[Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
(#) [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Tatiana Luscombe leNom
Le néant dans les cases administratives. Une courtoisie bafouée dans les présentations, une absence dans les adieux. Le refus d'une chose si simple, que beaucoup considèrent comme acquise, mais que d'autres cachent jalousement. Un mot chargé d'une longue histoire ; faites de dizaines de générations précédentes et d'autant plus à venir. Un piédestal pour certains, un fardeau pour d'autres. Lorsque ce vide manqua de l'engloutir toute entière, l'enfant décida simplement que si aucun patronyme ne lui était légué, que si personne n'était prêt à lui en prêter un par adoption, alors elle s'inventerait le sien. Un aptonyme fit bien assez l'affaire et "Du Cirque" fut finalement décidé.Prénom
Un simple mot gravé sur une petite plaque d'or. Une petite plaque qui était elle-même vissée sous une jolie boîte à musique. Lourde et précieuse, toute de nacre et de porcelaine vêtue, drapée dans le parfum de son bois de rose et bercée par les notes mélancoliques de sa mélodie perdue. "Pour Tatiana, la plus belle et précieuse étoile de Russie". Une simple phrase chargée de tendresse qu'une enfant sans passé s'appropria. Puisque la boîte était entre ses mains d'aussi loin que remonte sa mémoire ébréchée, alors ce prénom, "Tatiana" serait tout aussi sien. Et peut-être qu'un jour, grâce à lui, viendra tout le reste ?Naissance
Une félicité qui n'est plus célébrée. Une date intimement liée à une identité, toutes deux perdues lors des révoltes d'Octobre 1917. Dans un empire mis à genoux, du blanc souillé de rouge, une enfant fit plus que perdre la mémoire d'un nom. Elle oublia sa naissance et ces heures de grande célébration où, chaque année, proches et famille la remerciaient d'être née. Ce ne fut qu'à l'invitation de Beauxbâton qu'elle su au moins son âge et de là, son année de naissance : 1907 fut donc témoin de son premier souffle. Quant au mois et au jour, ils changent à chaque fois. Mirela, sa bonne marraine, sans richesse ni prétention, lui offre tous les ans un nouveau châle -entièrement filé de ses mains vieillissantes-. Sans apparats, champagnes et dorures, Tatiana n'échangerait ce genre d'anniversaire pour rien au monde.Parents
L'enfant ne se souvient ni d'un nom, ni d'un visage. Si elle plisse suffisamment les yeux, sans fixer de point précis à l'horizon, elle peut discerner vaguement deux silhouettes l'attendant sur le quai d'une gare. Il y a une femme dont le visage lui échappe, aux cheveux auburns relevés en un chignon élaboré, à la gorge habillée de fourrure et des mains délicates, n'ayant jamais connu le moindre travail, cachées par des gants de daim aux boutons d'argent. Elle peut se rappeler le parfum du jasmin et celui du tabac blond. Il y a un homme, qui lui paraît immense. Très élégant dans son strelet de laine noir, fermoirs d'or et large ceinture de cuir. Une main se ferme sur son épaule, un parfum de cigare et de poudre à canon l'enveloppe, arrondie par du bois santal. Tatiana n'en sait encore rien, mais ce sont là les derniers souvenirs qu'elle a de ses parents : Aleksei Romanov et Baeta Romanova, de la troisième branche de la famille impériale de Russie.Nature du sang
Quand elle était encore qu'une petite étoile montante au firmament de sa jeune vie, Tatiana a de vagues réminiscences d'un monde d'émerveillement, de joie et de couleurs chatoyantes. D'aussi loin qu'elle se souvienne et même au delà des brumes de son amnésie, elle est certaine d'avoir baignée depuis toujours dans de la magie. Et même si elle n'est plus aujourd'hui qu'une étincelle étouffée sur la ligne d'horizon, incertaine sur ses origines et sa place en ce monde, Tatiana ne saurait vivre sans magie. Dès qu'elle fut récupérée dans le Cirque, Mirela lui conseilla de se dire "Sang-mêlé" à quiconque voudrait le savoir. Une choix de prudence, dans une époque de conflit et d'intérêts politiques. Tatiana suivit ce conseil, ne sachant pas mieux. En réalité, l'enfant est une sorcière de Sang Pur. Coule dans ses veines non seulement un long héritage impérial, mais aussi une terrible malédiction. Pour une princesse perdue, point n'est d'attendre qu'elle présentât une ichor azuréenne ! En réalité, son sang est noir, preuve de ses origines et du mal qui l'accable.Situation matrimoniale
Un petit cœur délicat, gorgé de rêves étranglés et d'espoirs bafoués. Tatiana est actuellement célibataire, n'en déplaise au Maître de piste du Cirque qui se désespère de lui mettre son fils aîné au bras ! L'homme ne désire pas voir cette tourterelle étendre ses ailes vers d'autres horizon, craignant de perdre pour son Cirque un élément de qualité. Point d'amour impliqué, juste une question de profit et de pérennisation. Il n'y a là-dedans rien de nouveau et en d'autres circonstances, sûrement que la belle aurait accepté de se faire passer la bague au doigt, ne serait-ce que pour s'offrir stabilité et sécurité quelque part de familier... mais voilà ; son cœur aspire à autre chose et dans l'incertitude de ses origines, Tatiana ne désire pas se hâter au mariage. Peut-être lorsque la musique aura cessé d'occuper ses pensées et de guider ses pas sur un sentier de mélancolie... alors elle y reviendra. Peut-être.Occupation
Tatiana est beaucoup de choses. Lorsque le Cirque étend ses chapiteaux bigarrés sur les places des villes ou encore les champs des villages, elle est durant la journée une harangueuse. Avec ses jolies robes colorées, ses paillettes dans les cheveux et ses grands sourires, l'on peut entendre sa voix légère comme un rossignol s'élever au dessus du brouhaha des badauds et curieux, appelant à venir voir merveilles et mystères, spectacles et acrobaties pour seulement quelques pièces. Certains soirs, il est possible de la trouver comme magicienne itinérante dans les allées du Cirque, offrant des tours inoffensifs aux enfants. Elle est aussi jongleuse et chanteuse, parfois même danseuse. Les vendredi soirs, c'est contre sa volonté que Tatiana se transforme en lièvre et devient un outil de spectacle.Scolarité
Se doutant du sang pur qui coulait dans les veines de l'enfant qu'elle avait recueilli sur les marches de l'orphelinat de Petrograd, Mirela craignit qu'une chouette envoyée de Koldostoretz ne mène directement à eux les Bolcheviks. Alors elle dissimula l'enfant par un sortilège et envoya une lettre urgente à Beauxbâtons pour qu'ils s'occupent du transfert en toute discrétion. Ce furent des semaines d'attente dans l'angoisse pour la sorcière, avant qu'enfin une chouette ne délivre au Cirque une lettre conviant Tatiana à rejoindre les rangs de la prestigieuse école de magie française. Une fois les portes franchies, jurée de garder le secret sur son sang noir et ses origines russes, Tatiana fut accueillie dans la Faction de l'Aurore et passa cinq années d'apprentissage et d'émerveillement.Composition baguette
Des fleurs blanches qui laissent la place à des baies carmines ; théâtre naturel, immuable, de ce qui se déroula en Russie à peine une décade plus tôt. Ironie volontaire, considérant les origines et la déchéance du nom pour celle qui manie ton bois ? Aubépine ; arbre dont les feuilles et les fleurs ont un pouvoir de guérison, mais dont les branches coupées ont une odeur de mort. Est-ce toi, sinistre auspice, qui jetât sur ta maîtresse un tel destin ? Bois d'un rose pâle qui, sous ses allures délicates, possède une grande dureté et pourtant, entre les mains expertes de Cosme Acajor, tu as été dompté pour devenir flexible. Taillée en une simple, mais élégante baguette de 26 centimètres, ton cœur est bien plus sinistre que ton apparence laisse penser ; du crin de Sombral l'en compose.Patronus
Tatiana ne saurait dire si elle possède une "âme lumineuse", mais depuis qu'elle a voyagé dans les méandres effacés de sa psyché, elle est capable de former un patronus. Semblable en tout point à son apparence d'Animagus, il s'agit d'un lièvre arctique. Silhouette argentée à la grâce évanescente, ses bonds aériens lui procurent toujours un sentiment de liberté et une félicité inégalables à chaque fois qu'elle à l'honneur d'être baignée par ses lueurs fantasmagoriques.Epouvantard
La créature se gonfle et s'étend jusqu'à former un quai de gare. Le froid remplie la pièce dans laquelle ils se trouvent et du givre ronge toutes les surfaces qu'il peut atteindre de son influence néfaste. Au loin le sifflement d'un train appel les derniers passagers... puis viennent le bruit des bottes ferrées de quelques militaires, les interpellations sèches et autoritaires de voix masculines. La vapeur du train gonfle jusqu'au plafond, déforme les cris paniqués d'une foule invisible et enfin... enfin retentissent les coups de fusil. Les hurlements, les piétinements, les pleurs, les appels désespérés se mêlent à l'odeur étouffante de la poudre à canon et du sang. Les suppliques lointaines, avalées par les décharges de pistolet ; puis c'est le silence. Le vide, l'absence. L'obscurité.Amortentia
C'est d'abord le parfum d'une terre riche et humide, couplée au parfum de fleurs tropicales, le tout dans l'atmosphère moite d'une serre d'hiver. Une écharpe entêtante. C'est ensuite l'odeur piquante d'un tabac blond fumé à des lèvres peintes de rouge, où la rondeur du maquillage s'estompe progressivement dans des notes de jasmin. Une odeur de lait d’ânesse, venant d'une crème hydratante pour les mains... puis le parfum des larmes et ses relents de mélancolie.Particularité Magique
Lorsque le monde extérieur lui paraît accablant, que ses émotions la submergent et l'écrasent ; il est alors possible pour Tatiana de disparaître aux yeux de tous pour quelques temps. Elle a l'assurance d'être capable de retirer son manteau d'humanité pour se mettre à nue face à la simplicité de la Nature. De pouvoir se rouler dans un coin, loin du tumulte humain et souffler un bon coup. Animagus de lièvre arctique, elle est capable de devenir une boule de fourrure d'un blanc immaculé, à l'exception de la pointe de ses oreilles. Pesant près de 6 kg avec des petits yeux aussi ronds et noirs que des boutons de bottines. Avec une fourrure dense et douce et un pompon duveteux en lieu et place d'une queue. Comme tout Animagus, ce qui distingue la forme de Tatiana de n'importe quel autre lièvre arctique sont les petits points noirs sur son adorable museau blanc, à l'identique des nombreuses tâches de rousseurs qui habillent son visage lorsqu'elle est sous forme humaine.Clotho
Masque aux milles visages. Dans une autre vie, à une autre époque, Tatiana aurait pu percer dans le cinéma. Pas de sa propre volonté, cependant. La jeune fille, de part les nombreuses expériences plus ou moins tragiques qui eurent lieu tout au long de sa brève existence, fut contrainte de s'inventer de nombreuses persona. Défaite d'identité sur la première moitié de sa vie, elle dû s'en inventer une... voire plusieurs. Le maître mot chez Tatiana est adaptabilité. La jeune femme possède un instinct de survie très développé qui l'encourage à se fondre dans le décors dès qu'elle en a l'occasion pour attirer le moins possible l'attention sur elle.
Une de ses persona la plus utilisée est celle du Cirque. Il s'agit d'une jeune femme enjouée, aimable et parfois un peu trop taquine. Des œillades pour ces messieurs, un visage vertueux pour ces dames et des poches remplies de bonbons pour les enfants curieux ! Mais sous ses airs pleins de candeur, Tatiana cache sa nature mélancolique. Derrière d'éblouissant sourires, c'est en réalité une jeune fille continuellement terrifiée par son amnésie et son absence d'identité. Un cœur secrètement envieux de toutes ces personnes heureuses et entières.
De cette peur constante qui lui dévore les tripes, Tatiana est d'un naturel prudent sous ses airs avenant. Parce qu'il lui manque tant de choses de son passé, elle s'emploie à être curieuse pour apprendre tout un tas de choses. De part ses nombreux voyages avec le Cirque (avant que ce dernier ne décide de s'installer à Paris, le long du Canal St-Martin) et parce qu'une tsigane s'est occupée d'elle, la sorcière n'est pas prompte aux préjugés. Ouverte d'esprit, beaucoup de ces gens mieux éduqués la trouvent parfois effrontée dans sa façon de traiter autrui avec la même référence, et ce quelque que soit leur statut social.
Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ? Se cacher est un bien grand mot, et assez vilain en plus de ça. Pourquoi faudrait-il se cacher quand il suffit de mentir un petit peu sur ses origines, ses activités ou encore son métier ? Quand un sourire peut aisément détourner une question et qu'un sort murmuré peut faire oublier une curiosité mal placée. Peut-être est-ce à cause de ma vie passée dans un Cirque, mais je n'éprouve pas le besoin de me cacher aux moldus. Au contraire ! J'aime les voir rêver et s'émerveiller de ce que je fais. J'aime les entendre s'extasier et en redemander. Alors oui, parfois, je suis fatiguée de danser autour du pot en permanence quand je suis avec eux. Oui, parfois j'aimerai pouvoir sortir ma baguette et vivre librement à leurs côtés, mais soyons réaliste. Juste une minute ! Que resterait-il au magicien s'il venait à dévoiler tous les secrets de ses tours ?
Quelle est votre opinion sur la famille royale magique de France ? Je ne les connais pas, alors quelle opinion pourrais-je avoir d'eux ? Ce ne sont que des figures lointaines, des noms aperçu sur des papiers officiels ou encore quelques articles du "Cri de la Gargouille". Qu'ils soient là ou pas, qu'elle importance ? Le pays continuera de tourner d'une façon ou d'une autre, mais il est agréable d'avoir une royauté à parader lors d’événements importants. Ça donne du "cachet", comme on dit.
L'Aube Sorcière prend de l'ampleur, et Tarek Shafiq fait très souvent la une des journaux. Que pensez vous de cet homme ? Merci de nous répondre, en quelques mots, à votre guise.
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Tatiana Luscombe leThrough those hollow rooms That live inside her head,
Memories ; they've escaped to Years she cannot feel
Lors d'une pause, le silence qui gagne l'étroite pièce est presque assourdissant. Au delà des volets de bois lourd et des rideaux de tissus épais, il est impossible d'entendre le brouhaha causé par la troupe. Il est tard et le Cirque est fermé pour quelques heures de répits. Autour du feu communal, les forains boivent et discutent pour relâcher la tension de la journée. Tatiana s'est rapidement recluse dans sa roulotte, prétextant avoir ses vapeurs. En réalité, elle n'a qu'une hâte ; coucher à l'écrit le peu de souvenir qu'elle a de son passé.
Ce joli cahier relié de cuir blanc et au fermoir de fer joliment gravé lui aura coûté plusieurs mois d'économie. Quant à la belle plume d'oie, l'encrier en verre et les quelques pointes de fer en rechange ; ce sont là des cadeaux de Mirela. L'idée de tout consigner dans un journal intime est aussi une suggestion de la vieille tsigane. Au départ, Tatiana trouvait cela stupide. Puis, alors qu'elle recommençait à oublier de plus en plus de choses, elle se résigna. A l'évidence, son esprit lui jouait des tours. Il lui fallait sauver le peu qu'il restât ou bientôt, elle perdrait tout.
La plume se remit en mouvement et le crissement empli de nouveau la caravane...
19?? · Petrograd
"Il s'agit de mon plus vieux souvenir. Par conséquent, il n'en reste pas grand chose. Comme une feuille aux bords rongés par l'humidité, je ne peux faire sens de la totalité du décors. Je ne me souviens que d'une végétation dense et de lourdes senteurs florales. L'humidité des lieux me semble pareil à un coton humide que l'on m'aurait collé sur le nez et les lèvres. Je me souviens que j'adorai cet endroit, plus encore parce que je n'avais pas le droit de le visiter en étant seule. Je me rappelle marcher dans ces allées tropicales et laisser mes petites mains tapoter les grandes feuilles ondulées avec émerveillement. "
Je me rappelle des haubans de lumières tombant depuis les hautes fenêtres vitrées, les trilles de quelques oiseaux invisibles et le son granuleux d'un gramophone jouant sa mélopée. Dans ce souvenir aux bords estompés comme dans un rêve, je rejoins deux femmes. Leur visage m'est impossible à déchiffrer et leur voix ne me parvient pas, mais je sais qu'elles m'accueillent avec tendresse. Elles sont toutes deux assises à une table de fer forgé, à l'ombre d'un Albizia en fleurs. Un service à thé, en porcelaine de chine, repose entre elles. La plus âgée me tend les bras et je viens me hisser sur ses genoux dans le froufrous de mes dentelles et jupons. Elle sent le jasmin et le lait hydratant, ainsi que le talc et le tabac blond.
Elle me tend un cadeau que je m'empresse de déballer de mes petites mains potelées. A l'intérieur, une boîte à musique m'attend. Son bois de rose parfumé est presque entièrement couvert de porcelaine et de nacre. Mon souvenir s'interrompt toujours à cet instant.
La plume se souleva une fois de plus du papier alors que les yeux de Tatiana se tournent instinctivement vers la boîte à musique. Identique à celle de ses souvenirs, elle est peut-être un peu plus abimée. Un éclat de nacre est manquant là où l'objet heurta le sol. Le bois a quelques griffures et la porcelaine est ébréchée à plus d'une reprise. Mais le mécanisme étant intacte, la boîte fonctionne toujours. La jeune femme tendit une main dans sa direction, éprouvant l'étrange pulsion de tourner la clé pour l'entendre, mais elle s'interrompt. Avec un frisson lui courant le long du dos, elle reprend sa rédaction avec ferveur. Elle est convaincue qu'elle perdra de nouveau ses souvenirs si elle se laisse distraire.
1917 · La révolte d'octobre
"Je ne connais ces évènements que par des témoignages collectés au fil de mes voyages et de quelques livres d'histoire. Cet incident signa la fin d'un Empire, la chute d'une famille et la montée au pouvoir d'un peuple en souffrance. Une rivière de sang coula sous une faucille et un marteau. Un massacre chez les moldus qui se répercuta dans le monde sorcier à la façon d'une onde oscillante. Elle prit de l’ampleur à mesure qu'elle s'éloignait de son point d'impact et me causa de perdre tout ce qui m'était cher. "
En quoi était-je responsable du malheur des autres ? Je n'étais alors qu'une enfant, à peine âgée de dix ans. Je ne me souviens de pas grand chose. Quelques flash éparses qui ne me laissent au fond de la gorge qu'une amère déception et un profond chagrin. Je me rappelle d'un quai de gare et d'une profonde angoisse. Ma petite main gantée de velours était tenue par celle de mon père. Sa poigne me faisait presque mal, mais je n'osais alors pas me plaindre. Je pouvais sentir sa peur tandis qu'il ne cessait de jeter des regards par dessus son épaule. Ma mère, quant à elle, se tenait de mon autre côté et passait nerveusement les doigts dans mes boucles sombres.
Nous attendions que les portes des wagons chromés ne s'ouvrent afin de pouvoir nous y engouffrer et finalement quitter ce pays en proie à la guerre civile. Nos têtes étaient couvertes de chapeaux, nos visages en partie dissimulés par des écharpes ou des châles. Nous essayions de cacher qui nous étions. Nous étions en fuite. Je ne sais plus pourquoi et je me demande, maintenant que dix ans sont passés, si cela à encore la moindre importance. Ce jour là, j'ai tout perdu. C'est la seule chose qui m'importe.
La suite n'est qu'un flou vertigineux. Le mouvement de foule, aussi soudain que les premières détonations de fusil, manqua de me séparer du reste de ma famille. Je me souviens vivement de la terreur à sentir mes petits doigts glisser inéluctablement de la prise de mon père. Je me souviens de perdre mon gant dans sa poigne avant de chuter au sol. Ma mère n'était nulle part où ma voix pouvait l'atteindre et je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me rappelle d'avoir été ramassée par mon père et qu'il se mit à courir le long du quai. Je me souviens de l'odeur de poudre, de la sueur et celle ferreuse du sang.
Je me souviens de la soudaine tension dans le corps de mon père alors que retentissait tout proche un nouveau coup de feu. De notre chute sur les dalles froides de la gare. De la chaleur quittant lentement la lourde silhouette qui me couvrait. Je me souviens des nombreuses personnes qui nous dépassaient et qu'entre les pieds des fuyards, je vis ma petite boîte à musique. Elle était tombée avec moi, toute proche. Je me souviens d'avoir pleurée en voyant qu'elle avait été abimée dans sa chute et que j'allais me faire gronder pour ne pas en avoir pris soin.
Tatiana fut forcée de faire une nouvelle pause. L'émotion lui serrait si fort la gorge, qu'elle peinait à déglutir. Ses yeux bleus cerclés de gris, si semblables aux eaux purs du lac Baïkal, étaient baignés de larmes contenues. Ses lèvres tremblèrent quand elle prit une lente et profonde inspiration pour refouler son émois. La jeune sorcière leva son regard sur le plafond et resta immobile quelques minutes. Ses doigts caressaient la plume. Lorsqu'elle se sentit capable de reprendre, ce fut en se mordant l'intérieur d'une joue. La douleur l'aida à se distraire.
1917 · D'orpheline à famille (trop) nombreuse
"La suite de mon histoire m'apparaît plus clairement ; je m'éveillât seule dans un lit de draps blancs. Sur la table de chevet, il y avait ma boîte à musique et à ma tête un lourd bandage. Après la fusillade des quais, je fus placée dans un orphelinat moldu tenu par des nonnes orthodoxes. Nous étions dans les faubourgs de Petrograd, serré entre le couvent et le jardin médicinal. Mes gants de velours, mon manteau de fourrure et mon bonnet piqué de soie : tout fut vendu pendant ma convalescence pour que je puisse être soignée, nourrie et logée. "
A cet instant, je n'avais plus aucun souvenir de qui j'étais et d'où je venais. Par bonté de cœur, les nonnes firent de même malgré mon évident rattachement à de la noblesse. Considérant les temps difficiles dans lesquels nous vivions alors en Russie, elles se doutaient que j'aurais été mise à mort -ou pire- si quiconque devinait mes origines. Elle me laissèrent ma boîte à musique, puisque mon prénom semblait y être gravé et qu'il ne me restait, après tout, rien d'autre. Les premières semaines, je me souviens, ne furent qu'un flou insipide.
Je me levais dans le dortoir des filles à l'aube, je descendais directement prier avec les autres orphelins. Ensuite, on nous envoyait en cuisine pour préparer le petit déjeuner ; du gruaux fortement dilué. Les garçons mettaient pendant ce temps la table et faisaient la vaisselle. Nous mangions en silence, puis nous nous occupions de corvées ménagères. L'après midi, nous avions des leçons de catéchisme-orthodoxe avant d'être envoyé dans des caves pour coudre ou bien faire des allumettes dans une usine toute proche. Ma constitution étant particulièrement faible, je restais la plupart du temps à l'intérieur de l'orphelinat. Il m'était alors demandé de m'occuper des plus jeunes.
Mes premiers cauchemars apparurent progressivement. Aujourd'hui encore, je suis toujours hantée par ces horreurs mirifiques. J'ai simplement mieux appris à les ignorer. Mes gémissements et mes sanglots réveillaient trop souvent les autres fillettes. Je finis par être mise dans le couloir, sur une paillasse. Les courants d'air me glaçaient jusqu'au os et l'humidité du bois me rentrait dans la peau. Ma santé continua de décliner et ce fut à cet instant, quand ma volonté fut déclinante, que les premiers incidents survinrent.
Tatiana plissa le nez quand la bougie se mit à clignoter, agonisante sur ses derniers centimètres de mèche. Elle posa le cahier sur le bord de son lit, bien à plat. La plume coincée entre ses lèvres, l'encrier dans une main, elle se mit à fouiller ses tiroirs. Quelques minutes plus tard, une nouvelle bougie brûlait aux côtés de l'ancienne. Satisfaite, la jeune sorcière se remit à écrire :
"Les nonnes furent bien sûr les dernières à être au courant de ce qu'il se passait dans les dortoirs. Les autres enfants étaient terrifiés. A juste titre, les pauvres âmes ! Mon état me causait des délires épouvantables. Le mobilier pouvait parfois flotter dans les airs autour de mon lit. A d'autres moments, des fantômes volaient jusqu'aux fenêtres, sortant du cimetière de l'autre côté du muret de pierres blanches. Lorsque les bonnes sœurs finirent par entendre parler de tout cela, je n'avais pas séjourné plus de cinq mois dans l'orphelinat que je fut immédiatement jetée dehors. "
La décision qu'elles durent prendre ne fut pas facile et si j'ai pu leur en vouloir longtemps pour cet abandon, je peux aujourd'hui comprendre qu'elles se rabattirent sur un moindre mal. Je n'aurais pas voulu finir entre les mains de l'église pour être exorcisée. Je n'aurais pas voulu finir trépanée dans un auspice sordide. Je me suis à la place retrouvée sur le bord de la route, avec un baluchon contenant une seconde robe de chanvre, un peu de pain et de fromage, ma boîte à musique et un châle de laine.
Heureusement pour moi, je n'ai pas eut à m'apitoyer sur mon propre sort très longtemps. Une femme se tenait là ; de noire, pourpre, orange et jaune vêtue. Elle était (et l'est encore) d'une beauté exotique incroyable. Une peau couleur d'olive, des cheveux tout aussi noirs, longs et bouclés qu'une toison de bélier. Ses yeux sombres étaient parés de noir et d'or. Ses oreilles portaient de grands anneaux d'ambre rouge et un foulard couvrait sa tête, disciplinant un peu sa crinière de jais. Des tas de breloques pendaient à ses hanches opulentes, un bustier retenait une taille fine et mettait en avant la générosité de sa gorge découverte par une chemise blanche au col ample piqué de dentelle.
- Viens avec moi, mon enfant. Je vais te donner du lait chaud, un toit au dessus de la tête et tout l'amour dont le Destin te priva injustement. Viens avec moi, mon enfant. Je serais ta nouvelle famille.
Et j'ai pris cette main qu'elle me tendait sans plus me poser la moindre question. Il y avait chez cette femme quelque chose de familier. Elle sentait la cannelle et les épices, la cire d'abeille et le feu de bois. Sa main était chaude et douce. Après quelques pas, remarquant ma fatigue et ma fièvre, elle me hissa dans ses bras. Dans l'étreinte généreuse d'une mère, je me mis à pleurer jusqu'à m'endormir de sanglots déchirants.
Tatiana renifla discrètement, mais fut contrainte de venir essuyer une larme avec le bord de sa manche. Sa rencontre avec Mirela avait considérablement changé sa vie. Grâce à la tsigane, elle avait pu rejoindre une communauté magique et s'y épanouir. La sorcière la prit sous son aile et lui enseigna tout ce qu'il y avait à savoir sur le Secret, les baguettes, les sortilèges... leur Histoire. Ils quittèrent Petrograd dès qu'elle fut en état de voyager et retournèrent en Europe de l'ouest, loin des conflits communistes.
La jeune femme laissa son regard dévier sur la flamme chancelante de sa bougie, un sourire nostalgique aux lèvres. Elle se souvenait de ses premières découvertes, de son premier vol à balais et de son passage chez Cosme Acajor pour avoir sa propre baguette magique... et le regard compatissant que lui lancèrent tous les adultes lorsqu'elle fut choisie par un bois d'aubépine et du crin de sombral. Tout cela paraissait si lointain ! Tatiana gloussa au souvenir de sa première menstruation et de sa terreur à voir du sang noir. De la panique de Mirela avant que la guérisseuse ne leur apprenne qu'il s'agissait d'une malédiction. Cela les avait à peine soulagée.
Et puis il y avait eut la chouette portant l'invitation à entrer chez Beauxbâtons. Tatiana reposa les yeux sur son journal. La pointe ferrée de sa plume fut trempée une fois de plus dans l'encre avant de venir caresser le papier.
1918 · La splendeur de Beauxbâtons
"Il me fallu de nombreuses années pour finalement comprendre la joie et le soulagement de Mirela lorsque nous reçûmes la lettre d'admission à Beauxbâtons. A mes yeux, il s'agissait d'un nouveau monde, aussi vaste qu'inconnu et cela me terrifiait. A cette époque, je n'étais au Cirque que depuis 5 mois et je parlais à peine quelques mots de français. Entrer dans une telle école et rencontrer des enfants de mon âge, avec leurs histoires passées et leur nom de famille, faisait naître en moi quelque chose de vilain. "
L'achat de mon uniforme ainsi que de mon premier animal de compagnie ; un fléreur moucheté au pelage jaune et noir, apaisa tout juste mes humeurs. Mon appréhension et ma jalousie ne faisaient que croître à mesure que le jour de la rentrée approchait. Je me souviens vaguement m'être cachée entre un lit et un mur au moment du départ et de m'être fais grondé par Mirela. C'était la première fois qu'elle haussait le ton et je crois qu'à la fin, je fus davantage terrifiée d'elle que de ma scolarité.
Et quelle scolarité ! Ma première année fut confrontée à de nombreuses difficultés d'adaptation. Un choc des cultures que je peinais à combler avec ma perte de mémoire. Mes lacunes abyssales sur l'Histoire sorcière et les bases de la magie me firent passer plus d'une fois pour une né-moldue. Ce qui m'attira bien des railleries de la part de certains et du dédain de la part d'autres. Malgré tout cela, je fus capable de valider mes années les unes après les autres. Je n'étais pas particulièrement brillante, mais pas à cause d'un manque d'affinité avec la magie.
La chose étant que j'oubliais des choses, des dates, voire des noms. Je ne me rappelais plus d'avoir reçu des devoirs ou qu'il y avait classe à l'extérieur tel ou tel jour. Je ne gardais aucun souvenir de quelques discussions avec mes compagnons de chambrée et parfois même mes professeurs. Plus le monde me paraissait aller vite et être bruyant et plus mes symptômes empiraient. Bientôt, ma santé recommença à décliner et je passa plus de temps à l'infirmerie de l'école que dans la salle commune. A cause de cet isolement et de mes oublis, malgré mes efforts et ma maîtrise innée de la magie ; mes évaluations restaient médiocres.
Je me refusais toutefois à quitter Beauxbâtons sans au moins mon GRIVE. Je ne voulais pas décevoir Mirela que je revoyais à chaque occasion. Loin de l'école et de son brouhaha constant, la familiarité et la sécurité du Cirque m'apaisaient et me permettaient de retrouver santé et stabilité mentale. Je parvint à survivre cinq ans avant d'annoncer mon départ de l'établissement à mes professeurs et mes proches. Je n'arrivais pas à m'y épanouir et j'avais hâte de devenir indépendante. Je souhaitais avant tout à m'éduquer aux choses sérieuses de la vie ; à ce que je pensais être un gagne-pain honnête. Travailler dans le Cirque était ma seule idée pour rembourser ceux qui m'avaient accepté, nourris et logés si généreusement.
Combien étais-je alors jeune et sotte...
Tatiana s'interrompit une fois de plus pour s'étirer. Levant les bras au dessus de sa tête, arquant un dos souple, elle fit craquer quelques articulations avec un petit soupir de bien être. Le carnet manqua de glisser de ses genoux, mais elle le rattrapa in extremis. Les yeux un peu fatigués, elle se les frotta du dos d'une main et observa l'état de sa bougie. Il ne lui restait plus grand chose à coucher sur papier et bientôt ce serait elle qui irait s'allonger. Toutefois, la suite de son récit ne lui plaisait pas particulièrement, chargé qu'elle était de mauvais souvenirs. Elle se fit malgré tout violence pour continuer :
1923 · Quitter une cage dorée pour sauter dans une de ferraille
"Mon GRIVE en main, je rentrais donc au Cirque. Cela faisait quelques années maintenant qu'il s'était définitivement installé à côté de la Fête Foraine, dans le Canal St Martin. Sa popularité n'avait pas tardé à causer des salles combles tous les soirs. Sous le grand chapiteau de toiles rouges et blanches, des spectacles innovants tenaient en haleine des spectateurs sorciers. Un autre chapiteau, légèrement désaxé, apportait lui aussi son lot d'émerveillement à une foule moldue. Le maître de piste n'avait pas perdu son habitude de leurrer et tromper les non-mages. "
Pour ma part, je voulais aider comme je le pouvais. Lors de mes vacances -surtout d'été- j'avais déjà pu participer à la vie du Cirque ; brasser la paille des enclos, cirer les cordages, aller en ville faire des courses de dernière minute, etc. Mais ce que j'aimais particulièrement faire, c'était d'attirer nos futurs clients. J'avais l'occasion de porter de jolies tenues colorées et un brin aguicheuses, de mettre du maquillage et des paillettes, ainsi que de jolis souliers. Il me suffisait ensuite d'avoir un panier avec des affichettes promouvant notre cirque et de laisser ma voix de rossignol porter nos slogans jusqu'aux oreilles des curieux et des intéressés.
Je voulu si bien faire, que je ne réalisa pas à quel point je me passais moi-même la corde au cou. Le Maître de piste me félicitait et m'encourageait. Il me fit m'exercer à la jonglerie et même aux tours de magie pour la partie moldue. On me donna des cours de chant et de danse, on prit soin de me coiffer chaque soir et l'on me donna de nouveaux habits à chaque nouvelle saison. J'étais heureuse de pouvoir aider et de recevoir en retour autant de gratitude. J'avais enfin l'impression d'être moi-même... Combien étais-je naïve.
Lorsque Mirela me proposa de participer au Rituel de l'Animagus, je sauta sur l'occasion sans une seconde pensée. J'étais certes sceptique quant à ma réussite, mais je voulais passer du temps avec elle. Nous avions eu si peu d'occasion de nous voir depuis mon retour et j'en étais la seule à blâmer. J'espère ne jamais oublier la félicité qui me gagna lorsque je revins de cette épreuve avec mon esprit totem. Ce sentiment d'unité absolue, cette sérénité dans mon cœur ! Oh... Combien je chéris ce souvenir et languis de le retrouver à chaque fois que je me transforme.
Mais ce fut aussi à cet instant que l'épée de Damoclès suspendue au dessus de ma tête depuis presque un an me tomba dessus. J'aurais pu m'y attendre, fus-je un peu plus attentive et expérimenté de la nature humaine. En acceptant l'offre de Mirela, je ne réalisai pas combien un Animagus était rare... et parfois convoité.
Tatiana se mordit la lèvre inférieure, suspendant le tracé de sa plume. Son regard habituellement limpide s'était assombri comme si un nuage venait de couvrir le lac Baïkal. Elle hésita un instant, puis tourna sèchement la page suivante. Ce qui froissa le papier, mais elle n'en avait cure.
1927 · De nos jours
"Voilà trois ans que je suis prise au piège du Cirque. Incapable de partir, mais ne supportant presque plus de rester. Je continue de sourire et de rire à la face de ma mélancolie grandissante. Je continue bien sûr de chercher mes racines dans cette vaste ville et je poursuis toujours le rêve de m'échapper. Oh que l'on ne s'y trompe pas ! J'aime le Cirque. J'aime Mirela et tout ceux qui ont su se montrer bons envers moi dans mes pires moment... et je comprends pourquoi ils m'utilisent. Pourquoi ils veulent me retenir si férocement auprès d'eux. Je comprends et pourtant, je ne trouve pas en moi la force de les pardonner. Et encore moins d'accepter pareille destinée. "
Je voudrais ouvrir mes propres ailes, plutôt que de les laisser être coupées pendant que je suis mise dans une cage et exposée à qui le veut bien. Je voudrais me faire un nom par moi-même, mais pour cela j'ai besoin de savoir qui je suis. Peut-être est-il temps que je me fasse de nouveaux alliés ? Le temps presse ; la mélopée dans ma tête devient plus forte. La boîte à musique me hante et m'attire de plus en plus. Mes souvenirs s'effritent, je me sens à nouveau sombrer lentement... j'ai peur d'oublier davantage encore cette fois-ci que lors de ma dernière crise.
Je dois faire vite.
Tatiana referma l'ouvrage avec un soupir, ne tenant presque plus debout. Fouiller dans sa mémoire et rédiger à cette heure tardive ne faisaient décidément pas bon ménage. Elle rangea le carnet dans une latte de son plancher, nettoya la pointe ferrée de sa plume, puis s'allongea dans son petit lit étroit. Tendant machinalement une main vers sa table de chevet, elle actionna la clé de la boîte à musique et s'endormit sur les notes égrenées.
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Tatiana Luscombe le- Code:
<b>Nikola Selezinko</b> <em>|</em> @"Tatiana Du Cirque"
Pour ajouter le personnage dans une famille :
- Code:
@"Tatiana Romanova" (F · 20 ans)
Pour le bottin des années de naissance :
- Code:
08.06.1907 @"Tatiana Du Cirque" - Beauxbâtons
Pour le bottin des particularités :
- Code:
<b>Animagus · Lièvre arctique</b> @"Tatiana Du Cirque"
Pour le bottin des emplois :
- Code:
<b>Magicienne & Harangueuse du Cirque</b> @"Tatiana Du Cirque"
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Arsène d'Apcher leCE PERSONNAGE
J'avais tellement hate de la voir débarquer Je suis déjà tombée amoureuse de ta plume dans la demande de particularité, maintenant j'ai beaucoup trop trop hate de lire ta fiche Bon courage pour la rédaction !
Petit laïus du staff, tu as 20 jours pour faire ta fiche, soit jusqu'au 22.09.2023 !
Si jamais tu as besoin d'un délai n'hésite pas à demander, on mord pas trop fort (sauf ceux qui aiment ça )
N'hésite pas à venir nous trouver si jamais tu as des questions ou autre
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Invité leBienvenue officiellement! Clairement hâte d'avoir l'ébauche en détail maintenant, tu le sais, rien que sur discord, j'étais hype!
Il me tarde de lier nos bébés ! Arran va se faire plaisir de lui attraper le pompon !
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Invité leAnya d'Apcher
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Neith Shafiq lece personnage tellement gold j'ai un petit coup de coeur pour Tatiana je crois je suis impatiente de lire la suite en tout cas
bienvenue parmi nous
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Invité leHâte d'en apprendre plus sur la demoiselle courage pour ta rédaction
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Tatiana Luscombe le@Arran d'Apcher On a dit pas le pompon, vilain sac de puces Mais oui, hâte de lier nos p'tits perso~
@Cosmo de Runes Merci ! Je me suis bien amusée à la rédiger, je dois l'avouer.
@Neith Shafiq Rhoooo merci merci merci Bien hâte de vous retrouver de l'autre côté des validés !
@Antoinette de Valefor Merci pour le p'tit message et l'encouragement ! Vous lire ça me donne vraiment la motivation de continuer et de finir asap
(@Awona)
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Invité leMaeve Le Noir (3)
Alessandro de Medici (4)
Luka Romanov (5)
Maeve Le Noir (3)
Alessandro de Medici (4)
Luka Romanov (5)
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(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Auguste Lestrange le(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Tatiana Luscombe le(@Awona)
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Loom Of Fate leBienvenue en France ! Laissez-passer pour la France |
BTW même si tu viens d'arriver, il te faudra passer par la case recensement, on prévoit un petit nettoyage d'après pause estivale donc je te link ça https://loomoffate.forumactif.com/t311-2023-recensement-des-membres
Bienvenue dans l'histoire Loom of Fate ! Tu es désormais libre de vagabonder à ta guise sur les pavés de Paris et partout en France. Pour commencer ton aventure de la
(#) Re: [Clotho | Tatiana du Cirque] Une étoile oubliée, déviée de sa destinée
missive rédigée par Invité leQuel personnage, quelle plume, QUELLE FICHE