[TERMINE] La fin justifie les moyens | INTRIGUE 1.1

L'ordre du temple... Le dernier Rosier à en être membre -dans notre branche de la famille- était mon arrière-arrière-grand-père. Avoir été invitée à le rejoindre est pour moi un honneur et une immense satisfaction, j'avoue, si j'avais été choisie seule cela eut eu encore plus de poids, mais Silas l'a été également comme si l'une imposait l'autre... Ce n'est pas un véritable problème, mon jumeau est capable et m'a bien souvent secondée, comme je l'ai appuyé et continuerait à le faire, mais partager la gloire en amoindrit le prix.

La gloire.

Il convient désormais de la mériter. Je regarde un peu intimidée les présents... Certains ont fait leurs preuves depuis fort longtemps, et pourtant il me faut -moi- ravir cette gloire ! Silas comme à son habitude sera plus prudent dans son vocabulaire et ne formulera pas la même idée de la même façon.

Le Senéchal d'Adhémar parle de « deviser » d'une stratégie commune... Devisons donc. Il me tire de ma contemplation et du rêve éveillé que je vis  « Renée et Silas Rosiers, vous apportez un œil neuf à notre groupe, avez-vous des idées ? »

Voilà, le moment est arrivé ! Plus question de se laisser porter à des songes irréalisables, je retombe dans le concret et le pragmatisme. Faire parler ce... je retiens ma pensée, faire parler l'ignoble individu enfermé là. Cet homme est un danger, un ennemi, le Grand-Maître a été concis et très clair, il DOIT parler, peu importent les moyens, peu importe lequel de nous y parviendra, nous œuvrons pour la cause commune, tous solidaires et tendus vers le succès. Mais... celui -ou celle- qui parviendra à obtenir de ce prisonnier ses secrets restera dans les mémoires ? Je regarde mes concurrents, pardon condisciples, certains ont les poings serrés, d'autres ne parviennent pas à cacher l'envie d'en découdre. J'ai hâte aussi. Mais j'ai l'intention d'utiliser les atouts qui m'ont été donnés par la naissance.

Il a dit « Renée » puis Silas. Je respire, réfléchis à la manière dont je vais avancer pour présenter mon idée.

- Et bien... Je pense qu'il s'attend étant donnée la situation à être interrogé de façon plutôt brutale, en tout cas très ferme et particulièrement insistante. Je me suis dit qu'une femme jeune qui semblerait ressentir de l'empathie et qui lui donnerait l'illusion qu'elle veut l'aider pourrait réussir...

J'ai un sourire un peu nerveux - Surtout si cette femme sait utiliser la magie qu'est la présence d'une vélane. Je peux le charmer, me rendre irrésistible, lui faire accroire qu'il doit absolument me contenter s'il veut m'avoir pour alliée...

Je me mords les lèvres, mon sourire se fige - J'aurais préféré arriver après une séance d'interrogatoire un peu musclée pour utiliser sa peur et sa douleur, mais je peux sembler craintive de la suite et accroître son appréhension, peu d'hommes me résistent, il semblerait qu'attirer mon attention et me faire plaisir devienne  pour ceux que je souhaite intéresser -et parfois même d'autres malheureusement- une priorité. Qu'en pensez-vous ?

Je regarde le Sénéchal, ose lever les yeux en direction du Grand-Maître, tourne la tête pour suivre les réactions de l'assistance. Ce n'est bien sûr pas une chose que j'avouerais aisément, mais... j'adore jouer les femmes fatales et il est vrai que ça fonctionne souvent.

En bref:

Je regarde Renée et entre les mots j'entends. Je surveille aussi sa gestuelle, ses mimiques. Ma sœur ne serait pas suffisamment stupide pour essayer de soutirer l'accord du sénéchal en usant de ce charme qu'elle propose d'utiliser contre le prisonnier ? Je connais Renée... Je la connais si bien que je sais que ce pouvoir que nous avons reçu de notre mère et qui parfois me semble une calamité est pour elle le plus beau cadeau qu'elle a eu de la vie. Elle en joue et rejoue, elle a manipulé nos condisciples pendant toute notre scolarité tandis que -je le reconnais- je les intimidais par mon air revêche comme par mes résultats dans la plupart des matières. Est-ce parce qu'à nous deux nous formons un duo parfait que l'on nous a choisis... ensemble ? Mais soit puisqu' héritage il y a autant qu'il serve  ?

Ce qui m'inquiète est autre, je crains qu'elle n'entame trop tôt ses manœuvres et ne dresse nos chevaliers l'un contre l'autre dans une rivalité aussi vaine que folle ! Savent-ils qu'une vélane peut rendre la meilleure amitié caduque, la foi la plus sincère obsolète, simplement par sa voix si suave et sa démarche envoutante ? Le sénéchal me semble fixer poliment son interlocutrice. S'il me regardait -moi- il verrait que je n'ai de cesse de mettre ma sœur en garde.

Elle a fini, j'aurais pu -au mot près- dire comme elle, mais j'admets qu'avec un homme elle a plus de chance de réussite que moi.

- Et bien Sénéchal, je pense que Renée peut le mettre dans des dispositions... intéressantes. Quand elle quittera la cellule, il sera encore sous le charme, confus et incapable de doser ses émotions. Je pense continuer sa... préparation pour les interrogatoires suivants et lui faire savoir qu'il y a dans ces locaux des personnes qui pourraient l'aider ?

Vais-je oser ? J'ai vu en traversant les salles un magnifique spécimen de démonzémerveille... Affamé me semble-t-il. Oserais-je demander qu'on me le prête ? Juste le temps de... Cela peut se jouer.

- Je pourrais essayer de le persuader que je suis de son côté ? Doutant de plus en plus de la légitimité du Secret ? J'ai vu un démonzémerveille, s'il m'est permis de l'avoir avec moi je tenterai de lui faire dire pourquoi il a pris un tel risque, prétendument pour que l'information ne soit pas perdue... Je lui raconterai que je devrais user de créatures bien moins sympathiques pour le pousser à parler mais que s'il me confie ce qu'il sait... moi je l'aiderai à l'oublier ? Qui ne sait rien ne peut pas parler ?

Je suis tendu, c'est un pari risqué, -  Il va de soi que je ne permettrai pas à la bête d'aspirer ses souvenirs … immédiatement. Une fois obtenus nos renseignements je lui livrerai l'homme, comme ça jamais il ne saura qu'il a été interrogé ?

Je ne mentirai pas. S'il a le pouvoir de lire dans mes pensées, entre le charme des vélanes qui embrouille tout et ma sincérité dans l'intention de lui faire perdre des souvenirs, j'obtiendrais peut-être un résultat ?

- Autre option, ne pas lui permettre d'oublier cette soirée. Si je puis me permettre... si Renée ou moi parvenons à le persuader que nous sommes ses alliés... Il coopèrera, de gré ou de force -grâce à nous... ou pas- mais il pourrait être utile de nous autoriser à le suivre une fois relâché ? Nous le maintiendrions sous influence et il pourrait nous présenter des personnes... intéressantes ?

Résumé :

[HJ n'hésitez pas si quelque chose cloche avec mon post, je débute encore!]

LA FIN JUSTIFIE LES MOYEN

CHARLES DELACOUR & VICTORIA DE VALEFOR

« PARIS & SA RÉGION :: Boulevard Saint Martin, Le Temple 10 novembre 1927 »

L'endroit est glauque, mais je ne relève qu'à peine son apparence. Cela faisait longtemps que je n'avais plus fréquenté aussi assidûment cet endroit ; j'ai toujours peiné à me projeter dans les rangs de cet ordre au sein duquel ma famille a depuis toujours été impliquée. Et puis, le travail est prenant. La mission que je mène, essentielle. Alors pourquoi se laisser déconcentrer, détourner de ce sujet si essentiel que mon travail et des enquêtes du quotidien ? Pourtant, au fil du temps, il a bien fallu s'y remettre. Et avec toute la bonne volonté du monde ; on ne tiendra pas la mal à distance sans le Secret, et sans l'Ordre pour le garantir. Je reste non loin d'Elric, rencontré des années plus tôt. Le salue d'un signe de tête au passage en arrivant près de lui comme il me l'a demandé, me plaçant à sa gauche. Il est notoire que l'Ordre a ses propres façons de faire, mais l'objet de notre présence ici en ce jour me laisse mitigé. Des masques pour l'anonymat, mais nous savons de toute façon trop de choses les uns sur les autres.


Je vois les Rosier s'avancer. Il les teste, mais je sens derrière ses mots la démarche profonde et sincère de les impliquer... Ce qui est intelligent de la part de tout responsable ; on renverse la réticence à un acte en impliquant toutes les parties prenantes et en les rendant complices. Les criminels en l'occurrence, font pareil dans cette voie que les gens de bien.


La jeune femme est vélane, indéniablement. Plus encore intelligente, elle n'a -je l'espère- pas d'expérience dans l'interrogatoire. Mais ses idées sont bonnes. Sa tête, bien faite. Ce qu'elle dit a du sens, et ça peut être un sacré expédient que d'avoir une fille comme elle dans les environs, avant d'avoir à jouer les gros bras de façon un peu trop forte et rapprochée. Je sens que son idée n'a pas le même écho chez son frère...J'interviens, alors.


| Envisager le pire est nécessaire. Mais commencer par ça n'est pas une bonne idée. Parce que dans un interrogatoire, on est vite poussé par les circonstances à surenchérir. Il vaut mieux commencer avec un curseur plus bas, que l'interrogé ai le sentiment qu'on ne veut pas aller trop haut, mais qu'on le fera s'il nous complique la tâche. |


Je revois le visage juvénile d'un bavarois de dix sept ans travaillé à la Rosalie, yeux écarquillés et paupières mouchetées de sang, et déglutis pour regarder la jeune femme, et son frangin.


| Le véritasérum est un bon expédient. Sa préparation requiert du temps mais c'est dans les moyens de l'Ordre d'en disposer, je pense. Et autrement, il y a d'autres solutions magiques. On peut rentrer dans la tête d'un individu. De gré, de force, ou d'un subtil mélange des deux. |


Si l'homme est un gardien du secret alors il aura peur de mourir, suffisamment puisque la mort est certaine, pour qu'il reste mutique tout du long. Je réfléchis, encore. Je me retourne vers Elric.


| Tu sais que j'ai la compétence et l'expérience. Laisse-moi commencer. Je lui filerais assez la pétoche pour qu'il ai plus envie de cracher le morceau. Ensuite, on laissera leur chance aux gamins. J'aime bien les deux idées, mais j'inverserais le sens. Le pouvoir de vélane, c'est obsédant, et ça peut tous nous mettre hors jeu par inadvertance. Gardons le pour la fin. Mais le Démonzémerveille peut intervenir plus tôt, ainsi nous avons mes talents et le pouvoir de Mlle Rosier pour en finir. |


Et sinon... je reste un légilimens de talent et les sortilèges impardonnables, ça fait bien longtemps que j'ai franchi cette ligne rouge. Pour que mon plan marche, il faut aussi que les partenaires se doutent de là jusqu'où je serais capable d'aller... Que ce soit vrai ou pas. Mais l'essentiel est que tout le monde y croit dur comme fer.


| Et s'il résiste, alors, je reprends la main. Jusqu'au bout. |


Le ton est morne, froid, parfaitement égal. Regard vers les jeunots.


| C'est dur, un interrogatoire. Vous êtes sûrs d'être prêts ? Parce que sinon, il le sentira, et ça lui redonnera espoir d'une issue forcément favorable. |

Résumé :

(c) DΛNDELION

Le sénéchal est décidément un homme bien, rien à voir avec ces deux Russes grossiers et méprisants ! Je me retiens de leur dire que je préfère de beaucoup être « une enfant » qu'un tortionnaire fier de ses méfaits ! Ils font déjà craquer leurs phalanges, pressés d'en découdre ! Deux  primitifs qui voient en la violence la solution à tout et critiquent les Français ? Mous ? Non ! Bien éduqués ! Il est certain que ces sauvages ne peuvent comprendre cela. Face à une femme j'aurais peut-être plus de retenue, là, ces deux mâles à la gueule avide de sang me dégoûtent et m'irritent au point que mon frère se sent obligé de me saisir le poignet pour me rendre sagesse... Il a raison, perdre mon calme et insulter ces exécuteurs des basses œuvres ne me servirait en rien !

- Si vous acceptez, ne dites rien, ayez l’air aussi mal à l’aise que possible.

Ce n'est pas formellement un ordre mais je le prends comme tel. Je ne suis pas ici pour renoncer. Toutefois, j'ai peur qu'obéir soit aisé... Il ne s'agit plus d'une situation livresque mais bien d'une mise à l'épreuve, pour moi comme pour le prisonnier. Lui a son secret à préserver, moi... mon avenir à assurer ! La colère sourd en moi, leur suffisance et leur bêtise, surtout celle du plus jeune qui semble à peine humain, me font grincer les dents !

Ce crétin comme Galatée insistent lourdement mon propre secret ? mais c'est mon unique atout ! et puis s'il n'y a pas cent vélanes dans Paris j'ai peur que tous mes condisciples à Beaux-Bâtons ne sachent... Je le crache avec un venin similaire au sien et regrette aussitôt ma sortie,  ma pique est puérile et met trop en avant ma rage.

- S’il n’a pas parlé, moi et Renée iront le voir pour ... lui faire croire que nous sommes des alliés potentiels...

Soit.

Monsieur d'Adhémar continue, notant qu'il a aussi été incommodé par les sottises proférées...

- … cet homme n'est pas notre adversaire. C'est une victime malheureuse du besoin que nous avons de connaître la cible de l'Aube Sorcière... Ne l'oubliez pas.

Comme si l'une ou l'autre de ces brutes était capable de comprendre ! Je suis Galatée et d'Adhémar, me faisant comme il l'a demandé discrète et secondaire. La pénombre me frappe comme une gifle, l'odeur aussi, celle de la peur ? Soyons raisonnable c'est plus l'humidité et des siècles de crasse qui me retournent l'estomac.  Le captif n'est ... qu'un bourgeois banal, assez âgé, je pourrais le croiser quotidiennement, ses yeux reflètent son inquiétude mais sa voix n'est pas véritablement effrayée ?

Je ressens singulièrement de l'empathie lorsqu'il énonce « Vous vous êtes décidés ... ? C’est une honte … »

Je l'imagine entre les pattes griffues des deux bêtes ! Pourquoi les traiter d'animaux ? Parce qu'ils ne me semblent pas humains ! Simplement. Ce Monsieur convenable et digne dans son infortune, livré à deux racailles bien déterminées à le faire saigner ! Tremblante, je porte ma main devant ma bouche et pousse un léger cri !

C'est ce bruit qui me ramène sur terre ! Renée ! Contiens-toi ! Les informations qu'il livrera, de gré ou de force, sont vitales, pour toi comme l'Ordre ! Je ferme les yeux... « Aussi mal à l'aise que possible » ? Au moins ça je réussis. Au lieu du bonhomme, j'imagine une magnifique chatte d'un noir de nuit sans lune, c'est à elle que s'en prennent les deux sanguinaires ! Le souvenir de Circée, morte assassinée par une bande de gamins des rues me ramène au présent.

Le prisonnier parlera, je m'en fais le serment, quoi qu'il m'en coûte !

Sinon il finira comme ma pauvre compagne d'enfance !  Si le sérum, la légimencie et les interrogatoires civilisés ne marchent pas, j'interviendrai ! Penser à Silas coiffé au poteau finit de me conforter.

Il le faut.

Je tousse silencieusement dans mon mouchoir.

@Charles Delacour @Galatée Rosier @Elric d'Adhémar @Alekseï Dzerjinski @Nikita Sokolov @Silas Rosier

Résumé: