[TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
Piotr MedvedevATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Piotr Medvedev leSoupirant, il observe pour la dernière fois les mots dessinés sur la page arrachée de son carnet. L'Antre des Naufragés. Avec ce nom, on s'attendrait à un cabaret ou un casino, peut-être, certainement pas à une façade d'immeuble défraîchie à laquelle s'accroche péniblement une vieille porte branlante. A moins que...
Dernier regard lancé vers la feuille froissée. L'Antre des Naufragés.
Piotr se glisse sur la chaussée, traverse la rue, se plante devant l'entrée. Sa grande main claque contre la surface rugueuse. Une fois. Deux fois. Trois fois. Le bruit retentit à l'intérieur, suffisamment fort pour que nul ne puisse l'ignorer. Si ses doutes sont fondés, on ne tardera pas à venir le chercher. En attendant le loup croise les bras et, se reculant, plante ses yeux sur l'œil de judas métallique. Son pied gauche tape un rythme agacé contre les pavés.
Une poignée de secondes s'écoule avant qu'un grincement ne le tire de ses pensées. Le rectangle de fer s'est ouvert, laissant entrevoir une paire de globes oculaires.
"Mot de passe ?"
Ah. C'est donc bien ce genre d'endroit. Un sourire sardonique frôle les lèvres du Russe avant qu'il ne se souvienne d'un détail crucial : il n'a pas l'ombre d'un mot de passe. Fronçant les sourcils, il fouille sa mémoire à la recherche d'une information égarée, en vain.
"Mot de passe ?", revient la voix, agacée.
Le visage de Piotr se crispe. Il s'approche d'un pas :
"Je n'ai pas de mot de passe. J'ai rendez-vous avec Lorenzo de Médici."
Un rire gras tonne contre la porte.
"Ouais, on me la fait souvent celle-là. Allez, file la thune ou dégage."
De toute évidence, la politesse ne mènera nulle part. Et s'il se base sur ses déductions, l'endroit est trop habitué à la violence pour qu'une quelconque menace fasse de l'effet au videur. Ses lèvres se froncent tandis qu'il réfléchit, cherchant le meilleur moyen de tirer parti de sa situation. Ce doit être un test. Dès lors demeurent deux options : abandonner ou vaincre.
Piotr n'a jamais été très doué pour savoir quand baisser les bras.
"Je ne comprends pas de quoi vous parlez, j'ai rendez-vous av-
- Mon gars, lâche l'affaire. J'ai dit : file la thune. Ou. Dégage.
- Mais j-
- Tu as la thune ?
- Non.
- Dégage."
Le numéro de l'idiot naïf semble prendre. Le lycanthrope réfrène la rage qui enfle dans ses entrailles devant le ton condescendant de son interlocuteur, la réserve pour un moment ultérieur. Passant une main faussement nerveuse dans ses cheveux, il contorsionne son visage dans l'exacte expression d'un homme désespéré, puis se rapproche impossiblement de la porte, s'y colle pratiquement, remonte les lèvres vers l'oeil de judas.
"Ecoute, je viens pas pour moi-même, c'est un type avec qui je picole qui m'a fait venir. Apparemment il vous doit plus de bezants que le roi d'Angleterre ne pourrait vous en donner et il doit payer une première partie aujourd'hui. J'ai ça dans la poche.
- Mh. Et il vient pas lui-même parce que...?
- Parce qu'il a peur que vous le fassiez sortir les pieds devants. Ecoutez, moi je m'en fous, mais il est avec ma fille et ma femme à la maison, et j'ai une putain de liasse de billets dans la poche dont je veux me débarrasser, vite. S'il vous plaît. Je-je... j'en rajouterai, s'il le faut. Je veux juste retrouver mon bébé."
Cela fait longtemps que Piotr n'a pas dû jouer un rôle pareil, mais faire semblant de traverser des émotions qu'il ne saurait identifier fait partie de son quotidien. Il aime à penser, donc, que le tremblement dans sa voix ne paraît pas superficiel, que ses yeux collés à la lucarne brillent de larmes qui ont l'air réelles. Il espère, surtout, que le gardien de l'Antre sera sensible à ce qui fait le plus vibrer les lieux de débauche : l'appel singulier du fric. Si ce stratagème ne fonctionne pas, le Russe pourra rebrousser chemin, chercher ailleurs un travail qui ne lui demandera pas tant. Il doit bien l'avouer pourtant : l'opportunité qui vient de se présenter est alléchante ; côtoyer ce genre de milieux est un atout majeur entre les mains de celui qui sait quoi en faire. Rien que pour les informations à récolter, le lycan voudrait participer.
"Je vous en supplie, regardez, je vous tend ma baguette si vous voulez. J'pourrai rien faire. Je vous en conjure, laissez-moi juste donner l'argent à De Medici et vous ne me reverrez jamais."
Fidèle à sa promesse vide de sens, ses doigts glissent le fin bâton de bois sombre à travers l'entrée. La tige de Tremble claque au sol dans un bruit qui le fait grimacer, et Piotr en profite pour sursauter. Il doit se montrer vulnérable. Fragile. Pour une fois, sa stature peu imposante lui est utile ; imaginer Alekseï tenter de se faire petit lui arracherait un rire s'il n'était plus occupé à sortir son meilleur numéro. Face au silence qui lui répond c'est un sanglot qu'il laisse échapper, puis un second. Il cogne faiblement son front contre la porte.
Quelques instants après, un mouvement sous sa peau le tire vers l'avant. Le loup retient un sourire satisfait de lui fendre le visage alors que l'entrée s'ouvre sur un grand gaillard à l'air aussi commode que sa voix le laissait entendre. Tremblant, il essuie ses joues avant de se redresser, ses yeux fébriles à l'assaut de ceux, impassibles, du garde.
"Merci... Merci.
- Ouais. Maintenant montre tes po-"
Trop tard. Une main vient de cueillir l'homme à la nuque pour le plaquer contre le mur, en biais, ses bras piégés contre son torse. Piotr évite le coup de pied qui voudrait cueillir son genou, et pose tout son poids contre la carcasse de son adversaire, saisit des doigts qui enserrent une baguette, les tord juste assez pour ne pas les briser. Un cri de douleur échappe à l'homme.
"Ta gueule.", siffle Piotr.
Le type s'agite en vain dans son emprise.
"Maintenant écoute moi bien. Mon nom est Piotr Medvedev. J'ai rendez-vous avec Lorenzo de Medici il y a cinq minutes. J'étais arrivé en avance, j'étais bien habillé, et me voilà en retard et débraillé. Ce qu'on va donc faire, c'est que tu vas me mener à lui, maintenant, et en échange je vais m'abstenir de t'empêcher d'utiliser ta baguette pendant les prochains mois."
Silence. Un grognement sourd émane de la gorge du soviétique:
"Est-ce que c'est clair ?
- Oui. Oui, d'accord.
- Bien."
Piotr n'est pas assez naïf pour penser que Lorenzo de Medici ne sera pas armé jusqu'aux dents lorsqu'ils arriveront dans son bureau, mais sans doute est-ce le but. Refusant de relâcher la pression sur le corps de son adversaire, il glisse une main sur ses flancs et le long de son pantalon. Impossible de louper la masse froide d'un revolver glissé dans la ceinture du gorille. Un sourire glacial se dresse sur les traits du loup tandis qu'il s'en empare :
"On avait prévu de me faire les poches avec ou sans baguette, мудак.*?"
Ses doigts s'emparent du col de sa chemise, au niveau de la nuque. Il pousse le gars devant lui, flingue collé à son dos. Précautionneux, il ne le quitte pas des yeux en se baissant pour ramasser les deux baguettes abandonnées sur le sol.
"Allez avance."
Grommelant ce qui doit être une insulte, le type se met à marcher. Piotr le suit diligemment, en silence, essuyant de son visage les dernières traces de sa comédie. Alors qu'ils s'avancent vers les grandes portes qui trônent au sommet de ce qui ressemble désormais bien plus à un endroit nommé "L'Antre des Naufragés", le soviétique laisse ses yeux traîner sur le paysage. Il passe un bras faussement aisé autour des épaules de sa victime et, le sourire aux lèvres, commente ses trouvailles :
"Les tables de jeux sont encore vides à cette heure, hm ? Je dois être attendu pour qu'on ne nous ait pas encore sauté à la gueule."
Curieusement, son interlocuteur reste mutique. Il le laisse faire, le laisse même accélérer pour arriver au bureau qui doit appartenir à De Medici. Lorsque les portes s'ouvrent, un sourire poli bourgeonne sur les lèvres du soviétique.
"Veuillez m'excuser M. De Medici, j'ai subi quelques contretemps mais je suis bien arrivé à l'heure. Votre... videur m'a bien accueilli."
*мудак. = mudak, connard
La poésie ne connaît pas les chiens.
Lorenzo de MediciATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Lorenzo de Medici leAlea jacta est
ft Piotr Medvedev
14 Novembre 1927 - Thème | L'Antre des Naufragé comme un nom redondant, comme une promesse mesquine aux navires qui s'échouaient ici, qui larguaient amares et marins pour tenter de survivre. Ici, point de dorure comme dans les belles promesses de l'Ecdysis. Pas de beaux tapis rouges et d'épais fauteuil confortables. Si, dans son entrée la plus pure, l'Antre s'offrait comme un bar mal famé bien trop classique, il se transformait rapidement pour qui souhaitait réellement regarder. Vigile à l'entrée, mot de passe pour pénétrer le Saint des Saints. Puis la zone de presque cabaret, où quelque filles de mauvaises vies venaient danser pour quelques billets. Elles ne valaient celles d'autre commerces dont le parrain avait le secret mais elles suffisaient à leur office : attirer les regards et les éloigner de ce qui comptait vraiment. Le sous sol. Celui au plafond magiquement agrandit pour que toutes les créatures puissent y entrer, jusqu'aux imposants dragons, aux ailes trop immenses, que les maitres de bêtes surveillaient avec une attention cyclopienne.
Lorenzo attendait son rendez-vous à l'étage, assit dans l'imposant fauteuil qu'il ne quittait que trop rarement durant les quelques soirées où il illuminait l'Antre de sa présence. Celle où il ne venait pas combattre, accent florentin aux lèvres, sur un sourire mesquin et une envie d'en découdre qui ne témoignait que de l'addiction. Le sorcier n'avait pas le choix : dans l'arène, il défendait ses couleurs et son titre, à chaque secondes. Hors de question de perdre. Et par conséquent, hors de question d'affronter un adversaire trop fort, sauf à combat truqué.
Ce soir, il ne connaissait pas réellement la personne qu'il rencontrerait. Il n'avait qu'un nom et un prénom, quelque brèves recherches qui n'avaient donné lieu à rien : russe, communiste et c'était bien tout. Les allégeances politiques du slave importaient peu. Ses origines, bien plus. Les hommes du Nord étaient plus solides, plus cruels, biberonnés dès le plus jeune âge à la violence du territoire et des hommes de leur pays. Lorenzo devait bien leur reconnaître ça : la discipline militaire fonctionnait bien mieux chez eux que chez les fragiles Français et il n'osait même encore parler des Italiens.
Pourtant, il avait hâte. Depuis qu'Allegra avait tué son plus fidèle chien, Lorenzo peinait à recruter quelqu'un de réellement compétant. D'abord en tant que garde du corps de l'éminent Lorenzo de Medici, celui auquel on prêtait des centaines de maitresses et des dizaines d'ennemis, amant cocufié qui ne rêvaient que de se venger. Certain racontaient, même, qu'il bâtissait sa fortune sur les larmes de maris cocus. Il laissait dire. Il valait mieux que la France le sous estime. Car ce soir, entouré d'homme de main trop armés, c'était le parrain qui calculait, quand il vendrait les sourires du paon. Car le futur garde de corps devrait offrir ses services à la main couverte de sang de bien pire qu'une famille de bourgeois alcoolique. C'était dans le sang et le vice qu'ils se vautraient. Et c'était sortilège impardonnable qu'on liait aux mains des fidèles, ceux qui ne portaient marques mais gardaient cicatrice de s'offrir à la mafia Medici. Le russe ferait-il l'affaire ? Lorenzo n'en savait rien. Il attendait, patience de chat en étendard, comme un animal cruel vautré dans le satin de son trône.
Le tapage le fit lever un oeil, appela ses hommes qu'il retient d'un mouvement de main. Si le videur était incapable de se débrouiller seul, il était mauvais. Si le nouveau ne parvenait à rentrer, il ne méritait de devenir gardien. L'absence de mot de passe était un test, un de plus. Lorenzo ne voulait d'un imbécile. Il ne voulait, non plus, de quelqu'un de trop intelligent. Les manipulateurs avaient les dents longues. Et le planché des Medici devait rester impeccable.
C'est son homme de main qu'il voit en premier. Et derrière lui, main dans son dos qui, Lorenzo en a bien trop l'habitude pour ne pas le reconnaitre, tiennent une arme à feu. Piotr l'aurait-il désarmé puis braqué ? Ou bien serait-il venu avec sa propre arme, dans l'objectif de tuer. Il a l'air bien trop amicale, bras passé autour des épaules de son homme. Les autres sont sur les dents, ont les mains accrochés à leur propre arme mais ne le mettent pas en joue. Pas sans l'ordre de Lorenzo.
Et ce dernier se lève, sourire immense sur les lèvres, joie communicative et mouvement trop grandiloquant, dans tout le cliché italien qu'il aime à entretenir.
Mamamia ! C'est que Antonio fait du zele ! Il prend son rôle très à cœur. Je suppute sans trop me tromper que vous devez être Monsieur Medv... Medvedeu... Comment le prononcez vous, que je ne fasse pas d'impaire ? Je dois bien vous avoué avoir essayé de le prononcer avant que vous n'arrivez mais votre langue m'échappe.
Il parle fort Lorenzo. Il prend de la place Lorenzo. Ses yeux brillent d'une joie immense, à l'aune de son sourire. La vérité est tout autre. Les battements de son coeur suivent un rythme méthodique, violents. Pas l'onde de la peur, quand bien même les réactions offrent qu'il sait ce qu'il s'est passé.
Je vous prierai toutefois, s'il vous plait, de laisser ce pauvre Antonio retourne vaquer à ses occupations et de lui rendre son arme. Je n'apprécie pas trop qu'on en porte une en ma présence. Rapport à... appelons ça mon rang. La bourgeoisie doit être un concept que vous avez abrogé, dans votre beau pays mais ici, elle court toujours. Et elle crée des ennemis.
Il claque des doigts, fait se détendre les hommes de main. L'ambiance est froide comme la mort, offrant Lorenzo comme unique soleil de la pièce. Il dénote lui le précieux, au milieu de cette ambiance militaire. Dans son costume impeccablement taillé, Lorenzo ne laisse percevoir l'ombre du plus petit muscle. Lorenzo de Medici est un homme du monde, qui s'entretient pour plaire aux femmes. Lorenzo le parrain est un homme qui doit conserver ses muscles, au risque d'y perdre la vie. Il y a, dans la pièce, quelque chose d'anormal. Trop de détails qui ne collent pas, qui offrent le malaise. Point que Lorenzo désire et crée, pour que l'entretient se déroule comme il l'a décidé. Jusqu'à la chaise dont un pied est légèrement, très légèrement, plus petit que l'autre. Inconfort impromptue, non désiré.
Asseyez-vous, je vous prie. Nous allons commencer immédiatement, si cela ne vous dérange pas ? Je vous demanderai de vous présenter. Ainsi que vos états de faits.
Et le sourire, immense, jamais ne meurt. La voix est chanteuse, chaleureuse. Autant que l'Italien. Presque autant que l'Italien. L'esprit humain aime la normalité. Lorenzo l'offre presque, à ce point de détail qui rend l'inconfort constant. Sur le fil de la réalité. Sur le fil de la folie.
Lorenzo attendait son rendez-vous à l'étage, assit dans l'imposant fauteuil qu'il ne quittait que trop rarement durant les quelques soirées où il illuminait l'Antre de sa présence. Celle où il ne venait pas combattre, accent florentin aux lèvres, sur un sourire mesquin et une envie d'en découdre qui ne témoignait que de l'addiction. Le sorcier n'avait pas le choix : dans l'arène, il défendait ses couleurs et son titre, à chaque secondes. Hors de question de perdre. Et par conséquent, hors de question d'affronter un adversaire trop fort, sauf à combat truqué.
Ce soir, il ne connaissait pas réellement la personne qu'il rencontrerait. Il n'avait qu'un nom et un prénom, quelque brèves recherches qui n'avaient donné lieu à rien : russe, communiste et c'était bien tout. Les allégeances politiques du slave importaient peu. Ses origines, bien plus. Les hommes du Nord étaient plus solides, plus cruels, biberonnés dès le plus jeune âge à la violence du territoire et des hommes de leur pays. Lorenzo devait bien leur reconnaître ça : la discipline militaire fonctionnait bien mieux chez eux que chez les fragiles Français et il n'osait même encore parler des Italiens.
Pourtant, il avait hâte. Depuis qu'Allegra avait tué son plus fidèle chien, Lorenzo peinait à recruter quelqu'un de réellement compétant. D'abord en tant que garde du corps de l'éminent Lorenzo de Medici, celui auquel on prêtait des centaines de maitresses et des dizaines d'ennemis, amant cocufié qui ne rêvaient que de se venger. Certain racontaient, même, qu'il bâtissait sa fortune sur les larmes de maris cocus. Il laissait dire. Il valait mieux que la France le sous estime. Car ce soir, entouré d'homme de main trop armés, c'était le parrain qui calculait, quand il vendrait les sourires du paon. Car le futur garde de corps devrait offrir ses services à la main couverte de sang de bien pire qu'une famille de bourgeois alcoolique. C'était dans le sang et le vice qu'ils se vautraient. Et c'était sortilège impardonnable qu'on liait aux mains des fidèles, ceux qui ne portaient marques mais gardaient cicatrice de s'offrir à la mafia Medici. Le russe ferait-il l'affaire ? Lorenzo n'en savait rien. Il attendait, patience de chat en étendard, comme un animal cruel vautré dans le satin de son trône.
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C'est son homme de main qu'il voit en premier. Et derrière lui, main dans son dos qui, Lorenzo en a bien trop l'habitude pour ne pas le reconnaitre, tiennent une arme à feu. Piotr l'aurait-il désarmé puis braqué ? Ou bien serait-il venu avec sa propre arme, dans l'objectif de tuer. Il a l'air bien trop amicale, bras passé autour des épaules de son homme. Les autres sont sur les dents, ont les mains accrochés à leur propre arme mais ne le mettent pas en joue. Pas sans l'ordre de Lorenzo.
Et ce dernier se lève, sourire immense sur les lèvres, joie communicative et mouvement trop grandiloquant, dans tout le cliché italien qu'il aime à entretenir.
Mamamia ! C'est que Antonio fait du zele ! Il prend son rôle très à cœur. Je suppute sans trop me tromper que vous devez être Monsieur Medv... Medvedeu... Comment le prononcez vous, que je ne fasse pas d'impaire ? Je dois bien vous avoué avoir essayé de le prononcer avant que vous n'arrivez mais votre langue m'échappe.
Il parle fort Lorenzo. Il prend de la place Lorenzo. Ses yeux brillent d'une joie immense, à l'aune de son sourire. La vérité est tout autre. Les battements de son coeur suivent un rythme méthodique, violents. Pas l'onde de la peur, quand bien même les réactions offrent qu'il sait ce qu'il s'est passé.
Je vous prierai toutefois, s'il vous plait, de laisser ce pauvre Antonio retourne vaquer à ses occupations et de lui rendre son arme. Je n'apprécie pas trop qu'on en porte une en ma présence. Rapport à... appelons ça mon rang. La bourgeoisie doit être un concept que vous avez abrogé, dans votre beau pays mais ici, elle court toujours. Et elle crée des ennemis.
Il claque des doigts, fait se détendre les hommes de main. L'ambiance est froide comme la mort, offrant Lorenzo comme unique soleil de la pièce. Il dénote lui le précieux, au milieu de cette ambiance militaire. Dans son costume impeccablement taillé, Lorenzo ne laisse percevoir l'ombre du plus petit muscle. Lorenzo de Medici est un homme du monde, qui s'entretient pour plaire aux femmes. Lorenzo le parrain est un homme qui doit conserver ses muscles, au risque d'y perdre la vie. Il y a, dans la pièce, quelque chose d'anormal. Trop de détails qui ne collent pas, qui offrent le malaise. Point que Lorenzo désire et crée, pour que l'entretient se déroule comme il l'a décidé. Jusqu'à la chaise dont un pied est légèrement, très légèrement, plus petit que l'autre. Inconfort impromptue, non désiré.
Asseyez-vous, je vous prie. Nous allons commencer immédiatement, si cela ne vous dérange pas ? Je vous demanderai de vous présenter. Ainsi que vos états de faits.
Et le sourire, immense, jamais ne meurt. La voix est chanteuse, chaleureuse. Autant que l'Italien. Presque autant que l'Italien. L'esprit humain aime la normalité. Lorenzo l'offre presque, à ce point de détail qui rend l'inconfort constant. Sur le fil de la réalité. Sur le fil de la folie.
@Piotr Medvedev
God complexe - Violent Vira
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(c) DΛNDELION
❝ I could love you with my eyes closed, Kiss you with a blindfold,
Figure you out.
I might hold you with my hands tied and show you I'm the right guy❞
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Piotr Medvedev leLa prononciation est parfaite, froide, presque autant que le sourire qui n’a pas quitté ses lèvres. L’ambiance est électrique. Les dents brillantes sont trop pointues, les gestes tendus, et la caresse joviale des beaux discours a comme un indéniable sous-ton de menace. Lorenzo De Medici est un homme de théâtre. Les gorilles armés qui l’entourent ne sont, dans cette scène méticuleusement chorégraphiée, que des figurants dont la masse compense l’absence de pertinence. L’Italien pour sa part est à sa digne place : au cœur de l’action, en pleine lumière, déclamant son monologue comme le formidable comédien qu’il est. Piotr applaudirait presque, mais il a son propre rôle à jouer :
« Oh, oui, l’arme. »
Comme s’il avait pu oublier le glock dont le poids raidit son avant-bras. Comme si la vie d’Antonio n’était pas menacée par quelques grammes d’une pointe de métal qui pourrait rompre ses organes sous l’impulsion d’un index impatient. Le Russe sourit comme son interlocuteur alors qu’il lève les mains en l’air – il ne s’agit pas de prendre une balle dans la tempe – et retourne méticuleusement le pistolet, crosse tendue vers son propriétaire légitime. Ce dernier l’arrache presque de ses doigts, rougissant dans son silence furieux au rire qui s’échappe de Piotr :
« Scusami, amigo. Non era personale. »
Cela fait des années qu’un mot italien n’a pas gracié ses lèvres et ça se sent. Si son accent russe est déjà bien marqué en français, il rend sa phrase quasi inaudible lorsqu’il l’exprime dans la langue latine. Les sonorités chantantes ont disparu, remplacées par l’intonation monocorde du soviétique. Mais puisqu’on massacre son nom, il est certain que De Medici pardonnera ses tentatives infructueuses de manier son vocabulaire.
Raclement de gorge.
Ses songes sont interrompus par un Antonio furibond, dressé face à lui, les lèvres retroussées. Piotr penche la tête sur le côté. Un ange passe.
« Ah. », finit-il par conclure.
Un éclat amusé secoue ses épaules alors qu’il va chercher la baguette dérobée. Il la met soigneusement à la lumière, regard brillant porté sur le bois lustré, la caresse du bout des doigts sous les yeux courroucés de son propriétaire.
« Désolé, j’avais oublié que je l’avais volée, songe-t-il à voix haute, taquin. C’est quoi, du Frêne ? Il me serait parfaitement inutile de la conserver, alors. Dommage. »
La mâchoire d’Antonio se crispe. Une veine enfle le long de sa gorge épaisse. Sans doute voudrait-il lui cracher des injures, mais le soviétique l’en empêche en balançant nonchalamment l’objet de ses désirs. Les paupières s’écarquillent alors que le cerbère rattrape maladroitement sa baguette.
Piotr ne prête pas davantage d’attention à sa réaction. Sa concentration se porte de nouveau sur le chef du clan De Medici, sa gueule charmeuse et son sourire cent carats. Ses mains se croisent dans son dos. Il se tient droit. Seul son visage se penche sur le côté, rictus amusé illuminant ses traits, comme si rien dans le paysage ne le dérangeait. De moindres hommes auraient tremblé, à sa place, auraient cherché à fuir sans doute. Lui se sent chez lui dans le chaos, dans l’ambiance électrique qui promet le carnage, dans les instants de tension qui se chargent comme du plomb.
« Mes excuses, Monsieur De Medici, j’ignorais les règles. C’est que je crois avoir loupé une partie des instructions qu’on m’a donné. »
Sous les ordres de son potentiel employeur, Piotr s’assoit. Il est Un contre Tous, mais seul leur chef l’intéresse. L’intéresse d’autant plus d’ailleurs que sa chaise, à peine chargée de son poids, penche brusquement d’un côté. Réflexes durement ancrés l’obligent à poser fermement un pied au sol, dans un claquement que personne n’aura loupé mais dont l’utilité restera à prouver. Son siège est à peine déséquilibré ; jamais il ne serait tombé. Un rire échappe au Russe :
« La bourgeoisie, certes, mais pas n’importe laquelle. N’est-ce pas ? »
Le rictus qu’il adresse à son interlocuteur a quelque chose de carnassier. Pour la première fois depuis longtemps, il s’amuse. Et ce n’est que le début.
« Me présenter, donc… Je m’appelle Piotr Medvedev. 40 ans... »
La voix est distraite, légère, comme s’il parlait des légumes qu’on achète au marché. Ses yeux ne quittent pourtant pas le bleu de leurs homologues.
« Je suis né dans un endroit qui ne vous dira rien, dans la campagne, à côté de Leningrad. Ou Petrograd. Ou St Pétersbourg. Comme vous voulez. »
Le loup croise les jambes volontairement, exagère l’inconfort qu’on lui impose, puis joue avec le léger décalage dans les pieds de sa chaise. Il bascule lentement. Orteils, talon. Orteils, talon.
« Je suis allé à l’école de magie en Russie, et j’ai obtenu d’excellentes notes. Mais ça, je pense que vous vous en moquez, pas vrai ? »
Son sourire grandit. Le chien qui mord sa laisse voit soudain l’opportunité d’en être débarrassé.
« J’ai tué des hommes, plus que je ne peux les compter. Des hommes, des femmes… J’ai fait la révolution, comme nombre de mes camarades. La guerre, comme la plupart des gens. J’ai survécu. »
C’est dire beaucoup et très peu de choses en même temps. Piotr est passé expert dans l’art de dévoiler sans rien révéler. Et puisqu’il ne connaît pas réellement les critères de son interlocuteur…
« Mais j’ignore ce dont vous souhaitez vraiment parler, Monsieur. Soyons honnête, pour toute l’opacité qu’offre mon régime, je pourrais me contenter de vous mentir, et vous ne seriez pas plus avancé. Voudriez-vous plutôt un test ? »
Le rictus dévoile jusqu’aux canines. Les yeux bleus glissent de visage en visage, cherchant la cible parfaite pour une petite démonstration de force. Le soviétique n’est pas naïf : s’il veut devenir le garde du corps de Lorenzo De Medici, il doit être plus fort que lui, mais jamais ce dernier ne s’abaissera à un combat qu’il devrait perdre pour être satisfait. Ne reste plus qu’à démolir l’un de ses sous-fifres.
« Avez-vous un homme qui pourrait m’évaluer dignement ?, lance-t-il, léger. Je suis ouvert à tout. Magie, combat… De manière plus réaliste, un mélange des deux… »
Ses traits ne cessent jamais de se courber sur un masque aimable. Sa voix reste caressante, son timbre chaud. Il se contorsionne bien loin du cliché du Russe, cherche dans ses interactions la patte mielleuse du loup qui se fait ouvrir la bergerie. S’il l’entendait, Alekseï froncerait sans doute le nez de dégoût. Le Cœur lui-même serait mal à l’aise. Tant mieux. Piotr n’est pas la meute. Piotr est seul. Piotr est fort.
« A votre service, Monsieur. »
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Lorenzo de Medici leAlea jacta est
ft Piotr Medvedev
14 Novembre 1927 - Thème | La voix s'eleve, d'une froideur polaire, digne amie de l'autre côté de la Volga, là où les Hommes ne sont plus de simples créatures mais des combattants. Lorenzo a épluché les journaux, observé qu'Auguste s'était ennamouraché d'un ruskof à son tour. Chien de garde bien imprudent que ceux qui pouvait à tout instant mordre la main. Et de ces yeux clairs, Lorenzo ne quitte une seule seconde les mouvements de son futur. Peut-être que Piotr travaillerait à ses côtés, s'il le jugeait méritant. S'il le jugeait compétent. Peut-être; A moins qu'il ne le renvoie à la rue, une balle entre les deux yeux s'il en voyait trop. Les Medici avaient une réputation, jamais semblable à ce qu'ils étaient réellement. Lorenzo trainait dans certaine affaire louche mais on voyait là l'Amour du grandiose et du stupide de l'Italien. Les soirées et les outrages, quand il se poudrait le nez d'une cocaïne qu'il se procurait certainement chez d'autre famille. La mafia ne jouait à découvert que dans son propre village. Là où les Medici avaient épousé les Colonna, là où ils retrouvaient, lentement, leur grandeur passée, ce titre mille fois envié qu'une putain de leur arbre généalogique avait jeté au feu. Bientôt, dans trop peu de temps, le De ne serait plus qu'une particule d'appart.
Lorenzo ne peut s'empêcher de sourire, plus encore, à sa langue massacrée entre les lippes du slave. L'italien n'était pas fait pour être parlé par les ressortissants de son pays, encore moins de cette manière. Mais la bonne humeur du Medici est dure à faire disparaitre, encore plus quand elle est feinte.
Il analyse, observe, écoute. L'homme, sous la tenue, a une musculature fine, qui présage un combattant. Plus encore que les montagnes de muscles slaves auxquelles il est habitué, il semble un ressort remonté, près à exploser dès qu'il le peut. En box, il pourrait presque combattre des poids bien plus lourd que lui. Lorenzo a par trop longtemps observé les hommes de l'Antre. Les plus fins n'étaient souvent les plus remarqués mais, sous certain art martiaux, ils sortaient du lot. L'analyse viendrait plus tard. Les mensonges commenceraient leur entretient. Par la première pique, celle des bourgeois, celle sur ce qu'il offre être. Piotr a-t-il observé les journées, apprit des choses sur lui ? Ou est-il envoyé par les Lestrange, pour enfoncer entre ses omoplates une lame malvenue ? L'âge rend le parrain paranoïaque. La guerre, froide et cruelle, qui règne entre sa famille et le corbeau ne lui plait pas. Elle offre sueur régulière à son derme, encore plus maintenant qu'un de ces hommes était mort. Il n'aimait pas la nouveauté quand il s'agissait du travail. Seules les femmes, dans son lit, se prêtaient de changement.
J'ai de nombreux chiens qui pourraient vous réduire en miette sans que vous n'ayez le temps de prononcer le moindre mot Monsieur Medvedev. Cette fois la prononciation ne se trompe pas. Il y a tant de chaleur dans la voix de Lorenzo. Tant d'emphase et d'accent italien. Même les yeux bleus respirent de cette tempête d'été. N'offrir nulle intelligence, seulement des bris et des instants de flottement, qui ne vont pas avec ce qu'il montre. Pour l'heure. Tant qu'il ne dévoile pas le visage sous le masque, signant pour Piotr un engagement ou un arrêt de mort. Vous devez être nouveau ici mais l'Antre ressemble ce que la France compte de meilleurs combattants... et de nobles voulant se faire mousser. Rire bref, moqueur et amusé. Il méprisait les seconds, n'avait besoin de rien ajouter pour que cela s'entende en sous texte. Vous êtes Russe. Combattant rime avec votre pays. Et des bagarreurs, je peux en trouver à la pelle. Je ne vous ferai pas combattre, du moins pas tout de suite. Non. Ce que j'aimerai savoir c'est pourquoi vous ? Et surtout pourquoi postuler ici, auprès de moi ? Je doute que la réputation des Medici ait franchi les frontières slaves, nous ne sommes pas assez... rouges pour cela. Qu'est-ce qui vous différencierait d'un autre combattant, aussi doué que vous ?
Le menton s'avance légèrement, concentré sur le slave. Jusqu'ou peut-il mentir ? Que peut-il inventer pour justifier qu'il postule ici ? Le poste est lambda, un parmi tant d'autre. Mais un qu'il faut vouloir sans quoi il ne sera jamais offert. Il y a bien des cousins qui peuvent le remplir et protéger le parrain en espérant devenir quelqu'un, sortir son épingle du jeu et créer une nouvelle branche Medici sur le devant de l'échiquier de leur famille. Lorenzo ne voulait pas pourtant. Il préférait un extérieur. Bien plus facile à supprimer en cas de problèmes.
Lorenzo ne peut s'empêcher de sourire, plus encore, à sa langue massacrée entre les lippes du slave. L'italien n'était pas fait pour être parlé par les ressortissants de son pays, encore moins de cette manière. Mais la bonne humeur du Medici est dure à faire disparaitre, encore plus quand elle est feinte.
Il analyse, observe, écoute. L'homme, sous la tenue, a une musculature fine, qui présage un combattant. Plus encore que les montagnes de muscles slaves auxquelles il est habitué, il semble un ressort remonté, près à exploser dès qu'il le peut. En box, il pourrait presque combattre des poids bien plus lourd que lui. Lorenzo a par trop longtemps observé les hommes de l'Antre. Les plus fins n'étaient souvent les plus remarqués mais, sous certain art martiaux, ils sortaient du lot. L'analyse viendrait plus tard. Les mensonges commenceraient leur entretient. Par la première pique, celle des bourgeois, celle sur ce qu'il offre être. Piotr a-t-il observé les journées, apprit des choses sur lui ? Ou est-il envoyé par les Lestrange, pour enfoncer entre ses omoplates une lame malvenue ? L'âge rend le parrain paranoïaque. La guerre, froide et cruelle, qui règne entre sa famille et le corbeau ne lui plait pas. Elle offre sueur régulière à son derme, encore plus maintenant qu'un de ces hommes était mort. Il n'aimait pas la nouveauté quand il s'agissait du travail. Seules les femmes, dans son lit, se prêtaient de changement.
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Le menton s'avance légèrement, concentré sur le slave. Jusqu'ou peut-il mentir ? Que peut-il inventer pour justifier qu'il postule ici ? Le poste est lambda, un parmi tant d'autre. Mais un qu'il faut vouloir sans quoi il ne sera jamais offert. Il y a bien des cousins qui peuvent le remplir et protéger le parrain en espérant devenir quelqu'un, sortir son épingle du jeu et créer une nouvelle branche Medici sur le devant de l'échiquier de leur famille. Lorenzo ne voulait pas pourtant. Il préférait un extérieur. Bien plus facile à supprimer en cas de problèmes.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Piotr Medvedev leUn rire gracieux coule de l’intéressé, qui continue de jouer avec sa chaise. Ses yeux glacés ne quittent pas le visage radieux de Lorenzo. Un éclat dangereux brille dans le creux de leur pupille. Vraiment?, semblent-il demander. Jusqu’où iriez-vous pour le prouver?
La mort, à n’en pas douter. Ce lieu de rendez-vous, cette façon militaire de diriger, cet entretien plus que particulier… Piotr est intrigué mais pas naïf. Il sait que ce genre de discussion est l’apanage des hommes dangereux. Sous-estimer De Medici serait idiot de sa part.
« Nous semblons partager notre désamour de la noblesse au moins, Monsieur de Medici, sourit-il. Je suis certain que le reste viendra. »
Son intonation presque moqueuse l’aurait fait craindre le courroux d’un autre, mais quelque chose lui souffle que son interlocuteur n’est pas du genre à se laisser froisser. Il poursuit donc son mouvement de balancier, visage ouvert, une chaleur feinte recouvrant tout juste la tension menaçante qui pèse dans la pièce.
Instant de silence. Les deux lions se jaugent avant que le premier ne reprenne la parole ; le temps des questions – les vraies – est arrivé. L’Italien se pavane, menton en avant, fier et droit comme une statue au centre d’une esplanade. Les interrogations ont des airs de soupçons, lourdes de sous-entendus que le soviétique n’a aucun mal à comprendre. Il faut convaincre : convaincre de ses capacités, convaincre de ses motivations, convaincre aussi de l’intérêt qu’il porte pour cet emploi plutôt qu’un autre. Le chien doit remuer la queue, tirer la langue, mais ne surtout pas oublier de montrer la taille de ses crocs.
« Les Medici sont parfaitement inconnus en Russie, effectivement. », glisse-t-il donc, pour commencer.
Ici, Lorenzo est un roi. Pour Piotr il n’est rien. Un employeur ne sera jamais un suzerain.
« Je ne postule pas auprès de vous pour votre réputation, si c’est ce qui vous importe. Je ne connais ni votre famille ni son influence et, si je dois être complètement franc avec vous, je m’en moque. Je suis venu ici parce que vous demandez des compétences que j’estime avoir et parce que j’ai besoin d’argent. »
Le sourire qui borde ses lèvres s’élargit encore, dévoile quelques canines alors qu’il penche la tête sur le côté. Face au test, il a décidé d’opter pour sa version de la réalité. Elle est simple, peut-être pas aussi agréable qu’elle ne le devrait, mais il est certain que les patriarches comme De Medici passent leurs journées à se faire flatter. Ce n’est pas ce qu’il recherche ; ce n’est pas ce qu’il obtiendra.
« Pour être honnête, c’est en entrant ici que je suis devenu plus intéressé. Voyez, Monsieur de Medici, je ne m’attendais pas à devoir négocier mon arrivée dans un lieu pareil. Cela me fait penser que vous êtes quelqu’un de plus intrigant que je ne le pensais. Et ça me plaît. Quant à moi... »
Pour la première fois depuis plusieurs minutes, ses deux pieds touchent le sol. Piotr pose ses deux avant-bras sur ses genoux et redresse la tête vers son interlocuteur. Son rictus est carnassier.
« Quant à moi, je ne suis ni le meilleur combattant ni le meilleur sorcier du monde, mais je pense que personne ici ne pourrait vous toucher si je décidais de vous protéger. Ce qui me différencie d’un autre aussi doué que moi est simple : rien. La question est : trouverez-vous aussi doué que moi ? J’ai fait des choses qui feraient fuir vos chiens la queue entre les jambes, même si vous tirez sur leur laisse de toutes vos forces. Je suis mortel, tout comme vous, tout comme eux. Ou peut-être juste un peu moins. »
Sourire en coin. Le Russe laisse sa phrase en suspend, toise son vis-à-vis d’un œil rieur. Que ferez-vous, M. de Medici?
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Lorenzo de Medici leAlea jacta est
ft Piotr Medvedev
14 Novembre 1927 - Thème | S'il savait. Ce que sa propre famille sacrifie pour retrouver cette noblesse dont les russes ont si cruellement coupé la tête. Un communiste, donc. Entre les rangs d'un Medici, voilà qui prêterait bien trop à rire. Eux sont de beaux enfants du capitalisme, si on en croit les échos. Ils se gavent de privilège, argent offert par le nom et les actions bien placées. Si seulement mais pas seulement. Lorenzo cache les cernes de son visage par des sortilèges et des crèmes hors de prix, des onguents et des sortilèges que les Rosier seuls peuvent se gausser de posséder. Mais les secrets des Medici ne sont ouverts à personne, certainement pas à un étranger.
Intérieurement, les yeux se plient, le regard se fait aussi acéré que celui d'un rapace. Rien de tout cela à l'extérieur, quand le reste de sourire sur les lippes ne meure pas. L'autre joue au même jeu que lui quand son propre éclat se teinte de canines à peine dévoilée. Offrir les dents pour faire peur au singe. Les hommes de main sont tendus, corde d'arc prête à vomir leur feu à la moindre incartade. L'instinct de l'homme frémit. Même Lorenzo sent que quelque chose, chez l'inconnu, fleure le prédateur, met plus que mal à l'aise la survie. D'autre que lui, peut habitué à la mort, auraient déjà fuit. Par une simple présence. Par de simples dents un peu trop montrées. Qui est-il ? Qui se cache derrière Piotr ? Car c'est bien plus dangereux, bien plus cruel.
Au moins ne ment-il pas. Argent en nerf de guerre. Ceux qui disent le contraire ne base pas les relations sur la confiance. Lorenzo aurait levé les yeux au ciel si Piotr l'avait fait. Mais non. L'appât du gain. La jolie paie promit jusqu'à l'annonce, pourtant si fade face à ce qu'il offrira réellement si le Russe entre dans ces rangs les plus intimes. La mafia peut changer une vie, quand on la sert à la perfection. Lorenzo était né pendu à son sein, sans possibilité de choix. Ceux qui choisissait, sciemment, de le faire pouvaient devenir des Dieux. A moins d'être fauché par une trop grande ambition.
Le balancier s'arrête. Les mots deviennent plus sérieux.
La menace s'offre, sous jacente. Et Lorenzo l'apprécie pleinement. Son sourire a lui aussi devient carnassier. Perd de ce jeu qu'il se plait à offrir. Le paon se défait de sa roue, l'ôte pour une puissance qu'il n'a besoin de feindre. Il se lève. Lise du plat de la main son pantalon. Les hommes se tendent plus encore. Les mouvements du patriarche sont analysés, un cran en dessous de ceux de Piotr. Lorenzo est imprévisible. Et les gardes du corps détestent ça.
N'est pas encore né celui qui fera fuir mes hommes Camarade. Mais c'est agréable de voir que vous vous en pensez capable.
Il offre d'un regard un ordre, que son homme comprend avant de disparaitre dans les ombres.
Voyez-vous, mes hommes ne sont pas tenus en laisse. Je n'ai nul besoin de tirer car c'est de leur propre volonté qu'ils me servent. Je n'ai que trop peu d'affecte pour les chaines et l'esclavage. Un chien finit par mordre s'il est battu ou bafoué. Chiens. Un terme bon pour les idiots que je laisse à l'Antre. Ceux à mes côtés seraient plutôt des loups. Et dites moi Piotr ? Etes-vous plutôt un chien ou un loup ?
C'est un lycan qui s'approche en compagnie de l'homme de main. L'un de ceux d'Agnes, qu'elle aime tant faire combattre dans l'arène, comme les souvenirs de ces ancêtres. Initialement, Lorenzo trouvait la pratique barbare. Mais les loups des Colonna aimaient le combat plus que leur propre vie. Gaspard fleure l'animal, ne s'en cache qu'à moitié. Aux yeux de la France, il n'existe pas. Ombre dont il se goinfre, secret dont il ne s'entoure pas. Il chasse dans les vastes plaines d'Italie ou dans les catacombes de Paris. Un jour, quand le maitre l'ordonnera, il tuera plus encore. Pour l'heure, il est un combattant aux ongles trop longs et aux canines trop pointues. Nul besoin de pleine lune pour savoir ce qu'il est et ce qu'il cache.
Vous vouliez vous battre, il me semble ? Ce lieu est fait pour ça. Pas à l'étage toutefois. Le sang tache. Et Gaspard aime le voir couler. Du moins, si vous êtes prêts à aller jusque là ? Vous pouvez encore faire demi tour. Je doute que vous ayez déjà vu un lycan. Mais ce qu'on raconte sur eux est vrai. Et Gaspard aime à prouver leur supériorité. Vous gagnez et vous travaillerez pour moi. Vous perdez... et je serai navré de vous oublietter. Les secrets de l'Antre doivent le rester.
Intérieurement, les yeux se plient, le regard se fait aussi acéré que celui d'un rapace. Rien de tout cela à l'extérieur, quand le reste de sourire sur les lippes ne meure pas. L'autre joue au même jeu que lui quand son propre éclat se teinte de canines à peine dévoilée. Offrir les dents pour faire peur au singe. Les hommes de main sont tendus, corde d'arc prête à vomir leur feu à la moindre incartade. L'instinct de l'homme frémit. Même Lorenzo sent que quelque chose, chez l'inconnu, fleure le prédateur, met plus que mal à l'aise la survie. D'autre que lui, peut habitué à la mort, auraient déjà fuit. Par une simple présence. Par de simples dents un peu trop montrées. Qui est-il ? Qui se cache derrière Piotr ? Car c'est bien plus dangereux, bien plus cruel.
Au moins ne ment-il pas. Argent en nerf de guerre. Ceux qui disent le contraire ne base pas les relations sur la confiance. Lorenzo aurait levé les yeux au ciel si Piotr l'avait fait. Mais non. L'appât du gain. La jolie paie promit jusqu'à l'annonce, pourtant si fade face à ce qu'il offrira réellement si le Russe entre dans ces rangs les plus intimes. La mafia peut changer une vie, quand on la sert à la perfection. Lorenzo était né pendu à son sein, sans possibilité de choix. Ceux qui choisissait, sciemment, de le faire pouvaient devenir des Dieux. A moins d'être fauché par une trop grande ambition.
Le balancier s'arrête. Les mots deviennent plus sérieux.
La menace s'offre, sous jacente. Et Lorenzo l'apprécie pleinement. Son sourire a lui aussi devient carnassier. Perd de ce jeu qu'il se plait à offrir. Le paon se défait de sa roue, l'ôte pour une puissance qu'il n'a besoin de feindre. Il se lève. Lise du plat de la main son pantalon. Les hommes se tendent plus encore. Les mouvements du patriarche sont analysés, un cran en dessous de ceux de Piotr. Lorenzo est imprévisible. Et les gardes du corps détestent ça.
N'est pas encore né celui qui fera fuir mes hommes Camarade. Mais c'est agréable de voir que vous vous en pensez capable.
Il offre d'un regard un ordre, que son homme comprend avant de disparaitre dans les ombres.
Voyez-vous, mes hommes ne sont pas tenus en laisse. Je n'ai nul besoin de tirer car c'est de leur propre volonté qu'ils me servent. Je n'ai que trop peu d'affecte pour les chaines et l'esclavage. Un chien finit par mordre s'il est battu ou bafoué. Chiens. Un terme bon pour les idiots que je laisse à l'Antre. Ceux à mes côtés seraient plutôt des loups. Et dites moi Piotr ? Etes-vous plutôt un chien ou un loup ?
C'est un lycan qui s'approche en compagnie de l'homme de main. L'un de ceux d'Agnes, qu'elle aime tant faire combattre dans l'arène, comme les souvenirs de ces ancêtres. Initialement, Lorenzo trouvait la pratique barbare. Mais les loups des Colonna aimaient le combat plus que leur propre vie. Gaspard fleure l'animal, ne s'en cache qu'à moitié. Aux yeux de la France, il n'existe pas. Ombre dont il se goinfre, secret dont il ne s'entoure pas. Il chasse dans les vastes plaines d'Italie ou dans les catacombes de Paris. Un jour, quand le maitre l'ordonnera, il tuera plus encore. Pour l'heure, il est un combattant aux ongles trop longs et aux canines trop pointues. Nul besoin de pleine lune pour savoir ce qu'il est et ce qu'il cache.
Vous vouliez vous battre, il me semble ? Ce lieu est fait pour ça. Pas à l'étage toutefois. Le sang tache. Et Gaspard aime le voir couler. Du moins, si vous êtes prêts à aller jusque là ? Vous pouvez encore faire demi tour. Je doute que vous ayez déjà vu un lycan. Mais ce qu'on raconte sur eux est vrai. Et Gaspard aime à prouver leur supériorité. Vous gagnez et vous travaillerez pour moi. Vous perdez... et je serai navré de vous oublietter. Les secrets de l'Antre doivent le rester.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Piotr Medvedev leEnfin.
Le rictus qui courbe ses lèvres s’élargit davantage. Satisfait de voir sa manœuvre fonctionner, le Russe s’adosse de nouveau à sa chaise. Reprend ses mouvements de balancier. Fixe son interlocuteur d’un œil pétillant de malice.
« N'est pas encore né celui qui fera fuir mes hommes Camarade. Mais c'est agréable de voir que vous vous en pensez capable.
- Tous les hommes fuient lorsque les circonstances sont propices, Camarade, même les plus braves. L’ignorer serait naïf… ou arrogant. »
Grincement de dents lorsqu’on ose prononcer un mot sans en comprendre le sens. Il doute que Lorenzo ait connaissance d’un seul camarade, qu’il considère le moindre homme comme son égal. Pour lui le communisme est une vague notion colorée de rouge, une bannière utopiste qu’on peut utiliser comme simple tournure de phrase ; il ne sait rien des luttes qui se cachent derrière le drapeau, du sang qui coule sur les berceaux des riches de génération en génération en génération, sous une idéologie qui se revendique du bon sens. Comme si le bon sens était de destiner des gens à l’abattoir, de considérer normal la famine des uns pendant les banquets des autres.
Au moins la philosophie de l’Italien lui semble-t-elle plus prometteuse. Sans le savoir, ses mots caressent des plaies ouvertes, creusent des escarres inflammées. C’est que Piotr connaît un homme qui se comporte précisément à l’inverse, qui tient ses semblables pour esclaves, qui maintient une main de fer sur des laisses qu’il pense incassables. Un chien finit par mordre s'il est battu ou bafoué. Le Coeur est-il au courant de ce qui se trame dans les entrailles de son cabot ? A-t-il conscience des desseins qui s’esquissent dans les recoins sombres de son esprit ? Non. Bien sûr que non. Tout juste pense-t-il que son molosse a trop de dents, qu’il devra peut-être prendre un coup de fusil s’il n’améliore pas son comportement.
« Je suis un loup, M. De Medici. », sourit-il.
La phrase est un aveu sur le ton de la rigolade. Son interlocuteur touche la Vérité sans le savoir, fanfaronne à deux pas de la réalité, et c’est de justesse que le soviétique retient un rire amusé. Il a vu l’employé s’échapper. A remarqué l’échange silencieux entre lui et son supérieur.
Quelque chose se prépare.
Un sceau d’adrénaline se déverse dans ses veines. Il se redresse, le cœur battant, l’œil vif, ses lèvres courbées dans une expression de liesse qui frise avec l’enthousiasme. Lorenzo est impulsif. Lorenzo a des idées qui fusent et se matérialisent en un claquement de doigt. Lorenzo est imprévisible : il adore ça.
La porte s’ouvre et c’est un homme aux proportions de géant qui se glisse aux côtés du subordonné. Un homme ? Non… Son regard est luisant, ses dents brillant dans un sourire mortifère, des ongles trop long taillés comme des griffes. Il pue l’animal.
Pas un homme.
« ...Je doute que vous ayez déjà vu un lycan... »
Un éclat de rire franchit les lèvres de Piotr, qui se redresse sans la moindre hésitation. Il n’y a pas de peur sur ses traits, pas d’appréhension dans son regard. Tout juste a-t-il une pointe de mépris pour son congénère. Flouter à ce point la frontière entre l’humain et la bête… Croit-il que cela le rend impressionnant ? Respectable ? Espère-t-il que sa nature monstrueuse soit plus acceptable s’il la porte comme une fierté ?
« Je sais ce que j’ai dit tout à l’heure, M. de Medici, souffle-t-il d’un ton léger, mais la fuite n’est pas ma solution favorite. Certainement pas lorsque le jeu en vaut la chandelle, hm ? »
Ayant terminé leur inspection des traits ennemis, les yeux glacés retournent à son interlocuteur. Le soviétique se dresse droit avant de se tourner pleinement vers lui, souple, mesuré, maîtrisé.
« J’accepte vos termes. Nous nous battrons. »
Haussement des épaules. Sourire équivoque.
« Je vous laisse me guider, Messieurs ? Je ne connais pas encore les lieux. »
Pas encore. C’est un engagement. C’est une promesse. C’est une menace. Son regard trouve le visage déformé de son futur adversaire, qu’il toise d’un air moqueur. Oh, il ne sous-estimera pas le lycanthrope – celui-ci a été formé pour gagner, à n’en pas douter. Mais a-t-il seulement déjà affronté un semblable ? A-t-il déjà livré un combat à armes égales ? Piotr est curieux. Piotr est impatient. Sa démarche est presque dansante alors qu’il descend les escaliers à la suite du Medici, lèvres scellées dans un sourire amusé.
Lorsqu’ils parviennent enfin à l’arène, le Russe s’autorise un moment de contemplation. Il est comme un gosse ouvrant son cadeau, le cœur palpitant, les jambes agitées, les yeux brillants. C’est que Lorenzo n’a pas menti : le plafond, immense, doit accueillir des créatures bien plus impressionnantes que lui. Différents gradins amovibles encerclent des rings solidifiés par du métal et du bois. Certains sont plus grands que d’autres. De grandes portes de ferrailles bloquent l’accès vers ce qui doit être les cages des plus grands monstres de foire.
« Très bel endroit, Monsieur. », commente-t-il en se défaisant de sa veste.
Il la pose machinalement sur le sol avant de s’attaquer aux boutons de sa chemise. Piotr n’est pas venu en France avec des dizaines de vêtements, et il n’a pas à cœur de chercher à les faire dégorger de sang.
« Puis-je me permettre une question ? »
Le tissus rejoint le parquet à son tour. Un fin marcel est tout ce qui sépare le torse craquelé de cicatrices du regard de son futur employeur. Son visage, pourtant, a tout de l’aimable homme de bonne éducation, et sa voix ne trahit rien de la soif de violence qui fait gronder ses entrailles.
« Jusqu’où devrons-nous aller ? Quelle est la limite ? »
Dois-je le tuer? Il est si rare qu’il puisse se laisser aller. Si rare qu’il n’ait pas à se réfréner. La seule idée de pouvoir lâcher le masque collé à sa peau remplit ses tripes d’une joie qu’il se doit de mesurer. Avoir la tête froide est le seul moyen de gagner. Il ne doit pas s’oublier.
Enjambant la palissade métallique qui le mène au sable de l’arène, le loup adresse un sourire avenant à son adversaire :
« Que le meilleur gagne, je suppose. Monsieur le Loup. »
La poésie ne connaît pas les chiens.
Lorenzo de MediciATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Lorenzo de Medici leAlea jacta est
ft Piotr Medvedev
14 Novembre 1927 - Thème | Naïf ou arrogant. Lorenzo est bien trop facile à ranger dans une case ou l'autre. Tout se lit en lui. Tout se présente, comme un livre ouvert dont les pages sont pourtant couvertes de suie. C'est en grattant qu'on peut voir la vérité. C'est un renniflant qu'on peut sentir le sang sous le parfum capiteux. Mais les gens n'aiment pas gratter. S'arrêter à la première vision, surtout quand elle est aussi grande, est préférée. La majorité des mortels sont égoïstes. Les Dieux seuls cherchent à comprendre, à analyser et à juger les âmes envoyées. Lorenzo n'est pas un Dieu. S'il aime être comparé à Jupiter, faisant d'Agnes une parfaite Junon, il leur préfère les Empereurs. Ceux que l'humanité a parfois rendu plus faible. Un dieu, son Dieu, est par essence parfait. C'est ce qui Le rend si lointain de ce qu'est Lorenzo. Il ne veut pas être parfait.
Alors il offre l'arrogance et les évidences en première ligne.
L'homme, en face de lui, pourtant, n'a pas l'air d'aimer les évidences. Il tique sur le Camarade, l'offre à nouveau comme une réponse acide. Le sous entendu est cuisant, à peine sous entendu. Lorenzo n'est pas un communiste. Il a ces derniers en pitié. Non qu'il les exècre, on ne peut éprouver de haine pour quelque chose de trop méprisée. Mais les belles valeurs, vendues par les rouges, ne peuvent fonctionner qu'au Paradis. Sur Terre, l'homme est trop mauvais, trop égoïste, trop profondément ancré dans les volontés et les envies matérielles. On lui offre un bien qu'il veut déjà le faire fructifier. Les communistes sont des idéalistes, vivant sur leur nuage de violence brutes, crachant qu'ils connaissent la hargne pour avoir vécue dans la misère. Les nobles et autre bourgeois qui les ont rejoint se gavent de belles vertus; La France était identique à l'aube de la Révolution. Pour ce que cela avait donné. L'Homme était fait pour être dominé. Piotr le premier, sous ces canines fleurant le sang. La loi du plus fort ou la loi du plus riche. Dans tous les cas, il n'y avait pas de place pour les faibles.
Piotr se lève. Il a l'oeil vif. Ses traits ne se sont pas tirés, n'ont offerts aucune crainte et il n'a pas cillé. S'il a peur, au moins ne le montre-t-il pas. Les points, positifs, s'alignent en sa direction. Même s'il ne gagne pas, il y aura quelque chose à tirer de cet homme. Des choses à apprendre, certaine. Même s'il ne devient garde du corps, il pourrait offrir à la famille plus. A condition qu'il soit fidèle. Seule demande que Lorenzo offre dès qu'il s'agit des Medici. L'impossibilité de parler, le serment qui l'attache à tellement de ces hommes. Dans la mafia, on se lie, de notre pleine volonté ou on n'embrasse jamais le chemin grandiose.
Gaspard ne tique pas lui non plus mais dans ces yeux passe quelque chose que Lorenzo aimerait comprendre. Il y vu, sur le candidat, quelque chose qui échappe au parrain. Les sens lupins en amélioration du genre, malédiction aux minuscules avantages. Agnes, des Colonna, offre toutes sortes de légendes sur les garous. Gladiateurs des temps anciens, leur sueurs et leurs semences rendaient les femmes plus fertiles. Même légende que la vieille Colonna, capable d'influer sur les grossesses; Qu'importait que se soit réel ou non : tant qu'ils y croyaient.
Lorenzo mène le pas. Ici, sur ces terres, il offre la confiance en premier. On ne tourne le dos à l'ennemi. Si Piotr en est un, ce ne sera pas maintenant qu'il le tuera. Il attendra, sagement, de l'empoissonner sans trace. On ne tue pas les chefs de famille. La règle est claire, pour tous les mafieux. Les Lestrange n'en sont pas. Lorenzo sait, pourtant, que Crepus, malgré tous ces pechers, n'est pas homme à frapper dans le dos. Il a de l'honneur, voilà bien la seule raison qui offre à Lorenzo de le respecter.
L'Antre se dévoile, dans toute sa belle stature romaine. Elle fleure les émois du Colissée, construite sur le même modèle : ici, on peut déplacer le sol et les murs. On offre du spectacle à ceux venu s'abreuver de sang. On importe les souvenirs à ce peuple que ne réclame plus que des jeux. Les Medici ne peuvent offrir du pain, du moins ils ne le veulent en France. Empereurs de leur Italie, ils ne sont que pourvoyeur de bon instants dans la France décadente. Vers dans une pomme déjà bien assez gorgées de poison, ils la rendent plus verte et tentatrice. Le vice s'accroche et colle. Presque autant que le sang.
Le candidat se déshabille. Les yeux de Lorenzo ne le quittent pas; Non qu'il se goinfre du spectacle, le corps des hommes est fade face à celui des dames. Mais le Russe a la peau marbrée de cicatrice. Griffures, morsures et plaies plus cuisantes. Il ne mentait pas. La guerre a laissé sa marque. A-t-elle offert plaie tout aussi béante à son esprit ? C'est que Lorenzo ne réagit même au compliment. les sourires sont pour l'extérieur. Ses traits sont sérieux, figés dans l'observation et l'analyse.
La limite sera la votre. Je suppose que vous avez déjà tué. Gaspard s'arrêtera au sang. Sauf si vous ne le faites pas. Je n'ai pas vocation à ce que vous mourriez. Faire disparaitre les corps n'est pas dans mes prérogatives. Mensonge. Peut-être. La vérité est une maitresse insolente. Je préfèrerai que vous ne vous entretuez pas. Mais ne retenez pas vos coups. Si la mort doit arriver... Alea Jacta Est.
Le parrain ne s'assoit pas, ne fait même fermer les portes et baisser les barrières. Les pieds dans le sable de l'arène, il observe. Et d'un geste de la tête, offre aux combattants de s'élancer. Ce n'est la victoire qui l'intéresse. Mais les choix effectués par Pïotr.
Alors il offre l'arrogance et les évidences en première ligne.
L'homme, en face de lui, pourtant, n'a pas l'air d'aimer les évidences. Il tique sur le Camarade, l'offre à nouveau comme une réponse acide. Le sous entendu est cuisant, à peine sous entendu. Lorenzo n'est pas un communiste. Il a ces derniers en pitié. Non qu'il les exècre, on ne peut éprouver de haine pour quelque chose de trop méprisée. Mais les belles valeurs, vendues par les rouges, ne peuvent fonctionner qu'au Paradis. Sur Terre, l'homme est trop mauvais, trop égoïste, trop profondément ancré dans les volontés et les envies matérielles. On lui offre un bien qu'il veut déjà le faire fructifier. Les communistes sont des idéalistes, vivant sur leur nuage de violence brutes, crachant qu'ils connaissent la hargne pour avoir vécue dans la misère. Les nobles et autre bourgeois qui les ont rejoint se gavent de belles vertus; La France était identique à l'aube de la Révolution. Pour ce que cela avait donné. L'Homme était fait pour être dominé. Piotr le premier, sous ces canines fleurant le sang. La loi du plus fort ou la loi du plus riche. Dans tous les cas, il n'y avait pas de place pour les faibles.
Piotr se lève. Il a l'oeil vif. Ses traits ne se sont pas tirés, n'ont offerts aucune crainte et il n'a pas cillé. S'il a peur, au moins ne le montre-t-il pas. Les points, positifs, s'alignent en sa direction. Même s'il ne gagne pas, il y aura quelque chose à tirer de cet homme. Des choses à apprendre, certaine. Même s'il ne devient garde du corps, il pourrait offrir à la famille plus. A condition qu'il soit fidèle. Seule demande que Lorenzo offre dès qu'il s'agit des Medici. L'impossibilité de parler, le serment qui l'attache à tellement de ces hommes. Dans la mafia, on se lie, de notre pleine volonté ou on n'embrasse jamais le chemin grandiose.
Gaspard ne tique pas lui non plus mais dans ces yeux passe quelque chose que Lorenzo aimerait comprendre. Il y vu, sur le candidat, quelque chose qui échappe au parrain. Les sens lupins en amélioration du genre, malédiction aux minuscules avantages. Agnes, des Colonna, offre toutes sortes de légendes sur les garous. Gladiateurs des temps anciens, leur sueurs et leurs semences rendaient les femmes plus fertiles. Même légende que la vieille Colonna, capable d'influer sur les grossesses; Qu'importait que se soit réel ou non : tant qu'ils y croyaient.
Lorenzo mène le pas. Ici, sur ces terres, il offre la confiance en premier. On ne tourne le dos à l'ennemi. Si Piotr en est un, ce ne sera pas maintenant qu'il le tuera. Il attendra, sagement, de l'empoissonner sans trace. On ne tue pas les chefs de famille. La règle est claire, pour tous les mafieux. Les Lestrange n'en sont pas. Lorenzo sait, pourtant, que Crepus, malgré tous ces pechers, n'est pas homme à frapper dans le dos. Il a de l'honneur, voilà bien la seule raison qui offre à Lorenzo de le respecter.
L'Antre se dévoile, dans toute sa belle stature romaine. Elle fleure les émois du Colissée, construite sur le même modèle : ici, on peut déplacer le sol et les murs. On offre du spectacle à ceux venu s'abreuver de sang. On importe les souvenirs à ce peuple que ne réclame plus que des jeux. Les Medici ne peuvent offrir du pain, du moins ils ne le veulent en France. Empereurs de leur Italie, ils ne sont que pourvoyeur de bon instants dans la France décadente. Vers dans une pomme déjà bien assez gorgées de poison, ils la rendent plus verte et tentatrice. Le vice s'accroche et colle. Presque autant que le sang.
Le candidat se déshabille. Les yeux de Lorenzo ne le quittent pas; Non qu'il se goinfre du spectacle, le corps des hommes est fade face à celui des dames. Mais le Russe a la peau marbrée de cicatrice. Griffures, morsures et plaies plus cuisantes. Il ne mentait pas. La guerre a laissé sa marque. A-t-elle offert plaie tout aussi béante à son esprit ? C'est que Lorenzo ne réagit même au compliment. les sourires sont pour l'extérieur. Ses traits sont sérieux, figés dans l'observation et l'analyse.
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@Piotr Medvedev
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Figure you out.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
missive rédigée par Piotr Medvedev leLe lycanthrope le surveille d'un oeil acéré. Il sent. Il sait. Piotr se pare d'un sourire sardonique en se tournant vers son futur employeur :
« C'est noté, Monsieur. »
Il lui est paradoxalement plus aisé de courber l'échine face à celui qui joue au paon qu'à d'autres, dont la supériorité est une croyance si profondément ancrée dans les veines qu'ils seraient incapables de s'en détacher pour sauver leurs propres vies. Non, tout chez Lorenzo est un jeu, une performance, et ce numéro de Jules César ne l'agace pas plus qu'il ne l'amuse. L'empereur improvisé a-t-il conscience de qui se trouve dans son arène ? Ne voit-il pas ses gladiateurs pour ce qu'ils sont ?
Monstres.
Sans attendre, le soviétique s'avance par l'entrée vers le sable moite qui couvre le ring. Ses orteils jouent avec la matière. Ses yeux coulent le long des palissades de bois - impossible pour quiconque de s'échapper par là. Cercle à la fois modeste et grandiloquent, ce lieu est un podium et un piège, une cage dorée dans laquelle vivre en héros ou mourir en perdant.
Il souffle. Son cœur pompe une brusque adrénaline dans ses veines, qui brûle en parcourant son échine, qui gonfle ses muscles d'une force dont il n'a d'ordinaire pas besoin. C'est que paradoxalement, Piotr est un homme de mots. Ceux qui le sous-estiment voient en lui une bête sans cervelle, asservie tout à la fois à celui qui l'a condamné et aux blessures qui se cachent sous son crâne, mais il a toujours, toujours été plus. Toujours su que les phrases bien tournées étaient plus pernicieuses que le plus affûté des poings.
Ce qui ne l'a pas empêché de réduire des personnes de chair et de sang en bouillie informe. La violence est une affaire de goût et d'opportunité.
Ayant fait dos à son adversaire jusque là, Piotr se retourne en entendant l'épaisse porte de bois se refermer derrière eux. Le regard de glace rencontre celui de glaise. Ils se dévisagent. Le loup est grand, plus grand que lui, doté d'une musculature que seul un entraînement lourd et dangereux peut assurer. Sa posture n'est ni soumise ni craintive. Assurée, presque sereine. Pour le moment. Le Russe ne sous-estime jamais un opposant; a appris à ne jamais se rabaisser non plus. Il battra cet homme, comme il en a battu des centaines d'autres.
D'abord il se tient droit, immobile de son côté de la piste. Son corps est statique sans être raide, sa respiration calme. Il ne donne rien. Pas d'indication. Pas de regard fébrile. Il soutient les yeux de son vis-à-vis avec un sang-froid qui en ferait trembler plus d'un, mais les gladiateurs des Colonna semblent faits d'un autre bois. Le lycan lui-même imite sa position, lorgne d'un air décidé sa posture.
Instant de flottement. Un ange passe au cours duquel son adversaire hésite entre attaquer et attendre qu'il ne le fasse. La seconde suivante, il fond sur Piotr.
Crochet du droit. Le Russe évite d'un pas en arrière, balance le tranchant de sa main vers les côtes découvertes, voit son poignet réceptionné et tordu par les doigts libres. La différence de taille et de poids s'assure qu'il soit propulsé au sol. Il ne résiste pas. Préfère s'accrocher à la nuque de son opposant pour l'entraîner en partie avec lui. Cette fois-ci le poing le cueille. Il laisse le goût du sang envahir sa bouche avant de le recracher dans l’œil du type. Sursaut.
Son genou trouve le flanc du loup. Frappe. Une fois. Deux fois. S'enroule autour de son dos pour basculer leurs positions. Gaspard ne se laisse pas faire. Une gigantesque main s'abat sur sa face, cogne son crâne contre le sol. La douleur inonde ses sens, explose sous ses cheveux, que l'homme saisit à pleine paume.
Urgence.
Piotr ne perd pas un instant. Le tranchant de sa main percute l’œsophage du monstre avec toute la vélocité qu'il a pu lui trouver. Ce n'est pas suffisant. L'opposant ne sera pas immobilisé mais il recule. Tousse. Touche sa gorge par réflexe avant de revenir au combat. Trop tard. En un mouvement d'une rapidité nourrie d'adrénaline, le soviétique s'est redressé, accroupi sur ses talons comme une bête. Le sourire baigné de sang qu'il lui adresse est la dernière chose qu'il verra.
Ce que Piotr n'offre pas en force il le compense en vitesse. Il fond sur son adversaire de toute sa masse, main déjà tuméfiée par le coup qu'il assène directement dans la tempe de son adversaire. Celui-ci tombe sur le flanc. Son arcade sourcilière a éclaté. De l'hémoglobine cascade de sa bouche au moins autant que de la sienne - sans doute a-t-il endommagé sa trachée. Il pourrait s'arrêter là. Devrait s'arrêter là.
Son pied s'enfonce dans l'estomac du loup, le propulse davantage au sol. Ce dernier roule par terre, se prépare à se relever en vain. Un grognement sourd lui échappe alors qu'il s'agenouille sur lui. Frappe. Son poing s'écrase sur la joue. Une fois deux fois trois fois quatre fois cin-
Le visage tuméfié l'arrête en plein coup. La perte de contrôle le gifle plus fort qu'une main ouverte. Piotr cligne des paupières, regarde son adversaire. Malgré la rage de s'être laissé aller, c'est un sourire qui fend son visage lorsqu'il se retourne vers De Medici :
« Est-ce une victoire ou dois-je continuer, Monsieur ? »
La poésie ne connaît pas les chiens.
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(#) Re: [TERMINE] Alea jacta est | ft. Lorenzo de Medici
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14 Novembre 1927 - Thème | Les prédateurs se jugent. S'analysent. Lorenzo ne perd pas une miette du spectacle. Ce n'est une vision presque morbide qui l'attire. Il écoute les coeurs battre, voit les veines se tendre et se détendre. Les gladiateurs s'observent quand le sang de l'arène ne coule pas, pas encore. Certains des spectateurs, s'il y en avait eu, auraient rêvé prendre place comme le fait Piotr. Affronter un champion. Affronter un loup quand il n'y a pas de lion ici. On ne tue, jamais, le roi des animaux et le symbole des Medici sur le sable fin de l'Antre.
Le combat commence. Rapides. Sans merci. Sans faux semblants et peur. Ils attaquent pour blesser. Gaspard veut du sang. Piotr veut vaincre. Il a l'aura des fauves, la fureur des chiens et la grandeur des loups. Agnes aurait aimé le spectacle.
L'hémoglobine gicle déjà, des lèvres du russe. L'Arène se gorge de ce qu'ils lui offrent s'y plait, s'y épanouie. Elle frétille et Lorenzo en caresse le bois, d'un doigt absent, tout accaparé parce qu'il se joue. Il aime l'odeur des combats. La fureur de la sueur. Les grognements de la violence. Lui qui regardait, seulement, est rapidement entré dans la danse. L'Arène est comme le sexe. Elle ne pardonne jamais et ne recrache pas ceux qui, un jour, la saillisse.
Et elle enivre. C'est ce qu'elle fait de Piotr alors que la violence le saisit tout entier. Alors qu'elle le consume, qu'elle bouillit, qu'elle frétille. Lorenzo n'intervient pas. Il est voyeur de la mise à mort de son homme. Son geste suffit à interdire aux siens d'avancer. Si Gaspard meurt, c'est qu'il n'était pas assez fort. Si Gaspard meurt, c'est que l'animal qu'il a envoyé en face de lui, dans l'Arène, ne mérite pas de rejoindre les rangs des Medici. Un loup est plus fort. Mais un chien doit connaitre la main et savoir s'arrêter avant que les conséquences ne deviennent trop grandes. Tuer offre de faire disparaitre les corps. Et si Pietro s'est fait expert, Lorenzo refuse d'utiliser son oncle comme un vulgaire fossoyeur.
Si Piotr tue, il mourra. Le Kedevra n'est rien face à une balle dans la tête et au moins peuvent-ils inculper les moldus.
Mais les coups perdent en intensité. S'arrêtent.
Et le sourire, sous le visage couvert de sang, est d'un blanc immaculé.
Sous le carmin, l'émail parait toujours plus blanche.
Vous commencerez Samedi. Je vous laisserai donner votre adresse et vos mensurations pour que nous vous envoyons un costume. Mon secrétaire vous recevra après demain pour signer les différents papiers à mon adresse personnelle. Le payement de votre salaire sera effectué en liquide, tous les 2 du mois.
Lorenzo le salut, avant de lâcher les chiens. Ses hommes se précipitent en soutient de Gaspard, dont le regard sombre n'a pas quitté Piotr. Voilà qu'une rivalité est née. Au pire, le nouveau garde du corps pourra-t-il gagner quelque bézants supplémentaires en l'affrontant dans l'Arène, car nul doute que le gladiateur demandera nouveau combat.
Lorenzo ne sourit plus. Il s'en retourne, abandonnant là celui qui, désormais, évoluera à ses côtés.
Le combat commence. Rapides. Sans merci. Sans faux semblants et peur. Ils attaquent pour blesser. Gaspard veut du sang. Piotr veut vaincre. Il a l'aura des fauves, la fureur des chiens et la grandeur des loups. Agnes aurait aimé le spectacle.
L'hémoglobine gicle déjà, des lèvres du russe. L'Arène se gorge de ce qu'ils lui offrent s'y plait, s'y épanouie. Elle frétille et Lorenzo en caresse le bois, d'un doigt absent, tout accaparé parce qu'il se joue. Il aime l'odeur des combats. La fureur de la sueur. Les grognements de la violence. Lui qui regardait, seulement, est rapidement entré dans la danse. L'Arène est comme le sexe. Elle ne pardonne jamais et ne recrache pas ceux qui, un jour, la saillisse.
Et elle enivre. C'est ce qu'elle fait de Piotr alors que la violence le saisit tout entier. Alors qu'elle le consume, qu'elle bouillit, qu'elle frétille. Lorenzo n'intervient pas. Il est voyeur de la mise à mort de son homme. Son geste suffit à interdire aux siens d'avancer. Si Gaspard meurt, c'est qu'il n'était pas assez fort. Si Gaspard meurt, c'est que l'animal qu'il a envoyé en face de lui, dans l'Arène, ne mérite pas de rejoindre les rangs des Medici. Un loup est plus fort. Mais un chien doit connaitre la main et savoir s'arrêter avant que les conséquences ne deviennent trop grandes. Tuer offre de faire disparaitre les corps. Et si Pietro s'est fait expert, Lorenzo refuse d'utiliser son oncle comme un vulgaire fossoyeur.
Si Piotr tue, il mourra. Le Kedevra n'est rien face à une balle dans la tête et au moins peuvent-ils inculper les moldus.
Mais les coups perdent en intensité. S'arrêtent.
Et le sourire, sous le visage couvert de sang, est d'un blanc immaculé.
Sous le carmin, l'émail parait toujours plus blanche.
Vous commencerez Samedi. Je vous laisserai donner votre adresse et vos mensurations pour que nous vous envoyons un costume. Mon secrétaire vous recevra après demain pour signer les différents papiers à mon adresse personnelle. Le payement de votre salaire sera effectué en liquide, tous les 2 du mois.
Lorenzo le salut, avant de lâcher les chiens. Ses hommes se précipitent en soutient de Gaspard, dont le regard sombre n'a pas quitté Piotr. Voilà qu'une rivalité est née. Au pire, le nouveau garde du corps pourra-t-il gagner quelque bézants supplémentaires en l'affrontant dans l'Arène, car nul doute que le gladiateur demandera nouveau combat.
Lorenzo ne sourit plus. Il s'en retourne, abandonnant là celui qui, désormais, évoluera à ses côtés.
@Piotr Medvedev
Dark Soul 3 - Deacon of the deeps
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(c) DΛNDELION
❝ I could love you with my eyes closed, Kiss you with a blindfold,
Figure you out.
I might hold you with my hands tied and show you I'm the right guy❞
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