Animation RP #1.3 > Asgall Leamhnach & Séléné de Valoys

Je sens, rapidement, que quelque chose ne va pas. Ma magie n’est pas assez puissante, pas assez forte pour contrer les effets de l’Océan sur ma bien-aimée. Pour ça…il faudrait que je parle. Et ça signerait la fin. Elle irait nourrir l’Océan, comme tant d’humains avant elle. Elle panique, me lâche, et remonte vers la surface. Je ne la suis pas, pas tout de suite. Parce que je comprends qu’il n’y a qu’une seule issue pour nous. La mort de l’un de nous, ou vivre séparés à jamais. Je ne souhaite pas ça, surtout pas pour elle. Mourir pour elle ne me fais pas peur, mais l‘imaginer malheureuse me brise le cœur.

Elle hurle en atteignant la crête des vagues, et je me précipite, de toute ma vitesse…sans pouvoir retenir mon propre cri.

- Séléné !

J’arrive près d’elle, et je réalise l’ampleur de mon erreur. En ouvrant la bouche, je l’ai condamnée. En ouvrant la bouche, je l’ai tuée. Elle est maintenant promise à l’Océan, et rien de ce que je pourrais faire ne l’empêchera de devenir écume. J’ai peu de temps à présent. Mes larmes se mêlent à la mer alors que je refais surface. Elle a déjà dans le regard cet enchantement caractéristique de l’humain ensorcelé par ma voix. Et je me hais pour ça. Je voudrais mourir à sa place, je voudrais remonter le temps et m’empêcher de parler. Au lieu de ça, je la prends dans mes bras, la porte au-dessus des vagues, et je pleure.

Elle ne tremble plus, et je comprends que sa fin est proche. Son sourire tendre et apaisé me brise le cœur un peu plus. Je caresse ses cheveux tandis que sa voix se fait faible, et j’ai un sourire tendre, pour elle comme pour moi, pour l’apaiser, pour me faire à l’idée que je ne la reverrai plus jamais. Notre peuple, les sirènes, est composé de tout ces noyés qui ont été trop lâches pour accepter la mort. Et à présent, je ne peux plus la rejoindre.

- Je m’appelle Asgall.

Elle semble tellement bien entre mes bras, et pourtant déjà ses cheveux se dispersent en écume glacée sous mes doigts. Sa voix devient très faible, elle a du mal à respirer, et je l’embrasse sur le front sans pouvoir retenir mes larmes salées.

- Je t’aime ma Perle. Tu seras toujours auprès de moi à présent.

J’embrasse une dernière fois ses douces lèvres alors qu’elle referme les yeux comme pour s’endormir, et bientôt je n’ai plus qu’une brassée d’écume dans les bras, qui se disperse au gré des vagues. Ma princesse s’est éteinte à jamais. Et mon cœur brisé s’étiole avec elle dans l’Océan.