Thés et Qípán (ft. Yuan)
Léopold de ValoysLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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Nature du sang : pure carmin, noblesse par don divin
Etat Civil : marié et père
Occupation : duc de Valois
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Succès
(#) Thés et Qípán (ft. Yuan)
missive rédigée par Léopold de Valoys leThés et Qípán
ft. @Yuan de Montrose
TW : racisme (mentions) & colonialisme (Léo... il se soigne)
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Les feux de l’automne serpentent sur l’horizon, roulent en-deça des nuages et nimbent d’une clarté orange les rues de Paris que la pluie détrempe. Le pas du Duc est paisible, une fois n’est pas coutume. Il faut dire qu’il a toujours dans le coeur cette étrange légèreté lorsqu’il peut dire à sa douce « je m’en vais me faire rosser au wéiqí par Monsieur de Montrose » avec un sourire satisfait et un accent chinois des plus hasardeux. Par égards pour la nationalité de son opposant, le Duc s’est astreint à apprendre la terminologie chinoise, bien qu’il lui faille avouer que le japonais go est là le mot avec lequel l’un de ses précepteurs lui apprit les rudiment de ce jeu de stratégie et qu’il est indubitablement plus aisé à prononcer. Mais enfin, c’est bien la moindre des politesses pour un ami et opposant de si grande valeur. Est-il parvenu ne serait-ce qu’une fois à gagner face à l’adroit joueur, d’ailleurs ? Rien n’est moins sûr, mais Léopold a la défaite gracieuse face à Yuan de Montrose. Il s’ébaudit toujours de découvrir sur le plateau de nouvelles formes et dans les pierres adroitement posées par son interlocuteur de nouvelles stratégies et pourrait certainement passer quelques poignées de minutes à commenter, en fin de partie, tout le déroulé du jeu avec l’œil ravi d’un enfant.
Monsieur le Frère du Roi joue donc au wéiqí à intervalle réguliers, dans un élégant salon de thé à la clientèle tant moldue que sorcière du Faubourg Saint-Honoré en compagnie de Monsieur de Montrose. Il y a, dans l’esprit des nobliaux les plus critiques, tant d’objections toutes prêtes à se former. Que fiche donc Monsieur le Duc en compagnie d’un – pardon de le dire - cracmol étranger travaillant au Ministère et portant le nom d’une famille, certes de noblesse Ducale, mais dont le titre a tôt fait de s’être volatilisé ? Oh, il les entend ces pépiements mécontents des duchés dont il choisit courtoisement de ne pas fréquenter les représentant en dehors des obligations mondaines où l’on a tôt fait de ne pas se défaire des importuns. Au contraire de bien des nobles gens avides de caqueter, de cancaner, de boucaner et de se trahir à grands coups de cisailles dans la bienséance, Monsieur de Montrose – Yuan – est certainement un comparse et ami des plus reposants. Il a, en commun avec le Duc, un certain goût du protocole, et s’ils en sont toujours à se donner du « Monsieur », la chaleur de leur ton est immanquable, de même que le paisible roulement des conversations. Ils n’hésitent plus à aborder les sujets les plus difficiles, après toutes ces années à se croiser dans ce même salon de thé qui, paraît-il, importe de la Péninsule Indochinoise le meilleur breuvage des colonies. Ce n’est, certes, pas le raffinement des terres natales de ce cher Monsieur de Montrose, mais peut-être cela lui rappelle-t-il quelque délices de ses contrées ? En tous cas, il ne doute pas que le thé ici servit soit meilleur que la soupe infâme que les anglais appellent « Earl Grey ».
Oh, comme Léopold se souvient des premières rencontres où l’on confiât à l’autre ses condoléances pour la perte de son mari, Antoine. Oui, vraiment, elles sont loin ces retrouvailles où le dos est rigide, le cœur tout plein de bons sentiments, et où l’on ne se connaît pas bien, ni l’un, ni l’autre, et où le protocole prend toute la place pour masquer les individus. C’est qu’il ne peut que compatir, Léopold, ayant fait face à la Grande Guerre lui-même et ayant vu en premier lieu les ravages qu’elle a laissée dans son sillage, tant chez les moldus que chez les sorciers. Si la communauté sorcière a été assez épargnée, c’est aussi parce qu’ils ont été plus rares, ceux « de chez eux » à s’engager. Les sang-purs ont, pour un nombre certain, été bien trop heureux de laisser autrui se salir les mains et y laisser la vie. Désormais, les voilà tout emmêlés dans une amitié où les coutumes occidentales et orientales se répondent. Désireux de ne pas faire d’impaire, le Duc s’est toujours astreint à éviter les couleurs les plus connotées de la culture Chinoise lorsqu’il se rend au salon de thé dont les propriétaires sont eux aussi nés dans l’Empire du Milieu et l’ont, comme Yuan de Montrose, fui lorsque la situation politique l’a exigée ou, peut-être, lorsque l’opportunité s’est présentée. C’est ainsi que vêtu d’un costume vert sombre, il passe parfaitement inaperçu dans ce lieu où se côtoient européens en mal d’exotisme et fortunés expatriés nostalgiques de leurs racines.
Il est connu, Monsieur le Duc, on le salue et il salue en retour. Sa table habituelle, lovée dans une alcôve pour être à leur aise, lui dit-on, est prête. Monsieur de Montrose ne devrait plus tarder s’il n’est déjà là, Léopold le sait. C’est parfois l’un, parfois l’autre qui doit attendre quelques instants, malgré la redoutable ponctualité de la paire. Les aléas de la vie font que l’un comme l’autre sont parfois retardés sur le trajet. Néanmoins, il ne se souvient pas avoir attendu plus de cinq minutes son ami et s’est lui-même toujours astreint à une ponctualité stricte. Si ces rencontres ne sont pas un secret – chaque pipelette de la haute sait assez que Monsieur de Montrose et Monsieur le Duc jouent au go – elles ont le mérite de permettre au Duc, tout du moins, une escapade loin du tumulte.
Le voilà installé, avisant avec un sourire le menu qu’il connaît déjà par cœur et le qípán préparé, comme de coutume à leur intention : le plateau de bois ciré luit tandis que les wéiqízǐ attendent patiemment dans leurs boites que les deux hommes ne se décident à jouer en posant, tour à tour, chacun une des pierres sur une intersection du plateau. L’atmosphère du lieu est paisible, mi-européenne haut de gamme mi-chinoise. Si la plupart du mobilier est fait pour accommoder un public européen, les conversations feutrées et odeurs émanant des théières et cuisines sont indubitablement orientales et les paravents élégamment ornés qui séparent les tables animées des alcôves plus paisibles ne peuvent qu’attirer l’œil de tout amateur d’art. Un objet d’importation, indubitablement. Le Duc se demande, toutefois, si toute cette minutie est bel et bien « typique » des us et coutumes de l’élite chinoise ou si ce n’est là qu’un objet destiné à satisfaire des européens en corroborant l’image qu’ils se font d’un Orient si éloigné d’eux-même qu’ils ne peuvent en comprendre que des raccourcis.
1089 mots
Yuan de MontroseLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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(#) Re: Thés et Qípán (ft. Yuan)
missive rédigée par Yuan de Montrose leDécembre 1927
La silhouette de Yuan, drapée d’un manteau sobre aux reflets sombres, traversa les rues pavées de Paris, détrempées par la pluie d'automne. Cette saison, aux nuances embrumées et aux teintes mélancoliques, évoquait en lui des souvenirs d’automne dans la Chine impériale, où l’odeur des feuilles fanées se mêlait à celle des encens flottant dans les jardins des lettrés. C’était dans cette atmosphère empreinte de sérénité que se déroulaient les discussions profondes qu’il appréciait tant, notamment avec Monsieur le Duc Léopold de Valoys.
Il entra dans le salon de thé du Faubourg Saint-Honoré, saluant d’un hochement de tête les quelques habitués présents, ainsi que les propriétaires, des gens ayant, comme lui, un pied dans deux mondes. Le décor du salon, où l'Orient et l'Occident se côtoyaient dans un mariage d'esthétique, lui semblait aussi familier qu’étranger. Les chinoiseries, soigneusement disposées, captivaient l'œil du visiteur, mais Yuan les observait avec l’œil affûté d’un mandarin ayant évolué dans les palais de la dynastie Qing. Chaque paravent orné, chaque vase au motif de dragons entremêlés, bien que magnifiques aux yeux du profane, trahissait pour lui cette légère distorsion propre à l’exportation. Ces objets, aussi délicats fussent-ils, avaient été façonnés pour satisfaire l'imaginaire occidental, dénaturant subtilement leur véritable essence. Ce n'était pas de l'art authentique tel qu'il l'avait connu, mais une réinvention teintée d’une légère dissonance.
Au fond du salon, derrière un paravent finement décoré, Léopold de Valoys l'attendait, déjà installé près du plateau de 围棋 (wéiqí). Cette scène, désormais habituelle, apaisait Yuan. Les parties de 围棋 (wéiqí) avec le duc étaient devenues un rituel, une manière pour lui de retrouver un fragment de son passé dans sa vie en France. En approchant, il salua son ami d’un sourire léger et d’une légère inclinaison de la tête, mains jointes dans un geste poli.
— Monsieur le Duc, dit-t-il avec respect.
Il s’assit face à son ami, prenant un moment pour détailler le paravent à côté d’eux, une œuvre représentant des personnages féminins.
— La beauté des nuages verts*, murmura-t-il en s’installant, remarquant avec amusement le costume vert que portait le Duc.
Un silence se fit, et Yuan, plongé dans ses réflexions, laissa son esprit vagabonder vers des poèmes classiques. Dans les textes anciens, le vert, le rouge et le blanc, surtout dans leur association avec le maquillage, renvoyaient souvent à des images de féminité, délicates et raffinées. Les traductions occidentales, pensait-il, ne pouvaient jamais capturer pleinement ces métaphores nuancées.
— Vous portez un costume vert aujourd’hui, Monsieur le Duc. Une couleur qui était particulièrement prisée par les femmes de la cour Mandchou du Palais Impérial**, pour ses associations à la jeunesse et la vitalité. Cependant, cette teinte a également des connotations plus... délicates. Saviez-vous que chez nous, un homme portant un couvre-chef vert, un 綠帽子 (lǜmàozi) , est considéré comme un mari cocu ? Et qu’une Maison de Plaisir est littéralement appelée une maison verte— 青樓 (qīnglóu).
Le regard de Yuan s’attarda ensuite sur le 棋盤 (qípán), dont le bois verni brillait sous la douce lumière. Chaque pierre, rangée avec soin, attendait d’être placée sur le plateau. Ces échanges avec Léopold lui rappelaient les parties de 围棋 (wéiqí) partagées avec ses collègues mandarins dans les jardins paisibles de la capitale impériale, où les murmures du vent dans les feuilles se mêlaient aux rires.
— Le 棋盤 (qípán) est déjà prêt, constata-t-il, récupérant le menu placé juste à côté. Avez-vous déjà fait un choix pour le menu, Monsieur le Duc ?
*綠雲 (lǜyún), nuage vert, un épithète pour désigner les beaux cheveux noirs des filles dans les textes chinois anciens.
**Palais Impérial : ici, la Cité Interdite.