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Inventer ou copier, il faut choisir | ft. Octave

Hécate DefresneCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
Hécate Defresne
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(#) Inventer ou copier, il faut choisir | ft. Octave

missive rédigée par Hécate Defresne le
  • INVENTER OU COPIER, IL FAUT CHOISIR
    ft.  @Octave Defresne   
    tw : de mauvais restaurateurs d'art (oui, c'est traumatisant !)
    21 novembre 1927




    Les frondaisons se sont nimbées de la pâleur du petit matin lorsque Hécate pose enfin son pinceau, le corps las d’avoir veillé toute la nuit. Elle a eu besoin d’espace, la délicate petite poupée, elle a eu besoin de ce souffle que seules les couleurs et vernis lui inspirent. Un vertige descendu dans le tumulte, une ancre dans la tempête, un rocher dans la tourmente. Oh, elle est aussi parfaitement dépourvue de foi qu’il convient de l’être, la docile et mignonne petite lune de l’Atelier Defresne, et elle est aussi appliquée et dévouée que ce qui est attendu. La plupart du temps, tout ceci ne pèse que quelques plumes sur sa nuque, et parfois, sans qu’elle puisse se l’expliquer, le joug s’appesantis jusqu’à l’étouffement. Ces jours là, Hécate laisse Perthro envelopper sa paume d’une douce et inflexible poigne, et cet alter-ego qu’elle s’est bâtie dans les ténèbres vient alors guider son pinceau.
    Cette nuit là, c’est une copie de maître qui danse sur le chevalet, à la lumière de la lune et des grésillements d’une lampe moldue. Pourquoi quelqu’un voudrait-il une copie de la nature morte d’argenterie et de fruits du flamand Wigans ? Le mystère demeure entier. Pourtant, la jeune femme y voit bien là quelque logique économique : les peintres méconnus de l’école flamande – et d’autres – sont sans doute bien moins surveillés qu’un Da Vinci sur le marché, et une copie sera donc peut-être plus aisée à faire passer entre les mailles du filet. La commande est petite, un client de seconde zone pour un peintre qui ne laissa en héritage qu’une poignée de toiles et un nom effacé par les âges, rien qui ne soit hors de portée de la jeune femme. Elle s’est rendue au musée d’Anvers et a étudié l’originale sous toutes les coutures pendant des semaines, pris à la volée des clichés moldus de face et à la lumière rasante pour qu’elle puisse copier jusqu’au souffle qui guida le pinceau sur la toile de ce cher Isaac.

    La copie est un art, celui de tenir à l’écart ses propres inspirations et sa personnalité pour se laisser immerger tout à fait dans le souffle d’un autre, dans l’âme d’un autre, dans les tourments d’un autre. Ce coup de pinceau là est plus hésitant, celui-là plus léger qu’une brise, celui-là rageux. Ce sont ces subtiles variations que la lumière rasante des clichés lui apprend. Ça, et le fait qu’un sagouin, probablement quelque part dans le siècle dernier, a probablement retouché avec ses gros sabots une partie du clair obscur. La langue de la jeune femme claque sur le palais de désapprobation. Voilà qui va compliquer son travail. Les retouches sont visibles pour un œil exercé, ce qui veut dire qu’elle doit imaginer ce qu’il y a au dessous, celer le tout, vieillir le tout, et imiter les retouches par-dessus. Voilà qui augmentera certainement la note de frais. Mais au moins, tout ce travail de minutie nocturne a certainement tenu à distance tout le reste de ses préoccupations. Elles sont là, dans l’atelier, étalées sous forme de furieux gribouillis et de piles de photographies moldues qu’elle s’est appliquée à retoucher avec divers kits d’huiles moldues qui gisent en dessous des clichés de la nature morte dans laquelle elle s’est rageusement laissée aller. Dans le coin de la pièce, toute proche de la fenêtre où pointe le jour, il y a son chaos. De la table de travaille à côté de laquelle trône le chevalet où sèchent les premières couches de la copie, les notes débordent, tombent, roulent sur le sol. Des balles de papiers ont été froissées et lâchées à même le plancher, laissant apparaître des calculs arithmanciques inachevés et fautifs, des équations avortées, beaucoup trop de probabilités et de solutions pour un problème unique : la photo couleur. Précisément, la photo magique couleur.

    Frustrée d’avoir été tenue en échec, une fois encore, par ce qu’elle sait être une bonne entrée, elle a peint toute la nuit durant, et c’est ainsi qu’on la trouvera, au petit matin, réfugiée dans un atelier enfumé d’huile de lin et de thérébentine, à aviser d’un œil critique les reflets de la grappe de raisin qu’elle s’emploie à peindre. Son esprit est tout absorbé, après le tumulte de la nuit, dans cette méditative tâche d’identifier les couleurs, les gestes, les ombres, si bien qu’elle n’entend pas son père entrer dans l’arrière-salle de l’atelier et découvrir – avec stupeur ou ravissement, qui sait ? – son œuvre de la nuit. Jetées sur la table, par-dessus son insoluble problème, les photos et études de couleur d’après lesquelles elle travaille. Tout y est soigneux, fidèle et appliqué. Cette minutie, qui promet sans doute de lui ouvrir un bel avenir et dans le crime et dans les beaux-arts. Il faut dire qu’il est si aisé de laisser les aplats et glacis lui ravir l’âme, le temps d’un jeu avec ces pinceaux sur une couche encore fraîche. La voilà qui a relevé la tête, la crinière blonde remontée sur la nuque, les vêtements maculés, de ci, de là, de quelques gouttes d’huile et de couleurs. Elle inspecte les pinceaux à sa disposition, en pose un sur la photographie, teste sa souplesse et s’accorde sur l’idée qu’il en faut un qui soit un peu plus léger pour cette marque. D’un geste expert, elle en change et applique une nouvelle couleur, puis une autre, puis encore une autre. La palette s’est parée de verts, de jaunes et de gris et donne à voir, peu à peu, ces fruits translucides dans lesquels la lumière s’attrape et rebondit si étrangement. C’est sans doute pour cela, s’est-elle souvent dit, pour la texture de ces peaux et la nitescence de la pulpe, que le raisin demeure encore un sujet de choix pour les natures mortes modernes après avoir fasciné des siècles d’artistes.

    Sa transe se poursuit, virevolte, remplit tout l’espace, jusqu’à ce que, satisfaite d’un grain particulier, elle laisse ses oreilles frétiller. A-t-elle perçu un souffle, ou s’est-elle sentie observée ? Elle ne peut pas en être assurée. Le corps toujours face à la toile, elle tourne la tête sur le côté et, du coin de l’œil, devine la silhouette de son père. « Il m’a semblé prudent », dit elle en guise de salutation, « de commencer à peindre le Wigans. J’ai assez bien avancé. » Elle désigne du revers de main la toile d’ombre d’où émerge désormais l’élégance d’un vase brillant et un amas de fruits prenant progressivement forme sous les glacis successifs qu’elle y a apposés. La voilà retournée tout à fait, et avisant son père qui a marché sur l’une des feuilles froissées balancées dans l’atelier. « Il va falloir deux peintures séparées par un vernis, par contre : l’originale a été restaurée par un boucher. » Elle tapote avec agacement sur un des clichés qui lui a servi de modèle avant de le tendre à son père. « Vraiment, c’est un crime de laisser des pinceaux à des abrutis. » Elle a cet air pincé piqué à sa mère et son grand-père maternel. Un mélange de froncement des sourcils et de retroussement du nez tandis que les lèvres s’affinent dans une moue désapprobatrice.

    1203 mots
    Octave DefresneATROPOS | THEN, LET IT BURN.
    Octave Defresne
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    (#) Re: Inventer ou copier, il faut choisir | ft. Octave

    missive rédigée par Octave Defresne le
  • img1 img2
    Inventer ou copier, il faut choisir
    Je me ferais discret dans l'ombre de tes pas pour t'aider à grandir et pour t'ouvrir la voie
    Je serais la poussière qui s'envole de tes pieds un peu de mon bonheur qui colle à tes souliers
    21 nov. 1927 avec @Hécate Defresne | TW : aucun pour le moment

    [Thème : Les fées] Hécate n’est pas rentrée cette nuit. Ce qui n’est pas assez rare pour que tu en fasses un drame. Ce n’est pas comme si elle était de ces jeunes filles qui sortent et de mettent en danger après tout, n’est-ce pas ? Elle est sans doute resté à travailler… A-t-elle dormi ? A-t-elle mangé ? S’est-elle encore perdue dans ses travaux, s’oubliant de cette façon tout à fait fascinante et un peu effrayante qui lui appartient ? Tu voudrais être en colère ou au moins agacé. Ton travail hier a bien été gâché par l’irruption du jeune Medici, et que la rencontre ait été bonne ou non, tu veux blâmer quelqu’un. Mais Hécate n’est pas rentrée cette nuit. Et quelque chose d’autre prend la place de cette amertume que tu aurais voulu servir à l’Atelier pour que l’on retienne la leçon - un instinct venu du plus profond de ton être, une impulsion. La colère du maître ne vaut rien face à l’amour du père.

    Tu arrives tôt ce matin, bien plus que de coutume. Il y en a un autre qui n’est pas fidèle à ses habitudes : le visage pâle et creusé de celui qui n’a pas dormi ou pas seul, les mêmes vêtements que la veille et les yeux qui pétillent, Lucius attend assis dans l’escalier de l’entrée, tête posée sur sa main. Très, très matinal, surtout pour lui. Et n’a pas pas pris de douche. C’est une curiosité qui parvient, un moment, à attraper ton esprit qui se voyait déjà cavaler jusqu’à l’atelier de l’Envers.

    Mon cher oncle ! Bonsoir…

    Le jeune homme se lève rapidement, chancelle et se rattrape comme il peut à la rambarde près de lui. Il n’est pas matinal le crétin, il est encore saoul d’hier soir. Tu grimaces - la sympathie que tu joues pour lui a ses limites.

    Bonjour, Lucius. Tu es bien matinal.
    Oh oui… Je… Je crois que je souffrant mon oncle, j’espérais que vous me pardonneriez de rentrer chez moi aujourd’hui.

    Imbécile et ingrat. Tu lui offres la chance de sa vie et cet idiot sans talent et sans esprit, et il la gâche. Tu te contentes d’hausser les épaules - n'importe qui d'autre aurait reçu des cris comme réponse, mais Lucius est un outil qui ne peut être utile que s'il est correctement utilisé. Tu n’en feras pas un artiste, ce sera moins difficile de le sacrifier dans ta partie contre son père. Il ne part pas pourtant, semble hésiter sur ses jambes et ajoute :

    Mais il fallait que je vous parle… C’est au sujet de ma cousine.

    Le pas que tu avais amorcé pour le laisser à sa cuite est immédiatement arrêté. Qu’il soit familier à ton sujet, c’est ton affaire, c’est toi qui joue ce jeu. Avec Hécate, cela te crispe toujours. Il ne mérite même pas de respirer son air.

    Elle a eu un geste tout à fait déplacé à mon égard.
    Déplacé ?

    Sourcil qui se lève, suspicieux et surpris. De quoi parle-t-il, quel geste peut avoir eu ta fille - ta merveille ? Qu’a-t-il à lui reprocher ? Il continue, terriblement sérieux.

    Elle m’a giflé.

    Tu luttes pour ne pas lui rire au nez. Et tu as raté ça ? Quelle tristesse ! Il est trop saoul pour comprendre que tu te moques de lui au moins, semble penser que tu compatis à son malheur par ton sourire.

    J’espérais que vous pourriez faire quelque chose.
    Rentre chez toi Lucius, je m’en occupe.  

    Geste de la main pour le congédier, alors que tu l’abandonnes à un semblant de satisfaction pour monter les étages et retrouver justement celle dont il s’est plaint. Ta vision de la meilleure façon de s’occuper d’un tel problème est de trouver un moyen de la féliciter pour avoir cédé à la violence à laquelle tu aspires toi aussi face à ce Trècloitres. La fierté remplace bientôt tout ce qu’il restait de ta contrariété, et l’idée de faire à voix haute le moindre reproche concernant les événements d’hier a filé. Tu prends le temps, avant de franchir la porte cachée qui mène de la salle commune à l’Envers, de préparer un plateau avec chocolat chaud et viennoiseries du matin à l’attention de celle que tu comptes y trouver - qu’aurait-elle fait donc sinon de sa nuit ? Sucreries favorites comme punition, voilà ce que tu entendais en promettant à Lucius que tu t’en occupais. C’est une statue qu’il te faudrait dresser à l'effigie de ce geste glorieux.

    La blonde est précisément là où tu l’imaginais, au milieu de papiers, de pinceaux et de photos, sous la lumière rasante d’une fenêtre. Elle n’a pas hérité de ton côté maniaque en tout cas - même au plus fort de tes folies créatives tu n’aime pas déranger ton environnement, cela te distraie trop de voir le chaos quand tu essaies d’exposer ce qui s’est fixé au fond de ton regard ou de ton esprit.

    Il m’a semblé prudent de commencer à peindre le Wigans. J’ai assez bien avancé.

    De fait, la toile à ses côtés montre que ses dernières heures ont été productives et confirme tes craintes. Tu n’as pas étudié l'œuvre, mais tu connais le travail de ta fille et tu vois combien elle a mesuré et changé ses gestes pour imiter ceux d’un autre, les traits qu’elle n’aurait naturellement pas tracés et qui pourtant sont là. Son génie et sa précision, comme toujours.

    Il va falloir deux peintures séparées par un vernis, par contre : l’originale a été restaurée par un boucher. Vraiment, c’est un crime de laisser des pinceaux à des abrutis.

    Comme si elle avait entendu la question qui était en train de naître en toi, elle y répond en te tendant les photos de référence. Tu ne peux que partager sa conclusion quand ton œil averti distingue le carnage en quelques instants à peine à scruter le premier cliché. Tu poses le plateau, lui offres la tasse chaude avant de t’approcher de la toile en comparant la façon dont la lumière agit sur les textures devant toi et sur les photos.

    Tu devrais boire un peu Hécate.

    L’hiver est froid, surtout quand le sommeil nous a fui trop longtemps. Tu donnerais n’importe quoi pour voir ses joues prendre un peu plus de couleur dans la blancheur du matin. Tu chasses la pensée par l’étude - et il faut le dire l’admiration - de ce qu’elle a accompli ces dernières heures.

    C’est dommage, il y a vraiment quelque chose dans ce tableau.

    Sourire pincé, tu tires un siège pour t’y installer, près du plateau posé et en essayant de ne pas écraser une autre de ses notes perdue sur le parquet. Il y a un peu de mélancolie dans le sourire que tu lui offres, en t’arrachant à la contemplation du faux qu’elle réalise.

    Les procédés magiques de conservation altèrent moins les œuvres, s’il nous était permis de travailler ensemble, tu imagines quels désastres nous pourrions éviter ?

    Une autre raison de maudire le Secret, si on te le demande, quoique ta fille soit plus mesurée que toi sur cette question.



    img1 img2
    dans une sorte de minuscule basse-cour au fond de son cerveau il engraissait un petit troupeau de rancunes que le temps accroissait - Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes que je possède une arme et que je sais tirer.
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    21 novembre 1927



    Quelque chose de léger flotte dans l’air. Est-ce le frimas d’un petit matin qui ondoie ses premières couleurs sur le mur ou… ? La jeune faussaire a reposé les pinceaux sur le plateau qui trône sur les feuilles amoncelées sur son bureau et lui sert, de longue date, à épargner le joyeux capharnaüm qui danse sur le bois d’une table de travail. Elle finit toujours par ranger, généralement après avoir fini son œuvre ou lorsque cela lui prend pour y voir plus clair. Elle devrait peut-être le faire, d’ailleurs, cela l’aiderait sans doute à fourbir ses idées et le ri… GRANDS DIEUX ! À l’instant où son père lui glisse sous le nez une tasse accompagnée d’un « Tu devrais boire un peu Hécate. », tout s’éclaire : le délicat fumet dans l’air, cette joie sereine, c’était naturellement l’odeur du chocolat chaud ! « Oh merci Papa ! » Qu’elle s’exclame en en prenant joyeusement une lampée avant de coller une bise affectueuse sur la joue de son père. Ne dit-on pas que le chocolat est le remède à tous les maux ? C’est sans doute pour cela qu’elle veille désormais sur sa tasse avec toute la jalousie d’un dragon se repaissant de son trésor.

    Elle se réchauffe les mains, savoure le goût mi-amer mi-sucré qui lui hante les papilles et sourit en voyant le plateau déposé en équilibre sur une partie de ses clichés et recherches nocturnes ; Hécate laisse son père s’installer et agrippe d’une main le tabouret glissé sous le plan de travail qui lui sert d’ordinaire à poser son bocal de térébenthine lorsqu’elle peint de grosses pièces. Une invisible poussière est balayée du revers de main, geste machinal qu’elle fait systématiquement avant de s’assoir sans même plus le remarquer. Son père avise les clichés et sa copie. Elle ne saurait dire, mais il semble plutôt satisfait. « C’est dommage, il y a vraiment quelque chose dans ce tableau » La demoiselle lorgne le plateau tandis qu’il poursuit son analyse avec l’air du connaisseur qu’il est indubitablement. A présent que l’adrénaline d’une nuit hypnotique s’est dissolue dans la fatigue du matin, un petit quelque chose pour accompagner ce délicieux chocolat chaud semble tout à fait à propos. « Les procédés magiques de conservation altèrent moins les œuvres, s’il nous était permis de travailler ensemble, tu imagines quels désastres nous pourrions éviter ? »

    Elle opine distraitement. « J’imagine. Cela permettrait sans doute de rattraper bien des bourdes sur les tableaux moldus, mais ne serait-ce pas triste ? » La tête est inclinée sur le côté. « La conservation du patrimoine deviendrait le seul apanage des sorciers, et les moldus seraient tout à fait écartés d’une histoire de l’art qu’ils ont pourtant largement contribué à créer. Sans compter que cela nous priverait de leur ingéniosité en matière de technologie : travailler sous contrainte – ici le manque de magie – est souvent le chemin vers l’ingéniosité, tu ne crois pas ? » Elle ne lui laisse pas le temps de répondre qu’une pensée lui traverse l’esprit, la faisant frissonner d’horreur.

    « Et, imagine deux secondes…  si l’imbécile qui restaure est un sorcier, ne serait-il pas encore plus difficile de rattraper ses con… bêtises ? » La phrase est en suspens très exactement un huitième de seconde. «  Ce sont des croissants ? » La philosophie de bon matin, austère et sérieuse, s’envole sur une question joyeuse qui dissous dans le gargouillement d’un estomac vide toute réponse un peu trop grave. La voilà qui joue des doigts, pianote dans l’air tout en choisissant sa viennoiserie dans l’attitude charmante de l’enfant qui joue avant de piquer le premier croissant de la pile. Elle le fait voltiger jusqu’à sa tasse tel un avion – sans bruitage, parce qu’on n’a plus cinq ans – et voilà un bout de pâte feuilletée trempée dans la tasse suivi d’un croc savoureux. Si les émotions se matérialisaient au dessus de la tête de la jeune artiste, à n’en pas douter, un ensemble de bulles colorées et lumineuses nimberait l’atelier d’une joviale pâleur. Une deuxième bouchée suit la première, et tandis que la jeune fille mastique, elle revient au nœud du problème de la nuit.

    « Je n’arrivais pas à dormir, j’ai donc commencé la copie pour me changer les idées. Vois-tu, hier, j’ai commencé à mettre au propre un petit quelque chose, après la rencontre avec le bellâtre vaniteux qui venait te voir. Comment s’appelle-t-il déjà ? » Les noms sont l’une des nombreuses choses, avec les dates d’anniversaire et les titres qui nécessitent toujours un effort de mémorisation plus grand. Il faut dire que cela n’a pas beaucoup d’importance. Qui mérite de passer à la postérité s’il n’a pas réalisé au moins une toile ou une photographie digne de ce nom. « Et Lucius m’a ennuyée, vraiment, je ne comprends pas ta patience avec ce soûlard qui n’a ni talent ni intérêt pour l’Art. » Une nouvelle bouchée de paradis – ou de pâte feuilletée, ce qui est sensiblement la même chose – vient interrompre sa tirade ponctuée d’un haussement d’épaules. « Tout cela pour dire que j’avais commencé par bricoler un truc pour cette histoire de photographie couleur. Il y a le début sous le plateau et… je crois que tu es assis sur un bout du dernier essai. »

    Le chocolat chaud est un délice. Hécate en reprend une gorgée et remonte les épaules de contentement. Elle peut sentir jusqu’à ses pointes de cheveux tressaillir de douceur face à ce plaisir sucré qui lui danse dans le palais. Et avec un croissant ? Le jardin d’Eden. Elle croque dans l’anneau central et lâche une exclamation joyeuse avant de reprendre le cours de ses explications. Par habitude, elle s’est assise en tailleurs sur le tabouret, et la voici désormais parfaitement satisfaite, et de son perchoir et de sa nuit fructueuse. « On est d’accord que pour le moment, chez les moldus, deux techniques existent pour la photo couleur : peindre à l’huile les photos » Elle désigne du bout du croissant les multiples kits de retouche photographique moldus – des couleurs à l’huile sous forme de palets qui ne sont pas sans rappeler le maquillage – cachés sous les papiers. « Ou bien l’incorporation de la couleur dès la prise de photographie en créant trois négatifs de chaque pose, chacun avec un film de couleur différent – rouge, bleu et vert – devant l’objectif pour ensuite, au développement, exposer par trois fois le papier et recréer ainsi l’illusion de couleur. » Elle laisse de côté les spécificités, mais cette technique dite de Maxwell est bien celle qu’ils ont essayé à l’atelier, en capturant trois fois chaque sujet. La dimension magique rendant le processus aussi ardu que long et cher, et les résultats peuvent être assez variables tant la chose est encore expérimentale, même dans le monde moldu. Elle n’apprend rien à son père mais déroule joyeusement le fil de sa pensée.

    « Les moldus ont depuis longtemps choisi le processus de la facilité, en colorisant leurs photographies, ce que nous ne pouvons pas vraiment faire, puisqu’une simple colorisation ne pourrait pas suivre un sujet en mouvement ni rendre les émotions attachées au cliché, mais, regarde, si on développe un modèle arithmantique et un liant alchimique pour les pigments, ne pourrions nous pas séparer chaque pose ou émotion magiquement capturée pour créer une sorte de masque, ou de contour, peut-être, qui suive dans le temps le sujet que nous souhaitons coloriser ? Ce serait comme si notre photographie magique était une succession de clichés moldus immobiles sur lesquels chaque figure est colorisée à la main, qui sont ensuite réunis magiquement pour créer le cliché que nous souhaitons coloriser. Cela devrait se faire en deux étapes : prendre le cliché comme nous en avons l’habitude, puis, au moment du développement parvenir à isoler chaque image indépendante de la séquence capturée. Ensuite, le masque, pour appliquer les différentes couleurs à la main en les stabilisant par des ancres, et enfin le développement final qui remet mouvement et sensations sur le cliché. » Elle prend un grand souffle. « En théorie ce devrait être possible ». Ses infructueux essais montrent assez combien la pratique en est encore lointaine, et ne sera, peut-être, jamais réalisée. C’est que c’est un tout autre niveau d’alchimie que le sien, et elle n’est pas totalement sûre d’en avoir l’étoffe. Ce qui était une simple idée de base, facile, intuitive, s’est très vite transformée en bourbier de calculs, d’équations et de listes d’éléments alchimiques à incorporer pour stabiliser les couleurs et travailler de concert avec le processus de développement magique créé par son père.

    Pourtant, il y a de l’élégance dans son idée : puisque les clichés sorciers sont un peu à l’image de mini-kinétoscopes moldus où la magie provoque une succession d’images et de sensations, il suffirait d’être capable de peindre indépendamment chaque cliché sans interférer avec la magie pour obtenir une séquence en couleur. Et cela simplifierait certainement la chose, puisque même les moldus ne sont pas encore capable de prendre des photographies en couleur sans faire de multiples expositions… Mais cette élégance de l’idée se heurte violemment au mur du réel : comment faire une telle chose ? Du haut de ses dix neuf ans, elle est à peu près certaine de n’avoir pas encore les ressources pour ce qui serait une vertigineuse avancée. De dépit, elle reprend une bouchée de croissant.

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    (#) Re: Inventer ou copier, il faut choisir | ft. Octave

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