[Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
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missive rédigée par Auguste Lestrange leNom
Les critiques ,drapés de leurs vertus conformistes, voient en eux l’opportunisme de quelques charognards faisant bombance sur les restes encore tièdes des plus malchanceux, tandis que les plus désabusés ne perçoivent, dans leur élévation sociale, que la résultante de combats savamment choisis, menés avec prudence et discernement, agréant au principe même qu’aucun acte en ce monde ne peut bénéficier à tous. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, comme en va le dicton populaire. LesPrénom
Gloriole assumée par un patriarche à la fierté comblée, qui ne sait décidément plus où donner de la tête, attentes filiales comblées par un second héritier. Là où son aîné est humblement baptisé roi de tous, on dédie au cadet l’immensité du prestige romain.Naissance
Venu au monde dans le confort et l’intimité duParents
Fils deNature du sang
Situation matrimoniale
S'égare-t-il dans ses priorités ? L’avenir de sa famille ne devrait-elle pas primer, quant bien même il en serait personnellement dévasté ? Ou bien est-ce le système lui-même, vide de sens, qui mériterait d’être repensé ?
Occupation
Il se destinait, fut un temps, à la formation des tireurs d’élite, arguant que l’élitisme de l’institution ne pouvait nuire à la santé de l’héritier de rechange, briguant même dans sa naïveté la garde royale. Une façon comme une autre de rester proche de Nikolaï, une fois celui-ci chevillé aux Valfor, quand il était encore capable d’envisager avec sérénité une telle conclusion à leur relation, éternel second attendant les miettes. Une résignation qu’il vint lentement à ne plus tolérer et dont les vestiges volèrent en éclats devant ses hésitations. Il s’engagea dansScolarité
Composition baguette
Baguette en bois d’Patronus
Il va sans dire que cet exercice magique restât longtemps pour lui stérile de toute réussite, quant bien même on lui eût assuré qu’il s’agissait d’un échec courant (et son interlocuteur d’alors eut sans doute sous-entendu que la profusion de magie noire produite par ses pères n’arrangeait rien, bien qu’Auguste eut choisi de ne pas l’adresser). Endoctriné à une fervente recherche de l’excellence, échouer restait alors profondément frustrant, voire honteux. Auguste ne comprit l’essence de cet échec qu’en ayant pour la première fois réussi à produire un patronus corporel, alors embarqué pour le nouveau monde. Oh, il avait certainement était heureux, auparavant, choyé par sa famille, doté par la nature, sociable… mais pas libre. Jamais réellement libre. Jusqu’à l’instant où il le fut, en haute mer, loin de tout continent. Une réalisation s’égrenant comme le deuil d’une étape de vie, la réalisation ne vint qu’au fil des jours, couronnée, en bout de course, par l’apparition duEpouvantard
Pensées intrusives et curiosité morbide n’ont jamais épargné, jeune, et lorsque leur professeur de défense contre les forces du mal présente la créature, elle prend pour lui les traits de quelque créature entrecroisée dans les cirques, l’esprit encore jeune et choyé dépourvu de relief. Une expérience plus récente, au cours de ses voyages, lui apprend qu’il prenait alorsAmortentia
Parfum deParticularité Magique
Aucune à l’heure présente mais il a, à plus d’une reprise, caressé la notion de devenir occlumens. D’abord, jeune, par soucis envers sa famille, puis par inquiétude et affection pour Nikolaï, pour lui offrir un support neutre sur lequel se reposer sans plus être noyé dans le typhon d’une psyché étrangère. Aujourd’hui, il considère son esprit comme sacré, son havre, son échappatoire, son lieu secret, où il conserve jalousement ce qu’il ne peut exprimer. Et il n’a aucune envie de voir ce bastion violé.Clotho
Enfant choyé mais éternel second, il a vu son cocon éclater lorsqu’il s’engagea dans la marine, ballotté de déconvenue en découverte. Les onze années passées à voguer auront été témoins de ses nombreuses erreurs mais aussi des trésors d’expériences accumulées.
Du jeune homme ayant quitté Beauxbâtons, il reste sans doute cet
De ses voyages, il a cultivé une
Enfant choyé mais éternel second, il a vécu trop longtemps dans la naïve certitude de la présence de son frère aîné. La disparition de celui-ci demeure une blessure tendre qui débute tout juste sa cicatrisation. Auguste abandonna la mer pour endosser le rôle d’héritier, par
Tout d’abord hésitant et timoré, incapable d’entrer dans le moule laissé par Alaric, il en vint lentement à faire sien le titre et y
Enfant choyé mais éternel second, confortablement protégé par l’image filiale, il ne comprit que tardivement combien les relations humaines pouvaient être délétères, plus complexes que l’énigme d’un sphinx. Il s’avère désormais
Homme fait, il a appris à
Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ? Des moldus Abreuvé de morgue et conforté dans sa supériorité à leur encontre, il n’en a pas moins toujours conservé par devers lui quelques sains doutes sur cette mégalomanie rampante. L’esprit critique, après tout, n’est pas là pour servir le discours eugénique de son père en dépit des souhaits de celui-ci. Digne lame à deux tranchants dont il se garde, cloisonnant ses idées au confort d’une rhétorique irréalisée.
Les moldus. Sang tout aussi carmin que le leur, les mêmes émotions, le même instinct animal policé par des millénaires de civilisation, des rêves semblables, et des coutumes comme des physiologies partagées, jusque dans les sels. Où est réellement la différence ? La Magie ? Peut-être. Mais elle n’a jamais été une garantie, ni de dignité, ni de valeur, ni de quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs.
Alors, quoi, en ce cas ? Il aimerait, parfois, retrouver son assurance passée, pouvoir de nouveau se réclamer de cet ineffable précieux que son entourage cultive avec tant d'aplomb.
Du Secret Aucune certitude réclamée sur la question, bien que l’ambition paternelle soit clairement de rejoindre la marée toujours plus grondante des partisans de Grindelwald, un nom que le patriarche actuel ne semble pas répugner à associer au sien. Et si la domination du monde moldu aux doux accents de dictature éclairée fut l’idéal doré de sa jeunesse, sa mention le laisse aujourd’hui rétif et prudent. Il existe des arguments pour et des arguments contre, ce qui attise sa méfiance réside davantage dans la substance des esprits ayant conçu cette notion, ce mouvement, et ce qu’ils entendent tant par domination que par pouvoir supérieur. Son père aspire à de nouvelles opportunités d’accroître leur pouvoir, sa mère souhaite sans doute davantage d’agneaux à diriger… Rien qui soit ,pourtant, irréalisable au sein même du Secret.
Quelle est votre opinion sur la famille royale magique de France ? Une potiche glorifiée, il n’y a pas d’autres mots pour la décrire. Cette opinion bien arrêtée ne date pas d’hier mais pour sa famille, pour son devoir, il était alors prêt à offrir tous les efforts pour y être rattaché d’une façon ou d’une autre. Après tout, cela fait bien longtemps que les Lestranges cherchent à mêler leur sang à celui des royaux. Et à défaut, les servir, dans l’intimité d’un conseil, ou d’une garde.
Auguste n’a jamais tout à fait saisi pourquoi Crepus préférait courir après le clinquant des couronnés plutôt que d’instaurer une présence filiale forte au sein du ministère des affaires magiques, par exemple. Avec la patience et la discipline ayant par le passé fait leur fortune, ils auraient pu verrouiller durablement une influence de taille dans les cercles décisionnaires. Ou à défaut, étendre son empire économique. Et les royalistes, en ce cas ? Voilà déjà une ambition ayant plus de substance et un but pragmatique pour ceux ayant investi dans la couronne.
Ce serait cependant oublier le carcan dans lequel évoluent certainement ceux portant le nom de Valois. Naître pour vivre isolé, entouré et pourtant toujours hors de portée, regardé mais jamais vu, une toile blanche livrée aux projections de tout un chacun. Peut-être se méprend-t-il sur leur compte ? Mais en vérité, plus le temps passe et plus l’incertitude laisse place à l’amertume. L’existence même de la famille royale représente la montagne le punissant, sisyphe impénitent. Alors que sa patience s’élime, une notion lui revient, indécente et invasive, une notion qu’il cherche encore à taire et dissimuler.
Sans la famille royale, Nikolaï et lui ne seraient plus rivaux. Peut-être devrait-il simplement chercher à faire disparaître le problème ? Plus de royauté ou bien… une autre famille royale.
L'Aube Sorcière prend de l'ampleur, et Tarek Shafiq fait très souvent la une des journaux. Que pensez vous de cet homme ? Merci de nous répondre, en quelques mots, à votre guise.
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(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Auguste Lestrange leNaissance d’Auguste au sein du domaine de Lautrec. A l’aube de sol invictus, aux premières goulées d’air déchirantes, se dessine l’ébauche d’une nouvelle branche sur le merisier du jardin intérieur, alors drapé d’une blanche étole. Liesse festoyée, couple congratulé et comblé. Les jours sont bien vite ponctués des vagissements du nouveau-né à la santé solide, bien qu’un médicomage loyal à la famille veille avec constance, juste par sécurité.
Rythmée par les apparitions mondaines de ses parents. Auguste est pris en charge par de nombreux précepteurs qui se chargent de lui inculquer les myriades de connaissances nécessaires à son statut privilégié. Au son de ses six ans, on lui demande de choisir entre clavier et archer et dès les prémices de ses dons magiques, ces studieuses études se voient complétées de tutorats ésotériques. On le considère alors à tort comme un enfant modèle, discret et docile, quelque peu complaisant.
Incident au sein du domaine, la vie des deux jeunes garçons est mise en péril. C’est Alaric, de trois ans son aîné et plus conscient des dangers du monde, qui lui sauve la vie. Si l’amour filial ne suffisait pas, Auguste voue à son frère une admiration fervente. Quant au perpétrateur, il ne fut pas retrouvé, laissant leur père méfiant et inquiet. Tous deux sont promptement renvoyés à Paris, sous bonne garde.
Le départ d’Alaric à Beauxbâtons, à la rentrée 1903, est un déchirement pour Auguste dont les expressions magiques deviennent excessives et volatiles. D’enfant modèle, il devient taciturne et destructeur lorsque son frère est absent. Il poussa alors son père suffisamment loin pour que celui-ci se décide à le corriger sévèrement. Il est finalement confié à un médicomage, ses parents craignant un traumatisme.
Loin d’une panacée, la découverte de l’Opéra ensorcelé offre néanmoins un répit à son entourage, tandis que les accords fantasques des orchestres bercent ses humeurs. Découvrant le monde de Hector Berlioz, Camille Saint Saëns ou encore Léo Delibes. Les hymnes resplendissants ouvrent la porte de mondes imaginaires où il fait bon se perdre quelques heures, pour apaiser la solitude.
Fils de l’hiver profond, Auguste est dévasté de ne pas recevoir, en juillet, son invitation à l’académie. Il devra attendre un an de plus. Nonobstant les trois années d’enfer qu’il vient de faire vivre à ses parents, le jeune garçon plaide et négocie jusqu’à obtenir que son père trouve un nouveau tuteur capable de lui faire prendre de l’avance sur le programme supposé des premières années.
Réception de la missive de Beauxbâtons puis entrée dans la faction de la nuit. Auguste retrouve en quelques mois ses manières et son calme, galvanisé par la passion de la découverte et assagi par la discipline scolaire. L’académie est un lieu lumineux, à ses yeux, et il s’y attache promptement. Et comme de juste, il est enchanté de retrouver Alaric, bien que celui-ci suive alors sa propre voie.
Seconde et troisième années, opulentes, bibliothèque pillée, parc dévoré. Auguste en demande plus, toujours plus. Vacances passées à Venise, merveille de l’Adriatique, puis à Constantinople. La découverte d’autres pays, d’autres civilisations, est d’un intérêt exceptionnel aux yeux de l’adolescent, sans même compter l’ouverture d’esprit. Et bien évidemment, loin de leurs cercles habituels, Alaric et Auguste ne manquent pas de s’encanailler quelque peu.
Nouveau venu, de la même année que lui, Auguste éprouve rapidement une certaine antipathie pour Nikolaï Romanov. Les rumeurs à son sujet le fatigue, autant que l’admiration qu’on peut lui vouer. Ah oui, un Romanov… Encore un rejeton de têtes couronnées n’ayant de mérite que d’être né entre les bonnes cuisses pour que le monde entier se plie à ses désirs. L’esprit caustique d’Auguste ne ménage alors pas ses efforts, d’autant plus qu’il est alors un adolescent rogue et bravache et le parfait exemple de ce que l'orgueil familial peut produire. C’est sans honte aucune qu’il s’éloigne de l’engouement que le slave évoque aux autres.
Indûment irrité par les inlassables rappels à cet étranger envahissant, Auguste préfère se plonger dans ses études. En sus de l’éducation indispensable, il débute en effet l’apprentissage de l’italien, sa troisième langue après le français et l’anglais, et reçoit des suppléments relatifs à certaines matières qu’il valorise. Les voyages l’ont inspiré.
Quatrième année. Une fois l’agacement délité, il ne reste finalement qu’un vague déplaisir. Après tout, il ne s’agit que d’une personne et maintenant que tous les autres semblent enfin trouver de nouveaux sujets de discussion, l’olibrius se fond dans la masse et, en bon contrariant, il s’y intéresse enfin. De la même année, leurs factions opposées n’auraient pu mieux illustrer les subtiles différences de leurs caractères derrière une façade analogue et il est alors limpide que la courtoisie entre eux est de façade, en dépit du charme plus qu’évident qu’Auguste reconnaît à Nikolaï.
Demetra malade cette année-là, Auguste voyage en Angleterre afin d’y passer l’été en compagnie de la branche locale de leur famille, pour resserrer les liens et faire de nouvelles connaissances. S’il est clair que les voisins outre-manches sont plus austères que les riches horizons des deux dernières années, l’expérience n’en reste pas moins enrichissante…. et dangereuse. Un incident, dont il sera impossible de déterminer l'innocuité ou la malveillance, manque de l’emporter.
Cinquième année et passage des GRIVES. L’angoisse de l’échec, la pression familiale et trois années à découvrir lentement une sexualité nouvelle culminent jusqu’à l’obscurité vespérale de leur bacchanale. Inconscient du leg Legilimens de Nikolaï, Auguste pense se contenter de fantasmer, à l’abri, tout du moins le pense-t-il. Pourtant découvert, il hésite et atermoie encore quelques instants avant de céder. Après tout… Il pouvait bien refuser, s’il le voulait. Il ne refusa pas. Plongeant dans son regard pour la première fois, il en fut saisi et conquis.
GRIVES en poche, il passe une partie de l’été en Italie, mais cède et rentre bien vite en France, trop épris pour être capable d’écarter ses pensées de Nikolaï. Conscient que les Lestrange apprécieraient certainement sa présence, Auguste en profite pour inviter son amant au domaine de Lautrec, sous l’excuse de renforcer leur amitié..
Passion dissimulée sous le vernis de l’amitié, épicée par leurs défauts et leur jeunesse. Même alors, ils savent tous deux être destinés à de fastes hyménées, servir la lignée, alors ils se délectent de ce qui leur est acquis, à chaque instant. Conscient que Nikolaï est promis à une union couronnée avec une de Valfor, concept qui l’avait hérissé quelques années plus tôt, Auguste lui promet de tout faire pour être nommé dans la garde royale, afin de préserver leur proximité et veiller sur lui. L’approche des PIE ravive le perfectionnisme d’Auguste qui ne doit un repos salutaire qu’à son amant.
Lauriers scolaires au front, il dépose sa candidature pour la formation des tireurs d’élite, nonobstant les griefs de son géniteur. Une année entière d’entraînement intense, véritable catharsis pour un jeune homme troublé et plus rétif que jamais. Cœur dans la tourmente, jalousant l’aisance des apparitions de Nikolaï au sein du beau monde, jalousant Alaric et Neith pour leur bonheur, jalousant de ne pouvoir leur ressembler, au bras de l’homme qu’il aime. Intense frustration, pour lui qui a toujours cherché à rendre les siens fiers de lui, à faire honneur à leur lignée, intense honte, pour nourrir un tel venin à l’encontre de son aîné et pour s’abandonner à des excès qu’il doit ensuite dissimuler. Au sol invictus, il se résigne, enfin, à donner voix à ses insatisfactions, tout à la fois craintif de le perdre et incapable de se taire. Lui est prêt à assumer ses choix, à assumer ses sentiments. La France n’est-elle pas ouverte d’esprit ? Faites ce que vous voulez, avec qui vous voulez. Et ils ne sont, tous les deux, pas les héritiers de leurs familles, après tout.
…. Non ?
La guerre. C’est une notion floue, délétère, lorsqu’on vit protégé. Pour lui, la guerre, c’était une image enfermée dans un livre d’histoire. Il savait ce que cela représentait, ayant passé de nombreuses heures, le nez fiché entre les pages des ouvrages paternels. En théorie, il savait. En pratique ? Il n’en avait pas la moindre idée.
Il n’endure que quelques mois de plus, suite à leur dispute. L’hésitation de Nikolaï l’a blessé plus qu’il ne le pensait lui-même. Chaque jour, ses pensées ne cessent de le ramener à leur affrontement. Inlassablement, il change ses propres répliques, imagine ce qu’il eut pu mieux formuler, mieux amener, rejoue cent variations de cet air discordant. Aucune ne le satisfait. S'abîmer dans l’exercice ne réussit qu’à infecter la blessure dont il souffre. Leurs moments d’intimités se teintent d’amertume, goût de cendre collé au palais. En Mai, fuyant tant sa relation stérile que la cangue des attentes filiales, Auguste s’engage comme marin à bord d’un navire en partance pour la Nouvelle-Angleterre. Sans un mot.
Si la vie en mer s’avère des plus exigeantes, Auguste percutant tous les murs sociaux de ce nouveau monde inconnu, il n’en gardera pour autant que d’excellents souvenirs tant le sentiment de liberté et d’indépendance s’avère vertigineux. Ivresse du grand large, grisé par l’autonomie, sa vie devient une bacchanale qu’il embrasse à corps perdu, bien trop désireux de se forger une identité, de se sentir être par des codes choisis, si ce n’est même construits de toute pièce. Et il veut l’oublier, le laisser derrière lui, noyer tout ce qui faisait leur lien, repartir d’un bon pied. Il pensait même avoir réussi, l’absence reléguée à fond de cale. Jusqu’à ce que les sinistres nouvelles de la Révolution d’Octobre ne parviennent jusqu’au port où son navire mouillait.
Rentré en France en catastrophe dès qu’il put se libérer de ses contrats, il découvre que sa famille a prêté assistance aux Romanov, et que Nikolaï est en relative sécurité, à Paris. Peut-être aurait-il dû hésiter, soupeser si son apparition causerait plus de mal qu’elle n’en guérirait. Il eut du penser. Et il ne l’avait pas fait. Les excuses sont sincères, lorsqu’il les profère, mais elles restent aussi secondaires qu’il se sent impuissant devant l’évidente tragédie ayant frappée tant son amant que le reste de la lignée des Romanov. Mais il est bel et bien là, présent, se met à disposition, à la satisfaction de son père qui s’imagine ne voir là qu’un excès de zèle de sa part, destiné à consolider les liens avec ces royaux déchus. Il renoue sa passion avec Nikolaï, perdu quelque part entre deux années, incapable de se préserver.
Deux mois de printemps le voient de nouveau quitter la France pour l’île de Malte, où il retrouve plusieurs de ses contacts étrangers et pour lequel il invite Nikolaï, cherchant à lui faire quitter l’environnement endeuillé et lugubre dans lequel il se trouve. Voyage qui se soldera, après de multiples turpitudes, par l’acquisition d’un petit domaine abandonné que le groupe décide de rénover et d’utiliser comme comptoir… plus ou moins légal.
La raison de son départ s’est perdue dans sa mémoire. Il n’a retenu que la douleur vrillant son torse, le cœur oppressé, suffoquant tant d’outrage et de colère que de détresse. Cette fois, son départ n’est pas un secret. Auguste l’a annoncé à son amant en dépit du regard que celui-ci lui dédiait. Bien sûr, encore une fois, sa famille n’a sans doute rien compris mais il n’en a alors que faire. Il part, claque la porte. A croire que cela devient une si vilaine habitude. L’étau sur sa gorge ne s’étiole qu’une fois au large, des jours plus tard. La peine perdure plus longtemps. Et son image ne vacille jamais. Il ne cherche pas à l’exorciser, en sus, il laisse la brèche pulser dans ses pensées et sa poitrine, baisse la tête et vogue. Avec la fin de la guerre, le monde soupire, soulagé, tente d’aller de l’avant. Un sentiment qui ne peut que résonner chez lui.
Il fait escale à Chennai et décide de visiter le sous-continent Indien pendant quelques mois, se mêle à la population sorcière locale en s’aidant des comptoirs de l’Empire britannique jusqu’à avoir des bases suffisamment solides pour converser avec les locaux et sortir de ces confortables cocons occidentaux. Auguste veut apprendre, vivre différemment. La région est riche, de secrets, de trésors. Ce qu’il touche du doigt achève de le changer mais il ne peut que l’effleurer. Ici, c’est lui l’étranger, et il lui faut gagner son entrée dans ce monde secret ou passer son chemin pour retourner auprès des autres coloniaux.
Découverte de la mer de Chine méridionale et du golf du Bengal, officier sur un navire marchand indépendant faisant affaire sur les ports de la région et traitant ses marchandises par la suite à Chennai, Hong-Kong ou Singapour. Les lots ne sont d’ailleurs pas toujours des plus légaux, ce qui attise chez lui plus de curiosités que d’outrage. Dans les cales, on compte quelques créatures mais avant tout des matières premières, essences rares, richesses fabuleuses subtilisées sous le nez de leurs protecteurs, et surtout… des âmes. Des moldus. Lui qu’on élevât loin de ces bêtes considérées comme inférieure, il y avait alors libre accès. Il voyait leur peur, leur crasse, leurs liens, leur humanité… Et il en était troublé. Cela ne pouvait concorder avec l’image qu’il en avait, l’image de la masse parisienne grouillante, le spectre meurtrier qui hantait la haine de Nikolaï. Il en était troublé. Percuté par leur vulnérabilité, sa vision préconçue du monde acheva de s’effriter.
Un retour en France vide de toute parade, discrète. Alaric est le premier qu’il visite. Nikolaï le second. Trois années en mer l’ont changé. Il sait avoir fui, plutôt que d’affronter leur situation. Quelles que soient les fautes qu’il impute à Nikolaï, il sait avoir fauté, en lui tournant le dos et en le laissant supporter l’irréalisable de leur relation. " Je pars Nikolaï, je te quitte, je crois qu'il faut avoir le courage de nous séparer tant que notre amour veut encore dire quelque chose..." Des mots qui le terrassaient, des mots au poid incommensurable, lui broyant la poitrine de leur irrévocabilité. Il ne veut plus poursuivre ces tourments auto-infligés. Ils dansaient depuis longtemps… trop longtemps. Rien ne semblait changer. Cela devait changer. Et il fut tout d’abord satisfait d’entendre Nikolaï affirmer qu’il agirait, bien qu’il n’escomptait pas, cette fois, lui abandonner cette charge. Lui aussi escomptait réfléchir à la meilleure façon de procéder pour arriver à leurs fins. Et puis… Peut-être était-ce mieux ainsi, qu’il prenne les devants et une part active à leur futur. Après tout… Il avait beaucoup trop attendu. Beaucoup trop oisif.
Se gardant donc de quitter de nouveau la France pour plus d’un mois ou deux, Auguste retourne à Malte, effectuant de fréquentes visites à Paris pour retrouver Nikolaï. L’annonce des épousailles de Zinaïda Romanov le surprit, mais il n’en montra rien. Après tout, peut-être était-ce un premier pas ? Un signe de bon augure pour eux ? Il n’ose, cependant, trop y croit, attend la suite en retenant tout enthousiasme. Cela fait longtemps maintenant qu’il a tordu le cou à son innocence et sa naïveté, un pas à la fois, un tour à la fois. Il lui souhaite autant de bonheur qu’à Alaric et Neith. Et lui ? Entre deux voyages en méditerrané, il finira bien par connaître les codes civils par cœur.
Il est à Chypre lorsque la nouvelle le trouve, portée par les ailes noires du deuil. En quelques lignes, c’est toute la lumière et toute la chaleur du monde qui disparaît, éteinte, dissipée par ces mots au goût cendreux d’irrémédiable. Alaric est mort. Il peine à ancrer cette idée, voulant fuir la réalité. Alaric est mort. Auguste aurait juré qu’il le sentirait, si un tel malheur devait jamais frapper. Il n’avait rien senti. Alaric était mort. Il avait l’impression qu’un vide s’était ouvert en lui, là où la place de son frère s’était toujours trouvée. Vide. C’était ce qu’il ressentait. Incapable de pleurer. Incapable de se lamenter. Un étau, sur la gorge et un voile sur les yeux. Il rentra immédiatement, sur l’heure, sans se soucier de quoique ce soit, le choc l’étourdissant encore. Il est là, pour l’enterrement. Il est là, pour offrir son soutien à sa belle-soeur, ravalant son propre chagrin derrière un rempart de silence et de maintien.
Il reste auprès de ses parents, leur offre son concours pour les soulager de la tenue des affaires familiales de son mieux, bien qu’il n’eut pas la formation de feu son aîné. Après quelques mois, c’est d’un dernier séjour en mer qu’il scelle une page de sa vie. Nouvel héritier de la lignée, la solution de rechange finalement appelée à servir, il peine pourtant à rentrer dans le vide laissé par Alaric alors même qu’il ne sait pas remplir celui laissé dans son propre cœur. En silence, il cherche à trouver sa place, son équilibre, au sein de son monde en plein chaos. Interpréter sa vie sans être la proie des jeux de pouvoirs et des traditions, mais en honorant son statut. Un juste milieu qu’il peine alors à entrevoir, porté par la marée de son chagrin. Des mois, s’écoulant le long du fleuve visqueux de son deuil. Une pensée chaque matin, la première, pour son frère. Jusqu’à ce qu’elle devienne la seconde. Puis la troisième. Auguste ne l’oubliera jamais, mais reprend progressivement sa vie, choisit de la recentrer.
Assistant davantage son père dans les affaires familiales, Auguste cherche également une activité personnelle. Sous un nom de plume, il publie quelques articles, pour le Cri de la Gargouille, nonobstant son amour pour l’océan. Rattraper son retard quant à la gestion de leurs atouts filiaux et rencontrer ceux que ses fuites répétées ont ostracisé assurait qu’il n’eut guère le temps de regretter la perte de cette liberté qu’il avait tant chéri. Et pourtant, il restait insatisfait, ne désirant pas perdre son identité, ni ce qu’il avait pu forger pour lui-même. A la mi-année, il décide de racheter une affaire d’armateur et une place à la capitainerie de Marseille. Il emploiera son temps libre à restructurer l’affaire, et effectuer les démarches nécessaires pour l’entretien des navires.
L’annonce de l’amendement au droit d’héritage des femmes vient de nouveau bouleverser l’ébauche d’équilibre qu’il a réussi à construire. Son père souhaite qu’il épouse l’héritière au trône, et lui ? Lui se retrouve soudainement en compétition avec Nikolaï pour la main de cette jeune femme. Une situation des plus paradoxales, ironie mordante et qu’il ne goûtait pas le moins du monde. Il n’en dit rien. Après tout… Nikolaï a accepté de chercher une solution pour rompre son engagement. Il n’y aurait plus de paradoxe, une fois qu’ils se seraient débarrassés de leurs chaînes. Il n’y avait aucune raison de s’en faire… à moins bien entendu que son amant ne lui fasse défaut. Mais il souhaitait croire en sa parole. Quant bien même il chercherait lui aussi à briser ce piège. Il souhaitait lui faire confiance…
Le temps passe, le temps s’égrène. Leurs parents n’attendront pas éternellement et pourtant… Grindelwald, les guerres moldus… il ne s’agit pas que des stratagèmes de leurs familles et des petites ambitions qu’ils cultivent. Il ne s’agit pas uniquement d’eux. Il espère seulement pouvoir, au bout du compte, se reposer sur l’affection, l’amour, qu’il porte à Nikolaï, se reposer sur lui, partager leur fardeau, pour faire face aux troubles qui se dessinent.
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(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Auguste Lestrange le- Code:
<b>Gaspard Ullielr</b> <em>|</em> @"Auguste Lestrange"
Pour ajouter le personnage dans une famille :
- Code:
@"Auguste Lestrange" (M · 32 ans)
Pour le bottin des années de naissance :
- Code:
25.12.1895 @"Auguste Lestrange" - Beauxbâtons
Pour le bottin des particularités :
- Code:
<b>Particularité demandé</b> @"Pseudo personnage"
Pour le bottin des emplois :
- Code:
<b>Armateur</b> @"Auguste Lestrange"
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Invité le(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Tatiana Luscombe leElle est laaaa ~
Bienvenue !
J'ai bien hâte de trouver une excuse pour décrocher un p'tit rpay avec toi et ce superbe
(@Awona)
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Neith Shafiq leavec gaspard ulliel en plus
Oh je suis si contente que tu choisisses ce scénario fort attendu et ta plume est géniale, vraiment et sans parler de tes choix olala je suis si contente
Bienvenue parmi nous et ma boite MP t'es grandement ouverte pour discuter
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Invité leBravo pour toute ta rédaction j'imagine Tu fais un sacré heureux avec ce scénario
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(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Auguste Lestrange le@Tatiana du Cirque :3 J'vais nous trouver une excuse love
@Neith Shafiq Mon ex belle-soeur préférée !! J'accours au plus vite dans tes MPs ! Merci pour tous ces compliments J'ai aussi adoré Neith **
@Antoinette de Valefor Princesse Merci beaucoup !
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Arsène d'Apcher leBienvenue sur LoF @Auguste Lestrange !
Je te souhaite pas bon courage pour ta fiche, elle a l'air déjà bien terminée
Je garde tous mes mots de groupie pour ta validation quand tu auras fait la demande
En tout cas je suis trop contente de voir débarquer ce personnage (MAIS GASPARD PUTAIN ) et tu fais plusieurs heureux avec ce choix en plus
Hate de chercher un petit lien des familles
EDIT : que vois-je, les grands esprits se rencontrent ! JE ME METS SUR TA VALIDATION TOUT DE SUIIITE
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Loom Of Fate leBienvenue en France ! Laissez-passer pour la France |
Y'a tant à dire sur ta fiche j'ai pas les mots Cette plume incroyable ? Ces choix de personnage insane ? L'appropriation de toute beauté que tu nous fais d'un scénario ? GASPARD ULLIEL (oui je l'aime d'amour je l'ai longtemps joué ) bref tout est incroyable, je suis subjuguée par la qualité des personnages que vous autres petites lucioles nous concoctez, vous émerveillez la rentrée et la reprise de LoF. Je suis joie, je suis coeur, je suis paillette, bref c'est la folie et je veux un lien ENCORE BIENVENUE je te valide avec un plaisir à peine dissimulé
BTW même si tu viens d'arriver, il te faudra passer par la case recensement, on prévoit un petit nettoyage d'après pause estivale donc je te link ça https://loomoffate.forumactif.com/t311-2023-recensement-des-membres
Bienvenue dans l'histoire Loom of Fate ! Tu es désormais libre de vagabonder à ta guise sur les pavés de Paris et partout en France. Pour commencer ton aventure de la
(#) Re: [Clotho | Auguste Lestrange] Without dignity, identity is erased
missive rédigée par Invité leJe suis désolé de ne pas avoir été le premier a posté sur cette fiche juste PARFAITE
Tu le sais déjà, je te l'ai déjà dit, mes VDD l'ont également dit.... je suis TELLEMENT MAIS TELLEMENT MAIS TELLEMENT HEUREUX que tu prennes ce scenario.
Tu dépasse même largement mes attentes.... tellement de drama en perspective
Encore une fois... Cette plume
Bref, rien à dire de plus si ce n'est que j'ai hâte de jouer cette passion tourmentée