[Atropos | Maeve Le Noir] The Lady afterward

Nom

Fille de la Bretagne, le front couronné d’ajonc, elle est une Le Noir, descendante de la célèbre Morgane et du peuple des landes. Un nom placardé sur tant d’ouvrages d’art et de littérature, et jusque dans ces manuels scolaires qu’elle a toujours détestée. Le Noir ou plutôt La Noire, quand on parle d’elle, fière jeune femme à l’esprit libre, portrait de l’antique enchanteresse et qui, comme tant de ses pères, rit de l’image sinistre qui la drape comme une seconde peau, se complaisant dans une théâtralité qu’elle cultive avec malice, pour mieux se jouer de ces linottes qui ne voient pas plus loin que les rumeurs et ou le folklore. Le Noir à la dureté que l’image populaire éclipse si sottement derrière des tombereaux d’une exagération fantasmée, quand seuls les mieux informés savent que ces fidèles alliés furent prêts à mettre le pays à feu et à sang pour s’assurer la continuité de la couronne qu’ils ont juré de protéger.  

Prénom

On l’appela Maeve sur les conseils du visionomeur druidique loyal à leur famille. Ivresse est-elle donc nommée et ivresse en compagnie, elle émaille depuis sa vie de la carcasse de centaines d’expériences et émotions révolues, se constituant ce jardin secret de joies et de regrets comme autant de fleurs éthérées qui ne fleurissent que pour elle. Première fille d’une parenté qui ne dédaigne pas son sexe et lui doit ses plus beaux éclats, elle est Maeve la souveraine, homonyme d’une reine pour qui tant de vassaux mourraient, celle sans qui le héro ne peut régner. Elle est aussi Morgane, son second prénom, là où tant de jeunes femmes écopent de ces sobriquets grec, elle est fière du drapé de cet auguste nom tout en cherchant à lui échapper, désireuse d’écrire ses propres récits plutôt que d’être éternellement comparée à l’image du passé.

Naissance

Venue au monde le 1 Août 1893 lors de la célébration de Lughnasadh, et avec un mois d’avance sa naissance est aussi douloureuse que glorieuse. La fête, à Castel Rohan, lui est dédiée, sa mère si fière et acclamée pour avoir enfanté une fille. Toute la journée, elle repose face au soleil, s’imprégnant de la force de l’astre sous le regard des guérisseurs liés à la lignée. En dépit de la douleur, c’est de chants, de danses, de rituels anciens que ses premiers jours sont bercés, un camaïeux aux antipodes de tout ce que la France peut imaginer de sa parenté. A aujourd’hui 34 ans, elle n’a jamais cessé de garder un fragment de cette douceur estivale et l’écho des liesses passées.

Parents

Fille cadette d’une fratrie de quatre enfants issue de Gareth et Isolt Le Noir, couple emblématique de la sorcellerie celtique établie à Castel Rohan, au cœur de la Bretagne, ferté de la lignée depuis l’établissement de la dynastie française de leurs anciens rivaux et alliés, les De Valoys.
Son père, Gareth Le Noir est un homme dur, une main d’acier au service de la royauté dont il est capitaine de la sécurité, veillant sur ces majestées. Traditionaliste aux vertues affichées, il entend ne jamais trahir ses vœux de service et fait grand cas d’éduquer ses enfants selon leurs coutumes ancestrales. Il a toujours semblé à Maeve qu’il eut pu tout tolérer si ce n’est la faiblesse de caractère et le parjure. Né d’Alefsen, il est le consort principal de sa mère, Isolt.
Sa mère, Isolt Le Noir, est la matriarche de la lignée Le Noir, grande prêtresse des secrets et du culte druidique. Duchesse de Bretagne et fidèle alliée de la royauté, elle enseigne elle-même à toutes ses filles. C’est d’elle que Maeve tient son caractère, quoi qu’il fut trempé à l’aune de la froideur de son père là où sa mère est une femme aussi solaire qu’elle est tempétueuse, comme le temps changeant de leur région natale.
Arthur, le frère aîné est indubitablement celui qu’elle apprécie le plus, partageant avec lui la libre sauvagerie dont leurs âmes sont inspirées. Plus jeune, elle le suivit à maintes reprises, non sans lui attirer parfois des ennuis imprévus, quand elle ne filait pas elle-même en l’obligeant à la poursuivre par monts et par vaux, en frère protecteur qu’il est et pour éviter les foudres paternelles. Avec lui, elle arpenta la campagne bretonne en traquant les cercles de fées pour y danser jusqu’à en perdre le souffle, le sommant de la rattraper ou lui faisant des peurs bleues en essayant de pêcher les kelpies des lacs les plus reculés.

Nature du sang

Patronyme qui la dévoile sans grande surprise, elle est Sang-Pur d’une lignée célèbre pour les français, entre ceux qui estiment sa parenté et ceux qui s’arrêtent à leur sombre réputation. Maeve n’a jamais évolué dans un milieu perméable, Beauxbâtons excepté, et la cruauté de son verbe assumé n’est en vérité que le reflet d’une éducation qui place les mêlés et les nouveaux sorciers en inférieurs naturels. Il y a les sangs-purs, et il y a les autres, et il est bien naturel que leurs affidés permettent à la classe régnante d’exercer ses droits et devoirs naturels. Chacun à sa place, ainsi le veut la nature, entre dominants et dominés, et malheur à l’agneau qui oublierait qui est son berger. On lui a apprit à ne jamais s’abaisser, non point par la compagnie, mais par l’esprit, tant d’inutiles questions d’égalité de la part de cette populace incapable de s’accepter.  

Situation matrimoniale

Toujours présentée comme Demoiselle, l’éthérée enchanteresse de Bretagne, sans aucun anneau au doigt et aucune promesse nouée. Certaines mauvaises langues prétendent qu’on est incapable de lui trouver un fiancé, qu’elle est trop vieille désormais, pas suffisamment bien dotée en dépit de la richesse familialle, lorsqu’on la compare aux Delacour et autres Valoys. Elle est en vérité désappointée de ce qu’elle désire de cet époux hypothétique, en particulier après ses fiançailles ratées avec un grand nom que tout le monde tait par prudence et doigté. Et pourtant, elle n’en a pas moins tendu l’oreille lorsqu’Arthur a mentionné suggérer à leur mère de la fiancer à Arsène d’Apcher, son béguin d’adolescente. Une perspective qui pourrait sans aucune doute lui plaire, si elle venait à se réaliser, mais qui est loin d’être engagée.

Occupation

Propriétaire d’un club privé qu’elle a acquis après un pari auprès de l’un de ses cousins Médicis. Elle fut tout d’abord bien en peine de savoir ce qu’elle put désirer de cette acquisition inattendue, avant de finalement se laisser inspirer par l’ancienne enseigne de la Lance d’Argent, et créer le club Ecdysis. Club privilégié, secret de polichinel pour clients cooptés, le club n'accueille certes que des Sang-Purs mais surtout des Sang-Purs de qualité ! Outre un lieu grandiose où vivre loin de la masse sans plus penser aux revendications de modernité et d’égalité de la population sorcière secondaire, le club dispose d’un système de services à la personne spécialisé dans tous les conforts nécessaires aux grands noms, depuis les plus bénins, comme de louer discrètement un superbe carrosse L’Estang pour une maîtresse, jusqu’aux plus sordides, ou dangereux. A ce titre, le club dispose de sa propre monnaie, pièces enchantées sans unité si ce n’est celle d’une dette par exemplaire. Maeve s'octroie par ailleurs deux fois par mois le plaisir de se faire bookmaker au sein de l’Antre des Naufragés, en Bretagne, une activité qu’elle délaisse pourtant récemment, avec l’idée d’être élue comme représentante à la chambre de la noblesse.

Scolarité

Appelée par l’académie de Beauxbatons dans laquelle elle effectue la majorité de sa scolarité dans la Faction de l’aurore, elle passera cependant un an à Koldovstoretz sur sa demande insistante. Maeve fut tout au long de son cursus une élève souffrant d’un apprentissage théorique trop poussé au détriment de la pratique dans laquelle elle s’épanouissait, dédaignant les cours de bienséances et abhorrants ceux d’Histoire de la Magie dont des pans entiers touchent à sa famille, refusant d’être prise à partie. Loin d’arrêter sa valeur aux vétilles creuses des réussites académiques, elle préféra choisir les expériences qui le plaisaient le plus, sans réellement se demander de quoi ses lendemains seront faits. Koldovstoretz lui plut bien davantage, et elle a toujours regretté de ne pas y avoir effectué toute sa scolarité.

Composition baguette

Baguette constituée de bois de cornouiller réputé pour son caractère joueur et capricieux, à l’égal de celui de sa maîtresse, et complété par une pierre de korrigan remise à sa mère après sa naissance par le peuple des landes. De ses 27 centimètres elle est flexible et aisée à manier. La poignée est ornée de la nacre qu’elle s’amusait à trouver tous les étés sur les plages bretonnes, venant s’enchasser dans les gravures naturelles qui ornent sa longueur. Première baguette acquise, fidèle compagne, Maeve se souviendra toujours de son entrée dans la boutique, de l’homme qui accepta de la voir pour ce qu’elle est plutôt que pour l’image de sa lignée, lui présentant du pin, du pommier et du chêne blanc, et riant lorsque c’est le cornouiller qui s’impose aisément. Elle manqua un jour la perdre dans la Neva, et préféra plonger pour la récupérer plutôt que de l’abandonner.

Patronus

Fondamentalement sauvage, attachée à ces secrets enfouis dans les entrailles de la terre et dans les rouges entrailles des sacrifiés, elle est incapable de produire un patronus. A ses yeux, la lumière peut blesser aussi sûrement que l’obscurité protéger, la terre donne et prend à égale mesure, et tout le reste n’est qu’un constructe de la société. Et puis, à bien y regarder, comment peut-on couronner un seul moment de sa vie comme le plus heureux lorsque chaque battement de cœur est une nouvelle opportunitée.

Epouvantard

Et il s’en vient un vieillard vêtu d’un manteau gris, dont s’égrène la poussière de mille éclats de vie, au regard lassé et au visage hâve, de ceux qu’on qu’on regarde et qu’on oublie, de ceux dont le passé a gommé les traits, jusqu’à ne laisser aux voyageurs de cette vie qu’une vague impression mal définie. Et le vieillard s’est arrêté, appuyé sur un noueux bâton de berger, penché près de toi comme pour te confier, au gré d’une confidence, tout l’épuisement qui voûte ses épaules usées. Et tu fermas les yeux, l’esprit bercé par la mélopée, de ces chemins si longuement parcourus, ton âme emportée de gaieté délaissant tes os fourbus, tu te leva en dansant, à la suite du vieillard qui déjà son long périple reprend, cage oubliée derrière toi, coquille que tu me laisse en seul souvenir d’un temps de liesse. La cage d’un corps érodé par le temps qui passe sans merci aucune, esprit vif enfermé en attendant une délivrance qui tarde à se présenter.

Amortentia

Jamais aussi à l’aise qu’en forêt, où son univers semble croître et s’étendre à l’infini, où le parfum de la terre riche et fertile se mélange aux feuilles mortes de l’automne, aux fleurs et bourgeons de l’été, à la sève ambrée des puissants troncs. Sensation de stabilité et de liberté, quand l’imaginaire se mêle à la simplicité, joyau de vie cyclique éternelle tant que la main de l’homme n’y met pas un terme. Amour des grands espaces de sa jeunesse, des secrets dissimulés dans la nature. Affinité pour les cuirs de toute sorte, l’odeur de la peau une fois tannée, du vernis qui la protège. Matière si commune au sein de leur ferté, issue des élevages comme de la chasse, matière noble et fidèle à l’humain qui en use, source d’art et d’apprêts, et parfois d’une imagination plus intime. Lui répond le parfum du caramel purement breton et des pommes rôties qu’elle s’amusait à voler dans les cuisines sous les jurons des employés, ou qu'elle s’appropriait dans les nombreuses fêtes traditionnelles de leur région. Rappel de sa gourmandise, mais également de ces soirées endiablées passées autours des grands feux, parcourant la lande ou sur les plages battues par les vents.

Particularité Magique

Les chasseurs de trésor exhument d’anciens coffres emplis de joyaux des profondeurs, les fermiers récoltent les bienfaits de la terre lors des moissons et elle ? Que découvre-t-elle dans ses rêves ? Maeve ne saurait toujours l’affirmer. Seule et pieds nues, elle parcourt des bois si anciens qu’ils chuchotent parfois d’anciennes gloires et de romances oubliées, caresse de ses doigts les feuilles qui sont autant de rêves oubliés. Elle connaît la voie, car la voie lui fut montrée, des ailes de fées apposées sur ses yeux d’infante, emplissant les orbes de leur magie innée. Voyante dont le regard se perd dans les vides entre les choses du monde, et parfois, parvient à y glisser une pensée.