[Atropos | Maeve Le Noir] The Lady afterward

Vagissements retentissants, en chœurs des cris de sa mère en couche, naissance hâtée, que ce soit par une quelconque faiblesse de santé ou bien simplement par un accident, Maeve vient au monde à l’aube, épuisant sa mère qu’on garde alitée. Elle ? Elle est présentée au cercle des druides, célébrée au sein de festival de la lumière, entourée de soleil et de lumière, de chants et de danses. Elle est la seconde née, mais la première fille, et pour sa famille, une grande fierté. On dépose sur ses yeux des ailes de fées, et on sacrifie une vie pour la sienne. Lorsque la nuit tombe enfin, elle est placée dans un berceau tissé de branches souples, sous une verrière faisant face au ciel étoilé et bercée par le chant des êtres des bois perchés dans les grands chênes du domaine de Rohan.

Jeune enfant turbulente, aventureuse et rêveuse, elle est éduquée sur les terres familiales de Castel Rohan, en Bretagne. Ses nourrices sont contraintes à une surveillance aiguë tant elle se meut dès qu’elle est capable de se déplacer, ne tenant guère en place. On la trouve souvent dissimulée dans le jardin, robe tâchée et cheveux en désordre, grand sourire aux lèvres. Ses premiers mots des paroles de chansons étranges qui résonnent la nuit entre les troncs millénaires, ou les vers des rituels de sa mère, lorsqu’elle observe depuis ses genoux.

Disparue toute une après-midi au grand dam de ses nourrices, et pour l’inquiétude mêlée d’amusement de sa mère qui y voit là un signe avant coureur de son statut de sorcière. Une démonstration sans doute beaucoup plus subtile que d’autres au sein de la famille mais non moins efficace lorsqu’elle apparut, semblant de nul part, à l’heure du thé, affamée mais triomphante d’avoir semé ses gardiennes. Un divertissement à peine échaudé par la réprimande de son père lorsqu’il vint à l’apprendre le lendemain.

Ses nombreuses escapades et son usage chaotique d’une magie en plein bourgeonnement poussent sa mère à l’envoyer séjourner sur l’île d’Is, dans la demeure que sa famille y possède. Elle n’y est cependant pas enfermée, libre de visiter Castel Rohan régulièrement, mais respectant le souhait de sa mère de la voir étudier dans un lieu dépourvu de tout moldu. Maeve elle-même n’y voit d’ailleurs aucun inconvénient, absolument ravie de pouvoir librement expérimenter et s’ébattre dans un vaste espace où la magie s’exprime sans crainte d’être persécutée.

Comme tant d’autres jeunes sorciers, Maeve reçoit sa lettre d’invitation à la connaissance après ses onze ans, et entre à Beauxbâtons en Septembre. C’est la faction de l’aurore qui l'accueillera, sans qu’elle ait réellement eut de préférence personnelle. L’aurore lui alla fort bien, et elle s’en amusa même, tant d’elle-même étant liée à la nuit. La découverte de l’académie et de ses mystères est une activité plaisante, pour la jeune fille qui découvre un univers bien différent de ses forêts et de ses plaines, entre les vastes pics rocheux des Pyrénées.

A Beauxbâtons, elle retrouva son frère Arthur, de plusieurs années son aîné, et découvrit le petit groupe dans lequel il évoluait alors. C’est ainsi qu’elle fit pour la première fois la connaissance d’Arsène, celui qu’Arthur appelle son meilleur ami. C’est d’abord une observation discrète que Maeve fait de lui, curieuse de savoir quel genre de d’individu a attiré l’intérêt de son aîné, avant que la curiosité ne cède à l’amusement. Même loin de Bretagne, les Le Noir sont toujours attirés par les êtres singuliers et féériques.

Sa première année d’étude révolue et son premier sang versé, sa mère décide qu’il est temps pour elle d’être incluse dans les rangs des apprenties du culte druidique. Elle effectue l’épreuve préparatoire à Is, dans les vallons et les forêts qu’elle a parcouru enfant avant de rentrer à Castel Rohan pour la célébration de l’été, sa première couronne d’ajonc au front. Les enseignements dispensés par les druides ne ressemblent en rien à ce qu’elle expérimente à Beauxbâtons, mais ils offrent une sensation plus intime, plus familière, et plus profonde. L'académie ressemble à un conte, mais le cercle est à l’image du monde invisible et elle prend rapidement goût à ces énigmes chuchotées avec la voix des arbres, le bruit de l’eau et le bruissement de la vie sur les ailes des papillons. Une magie bien plus viscérale, réelle et merveilleuse que l’apprentissage strict de l’académie.

Offert par les peuples invisibles pour la première fille d’Isolt, le don de voyance de Maeve se manifeste suite à la première cérémonie druidique à laquelle elle participe comme apprentie. Elle découvre ainsi le bois, la voie tout juste formée à ses pieds. Elle découvre aussi que ce don ne se manifeste pas seulement la nuit, mais qu’il existe mille et un aspects à l’existence de ceux dont le voile fut tranché. Elle découvre le monde sous un autre aspect et sa mère prend bien garde de l’accompagner, lui demandant de rentrer chaque semaine et de ne rien lui dissimuler. Et Maeve ne le désire nullement, appréciant pouvoir se confier. Les premiers mois n’en restent pas moins difficiles, douloureux, tout autant qu’exaltants, et le personnel de Beauxbâtons est prévenu, afin de pouvoir réagir en cas de nécessité.

Elle est loin d’être la meilleure élève de son année. Elle n’est pas assez appliquée, attentive. La pédagogie des enseignants ne lui convient tout simplement pas, et pourtant, lorsqu’il est question d’un échange scolaire avec une autre académie, Maeve défend sa candidature bec et ongle, fait des efforts, et se force à s’ancrer les deux pieds sur terre. Lorsque l’acceptation vint, elle ne se posa cependant pas davantage la question, car que ce soit ses efforts ou son nom qui ont payés, le résultat pour elle est le même : la voilà intégrée au programme d’échange. Elle choisit d’être envoyée à Koldovstoretz pendant deux ans, et l’école de sorcellerie russe lui sied bien davantage que Beauxbâtons. La grâce et l’étiquette sont moins mises en avant, la magie noire et les racines anciennes, slaves, bien davantage. La culture magique locale la fascine même durablement, et elle passe parfois autant de temps à parler avec les roussalka qu’avec les autres élèves. De ces deux ans, Maeve gardera un excellent souvenir.

Après l’obtention de ses PIE, diplôme du premier niveau d’étude, Maeve, en concertation avec sa mère, décide de quitter Beauxbâtons, incapable d’y trouver le nécessaire pour s’épanouir. Isolt en profite pour commencer à former ses deux filles à la reprise du statut d’héritière et des devoirs qui l'accompagnent.

Libre de l’académie, Maeve se prend rapidement à être de plus en plus impliquée au sein du cercle, effectue son apprentissage avec plus de rigueur et d’intensité. Pour compléter ces études locales, Isolt engage également plusieurs professeurs, dans divers domaines qu’elle estime nécessaires pour équilibrer la formation de ses filles. Maeve touche ainsi à l’étude des runes de nombreuses cultures, et s’intéresse également à l’art de l’enchantement, à l'arithmancie, mais également aux obscurs travaux sur les arts mortuaires et la manipulation de l’invisible. Sans le carcan de Beauxbâtons, elle peut vivre sa passion de la magie librement, l’explorer jusque dans ses plus lugubres recoins si elle le désire, ou encore expérimenter ses capacités. Elle passe également une part de son temps libre auprès des êtres magiques de Bretagne et sur Paris afin d’arpenter les musées et autres expositions comme un spectre vorace.

Avec la fin de son apprentissage et la venue de sa majorité et de son avènement en tant que femme, Maeve est intronisée comme acolyte druide, et rattachée au cercle de Dahut, où elle a passé son enfance. Elle y officie à tous les événements majeurs en compagnie de ses aînés. C’est au cours de la cérémonie de Beltane qu’elle atteint pour la première fois les rives du lac, au cours de l’un de ses rêves. Là, elle discute avec l’image d’un homme à la cape et au museau de loup pendant ce qui lui semble des heures. Elle ne se souviendra pas de tout, comme chaque fois qu’elle parcourt la voie, mais retiendra de sa visite nocturne comment revoir le dormeur qu’elle a croisé et qu’elle retrouvera à de nombreuses reprises. De lui, elle apprend qu’elle connaîtra une alliance solide et longue avec un sorcier marqué par la lune.

Vers Septembre, cherchant davantage pour s’occuper, Maeve demande à sa tante Nolwenn de lui permettre un apprentissage auprès des De Médici. Elle entre pour la première fois à l’Antre des Naufragés, où elle suivra notamment son cousin Lorenzo, mais également les différents responsables. Elle trouvera rapidement une passion pour le bookmaking et les paris, n’hésitant pas à travailler pour obtenir une place officielle après quelques mois, bien que toujours sous la surveillance de ses cousins. C’est un autre monde, qui s’est ouvert à elle et son illégalité, voire son immoralité ne lui font ni chaud ni froid. Habituée à la cruauté du petit peuple, Maeve voit surtout dans l’Antre des Naufragés un autel à la véritable nature de l’homme et à des traditions depuis longtemps perdues.

Lui trouver un premier contrat n’a pas pris longtemps mais Maeve n’est pas surprise. Non, ce qui la surprend, c’est de savoir qu’il ne s’agit pas de son lycan ! Elle rencontrera le jeune homme à un certain nombre de reprises pendant les négociations mais le contrat restera une affaire privative car la bonne société Parisienne, cœur mondain de la France, n’est guère au fait des coutumes jugées étranges de la famille ducale de Bretagne. Maeve n’est guère troublée par cette possible union, acceptant sans rechigner ce qu’elle implique, sachant qu’il ne s’agit nullement de ce que son dormeur lui a confié. Sa vie ne s’arrêtera certainement pas à ce contrat.

Lorsque les journaux annoncent le début de la Grande Guerre, Maeve éprouve pour la première fois de l’inquiétude. Elle qui n’est jamais vraiment en contact avec les moldus, sauf ponctuellement dans une rue Parisienne ou aux travers des barreaux d’une cage dans l’Antre des Naufragés, elle n’a tout simplement pas vu les évènements présidant au début de la guerre, l’enchaînement dramatique des alliances et des accords. Tout ce qu’elle voit ce sont les obus dont on narre le pouvoir de destruction, les morts et les ravages. Maeve, qui n’a jamais même eu l’idée de se mêler aux moldus et ne leur prête guère d’attention, ne conçoit que de l’incompréhension et de la haine pour cette race qui leur ressemble mais qui s’entre-déchire si violemment. Et bien sûr, il y a les déracinés. Les sorciers qui fuient le front, et les zones de bataille, les créatures magiques cherchant refuge, chassées de leurs territoires. Elle travaille à l'accueil des réfugiés, avec sa famille, jusqu’à l’hiver, où elle est appelée par la famille De Valoys à être la dame de compagnie de Sélénée, la fille aînée du roi Adelstan.

Tout comme le reste du monde sorcier, c'est le choc et l’horreur qui habitent son esprit suite aux attentats des fêtes estivales. Elle fut aux côtés de Sélénée, dont elle est alors la dame de compagnie, et sans que ce soit réellement affirmé, l’homme de mains, car tels sont les Le Noir aux De Valoys. Elle eut alors dû la protéger. Elle n’a pas su la protéger. L’explosion a eu lieu alors qu’elle s’était éloignée. Elle-même n’est que légèrement blessée. Mais Sélénée… Arsène l’a sortit des gravats, lui a arraché des mains le corps sans vie de son frère infant et Maeve les a rejoint dès qu’elle a pu, dès qu’elle en a eut finit d’aider les autres, incapable de les abandonner pour ne s’intéresser qu’à sa seule charge. Elle restera longtemps auprès de la princesse, après cela, refusant de l’abandonner, menaçant même quiconque souhaiterait la chasser. Elle ne consent à s’éloigner de nouveau qu’à l’instant où la fatigue manque la happer avec voracité. En dépit de ses autres préoccupations, elle se dévouera entièrement à Sélénée pendant les mois suivants.

La guerre comme de multiples facteurs personnels poussent Maeve à faire annuler le contrat mis en place pour elle. Officiellement, la raison invoquée sera liée aux insécurités que les attentats ont provoquées, mais entre les deux familles, c’est bien plus complexe que cette demi-vérité. Elle quitte Paris, ainsi que son rôle de dame de compagnie, estimant n'avoir pas fait le nécessaire pour le rôle et l'honneur qu'on lui a attribué.

De retour en Bretagne, Maeve a passé plusieurs années à se consacrer en grande partie à l’aide aux victimes de la guerre installées sur les terres du Duché familial et à approfondir ses connaissances personnelles, sa Mère lui confiant davantage du leg de Morgane suite aux expériences vécues par sa fille qu’elle estime alors prête à les recevoirs. Ses moments personnels sont passés à l’Antre des Naufragés, où ses cousins lui proposent une place de responsable des paris qu’elle accepte avec plaisir et occupe pendant un an. Cette période est marquée par sa découverte de nombreuses ramifications, au sein de la voie de ses rêves, mais les fragments de vision se perdent dans des fièvres et une apathie doublée de profonde amertume. Elle déteste les moldus, mais elle n’aurait pas cru que les sorciers pourraient les imiter. L’Antre, avec toute son immoralité, est l’autel parfait pour exaucer les noires idées qu’elle rumine.

Ce n’est pas un dormeur qui vint lui parler, aux bords du lac à l’eau rosée. Maeve ne sait ce qu’il est, avec sa silhouette courbée, sa mise frémissante et son masque au bec pâle. Elle ne se souvient pas même de lui, après, mais elle se souvient d’un battement dans l’air et elle se souvient qu’elle a une fortune à rencontrer. Elle s’en souvient d’autant mieux lorsque Lorenzo apparaît ce jour-là à l’Antre des Naufragés. Ils passent une partie de la soirée, de la nuit même, à jouer dans une salle privative, parties de cartes qui s’enchaînent, avec l’alcool pour les complimenter. Mais Maeve annonce s’ennuyer et propose de monter les enjeux. Lorenzo joue le Club et perd. Elle ? Elle ne dira rien, ne peut même s’assurer que son visiteur y soit lié, elle se contente de sourire et d’empocher immédiatement le titre de propriété, pour éviter d’ennuyer Lorenzo par la suite, prétend-elle, alors qu’en vérité, elle ne veut pas lui donner l’occasion de s rétracter.
Elle devient ainsi propriétaire de l’Ecdysis, dont l’ancien nom disparaît.

Quatre ans depuis l’obtention du club et Maeve lui a consacré tout son temps, y trouvant là une occupation alliant toutes ses passions. Si la clientèle ne fait que renforcer l’avis de Maeve sur l’être humain, elle ne peut que reconnaître à quel point le l’Ecdysis possède une vie propre et combien cette vie la fascine et l’attire. Il y a tant à dire sur cette aventure qu’elle s’est offerte d’une main gagnante aux cartes ! Ce sont quatre ans disparus en un instant à ses yeux et Maeve compte bien le rendre plus florissant encore tandis que les expériences qu’elle y mène semblent lui permettre d’avancer plus encore sur la voie qu’elle pensait jusque là fermée. Des bois et du lac, elle a découvert un verger et une porte qui ne demandent qu’à être explorés, conquis comme elle a conquis Paris et le beau monde avec les services que son établissement offre à ceux qui sont prêts à payer le juste prix. Mais ses découvertes comme le lourd carnet d’adresses qu’elle entretient désormais lui ont donné une autre idée : se présenter officiellement comme candidate à la chambre de la noblesse pour le Duché de Bretagne.

Code:

<b>Katie McGrath</b> <em>|</em> @"Maeve Le Noir"

Code:

@"Maeve Le Noir" (F · 34 ans)

Code:

01.08.1893 @"Maeve Le Noir" - Beauxbâtons

Code:

<b>Voyance</b> @"Maeve Le Noir"

Code:

<b>Propriétaire du Club Ecdysis & Bookmaker à l'ANtre des Naufragés & Politicienne</b> @"Maeve Le Noir"

Code:

<b>Poste occupé</b> @"Pseudo personnage"