[Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
(#) [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Ornella De Medici leNom
C’est avec fierté qu’elle porte le nom De Medici. Des ancêtres qui ont su se démarquer dans le paysage politique de l’Italie dès le XIIIe siècle. Une famille qui ne se contenta jamais de ses richesses, cherchant à gagner influences et titres au travers de postes clés. Papes, Ducs, Mécènes, Humanistes et Reines, rien ne semblait arrêter cette lignée, tant sorcière que moldue. Aujourd’hui, les De Medici ne se contentent en rien de la Péninsule qui les a vu naitre. C’est en France qu’une branche prolifère, s’infiltrant à tous niveaux bien que dépourvue de titre de noblesse. Acteurs politiques principaux, on les retrouve également frayant avec la pègre. Ornella a très vite compris qu’un de Medici ne s’illustre qu’au travers de ses contacts et de ce qu’il peut apporter à laPrénom
Le prénom définit-il la personne que nous devenons ? Les mots ont du pouvoir, d’autant plus dans le monde des sorciers, alors nommer un être le prédispose surement à ce que son prénom implique. Peut-être est-ce grâce à son prénom que Ornella garda ses cheveux blonds, symbole de la famille de Medici ? Après tout, son prénom dérivait du mot latinNaissance
C'est la nuit où le voile entre les mondes est le plus fin, durant All Hallows Eve, le 31 Octobre 1897, en Bretagne que vint au monde Ornella, quelques minutes après son frère jumeauParents
Dernière-née de Ernesto de Medici et Nolwenn Le Noir, Ornella et son frère jumeauNature du sang
Aussi bleu que le ciel d’Italie qui a vu naître ses ancêtres. Aussi pur que l’air breton qui lui emplit les poumons lors de sa première respiration. Dépourvue de titre en France, elle Ornella n’en reste pas moins l’héritière d’une famille noble de sang-pur. Fait qu’elle revendique de manière modérée, seulement auprès des gens qu’il faut, mais dont elle se targue largement lorsqu’elle est avec des sorciers de confiance. Hors de question d’entacher la pureté de son sang, sur quelque front que ce soit.Situation matrimoniale
Consciente de son statut, Ornella n’est pas de celleux rêvant au grand amour. Célibataire, elle ne prêtera serment que par intérêt afin de faire perdurer le nom de Medici, et avec un sorcier de sang-pur évidemment. Toute autre alliance serait contre nature, et elle n’hésite pas à rappeler à ses parents sa volonté de servir la famille ainsi. La triste réalité, c’est que la sorcière ne s’est jamais ouverte à l’amour, qu’il soit charnel ou juste émotionnel. Elle-même ignore si c’était par peur de souffrir et ressentir, ou simplement car personne n’a jamais captivé son attention sur une longue durée. Peut-être qu’Ella trouvera son égal, à condition qu’il soit accepté par la famille, voire même encouragé.Occupation
Un sourire facile, des paroles réfléchies, une apparence irréprochable, c’est auprès du roi qu’Ornella est employée, en qualité de secrétaire. Elle était la candidate idéale en bien des points : d’abord, elle était la nièce de la reine,Scolarité
Précepteurs, cours particuliers, leçons de bienséance et apprentissages des langues, c’est ce qui avait rythmé les journées d’Ornella avant sa rentrée enComposition baguette
Le pouvoir de nommer, encore une fois, frappa la jeune bretonne. L’Orne, aussi appeléPatronus
Durant son apprentissage, Ornella se découvrit capable de produire un patronus prenant la forme d’un cygne blanc. Elle se rappelait les jeux dans la cour du château avec Ostello, où les repas de famille dominicaux durant lesquels sonEpouvantard
De nombreuses choses peuvent effrayer Ornella, mais rien ne la terrifie davantage que l’abandon. Être livrée à elle-même, perdre son frère, sa famille, serait un événement dont elle aurait du mal à se remettre.Amortentia
Les sensations sont trompeuses, seules les certitudes ont de la valeur. La première est que son cœur n’est chez lui qu’avec sa famille, plus précisément son frère jumeau. Il n’y a qu’en sa présence où tout semble s’imbriquer correctement. Les odeurs qu’elle lie à la maison sont naturellement celles qui l’apaisent, à commencer par celle desParticularité Magique
Apathique, semblant sereine, voilà ce qui transparaît de son don d’occlumencie. Rien n’était plus faux, car pour être sereine il faut faire face à ce que l’on ressent, et non pas l’enfouir dans une boîte pour laisser tout cela pourrir. Et pourtant, c’était sa solution. Afin d’exceller dans sa capacité à masquer ses pensées, elle avait choisi d’en extraire les sensations et de les bazarder. Faire face aux souvenirs de manière logique permettait aussi de ne pas se laisser submerger par ceux-ci et de les garder sous clé, protégés. Bien qu’efficace, cela laissait Ornella dans un état léthargique, ne ressentant ni la joie ni la tristesse, seulement un vide. Elle était déjà très dépendante de sa famille mais sa condition renforça la connexion avec son jumeau Ostello. Il avait la clé de cette seconde boîte de ce coffre qui était comme une partie de son corps non désiré, gangrené.Atropos
Pour connaître Ornella, pour vraiment la connaître, il est préférable de se tourner vers son frère jumeau et lui poser la question. Si l’on se contente de discuter avec la sorcière ou l’observer, elle n’est capable d’offrir qu’un fragment de ce qu’elle est. Au premier abord, Ella répond aux attentes que chacun a d’une femme de bonne famille.
Elle savait pertinemment que son destin serait un mariage sans amour à des fins purement lucratives, mais elle ne pouvait s'empêcher d’être désolée pour celui qui partagera sa vie. Il était aisé en public de maintenir les apparences, mais garder ce masque en place demandait un effort qu’elle doutait pouvoir produire. Sous ces beaux vêtements se cachait une sorcière
Cette apathie faisait d’elle une excellente
A l’abri des regards, lorsqu’elle est seule avec Ostello, se révèle une tout autre femme. Contrairement à la poupée froide et vicieuse qu’elle est face au monde, en famille la donne est différente.
Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ? Il faut de tout pour faire un monde, et Ornella est convaincue de l’utilité des moldus… à servir les sorciers. Des êtres dénués du don de la magie devraient être les sous-fifres de ceux possédant des pouvoirs. Sans nécessairement aller jusqu’à l’esclavage, un moldu devrait connaître sa place en bas de l’échelle sociale, et respecter ses supérieurs. Le secret magique est une mascarade servant à protéger les faibles, et il est temps de faire s’élever le monde en révélant qui sont les vrais acteurs de celui-ci.
Quelle est votre opinion sur la famille royale magique de France ? La monarchie est l’ordre naturel du monde. Un pays ne peut tourner sans une tête couronnée, symbole de la puissance de celui-ci. Aujourd’hui, la famille royale n’est qu’une parodie de ce qu’elle devrait être, et lorsque l’équilibre reviendra, Ornella sera un de leur plus fervent sujet. Travailler aux côtés du Roi est un privilège dont elle a conscience, mais également une source de frustration sans nom. Il est inconcevable qu'Adelstan de Valoys n'ait pas de pouvoir décisionnel sur son pays, alors qu’il en a la régence par droit divin. La sorcière oeuvrera volontiers pour que l’on rétablisse ce qui était.
L'Aube Sorcière prend de l'ampleur, et Tarek Shafiq fait très souvent la une des journaux. Que pensez vous de cet homme ? Il était temps qu’un homme s’oppose à ces courants républicains ridicules et allant à l’encontre de ce qui doit être. Protéger les moldus au détriment des sorciers est une aberration, et le programme proposé par ce leader en font un homme d’exception aux yeux d’Ornella. Tarek Shafiq a tout son respect, et c’est officieusement qu’elle soutient l’Aube Sorcière. Étant proche de la famille royale, il est préférable d’agir dans l’ombre afin de ne pas agiter les foules. Dans d’autres circonstances, et si elle trouvait cela pertinent, c’est haut et fort qu’elle clamerait soutenir ce grand réformateur.
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Ornella De Medici leVeille de la Toussaint, date bénie où le voile entre les mondes est au plus fin. Les célébrations allaient bon train à travers la Bretagne, que ce soit chez les sorciers ou les moldus, chacun célébrant cette fête à sa façon. Alors que les moldus honoraient les morts, repoussaient le malin et se paraient d’atours, le monde sorcier embrassait la magie qui était palpable. Tous, sauf dans la demeure des Le Noir au cœur du Rohan. Là, une femme mettait au monde son 5ème et 6ème enfant. Nolwenn De Medici, née Le Noir, avait déjà de quoi assurer la descendance de sa lignée, mais le sort décida qu’elle méritait deux petits miracles supplémentaires en cette soirée d’Halloween. D’abord un garçon qu’elle nomma Ostello, semblant aussi éveillé qu’un nouveau-né puisse l’être. Ensuite, et finalement, après des heures de labeur, une petite fille naquit : Ornella.
Ces jumeaux, nés sous le signe du scorpion durant une fête magique, furent accueillis au sein de la famille Le Noir avec tout le faste lié à cette signification. Déjà, on pressentait que l’un serait le soleil, et l’autre la lune. Les deux faces d’une même pièce, à l’image de la dualité de cette fête qui les a vu naitre : la mort et la vie.
31 Octobre 1901 - Résidence de la famille LeNoir, Bretagne, France
Les rires d’enfants emplissaient les couloirs du château. Il faisait bon d’être dans la demeure de la famille Le Noir où l’on ressentait l’amour dans chaque pièce et la joie rebondir sur les murs. A 4ans, rien n’importe plus que de savoir à quel jeu on va jouer dans la journée, ou bien quel gâteau on aura pour son anniversaire. C’était clairement les préoccupations des jumeaux, le matin de leur anniversaire. Sans aucun doute qu’Ostello préfèrerait un gâteau au citron, alors qu’Ornella se damnerait pour une tarte aux fruits rouges. Peut-être auraient-ils des deux, afin de contenter les papilles de chacun ! Ces perspectives réjouissaient la petite De Medici, qui poursuivait son frère de pièce en pièce, sursautant à chaque fois qu’elle tombait sur quelqu’un et annonçant sa présence avec ses petits gloussements. Après Ornella, peu de choses restaient intacts. Les chaises étaient renversées, les coussins au sol, les domestiques rasaient les murs de peur de se faire percuter par la fusée aux cheveux blonds.
Le bonheur. Voilà ce qui transpirait des journées des jumeaux, et cette douce journée d’anniversaire n’était pas en reste. Se profilait un repas de famille, avec frères, sœurs, parents, oncles, tantes et cousins, de quoi en avoir la tête qui tourne. C’était avec plaisir qu’Ornella voyait toute sa famille. Ils étaient tous d’une gentillesse sans nom avec elle, la couvrant de cadeau et d’éloges. Elle était adorable, une petite princesse aux cheveux d’or et l’air espiègle. Elle se fichait cordialement de ce qu’il pouvait se passer à la maison, ne se préoccupant que de son petit bonheur, son amusement et quelque fois de son frère jumeau. Les problèmes, c’était pour les adultes ! Hors de question de mettre son nez dedans, sauf pour récupérer un câlin lorsque Papa était disposé, ou que Lorenzo venait. Il était évident pour la petite dernière que c’était pour elle que Lorenzo venait, pas du tout pour des affaires. A chaque fois qu’il rendait visite à la
Lors de cet anniversaire, Ornella avait été particulièrement gâtée. Ernesto, son papa, lui avait offert une gourmette en or magique, qui s’agrandirait au fur et à mesure de sa propre croissance. Et Lorenzo lui ramena une peluche licorne aux tons violets qu’elle ne quittait jamais.
Mais le plus beau cadeau fut celui d’Ostello. Il avait trouvé, dans les affaires de leur mère, un foulard qui avait vu de meilleurs jours. Il méritait d’être rapiécé, mais personne ne semblait s’y être intéressé. Et pourtant, il sentait toujours le parfum de leur maman. Ce foulard, il en déchira un morceau, assez long pour en faire une écharpe à la peluche licorne fraichement acquise. Aussi simple que ce soit, le fait que son frère aie pris la peine de lui offrir quelque chose alors qu’il partageait son anniversaire la touchait. Même si jeune.
Oh, et une nouvelle nourrice débarqua, afin de s’assurer de leur éducation. Mais ça, cela passait au second plan pour la benjamine De Medici.
Eté 1905 - Résidence de la famille De Medici, Florence, Italie
Rien n’avait préparé correctement les jumeaux De Medici à cet été italien. Qu’il s’agisse de la chaleur étouffante, bien loin de l’air doux breton, ou de la discipline qui leur serait inculquée. Ornella avait ouïe dire que sa grand-mère maternelle, la matriarche de la famille
Ce fut probablement la première phrase qu’Ornella apprit en italien. Sa grand-mère lui répétant cette phrase en y ajoutant divers sévices : jamais rien de très grave, mais assez pour que le message pénètre. Une pichenette derrière l’oreille, une joue pincée… de quoi se rappeler constamment que l’essence même de ce qu’elle était ne serait jamais accepté par la matriarche. Elle était après tout une fille, née sur le sol français et ne suivant que de très loin les coutumes italiennes, et n’en parlant pas un mot. Une déception ambulante.
Cet été 1905 aurait dû être des plus colorés et joyeux ; les jumeaux courant dans les allées de la propriété, grimpant aux arbres et veillant en se racontant des histoires, mais il n’en fut rien.
Cet été 1905 fut le pire de tous.
D’abord, il fut conclu de séparer les jumeaux, les faisant dormir dans deux chambres assez éloignées l’une de l’autre et les empêchant de se retrouver. En Bretagne, ils avaient évidemment leur propre pièce, mais ces dernières étaient communicantes alors il était coutume de les retrouver blottis l’un contre l’autre cherchant le confort de leur moitié. Ce fut donc seule qu’Ornella passait ses nuits, après des journées assez sinistres.
A huit ans, on espérait d’elle un italien parfait – alors qu’elle parlait français et breton à la Maison – et l’attitude d’une reine. D’accord, il y avait des précédents dans la famille, mais aujourd’hui Ornella était aussi proche de la couronne qu’un chat de devenir pape. C’était difficile pour la fillette de ne pas plaire à cette femme que ces deux modèles masculins – son père et son frère Lorenzo – adoraient. Alors, elle ploya.
Se montrant des plus dociles, elle encaissait les critiques, acceptait les coups, ravalait ses émotions et gardait la tête haute. Parfois le soir, elle sanglotait sur son oreiller, se demandant pourquoi elle était aussi décevante et si un jour, elle pourrait rendre sa famille fière d’une manière ou d’une autre. Et au matin, elle esquissait de nouveau un mince sourire, prête pour de nouvelles leçons et remontrances.
A la fin de cet été, elle avait changé.
Elle n’allait plus se réfugier le soir dans la chambre de son frère, mais espérait chaque nuit qu’il vienne lui tenir compagnie. Elle n’exprimait plus son inconfort, faisant feu de tout bois, et gardait ce masque de calme plaqué sur son visage, comme une douce et jolie poupée de cire.
C’était seulement à la lueur de la bougie, dans les bras de son jumeau, que la cire fondait.
1er Juillet 1908, Bretagne, France
Le flux et le reflux des vagues étaient la seule chose qui pouvait apaiser Ornella en cette journée. C’était le premier juillet de l’année de ses onze ans, et comme tout sorcier elle allait recevoir sa lettre pour étudier à l’Académie de magie de Beauxbâtons. Ostello à côté était une boule de nerfs, surexcité à l’idée d’intégrer cette école. Elle, en revanche, semblait essayer de faire face à un tsunami d’émotions contradictoires. Elle adorait apprendre, et pouvoir acquérir davantage de savoir était grisant. Avec l’apprentissage s’ajoutait une certaine pression : celle d’exceller, de bien faire. La simple idée de ne pas être à la hauteur des attentes de ses parents lui donnait envie de se jeter à l’océan et de se laisser emporter par les vagues. C’était plus simple que de supporter leur déception, de juste lâcher prise. Elle était clouée sur place, ses pieds nus disparaissant dans le sable quand Ostello revint vers elle, un sourire à s’en déchirer le visage. Le voir ainsi apaisa les angoisses de la jeune fille. Avec le temps, elle ne savait plus trop si la simple vision de son frère jumeau la calmait, ou si elle était un livre ouvert dans lequel il s’infiltrait pour en lisser les pages dès qu’il le sentait nécessaire. Même si c’était génial d’avoir une personne ayant cet effet sur soi, la culpabilité restait, d’imposer ses émotions négatives à Ostello, qui était sa lumière.
Depuis cet été en Italie, Ornella avait découvert son don d’Occlumens. Elle cherchait à le maintenir constamment, s’entrainant dès que possible à protéger ses pensées et sentiments. A cela s’était greffée l’étude de divers arts et matières, allant de la littérature aux langues, en passant par les usages à la cour et la liturgie. La plus jeune de la famille avait trouvé dans la religion un certain apaisement, et une redondance à ses propres pensées. La religion catholique mettait l’accent sur les péchés et les erreurs humaines, chose qu’elle faisait avec elle-même depuis des années. La bible était réconfortante, montrant aussi la pertinence de la foi et l’idée que les erreurs d’autrui, s’il y a repenti et une volonté de s’améliorer, ne détermine pas le destin de quelqu’un. Ces points étaient importants pour elle, qui se sentait minable perpétuellement, et jamais à la hauteur.
La joie d’Ostello quant à la lettre de Beauxbâtons était contagieuse, si bien qu’Ornella se preta volontiers à ses divagations quant à leur futur, ce que ce sera à l’école, les cours qu’ils suivront et les gens qu’ils rencontreront. Elle avait déjà entendu Lorenzo dire que ses années à Beauxbâtons lui avait permis de se faire un bon cercle de connaissances qui lui ont été utile par la suite, et cette perspective angoissait beaucoup Ornella. La blondinette n’avait jamais eu besoin de qui que ce soit d’autre que sa famille, et sentait déjà le poids des responsabilités qui venait avec celle-ci. Elle ignorait comment elle pourrait gérer des rencontres et surtout, de ne pas être à l’image de ce qu’on attendait d’une De Medici… ou d’une enfant de son âge d’ailleurs.
Le fait de ne pas être dans la chambre voisine de son frère apportait son propre lot de stress aussi, et la jeune fille se réprimanda mentalement à cette pensée, consciente de l’absurdité de cela.
"Ornella, il est temps de te débrouiller toute seule maintenant."
1er Septembre 1908, Beauxbâtons, France
L’uniforme de Beauxbâtons était vraiment flatteur et agréable. La soie bleue glissait délicieusement sous les doigts d’Ornella, et le couvre-chef concluait parfaitement l’accoutrement. En observant les autres élèves se rendant à Beauxbâtons depuis le village de Pouyastruc, la fillette ne put s’empêcher de se demander si tout le monde avait le même uniforme. Bien sûr, la coupe était identique, mais la matière pouvait varier. A observer le tombé de certaines jupes, il était naturel de se poser la question. C’était probablement une réflexion de gamine bien trop riche, mais il était évident que la soie rendait vraiment bien et la légère brillance du tissu mettait en valeur son teint. Déjà, elle savait qu’elle était mieux que les autres, du moins que certains autres, d’un point de vue naissance. Ce besoin de se sentir supérieur démontrait clairement son mal-être et elle détestait en avoir aussi bien conscience, même si elle continuait d’étudier les détails des possessions des élèves.
« Regarde
L’académie était sublime, on comprenait au premier coup d’œil qu’il s’agissait là d’une œuvre architecturale hors pair, couplée à une belle magie. Les lieux étaient emplis de charme et d’élégance, grandiose mais chaleureux. S’en dégageait le confort d’une maison, en dépit de l’agitation qui y régnait en ce jour de rentrée. Un paradoxe, tout comme ce que ressentait la jeune sorcière. Elle s’y sentait à sa place, tout en ayant l’impression de dénoter. Cette sensation lui rongeant les entrailles lui répétait qu’elle ne méritait pas sa place.
Soucieuse de prouver sa valeur et ses ambitions, elle fut sans surprise répartit dans la Faction du Zénith, à l’image de son père et de son frère ainé. L’ambivalence de ses sentiments à ce sujet ne furent qu’ajouter à ses angoisses. Elle était extrêmement fière de marcher dans les pas de ces hommes qu’elle adore, et ressentait le poids du monde sur ses épaules à ne pas ternir la réputation de ceux-ci. Un combat perpétuel avait lieu dans le cœur d’Ornella. Combat qu’elle perdait chaque jour, en s’évertuant à y participer. Mais, en dépit de ses propres incertitudes, elle excellait.
1908 – 1915, Scolarité à Beauxbâtons, France.
Bien que ses notes n’étaient pas parfaites, l’acharnement d’Ornella était salué par tous les professeurs. Elle cherchait sans cesse à progresser, même dans les matières dans lesquelles elle peinait. Une élève modèle, à qui on reprochait cependant de ne pas savoir travailler en groupe lors de projets communs. Ornella ne voulait compter que sur elle-même, ne s’en vouloir qu’à elle-même. Au fond, elle ignorait simplement comment gérer la frustration quand il s’agissait d’autrui, et préférait juste ne pas s’y confronter.
L’astronomie, c’était sa récréation. Ella se perdait dans l’étude des étoiles, dissociant complètement et laissant ses connaissances et interprétations faire le travail. La raison pour laquelle elle était aussi douée dans cette matière était simple : il s’agissait d’étudier des enchaînements prédéfinis - ou du moins prévisibles -,d’en décortiquer et étudier le sens. C’était ce qu’elle faisait avec les gens qui l’entouraient, mes les astres étaient plus coopératifs et n’avaient pas cette libre pensée qui insupportait l’adolescente. Les planètes avaient leur petit chemin tout tracé, et c’était juste … simple de les comprendre. Lorsqu’elle n’était pas le nez dans les bouquins de la bibliothèque, elle était dans la tour d’astronomie, les yeux rivés vers le ciel, pensive comme si elle avait un dialogue avec cette étendue qui la fascinait. Finalement, elle avait échangé une mer contre une autre, sauf que celle-ci était constituer d’étoiles.
L’histoire de la magie apportait son lot de savoir également. Elle se limitait dans ses interactions sociales, mais trouver la société fascinante, d’autant plus avec le prisme de la sorcellerie. Comprendre d’où venait cette source de pouvoir, pourquoi certains en ont été doté alors que d’autres triment sans, et pourquoi le monde en était-il là, ça l’aidait à mieux appréhender les conflits qui se profilaient. Au final, l’histoire se répète et, sorciers ou moldus, la quête de pouvoir est ce qui contrôle l’Homme. Avec cet enseignement, Ornella finit par réaliser que le sorcier était une espèce humaine plus évoluée car se battant pour un pouvoir tangible, alors que le moldu ne se contente que de l’idée de celui-ci. C’était ridicule selon elle, faisant naître son dédain pour ces gens pas gâtés par l’évolution. Durant sa sixième année, une guerre éclata et cela ne fit que valider ses opinions quant aux moldus : des êtres prêts à tuer femmes et enfants pour un pouvoir qui n’est que théorique.
D’un point de vue social, la scolarité d’Ornella fut relativement plate. Elle ne faisait pas de vagues, était brillante mais cela s’expliquait par son travail et non un talent inné, et son constant masque de sérénité empêchait quiconque voulant s’en faire une amie de trop creuser. Elle ne s’était pas sentie seule, son nom permettait d’avoir une petite cour qui gravitait autour d’elle quand elle le souhaitait, mais n’était pas réellement entourée. Par chance, la distribution des dortoirs se faisait par année, ce qui lui permettait de voir son frère très facilement et pallier à cette solitude quelle aurait pu ressentir. Elle prenait les avantages qui s’offraient à elle avec des pincettes, consciente que ceux-ci pouvaient venir avec des contreparties qu’elle ne souhaiterait pas honorer. Certaines personnes marquèrent plus ou moins ses années, quelques copines ici et là, des garçons mignons pour lesquels sont cœur avait raté un battement, mais rien d’assez sérieux pour détourner la jeune fille de son but : Rendre sa famille fière.
Ce fut avec un très beau dossier scolaire mais une expérience sociale et sentimentale proche du néant qu’Ornella conclut ses études.
1915-1917, Vaux-le-Vicomte, France
Avide de savoir et insatiable, Ornella décida de poursuivre son éducation dans le domaine de l’Histoire de la Magie. Il n’y avait pas de lieu précis dans lequel elle pouvait se perfectionner dans ce domaine, alors elle s’orienta vers le métier d’archiviste à la cour. Grâce à sa famille, elle devint l’apprentie de l’archiviste officielle, grattant tout le savoir qu’il lui était possible d’emmagasiner. Elle parvint à lire des ouvrages rares, protégés et cachant de grands secrets de famille qu’elle jura de ne jamais révéler. C’était pour elle-même, quelque part, qu’elle accumulait ce savoir. Une manière de se démarquer et s’enorgueillir d’être l’une des rares personnes au courant de tel ou tel affaire.
Au fil de ses lectures, elle découvrit l'arbre généalogique des De Valoys et s'étonna de voir autant de parents communs avec sa propre famille. Elle savait évidemment que certains de ses ancêtres avaient porté la couronne en France, mais n'avait jamais réalisé à quel point son sang était bleu. En alliant magie et connaissances, elle parvint à duper les sceaux royaux de certains ouvrages - censés ne pouvoir s'ouvrir qu'aux descendants de la famille royale - et en découvrir le contenu. Des secrets par ci par là, qu'elle engrangeait au cas où ils puissent servir la
21 Juin 1917, Vaux-Le-Vicomte, France
Ornella adorait les soirées mondaines. Non pas pour les rencontres que l’on y faisait, mais pour les conversations que l’on pouvait y avoir. La quantité de non-dits, d’à peu près et de faux semblants exaltaient la jeune De Medici. La bienséance prônait mais l’hypocrisie y était reine, et cela amusait grandement l’archiviste. Il y avait tant à apprendre des personnes virevoltant sur la piste, se montrant sous le meilleur jour pour espérer être dans les bonnes grâces de la famille royale. C’était un peu pathétique d’une manière, mais si divertissant. Bien que les De Medici ne portent plus de titre de noblesse, la majorité de sa famille était présente. Le soutien de la famille d’origine italienne à la monarchie n’était un secret pour personne, et la Reine était également la tante d’Ornella. Au final, il était difficile de dire si cette soirée était un événement royal ou une simple cousinade.
La jeune sorcière sentait des regards se poser sur elle. Des regards accompagnés de commentaires quant à son statut. Être célibataire à son âge, cela commençait à poser problème, mais personne n’osait le dire ouvertement, par crainte de répercussions. Sans aller chercher la protection de sa tante, il fallait avouer que sa famille était suffisamment intimidante. Alors, Ornella allait de groupe en groupe, son masque d’indifférence vissé sur son visage, son cœur serré à l’idée d’être encore une fois une déception. Faire bonne figure. Tout le temps.
Après plusieurs heures d’apparat, Ornella sentit le besoin de s’isoler un instant et se rendit dans la bibliothèque royale, afin de s’entourer de la seule compagnie tolérable à ce moment. Effleurant la tranche des livres posés sur une étagère, une détonation puissante la fit sursauter. Puis une seconde. Sa connaissance des lieux lui permis de quitter le bâtiment et rejoindre les jardins, où elle retrouva Ostello, et sa famille.
Il fut difficile pour la jeune femme d’associer attentat avec ce lieu, recueil du savoir et portail vers le passé. C’était à la fois une insulte envers la famille royale, mais aussi envers l’Histoire. C’était pour elle la preuve qu’il fallait changer les choses, préserver ce qui était pour grandir et créer un monde meilleur. Si le peuple pensait qu’aux moyens de bombes on rétablit l’ordre, il était clair que celui-ci n’était pas en mesure de gouverner.
1926, Orthez, France
Après presque 10ans à écumer les archives nationales et royales, Ornella avait choisi de passer à l’action. Il n’était plus question de rester passive entourée d’ouvrages, mais bien d’appliquer ce qu’elle avait pu lire. La vie n’était qu’un cycle, l’Histoire une boucle. Ce fut donc avec la meilleure des armes, la connaissance, que la sorcière se fit embaucher en tant que secrétaire du roi. Elle se voulait aussi proche du pouvoir que possible, afin d’anticiper toute autre attaque. Secrétaire, ce fut son choix. Ses propres doutes et insécurités l’empêchaient de viser plus haut, et elle savait qu’à ce poste elle pourrait réellement être utile. Elle serait une conseillère invisible, une espionne insoupçonnée, une combattante de l’ombre. La royauté magique devait reprendre le contrôle, pour le bien de tous.
Convaincue de cela, lorsqu’elle n’était pas à Vaux-le-Vicomte pour son travail, elle se ressourçait loin de tout dans le château qu’elle et Ostello partageait à Orthez. Là, à l’abri, elle pouvait n’être que la jeune fille qui adorait courir et grimper aux arbres, et pas cette poupée de cire cherchant à plaire par tous les moyens.
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Ornella De Medici le- Code:
<b>Anya Taylor Joy</b> <em>|</em> @"Ornella de Medici"
Pour ajouter le personnage dans une famille :
- Code:
@"Ornella de Medici" (F · 30 ans)
Pour le bottin des années de naissance :
- Code:
<b>31.10.1897</b> @"Ornella de Medici" - Beauxbatons
Pour le bottin des particularités :
- Code:
<b>Occlumencie</b> @"Ornella de Medici"
Pour le bottin des romances :
- Code:
@"Ornella de Medici" - Célibataire
Pour le bottin des emplois :
- Code:
<b>Secrétaire du roi</b> @"Ornella de Medici"
Pour les membres de l'aube sorcière :
- Code:
<b>adhérent</b> @"Ornella de Medici"
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Lorenzo de Medici leLes faire naitre sous le signe du Scorpion héhéhé c'est très très fin, surtout quand on sait l'importance de l'astro sur la famille Medici à l'époque
Bref, bienvenue officiellement et j'ai haaaaate de découvrir son histoire et de ce que tu vas faire de cette partie de la famille et puis surtout de voir papa Ernesto trop mignon sous ta plume ! ça va être une toute autre facette des Medici et j'aime beauuuucoup ça
❝ I could love you with my eyes closed, Kiss you with a blindfold,
Figure you out.
I might hold you with my hands tied and show you I'm the right guy❞
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Camille Delacour lePour le blabla du staff, tu as 10 jours pour terminer ta fiche et nous la soumettre à validation (soit jusqu'au 29 Octobre). Si tu as besoin d'un délai pour x ou y raisons, n'hésite pas ! Et si tu as d'autres questions, nous sommes là aussi !
Vivement la fin de cette fiche qui est déjà parfaitement délicieuse à lire ! J'aime beaucoup ta plume et ce que tu présentes de ton personnage.
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Neith Shafiq leBienvenue parmi nous
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Arsène d'Apcher leAu risque de me répéter, j'adore tes choix pour ta pépette et ce début de fiche est absolument incroyable j'ai vraiment très hate de lire la suite
Bon courage pour la rédaction de l'histoire, et n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit
Qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞
Maeve Le Noir (3)
Alessandro de Medici (4)
Luka Romanov (5)
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Maeve Le Noir (3)
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Luka Romanov (5)
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Auguste Lestrange le(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leTon début de fiche est un plaisir à lire, j'ai hâte de lire la suite
- Carte de visite (par Chibi):
Galahad Anderson
Galahad Anderson
Galahad Anderson
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Giacomo de Medici leSuper début de fiche, je l'ai dévoré Hâte de lire la fin et de venir discuter liens entre cousins
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Arsène d'Apcher leQui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Ornella De Medici leCependant, la vie en a décidé autrement en me mettant une semaine bien chargée ET me rendant malade. Super agréable quoi ... Donc oui, j'apprécierais un délai siouplait. Je devrais pouvoir la finir rapidement mais pas ce soir, ça c'est évident. Normalement, si je n'ai pas trop de dérangements irl, je pourrais la finir mardi soir.
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Arsène d'Apcher leEt soigne toi bien surtout
Qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Ornella De Medici le(Always blaming the sibling ~)
(#) Re: [Atropos | Ornella De Medici] la face cachée du soleil
missive rédigée par Arsène d'Apcher leDu coup me revoilà par ici @Ornella de Medici, as tu besoin que l'on prolonge ton petit délai ?
Qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞