[Lachesis | Elric d'Adhémar] Elric d'Adhémar | The worst kind of hell is the one who promised you the heavenly

Naissance d’Elric à Hermance, près de Genève. Baptême quelques semaines plus tard.

Naissance d’Anton d’Adhémar, frère cadet d’Elric.

Son tutorat débute au sein du cercle familial. Il bénéficie de la présence rayonnante de sa mère, qui esquive les apparitions mondaines et dont la charge principale est celle du domaine et des comptes. Contrairement à nombres de jeunes scions de l’aristocratie, c’est d’ailleurs d’exercices mathématiques qu’on berce son esprit malléable plutôt que de solfège et l’on parle autant allemand que français au sein de la maisonnée. Il n’est de fait pas rare de le voir se confondre d’une langue à l’autre, pour le plus grand divertissement de ses parents comme des employés.

Début des études religieuses mais également des apparitions auprès de son père. On cherche à lui trouver des enfants de son âge avec lesquels nouer ses premières amitiés au sein de la bonne société. Pour les Adhémar, le socialisme ne commence jamais assez tôt. Il arrive donc à Elric de visiter, dès ce moment, d’autres domaines, ou de recevoir en la ferté de La Garde. Florentin d’Adhémar se fait particulièrement absent, en raison des discours militaristes de l’empire austro-hongrois, qui inquiètent. C'est ainsi que Camille et lui deviennent amis. (Note : possibilités de liens)

En raison de l’absence prolongée de son père, on lui propose un autre tuteur pour ses études sur la magie. Elric est d'ors et déjà habitué à ne guère côtoyer son géniteur et n’aura que peu de mal à accepter cette nouvelle présence quotidienne.

Réception d’une invitation à la connaissance envoyée par l’académie Beauxbâtons, aussitôt refusée par ses parents. L’enfant est envoyé au cours de l’été en Italie, d’abord Venise, puis Rome, afin d’y être formé par les templiers infiltrés au sein du Vatican sous le mantel de Prêtres-Exorcistes. C’est alors un tout autre monde, qui s’ouvre au jeune sorcier qui vivra ses premiers mois avec difficulté, loin de sa famille, avant de s’acclimater. Il se plonge volontairement dans des études rigoureuses et exigeantes de la part de ses aînés, et par bonne volonté choisira même de rester en Italie au cours de sa permission.

Spirale prolifique d’épreuves et d’apprentissage. Son jeune esprit fiévreux chaque soir, aux premiers cycles, tandis qu’il se développe pour remplir lentement le moule qu’on lui destine. Ses quinze ans le voient sortir des murs de la cité vaticane en apprenti d’un Brise-Sort appelé à enquêter, le petit groupe discret là pour protéger le Secret, lors des occurrences relayées par l’Eglise.
Naissance de Ella, sœur d’Elric et Anton.

Elric retrouve pour la première fois depuis le début de sa formation le domaine familial ainsi que le reste de sa famille. Il renoue avec sa mère, est présenté à sa sœur et chérit sa chance de passer du temps avec son père, auprès duquel il participe à plusieurs apparitions publiques. Au cours de leur déplacement sur Paris, il a la chance de converser avec certains des experts en enchantements et bris de maléfices travaillant au sein de l’établissement familial. Plus que tout, aux yeux de son père, cette visite permit à Elric de rencontrer plusieurs candidates aux fiançailles avec l’aîné de la fratrie de La Garde.

Départ pour la Russie aux côtés de son tuteur. Il est, là, associé avec un autre jeune homme en apprentissage auprès de l’Ordre, Aleksei Dzerjinskï. Celui-ci est d’une année son cadet mais tout aussi déterminé à répondre à l’attente placée sur lui. Confiant en ses aînés, Elric accepte sans poser de question, défait de toute appréhension. S’ils sont choisis pour agir en binôme, c’est qu’il y a une raison, un but. Leur première mission scelle ses certitudes, exalte son enthousiasme. Ensemble, ils peuvent tout. Ensemble, ils sont l’arme sainte.

Fréquents déplacements entre la Russie, la France et l’Italie. Ses visites au sein de l’Empire lui permettent de renforcer son entente avec Alekseï, qui devient rapidement un ami et un camarade chéri pour son enthousiasme, sa dévotion et leurs innombrables moments complices, qu’il s’agisse de bals de campagne ou de beuverie à lui en faire oublier ses soirées en sa compagnie. Bien plus agressif que lui, le slave s’avère par ailleurs un excellent moyen pour Elric de s’entraîner et de développer ses capacités de contre-maléfices.

Elric effectue la première étape de son intronisation à l’ordre, devant les chairs de France, devenant chevalier. La fierté ressentie restera longtemps la source d’apparition de son Patronus. Ses parents organisent de larges célébrations au sein du domaine de Genève, loin des regards trop curieux des Français et profitent de l’occasion pour annoncer ses fiançailles. Il renonce alors officiellement à son droit d’aînesse et ainsi, à son titre de seigneur de La Garde, avec l’agrément de son père, conscient que son engagement pour l’ordre en ces heures troubles, de même que le sien, peuvent se montrer périlleux pour leur famille.

Il est là lorsqu’Alekseï est transformé. Il l’observe de loin, au sein de cette silencieuse assemblée, mirant l’aube de la meute de guerre que les templiers slaves ont approuvé. La malédiction de Séléné a beau promettre son binôme à un autre avenir, Elric n’en est pas moins fier de lui, fier pour lui-même… Le sacrifice pour la cause, on le leur a enseigné, eux les pauvres chevaliers, les boucliers saints et sanctifiés. Là ou certains tremblent des hurlements poussés par le transformé, Elric ferme les yeux et prie, prie pour l’accompagner. Le lendemain, il va naturellement lui offrir ses félicitations en personne.

Travaillant de concert avec les chevaliers français Elric est néanmoins rappelé au sein du Vatican en 1909 afin de travailler sur la sécurité des archives pontificales, comprenant, comme au sein de nombreuses institutions, une section concernant les sorciers. Période faste, auréolée de succès et de la re-rencontre d’un homme qui ne quittera plus jamais totalement ses pensées : Camille Delacour. Réunis sous les lauriers de l’art, alors que Camille est mandé pour s’occuper d’une pièce vaticane à restaurer, membre de l'ordre jusque-là encore inconnu mais dont il souhaite tout explorer en l’espace des quelques semaines qu’ils passent à se côtoyer. Il naîtra de leur étreinte un profond sentiment de tendresse de la part d’Elric, qui ne s’en ouvrira jamais, heureux de le revoir quand ils en ont l’occasion, mais sans jamais l’y forcer.

Le monde a le regard tourné vers les acteurs de ce qui se nommera dans un futur encore lointain la première guerre mondiale et les sorciers n’y font pas exception. Si la conscription sorcière n’est pas déclarée, à juste titre sans doute, de nombreux sorciers décident de soutenir les moldus.
Elric est naturellement de ceux-là, en dépit de la retenue des brises-sorts dont il est désormais un membre à part entière. Appel du devoir, qu’il s’agisse de s’assurer qu’aucun débordement magique n’aurait lieu ou d’offrir sa vie pour la défense de leur Patrie, de cette France qu’il aime et dont il souhaite porter les valeurs véritables.

Verdun. 10 mois qu’il n’oubliera jamais, incapable même de se résoudre à l’usage d’un sortilège Oubliette pour se libérer. L’expérience restera nichée au plus profond de son âme et brisera la foi qu’il portait en l’humanité. Il abandonnera une part de lui sur cette maigre bande de terre, ce no man’s land gorgé du sang des hommes comme un aperçu de l’apocalypse.

Et des débordements, il y en a, au-delà de la soif de sang des moldus. Des mages noirs hantant les tranchées, pour récolter de la matière première, des créatures magiques affamées par la destruction causée par les obus et qui se repaissent de ce qu’elles peuvent trouvées…

La folie orgiaque ne s’arrête jamais, en dépit des rares instants de grâce que sont les jours partagés où il entendrait presque, fiévreusement, le bruit des ailes de colombes, avant qu’ils ne soient de nouveau happés par la gueule dévorante de l’ambition aveuglée. Lui, il reviendra de cet enfer, fragmenté mais il en reviendra, là où tant d’autres ne se relèveront jamais.

Aucun mot pour décrire ce qu’il ressent. Aucune image suffisamment vivace si ce n’était le leur montrer, dans la pensine familiale. Nul regret, nul reproche sur leurs traits et Elric est soulagé de ne pouvoir pénétrer leurs esprits bien gardés. Il n’aurait pas supporté d’y découvrir la moindre trace d’hypocrisie. Blessé au front oui, mais les maux de la chair ne sont qu’une épreuve bien vite remportée. C’est l'âme qui est touchée, l’âme qui le fait douter. Ses prières sonnent creuses, lorsqu’il parvient à les entonner. Volonté vacillante, gaîté oubliée. Il revient du front en Février, séjourne en Bourgogne, puis sur Paris, faisant la sourde oreille aux appels de ses confrères du vatican, incapable de marcher dans ces halls avec le coeur putréfié. Ne serait-il pas même foudroyé ?

Il renoue avec l’une des ultimes chandelles de son existence, brièvement. Se prend à faire quelques projets, une pente lentement remontée. Il faut tenter de vivre, en dépit de ce qu’il a abandonné. Courageusement, il projette même de participer à la fête du solstice, pendant quelque temps, avant d’abandonner. Trop de monde. Trop de bruit. Trop d’incertitudes avec sa discipline en berne, incapable de contrôler la légilimencie dont il est doté. Il échappe au carnage, ne l’apprend qu’à retardement, et offre son aide, immédiatement. Mais ce n’est pas assez.

Et apprendre que Camille déplore lui aussi un décès ne fait qu’aggraver son sentiment de culpabilité. La honte du survivant profondément ancrée. Des mots durs, tomber des lèvres de l’homme qu’il pense aimer. On l’accuse d’avoir su pour les attentats, il tente de se justifier. N'était-il pas sur le front ? Tout juste rentré ? “Et bien, tu aurais dû y rester.” Pas de mensonges, dans l’esprit de Camille, et la réalisation le frappe de plein fouet. Il fuit Paris le soir même, sans un mot de plus.

Les ultimes sursauts d’agonie de sa foi convulsent aux accents de la révolution d’octobre, en Russie. Elric a fui la France et sa culpabilité, s’est lui-même persuadé des mots de Camille, s’imaginant en bourreau malgré lui. Mais il lui reste un rempart, une vocation : l’Ordre. Et il lui reste un homme qu’il n’a pas, semble-t-il, bafoué, un homme qui a toujours confiance en lui. Alekseï. Son binôme, son frère d'armes. Il est à ses côtés, lorsque les rouges marchent sur la capitale, sur le palais, et s’il le laisse aller vers son destin, vers ceux pourquoi il a été modelé, Elric s’attarde, l’attend, à sécuriser les lieux avec une poignée d’autres fidèles.  S’il peut réaliser au moins cela. S’il peut remplir son rôle au moins pour lui. Pour eux, l’ordre, cette famille liée par le devoir sacré plutôt que par le sang alors… peut-être n’est-il pas encore complètement damné.

Retour définitif en France. Elric renonce à ses vœux et occupe jusqu’à la fin de l’année le domaine de La Garde où il se ressource et tente de se reconstruire. Ses seules visites à Paris le mènent à l'Hôtel Dieu, où il effectue un traitement pour le stress post-traumatique laissé par les affrontements. Au cours d’un dîner, il émet le souhait de se trouver une fiancé, comblant l’incertitude de ses capacités à poursuivre sa mission pour l’ordre avec la foi qu’il est encore fertile et capable d’offrir une nouvelle génération à leur serment de loyauté.

Incapable de se contraindre à retourner au Vatican en dépit de sa dévotion renouvelée à l’Ordre, Elric s’implante comme Brise-Sort et enquêteur pendant deux ans. Travaillant majoritairement pour l’Ordre, il lui arrive néanmoins d’effectuer des missions réellement indépendantes. C’est ainsi qu’il scella l’incident qui devait lui faire définitivement remiser ce chapitre de son existence. Aujourd’hui encore, il porte les stigmates de ce que la bête lui a fait, aussi profondément dans sa chair que dans sa dignité. Un incident dont il ne parla pas, dont il ne s’est jamais ouvert, si ce n’est auprès des médicomages qui l’ont aidé.

Après plusieurs mois de rééducation, et plusieurs bons mots de la part de sa famille, il entre à Vaux Le Vicomte comme membre du secrétariat royal, une place censément paisible pour lui permettre de progresser dans sa rémission tout en restant utile pour l’Ordre qui dispose ainsi d’une pair d’yeux et d’oreilles proches de la royauté qui cristallise les sentiments anti-secrets, sans même parler des monarchistes. Sa diligence et sa complaisance, solides tactiques familiales, lui viennent plus naturellement qu’il ne le pensait à première vue et cela vient même le surprendre, brièvement. Deux ans, et le voilà nommé secrétaire princier, se rapprochant lentement des sommets couronnés.

Elric épouse Zinaïda Romanov en fin d’année. Un choix discuté par son entourage proche mais dont Elric lui-même est satisfait. Les raisons en sont multiples. La jeune femme est seule face à de douteux prétendants aux yeux du templier, tandis qu’il peut lui offrir une vie stable si ce n’est comblée d’affection, et par ailleurs, il a l’intention d’étudier avec son aide la malédiction dont la famille Romanov est la victime, espérant pouvoir, peut-être, trouver un moyen de la briser. Sans droit d'aînesse et avec pour seule obligation de former ses descendants à poursuivre l'œuvre des templiers, c’est donc sans guère hésiter qu’il lui offre son nom ainsi que les clefs de son domaine.

Au milieu d’une vie pavée des soucis de l’Ordre devant la popularité grandissante de l’Aube Sorcière et de son mariage bourgeonnant, Elric est nommé septième Sénéchal, non une surprise, puisqu’il a été longuement formé par le Maître de l’Ordre pour occuper ce poste, et la nomination concorde avec la durable stabilisation de son esprit face aux ravages provoqués par les conflits. Il est ordonné au sein du fort parisien, non sans avoir préalablement été mis une ultime fois à l’épreuve, afin d’enterrer les derniers doutes. Une épreuve qu’il aura lui-même demandé, confiant dans la capacité de ses pairs à le juger justement.

Naissance de la première enfant du couple, Gabrielle, un prénom choisi par le visionneur que Zina a recommandé. Elric en sourit, lorsqu’il l’entend. Pour la première fois depuis son retour du front, il produit un patronus corporel sans difficulté. L’accouchement a cependant épuisé son épouse, et Elric lui propose de l’accompagner pour quelque temps à Genève, en comité privé, après avoir longuement cherché à la convaincre. Jeune père gauche mais plein de bonne volonté, il tente de son mieux de convenir à ce nouveau rôle et d’épauler Zinaïda. Conscient que sa descendance peut être affectée par la même malédiction que son épouse, il décide alors de repousser l’idée de les faire présenter, bien qu’il conserva la tradition de leur Baptême. La délicate Gabrielle sera sanctifiée dans la même église que son père.

Le soutien aux idéaux de l’Aube Sorcière grimpe et la vigilance de l’ordre se renforce et tandis que son frère d’armes d’autrefois réapparaît dans sa vie, traquant les survivants de la famille impériale de Russie, Zinaïda et lui perdent leur second enfant, une tragédie qui tiendra Elric dans l’ombre pendant plusieurs mois, ne consacrant aucune parcelle de son temps à la mondanité, focalisé sur son épouse et ses devoirs, qu’ils soient professionnels ou personnels. Mais un malheur n’arrivant jamais seul et sans doute jamais deux sans trois, voilà que son père lui parle de reprendre ses droits sur le domaine de La Garde et sur la garde des clefs de leurs enseignes.

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