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Alekseï DzerjinskiLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Alekseï Dzerjinski
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missive rédigée par Alekseï Dzerjinski le

  •  
    Partie 1
    la nuit des promesses

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | L'odeur le prit immédiatement à la gorge. Ce n'était la parfum de la demoiselle. C'était plus profond encore, plus instinctif et plus réaliste. La sauvagerie des loups, la moite chaleur de leur peau toujours légèrement plus brulante que celles de leur semblable. Les yeux se lèvent, les narines cherchent. Le fumet remonte jusqu'à une femme à l'apparence unique dans ce lieu. Les traits bridés, la peau un rien plus sombres. Elle n'est pas née ici. Elle n'a pas vécu ici toute sa vie. Ses origines ne peuvent mentir, plus encore que lorsqu'Alekseï essaye de se présenter. Elle vient de l'Est, là où le soleil ne se couche jamais, là où lui-même n'a jamais mis les pieds.

    Il l'observe du coin de l'oeil, reste attentif à ses mouvements. Car la femme est louve. Il n'a pas besoin qu'on lui confirme. Il n'a pas besoin de l'aval des autres. L'instinct s'aiguise. Alekseï pensait être le seul fou à se rendre dans un tel évènement en veille de pleine lune. Le seul capable d'autant de contrôle sur sa bête. Digne fils du coeur, apprentissage constant. Elle ne semble pas impactée par l'approche de la lune. Elle ne semble pas nerveuse, pas la moindre goutte de sueur, pas le plus petit morceau de veinule rendue agressive par la proximité de l'astre. Pourtant... pourtant elle aussi lève les yeux, une seconde. Le nez qui fleure le fumet attendu. Ils s'observent. Elle a compris. Comment pourrait-il en être autrement.

    Mais les deux ne s'approchent pas tant que le champagne coule et que la lune n'a pas encore montré le bout de son nez. Les loups sont calmes. Les discussions passionnantes. Antoinette est belle, intéressante, amusante même. Tout pour charmer les fidèles qui, pendues à ses lèvres, ne cessent de s'offrir. Alekseï ne déroge pas à la règle installée. Il tente de retenir les visages. La belle brune - Neith, s'il ne fait pas d'imper - connait le jeu des dupes. Et l'air imperturbable d'Alekseï ne se change pas alors qu'il garde toujours, dans l'angle de sa vision, la lupine.

    Puis les mouvements se font moins fluides. L'âme plus tourmentée. Une odeur de proie gronde également, sur laquelle il ne parvient pas à mettre de visage. Le loup se pourlèche déjà les babines. Le sang tape aux tempes. L'instinct ne s'encage plus aussi facilement. Et alors l'homme se rapproche de l'asiatique dont il n'a demandé le nom. Ses doigts se portent aux siens. Elle fronce les sourcils. Il s'approche et offre, à son oreille : Je pense que vous comme moi ne souhaitons pas plus nous attarder ici. Un portoloin est prévu pour allez en forêt. Me suivrez-vous ? Il sait qu'elle dira oui. Qu'elle ne tuera pas. Même si c'était le plan initial, il lui coupe l'herbe sous les bottes. Et si ce ne l'était pas... N'est-ce le plus beau échappatoire qu'il lui offre ?

    Elle sourit, s'excuse envers la personne qui discutait à ses côtés et s'évapore avec lui. Ils n'ont qu'à peine passé la porte que déjà les corps disparaissent. Leurs yeux n'ont qu'à peine croisé la lune que déjà leur être tout entier s'enflamme.

    Les mots ne sont guère échangés quand ils s'observent. Alekseï ne s'est jamais transformé en compagnie d'autre loups que ceux de la meute rouge. Le coeur était toujours là, maitre de leurs courses. Il le revoit plier ses vêtements, offrir sa nudité sans pudeur devant les cinq autres l'imitant. Qui est-elle ? Que faisait-elle à aux fééries, tout au fait de sa condition qu'elle est ? La louve n'en offre pas, se contente d'un petit sourire énigmatique. Elle n'en est pas à sa première transformation. Serait-elle une Apcher, fille de cette énigmatique famille qu'il rejoindra un jour ? Il aura la réponse à l'aube. Alors il ne pose ses questions et se déshabille, sans observer les réactions de l'inconnu. Il ne veut abimer son costume et de toute manière, entre lycan, la pudeur n'a pas lieu d'être, n'est-il pas ?

    La lune brille plus fort dans le ciel. Alors qu'il termine de plier ses sous vêtements, les mouvements deviennent plus compliqué. Seluné rappelle son fils. Le satellite l'agrippe dans son étreinte et les iris du garou se teintent de gris. Il lui appartient. Tout entier.

    La valse commence.
    La douleur explose.

    Malgré les années, il ne s'habitue pas. Jamais. L'instinct qui prend toute la place. Le loup qui se déplie dans sa longue carcasse, les ongles qui explosent le derme, les crocs qui détruisent la mâchoire. La colonne se détruit et se reconstruit. Le menton pousse, emporte avec lui la chair. Il ne hurle plus maintenant. Il se contente de grogner alors qu'à sa droite, l'inconnue agit de même. Elle se change. Ils se transforment.

    Puis, d'un même mouvement, les gorges se dévoilent alors que les enfants saluent leur mère. Avant de se retourner. De se regarder. Une seconde, un bref instant où la nature même retient sous souffler. Car si les loups sont animaux de meute, ils sont surtout animaux de violence. Et les deux bêtes sauvages ne se connaissent pas. La femelle baisse à peine le museau. Le mâle bondit.

    Les poils s'arrachent, le sang coule, brulant, en gros bouillon sur leurs peaux à vif. Les griffes s'enfoncent dans la chair et les crocs claquent dans le vent. Intimidation. Recherche de domination entre le beta et la louve, entre celui dont l'instinct place la supériorité. Elle fait un faux mouvement, un geste qui ne le trompe pas. Puis l'odeur vrille ses narines. Envenime son être tout entier.

    L'animal n'a pas beaucoup couru aux côtés de femelle. Le carreau lui appartenait quand ils hurlaient à la lune. Elle ne jouait d'aucun mâle quand c'était lui le partenaire choisit par la meute. Mais cette nuit, ils ne sont que deux. Et cette nuit, le prédateur se veut maitre. Ses crocs s'enfoncent dans la nuque alors qu'il la plaque au sol. Elle gémit, l'animal geint, l'instinct la cambre.

    C'est sans préliminaire qu'il la chevauche. Sans douceur que le loup se glisse en elle. Elle ne couine pas. Elle se laisse faire car la dure loi de la meute s'imprime, s'incruste dans les veines. Le prédateur à l'ascendant sur la garou.

    Le sang se mêle au foutre dans une danse macabre. L'acte est bref. Aucun plaisir quand ce ne sont des Hommes qui s'accouplent mais des bêtes.
    Ils s'ébrouent d'un même mouvement alors que l'ordre s'instaure. Lui au dessus. Elle est dessous. Ils ne s'éloignent pourtant pas. Ce n'est l'un sans l'autre que cette nuit se passera. Un lien tenu se forme. Puis la femelle lève les yeux, oreilles entendant en première ce que le mâle peine à percevoir. Elle est meilleure chasseuse que lui.

    Le cerf n'a pas le temps de bondir. Il s'était tapi dès l'appel des loups hurlés. Il n'a pas même le temps d'aboyer quand la chasse commence. Les deux lupus bondissent. Lui aussi. Mais ils courent bien vite. Et, alors que le cadavre tombe à leur pied, ils offrent d'un même mouvement la tête à leur mère. Hurlement long, prometteur. La nuit est leur.

    L'aube sera une plus cruelle maitresse.
    Mais la chasse est ouverte.
    Pour quelques heures.

    WITCHZ - SCRAPE
    (c) DΛNDELION



    The hammers go up and down again
    And so I'm haunted by shadows of the past. Sorrow that echoes from ash, silence that forever lasts
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    Alekseï Dzerjinski
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    (#) Re: TW - end always have a cost - solo

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  •  
    Partie 2
    l'aube des violences

     
    TW : Mise à mort détaillée, sang, endoctrinement
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gif Thème | Le soleil s'ouvre sur l'horizon. Sur le tapis de mousse, leurs deux corps se sont échoués. Une fine bruine s'attarde encore un peu sur leurs peaux, surprises de trouver là des Hommes. La nuit a été courte. Ou plutôt longue. Comme d'habitude, un mal de crane cruel éprouve l'encéphale d'Alekseï. Il lui faudra boire rapidement. Son dos craque alors qu'il se relève. Les griffures, sur son dos et sur son ventre, le font souffrir. La femelle n'y est pas allée de mains mortes. Les souvenirs sifflotent, s'impriment. Il regrette, presque instantanément, l'instinct du loup. Mais l'animal ronronne lové dans sa poitrine, fier de sa supériorité, satisfait de l'acte. Jamais Alekseï n'avait agit de la sorte. Jamais il n'aurait cru le loup capable d'éprouver les plaisirs de la chair. De plaisir, il ne garde qu'une odeur acre dans les narines. C'est l'animal qui a copulé. Il ne pourrait même prononcer baiser tant rien ne fut réaliste. Deux bêtes qui s'accouplaient, sans faire attention, sans réfléchir. De l'impulsion déraisonnée. Il en subira la prix. Pourrait-elle tomber enceinte, suite à cette nuité ? Il ne la connait pas, ne compte pas le faire. Il a seulement sauvé des innocents ou une innocente de la fureur d'Hecate. Un geste symbolique pour celui entrainé à tuer.

    Durant quelques minutes, il garde les yeux rivés sur le ciel. A travers les branches de arbre, l'aube s'éveille. Les loups sont partis et la nature s'exprime à nouveau. Ils ont dévoré des cerfs, chassés des lapins et effrayés des sangliers. La France est bien plus giboyeuse que l'Union. Ici, les seuls prédateurs sont moins dangereux. Pas d'ours, pas de tigre. A peine l'ombre d'un loup. Les oiseaux reprennent leurs droits. Un écureuil les observe, immobile. La violence s'est tue. Le gibier remplace la cruauté des prédateurs. Il fait chaud, déjà. Comment peut-il faire si chaud alors que le soleil ne lèche aucune plante et ne nourrit aucun nuage ?

    La jeune femme, dont il ne connait toujours pas le nom, se relève. Il voudrait lui parler, lui demander. Qui est-elle ? Pourquoi se trouvait-elle, elle aussi, à cette soirée où les lupins n'avaient pas leur place ? Il se tourne, prêt à lui offrir une remarque amusée. Son cœur s'arrête avant de s'échouer à ses pieds. Lui comme elle sont couverts de sang. Celui du bolchevik, d'un carmin flamboyant. Et un autre, plus noir encore que la nuit. Un qu'il a déjà vu. Celui des cauchemars, celui qui avait coulé cette fameuse nuit de fin du monde. Celui qui allait de paire avec les grands yeux bleus de la petite fille.

    Celui qu'on l'a envoyé chercher.
    Celui qu'il doit détruire qu'importe le prix à payer.

    Pour la première fois, Alekseï s'interrompt. La fatigue, ou la stupeur, le laisse sur le bas côté. La proie s'est déjà mise en mouvement. Récupérer les vêtements, s'habiller, disparaitre. Routine régulière que tous les lupus partagent sans même se le dire. Elle va partir sans une seule parole échangée.

    Il ne peut pas la laisser faire. Car si elle disparait, se sera pour de bon. Et il ne sait ni nom ni identité. Seule la malédiction en dévoile trop. Le temps reprends son cours alors que l'esprit s'incline enfin. Croisée avec l'Asie. Il a devant lui Roksana Romanov. La belle. La pure. Celle qui fut destiné à tant. La belle fille de la Chine, mêlée à la puissance de l'Empire. Il ne la savait louve. Il n'imaginait la pureté des tsars ainsi tâchée.

    Mais ses souvenirs de l'Histoire attendront. Il se remet sur pied trop vivement, arrachant à la Romanov un sourcil interloqué. Alekseï reconnait bien là l'orgueil de ceux bien nés. Elle est en France, dans cette sécurité relative offerte par la monarchie. Si elle avait su.

    Il ne lui laisse pas le temps de comprendre. De faire le lien entre son visage de slave et la révolution qui s'est jouée. Entre l'Union et sa position. Il bondit, trop vivement. Sa baguette est loin. Tout est trop loin. Il n'y aura pas de combat alors que les oiseaux s'envolent quand le premier cri est prononcé. Elle n'a pas anticipé. Comment aurait-elle pu ?

    Alekseï bondit. Le pied se lève, s'enfonce dans le ventre. Le souffle en face s'échappe comme un ballon qu'on dégonflerait trop vite. Le reflexe la fait se pencher en deux. Les doigts s'enfoncent dans les cheveux, agrippent la tête pour la briser plus encore. Son nez rencontre son genou. Le sang explose en une vague collante, brulante. La peau blanche se couvre d'humeur noire. L'appendisse s'est brisé sur le coup. La douleur la fait hurler, crie bafoué par l'hémoglobine. Elle tousse parce qu'elle s'étouffe dans son propre sang. Il n'a pas le temps de la laisser reprendre ses esprits. Qu'importe qui elle est, qu'importe ce qu'elle pourrait offrir comme défense.

    Le sang coule noir.

    Elle tombe au sol sous le choc. Ses yeux se voilent, un centième de seconde alors qu'elle perd conscience. Il ne lui offre pas le moindre repos. A nouveau, il chevauche son corps. Mais cette fois, le désir ne marbre pas ses chairs. Il n'est pas là pour la luxure. C'est autre chose qui l'anime. Ne pas frapper avec les poings : la marque des phalanges est bien trop reconnaissable et il ne veut pas porter des gants dans les jours à venir. Alekseï n'est pas mue par la colère. Pas même pas l'appât du sang. Seul le devoir, le devoir méticuleux et implacable. Le même qui a versé le paysage glacial de l'Union une peinture carmine. Celui qui le pousse, aujourd'hui, au meurtre. On lui a donné des ordres. La créature, entre ses cuisses, n'a pas le temps de se débattre. Il n'est pas cruel. La cruauté est l'apanage des faibles. L'efficacité est la puissance de son pays, l'aiguille indélébile de son travail.

    C'est des coudes qu'il tape. Une fois. Deux fois. Trois fois. Il ne compte plus alors que le métronome s'enclanche. Le poids du corps se fond avec la puissance de l'os. Le visage explose sous la violence. L'humeur se mêle au sang. Elle était belle quelque seconde plus tôt. Belle, vivante. Elle ne souffre pas, n'en a pas vraiment le temps. Tout explose et son corps se couvre de liquide noir. Poisseux. Puant. Ce n'est plus que de l'hémoglobine. Matière plus dense. Les os, les dents.

    Elle ne respire plus et ne respirera plus quand il se détache d'elle. Roksana a péri sous l'assaut. La surprise et la puissance d'un homme trop entrainé face à la stupeur d'une femme mise à mal. Son faciès n'est plus même reconnaissable.

    Alekseï essuie le sang sur son visage. La sueur. Les fluides. Les yeux du slave n'offrent rien. Il n'éprouve rien. Pas un sourire. Pas de plaisir. Pas même la satisfaction du devoir accomplie. Le coeur s'est tue dans la poitrine, l'effort physique s'évadant alors que la compréhension s'imprime. Il a trouvé une de ses proies, un nom de plus à rayer sur le livre de ces savoirs. Mais il n'a pas réfléchit. Il n'aurait pas dû la tuer, pas comme ça, pas maintenant. Elle est partie avec lui, certain l'ont peut-être vu. Elle a disparu avec lui et voilà qu'à l'aube, elle ne réapparaitra jamais. Il n'a pas réfléchit. Il aurait seulement dû retenir son visage, ancrer ses mouvements. Comme le coeur l'aurait fait.

    Mais l'occasion était unique.

    Il inspire. Le manque de nicotine se fait sentir. Il ne peut pourtant pas la laisser là. Roksana fût une femme. Une créature de dieu. Elle mérite, au moins, un mot, une prière, une pensée. Que son âme s'envole pour quelque chose de moins sordide. Qu'elle repose en paix. Car son corps, jamais, ne trouvera le doux refuge de la terre. La chair doit disparaitre, pour ne laisser nulle trace de son passage. Et que personne, jamais, ne puisse comprendre ce qu'il s'est passé dans cette sombre forêt. Que seuls les animaux soient, à jamais, témoin de la fin des Romanov.

    Un de moins.
    Une ligne de plus au rapport.

    Il n'est pourtant pas fier. Pas même heureux. Le travail n'a pas le goût de l'accomplissement et de la satisfaction des jours vides. Car Alekseï marchande la mort. Et son âme se strie d'une nouvelle veinule indélébiles alors qu'il signe, de nouveau, avec l'ankou.

    L'Empire est mort.
    Longue vie à la République.



    Dammit (after dark)- Dead On A Sunday
    (c) DΛNDELION



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