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Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

Gaëlle d'AdhémarLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Gaëlle d'Adhémar
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(#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 à 17h | Température : -10 degrés | TW : Deuil
    Il lui semblait avoir entendu quelque chose. Un murmure, quelque chose qui n’avait rien à voir avec l’enthousiasme de Ruben, qui lui faisait chaud au cœur. Quelque chose qui n’avait rien à voir avec les présentations d’usage que les membres de son groupe s’échangeaient. Non, il lui semblait que le chuchot venait d’ailleurs. D’un au-delà qu’elle frôlait parfois du bout des doigts. Cette pensée fit naître de légères larmes au creux de ses paupières. Des larmes que la jeune femme ravala, préférant sourire. Elle avait fait ce qui était nécessaire. Si elle n’avait jamais regretté le chemin qu’elle avait fait au sortir de la guerre, ce moment renforçait cette impression.


    Et pourtant, malgré cette joie qui habitait son âme, il lui semblait que ses jambes étaient plus lourdes. En bonne médecin, la d’Adhémar ressentait que ce phénomène n’était pas uniquement du à cette pérégrination dans les montagnes. Son souffle se faisait plus court, plus difficile à reprendre, à retrouver. Mais une fois de plus, cela n’avait rien à voir avec l’altitude. Gaëlle aurait presque eut l’envie de s’arrêter, de s’asseoir sur l’une de ses pierres qu’elle voyait plus loin. De s’appuyer sur quelqu’un, peut-être. Ou tout simplement de s’arrêter avec les plus âgés, pour profiter de leur sagesse. Alors, ses prunelles se posèrent sur la petite flamme. Cette vue lui arracha un nouveau sourire, plus faiblard, alors que les mots de l’un de leurs hôtes lui revenait en mémoire. Elle comprenait leur portée, à présent.


    A nouveau, elle avait fait ce qui était nécessaire. Il devait être temps de laisser quelqu’un prendre le relais, de passer le flambeau, sans mauvais jeux de mots. Avec douceur, Gaëlle resserra une dernière fois la main sur la petite lueur, fermant les yeux. Juste une dernière minute. Ensuite, elle pourrait sereinement transmettre cette tâche à quelqu’un d’autre. A qui ? La question restait en suspens. La jeune femme espérait que la flamme lui ferait comprendre avec qui elle souhaitait cheminer désormais. Si tel était le cas, elle l’écouterait. Pour le moment, Gaëlle adressa juste un dernier salut à ces personnes qui s’étaient trouvé sous sa protection. A Guillaume aussi, qui persistait à lui manquer malgré les années et ses idioties qui n’avaient pas manqué de la faire soupirer tant de fois. Emmanuel fut le dernier auquel elle adressa un mot, comme si elle avait souhaité le garder avec elle plus longtemps que les autres.


    « Je sais que tu es toujours là, avec moi. Nous sommes aussi têtus l’un que l’autre, j’aurais beau te chasser, tu as encore quelque chose à faire ici, me semble-t-il. Si je dois avoir un ange gardien, puisse-t-il n’être que toi, Emmanuel. » songea Gaëlle, en son for intérieur.


    Une larme unique coula sur sa joue droite. Gaëlle l’essuya doucement. Sa main se desserra petit à petit. Elle était prête. Épuisée, mais prête. Naturellement, la jeune femme se rapprocha de son cousin. Elle avait l’impression que la flamme pointait dans sa direction. Prise d’un petit excès de faiblesse, la d’Adhémar avait l’impression que ses jambes étaient en coton ou presque, elle posa sa main libre sur son épaule, pour trouver un peu de soutien. Le premier brasero était allumé. A lui de faire de même avec le second.


    « Excusez-moi d’interrompre votre conversation, commença la jeune femme, un peu plus pâle qu’à l’accoutumée mais sans être alarmante pour autant, il est temps que la flamme apporte du réconfort à une autre personne que moi. Ses prunelles croisèrent celle de son cousin. Puisses-tu trouver un peu plus de paix, Elric. Il me semble qu’elle m’ a soufflé ton nom. »


    D’une manière ou d’une autre, cela avait été le cas. Avec une douceur infinie, Gaëlle glissa le feu-follet au creux de la paume de son cousin. Déjà, il lui semblait que son sang se réchauffait à nouveau, que l’énergie lui revenait. D’ici quelques minutes, l’idée de poursuivre leur ascension ne serait plus un problème. La Flamme devait continuer son chemin. Elle avait fait sa part et avait suffisamment profité de sa chaleur et de son réconfort. Aller de l’avant aller de soi, désormais.

    Loom of Fate | 2023


    Le petit résumé qui va bien !:
    Guilhem d'ApcherATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Guilhem d'Apcher le
  • rituel du massif des pyrénées
    TW : évocation deuil - 7 novembre 1927 - tout le monde
    Il est moins Apollon que Guilhem, ce soir, et pourtant il se reprend vite malgré la surprise d’être face à face avec Neith, et son fils. Il grimace un peu au « Monsieur d’Apcher », en espérant que ces deux mots s’envolent des esprits et se perdent dans les hauteurs glacées et étoilées. Il se râcle la gorge et offre un sourire chaleureux à l’enfant, ainsi à la fort aimable porteuse de Flamme qui est une parfaite distraction de la gênante interaction. Il relâche la main de sa chère cousine qu’il était venu accompagner dans son deuil, et emboîte le pas de ses camarades, non sans un signe de tête respectueux pour Neith, à défaut de mots. En cette nuit de Samhain, la frontière est mince, entre vivants et morts, entre présent et passé.

    Mener la danse n’est pas difficile pour lui, il est jeune (moins jeune qu’il ne l’assume mais moins vieux qu’il ne pourrait l’être) et surtout l’effet du groupe est grand. Avancer, tous ensemble, en un seul et unique souffle, les battements de tous les cœurs accordés à celui de cette flamme qui brille de plus en plus au fil des inspirations et expirations pleines d’espoirs et de dignité. Solenelle, mais pas austère ! Le voilà qui chante, l’auto-proclamé barde, pour rompre le triste silence de ses proches compagnons, pas tout seul puisque d’autres pèlerins font de même. Un chant local qu’il n’a eu besoin d’entendre qu’une fois, il y a des années, pour s’en souvenir, sur ce même chemin alors qu’il n’était pas beaucoup plus haut que le petit Shafiq-Lestrange.

    Guilhem chante donc, le temps de passer la première étape, et son chant est d’or rougeoyant comme la Flamme qu’il n’arrive pas à lâcher des yeux. Plus elle croît, plus il respire, plus il ressent de l’énergie, contrairement à sa voisine qui fatigue à vue d’œil. Le soulagement face à la vivacité du premier brasero se transforme vite en euphorie. Il avale une grande rasade de l’alcool chaud et, compatissant, propose de ravitailler aussi la porteuse.

    « A défaut de pouvoir partager votre précieux fardeau, puis-je étancher votre soif ? » propose le galant, en présentant sa gourde. Il jette un coup d’œil au chien de Neith, qui semble le regarder d’un œil mauvais, et lorsque la procession reprend pour une descente raide vers le lac il espère de tout cœur que la Flamme passe bientôt à Zinaïda. Elle en a bien besoin, plus que lui en tout cas.

    Il fait passer son instrument devant lui, et retire ses gants pour jouer quelques notes, malgré le bout de ses doigts glacés. La musique réchauffe les corps d’autrui à défaut de celui du musicien, et le rituel des Pyrénées n’existerait pas sans cela. Il regarde l’homme qui semble boîter plus qu’avant, Elric d’Adhémar, celui qui ne méritait pas de tenir les clés de la nouvelle prison de Zinaïda. « Il y a longtemps, lorsque j’étais encore écolier, comme notre jeune compagnon. » Il fait un clin d’œil complice à Ruben. « Mais j’ai eu la chance d’assister à de nombreux rituels, tout autour de notre beau pays. Aujourd’hui, les Pyrénées, demain qui sait ? Je ne peux que vous encourager à faire de même, que vous soyez un bouquetin comme celui qui nous guide ou un touriste passager… La beauté de la Samhain réside en sa diversité, et qu’importe où vous la fêtez, vous trouverez d’autres cœurs avec lesquels la partager. » Il chantonne cette dernière phrase et démarre une mélodie motivante sur sa lyre, un peu enjouée, un peu grave, un peu des deux à l’image de leur marche.

    résumé:
    Loom of Fate | 2023

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    song of moon and sun
    song of loss and freedom

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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Loom Of Fate le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 à 18h | Température : -10 degrés
    Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.


    Aux prières de Gaëlle, la flamme sembla se condenser en une petite étoile blanche qui s'engorgea de la mémoire de tous les morts mieux connus de sa porteuse et de la peine plus personnelle qu'elle semblait y apporter. Le reste n'était qu'amuse-bouche pour elle et seul le chagrin intime sur la perte d'un proche pouvait réellement la faire durer toute une nuit. Ce fut à ce moment que la flamme se remit à ondoyer, aussi vaporeuse qu'un souffle et aussi tiède qu'un palpitant mis à nu. Mais pour briller autant, il lui fallait davantage d'énergie ; or elle sentait sa porteuse faiblir. La perdre lui importait peu, n'ayant pas la conscience et l'éveil pour ce genre d'empathie, mais son instinct de survie était suffisant.

    Elle murmura un nom dans le cœur de Gaëlle. Il lui fallait davantage de mémoires aux défunts comme combustible, et vite. Il lui fallait changer de mains où tout se terminerait : pour elle comme pour la jeune femme. Elle était gourmande, voire affamée cette petite flamme alors qu'on la tendait, sans plus tarder, vers son prochain réceptacle. De son propre chef, la flamme glissa d'une paire de main à une autre. Et là, blottie dans la paume rêche du religieux, elle sembla soupirer doucement d'aise. Elle goûta à une vitalité nouvelle, savoura la saveur de toutes les pertes connues dans les tranchées, mais d'autres inavouées et non assumées.

    Un instant, sous les yeux d'Elric, sa flamme blanche sembla prendre une teinte boueuse. Le vent sembla porter les tirs de fusils, les explosions d'obus et les hurlements d'agonies. Puis ce fut le silence alors qu'ils descendaient lentement le Mont Chauve. Le vent froid fouettait les silhouettes pliées en deux pour lutter contre ses rafales. Des particules de neige virevoltaient autour d'eux, au même titre que celles lumineuses lâchées par la flamme qui ne faiblissait pas. Et dans l'esprit d'Elric, il se souvint de tous les noms des disparus, presque dix ans plus tôt. Même de ceux dont il avait pu oublier le patronyme, mais pas les visages hagards et les orbites caves.

    Il se rappela leurs sourires et leurs rires, quand ils étaient frileusement amassés autour d'une minuscule lampe-tempête entre quelques planches de bois, pieds dans la boue. Il se rappela leurs confessions et leurs rêves, murmures échappés à des lèvres écorchées. Il se rappela leur regards fiévreux, terrifiés, mais surtout Elric se rappela de leur expressions apaisées quand il leur apportait les derniers sacrements. Et pour ceux qui ne purent pas en bénéficier, il se rappela de leur prière avant la charge finale. Il se rappela leur remerciement pour son soutient et sa présence quand ils partageaient une ration ou une messe.

    Quand ils arrivèrent dans la plaine et approchèrent du lac toujours aussi lisse qu'un miroir, le cortège pu voir qu'au lieu des étoiles il y avait à présent sous la surface des milliers de silhouettes argentées. Comme une fenêtre fermée vers un autre monde, une foule s'amassait contre la surface immobile pour observer l'approche des vivants. Les visages étaient pour certains méconnaissables, pour d'autres... et bien disons que plusieurs personnes dans la file se mirent à hoqueter et pleurer doucement, en silence. Puis, petit à petit, les silhouettes argentées semblèrent s'estomper à mesure que la flamme approchait des rivages sablonneux du lac.

    Lorsqu'elles disparurent totalement, ce fut pour être remplacées par des feux follets qui virevoltèrent dans l'air devenu soudain immobile de la grande plaine. Le bouquetin et sa précieuse charge s'immobilisèrent près du second braséro et attendirent patiemment qu'Elric ne les rejoigne pour l'allumer. Ils ne firent rien pour presser l'homme à la canne. Chacun devait aller à son rythme ; dans son deuil, comme dans sa vie de tous les jours. Et plus le sorcier porteur de flamme approchait de sa destination et plus la lueur magique semblait prendre, dans le creux de sa paume, la forme d'un petit ballot de langes immaculées.



    Note : La flamme est passée de Gaëlle à Elric. La jeune femme se sent anormalement épuisée, comme drainée de son essence vitale. Toutefois, à présent que la flamme est hors de ses mains, elle peut sentir progressivement ses forces lui revenir. Suffisamment pour pouvoir continuer le pèlerinage sans trop de mal. Pour Elric, ce sont de lointains souvenirs qui lui reviennent d'abord pour alimenter la flamme, mais à mesure qu'il avance vers le lac et son braséro, c'est un deuil plus récent qui prend -littéralement- forme dans sa main.

    Les feux follets sont inoffensifs et resteront la majorité du temps à virevolter paresseusement au dessus du lac. Les silhouettes argentés ne sont plus visibles, mais dans l'air immobile des murmures semblent appeler certains visiteurs à s'approcher des rivages. Des voix parfois familières peuvent se faire entendre de façon inaudibles, comme au travers d'une vitre épaisse.
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 - TW : deuil . WWI . Révolution russe . Mort infantile

    Le rituel, quoique païen, renferme réellement un élément cathartique, ou bien est-ce simplement l'épuisement ? La marche étrécie le monde tout en l'étendant, et Elric se trouve bientôt à songer à sa vie. Des pensées qui ne sont ni bonnes ni mauvaises, même si certaines s'avèrent incongrues en pareil instant. Ce n'est qu'en voyant Gaëlle pâlir qu'Elric chasse ses songes pour la surveiller et s'assurer qu'elle n'en fasse pas trop. Il étend une main, prêt à la soutenir si elle a besoin de lui, attendant de savoir si elle souhaite s'arrêter ou si elle va poursuivre. Et dès qu'il sentit la main de Gaëlle sur son épaule, Elric referma son bras sur elle pour la soutenir, l'observa attentivement.

    "Tout va bien ?"

    Il ne connait, après tout, aucun des effets exacts du rituel. Aux mots de Gaëlle cependant, il semble qu'il ne s'agisse pas d'un élément alarmant, au contraire. Ils échangèrent un regard, et à l'instant où Elric ébauchait tout de même l'hypothèse qu'elle s'asseye un peu, Gaëlle vint le prendre de vitesse, le plongeant momentanément dans un mélange de surprise et de circonspection. Lui ? Tenir la flamme ? Instinctivement ses prunelles obliquent vers Zinaïda. Ne devrait-elle pas être la prochaine ? C'est elle dont le choc est le plus grand, de tous deux. Lui n'a pas porté leur enfant ni sentit sa vie disparaître. Lui n'a pas... Pourquoi lui ? Zina a été oubliée presque toute sa vie.

    "Je ne suis pas sûr que..."

    Il jette un coup d'œil vers l'ancienne, puis se tait et opine simplement du chef. Qui est-il, après tout, pour débattre une occurrence magique plurimillénaire ? Personne. La flamme était là bien avant sa naissance et perdurerait bien après son propre départ. Autant lui faire confiance. Ebauchant le geste d'avancer une main, Elric se trouva bien en peine de savoir qui lâcher entre Gaëlle et sa canne. Cette dernière fut un choix instinctif et il la laissa plantée dans le sol, pour offrir une paume prudente à sa cousine, tressaillant lorsque la flamme s'y nicha d'elle-même. Il l'observa quelques instants sans oser se mouvoir, sa chaleur corporelle absorbée en même temps que...

    Que quoi d'ailleurs ? La teinte soudainement boueuse de la flamme l'alarma. Est-il incapable de la porter en dépit de son choix ? Est-il entrain de la souiller d'une façon ou d'une autre ? Il espère bien que non, ne souhaitant nullement gâcher à la procession une nuit aussi importante. Le vent se lève, autours de lui, et les échos dont il s'emplit secoue sa psyché, s'insinuant dans toutes ses friabilités. Lui aussi pâlit, blêmit même violemment, le souffle court, les mains tremblantes. Il y a des sons qui le hante toujours autant et sur l'instant, qui menace de le vaincre avant même qu'il ne put lutter. Mais la bourrasque continue sa route, les échos se délitent et Elric reprend progressivement conscience de son entourage.

    Les Pyrénées. Le mont chauve, le lac. La flamme.

    Tout est une question de rythme, un petit pas après l'autre. Inspirer. Expirer. Se convaincre qu'on en a le droit. Se convaincre que l'air n'est pas chargé de gaz. Inspirer. Expirer. Avancer. Un pas après l'autre. Les Pyrénées. Le mont chauve. Le lac. La flamme. Inspirer. Expirer. Avancer. Sa gorge est un chat d'aiguille. Son cœur un tambour qui beugle à ses oreilles. Inspirer. Expirer. Avancer. Les noms lui reviennent, alors même qu'il pensa jusque là les avoir oubliés. André, Eugène, Léon, Elie, les visages tournés vers lui aux messes de fortune qu'il prodigua pendant la guerre, les demandes privatives, autant qu'elles pouvaient l'être, les confessions dans un bras de tranché. Inspirer. Expirer. Avancer. Les dernières onctions, quitte à ramper dans la boue du No Man's Land à la nuit tombée pour traîner les corps les plus proches jusqu'à la tranchée, en se battant avec les rats.

    Il n'y avait pas eu que de la peur et de l'horreur, pourtant. Il y avait eu ce premier Noël, où ils avaient partagé quelques jeux avec les Boches, avant de comprendre que s'entre-tuer serait sans doute plus facile s'ils ne faisaient pas connaissance et se déshumanisaient mutuellement. Il y avait eu quelques répits, et des actes innombrable d'endurance et d'un courage loin de l'héroïsme patriotique mais plus proche du divin. Le compagnonnage simple, humble et humilié d'hommes qui n'ont plus que leurs mains et leur valeur au quotidien. L'amour de la terre, les récits familiaux. Des hommes qu'il n'aurait peut-être pas côtoyé en temps de paix mais qu'il a été fier et reconnaissant d'appeler frères, dans les tranchées, moldus comme sorciers. Des hommes pour lesquels il a saigné, et qu'il eut voulu ramener en vie, tous autant qu'ils étaient. Ces jeunes gens, à peine majeurs, prêts à se sacrifier pour le pays et les individus qu'ils aimaient.

    Les abords du lac lui sont brouillons, flous et distants, mais il s'approche du braséro, lentement. Il se souvient du rythme, maintenant. Il l'a dans la peau. Inspirer. Expirer. Avancer.

    Les tranchées lui ont prit une part de lui, il le sait. Elles sont une gueule béante dans l'abysse du temps, existant dans cette limbe qu'ils partagent tous. Pour chacun de ses compagnons d'armes, c'est un petit morceau de son cœur et de sa foi qu'elle a prise. Mais elles ne sont pas les seules. Il y a la Russie. Les Romanov qui lui ont fait confiance, à lui, leur conseiller spirituel, dans l'ombre, auprès des sorciers. Une paire d'yeux pour compter, jauger, préparer avant la sentence. Ces morts sont aussi les siens. Il en porte le poids, et elles aussi ont happé quelque chose de lui. Parfois, il voit encore leurs visages, la trahison dans leurs yeux, l'accusation silencieuse. Il en suffoque. Mais il avance. Encore et toujours. Les enfants se rappellent à lui plus encore que les autres. Les enfants... Il eut dû en sauver davantage. Une seule n'était pas suffisante. Il eut dû en sauver plus. Il eut dû...

    Il n'y a aucun mot pour décrire ce qu'il ressent et que la flamme dévore, dévore sans qu'il semble possible pourtant de vider son cœur une fois les vannes ouvertes. Les enfants n'avaient eu aucune chance et il eut dû devancer les autres, les trouver et les cacher. Il n'avait pas pu. Ce n'était que des enfants. La plupart des soldats de son unité n'étaient aussi que des enfants, en vérité. A peine majeure. L'histoire et la politique sont des ogres qui aiment dévorer les jeunes âmes, se repaître des forces vives et du futur pour présenter un présent souvent déjà condamné. Aucun d'eux ne mérite le sort qu'ils ont subit. Et chaque fois, il eut dû faire plus... Même aujourd'hui, même pour sa famille, même pour Zina...

    Même pour Alban.

    La flamme semble soudainement esquisser les traits d'un lange, d'un poupon douillettement empaqueté. Et Elric perd le rythme. Perd pied, trébuchant et manquant s'étaler, le regard absorbé, captivé, figé soudainement, figé dans un chagrin encore à vif en dépit de tout ce qu'il a fait pour progresser.

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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Neith Shafiq le
  • rituel du massif des pyrénées
    TW : évocation deuil - 7 novembre 1927 - tout le monde
    Lorsqu’il l’appelle Mademoiselle, Neith a très envie de reprendre Elric avant de décider qu’honnêtement, cela n’avait aucune importance. Néanmoins, elle répond courtoise à sa question :
    « Je n’en ai pas encore eu l’occasion, malheureusement. »
    Elle est sincère. Elle aurait bien aimé plus voir dans quel environnement se trouvait Zinaïda maintenant qu’elles n’étaient plus ensemble. Mais il s’était passé tant de choses, notamment se remettre de cette rupture, même si cette dernière c’était passée au mieux, et puis, le décès de son mari, sa période de deuil, celui de Zinaïda et Elric également. Elle espérait que les prochains évènements seraient moins lourds car Zina lui manquait.
    Mais ils n’ont pas le temps d’échanger plus que Guilhem arrive, et Neith se referme. Elle ne peut s’en empêcher. Elle fait avec Ruben le trajet en silence tout en entendant Guilhem chanter. Elle a un sourire en coin mais ne le regarde pas.
    Déclinant poliment la proposition de Guilhem avec un Cerbère qui grogne un peu, Ruben accepte de se réchauffer un peu avant de reprendre la route. Neith pose un regard compatissant sur Gaëlle. Si elle ne ressent pas ce qu’elle ressent, elle voit bien que la jeune femme semble fatiguée.
    À la question d’Elric, ce fut d’abord Guilhem qui répondit. Elle ne peut s’empêcher de voir que Ruben, lui, semble intrigué par Guilhem même s’il ne dit pas grand-chose. Mais elle écoute d’une oreille sans regarder le semi-lycanthrope. Ruben a un petit rire lorsqu’il entend Guilhem chantonner, Neith, elle, a le regard attiré par la flamme, qui passait à Elric et ses changements. Elle le voit pâlir et blêmir et si elle sait qu’il doit vivre cela, elle ne peut que s’interroger sur ce que fait la flamme. Neith détourne finalement le regard pour lui laisser son instant mais reste près de Gaëlle au cas où elle est besoin.
    Son attention virevolte cependant et comme ils continuent de marché vers le lac, elle observe de loin les silhouettes. Pour elle, pour Ruben, elles s’éteignent déjà lorsqu’Elric arrive au lac. Mais Cerbère s’ébat joyeusement en voulant courir après les feux follets. Ruben s’écarte pour rattraper le chien. Neith, elle, s’arrête un instant parce qu’elle croit avoir entendu une voix. Elle ne résiste pas à l’envie de s’approcher de la rive du lac, troublée. Cette voix familière, elle croit la reconnaître mais elle a beau tendre l’oreille son murmure est impénétrable. L’a-t-elle rêvée ?
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Loom Of Fate le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 à 18h | Température : -10 degrés
    Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.


    Sur les rives du lac, l'égyptienne pu capter entre le souffle des clapotis cette voix lointaine qui sonnait à ses oreilles comme un souvenir familier et, tout à la fois, presque oublié. C'était ce timbre riche et affectueux qui avait su bercer nombre de ses plus belles années. Un surnom qui volait dans la bise glacée et nocturne pour l'interpeller, pour attirer son attention vers les reflets du lac et les silhouettes argentés qui s'y réfléchissaient comme dans un rêve. Inatteignables.

    C'était, dans le cœur de Neith, une façon de s'appeler dont elle était maintenant la seule gardienne esseulée. Un mot intime et connu que de deux amants. Un surnom qui fut murmuré inlassablement dans le confort et les draps chauds d'une chambre maritale. Ce fut une tendresse longtemps partagée par deux époux qui se respectaient et s'aimaient... Un nom codé, un secret uniquement échangé par des amis qui, aujourd'hui sont à jamais séparés.

    Et sous la surface lisse du vaste lac, marchant parmi le reflet des étoiles comme s'il s'agissait de son côté de simple lucioles gelées dans le temps et l'espace, Neith pu reconnaître près d'elle la haute et familière silhouette d'un homme. Il lui tournait le dos, comme s'il contemplait les profondeurs du lac avec une certaine réticence, refusant d'y plonger une fois de plus et d'y confronter sa froideur, mais pire encore sa solitude éternelle. L'homme portait un costard, celui-là même offert par son épouse en une occasion spéciale.

    Et il tenait, dans ses bras, de minuscules langes. Un corps trop petit pour être totalement formé, mais néanmoins soigneusement empaqueté pour qu'il n'attrape pas froid. L'homme balançait légèrement le buste pour bercer l'enfant aux yeux à jamais clos. Puis, semblant enfin réaliser la présence proche de Neith, il commença à se tourner pour lui faire face. Elle pu reconnaître l'angle de sa mâchoire, la courbe de son nez et l'ourlet d'un sourire aux lèvres si désirées...

    Mais avant qu'il ne puisse totalement lui faire face, Cerbère brisa la surface de l'eau en accourant vers sa maîtresse. Les éclaboussures du chien dissipèrent la vision et l'animal bourra doucement, mais fermement dans les jambes de Neith pour lui faire prendre compte qu'elle avait déjà de l'eau jusqu'aux genoux. Sur la rive, qui était maintenant à plusieurs mètres derrière la sorcière, plusieurs personnes l'appelaient à revenir et Ruben, en larmes, suppliait sa mère de ne pas partir. De ne pas l'abandonner en traversant le voile, si fin, si délicat, qui séparait les vivants... des morts.

    Un peu en retrait de l'attroupement, Elric semblait être dans une bulle de silence. Les sons lui parvenaient comme au travers d'une vitre épaisse. Il tenait dans ses mains des langes familières, brodées de motifs traditionnels. Ces mêmes motifs qu'il portait en étant enfant, à l'ourlet de ses vêtements et qu'il retrouvait, parfois, à l'angle de ses mouchoirs. Et entre ses mains, la flamme brillait de plus en plus fort tandis qu'elle se repaissait du chagrin de son porteur, du deuil de centaines d'hommes et de femmes aux visages émaciés par la famine et la maladie, là-bas dans des tranchées aujourd'hui remblayées.

    Combien la flamme crépitait du souvenirs d'enfants qui n'étaient pas les siens et pourtant qu'Elric pleurait presque tout aussi sincèrement que celui qu'il tenait et dont il subissait la récente disparition. Culpabilité portée à la fleurs de son fusil rouillé, conscience minée d'obus chargés de poudre et du devoir de son ordonnance comme Chevalier, le poids soudain stoppa l'homme dans son avancée et, par la même occasion de la procession. Et le silence vint se remplir de toutes les suppliques énoncées par les lèvres bleuies de bambins fauchés sur l'autel de la politique et des querelles d'adultes. Là bas, par delà les frontières gelées de Russie.

    Et cette flamme, qui vint choisir la forme d'un poupon, resta cependant silencieuse dans le vacarme qu'Elric provoquait en puisant dans ses remords et ses regrets. Puis, lorsque les secondes menacèrent de devenir des minutes, une petite main potelée s'échappa des langes pour venir lui saisir un doigt. Une chaleur tendre, faite d'une innocence pure que seule une âme qui n'a pas eut temps d'être souillée par les affres de ce plan physique pouvait créer, chercha à réconforter l'homme qui aurait dû être son père. Qu'elle aurait aimé avoir comme père.

    Et à mesure que les doigts serraient, les visages argentés d'enfants brutalement assassinés refluèrent. La bulle de silence vint se remplir d'un gazouillement paisible. Le nourrisson ne pleurait pas, et semblait sourire. Dans les langes, ses petits pieds remuèrent un peu. Puis, après un long regard échangé avec Elric, l'autre main potelée quitta l'étreinte des langes pour se tendre et pointer en direction du brasero. Il n'était qu'à quelques mètres. Les silhouettes des pèlerins, amassées autour de la pierre, attendaient, indistinctes dans la lueur aveuglante de la flamme.

    "Il est temps de me laisser partir... De nous laisser partir. Tout ira bien maintenant. Tu n'es plus le même. Tu sauras faire les bons choix maintenant."

    Mais les pieds du sorcier semblaient de plombs et son front se couvrait de sueur froide, poisseuse. La flamme n'absorbait, après tout, pas que les chagrins pour se nourrir et continuer à briller.



    Note : Neith capte dans les reflets du lac, une silhouette familière. Captivée par cette vision et sans le réaliser, elle s'enfonce progressivement dans l'eau glacée. Ce n'est qu'une poignée de seconde avant qu'elle ne sombre dans l'eau que son chien croisé croups intervient, aboyant et essayant de la repousser vers la sécurité du rivage ! Cela suffit à la sortir de sa transe. Un léger attroupement s'est formé avec en son cœur Ruben terrifié et retenu par un adulte (de votre choix) pour l'empêcher de rejoindre sa mère, qui était ensorcelée par les feux follets et les morts.

    Elric semble bloqué dans une transe et regarde dans ses mains la flamme qui brûle, gonfle et brille comme jamais. Il est le seule à la voir se manifester sous les traits de son enfant mort-né. Il est le seul à entendre le murmure des fantomes, sentir leurs petites mains sur lui... Il est le seul à sentir, entre les gazouillements et la chaleur de la flamme, les promesses murmurées par delà le Voile.
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Gaëlle d'Adhémar le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 à 17h | Température : -10 degrés | TW : Deuil
    Pâle mais souriante, Gaëlle accepta la gourde qui lui était tendue, reconnaissante. Juste une gorgée ou deux, elle ne voulait pas abuser de la gentillesse de leur nouveau compagnon de marche. Après avoir restitué son biens à Guilhem, la sorcière le remercia. Son énergie lui revenait petit à petit, par reflux, à la manière de vagues un tantinet paresseuses. Elle avait froid et ne s’en rendait compte que maintenant. Au-delà de son énergie, il lui semblait que sa chaleur s’était mêlée à celle de la flammèche, la laissant plus froide qu’une poignée de cendres au fond d’une cheminée. Bien que cela soit en grande partie inutile, Gaëlle se frictionna les épaules à l’aide de ses mains. En cette nuit, elle avait dansé au plus près de cette frontière, du Voile qu’elle côtoyait à chaque jour. Il était froid comme un linceul, froid comme ce dernier baiser qu’elle n’avait jamais pu donner. Et la sorcière ne souhaitait plus qu’une chose désormais, retrouver cette chaleur qui faisait d’elle une Dame avant d’être une Faucheuse.


    « Ne t’en fais pas, j’ai connu pire, tu le sais aussi bien que moi. Gaëlle offrit un sourire à son cousin, alors que le sang remontait petit à petit jusqu’à ses joues, les teintant de rouge. Il faut juste que je reprenne mon souffle. Fais-moi confiance, tu n’es pas moins légitime que moi. Je reste à portée de voix. »


    Se mettre à sa hauteur lui était encore pénible. Il lui semblait que son corps tentait de sortir d’une profonde torpeur et que chaque mouvement faisait grincer ses os et gripper ses muscles. Il lui faudrait encore quelques minutes pour retrouver ses foulées habituelles, longues et souples. Le lac approchait et elle ne voulait manquer ce spectacle, quitte à économiser un peu de ses forces pour cela. Qu’importe ce qu’ils y verraient, elle se sentait prête à l’affronter. La flamme lui avait peut-être pris de ses forces mais son esprit lui semblait plus lucide, plus apaisé. Si la surprise ne manqua pas de la saisir alors que le cortège d’ombres et de silhouettes argentées s’offrait à son regard, la jeune femme préféra détourner le regard.


    Il y avait de ces légendes dans les villes et villages de France et de Navarre qui mentionnaient qu’il ne fallait jamais croiser le reflet d’un défunt de manière directe. Qu’on tendait des draps et les rideaux pour cette raison, pour éviter que la personne ne s’attarde, pour ne pas la piéger ou pour ne pas qu’elle tourmente les Vivants. Gaëlle avait l’impression de faire face à une myriade de reflets. Des reflets dans lesquels il serait tentant de se plonger. S’il était là, il lui pardonnerait de ne pas vouloir le contempler. Elle gardait dans son cœur et son esprit tout ce qu’il y avait d’important à savoir, s’étant refusé de lire les rapports d’autopsie traitant de l’attentat afin de ne pas tomber sur un visage à la fois reconnaissable et sans aucun doute cruellement méconnaissable.


    « Nous nous reverrons dans nos rêves. La réalité est toujours trop navrante depuis que tu nous as quitté, Manu. » chuchota Gaëlle, la tête toujours inclinée.


    A la place, son regard fut attiré par Cerbère qui venait de se lancer à la poursuite de quelques feux follets. Ruben ne manqua pas de faire de même, craignant peut-être que le chien ne s’éloigne de trop ? Par prudence, Gaëlle garda un œil sur le duo, n’ayant que trop conscience des dangers que pouvait dissimuler cette montagne, de jour comme de nuit. Il ne fallait que peu de choses pour faire une chute vertigineuse. Le silence, à peine fendillé par les sanglots et les chuchots, fut brisé par un bruit sourd. Celui de quelque chose qui tombe à l’eau, qui se réverbère dans les monts et les vallées. Instinctivement, la d’Adhémar tourna la tête.


    Neith, dans l’eau.

    Et Ruben, en larmes.


    Sans plus réfléchir, Gaëlle attira l’enfant à elle. Il n’y aurait personne sur sa table ce soir, ni lui, ni sa mère. Neith pouvait revenir. La sorcière voulait croire qu’aux portes de la Mort, chaque personne faisait le choix de s’envoler ou de persister encore un peu. Leur corps et son état étaient les seules limites à ce choix.


    « Neith ! Par ici ! »


    Gaëlle s’était joint aux cris des autres personnes. Elle ne s’en détourna que pour reporter toute son attention sur Ruben. Voir la Mort si proche, si tangible, personne n’y était préparé. Encore moins un enfant si jeune, déjà à moitié orphelin. Avec douceur, la jeune femme tourna Ruben vers elle, se mettant à sa hauteur quelques instants. Il fallait qu’il se calme, car tout irait bien.


    « Compte jusqu’à 300 dans ta tête, Ruben. Elle sera revenue d’ici-là, je te le promets. Nous allons nous préparer à la recevoir, elle risque d’avoir très froid et aura besoin de toi comme de moi. »


    Neith risquait le choc thermique, s’ils ne prenaient pas soin d’elle dès son retour. De cela, la doctoresse se garda bien de l’annoncer au petit, terrifié comme il pouvait l’être. Elle avait déjà retrouvé bien assez de personnes mortes d’hydrocution pour avoir appris à l’éviter. Il fallait réguler la température de la personne aussi doucement que possible. La magie l’y aiderait, de même qu’un petit quelque chose en plus. Se délestant du châle qu’elle portait sous son manteau, frissonnante mais souriante, Gaëlle tendit le vêtement à Ruben.


    « Quand ta mère reviendra, je veux que tu lui donnes ça. C’est une mission importante, je compte sur toi. Tout ira bien, je te le promets. Il faut juste que nous la réchauffions un peu. »


    Ceci fait, Gaëlle reprit ses cris et ajouta des signes. Qu’importe le charme qui entourait ce lac et même ces montagnes. S’il y avait bien quelque chose que lui avait appris la guerre et son métier, c’était que la Vie avait toujours le dernier mot. Toujours. Elric avait du le comprendre. La flamme avait du le lui souffler. Une fois Neith hors de danger et Ruben rassuré, elle pourrait aller le rejoindre pour s’en assurer.

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    Le petit résumé qui va bien !:
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Neith Shafiq le
  • rituel du massif des pyrénées
    TW : évocation deuil et avortement clandestin - 7 novembre 1927 - tout le monde
    Il y a le bruit des clapotis et il y a sa voix à lui. En trois ans, elle avait oublié à quoi ressemblait son timbre mais maintenant qu’il manifestait sa présence, tout lui revenait. De son rire discret lorsqu’il devait se montrer sérieux, à celui plus franc après qu’elle l’eût fait rire. Ils avaient beaucoup ris dans leur intimité sans doute pour se libérer de leur sérieux de tous les jours et des décisions parfois difficiles qu’ils devaient prendre.
    Qamar alby*… lui murmurait-il de son accent français. Ce surnom que lui seul lui avait donné, avait disparu avec lui. Elle ne pensait plus jamais l’entendre prononcer et voulait qu’il ne soit prononcé par personne d’autre que lui. Pourtant, alors qu’il le répète qamar alby, elle sent ses yeux s’humidifier de joie et d’amour.
    « Layali**… » murmura-t-elle en réponse comme ils l’eurent fait dans l’intimité de leurs draps satinés.
    Son cœur bat avec douceur et lorsqu’elle reconnait sa stature, elle oublie tout le reste. Ruben qui est bien là quelque part avec Cerbère, la procession, le froid mordant et surtout le lac dans lequel elle se retrouve déjà. Elle n’a les yeux que fixé sur lui, et il n’y a que lui. Elle avait toujours désiré qu’ils aient encore quelques instants, que pour une musique, il la fasse encore danser comme il l’eut fait, que pour quelques secondes, elle se retrouve dans ses bras et lui murmure tout ce qu’il manquait ; à quel point Ruben grandissait et lui ressemblait un peu plus chaque jour ; à quel point elle continuait d’être la femme qu’il avait aimée, qu’il avait épousé et dont il était tombé amoureux. Seule maintenant, mais toujours avec lui en pensées.
    Alors, sans s’en rendre compte, elle avance dans l’eau avec l’espoir de le rattraper, d’arriver jusqu’à lui et partager juste quelques secondes. Ruben lui avait dit un jour alors qu’elle lui racontait le mythe osirien qu’elle était Isis et que lui était Horus et qu’Alaric était Osiris. Lorsqu’il lui avait demandé si comme Isis, elle chercherait Papa partout, elle l’avait longuement regardé et avait murmure un Bien sûr que si j’en avais la possibilité, je le ferais. Elle traverserait tous les Deltas du monde pour récupérer ses morceaux et le reconstituer pour qu’il vive quelques secondes de plus. Bien sûr que s’il lui fallait traverser la Douât pour arriver jusqu’aux Champs des Offrandes, elle irait le chercher. Bien sûr qu’en cet instant, c’était exactement ce qu’elle était en train de faire.
    Et lorsqu’elle vit le lange dans ses bras, son cœur rate un battement. Qui était-ce ? Était-ce leur rêve d’un deuxième enfant qu’ils n’auraient jamais ? Là, dans ce lange, ce second enfant qui ne naîtrait jamais car ils n’en auront jamais le temps, jamais l’opportunité. Les larmes de Neith font écho à ceux des Pleureuses bien qu’elles ne soient nullement exagérées. Était-ce celui dont elle avait avorté sans le lui dire, pour le protéger ?
    « Layali, regarde-moi… » le supplie-t-elle d’une voix faible et tremblante.
    Est-ce que tu m’en veux ? Est-ce que c’est notre rêve que tu tiens dans tes bras ?
    Elle le voit alors bouger comme s’il se rendait compte de sa présence et elle l’appelle encore… Mais le rêve, l’illusion, le piège se brise et la réalité la rattrape.
    L’éclaboussure de Cerbère lui fait faire un pas en arrière. La grosse voix du chien résonne à lui casser les tympans. Neith sent une panique la saisir et elle regarde les yeux écarquillés vers le reflet de l’eau où elle a vu Alaric.
    « Non, non, non… » murmure-t-elle avant de vouloir se pencher pour brouiller l’eau à son tour, espérant le revoir.
    Juste quelques secondes de plus, s’il vous plait.
    Ce n’est que lorsque son corps se rappelle à elle et le froid transcendant qui la saisit que Neith réalise où elle est et son instinct de survie lui revient. Elle allait mourir de froid si elle restait ici. Cerbère continue d’aboyer et vient lui tirer la veste de son manteau vers l’arrière. Le son lui revient alors et Neith réalise avec effroi que c’est la voix de son fils, en larmes, qu’elle entend. Immédiatement, elle se retourne et constate, lointaine qu’on l’appelle. Elle fait demi-tour non sans difficulté, intérieurement dévastée parce dont elle vient d’être témoin.
    Sors de l’eau. Un pas devant l’autre. Sors de l’eau.
    Le temps de revenir jusqu’à la berge lui semble interminable mais lorsqu’elle y arrive, elle sent des crises de chair de poule la saisir, des frissons et des tremblements de froid. Ses chaussures et ses mollets jusqu’à ses genoux sont trempés et Neith comprend qu’elle n’arrive plus à se réchauffer alors que ses dents claquent. Alors qu’elle met pied sur la terre ferme, ses mouvements ne deviennent plus coordonnés et elle tombe à genoux tandis que Ruben se jette presque sur elle avec le manteau.
    Le corps de son fils entre ses bras, elle sent sa chaleur à travers les tissus et instinctivement referme étroitement sa prise.
    « P-p-par-don. » essaie-t-elle d’articuler. Ses paroles sont saccadées à cause du choc d’hypothermie et du choc émotionnel.
    « Tu m’as fait peur… » larmoya Ruben qui pour la première fois depuis bien longtemps, lui qui essayait toujours d’être si fort et si digne depuis la mort de son père, sembla faire exactement son âge… moins que cela même. C’était comme si elle retrouvait cet enfant à qui elle devait annoncer le décès de son père.
    « J-je s-s-suis dé-dé-s-olée… » répondit-elle mortifiée mais ne lachant pas son fils. « J-Je l-l’ai v-vu… J-j’ai v-vu t-ton… » Elle ne termina pas sa phrase, claquant des dents et sentant son attention vriller sur Gaëlle. « M-merci… » D’avoir retenu son fils.

    *Lune de mon cœur
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 - TW : deuil . WWI . Révolution russe . Mort infantile
    Le silence. Elric ne le remarque pas immédiatement, plongé qu'il est dans la masse accablante de tant de souvenirs et d'émotions, l'esprit aveuglé. La mort d'Alban est une pierre déchaussée au mur de son barrage entrain de s'écrouler, laissant les flots de sa peine envahir librement, torrentiels, toute sa psyché. La réalité de ces langes spectrales est trop violente, trop physique, trop présente pour un deuil encore si frais et autant de blessures englouties par la rhétorique de l'Ordre. Ses larmes sont libératrices, dévalant avec une sincère profusion un visage qui porte soudain durement son âge et la rudesse de sa vie de serviteur, sanglot étranglé dans sa gorge mais les épaules secouées, sous les suppliques dont s'emplit le silence, qui se nichent sous son crâne et dans son cœur et qui tordent sa gorge comme un ophidien doté d'une vie propre.

    "Je suis désolé." gargouille-t-il, s'étouffant dans ses sanglots. "Je suis tellement désolé."

    A genoux, les mains tremblantes sur la flamme, il reste transfiguré, happé par elle et par ce vacarme qui résonne autours de lui, en écho douloureux à ses regrets. Il a essayé. Pas assez fort mais il a essayé. Il aurait dû en sauver davantage. Au moins un autre. Rien qu'un autre. Il aurait dû faire plus. Comme il aurait dû être là pour Zina, au lieu de travailler. Quel idiot est-il, de vouloir à ce point un emploi lorsqu'il peut s'en passer, lorsqu'il aurait dû être auprès de son épouse et espérer pouvoir la protéger. Le temps n'existe plus, car les regrets sont intemporels. Ils vous accompagnent toute une vie, parfois lointains et taiseux, et parfois bruyants et dévorants. Telles les furies, ils ne laissent guère d'accalmie à une âme qui a préféré les engloutir sous les couches de roches du devoir et de la dévotion.

    La flamme gronde toujours avec vivacité, sans qu'Elric ne la nourrisse consciemment, perdu, simplement, dans l'abysse sombre de ce passé jonché de ruines. Et dans ce tintamarre, le contact à-même sa main le surprend, l'arrachant enfin à ce poids qui menace de l'écraser. L'écart est douloureux, d'une douleur plus présente, plus immédiate, comme un coup dans le plexus. Et il en est désorienté. Ses yeux, voyant comme pour la première fois, s'abaisse sur les langes et cette petite main qui en dépasse et son visage se déforme de ce supplice qui lui arrache un bref hoquet là où il eut voulu hurler. Courbé au-dessus de la flamme qu'il ne voit pas, obnubilé par les langes, Elric le love si près de lui qu'il eut pu s'en embraser. Et il pleure, secoué et plié par le chagrin, il pleure, alors que la chaleur est teintée d'une innocence trop pure pour que le monde l'ait porté.

    "Je suis désolé." scande-t-il encore, cette fois pour Alban. Pour ce petit être qu'il aime tant et qu'il ne verra jamais, quand bien même il ne cesse d'essayer de lui transmettre tout ce qu'il éprouve et qui se trouve soudain exaucé.

    Et il n'y eut plus rien. Ni suppliques, ni pleurs, ni poids. Il en sursauta, aux gazouillements. Clignant des yeux, tremblant, le voilà qui reprend peu à peu contenance, un calme épuisé léchant les rivages de son cœur secoué. Il sent le sourire sans toutefois le voir et lui répond faiblement, le berçant doucement, se penchant, pour essayer de l'embrasser... Il trouve son regard enfin, sans doute juste avant l'instant fatidique de l'embrasement, le partage le temps de ces quelques battements de cœur qui, encore, semblent être une éternité, yeux baignés de cet amour que la mort même ne peut tarir lorsque deux âmes sont liées. Peu à peu, cette émotion prit le pas sur toutes les autres jusqu'à le laisser vide mais en paix.

    Son regard suivit l'indication d'Alban et la silhouette du braséro mit quelques instants à faire sens dans son esprit. Le rituel de Samhain. La flamme. Lorsqu'il baissa de nouveau les yeux, son contour est à nouveau perceptible. Est-il réellement prêt à le laisser partir ? Son endurance, il l'a eue avant tout pour son épouse, pour la soutenir, l'accompagner, mais la douleur est bien là, l'absence si violente, ancrée en lui, comme si elle a gravé ses contours en lui, un vide à son nom. Il ferme davantage la main sur la flamme, il hésite, et de nouveau, le temps s'allonge tandis que sa vitalité diminue. Il s'accroche depuis si longtemps que lâcher prise est devenu étranger.

    Une épreuve en elle-même.

    Une épreuve qu'il accepta, aussi déchirante soit-elle, s'arrachant une part de lui-même lorsqu'il se relève et franchit la distance restante jusqu'au braséro pour l'allumer, livide et tremblant, prêt à abandonner, chaque pas plus douloureux que le dernier. La flamme doit passer à un autre, désormais, avant qu'il ne cède, ne la garde, et en périsse.
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

    missive rédigée par Loom Of Fate le
  • Rituel du massif des Pyrénées
    7 novembre 1927 à 19h | Température : -10 degrés
    Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.


    Sur les rives du lac, chaque année voyait le même spectacle se reproduire inlassablement. Il y avait toujours au moins une personne qui se laissait leurrer par les lueurs des feux follets et qui manquait de finir au fond des eaux glacées. Sur les rives du lac, c'était toujours l'hécatombe des pèlerins. Et si aucun des accompagnateurs ne fit quoi que ce soit pour empêcher quiconque de vivre les conséquences d'un deuil hors de contrôle, souvent refoulé si profondément que les victimes se leurraient à croire qu'elles allaient mieux... Ils ne comptaient pas laisser une sorcière se noyer ou tomber en hypothermie.

    Des couvertures furent rapidement tendues à Neith, mais aussi à son fils pour le protéger de l'après choc. On offrit des pierres ensorcelées pour être chaudes comme des bouillottes sèches. On proposa même à l’égyptienne une petite lichette de gnôle locale, pour lui redonner un petit coup de fouet. L'enfant, quant à lui, se vit offrir une peluche de bouquetin pour qu'il s'en serve de doudou et s'apaise plus rapidement. On les tira loin du rivage et on dressa rapidement une barrière magique pour les abriter du vent froid, presque cruel en cette occasion, qui fouettait la cuvette et couchait les hautes herbes.

    Mais Neith était bien entourée déjà, contrairement au Porteur de Flamme qui semblait presque... abandonné par son entourage. Seul, effondré, quelques pèlerins hésitèrent à l'approcher, ne sachant quoi faire. Puis, dans un sursaut de compassion et en voyant à quel point il était blême, plusieurs silhouettes se précipitèrent vers Elric pour le soutenir et l'aider à franchir les derniers pas qui le séparaient du Braséro. Au travers du brouillard de sa fatigue et de son chagrin, il pu entendre plusieurs encouragements.

    Puis, ce fut le son d'une dizaine de petits grelots. Des notes clairs, limpides et qui, pour chaque tintement sembla chasser la fatigue morale d'Elric et lui redonner un sursaut de clarté. Il se trouvait devant le Braséro du Lac, immense coupe taillée dans le grès d'une pierre plus grande encore, monolithe sombre et aux arrêtes féroces, découpé dans le ciel nocturne moucheté de ses innombrables étoiles. Et à côté de lui, il y avait l'immense bouquetin aux rubans et cordages. L'animal l'observait d'un regard de velours, avec une intelligence peu ordinaire.

    "- Tu peux maintenant confier la Flamme à son écrin, Élu. Tu as donné bien plus qu'on ne te le demandait ! Il est temps pour toi de te reposer... Tu as bien fais, mon enfant." Sembla dire le bouquetin d'une voix tremblante.

    Une voix qui provenait en réalité du tas de vêtements empilés sur le dos de l'animal. Une main osseuse et aux doigts tordus par l'arthrite émergea pour plonger un long bâton dans la Flamme qui s'y accrocha, affamée. La vieille sorcière, dont le visage était presque invisible dans les replis de ses nombreuses capuches et foulards, transposa la lumière des mains d'Elric jusqu'au Braséro où elle s'enflamma avec une force telle que l'onde de choc créa de nombreuses ridules sur la surface du lac.

    Les flammes grimpèrent si haut dans le cil, engorgées du chagrin de son Élu, qu'elles semblèrent un instant faire disparaître les étoiles et faire pâlir jusqu'à la lune elle-même.  Puis, le braséro retrouva une intensité normale, ne laissant autour de lui que des sorciers éblouis et légèrement désorientés.



    Note : Neith est prise en charge, avec Ruben, par des accompagnateurs qui s'occupent rapidement de la réchauffer et de la guider à l'abri du vent, à quelques mètres du rivages. Elric, quant à lui, est secouru puis accompagné par des pèlerins qui le guident jusqu'au Braséro où la Doyenne du Rituel lui reprend la Flamme pour allumer ce dernier. La force du chagrin d'Elric était tellement intense, que le Braséro s'enflamme avec une intensité rarement égalée, éblouissant tout le monde dans les alentours.
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    (#) Re: Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

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