[Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
(#) [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort leNom
De Beaufort, nom évoquant tour à tour les exploits chevaleresques et la fourberie, la vénalité et la loyauté. Que sont-ils si ce n’est une lignée qui traversa les siècles ? Qu’est-ce qu’être un Beaufort ? Rien. Enfin pas grand-chose, si ce n’est le poids d’un titre et l’ennuie d’un protocole. Mais pendant ces temps troublés, mouvant, la couronne ducale n’était plus qu’une breloque, à peine désirable. Son grand-père l’avait tenu du bout des doigts, irrité par l’éclat qu’elle projetait sur sa secrète et taciturne personnalité. Et son père ? Il l’avait jeté comme un vulgaire bibelot, balancé dans les mains de la jeune femme sitôt la loi sur l’héritage fut passée.Alors elle avait atterri sur la frêle tête de Jeanne, comme un énième fardeau. La situation en avait fait jaser plus d’un. Une femme, dans sa trentaine, toujours pas mariée ? Une irresponsable et une rouge à la tête d’une des plus vieilles familles aristocratiques ? Voilà de quoi faire hérisser le poil du premier réactionnaire venu. La nouvelle en fut discutée à telle point qu’elle atteignit les oreilles éthérées du fantôme de Simon de Beaufort, l’ignoble ancêtre chevalier qui hantait les couloirs froids et silencieux du fief de Bressieux. Dans une rage dont personne n’eut cure, la vaisselle, les meubles et les vieilles armures avaient valsé trois jours durant jusqu’à que l’irascible fantôme ne se lasse et recommence à marmonner des exploits oubliés de tous.
Pour être honnête, la duchesse se serait bien passée de tout cela. Elle détestait ce monde qui sentait la poussière et le frelaté. Elle haïssait ces vieux croulants qui gloussaient dans l’ombre des tribunes, un dimanche de course hippique. Qui se languissaient d’une période où ils étaient tout puissants et même pires, qui complotaient à la faire advenir à nouveau. Par pur esprit de révolte, elle avait déjà songé à abdiquer, à se marier avec ce moldu dont elle s’était éprise dans sa jeunesse. Mais elle n’était pas son père, elle n’était pas aussi libre que lui. Elle ne pouvait tout quitter, laisser le monde à son sort. Les choses devaient changer, absolument, complétement. C’était une révolutionnaire, oui mais pas une idiote. Alors elle ravalait sa salive rendue acide, tâchait de faire bonne figure et usait de son statut à part pour parvenir à ses fins.
Prénom
Jeanne, un prénom qui sent lui-aussi le moisi. La Vieille France et ses vieilles mœurs. C’est surtout un prénom qui ne colle à la jeune duchesse qu’en surface, qui ne convient qu’à l’image policé et sans accroc dans laquelle elle s’est drapée. C’est comme si elle était déchirée entre deux figures, Jeanne de Navarre, l’épouse altière de Philippe le Bel IV. La figure dans laquelle tous voudrait qu’elle se fonde. Mais aussi Jeanne d’Arc, la figure d’émancipation, l’illuminée qui sauva le Royaume. A choisir, elle penchait en secret pour la seconde. Mais là encore, notre Jeanne n’est pas de la trempe de la pucelle d’Orléans. Elle n’est pas cette femme qui fit front à l’Eglise et s’impatienta de ses longueurs. Ni celle qui pourrait pardonner et avoir de la pitié envers son ennemi. Créature de l’ombre, Jeanne est aux antipodes de son patronyme – Dieu qui pardonne – sournoise au possible, la miséricorde n’est qu’une farce qu’on raconte aux enfants.Naissance
Elle est née dans l’hôtel particulier de la famille dans les faubourgs de l’Île de la Cité, durant une étouffante soirée de juin 1892. Aîné par défaut, enfant unique en devenir. Elle fut dès le départ une source de déception. Comme un mauvais contretemps dans la mécanique bien réglée de l’héritage. Car une fille ne sert à rien d’autre sinon à dilapider la fortune familiale en dot monstrueuse n’est-ce pas ?Parents
Sa parenté n’a rien d’extraordinaire, enfin, rien qui ne sorte de l’ordinaire dans un milieu si normé. Mariage arrangée, quelques poignées de main, des sourires entendues mais surtout une jolie dot. Et voilà, l’affaire réglée pendant une nuit sans amour et la promesse d’une vie sans chaleur. Ils ne s’aimaient pas, ils n’ont jamais tenté de prouver le contraire. Comment aurait-il pu en être autrement ? Deux êtres aussi dissemblables sont faits pour s’haïr, au mieux s’ignorer, pas pour partager la couche. Mais faisons d’abord les présentations !Son père, l’infâme Alexandre de Beaufort, la risée de la lignée. L’homme dont on douta même qu’il soit le fils de Lazare de Beaufort, le célèbre auror puis directeur de la Justice Magique. Ce père, archéomage de profession mais surtout grand explorateur était toujours fourré dans une expédition au bout du monde. Enfaîte il n’a jamais tenu en place. Tout petit, il s’échappait à ses obligations d’abord en se cachant puis dans son adolescence en transplanant là où il l’entendait. Véritable électron libre, c’est comme s’il n’avait jamais été qu’un vent furieux dans la famille. Brise qui s’était transformé en tempête, ses liens avec les autres branches et ses paternels furent vite consommé et rompu. C’est à peine si l’on parvint à lui arracher un mariage avec Adela di Savoia. Même lorsqu’il devint père, il s’éclipsait à la moindre occasion, trouvant toujours une bonne excuse pour ne pas croiser sa femme et même sa fille. Alexandre avait passé toute sa vie à fuir les siens, en se plongeant d’abord dans les livres puis dans les régions les plus reculées du monde. Jamais, ô grand jamais il n’accepta une charge pour les autres. Grand égoïste mais brillant homme, la jeune duchesse conserve de lui un souvenir agréable mais surtout apaisé. Déjà deux ans qu’il a disparu, non pas qu’il était mort mais il était définitivement injoignable et Jeanne en avait presque fait son deuil. La seule chose qui le rachetait aux yeux de sa fille, c’était qu’il était le seul à ne l’avoir jugé, à n’avoir jamais essayer de décider pour elle. Plus qu’un père – qu’il n’a jamais été au demeurant – il fut un ami et un camarade et l’un des grands responsables de sa sensibilisation aux idéaux socialistes.
Quant à sa mère ? L’impitoyable Adela di Savoia est une beauté froide, toute droite parvenue des vallées transalpine. Fille de Umberto 1er, le malheureux roi qui tenta d’unifier le nord de la péninsule. Elle est la sœur du non moins malheureux Umberto II, presque roi fantoche en sa propre capitale. Les destins avortés de sa lignée n’ont pas terni les ambitions de sa mère, ni amoindri cette fierté typiquement aristocratique dont Jeanne a tant horreur. Complètement dissemblable de son mari, elle est aussi aux antipodes de sa fille. Tel père, telle fille qu’elle dirait en pestant à ses vieilles amies de la rue Rivoli. C’est que, depuis la découverte du don de sa fille. Adela s’est évertuée à la tenir à distance tout en faisant le strict minimum pour en faire une bonne petite dame, espérant avec le peu de naïveté qu’un serpent peut porter que son mari remplisse une nouvelle fois ses obligations maritales. Que nenni, plus jamais il ne posa la main sur l’épaule de sa femme après la naissance de leur fille. La laissant avec une aigreur grandissante envers Alexandre. Qui ne fit que se répandre aussi sur la chair de sa chair, tellement leurs figures et tempérament se confondaient avec le temps. De nos jours, surtout depuis la mort de Lazare, la séparation est consommée. Presque ennemis mortels dans le même foyer, la mère et ses soutiens observent d’un mauvais œil les pérégrinations de Jeanne et complote pour l’enfermer dans un mariage. Pour ne rien arranger, que ce soit en France ou bien en Italie. Sa mère est une fervente royaliste, convaincu de la supériorité des sorciers et sorcières sur les moldus. Pire, ses affinités avec l’Aube sorcière ne sont pas un secret de polichinelle, ce qui jeta la honte sur sa fille et entama sa crédibilité auprès de ses camarades de lutte.
C’est une situation sulfureuse, marqué par la division qui décrit les de Beaufort d’après la Grande Guerre. Des tensions si ce n’est un conflit ouvert qui est le talon d’Achille de la jeune politicienne. L’un des seuls points sur lequel on puisse mesquinement l’attaquer.
Nature du sang
Sang-pur comme un torrent dévalant une montagne, elle est fruit d’un sectarisme millénaire. D’une attention et d’une pression constante au travers des générations. L’amour c’est l’affaire des perdants et des gueux. Rien n’a jamais plus compté que la pureté du sang. Vendu comme une marque d’honneur et une source de pouvoir, son statut ne lui semble être qu’un funeste héritage. Le résultat de vies brisées et de désirs réprimés dans la violence muette des foyers. Parfois elle se demande ce qu’elle aurait été si son sang avait été « tâché », « brouillé » par celui d’un moldu ou d’un sorcier qui s’était abandonné à la confusion du sien. Aurait-elle été quand même Jeanne ? C’est une question qui lui glace, sans mauvais jeu de mot, le sang.Situation matrimoniale
L’amour lui a toujours paru comme un privilège, le seul auquel elle ne puisse prétendre. Toujours, Il était l’affaire des autres, d’abord à Beauxbâtons puis avant son entrée au Ministère. Toutes ses amies avaient aimé et l’avaient été en retour. Seule Jeanne était demeuré seule, terriblement seule. Alors que les autres pouvaient se permettre de papillonner, de découvrir puis d’apprendre à aimer, Jeanne ne pouvait qu’en être la spectatrice. Une épée de Damoclès flottait au-dessus d’elle et le danger n’était pas que sa relation éclate au grand jour comme pour la plupart des étudiants. Non, le danger c’était que quiconque le sache. Tous, même ses amies l’auraient vu d’un mauvais œil. Car on ne joue pas avec une lignée qui s’est perpétuée au travers des siècles. Elle était enchaînée à son double statut d’aristocrate et de sang-pur.Là encore, on ne lui demandait pas son avis. La logique des choses voulait qu’elle s’enamoure que d’un autre noble. Mais comment aimer ce qu’on déteste ? Sa mère et son père en avait été des exemples parfaits. Elle voulait s’éviter à tout prix de s’enfermer dans ça. Si son père n’avait pas eu la force d’éviter la cage dorée qu’on lui avait préparé, comment pourrait-elle ?
Jeanne avait eu quelques aventures mais rien qui ne puisse durer, le risque était trop grand. C’était toujours elle qui disparaissait au petit matin. Mais elle savait parfaitement qu’elle ne pourrait longtemps se dérober à ses obligations. La pression se faisait de plus en plus forte et de tous les côtés. Les regards devenaient difficiles à supporter. Elle allait bientôt devoir faire un choix, revendiquer son abstinence ou bien se conformer, au risque de répéter le funeste cycle.
Occupation
Dans la course pour le pouvoir, Jeanne est une des sorcières qui excelle le plus. Machine politique, fine limier et prudente stratège. Elle a su très tôt s’intégrer dans les affreux rouages du ministère sans se faire broyer, elle et ses idéaux. Par une habile image de consensus et de diplomatie, la duchesse parvint à représenter les intérêts de la République de Merlin à l’internationale en tant que déléguée en chef à la Confédération internationale des sorciers.Véritable faire-valoir gauchiste et dernier gond avant de plonger dans les milieux radicaux, communistes et anarchistes confondus. Elle incarne publiquement une sorte de Troisième Voie qui a du mal à se faire une place entre l'Aube Sorcière et les parties plus traditionnels. Une route tierce dont l’ont soupçonne difficilement la radicalité et la violence qui couve dans sa chair. Encore moins les barons de la politique, messieurs les députés Jacques Maillard et Anatole Gautier qui ont prit sous leurs ailes, la jeune femme pas encore élue.
Il profite en effet de sa jeunesse et de sa prestance pour donner un souffle nouveau à la mouvance communiste en France. Largement discrédité par la Révolution d’Octobre mais aussi les attentats à Vaux-le-Vicomte où l’on tend à leur attribuer la faute parce qu’ils « attiseraient la haine ». Relégués aux marges de la politique sorcière, ils doivent bien faire usage de moyens non-conventionnels. La mise sous les projecteurs de la jeune sorcière fait parti de ce plan bien rodé. Ils estiment de toute manière qu’ils sauront contrôler Jeanne pour qu’elle travaille à leurs intérêts et non les siens. Grossière erreur ou fin calcul, le temps le dira.
Toujours considéré comme un bébé par la majorité de ses pairs et par une grosse partie de l’opinion publique qu’il l’observe d’un air mi-amusé, mi-inquiet tellement ses dents raient le parquet et y laissent des traces profondes. La jeune femme a hérité des tares de ses mentors et des inimités qu’ils ont entretenus contre d’autres cadors sorciers, la laissant dans une situation délicate. Entre le feu des projecteurs et l’abîme des erreurs que les deux députés ont commises, mettant un coup d’arrêt définitif à leurs propres ascensions.
Scolarité
Elle avait reçu sa lettre d’admission pour Beauxbâtons, simple formalité parmi les formalités. Tous ses aïeux avaient traversé les coursives du château à l’abri des montagnes. Elle n’allait pas faire d’exception à la règle. Mais il faut dire que ça ne l’avait jamais enchanté, de la lettre jusqu’à la rentrée, la mauvaise impression qu’on la balançait dans une commode cage enflait. Fini les automnes et hivers silencieux dans le domaine des de Wendel en Flandres, fini l’effervescence du printemps et de l’été entre la région parisienne et son cher Dauphiné. Bonjour, les rires sous capes et la compétition scolaire.Rien que l’idée qu’une vieille femme, toute rabougrie dans un tableau puisse la connaître jusqu’au fond son âme lui hérissait le poil. Qu’on la refourgue dans un des greniers du château et qu’on en reparle plus, pensait-elle alors qu’elle était dans la file indienne devant le Sphinx d’huile. De cet échange, elle ne se souvenait que de ces yeux ayant vu défiler au travers des siècles des hordes de jeunes garçons et de jeunes filles. Ces yeux aussi clairs que les lacs des Pyrénées, qui lui avait demandé « Es-tu heureuse d’être ici ? » et elle entendait encore sa réponse cinglante, comme un couperet « Non, pourquoi le serais-je ? ». Les gamins derrière elle avait glousser bêtement et sans qu’elle ne comprenne pourquoi Mélusine l’avait attribué à la faction du zénith.
Ainsi avait démarré sept brillantes années au sein de l’institution où Jeanne parvint sans trop de difficultés à s’intégrer à tous les cercles sur lesquels elle buta. Mais sans jamais qu’elle ne parvienne à vraiment nouer d’amitiés solides. Son absence pendant la troisième et la quatrième année, à l’école de magie de Koldovstoretz en Russie sous l’initiative de son père – qui menait des fouilles dans la région – n’aidant probablement pas.
Composition baguette
Longue baguette d’environ vingt-neuf centimètres, plutôt fine à l’image de sa maîtresse. Le bois, l’Aubépine, est d’une flexibilité sans pareil ce qui peut paraître paradoxal lorsqu’on sait que ce bois raffole des porteurs contradictoires, excellant à la fois dans la mort et la vie. Cette baguette qu’elle affectionne tant lui a déjà joué de très mauvais tour, la plume d’Oiseau-Tonnerre en son cœur et la nature de son bois produisant parfois des effets inverses. Lancer un sort requiert chez elle une attention particulière, à la hauteur du potentiel de sa baguette.Patronus
La duchesse est incapable d’invoquer un Patronus malgré ses essais répétés, elle est parfaitement obsédée par la forme qu’il pourrait prendre. Mais ses échecs tiennent-ils d’une maîtrise insuffisante ou bien d’une raison plus profonde ?Epouvantard
Sa plus grande peur se résume en une seule figure, son grand-père. Il suffit qu’elle repense à cette grande perche émaciée, à ce sorcier silencieux qui avait fait subir dans le silence toute la honte et le dégoût que lui inspirait son fils et sa femme. Sorte de grand épouvantail aux longs cheveux grisonnants. Elle n’avait même pas pu le regarder les yeux clos, dans son lit de mort. Tout lui avait, tout lui inspirait un sentiment malsain chez lui. Comme une impression de morbide, de fixe. Ce qui la terrifiait encore de son vivant, c’étaient ses lèvres pincées, éternellement figé. Elle avait l’impression de côtoyer « Ce Qui Était Passé », une sorte de présence exclusivement tourné vers le passé. Après tout n’était-ce pas ce qu’avait toujours défendu cet ancien auror, plus muet qu’une tombe ?Amortentia
La duchesse est une femme simple. Enfin, laissez-moi rectifier, elle aimerait l’être. Elle voudrait se retrouver de nouveau dans ces vastes steppes de Mongolie où le ciel et la terre se confondait. Jeanne rêverait d’encore sentir l’odeur si délicate de l’herbe en été, celle frustre et brusque du bétail revenant de sa transhumance. Qu’elle aimerait retourner dans le royaume de l’immensité mais qu’est-ce qu’elle se sentait bien aussi dans son confort parisien, enveloppé dans une fragrance qui éclipsait toutes les autres. De ce parfum aux notes de rhubarbe, de jasmin et de boisé santal. Rien qui ne sorte finalement d’une personnalité si contradictoire, sans cesse écartelé entre deux mondesParticularité Magique
Légilimens- Copier-coller (honteux ) de la demande:
- Voir les tréfonds de l’âme, lire les esprits, voilà des perspectives qui en effraient plus d’un. Un don ou une malédiction qui rendraient paranoïaques les plus innocents des sorciers. Que ce soit chez l’écoutant ou l’écouté, l’on ne ressort jamais indemne d’une mise-à-nu aussi brutale. Après tout, si l’on n’arrive pas à se regarder Soi-même comment peut-on contempler les abysses d’un Autre ? Ce mauvais dilemme s’imposa aux de Beaufort durant des siècles, comme une mauvaise herbe refusant de tirer sa révérence, ce mauvais sang ne cessa jamais de couler parmi les héritiers de l’illustre Simon de Beaufort. Honte et fierté, cette faculté participa de la prospérité et de la ruine de la lignée. Comme si c’était plus fort qu’eux, ils n’eurent de cesse avant puis après que les idéaux modernes n’infiltrent leur classe incestueuse, de s’introduire, de s’immiscer dans les secrets des grands de la Cour. Savoir, partout, tout le temps. La famille édifia sa fortune sur sa promptitude à connaître tous les vilains secrets, les revendant aux plus offrants. Négligeant alors toutes les valeurs morales sur lesquels s’appuyaient leur illustre ancêtre. Cette outrageuse vénalité vint leur coller à la peau, peser de plus en plus lourd sur leurs épaules. Même si tout n’était capable de légilimencie, bien au contraire, les exploits de certains finirent par éclabousser toute la famille. La poussant à la marge, la reléguant dans son fief du Dauphiné, l’on murmurait qu’il n’était pas bon de fréquenter les de Beaufort. Un dicton bien connu de la Cour laissait même sous-entendre qu’échanger un mot avec Beaufort c’est risquer d’en perdre son jupon.
Ce n’est qu’en ravalant sa dignité et en niant son don que la famille parvint à se rétablir dans les milieux mondains. Presque jusqu’à – le temps faisant son œuvre – qu’on en oublie leurs anciennes mauvaises habitudes. Alors lorsque le don se manifestait au gré des unions, il était réprimé, caché, nié par les parents puis par l’enfant lui-même. Tel fut le cas de Jeanne qui comble de son malheur, manifesta très tôt une aptitude phénoménale à la légilimencie. Et ce, probablement par la confluence des lignées de son père et de celle de sa mère les de Savoie, qui furent aussi connu comme des légilimens chevronnés des siècles auparavant. La première manifestation de sa particularité se fit avec sa mère qui affolée mais surtout effrayée ne la traita plus jamais de la même manière. La tenant à distance comme une pestiférée, la privant d’un amour maternel qui avait été si fort juste avant. La jeune fille vécut cette découverte comme un véritable traumatisme. D’autant qu’elle n’avait personne sur lequel se reposer dans son entourage proche, mis au courant mais tenu au secret. Entre son père absent, perdu ils ne savaient où et son grand-père paternel qui du jour au lendemain cessa de la considérer avec un air amusé, Jeanne se retrouva bien seule. Confrontée à une aptitude qu’elle maudissait mais qui ne cessait pas de l’attirer, d’attiser une curiosité mal réprimée, elle finit par succomber. Par stade successif, tentant de dompter un pouvoir qui la dépassait. Et ceci dans le plus grand des secrets, dans la peur d’être démasqué par sa famille puis par ses camarades à Beaux-bâtons.
En grandissant, la jeune fille puis femme parvint à surmonter en partie le traumatisme et la relation ambiguë qu’elle entretenait avec, entre repoussoir et attirance. Elle en fit même un outil, une corde à son arc dans une ascension sociale qui ne lui était pas donnée. Véritable avantage en politique, la jeune femme se construisit une image publique d’apaisement et de consensus vis-à-vis de la question ouvrière au sein de la société magique. Une personnalité qui mettait « d’accord » tout le monde par la sympathie naturel qu’inspirait la jeune femme menue. Mais surtout par cette étrange capacité qu’elle avait à anticiper les aspirations et les peurs de ses interlocuteurs et qui, contribua à sa fulgurante carrière dans les arcanes du ministère.
Mais cette corde à son arc est à double-tranchant, en effet plus elle en use plus les suspicions s’élèvent à son égard et les vielles rumeurs sur les de Beaufort enflent. Et plus elle s’habitue à l’utiliser, plus elle prend des risques inconsidérés pour assouvir sa curiosité perverse plutôt que ses intérêts politiques.Manifestation :
Son don se manifeste par une caresse, par un regard, conjugué. D’une manière ou d’une autre, ses mains fines doivent toucher la peau nue de son interlocuteur mais aussi capter ses yeux - ne serait-ce que l’espace d’un instant - pour agripper le maigre fil qui la relierait à la psyché de l’autre. Alors c’est un long travail de sape qui s’enclenche, où [Jeanne ne doit jamais relâcher l’étreinte de sa main sur le poignet, l’épaule, la main de sa victime. La chair contre la chair agissant comme un phare pour elle dans les abysses qui entourent l’esprit. Par crainte ou superstition, elle n’a jamais osé se défaire de ce contact sitôt qu’elle a forcé l’entrée, qui est symbolisé pour elle par une porte noire au milieu du rien. Elle suppose, peut-être à raison, que le rompre la ferait se perdre dans cet état entre les choses.Contraintes
Son aptitude impressionnante est aussi son grand malheur, sa volonté de fer ne lui fait rarement défaut. Et alors comme un joueur allant de bon train au casino, elle succombe. Comme une rivière qui sort de son lit, elle se laisse submerger par un voyeurisme maladif qui la fait se noyer dans les cauchemars des autres sans qu’elle ne l’anticipe. Toujours prise par surprise, jamais préparé, elle en ressort épuisé mais surtout marquée par des visions sans queue ni tête. Des horreurs que son esprit affaibli construit pour ne pas perdre la raison face aux flots furieux des émotions qu’elle a remué.
C’est une véritable relation toxique qui la lie à son don, lui donnant l’impression qu’elle ne pourra jamais entretenir une seule relation faîte de mystères et d'incompris, comme à jamais condamner à dévoiler l'autre sans qu'il ne le puisse en retour faire pareil. Elle n’est finalement que la malheureuse maîtresse et esclave de son don, alternant entre un contrôle expert et une douloureuse soumission. Qui rend très hasardeux ses résultats surtout quand elle se laisse aller à ses désirs plutôt qu’en répondant à une nécessité. De plus, son utilisation répétée l’affaiblit beaucoup, la forçant à mettre des gants pendant des périodes de plus en plus longues pour prévenir toute tentation.
En effet, Jeanne a depuis un ou deux ans la désagréable impression qu’on la ponctionne d’une petite partie d’elle-même dès qu’elle pousse la fameuse porte et fouine dans l’esprit de ses pairs. Son incapacité à se remémorer des pans entiers d’une journée ou d’une période de sa vie peu après, la pousse à pencher dans ce sens. Comme si en violant l’intimité de ses victimes, elle se confondait avec eux.
Atropos
Comment décrire l’indescriptible ? Comment cerner une personnalité aussi trouble ? Qualifier les excès d’humeur de Jeanne suffise-t-il à esquisser ne serait-ce que la surface confuse de sa psyché ? Voilà toutes les questions qui se posent devant la jeune duchesse. Les policiers magiques et employés du renseignement chargés de conduire des enquêtes de sécurité sur elle, ses amis, sa famille s’en sont toujours mordu les doigts.
La seule question qui vaille chez la sorcière menue c’est qu’est-ce qu’il l’anime ? La lutte, rien que la lutte forcément. Mais nous voilà peu avancé, en effet comment se manifeste ce feu ardent qui étreint son cœur du lever au coucher ? Nous dirions d’abord qu’elle est une idéaliste de premier plan. Jeanne est véritablement animé par une des idées de grandeur, par une moralité qu’elle ne suit pas mais qu’elle voudrait se voir appliqué à tous. C’est une rêveuse et ses songes sont peuplés de mondes harmonieux, égalitaires et d’Abondance. Mais force est de constater que ce ne sont que des visions oniriques, lointaines et franchement fantasque. Rien, elle n’a droit à rien de tout ça, tout est un mauvais mirage que la situation politique et la montée en puissance d’Aube sorcière rend encore plus amer. Cette amertume, elle n’a jamais tardé à se transformer en une véritable rage. La duchesse est en révolte constante contre la société qui l’a vu grandir et voudrait qu’elle se taise. Révolté depuis sa petite enfance, il n’empêche qu’elle n’a aucune envie d’être une martyre idiote. Pire, elle se montre sournoise au possible. Cette inclinaison hypocrite tend à s’accentuer avec l’âge, comment savoir si son petit sourire affable est alors honnête ou bien un énième calcul politique sa part ? En effet, loin d’une pureté militante qui la ferait sauter sur le premier royaliste venu, la jeune femme sait se tenir et même plus, elle arrive à se rendre agréable et diplomate.
C’est que la politicienne sait manier les mots, elles les tournent, les courbent et les changent à sa guise. Dans un florilège de mots et de tournures de phrases, elle arrive à faire avaler des couleuvres. Son sourire innocent et l’habilité de son verbe arrive presque à masquer l’arbitraire de ses décisions et de son comportement. Car Jeanne n’est pas une juge, encore moins une moralisatrice. Elle décide en fonction d’une vision dogmatique de l’existence, où il y a le Mal et le Bien. Pas de logique, ni de justification sont à donner. Elle s’évertue à faire ce qui doit être fait, rien d’autres n’a d’importance.
Enfin et au-delà d’un militantisme qui finit par la définir et qui la tuera sans doute. La duchesse est connue pour le dévouement qu’elle porte à chaque chose qu’elle entreprend. Véritable acharnée du travail, ouvrière zélée, elle ne lâche jamais un dossier. S’opposer à sa marche c’est s’exposer tôt ou tard à un échec. L’abandon n’est pas un mot qu’elle connaît, opiniâtre au possible, elle est plus têtu qu’un chien qui voudrait garder son os. Sitôt que ses griffes, à elle, se referme sur quelque chose, il n’y aucune porte de sortie, aucune échappatoire.
Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ?
Pour Jeanne la réponse est claire et limpide : les moldus sont les égales des sorciers. Ni plus ni moins mais tenir cette position est déjà quelque chose d’extraordinaire. Comment l’étayer ? Doit-on parler en termes de pouvoir et de potentiel ? Non, ce serait absurde et la révolutionnaire est pour l’abolition de toute forme de pouvoir. Là encore, l’argument est simple : tous les êtres doués d’une âme doivent et seront égaux en droit et devoir mais surtout en potentialité, c’est-à-dire dans ce qu’ils pourront faire. Nous vous avions prévenu, Jeanne est une personne dogmatique. Il n’est pas question de discuter de cela et tous les moyens seront bon pour atteindre cette égalité parfaite.
Nous disons bien tout même la destruction et l’oubli de la magie. Même si et c’est ici que réside une nuance, la duchesse considère que les moldus ont le droit de bénéficier de la magie. Elle est fondamentalement convaincue que les pouvoirs conjugués de l’antique magie et de la technique moderne propulsera l’humanité vers une ère d’Abondance et de Progrès. Cette grande accélération, ce dépassement d’un monde qu’elle estime voué au pourrissement passe par l’abolition de toutes les frontières, humaines, géographiques, psychologiques. La sorcière ne fait véritablement aucune distinction entre elle et les moldus, une position ô combien étrange au vu de son pouvoir et du milieu dans lequel elle a grandi. Mais une position au demeurant sincère.
Elle vit cette séparation d’avec le reste du monde, de cet entre-soi moribond comme une plaie jamais refermée. Combien d’amitiés, d’amours et d’opportunités a-t-elle tué dans l’œuf pour ne pas se trouver devant les tribunaux, à devoir rendre compte de ses actions ? Le secret magique est pour elle, un outil de contrôle, une machine absurde et datée qui déchire des familles entières et entretient un mythe dangereux. Car les sorciers et les sorcières ne pourront éternellement se cacher aux yeux des moldus. Plus ils s’évertueront à fuir un regard qui tend grâce aux merveilles de la Science vers l’omniscience plus ils rendront les premiers contacts difficiles si ce n’est hostiles.
Quelle est votre opinion sur la famille royale magique de France ?
La famille royale est une vieille relique du passé qu’il conviendrait de foutre au feu une bonne fois pour toute. Jeanne est catégorique là-dessus, soit ils doivent renoncer à leurs titres soit ils mourront. Car elle sait très bien que le rôle de figuration qu’ils essaient de faire avaler à tout le monde n’est qu’une mauvaise couleuvre, une illusion bonne à tromper les enfants et les naïfs. Elle leur voue une haine tenace, ancrée, profonde. Les membres de la famille royale incarnent tout ce qu’elle maudit, ils sont le catalyseur de ses frustrations. Selon la duchesse, ils sont aussi la clé pour s’élancer vers la Révolution, une vraie de vraie cette fois, c’est en attisant la haine contre eux que tout sera renversé. En effet, Jeanne n’est pas idiote, elle est convaincue que les Valois n’ont jamais digéré ni accepté l’humiliation de la Révolution. Comme elle se voit tapie dans l’ombre, prête à sortir les crocs pour renverser l’échiquier politique, elle est persuadée que le Roi et toute sa clique poussiéreuse prévoit la même chose.
Leurs positions sont en miroir, parfaitement opposés. Ils bougent, elle bougera. Elle n’aura de repos, elle se permettra d’avoir une vie, une vraie cette fois que lorsqu’ils seront neutralisés ou bien qu’ils aient réussi à la chasser comme un mauvais cafard.
Les attentats de Vaux-le-Vicomte en 1917 n’avait pas suffi, du travail bâclé et d’amateur. Mais les partisans du statuquo et les royalistes n’avaient pas assez récurer les arrière-salles du Ministère, elle n’avait pas été attrapé dans un des innombrables coup de filet qui avait suivi la répression. Pour l’instant, l’initiative semblent dans leur camp mais bientôt ils trembleront. Bientôt on leur arrachera cette couronne fantoche et funeste.
L'Aube Sorcière prend de l'ampleur, et Tarek Shafiq fait très souvent la une des journaux. Que pensez-vous de cet homme ?
L’Aube Sorcière n’est que la deuxième face de Janus, le serpent sournois qui travaille au rétablissement de la première. Une peste brune qui prônant la fin du secret magique attire dans ses rangs, des sorciers trompés par des promesses d’un futur révolutionnaire. L’Aube n’est pas la Révolution, elle en est le simulacre, la mauvaise parodie. Car abolir le secret pour eux, n’est que le premier pas vers un monde dominé par la monarchie. Une mauvaise réédition de ce monde oppressant qui avait été joyeusement balayé par les moldus et les sorciers confondus à la fin du XVIIIème siècle.
S’ils accèdent au pouvoir, ce ne sera pas un coup de revers, ni un retour en arrière. Mais bien la fin de tout. Pour la duchesse, ils sont les forces de la mort, ceux qui travaillent activement à figer le monde, à fixer les hiérarchies et les mœurs.
En utilisant les mêmes mots, en reprenant les mêmes attitudes que ses camarades, Ils travaillent activement contre le foisonnement de la Vie, Ils fantasment d’un monde glauque, frelaté, pourri. Leur victoire signifierait la fin du Progrès, de la marche vers le futur, du Mouvement tout court.
Comme pour la dynastie qu’ils soutiennent activement, ils doivent être combattus. Partout, tout le temps. Dans les urnes, dans les maisons, dans les rues. Tous les moyens sont bons pour qu’il n’existe aucune place, aucune niche dans laquelle Shafiq et ses sbires puissent se multiplier comme des rats porteurs de la peste.
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort leTout avait la sale odeur de la finitude, d’un échec mais surtout de jours sans lendemain. Les Beaufort n’avait pas d’héritier, la couronne ducale était entre les mains d’une folle, d’une politicienne illuminée qui trompait tout le monde grâce à son joli minois. Elle avait échoué platement, sa fille sera la dernière à porter le titre et son père, cette brebis galeuse qu’on lui avait coltinée pour de vains calculs politiques, le responsable de ce chaos. Adela se souvenait encore des raisonnements de son père, de cette froideur arithmétique qui jamais ne l’avait porté à gouverner l’Italie. L’on ne règne pas sur des hommes comme l’on administre un compte en banque, Umberto ne l’avait jamais saisi et sa décision de marier son unique fille à Alexandre de Beaufort avait été motivé par les mêmes biais. Vainement, il avait cru que le vieux Lazare, du haut de son perchoir, dans les tribunaux adhérerait à sa cause simplement parce qu’ils s’étaient liés par l’alliance. Il avait espéré qu’il lui prête une ponction du fabuleux trésor de la famille, trésor dont il se révéla qu’elle n’était qu’un des innombrables mensonges de cette famille maudite.
Comble de l’ironie, c’était elle qui se retrouvait seule dans leur demeure, le paternel sûrement fourré chez « ses shamans » perdu au fin fond de la steppe et la fille ? Boh, entrain de lécher les bottes cirés des soviétiques, elle ne voyait que ça. Qui avait inventé un poste aussi idiot que celui que tenait Jeanne ? Seule, elle s’affairait avec les elfes de maison à tenir la maison. Si tout s’était effondré autour, ces pierres resteraient elle debout. Peut-être que les Di Savoia pourront la racheter ? Peut-être qu’Adela pourra se venger de toutes ces humiliations subies. Un œil toujours tourné vers les grandes fenêtres du salon de réception, elle observait avec une angoisse croissante les allées du jardin français se déployait devant l’antique demeure.
Adela attendait deux employés du renseignement, au sujet de sa fille. Qu’avait-elle fait encore ? Allait lui jeter de nouveau l’opprobre et la honte ? Après des minutes qui prirent l’allure d’heures, les deux sorciers tout drapé de noirs apparurent au milieu du chemin, en retard, ils ne prirent pas la peine de se signaler et marchèrent d’un pas vif vers l’entrée alors que les gouttes s’écrasaient avec méchanceté sur leurs vestes et chapeaux melon. Interdite, elle resta devant la fenêtre alors qu’elle reconnaissait les deux silhouettes longilignes. Les deux agents, comme elle, avaient participés aux conférences de l’Aube Sorcière. Elle parierait sa baguette que ces deux-là sont très actifs au sein du mouvement politique… Sans se presser, elle ne se pressait jamais, Adela de Beaufort vint leur ouvrir et après les formalités d’usage, les conduisit jusqu’à la salle où ils s’installèrent autour d’une massive et vaste table en bois.
Alors que les deux compères s’installaient de l’autre côté, sortant une plume et un livre qui s’animèrent aussitôt. La vieille femme chassa d’un claquement de doigts, les elfes de maisons qui écoutaient aux embrasures des portes.
- Madame , commença le plus jeune des deux, confortablement installé dans son siège, ses yeux vifs regardaient tout sauf la femme auquel il s’adressait, un léger sourire mesquin au coin des lèvres, avez-vous pris connaissance de la raison de notre visiter ? L’épouse d’Alexandre de Beaufort, acquiesça presque imperceptiblement et le sbire du Ministère poursuivit alors ses formules protocolaires. Pour le compte-rendu verbal, nous avons souhaité vous rencontrer dans le cadre des enquêtes de routine dont font l’objet tous les employés du Ministère. Agréez-vous de répondre totalement et exclusivement à nos questions ?
- J’y consent, souffla-t-elle alors que ses yeux restaient de glace, l’aristocrate se contentant du strict minimum de politesse à l’encontre de ces deux cafards qui rêvaient – ironiquement – du même monde qu’elle.
- Pouvez-vous nous parler de l’enfance de mademoiselle, votre fille ? attaqua d’emblée le plus vieux des deux, la partie inférieure du visage mangé par une barbe grisonnante, tout inspirait chez lui le vieux loup. Probablement un énième franc-tireur, un limier qui s’était mis au service du Ministère pour s’éviter d’être contre lui.
- Bien entendu, lâcha-t-elle avec froideur alors qu’elle réfléchissait à tout allure choisissant ses mots tandis que ses doigts tapotaient sur le bois, Jeanne, ma fille a toujours été un peu turbulente. Toute petite, elle posait d’innombrables questions et remettait en cause les choses que nous le disions. Sans doute par esprit de contradiction, elle n’acceptait pas d’avaler tout cru une vérité. Il fallait qu’elle le vérifie, le soupèse, y réfléchisse, vous voyez ? Sans doute que ses nombreux printemps et étés passés loin d’ici n’ont pas aidés, poursuivit la vieille noble en réfléchissant à voix haute, c’est qu’avant son admission à Beauxbâtons, la tradition de la famille voulait que son éducation ne se fasse pas qu’ici, au château. Mais ces périodes étaient surtout des prétextes pour jouer et se détendre, son percepteur et moi-même devait toujours rattraper tout le retard qu’elle accumulait auprès des familles dans laquelle nous l’envoyons. Heureusement, Merlin en soit témoin, qu’elle était une très bonne élève.
- Cette habitude de partager son éducation entre vous et d’autres familles sorcières, c’était du fait de votre mari, Monsieur Alexandre de Beaufort ? tança le plus jeune qui semblait jusqu’alors n’écouter que d’une oreille distraite.
- Assurément, asséna Adela d’un ton cassant, même s’il n’a jamais su m’expliquer les bienfaits d’une telle méthode. Lorsqu’on voit les effets sur lui, je doute que ça n’ait jamais été une bonne idée, susurra-t-elle comme un serpent, les mots lui échappant de la bouche.
De toute façon, il était de notoriété publique que l’ancien héritier était un débauché, couplé d’un irresponsable. Elle ne craignait rien à le dire auprès de sorciers partisans de Shafiq, même si c’étaient des pouilleux.
- Pensez-vous que ce sont les mêmes raisons qui motivèrent ses séjours prolongés dans la Russie impériale puis l’Union Soviétique en compagnie de son père ? demanda d’un ton tranquille, le plus vieux des limiers.
Voilà, ils rentraient dans le vif du sujet. Adela y trouvait une certaine satisfaction, elle n’allait ni perdre son temps, ni parler de soi, parfait.
- Sans doute, sans doute. Vous savez, messieurs les agents, Jeanne a toujours eu la bougeotte. Ce qui est d’autant plus étonnant lorsqu’on sait qu’elle est un énième gratte-papier au Ministère, commença sur un ton méprisant et à peine voilé la mère de l’intéressé. Bien longtemps, j’ai cru qu’elle finirait archéomage comme son père. C’était d’ailleurs l’orientation qu’elle avait choisi au sortir de Beauxbâtons, ses résultats lui autorisant de toute façon à prendre n’importe quelle voie. Au départ, c’est son père qui l’invita à le suivre dans l’une de ses expéditions. Ils ont réitéré la chose plusieurs fois puis peu avant et juste après la révolution d’Octobre, elle s’y rendu de son plein chef pour revoir des amis sorciers, elle insista bien sur le mot, à elle. Pendant quelques mois, elle alternait, de ce que sais, qu’elle précisa avec un air sournois, entre Saint-Pétersbourg et Moscou. Mais cela fait presque une décennie qu’elle n’y est pas retournée. Peut-être une brouille avec ses connaissances ou bien ses nouvelles obligations, n’a-t-elle été pas choisi comme déléguée auprès de la confédération pour ses études et, elle insista de nouveau, ses expériences à l’étranger ?
- Nous ne sommes pas employés au secrétariat de Monsieur le Ministre, ce n’est pas à nous d’en juger, éluda le jeune avec un ton catégorique et protocolaire. Pensez-vous que ses multiples séjours en Russie de 1910 à 1920 sont l’une des raisons, de ses inclinaisons politiques actuelles. En effet, votre fille, mademoiselle Jeanne de Beaufort étant connu pour ses interventions publiques contre le secret-magique. Ainsi que pour une « stricte et complète égalité entre moldus et sorcier », je reprends ses mots. Mais aussi par le travail de longue haleine qu’elle mène pour régulariser les relations avec l’Union Soviétique sorcière, et ce depuis sa prise de poste en octobre 1924.
- Vous n’avez qu’à lui demander ? répliqua cinglante la vieille femme dans son château. Je n’en sais rien, je ne suis pas dans la tête de ma fille, pas plus que vous manifestement, qu’elle conclut avec un air mauvais, balayant la tentative aussi facilement qu’elle aurait chassé une poussière avec sa baguette.
Ils n’en démordirent pas et se regardèrent du coin des yeux alors que la plume magique s’était figée au-dessus d’un parchemin qui se couvrait progressivement de cette fine écriture typique des rapports du ministère. Après un long silence, seulement ponctué du roulis de la pluie sur la toiture, le vieux franc-tireur reprit le flambeau prenant bien le temps d’articuler chacun de ses mots.
- Mais savez-vous ce qui pourrait motiver mademoiselle à prendre des positions aussi iconoclastes qui la met à la périphérie du champ politique. Alors qu’elle pourrait se conformer et avoir une carrière brillante, au vu des résultats qu’elle a déjà obtenu ? qu’il demande avec tout le fiel du monde, posant avec précision ses pièges et faux-semblant.
- Je vous l’ai déjà dit, messieurs. Ma fille est une idéaliste, tout ce qu’elle fait ? De sa décision de s’expatrier en Russie jusqu’à son retour et son entrée en politique. Tout a été motivé par l’envie de se sentir exister, elle veut qu’on la voie, lança alors Adela convaincu que son explication se tenait après tout ne l’avait-elle pas ressassé en son for des années durant ? Allons, une femme titrée qui n’est pas encore marié ? N’y voyez-vous pas l’envie de se faire remarquer ? Sa carrière politique et son poste, ce n’est qu’un amplificateur, un moyen pour elle de porter plus haut et plus fort toutes ces idioties. Le plus inquiétant, elle sourit d’un air mesquin en prononçant distinctement ce mot voyant la plus le gravé à la surface du compte rendu, c’est qu’elle voudrait que le monde tourne comme elle.
- Mais alors, cet anticonformisme qu’elle érige en idée, vous… le plus jeune chercha ses mots quelques instants se reportant sur les immenses tableaux des ancêtres de Jeanne, qui l’observait tous dans un mutisme menaçant, drapé de leur plus bel apparat. Vous pensez que cela peut avoir une incidence sur ses fonctions et responsabilités ?
- N’est-ce pas pour ça, justement, qu’elle a été choisie par votre employeur ? répondit-elle du tac au tac partant d’un rire cristallin alors qu’elle regardait les deux employés avec un air renouvelé, les prenant sans gêne pour des idiots finis. L’honnêteté était définitivement le privilège des vieilles femmes et des aristocrates. Vous devriez en quérir auprès du Ministre, n’est-ce pas ? Je veux dire, ma fille est toujours en poste ? Ils acquiescèrent les deux comme des bons toutous incapables de répliquer face à la vieille femme qui écartait ses serres. Alors cela veut dire qu’elle est compétente. Ma fille est peut-être une idiote doublée d’une rêveuse mais elle fait les choses et elle les fait correctement. Pas comme certains employés du ministère, susurra-t-elle en ne les lâchant pas du regard. Je vais vous dire une chose, ses « idées », elle appuya sur le mot presque en le crachant, ce n’est qu’un vernis, du vent. Ce sont des jolis mots qu’elle jette à qui veut les entendre pour se faire remarquer. Mais lorsqu’il s’agit de travailler au service de votre République, Adela ne put s’empêcher de sourire ironique à la formulation, la raison d’Etat passe après le reste. Vous n’avez qu’à éplucher toutes les questions internationales qu’elle a eu à traiter. Tiens tenez par exemple, toute cette sale histoire en Indochine entre les sorciers indigènes et les nôtres à l’été 1926. La situation aurait pu nous échapper des mains, peut-être même qu’on aurait pu perdre le monopole colonie car la Confédération était sur le point d’envoyer des inspecteurs. Qui, ici, dans notre pays à trouver à redire sur la gestion de la crise par ma fille ? Vous savez, il y a un sorcier italien, je crois que vous l’appelez Machiavel qui faisait passer l’état avant tout, un type de la même espèce que cet ignoble moldu que vous aviez en France… Le cardinal de Richelieu qui a donné la traque à nos semblables. Eh bien, ma fille est du même acabit, soyez-en assurer.
Un nouveau silence s’installa après l’interminable monologue de la maîtresse de maison, le plus jeune des employés récupéra sans bruit la plume magique et le parchemin qu'il rangea. La vieille femme se renfonça dans son fauteuil les observant avec méfiance alors que ses yeux noirs alternaient entre le deux, se demandant bien ce qu'ils manigançaient. Le plus jeune fit un signe de la main à son compère qui croisant les mains d’un air sérieux, enchaîna :
- Nous voudrions discuter des attentats qui ont eu lieu à Vaux-le-Vicomte en 1917. Pour avoir votre avis sur le sujet et sur le témoignage qu’à fournit à de nombreuses reprises ma fille.
- Vous ne l’avez pas entendu suffisamment de fois vous et vos collègues du service de la justice magique, qu’elle demande en haussant un sourcil, il n’y a pas grand-chose à dire. Ma fille fut de ceux qui eurent la chance de s’absenter le temps de ce funeste événement. Des dizaines de témoins peuvent et ils ont corroborer cette version des faits. Je ne sais pourquoi vous remontez à la surface cette sale histoire. N’avez-vous pas attrapé tous les malfaiteurs ? conclut Adela avec un air faussement innocent, les scrutant avec un sérieux revenu au galop tellement la teneur de la conversation sentait le roussi.
- Certes mais, ses idées peuvent l’avoir amené à sympathiser avec-
Il se fit couper aussitôt par l’opiniâtre femme, qui lui fit signe de se taire de la main alors que les murs commençaient à gronder. Il n’y avait pas que les vivants qui écoutaient la conversation.
- Eh bien ? Que croyez-vous trouver ici, messieurs ? Vous pensez sincèrement que son grand-père, l’ancien directeur de la Justice Magique, La-za-re de Beaufort n’aurait pas coffrer son propre sang au moindre soupçon de sa part ? Il était avec elle, ce jour-là. Cela ne suffit-il pas à complétement l’innocenter. Il semble que vous remuez des choses qui n’ont pas à l’être. Je vous l’ai déjà dit, elle prit alors un ton maternel et surplombant, tout cela, ce n’est que du vernis. Si vous voulez ternir son image et amoindrir son influence, pour nos intérêts communs, Adela eut alors un petit sourire de connivence, ce n’est pas là qu’il faut chercher.
Cette conclusion signa alors la fin de l’entretien et les deux employés du renseignement magique, se levèrent promptement comprenant qu’il n’était plus les bienvenus en cette demeure du Dauphiné. Alors que la maison ne cessait pas de s’agiter, le plus jeune qui enfilait son manteau jeta un dernier regard vers Adela qui s’éloignait pensive vers l’une des nombreuses fenêtres du salon de réception. Hésitant, piétinant sur place, il éleva la voix alors que le limier presque à la retraite était déjà sur le pas de la porte.
- Madame, pensez-vous qu’elle puisse être un obstacle à notre future victoire aux législatives ?
Elle le regarda alors d’un air mystérieux, se fendant d’un énième sourire suffisant. Sans que l’on ne sache si elle s’adressait à elle ou bien à lui, elle balaya d’un revers la remarque lâchant :
- Non, ce n’est qu’un cafard. Elle reviendra à la raison, se mariera et aura des enfants. Il le faut. Aucune raison de s’inquiéter, personne ne la prendra jamais au sérieux. Un monde harmonieux entre moldus et sorciers ? Allons, même les enfants n’y croient pas.
L’affable employé offrit un sourire lui aussi comme toute réponse, s’inclinant devant Adela. Puis il partit rejoindre son collègue avec qui, il conversa à voix-basse jusqu’à transplaner au beau milieu de l’allée centrale, les bustes encore penchés par les messes basses.
Ils ne la croyaient pas, comment pourraient-ils ? Une mère ne défend-t-elle pas ses enfants, bec et ongles, jusqu’à sa mort ?
- Chronologie non-exhaustive:
14.06.1892 – Naissance de Jeanne dans le domaine de Bressieux, toute la famille se lamente de la naissance d’une fille mais ils espèrent vainement qu’Alexandre, qu’on avait réussi à coincer pour accomplir son devoir ne se résout à le faire une seconde fois.De l’été 1897 à l’hiver 1900 – Jeanne est envoyé dans la famille de sa mère pour débuter son éducation itinérante, elle alterne entre Turin, Florence et revient en de nombreuses occasions en France.De l’hiver 1900 à l’été 1903 – Elle revient en France, à Bressieux puis Paris pour approfondir son éducation mais continue au printemps et à l’été, d’aller vivre dans d’autres familles sorcières. Une forme d’échange que les Beaufort ont toujours effectuée et qu’ils ont perpétués pour elle et ses cousin(es) des branches benjamines et cadette.De 1903 à 1910 – Scolarité à Beauxbâtons, entrecoupé par un échange à Koldovstoretz (l’école de magie russe) entre la troisième et quatrième année où elle rencontre de nombreux sorciers et sorcières dont les parents travaillent avec son père et y apprend le russe.Durant l’été 1910 jusqu’à l’été 1912 – Elle réussit haut la main ses PIE mais décide de suivre son père en Sibérie, plus précisément en Iakoutie, sur les traces de shamans Evenks et Iakoutes. Ils travaillent là-bas pendant deux années en compagnie d’archéomages dépêchés par la Cour Impérial et d’autres qui sont condamnés par décret à demeurer dans ces régions hostiles et septentrionales à cause de leurs opinions politiques. C’est ce voyage qui marque le début d’une longue amitié professionnel mais surtout idéologique en compagnie de ces sorciers et sorcières aux tendances diverses mais toutes opposées aux Romanov.De la rentrée scolaire de 1912 à 1914 – Jeanne entame des études d’archéomagie sur les conseils de son père mais surtout par obligation. Sa présence dans la première expédition n’ayant été accepté qu’à demi-mot, elle doit maintenant attester d’un diplôme même le plus élémentaire possible pour pouvoir repartir.De l’hiver 1915 au tout début de l’hiver 1917 – Seconde grosse expédition en compagnie de son père. La future duchesse avait sauté sur la première occasion pour partir, les pressions pour la faire marier et rentrer dans le rang devenant de plus en plus forte. Le domaine de Bressieux n’a jamais été aussi froid.Début de l’hiver 1917 – Elle sent le vent tourner et rentre précipitamment en France avant que la Révolution d’Octobre n’éclate quelques mois plus tard.21.06.1917 – Jeanne réchappe de peu à la tentative d’attentats sur Vaux-le-Vicomte alors qu’elle s’y était rendu en compagnie de son grand-père, l’ancien duc du Dauphiné. Enfin ça c’est la version officielle, la jeune femme avait été tenu au courant et mise à l’écart un jour avant grâce à ses sympathies anarchistes.De l’automne 1919 à l’hiver 1920 – Dernier et court voyage en Russie, désormais soviétique. Bien qu’elle partage quelques proximités idéologiques avec le nouveau gouvernement, l’aristocrate en rébellion ne se sent pas à sa place et ne trouvant pas ses anciens amis (et amours), elle plie bagage avant de tomber dans les griffes de la police secrète.Hiver 1920 à l’automne 1923 – Période très calme de sa vie, elle reste à Paris et parfait sa formation en études supérieurs par un diplôme de justice magique spécialisé dans les questions culturels à l’internationale. La fortune de sa famille ainsi que les contacts forgés, lui permettant de se trouver une place dans les Académies supérieurs sans trop de soucis.Automne 1923 jusqu’au printemps 1925 Elle rentre au Bureau de l’art du Ministère des affaires magiques comme conseillère dans toutes les questions de spoliations et de restitutions des artefacts magiques. Un poste normalement dans l’ombre mais qu’elle sait rendre public, à la fois par son ancienne participation à cette entreprise, par la réputation de son père et par ses allocutions choc et sa position pro-active sur la question.Pendant l’été 1925 Ses efforts et son iconoclasme politiques sont récompensés, elle est débouté par le directeur/trice du bureau de la coopération magique pour travailler avec elle/lui comme secrétaire. Jeanne ayant prouvé par ses qualités naturelles mais aussi ses connaissances académiques, sa maîtrise des sujets à l’international.De l’été 1925 à l’hiver 1927/1928 Elle est propulsée au poste de délégué français à la confédération internationale des sorciers. Ses prises de positions politiques s’intensifient et elle commence à plus n’être une inconnue au sein de la petite société sorcière. Quelques-unes de ses initiatives comme la normalisation des relations avec la Russie afin d’apaiser les tensions inhérentes à l’accueil des Romanov des années plus tôt, ont fait grand bruit.Septembre 1926 Après la loi de succession passé le mois d’avant, Alexandre de Beaufort cède tout ses droits sur le titre du duché de Dauphiné à sa fille Jeanne avant de disparaître dans une énième expédition, ne donnant depuis pas de nouvelles.Décembre 1926 Lazare de Beaufort meurt et le titre échoit donc à Jeanne.
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort le- Code:
<b>Jeanne de Beaufort Ariana Grande</b> <em>|</em> @"Jeanne de Beaufort"
Pour ajouter le personnage dans une famille :
- Code:
@"Jeanne de Beaufort" (F · 35 ans)
Pour le bottin des années de naissance :
- Code:
<b>14.06.1892</b> @"Jeanne de Beaufort" – Beauxbâtons / échange scolaire à Koldovstoretz
Pour le bottin des particularités :
- Code:
<b>Légilimens</b> @"Jeanne de Beaufort"
Pour le bottin des romances :
- Code:
@"Jeanne de Beaufort" - Célibataire
Pour le bottin des emplois :
- Code:
<b>Déléguée Française à la Confédération internationale des sorciers </b> @"Jeanne de Beaufort"
-->
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Léopold de Valoys leBienvenue à toi sur le forum <3 Bon courage pour la fiche ^^ Très hâte de voir ce que tu feras de ce perso =)
Maeve Le Noir (3)
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Luka Romanov (5)
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(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Auguste Lestrange le(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Arsène d'Apcher leTrès contente de voir une nouvelle famille choisie, j'ai tellement hâte de voir ce que tu vas en faire
C'est trop vide là, on en veut PLUS
Pour le blabla du staff, tu as 20 jours (jusqu'au 22.08.2024) pour faire ta fichette, avec bien évidemment la possibilité d'avoir du temps supplémentaire en cas de besoin et à ta simple demande N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit
Bon courage pour la rédaction de ta fichette
Qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Octave Defresne leBienvenue officiellement et bonne chance pour ta rédaction !
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort le@Auguste Lestrange Hâte de rp avec vous tous !!
@Arsène d'Apcher Promis ça se remplit doucement mais sûrement
@Octave Defresne On va achever ce qui a été commencé à la Révolution française
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Lucio Savelli leBon courage, alors, pour la rédaction de cette fiche et bienvenue sur Loom !
by wiise
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Neith Shafiq leBienvenue à toi et très très hâte de lire la suite
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Emile Teyssier leBlague à part, j'ai suivi de loin la construction de Jeanne, et j'ai hâte hâte de te voir la jouer ! Bon courage pour la fin de ta fiche
taking different roads ;
love will tear us apart again ᛉ
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Invité leCe n'est pas Apolline qui va trembler dans ses bottes... Mais elle devrait, au vu de ce qui se trame sur cette fort jolie fiche Je suis très très curieuse des possibilités de jeu de la jolie Jeanne, et de tout le bazar qu'elle peut mettre sur l'échiquier politique !
Bienvenue officiellement parmi nous, et bon courage pour la fin de la fiche !
(#) Re: [Atropos | Jeanne de Beaufort] La pensée et le mouvant.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort le@Lucio Savelli Et j'espère que Lucio en entendra très vite parler in-rp !!! Merci beaucoup !
@Neith Shafiq ça me flatte beaucoup trop
@Emile Teyssier On tentera qu'une seule fois et on va réussir , merciiii ça arrive très vite promis
@Apolline d'Apcher C'est po Jeanne d'Arc mais ce sera Jeanne La Rouge et moi j'ai hâte de foutre le bordel