbère s’arrête, elle en fait de même et descend de sa monture, prend son arme et s’avancer précautionneusement. Il lui faut un certain pour remarquer alors ce que Cerbère a lui senti. Son sang ne fait qu’un tour lorsqu’elle remarque des bois et une forme majestueuse. Sans savoir s’il s’agissait du bon cerf ou pas, elle se positionna le plus silencieusement possible et vint prendre appuie. Armant son bras, la femme visa.
Prends ton temps. Tu es seule.
Inspiration. Expiration.
Vise…
Elle verrouille la cible. Neith n’avait aucune intention de faire souffrir l’animal. Elle avait beau aimé l’idée de chasser, elle voulait une mort la plus nette et précise possible. Ce fut à cet instant qu’elle remarqua également qu’il ne s’agissait pas du cerf blanc mais d’un cerf lambda. Cela voulait sûrement dire qu’il y avait une harde pas loin si elle trouvait un mâle.
Concentrée, elle vit l’animal se positionner sur le côté. Son viseur se plaça sur l’endroit qu’elle voulait, une quinzaine de centimètres en remontant la poitrine dans l’objectif de perforer le cœur.
Respire. Détends-toi. Vise. Arrête de respirer. Tir !
Le coup partit et Neith releva la tête pour entendre que le cerf poussa un cri plaintif, avant de vouloir déguerpir. Donnant un ordre à Cerbère et consciente qu’elle devrait traquer l’animal, elle vit son chien partir en courant à la seconde où elle donnait l’ordre. Fort heureusement pour elle, le cerf n’eut le temps de faire quelques enjambées avant de s’effondrer. Sans se presser, Neith se releva et se dirigea vers l’endroit où le cerf gisait. Dans l’œil de l’animal, elle vit rapidement l’étincelle de vie s’éteindre. Se penchant avec précaution pour vérifier le pouls, elle constata que la bête était belle et bien morte.
« Merci pour ton sacrifice, petit être. » adressa-t-elle dans un souffle à la bête.
Et puis, ce fut à cet instant qu’elle s’autorisa à expulser sa joie avant de se tourner vers Cerbère.
« Mais c’est qui le plus fort de tous les chiens, c’est toi mon amour de Cerbère… » Riant un peu, Neith se laissa papouiller et papouilla son chien, joyeuse. Elle reste un instant à féliciter son chien avant de se tourner vers la carcasse. Il allait falloir déplacer ça maintenant..., pensa-t-elle.

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Dés:

Loom of Fate | 2023

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Détalant à travers les arbres, côte à côte, durant quelques instants à peine, Auguste et Arsène s'éloignèrent de l'aura du spectre. Ils parvinrent à lui fausser compagnie non sans un évident soulagement. Interrompant le délice d'un moment privilégié au couvert de la nuit, la chienne d'Auguste s'était alors ruée vers une proie qu'elle semblait avoir flairé.

“On devrait s’enfoncer un peu plus. Je vais m’écarter un peu pour battre plus de terrain. On ne va pas laisser un petit retard nous fermer le podium non ?”
« Tu as bien raison. » acquiesça Arsène en sifflant le retour de ses chiens dispersés, occupés à renifler quelque piste prometteuse « J'en mourrai de honte de rentrer bredouille alors que c'est la première année que je m'occupe personnellement des festivités... Prends garde aux esprits » ajouta t-il, un sourire espiègle fixé sur le visage « Je suis le seul à avoir le droit d'abimer cette jolie peau. »

A ces mots, Arsène flatta d'un coup de talon le flanc de son étalon et s'enfonça plus profondément dans la forêt suivi de ses chiens avant que ces derniers ne flairent finalement une piste. S'agitant tous les huit à l'unisson, visiblement surexcités, ils marquèrent un arrêt avant de s'élancer à l'unisson, à la vitesse de l'éclair. Arsène ne les avait encore jamais vu ainsi, il peina presque à les suivre tant ils semblaient dans un état second. Durant plusieurs minutes, le cortège s'enfonça encore plus profondément dans les forêts de l'Aubrac. L'ombre de la nuit se faisait plus pesante, plus lourde, et les branchages encore pourvus de feuille rendaient les éclats lunaires bien peu lumineux.

Arrivés au bord d'un ruisseau, les chiens d'Arsène se stoppèrent et se mirent à japper de frustration : l'eau n'était pas profonde, mais le courant semblait les effrayer. Arsène arriva à leur hauteur, et c'est une lueur magique avançant entre les arbres qui attira son attention. La créature s'approcha du ruisseau pour s'y abreuver, et alors le Baron n'en cru pas ses yeux. Le cerf blanc se tenait devant lui, majestueux avec sa ramure imposante qui ne ressemblait à aucune autre, émettant un rayonnement bleuté qui avait trahi sa présence. Était-ce possible ? Les chiens cessèrent de japper mais s'agitèrent alors que leur proie se trouvait à quelques mètres à peine. Les yeux noirs du cerf vinrent alors fixer le loup blanc émerveillé. Quelle sublime créature, quelle beauté, et quel crime cela serait de l'abattre. Il émanait du cerf une aura digne de la royauté, un hypnotisme qui venait à soupçonner que la raison pour laquelle personne n'avait ramené sa dépouille depuis plus d'une décennie était peut être qu'aucun sorcier n'avait eut le coeur de lui prendre la vie. Quand bien même son existence était renouvelée chaque année à la même époque.

Le cerf blanc fit bouger ses oreilles, sans quitter Arsène du regard avant de finalement se retourner et détaler entre les arbres. Les chiens se remirent à aboyer, et la transe d'Arsène prit fin.

« En avant ! Allons-y ! »

Prenant les devant à traverser le ruisseau, la meute se décida finalement à l'imiter et repris rapidement la tête du cortège, attiré par l'odeur et l'aura magique du cerf blanc dont la lueur était encore visible. Une course effrénée se joua alors, mais peu d'ouverture d'effectuer un tir efficace. Arsène arma pourtant son fusil, profitant de la traversée d'une clairière pour tenter de ralentir la bête d'un tir qui la toucha, mais qui ne fut pas suffisant pour l'abattre. Les chiens continuèrent leur course mais peu à peu, le cerf gagna du terrain pour finalement disparaître à l'horizon, entre les arbres centenaires de la forêt de l'Aubrac. Arsène siffla ses chiens qui, épuisés, avaient fini par se laisser distancer.

« Allons, ce n'est rien. » Prononça Arsène à l'intention de ses fidèles limiers. « Estimons-nous déjà bénis d'avoir eu le privilège de l'apercevoir et de le chasser. »

Il mit pied à terre pour féliciter ses chiens de leur merveilleuse traque, leur accordant de chaleureuses caresses.

« Tachons cependant de ne pas rentrer bredouille, quelques minutes de repos et on y retourne ! »