[Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Couleur Dialogue : J'écris mes dialogues en gras !
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Bézants : 2001
Multicomptes : Non, aucun.
Âge perso : 32
Nature du sang : Sang à l'impassible pureté, jamais dérangée. Il arbore celle-ci comme une fierté et ne se voit pas engendrer d'héritier autrement qu'en respectant la nature de son sang.
Etat Civil : Célibataire, il passe de draps en draps pour mieux chasser le poids sous lequel il ploie.
Occupation : Emprisonne la mort sous toutes ses formes.
Joueur
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Succès
(#) [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Misogynie & Pression parentale
La douleur est sévère, l'angoisse l'est tout autant. La discussion de ce soir est bloquée dans ses tympans, mémoire prisonnière des mots d'un père qui ne comprend pas. Personne ne comprend, personne ne saisit à quel point la couronne est trop lourde sur son front, à quel point quand vient le soir et qu'il la repose, les stries sont profondes, personne ne saisit vraiment la danse des poings qui se serrent face aux discours du paternel.
Marie-toi, Priam.
Mais il n'en a pas l'envie, ne se sent pas prêt, ne s'est jamais senti prêt, n'a jamais même voulu de la charge qui est tombée au coin de ses épaules l'année de ses 12 ans. Il a envie de vomir, Priam. Il a envie de vomir à la face du monde les responsabilités qui lui incombent, il a envie de hurler à pleins poumons qu'il n'a jamais désiré cette vie-là, qu'il aurait préféré ne jamais finir héritier et qu'il donnerait beaucoup pour pouvoir récupérer la place insouciante qui était la sienne avant la mort de ses aînés. Il rêve encore, Priam. Il rêve encore de la liberté pour épouse. Il rêve encore, Priam. Il rêve si fort qu'il en vient à s'en faire mal, qu'il en vient à ne plus être certain qu'il n'est pas vraiment cet Autre, à ne plus savoir s'il est l'héritier docile, celui qui fera ce qui se doit d'être fait, ou plutôt Lucien, celui qui se voudrait hermétique à la folie de sa vie, celui qui s'abreuve d'un poison pire encore que ceux qu'il manie, celui dont les nuits ont des allures de fantasme et qui s'éloigne au matin, vaporeuse fumée qui ne sera jamais rien d'autre que ça. Il a mal, Priam, et sa gorge est assoiffée de Liberté, de celle qui se répand dans ses veines lorsque l'alcool vient s'éprendre de sa langue dans une valse enivrante à laquelle il ne saurait résister. Il a besoin des rires, Priam. Il a besoin des éclats de voix qui dansent au cœur de la nuit, il a besoin de l'anonymat, il a besoin de ne rien devoir à quiconque et c'est pour cette raison qu'il est là, face à la porte d'un bar dont il a rêvé toute la journée.
Soupir libérateur vient chasser un peu de sa douleur alors qu'il pénètre à l'intérieur. Il commence à connaître l'endroit, à force. La première fois qu'il s'y est rendu, c'était aux côtés d'un second père, celui qui sait, celui qui aime ce qu'il voit lorsqu'il n'est plus Priam, celui qui lui a offert la nuit et ses plaisirs, celui à qui il s'est lié par les larmes, celui qui a compris et qui comprend encore, qui comprendra toujours. À l'intérieur, la lumière est criarde, elle expose aux yeux du monde un visage que personne ne connaît. Mais ce soir, c'est un presque qui vient désavouer la règle, qui vient murmurer son nom contre les néons, c'est un presque aux yeux noirs, un presque dont les cheveux s'épandent libérés sur les épaules, un presque qui se veut contrarié en même temps qu'il s'avère contrariant, un presque adossé au bar avec une moue sur les lèvres.
Ce presque porte un prénom dont Priam connaît la moindre des lettres, souvenir d'un autre temps dans les couloirs de Beauxbâtons. Plusieurs années d'écart comme rempart entre leurs univers, abolis par la force des choses maintenant qu'ils ont tous les deux dépassé la vingtaine. C'est d'un regard nouveau que Priam la détaille, il observe les traits ravagés par une douleur dont il ne sait rien et pendant un instant, c'est un peu de lui qu'il aperçoit face au verre bien trop vide.
Il se revoit soudain face à son père, tout à l'heure, colère au bord des lèvres sans jamais pouvoir lui donner l'occasion de s'exprimer.
Il serait temps d'y penser, Priam.
Tu dois perpétuer notre nom, Priam.
Compagne amertume vient se loger dans ses pensées, sourcils se froncent en réponse et mâchoire se crispe à lui en faire mal. Il ne veut pas, Priam. Il ne veut pas glisser contre son doigt l'alliance, il ne peut pas perdre cette liberté-là et ne sera sans doute jamais prêt à abandonner ce qui lui permet de continuer à exister entre les mondes.
Regard s'égare à nouveau sur la silhouette et se rappelle un nom qui sonne juste, dans les veines duquel bat un sang idéal. Rire désabusé glisse un instant contre sa voix. Elle est parfaite. Parfaite pour les standards de son père, parfaite princesse pour le nom de Rosier, parfaite pour venir décorer les allées de la roseraie.
Il le voit déjà, son père. Il le voit s'imaginer la robe dans laquelle elle se présentera devant l'autel et les bambins qui naîtraient de cette union-là. Neith Rosier. Le nom sonnerait presque bien, serait-il épargné par la colère maladive qui fait pulser le cœur de Priam.
Maintenant qu'il y pense, lui aussi voit les parfaits bambins, il les imagine courir entre les roses, danser dans les bras de leur mère et la pensée le rend malade. Il ne veut pas de cette vie, Priam. Il ne veut pas contenter les souhaits de son père. Il ne veut pas de la lame contre sa nuque, veut pouvoir respirer librement, encore, plus fort, plus intensément.
Il te faut des héritiers, Priam.
Rire revient contre sa gorge, chatouille celle-ci jusqu'à s'en libérer. Des héritiers, hein ? À défaut de les vouloir, Priam sait très bien comment les concevoir.
Pensée séduisante se fraie un chemin dans son esprit et plus elle gagne du terrain, plus il voit la jeune femme d'un autre œil. Il était trop jeune, à l'époque. Il n'avait jamais pris le temps d'observer les traits de son visage, ni de s'imaginer glisser ses doigts dans les cheveux d'ébène.
Alors il s'approche, Priam. Il s'approche et s'installe sur le tabouret de bar juste à côté du sien.
« Bonsoir. »
Le mot vient sceller l'intention, s'écoule entre ses lèvres pour cristalliser la décision.
« Neith, c'est ça ? »
Sourire vient gagner son visage alors qu'il reprend.
« Ça n'a pas l'air d'aller très fort, ce soir. »
D'un mouvement de tête, il indique le verre quasi vide.
« Je t'offre quelque chose pour continuer la soirée ? »
Puisque son père tient tellement à le voir rencontrer des femmes de son rang, ce soir, c'est ce qu'il fera.
Marie-toi, Priam.
Mais il n'en a pas l'envie, ne se sent pas prêt, ne s'est jamais senti prêt, n'a jamais même voulu de la charge qui est tombée au coin de ses épaules l'année de ses 12 ans. Il a envie de vomir, Priam. Il a envie de vomir à la face du monde les responsabilités qui lui incombent, il a envie de hurler à pleins poumons qu'il n'a jamais désiré cette vie-là, qu'il aurait préféré ne jamais finir héritier et qu'il donnerait beaucoup pour pouvoir récupérer la place insouciante qui était la sienne avant la mort de ses aînés. Il rêve encore, Priam. Il rêve encore de la liberté pour épouse. Il rêve encore, Priam. Il rêve si fort qu'il en vient à s'en faire mal, qu'il en vient à ne plus être certain qu'il n'est pas vraiment cet Autre, à ne plus savoir s'il est l'héritier docile, celui qui fera ce qui se doit d'être fait, ou plutôt Lucien, celui qui se voudrait hermétique à la folie de sa vie, celui qui s'abreuve d'un poison pire encore que ceux qu'il manie, celui dont les nuits ont des allures de fantasme et qui s'éloigne au matin, vaporeuse fumée qui ne sera jamais rien d'autre que ça. Il a mal, Priam, et sa gorge est assoiffée de Liberté, de celle qui se répand dans ses veines lorsque l'alcool vient s'éprendre de sa langue dans une valse enivrante à laquelle il ne saurait résister. Il a besoin des rires, Priam. Il a besoin des éclats de voix qui dansent au cœur de la nuit, il a besoin de l'anonymat, il a besoin de ne rien devoir à quiconque et c'est pour cette raison qu'il est là, face à la porte d'un bar dont il a rêvé toute la journée.
Soupir libérateur vient chasser un peu de sa douleur alors qu'il pénètre à l'intérieur. Il commence à connaître l'endroit, à force. La première fois qu'il s'y est rendu, c'était aux côtés d'un second père, celui qui sait, celui qui aime ce qu'il voit lorsqu'il n'est plus Priam, celui qui lui a offert la nuit et ses plaisirs, celui à qui il s'est lié par les larmes, celui qui a compris et qui comprend encore, qui comprendra toujours. À l'intérieur, la lumière est criarde, elle expose aux yeux du monde un visage que personne ne connaît. Mais ce soir, c'est un presque qui vient désavouer la règle, qui vient murmurer son nom contre les néons, c'est un presque aux yeux noirs, un presque dont les cheveux s'épandent libérés sur les épaules, un presque qui se veut contrarié en même temps qu'il s'avère contrariant, un presque adossé au bar avec une moue sur les lèvres.
Ce presque porte un prénom dont Priam connaît la moindre des lettres, souvenir d'un autre temps dans les couloirs de Beauxbâtons. Plusieurs années d'écart comme rempart entre leurs univers, abolis par la force des choses maintenant qu'ils ont tous les deux dépassé la vingtaine. C'est d'un regard nouveau que Priam la détaille, il observe les traits ravagés par une douleur dont il ne sait rien et pendant un instant, c'est un peu de lui qu'il aperçoit face au verre bien trop vide.
Il se revoit soudain face à son père, tout à l'heure, colère au bord des lèvres sans jamais pouvoir lui donner l'occasion de s'exprimer.
Il serait temps d'y penser, Priam.
Tu dois perpétuer notre nom, Priam.
Compagne amertume vient se loger dans ses pensées, sourcils se froncent en réponse et mâchoire se crispe à lui en faire mal. Il ne veut pas, Priam. Il ne veut pas glisser contre son doigt l'alliance, il ne peut pas perdre cette liberté-là et ne sera sans doute jamais prêt à abandonner ce qui lui permet de continuer à exister entre les mondes.
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Il le voit déjà, son père. Il le voit s'imaginer la robe dans laquelle elle se présentera devant l'autel et les bambins qui naîtraient de cette union-là. Neith Rosier. Le nom sonnerait presque bien, serait-il épargné par la colère maladive qui fait pulser le cœur de Priam.
Maintenant qu'il y pense, lui aussi voit les parfaits bambins, il les imagine courir entre les roses, danser dans les bras de leur mère et la pensée le rend malade. Il ne veut pas de cette vie, Priam. Il ne veut pas contenter les souhaits de son père. Il ne veut pas de la lame contre sa nuque, veut pouvoir respirer librement, encore, plus fort, plus intensément.
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« Bonsoir. »
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@Neith Shafiq
1923
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Disponibilité RP : Oui, nous pouvons tout à fait en discuter
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Anya d'Apcher
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Âge perso : 36 ans (01/09/1891)
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Etat Civil : Veuve | Mère célibataire | amante de Lorenzo de Medici | polyamoureuse, bisexuelle.
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leIl y a des jours comme cela où Neith se disait qu’elle aurait mieux fait de rester chez elle. C’était pourtant partie d’une bonne intension lorsqu’elle s’était dit que, pour une fois, avant de rentrer à Reims pour retourner à son train de vie champenois, elle pourrait bien travailler en extérieur sur ce qu’elle avait à faire. Ce n’était pas réellement la première fois qu’elle décidait d’aller quelque part en public pour se mettre tranquillement à travailler. La plupart du temps, cela se passait bien. Les personnes susceptibles de l’aborder se rendaient compte qu’elle était occupée et cela faisait amplement l’affaire.
La plupart du temps.
Aujourd’hui, cela ne semblait pas arrêter la majorité des hommes dont elle retenait l’intérêt. C’était pourtant clair. Elle avait des parchemins devant elle, un livre dans une langue que la plupart des français, très mauvais en mangue au demeurant, ne devaient sûrement pas comprendre. Elle travaillait vraiment, l’air concentré et tout son langage corporel criait qu’elle n’avait pas envie d’être dérangée. Faire abstraction des autres était une capacité qu’elle avait acquis avec l’expérience, si bien que lorsque le premier homme vint se placer à côté d’elle, elle ne le remarqua même pas.
« Bonsoir, mademoiselle. J’imagine que c’est du grec ? »
En premier lieu, Neith ne réagit pas mais, concentrée sur la traduction qu’elle essayait de mener à bien, elle perdit le fil et releva la tête vers l’individu. Aussitôt, son regard analyse l’homme. Cinquantenaire, plutôt dégarni, dans la moyenne. Prenant sur elle pour ne pas lui jeter un regard de désapprobation au qualificatif de « mademoiselle » qui lui hérissait toujours le poil, elle se dit qu’au moins, il avait été courtois et décida de choisir également la courtoisie pour l’éconduire.
« Bonsoir, monsieur. Non, et je suis désolée, je vais vous arrêter tout de suite : je ne souhaite pas être dérangée. »
Le sourire est aimable et poli et elle revient rapidement à ce qu’elle était en train de faire. L’homme, bon seigneur, s’excusa simplement et s’en alla. Neith reprit où elle en était après quelques secondes à se remettre dans l’état d’esprit qu’il fallait.
Quelques minutes plus tard, un toussotement lui fit relever la tête. Cette fois-ci, c’était le barman. Elle n’avait rien à lui reprocher. Il lui avait servi sa boisson sans alcool et il semblait simplement faire son travail. Croyant au départ qu’il souhaitait la resservir et qu’il n’avait pas vu qu’elle avait encore une peu de jus, elle lui dit avec gentillesse :
« Cela ira pour l’instant. Merci. »
« En réalité, c’est ce monsieur là-bas, qui vous offre ce verre. » répondit-il un sourire un peu gêné sur les lèvres.
Neith, surprise, tourna la tête vers l’endroit qu’il lui indiquait pour constater qu’un autre homme lui faisait un signe et un sourire. Médusée, Neith poussa un soupire et fit comprendre d’un geste de la main qu’elle n’était pas intéressée avant de se tourner vers le barman.
« Pardon, mais vous allez devoir renvoyer ce verre à ce monsieur. Je n’en veux pas. Autant qu’il le boive. … d’ailleurs qu’est-ce que c’est ? »
L’échange avec le barman dura un petit moment et Neith finit par sympathiser avec lui. Lui, lui promit qu’il ferait en sorte qu’elle ne soit plus dérangée par des verres inopportuns. L’égyptienne ne chercha pas à savoir comment réagit le deuxième homme et retourna à son travail non sans commander un verre de martini pour elle-même.
Le temps passa et elle en était arrivée à la moitié de sa traduction complexe lorsqu’elle entendit à côté d’elle :
« Un Martini ? Je crois que dans le langage des cocktails, cela veut dire que vous êtes plutôt douce comme femme ? »
Neith se figea et redressa un regard plus petit et sombre sur l’individu. Il semblait plus jeune qu’elle, entre vingt et vingt-cinq ans. Agacée, un des sourcils de Neith se leva et elle répondit d’une voix fortement ennuyée :
« On ne me l’avait jamais faite celle-là. Mais du coup, je suis curieuse, monsieur. Si j’avais pris un Bloody Mary, qu’en auriez-vous déduit ? »
L’homme, sentant qu’il s’engageait sur une pente dangereuse, bafouilla et Neith soupira un peu plus fort avant de décider d’ignorer l’homme qui de toute façon parti. En reposant son regard sur sa traduction à moitié commencée, elle sentit l’agacement devenir de plus en plus volumineux dans son ventre. Elle ne savait plus où elle en était et une idée qu’elle avait eu auparavant avait disparu parce qu’elle avait été interrompue dans son fil de pensée. Sentant qu’elle montait en pression toute seule, elle avala son verre de martini cul sec.
Calme-toi, Neith. Tu vas simplement reprendre la traduction et faire abstraction de tout le reste. s’intima-t-elle avant de souffler un peu plus fort, une de ses mèches de cheveux volant un instant pour se décaler sur le côté.
Reprenant sa plume, elle reprit sa lecture de son texte source et décida de revoir une phrase complète lorsque …
« Bonsoir. »
« Non mais c’est pas possible… râla-t-elle en arabe avant de relever le regard, s’apprêtant à méchamment envoyer bouler la personne qui venait de se poser sur le tabouret à côté d’elle. Elle a beau accrocher du regard le jeune homme qui était charmant, elle est agacée. « Vraiment, est-ce que vous êtes tous en train de penser que je suis disponible parce que je suis assise à un bar alors que je travaille ? » passa-t-elle au français. Son regard se repose sur son travail. Elle avait fait une rature.
Son regard se redressa sur Priam qu’elle observa d’un air médusé. Il se souvenait d’elle et elle se rappelait bien de lui à Beauxbâtons. A la proposition du verre, Neith soupira :
« Seulement si tu le paies pour le temps que je viens de perdre. »
Elle commença à ranger ses affaires.
« Un Bloody mary, s’il te plait. »
987 mots
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
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Mots d'une autre langue viennent danser contre ses oreilles, réponse dont il ne saisit pas le sens, dont il apprécie pourtant l'ambiance, laisse colère se lever sur le visage de la jeune femme, tandis que passe une seconde. Regard rempli d'orage vient croiser le sien, tempête lui monte aux joues tandis qu'elle vient offrir la raison d'un agacement légitime.
« Vraiment, est-ce que vous êtes tous en train de penser que je suis disponible parce que je suis assise à un bar alors que je travaille ? »
Surprise glisse le long des traits de Neith pour gagner le livre et la plume qui siègent face à elle. Il ne saisit pas plus le sens de ce texte qu'il n'en a compris la réponse initiale, Priam. Lèvre se mord tandis qu'il réalise qu'il n'est ni le premier à l'aborder, ni le bienvenu dans cette action. Léger rire vient remplacer la pression des canines contre sa peau.
« Je suis désolé Neith. Je n'avais pas remarqué que tu travaillais. »
Mais l'objectif est gravé dans sa mémoire. Il veut repartir au bras de cette femme-là, ce soir, il veut la découvrir, il veut l'aimer d'une étreinte à la gloire de l'éphémère. Alors il continue, propose un verre au hasard de l'espoir, retrouve son sourire lorsqu'elle lui accorde le droit de rester à ses côtés.
« Bien sûr que je te l'offre, ce verre. » qu'il souffle à la belle, sincérité appuyée par l'évidence. Il se détourne un instant, hèle le barman, commande un Bloody Mary, puis un second. Il veut la suivre, Priam, suivre le tracé de ses goûts pour la comprendre, l'apprendre pour mieux la conquérir, glisser un soupçon d'unisson dans le choix de ses boissons, s'intéresser. S'intéresser à elle, s'intéresser à ce qu'elle aime, s'intéresser à ce qu'elle déteste, à ce qui la fait rire et à ce qui l'exaspère. Il veut saisir la subtilité de son âme, savoir à qui il s'adresse, voir au delà du beau visage, du sourire et du regard, aimer rien qu'un soir, rien qu'un instant, puis laisser mourir l'attirance à la faveur de l'aube, ne laisser que l'errance, ne jamais recroiser sa route. Jamais. Il ne peut de toute manière pas se le permettre, ne saurait comment faire, son nom vaudra toujours davantage que le reste, l'anonymat pour seule solution, le silence pour prétendre l'abstinence. Il veut poursuivre le jeu des apparences, se perdre au delà de l'absence, goûter les plaisirs de la nuit qui meurent au matin, puis se dédier à l'aube, abandonner le désir pour arborer le sourire de façade, celui qui perdure au gré des heures, qu'il propose à son père et confirme chez sa sœur. Regret viendrait presque teinter la soirée, s'il laissait faire le flux de ses pensées. Mais pas ce soir. Ce soir, la lune est complice, ce soir l'amertume deviendra délice, ce soir, il apprendra à la connaître, elle et ses cheveux d'ébène, elle et son regard enflammé par la colère, elle et ce nom qui scintille au gré du risque, Neith Shafiq. Shafiq comme une valse au dessus du vide, masque funambule qu'il sacrifie à ce cœur qui se serre.
Tu me feras des héritiers, que disait son père. Alors il lui dédie le fil sur lequel il danse, Priam. Il prend le risque pour tutoyer l'indécence. Ce soir, il veut délier les lèvres de Neith pour mieux les embrasser.
« Si tu préfères que je te laisse le temps de finir, c'est tout à fait possible. Je ne suis pas pressé, notre soirée peut attendre. »
Silence vient caresser l'instant, ponctuer la phrase qui ne se veut question qu'à demi, propose sans vraiment offrir un choix, volonté marquée de mieux la connaître, aveu du désir qu'il a de passer la soirée à ses côtés. Il ne lui laisse qu'une seconde, à ce silence, Priam. Il ne veut pas que les mots viennent déjà prendre réponse, veut proposer autre chose, laisse le désir de l'apprendre gouverner tout son être, étendard d'un soir qui se veut de son esprit le maître.
« Cependant... »
Gorge vient s'ébrécher le long de la salive. Doute n'a pas sa place, ce soir, mais il mesure ses mots dans l'espoir de n'obtenir rien d'autre qu'un accord.
« Si tu souhaites discuter de ce sur quoi tu travailles, j'en serais ravi. »
Petit rire vient clôturer la phrase.
« Je ne sais même pas quelle langue tu traduis, pour tout t'avouer. »
L'aveu est facile. Priam n'éprouve pas de honte à ne parler que français, se plaît d'ailleurs à penser qu'il parle l'amour et le romantisme, alors qu'il ne sait en vérité rien de la signification réelle de ces deux termes liés. Il est ivre, Priam. Ivre du besoin de ressentir, ivre de ce besoin de tendresse qui dévore ses tripes et qu'il n'associe qu'à la Nuit, ivre des caresses qui dans l'obscurité s'égarent, des baisers échangés et de la langueur qui suit la passion, lorsqu'un premier rayon timide vient rendre son masque à Priam. Mais Priam est fou, fou du désir de savoir, de partager quelque chose, presque un rien, avec celles qu'il côtoie dans ses soirs, ces soirs sans lendemain qu'il cultive à la manière des fleurs de la roseraie, qu'il arrose et vient cueillir au moment le plus beau, lorsque la fleur est si belle qu'elle en devient éternelle. Sourire persiste sur les lèvres, curiosité sincère motivée par le mensonge, mensonge qu'il adresse à lui-même plutôt qu'à elle, elle et ses yeux orageux, elle et l'agacement venu froisser ses traits, elle et ses cheveux d'ébène, Neith.
« Vraiment, est-ce que vous êtes tous en train de penser que je suis disponible parce que je suis assise à un bar alors que je travaille ? »
Surprise glisse le long des traits de Neith pour gagner le livre et la plume qui siègent face à elle. Il ne saisit pas plus le sens de ce texte qu'il n'en a compris la réponse initiale, Priam. Lèvre se mord tandis qu'il réalise qu'il n'est ni le premier à l'aborder, ni le bienvenu dans cette action. Léger rire vient remplacer la pression des canines contre sa peau.
« Je suis désolé Neith. Je n'avais pas remarqué que tu travaillais. »
Mais l'objectif est gravé dans sa mémoire. Il veut repartir au bras de cette femme-là, ce soir, il veut la découvrir, il veut l'aimer d'une étreinte à la gloire de l'éphémère. Alors il continue, propose un verre au hasard de l'espoir, retrouve son sourire lorsqu'elle lui accorde le droit de rester à ses côtés.
« Bien sûr que je te l'offre, ce verre. » qu'il souffle à la belle, sincérité appuyée par l'évidence. Il se détourne un instant, hèle le barman, commande un Bloody Mary, puis un second. Il veut la suivre, Priam, suivre le tracé de ses goûts pour la comprendre, l'apprendre pour mieux la conquérir, glisser un soupçon d'unisson dans le choix de ses boissons, s'intéresser. S'intéresser à elle, s'intéresser à ce qu'elle aime, s'intéresser à ce qu'elle déteste, à ce qui la fait rire et à ce qui l'exaspère. Il veut saisir la subtilité de son âme, savoir à qui il s'adresse, voir au delà du beau visage, du sourire et du regard, aimer rien qu'un soir, rien qu'un instant, puis laisser mourir l'attirance à la faveur de l'aube, ne laisser que l'errance, ne jamais recroiser sa route. Jamais. Il ne peut de toute manière pas se le permettre, ne saurait comment faire, son nom vaudra toujours davantage que le reste, l'anonymat pour seule solution, le silence pour prétendre l'abstinence. Il veut poursuivre le jeu des apparences, se perdre au delà de l'absence, goûter les plaisirs de la nuit qui meurent au matin, puis se dédier à l'aube, abandonner le désir pour arborer le sourire de façade, celui qui perdure au gré des heures, qu'il propose à son père et confirme chez sa sœur. Regret viendrait presque teinter la soirée, s'il laissait faire le flux de ses pensées. Mais pas ce soir. Ce soir, la lune est complice, ce soir l'amertume deviendra délice, ce soir, il apprendra à la connaître, elle et ses cheveux d'ébène, elle et son regard enflammé par la colère, elle et ce nom qui scintille au gré du risque, Neith Shafiq. Shafiq comme une valse au dessus du vide, masque funambule qu'il sacrifie à ce cœur qui se serre.
Tu me feras des héritiers, que disait son père. Alors il lui dédie le fil sur lequel il danse, Priam. Il prend le risque pour tutoyer l'indécence. Ce soir, il veut délier les lèvres de Neith pour mieux les embrasser.
« Si tu préfères que je te laisse le temps de finir, c'est tout à fait possible. Je ne suis pas pressé, notre soirée peut attendre. »
Silence vient caresser l'instant, ponctuer la phrase qui ne se veut question qu'à demi, propose sans vraiment offrir un choix, volonté marquée de mieux la connaître, aveu du désir qu'il a de passer la soirée à ses côtés. Il ne lui laisse qu'une seconde, à ce silence, Priam. Il ne veut pas que les mots viennent déjà prendre réponse, veut proposer autre chose, laisse le désir de l'apprendre gouverner tout son être, étendard d'un soir qui se veut de son esprit le maître.
« Cependant... »
Gorge vient s'ébrécher le long de la salive. Doute n'a pas sa place, ce soir, mais il mesure ses mots dans l'espoir de n'obtenir rien d'autre qu'un accord.
« Si tu souhaites discuter de ce sur quoi tu travailles, j'en serais ravi. »
Petit rire vient clôturer la phrase.
« Je ne sais même pas quelle langue tu traduis, pour tout t'avouer. »
L'aveu est facile. Priam n'éprouve pas de honte à ne parler que français, se plaît d'ailleurs à penser qu'il parle l'amour et le romantisme, alors qu'il ne sait en vérité rien de la signification réelle de ces deux termes liés. Il est ivre, Priam. Ivre du besoin de ressentir, ivre de ce besoin de tendresse qui dévore ses tripes et qu'il n'associe qu'à la Nuit, ivre des caresses qui dans l'obscurité s'égarent, des baisers échangés et de la langueur qui suit la passion, lorsqu'un premier rayon timide vient rendre son masque à Priam. Mais Priam est fou, fou du désir de savoir, de partager quelque chose, presque un rien, avec celles qu'il côtoie dans ses soirs, ces soirs sans lendemain qu'il cultive à la manière des fleurs de la roseraie, qu'il arrose et vient cueillir au moment le plus beau, lorsque la fleur est si belle qu'elle en devient éternelle. Sourire persiste sur les lèvres, curiosité sincère motivée par le mensonge, mensonge qu'il adresse à lui-même plutôt qu'à elle, elle et ses yeux orageux, elle et l'agacement venu froisser ses traits, elle et ses cheveux d'ébène, Neith.
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leFinalement, cette histoire de cocktail, elle comptait bien faire en sorte de se l’approprier, sans aucune honte ni aucun regret. Les hommes ne se gênaient pas eux pour s’approprier les choses, alors pourquoi pas elle ? Ainsi donc, le Bloody Mary ce sera parce qu’elle est de méchante humeur ou indisposée. Elle aimait beaucoup cette subtilité qu’elle seule connaîtrait et amuserait. Elle ne pensait même pas le partager avec Alaric qui, elle le savait parce que son époux était très observateur, finirait par s’en rendre compte. En parlant d’époux, elle nota qu’elle n’avait toujours pas utilisé cette vieille ruse de montrer son alliance. Cela marchait la plupart du temps également bien que certains comme Priam ne semblaient pas arrêtés par les engagements. Ou alors n’avait-il simplement pas remarqué. Quoiqu’il en soit, l’homme à ses côtés sembla un instant réaliser qu’il n’était pas le premier à l’accoster. Le rire léger qui semble s’échapper de ses lèvres laisse présager que cela non plus, cela n’allait pas l’arrêter. Neith s’attendait à ce qu’il passe directement à la phase de drague mais elle posa un regard curieux sur lui lorsqu’il s’excusa. Elle savait que peu auraient osé s’excuser et si elle pouvait bien râler sur le fait que cela se voyait qu’elle travaillait, elle devait admettre qu’il avait suffisamment de galanterie pour reconnaître son erreur.
C’était bien plus que ce que les autres avant lui avaient fait et suffisant pour retenir un peu son attention.
Pour autant, son agacement ne s’apaisa pas alors qu’elle revenait à son parchemin. Elle s’enterrait sous le travail en ce moment et elle savait bien la raison qui provoquait cet état. Sa rupture avec Zinaïda bien consentie de toute part au vu de son prochain mariage, lui faisait plus mal qu’elle ne l’exprimait. Si son époux était au courant qu’elle avait dû mettre un terme à cette relation puisqu’il l’avait plusieurs fois consolée alors qu’elle pleurait de douleur amoureuse de son métamour, elle était rentrée dans la phase de marchandage de son deuil amoureux. Si elle travaillait, elle ne penserait pas à Zinaïda et tout irait bien. Force était de constater que ce soir, personne ne semblait vouloir qu’elle marchande avec elle-même. Et peut être finalement que l’interruption de Priam permettrait également de continuer ce marchandage.
Le Bloody Mary vient en double et Neith lève un sourcil. Elle avait très envie de rire subitement. Elle trouvait sa décision de se faire son propre langage de cocktail encore plus amusante parce qu’il ne savait vraiment pas pourquoi son choix s’était arrêté sur ce nouveau cocktail inventé il y a deux ans à peine à Paris même. Elle nota néanmoins, qu’il semblait vouloir goûter ce qu’elle voulait boire ce qui montrait son implication dans ses intentions qu’elle devinait déjà.
Il parvient à la surprendre de nouveau en faisant ce qu’aucun n’aurait sans doute fait à sa place : lui proposer de prendre le temps pour terminer ce qu’elle avait à faire et d’être dans de meilleures conditions pour lui accorder du temps ensuite. Cette fois-ci, Neith fixa Priam avec plus d’attention encore. L’adolescent qu’elle a connu à Beauxbâtons est devenu un homme et charmant qui plus était. Elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il ne devait pas du tout être à son premier coup d’essai sans que cela ne la dérange : un peu d’humilité ne faisait pas de mal. Une autre pensée lui vint : sans doute était-ce mieux d’oublier Zinaïda autrement que dans ses livres, ses traductions et ses objets d’art juste pour une soirée. Remettre le pied à l’étrier des jeux de séduction dont lui semblait si friand alors qu’il s’intéressait à son travail.
Elle ne pouvait pas lui retirer qu’il en voulait et qu’il était aussi persévérant que meilleur que tous ceux qui l’avaient accosté jusqu’à présent. Et il avait sans doute beau mentir en s’intéressant à ce qu’elle traduisait, elle savait bien que la séduction n’était que beaucoup de mensonge pour peu de vérités. Au début, tout du moins.
« Tu vas vite en besogne sur le « notre soirée ». » commença-t-elle, un sourire en coin perçant sur ses lèvres. Son ton n’est pas moqueur mais quelque peu adoucit. L’agacement a disparu de son visage pour laisser place à une franche curiosité. « Mais c’est attentionné de ta part de me laisser le temps. Merci. »
Neith marqua un silence dans lequel elle réfléchit encore un peu. Elle ne parviendrait pas à terminer en sachant qu’il l’observerait faire et de toute façon, elle ne se sentait pas de recommencer à se concentrer. Récupérant sa baguette, l’égyptienne rangea d’un coup de baguette magique ses affaires qui se firent aspirer dans sa poche sans fond. Puis, elle reposa sa baguette sur le comptoir et posa un regard curieux sur l’homme.
« C’était du copte. » Elle hésite. « C’est la langue liturgique, utilisée dans les textes religieux si tu préfères, des chrétiens d’Egypte qu’on appelle aussi les coptes. C’est la langue qui descend de celle de l’égyptien ancien démotique et… » Elle s’arrête. Neith sait que son domaine est un domaine de niche et qu’il ne doit pas comprendre la moitié de ce qu’elle était en train de raconter même si elle s’efforçait de vulgariser. « En gros, c’est un texte religieux que je traduis dans une langue officiellement éteinte dans mon pays d’origine mais qui descend de mes ancêtres. »
Elle ne pouvait cacher cette légère fierté face à son savoir et face à son héritage. Sa main se saisit de son verre et elle se tourna un peu vers Priam pour trinquer. Après un court instant de silence, elle déclara :
« A notre soirée, donc. »
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Alcool, désir
Bloody Mary arrive, arrivent au pluriel, même, et le regard de Priam, un instant se perd sur son verre, sur la couleur du liquide à l'intérieur, d'un rouge intense dans lequel vient s'égarer l'esprit. Bloody Mary, donc, dont l'odeur gagne le nez pour mieux se révéler. C'est qu'il n'en a jamais bu, s'est arrêté sur d'autres alcools, a passé davantage de temps à parier qu'à découvrir, ou en tout cas, ne s'est pas prêté à cette découverte-là. Parce que Priam en a découvert, des choses, depuis que sont arrivés ses vingt ans. Il a découvert la fièvre des baisers, le cœur qui palpite tandis que se fait désirer la chance, la gorge qui brûle contre les verres qui s'enchaînent, il a découvert les éclats de rire que rien ne retient, il a découvert la lueur dans le regard qui s'enflamme, il a découvert l'odeur du corps au lendemain de l'amour, a découvert la beauté de la lune, si intense, si terrible, gardienne de tant de secrets qu'une vie entière n'en ferait pas le tour. Il a découvert bien des choses, Priam, mais certainement pas l'odeur de la tomate qui se mêle aux épices, fait danser les pensées en même temps que les papilles qui doucement s'éveillent. Il suit Neith sur un terrain qu'il ne maîtrise pas, il a l'impression de voir ruer la mer depuis la cuisine où chanterait un bouillon pour le repas du soir et de regarder par la fenêtre un jardin où le vent viendrait danser contre les feuilles d'un citronnier, voisin lui-même d'un oranger. Attention ne s'égare pas plus longtemps dans le jeu des odeurs, retourne à celle qui la mérite toute entière, et vient faire naître le rire au coin de ses lèvres. Les excuses sont sincères, mais sans doute ne pourra-t-elle jamais y croire, tant d'hommes ont dû les lui faire, prétendre l'erreur plutôt que d'assumer le désir de lui parler, vomir des mensonges pour mieux l'approcher.
Si l'orage quitte le regard de Neith, les nuages y restent, clament leur conquête puis s'égarent contre les pages d'un livre qui se voudrait salut lorsqu'il n'est finalement rien d'autre que déni. Déni pour qui, déni pour quoi ? Priam n'en sait rien, mais il connaît les contrées qu'elle arpente, vient les chercher pratiquement chaque soir, a fini par les tutoyer tant leurs fréquentations sont régulières. Mais Priam sait aussi que la peine ne s'efface pas réellement lorsque vient l'aube, que tout ça ne sera jamais rien d'autre qu'un voile retombant sur la douleur, si léger que la moindre brise vient s'en emparer, l'éloignant si vite que la mémoire n'a pas le temps de retenir le répit qui en est né.
Compassion vient hanter le regard azuré. Parce qu'il sait qu'on ne se rend jamais sur ces sentiers-là par hasard, Priam. Il comprend bien que le cœur se déchire lorsqu'on hurle sa fuite au fond d'un verre qui trop rapidement se vide, il comprend que les épines se tordent contre la tige et viennent arracher un peu de l'âme au passage, comprend même que les larmes sont rosée de la fleur qu'est Souffrance.
Sourire vient pourtant s'égarer contre l'aube de ses lèvres lorsque Neith reprend la parole. Éclat d'un rire sincère se glisse à sa suite, illuminant les iris d'un peu de ce qu'il nomme oubli tous les soirs.
« Je plaide coupable, je plaide coupable. »
Ses yeux viennent chercher les siens, se font plus doux, peut-être aussi plus taquins.
« Je dois avouer que j'ai vraiment très envie de passer cette soirée avec toi, Neith. »
Prénom murmuré comme un soupir, espérance discrète d'un futur à venir. Il n'y a pas de colère sur le visage de la demoiselle, pointe d'amusement vient étirer le coin de ses lèvres tandis qu'elle poursuit.
Elle le remercie de ce qui devrait être évidence, et c'est clin d’œil qu'il lui rend avant de répondre.
« C'est normal. »
Pourtant la sorcière tire sa baguette et sacrifie le savoir à la gloire du soir. Ce soir. Leur soir.
« Dois-je comprendre que le terme « notre » est adéquat, finalement ? »
Puis vient le temps des questions, qui tombent de ses lèvres sans qu'il ne cherche à les faire taire. Sincérité glisse le long des mots, s'ancre dans les accents et se révèle en venant ponctuer ses phrases. Parce qu'il est sincère, Priam, parce qu'il ne sait aimer qu'en apprenant l'autre, parce que ses caresses ne sont jamais aussi belles que lorsqu'il apprécie celle à qui il les dédie, parce qu'il aime embrasser des lèvres dont il a savouré les paroles. Mais qui croirait qu'un homme à femme, un homme qui disparaît lorsque vient le chasser le soleil, un homme dont les baisers se sont égarés sur tant de peaux, puisse être vraiment sincère lorsque fleurit son intérêt ?
Réponse s'échoue contre les rives de son ouïe sans pourtant réussir à se faire comprendre.
« Du copte ? »
Hésitation se fait souveraine dans le cœur de Neith, marque un instant puis libère à nouveau sa prisonnière. Et Neith raconte. Elle raconte la langue, raconte l'histoire, explique les termes, se perd une seconde, rien qu'une, dans les connaissances passionnées qui sont les siennes et Priam la trouve encore plus belle. C'est qu'elle est belle, Neith, lorsqu'elle délivre l'Histoire, c'est que les mots viennent éclairer son visage, donnent une lueur à son regard et rendent plus désirable la chevelure dans laquelle il rêve de perdre ses doigts. C'est qu'elle est belle, Neith, lorsqu'elle lui explique son métier, et Priam boit ses paroles jusqu'au moment où vient l'interruption. Moue se dessine sur les traits du jeune homme tandis qu'elle vient chercher mots moins compliqués, résume une pensée dont pourtant il a si soif et il lit la peur du désintérêt qui le dispute à la fierté dans le regard tant désiré.
« Tu sais, je ne comprends pas tout ce que tu me racontes, mais je suis prêt à t'écouter m'expliquer. »
Sourire se glisse à nouveau sur les lèvres, éloigne un peu la frustration venue abîmer son cœur alors que la voix s'est brisée contre les falaises écharpées du doute. Mais la voici qui lève un verre à l'ode d'un soir -ce soir, leur soir- et il vient volontiers y trinquer.
« À notre soirée, Neith. »
Il ne promettra jamais rien d'autre que ça, Priam. Il ne promettra jamais qu'une parenthèse dans leur vie, sonnet dédié à la lune, instant volé qui n'en appellera aucun autre. Le verre se porte à ses lèvres, liquide glisse contre sa gorge. Rencontre avec l'acide se fraye un chemin jusqu'à ses sens, croise la douceur de la tomate et vient embrasser les saveurs-agrumes. Le mélange est étonnant, en un sens lui fait penser à la femme qu'il a face à lui, reine de tout un monde qu'elle lui refuse pourtant. Et ça le frustre, Priam. Ça le frustre de ne pas savoir, ça le frustre de ne pas comprendre, de ne pas pouvoir suivre ses pensées contre les rivages de langues oubliées. Alors Priam insiste, parce qu'il a soif des idées de cette tête-là, parce qu'il a besoin de savoir qui elle est pour l'aimer rien qu'un soir.
« C'est quoi, l'égyptien ancien démotique ? »
Si l'orage quitte le regard de Neith, les nuages y restent, clament leur conquête puis s'égarent contre les pages d'un livre qui se voudrait salut lorsqu'il n'est finalement rien d'autre que déni. Déni pour qui, déni pour quoi ? Priam n'en sait rien, mais il connaît les contrées qu'elle arpente, vient les chercher pratiquement chaque soir, a fini par les tutoyer tant leurs fréquentations sont régulières. Mais Priam sait aussi que la peine ne s'efface pas réellement lorsque vient l'aube, que tout ça ne sera jamais rien d'autre qu'un voile retombant sur la douleur, si léger que la moindre brise vient s'en emparer, l'éloignant si vite que la mémoire n'a pas le temps de retenir le répit qui en est né.
Compassion vient hanter le regard azuré. Parce qu'il sait qu'on ne se rend jamais sur ces sentiers-là par hasard, Priam. Il comprend bien que le cœur se déchire lorsqu'on hurle sa fuite au fond d'un verre qui trop rapidement se vide, il comprend que les épines se tordent contre la tige et viennent arracher un peu de l'âme au passage, comprend même que les larmes sont rosée de la fleur qu'est Souffrance.
Sourire vient pourtant s'égarer contre l'aube de ses lèvres lorsque Neith reprend la parole. Éclat d'un rire sincère se glisse à sa suite, illuminant les iris d'un peu de ce qu'il nomme oubli tous les soirs.
« Je plaide coupable, je plaide coupable. »
Ses yeux viennent chercher les siens, se font plus doux, peut-être aussi plus taquins.
« Je dois avouer que j'ai vraiment très envie de passer cette soirée avec toi, Neith. »
Prénom murmuré comme un soupir, espérance discrète d'un futur à venir. Il n'y a pas de colère sur le visage de la demoiselle, pointe d'amusement vient étirer le coin de ses lèvres tandis qu'elle poursuit.
Elle le remercie de ce qui devrait être évidence, et c'est clin d’œil qu'il lui rend avant de répondre.
« C'est normal. »
Pourtant la sorcière tire sa baguette et sacrifie le savoir à la gloire du soir. Ce soir. Leur soir.
« Dois-je comprendre que le terme « notre » est adéquat, finalement ? »
Puis vient le temps des questions, qui tombent de ses lèvres sans qu'il ne cherche à les faire taire. Sincérité glisse le long des mots, s'ancre dans les accents et se révèle en venant ponctuer ses phrases. Parce qu'il est sincère, Priam, parce qu'il ne sait aimer qu'en apprenant l'autre, parce que ses caresses ne sont jamais aussi belles que lorsqu'il apprécie celle à qui il les dédie, parce qu'il aime embrasser des lèvres dont il a savouré les paroles. Mais qui croirait qu'un homme à femme, un homme qui disparaît lorsque vient le chasser le soleil, un homme dont les baisers se sont égarés sur tant de peaux, puisse être vraiment sincère lorsque fleurit son intérêt ?
Réponse s'échoue contre les rives de son ouïe sans pourtant réussir à se faire comprendre.
« Du copte ? »
Hésitation se fait souveraine dans le cœur de Neith, marque un instant puis libère à nouveau sa prisonnière. Et Neith raconte. Elle raconte la langue, raconte l'histoire, explique les termes, se perd une seconde, rien qu'une, dans les connaissances passionnées qui sont les siennes et Priam la trouve encore plus belle. C'est qu'elle est belle, Neith, lorsqu'elle délivre l'Histoire, c'est que les mots viennent éclairer son visage, donnent une lueur à son regard et rendent plus désirable la chevelure dans laquelle il rêve de perdre ses doigts. C'est qu'elle est belle, Neith, lorsqu'elle lui explique son métier, et Priam boit ses paroles jusqu'au moment où vient l'interruption. Moue se dessine sur les traits du jeune homme tandis qu'elle vient chercher mots moins compliqués, résume une pensée dont pourtant il a si soif et il lit la peur du désintérêt qui le dispute à la fierté dans le regard tant désiré.
« Tu sais, je ne comprends pas tout ce que tu me racontes, mais je suis prêt à t'écouter m'expliquer. »
Sourire se glisse à nouveau sur les lèvres, éloigne un peu la frustration venue abîmer son cœur alors que la voix s'est brisée contre les falaises écharpées du doute. Mais la voici qui lève un verre à l'ode d'un soir -ce soir, leur soir- et il vient volontiers y trinquer.
« À notre soirée, Neith. »
Il ne promettra jamais rien d'autre que ça, Priam. Il ne promettra jamais qu'une parenthèse dans leur vie, sonnet dédié à la lune, instant volé qui n'en appellera aucun autre. Le verre se porte à ses lèvres, liquide glisse contre sa gorge. Rencontre avec l'acide se fraye un chemin jusqu'à ses sens, croise la douceur de la tomate et vient embrasser les saveurs-agrumes. Le mélange est étonnant, en un sens lui fait penser à la femme qu'il a face à lui, reine de tout un monde qu'elle lui refuse pourtant. Et ça le frustre, Priam. Ça le frustre de ne pas savoir, ça le frustre de ne pas comprendre, de ne pas pouvoir suivre ses pensées contre les rivages de langues oubliées. Alors Priam insiste, parce qu'il a soif des idées de cette tête-là, parce qu'il a besoin de savoir qui elle est pour l'aimer rien qu'un soir.
« C'est quoi, l'égyptien ancien démotique ? »
@Neith Shafiq
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leElle ne sait pas ce qu’il a pu voir pour que cet air compatissant se marque sur son visage, mais Neith y trouve un peu de douceur inattendue. Elle se doute que parfois elle n’arrive pas à cacher sa tristesse. L’absence de Zinaïda est lourde à porter et Neith avait été très amoureuse, s’épanouissant dans cette relation comme avec celle de son époux. Cela avait beau être la vie et l’ordre des choses qui avait été établi entre elles, cela n’en restait pas moins douloureux. Elle s’efforçait de laisser de côté la princesse russe bien qu’elle se dit qu’elle n’est pas si différente de toutes personnes avec une peine d’amour. Elle cherchait la fuite à sa manière et sans doute que Priam pourrait lui trouver une distraction toute trouvée dans son marchandage avec elle-même. Et s’il ne le faisait pas, elle aurait de toute façon son travail qui était encore plus sûr et réconfortant.
En attendant, elle parvient à le faire rire et ne peut s’empêcher de sourire. L’égyptienne l’observe un peu attentivement. Le Rosier semblait parfaitement dans son élément et elle reconnaît les mécanismes qu’il met en place. Ce qui change des autres, sans doute, c’est qu’il a dû répondant et qu’il sait le faire passer sans qu’elle ne se sente acculée. Elle peut au moins lui reconnaître cela.
Et il est direct.
Lorsqu’il dit avoir très envie de passer cette soirée avec elle, Neith a un petit rire. Rien à voir avec un gloussement flatté. Non, Neith n’a jamais gloussé ainsi, pas même lorsqu’elle avait seize ans et que Guilhem lui chantait la sérénade à la fenêtre de son dortoir. Elle a un rire de celle qui sait. Elle sait très bien ce qu’il veut dire par là et qu’elle admire son cran. À la façon dont il prononce son prénom, elle devine qu’il le prononcera de la même façon s’il arrive à ce qu’il veut.
Mais elle, que voulait-t-elle ?
Elle n’avait jamais été le genre à se lancer dans des aventures sans lendemain d’une nuit. Elle aimait dire que son cœur était trop gros et qu’elle appréciait les liens d’esprit. La conjecture actuelle lui laissait entendre pourtant qu’elle ne pouvait nullement faire comme d’habitude. Ses pensées étaient trop tournées vers Zinaïda et elle n’avait de place pour personne d’autre que son mari. Sans doute aurait-il était plus sage et socialement acceptable de retourner auprès de lui. Mais elle savait qu’il avait beaucoup essuyé ses larmes et ses chagrins dernièrement. Elle voulait lui laisser aussi un peu de répit. Elle n’était pas obligée de revoir Priam, ni de lui raconter quoi que ce soit. Il ne pouvait être qu’une parenthèse juste une fois. Était-ce ce que les gens qui faisaient ce genre de choses se disaient à chaque rencontre unique ? Était-ce mal de l’utiliser pour oublier Zinaïda ? Il lui semblait que Priam l’utilisait aussi, c’était même plutôt limpide d’après elle, sans qu’elle ne juge. Si elle le faisait également, elle considèrerait qu’ils seraient quittes.
Alors, pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer pour voir si cela lui plait ou non ce genre de relation unique ?
« Peut-être. » lui répondit-elle, un sourire au coin des lèvres en lui rendant son clin d’œil.
Le cocktail est correctement exécuté et Neith repose son verre avant de parler de son travail. Il ne comprend rien. C’est évident. Mais elle ne s’en offusque pas. Au moins a-t-il la classe de ne pas faire comme s’il comprenait en essayant de lui expliquer des choses alors qu’elle sait mieux que lui, ce qui lui fait marquer des points. Peut être que cette soirée serait bien la leur, il avait raison depuis le début.
Reposant son verre après avoir trinqué, l’égyptienne constate qu’il a soif d’apprendre ou qu’il mime suffisamment bien l’intérêt pour arriver à ses fins. Mais elle ne l’en blâme pas, c’est le jeu de la séduction après tout que de manipuler un peu l’autre, se montrer sous son meilleur jour, jouer un rôle et s’intéresser à l’autre avec intérêt ou en faisant semblant. Elle accepte tacitement les règles.
« Il existait plusieurs formes d’écriture en Égypte Antique. » commence-t-elle, un sourire en coin aux lèvres sans le quitter du regard. « Tu as les hiéroglyphes qui n’était utilisés que par les scribes dans les temples, tablettes qu’on a pu retrouver. Il faut savoir que c’est très long d’écrire un texte en hiéroglyphes. Ainsi, les scribes utilisaient dans l’administration une écriture plus simplifiée et rapide qui s’appelait l’écriture hiératique. » Elle marque une pause avant de se décider à ressortir son carnet et sa plume. Lui faisant une démonstration sur un hiéroglyphe qu’elle met du temps à refaire, Neith fronce les sourcils de concentration. Puis, elle traduit le hiéroglyphe en écriture hiératique juste à côté. Enfin, elle inscrit une traduction en démotique qu’elle entoure avant de relever son regard sur Priam. « Le démotique que je viens de t’entourer est lui-même une simplification du hiératique que tu vois là. Il est apparu au VIIe siècle avant notre ère et a été utilisé lors d’une vaste campagne de réforme administrative. Le hiératique, lui, est devenu une forme d’écriture plus religieuse, tandis que le démotique est devenu populaire. »
D’une main sûre, elle vient ensuite écrire la traduction en copte dont les lettres formées faisaient penser au grec dont il était créé à l’origine.
« Le démotique a lui-même évolué vers le Vème siècle pour former ce que tu vois là, le copte, qui est formé à partir du grec et du démotique. » Elle réfléchit. « Tu peux comparer cela au latin qui a donné le français ou l’italien par exemple. C’est le même procédé. »
Reposant sa plume, Neith but de nouveau avant de poser un regard amusé sur Priam, curieuse de voir s’il avait compris ce qu’elle avait dit ou si elle était encore trop niche dans ses explications. Elle avait pour habitude de donner quelques conférences et cours, mais ce genre de situation se faisait surtout avec des personnes passionnées autant que travaillant dans son domaine. Pour les gens comme Priam et les européens en général, l’égyptologie ne se résumait qu’en de l’art déco tout droit inspirée de ses ancêtres ou encore des robes et une esthétique reprenant les codes. Rien qui ne soit réellement académique mais qui était en vogue avec leur époque.
« As-tu des questions sur mon petit cours d’égyptologie ? Tu as de la chance, d’habitude mon emploi du temps de conférencière est plein. » Elle rit un peu non sans lui faire un clin d’œil, taquine.
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Alcool, désir, érotisme suggéré
Ambiance changeante se risque à valser contre l'incertitude, glisse des bras du désir à ceux du doute, frôle l'impertinence avant de retourner se perdre dans les promesses de ce « peut-être » qui s'échappe de la bouche de Neith.
« Peut-être, hein ? Ne tient qu'à moi d'effacer ce vilain mot pour le remplacer par un oui. »
Courbe des lèvres esquisse l'envie contre son sourire, efface un peu des remparts pour venir les fleurir. C'est que Priam est en conquête, c'est qu'il souhaite que la victoire le couronne pour effacer ses tourments, c'est qu'il veut abandonner la charge de ses responsabilités à la passion, crucifiant l'héritier dans l'antre du plaisir.
Main se glisse à l'assaut de son verre, porte à ses lèvres le breuvage du soir, oublie les épices contre sa langue. C'est qu'il la désire, Neith. C'est qu'il désire perdre mille baisers à l'assaut de ses courbes, murmurer l'audace entre ses cuisses, chuchoter la déraison contre le grain de sa peau. Regard se perd à nouveau contre l'ébène, jeu cruel de l'esprit susurre la tentation, mais Priam ne pliera pas. Il a besoin de la connaître pour la célébrer, et c'est là tout l'enjeu de la conversation naissante. Alors il insiste, Priam. Il insiste pour la comprendre, suivre le cours de ses pensées pour mieux les tutoyer, lire dans ses passions le nom de la Passion. Il insiste et Neith s'autorise enfin à libérer l'oiseau de sa cage, explique et exprime tout un monde pour qu'il le comprenne.
Sourcils se froncent tandis qu'il se concentre, essayant d'arpenter les chemins par lesquels elle passe. Mais là où elle semble habituée des randonnées, il en va très différemment pour lui qui se sent faon esquissant ses premiers pas sur une route escarpée. Sourire se fraye pourtant un accès à ses lèvres. C'est sans doute l'impression qu'il donne lorsqu'on le laisse parler de ses amours secrètes, lorsqu'il se laisse happer par le vert de ses plantes et la complexité des mélanges qu'il prépare dans l'ombre de la boutique. C'est qu'il hisse le poison au rang des arts, s'en réfère à Apollon lorsque les idées lui viennent et renouvelle les recettes vieilles de plusieurs siècles pour mieux les célébrer.
Neith brûle apparemment d'un feu très similaire au sien, sur un sujet dont il n'a pas même le début d'une idée. Il imagine bien les pyramides, visualise même un peu les petits dessins dont elle parle, croît d'ailleurs se souvenir que les gens y sont toujours représentés de profil, mais ses connaissances sur le sujet s'arrêtent là. Alors il écoute. Il écoute pour comprendre les idées, attrape un peu du sens de ce qu'elle lui raconte, saisit même quelques notions du discours qu'elle tient.
Il y avait plusieurs écritures, les hiéroglyphes -ce qu'il nommait des dessins, sans doute de façon très insultante- et un alphabet plus simple qui servait à rédiger des notes administratives. Pensée s'égare lorsqu'il s'imagine devoir dessiner des recettes et des notices et Priam comprend les égyptiens d'antan dans leur volonté de faciliter leur rédaction. Il aurait sans doute fait de même à leur place.
La suite est moins évidente. Il voit Neith sortir à nouveau carnet et plume et la regarde attentivement produire l'un des hiéroglyphes dont elle parlait. Œillade s'égare une seconde à la contemplation de la jeune femme, observe la concentration plisser ses traits et Priam ne peut s'empêcher de trouver ça attirant. Il aime la voir animée comme elle l'est par leur conversation, aime regarder les idées se graver sur son visage et céder leur place à la suivante, il aime la mèche qui s'échappe contre ses tempes, se risquerait presque à la replacer, fussent-ils plus intimes qu'ils ne le sont maintenant. Alors il s'imagine simplement le faire, provoquer un frisson contre la chair alors qu'il frôle l'oreille pour y abandonner la houppe.
Attention arrache son trône au désir et Priam regarde s'activer les mains de Neith sur la feuille, simplifier le hiéroglyphe encore et encore jusqu'à obtenir quelque chose qui prend des airs d'alphabet. Concentration se fait une place dans la royauté. Priam fait son possible pour la suivre mais il n'est pas certain d'avoir réussi à tout comprendre.
« Si je résume... »
Il relève les yeux jusqu'à elle, sourire a disparu en faveur d'une moue appliquée.
« Le dess-... »
Un air vaguement coupable suggère une pointe de rire à Priam, qui reprend ensuite.
« Pardon. Le hiéroglyphe était trop long à utiliser pour des rapports administratifs. »
Jusque là, la restitution de l'information est aisée. Il est en confiance, n'a pas de doute quant au fait d'avoir saisi ce dont il était question ici.
« Alors les scribes ont inventé quelque chose de plus facile pour ce domaine. »
C'est ici que l'idée se complique. Hésitation marque une pause dans la diction de Priam qui arbore désormais un air plus concentré.
« Le hiératique a donné le démotique... »
Le jeune homme passe la langue contre ses lèvres, réfléchit un instant, essaye de reformer les données dans sa tête.
« Mais le hiératique n'a pas disparu et il est devenu religieux ? »
Question plutôt qu'affirmation, ce passage était plus ardu, les mots se mélangent un peu dans son esprit. Il a du mal à suivre la logique, à saisir pourquoi la simplification ne s'est pas faite ultime souveraine dans le langage, jusqu'à dériver jusqu'au copte.
« Le démotique a donné le copte, pas le hiératique. »
Là encore, il ne comprend pas tout, n'a pas lui-même les connaissances évolutives de sa propre langue, ne s'est jamais intéressé à la question et imagine une racine commune, unique, aux dialectes voisins.
« Et le copte s'est... »
Confusion se glisse dans les prunelles. Il doute de la suite, Priam. Il doute, mais il tente quand même, veut prouver qu'il a écouté à défaut d'avoir tout enregistré, ne veut pas qu'elle s'imagine qu'il n'a pas l'envie de l'accompagner sur les contrées de son savoir.
« Allié au grec pour former... »
La phrase ne s'achève pas. Il manque une étape, la réponse ne paraît plus, quelque chose s'est perdu, embrouillé, peut-être. Il ne parvient pas à retrouver le fil conducteur de sa pensée et éclate de rire en comprenant qu'il a dû mélanger certaines choses.
« Je suis désolé Neith, je te promets que je t'ai écoutée, mais je crois que j'ai loupé un virage au passage. »
Il n'a pas honte, Priam. Il n'a pas honte d'avouer sa faute, ne considère pas que ses attributs masculins font de lui un être supérieur à elle. Il repense au savoir que lui a offert sa mère, repense aux regards qu'il a égaré toute son enfance sur le doigté de celle-ci, tire son amour pour les fleurs de son amour pour sa mère, la revoit trier les baies de Belladone en lui récitant les conséquences de leur ingestion. Il n'a pas honte, Priam, de considérer la femme comme son égale, de ne pas décider qu'il saura mieux qu'elle sur un sujet dont il ne connaît pas même l'introduction. Lèvres rencontrent une nouvelle fois son verre, il s'autorise une gorgée avant de répondre à la dame.
« Si tu ne t'es pas lassée de ton élève préféré, je veux bien que tu m'expliques à nouveau les virages qui m'ont amené dans un fossé. »
Amusement scintille au creux du sourire qu'il lui adresse, bien vite rejoint par une pointe de désir. Il n'oublie pas les idées audacieuses qu'il nourrit pour l'avenir. Il n'oublie pas le besoin brûlant qu'il a de murmurer l'amour contre sa langue, d'abandonner ses lèvres sur la courbe de son sein et d'esquisser la passion dans le secret de ses cuisses.
« Mais sache que le cours particulier est apprécié. Je te suis reconnaissant de m'avoir trouvé de la place dans ton agenda. »
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Il y avait plusieurs écritures, les hiéroglyphes -ce qu'il nommait des dessins, sans doute de façon très insultante- et un alphabet plus simple qui servait à rédiger des notes administratives. Pensée s'égare lorsqu'il s'imagine devoir dessiner des recettes et des notices et Priam comprend les égyptiens d'antan dans leur volonté de faciliter leur rédaction. Il aurait sans doute fait de même à leur place.
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« Alors les scribes ont inventé quelque chose de plus facile pour ce domaine. »
C'est ici que l'idée se complique. Hésitation marque une pause dans la diction de Priam qui arbore désormais un air plus concentré.
« Le hiératique a donné le démotique... »
Le jeune homme passe la langue contre ses lèvres, réfléchit un instant, essaye de reformer les données dans sa tête.
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« Le démotique a donné le copte, pas le hiératique. »
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Warning : Deuil, maternité, dépression post-partum, stress post-traumatique, colonialisme, viol (vécu), corruption, sexualité et érotisme.
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Disponibilité RP : Oui, nous pouvons tout à fait en discuter
Couleur Dialogue : Teal
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Bézants : 8953
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Anya d'Apcher
Anya d'Apcher
Âge perso : 36 ans (01/09/1891)
Nature du sang : Sang-pure
Etat Civil : Veuve | Mère célibataire | amante de Lorenzo de Medici | polyamoureuse, bisexuelle.
Occupation : Directrice des Rêveries antiques
Succès
Sur-mesure
Magizoologiste 1
Messager 1
Passion d'intrigues 1
Comme une perle
Pionnier
Ancienneté 1
Anniversaire de LoF 2024
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Plume à papote 1
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Noël 2023
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leS’il pensait que cela ne tenait qu’à lui de transformer d’un coup de baguette ce peut-être en un oui franc et affirmé, elle, elle savait qu’elle avait le choix de le transformer ou non de son côté. Mais elle devait reconnaître qu’il était persévérant et que c’était un peu flatteur de voir qu’elle avait à ce point retenu son attention pour qu’il soit aussi clair et déterminé dans ses intentions. Son regard sombre tombe un instant sur ses lèvres, la courbe de sa mâchoire avant de revenir à son regard clair. Elles doivent être nombreuses à vouloir savoir quel goût ont ses lèvres et quel charme et ardeur il peut mettre sous les draps satinés du désir dès l’instant où il s’intéresse à elles. Quant à elle, Neith ne se perd pas en conjecture : elle verra bien le moment venu si ce moment se présentait. Il a beau être charmant et sûr de lui, elle n’est pas de ces femmes qui tombent en pâmoison facilement, ni du genre à minauder. Elle préfère ne rien attendre, ni espérer et voir sur l’instant ce qu’elle ressent.
Elle constate tout de même qu’il essaie de comprendre, sincèrement. À la façon dont se froncent les sourcils, à la façon également dont sa bouche se tord de concentration. S’en était presque adorable tant elle le balade et pourrait dire ce qu’elle veut. Pourtant, elle sent bien qu’il ne feint pas, que ce qu’elle dit même si elle ne comprend pas n’est pas tourné en ridicule parce qu’elle est une femme. Cela aussi était plaisant que cela l’encourage à faire tomber un peu l’un de ses nombreux masques. Elle aime raconter, Neith. Elle aime la connaissance qu’elle continue d’acquérir encore et encore et elle aime encore plus la passer aux autres même si c’était par brides.
Même si c’est retenu de moitié comme Priam semble l’avoir fait.
Elle ne peut s’empêcher d’avoir un haussement de sourcils lorsqu’elle devine le mot dessin pour parler de hiéroglyphes. Pour les non-initiés, c’était vrai que cela faisait penser à des dessins vraiment structurés. Elle ne s’en vexe pas. On lui avait sorti tellement pire qu’elle le trouve presque attendrissant. L’écoutant avec attention, Neith rit légèrement lorsqu’il avoue son erreur. C’était tout à son honneur. Valorisant également mais Neith sait qu’elle joue sur un terrain où elle a un clair avantage. Son rire se transforme en sourire amusé tandis qu’elle ne quitte pas son regard. Il y a comme quelque chose dans l’air qui se crée entre eux et elle doit admettre qu’elle aime ce qui se produit.
« Tu as tout bon jusqu’à la partie du copte. Le hiératique est devenue une langue morte qui n’était écrite que pour les religieux, oui. Le démotique lui, a évolué avec les influences du grec pour donner le copte. »
Elle vient reprendre son verre pour boire un peu, taquine :
« Tu as le droit de ne pas tout retenir d’un seul coup. On ne retient les choses qu’en répétant plusieurs fois, il paraît, et je suis une professeure indulgente. »
Elle lui fait un clin d’œil avant de finalement poser sa tête sur sa main. Un instant, elle continue à l’observer attentivement, sans se cacher comme lui le faisait.
« Et toi, peut-être peux-tu me donner un cours de quelque chose dans un domaine que tu maîtrises ? Que les rôles soient un peu inversés. »
La courbe de son sourire est aussi féline qu’elle flirte avec amusement. S’il souhaite la connaître, l’inverse est aussi pourtant vrai. Elle a beau vouloir s’essayer à une expérience qu’elle sait que l’expérience ne sera pas la même si elle cherche tout de suite la tension du corps. Elle n’est réellement pas sûre d’apprécier l’expérience car elle sait qu’il est plus qu’un corps lui aussi et qu’elle n’aimerait pas qu’il fasse la même chose avec elle.
« J’aime apprendre des choses et m’ouvrir à de nouveaux sujets. » commenta-t-elle avant de boire de nouveau un peu. « Oh et puisque c’est moi qui ai choisi le premier cocktail, je te laisse choisir également le prochain. » Parce qu’elle est aussi joueuse qu’aime faire des découvertes quelles soient intellectuelles ou culinaires. On apprend beaucoup des choix culinaires de quelqu’un après tout. Même si Neith n’avait strictement aucun talent en cuisine, elle savait que la cuisine pouvait être intime.
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Bézants : 2001
Multicomptes : Non, aucun.
Âge perso : 32
Nature du sang : Sang à l'impassible pureté, jamais dérangée. Il arbore celle-ci comme une fierté et ne se voit pas engendrer d'héritier autrement qu'en respectant la nature de son sang.
Etat Civil : Célibataire, il passe de draps en draps pour mieux chasser le poids sous lequel il ploie.
Occupation : Emprisonne la mort sous toutes ses formes.
Joueur
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Alcool, désir, érotisme suggéré, mention de poison
Bruit des verres qui se vident résonne contre le bar et habille l'air autour d'eux. Musique volatile glisse entre les corps, appelle de ses notes une nuit qui s'abandonne, ode à la lune qui, dans le ciel, scintille en unique témoin des déboires du soir. Il y a quelque chose dans l'air qui donne à Priam l'envie de croire qu'aujourd'hui tout est permis, un il-ne-sait-quoi de magique, levant les cœurs pour que leurs battements répondent à ceux du voisin. Sourire grignote les lèvres du jeune homme tandis que Neith prend le temps de lui expliquer son erreur, regards se dérobent à la bienséance pour frôler l'indécence et Priam se perd contre le miroir de ses lèvres, les regarde s'activer pour lui répondre sans qu'il ne puisse faire disparaître la pulsion d'y goûter. Dieu, on dirait qu'Aphrodite en personne s'est éprise de cette femme et l'a façonnée de ses mains pour la rendre aussi désirable.
« Merci pour l'explication, Neith. »
Boisson gagne sa gorge et les dernières gouttes du breuvage s'y précipitent, illuminant une ultime fois le palais avant de ne devenir qu'un souvenir.
« Je vous remercie pour votre indulgence, madame. »
Le verre retombe contre le bois, résolument vide, mais Priam ne lui accorde qu'une attention distraite. Clin d'oeil l'a rattrapé au vol de ses idées, main délicate repose bientôt la tête de Neith et mèche rebelle dégringole en cascade le long de sa mâchoire. Image s'impose à nouveau sur la rétine, irrépressible envie de glisser les doigts dans l'ébène. Sourcil se redresse lorsque Neith rouvre la bouche, accompagné d'un sourire amusé.
« Tu souhaites que je te parle de l'une de mes passions... ? »
Désir se fait plus brûlant, plus pressant dans ses entrailles. Priam apprécie que l'intérêt soit mutuel, apprécie de lire que le besoin de comprendre l'autre l'est tout autant. Lueur anime les iris tandis qu'il l'écoute l'inviter à se révéler plus encore. Dieu, que c'est sexy.
Éclat de rire succède aux pensées indécentes lorsque la belle demande à ce qu'il choisisse la prochaine consommation. Sourire s'affirme davantage, glisse une pointe d'amusement dans l'empire incontesté d'Eros.
« Très bien, je vais choisir une boisson de circonstance. »
Regard s'égare distraitement contre le tableau avant de s'arrêter sur le barman. Celui-ci comprend le signal muet qui lui est adressé, s'approche.
« Monsieur désire autre chose ?
- Je vais vous prendre deux Black Roses, s'il vous plaît. »
Commande s'envole en direction des alcools, rencontre les mains expertes du mixologue. Priam adresse un clin d’œil à sa partenaire du soir.
« J'espère que tu aimes le cognac, Neith. »
Rire reprend ses aises dans le palais de l'indécence.
« Sinon tu risques de regretter de m'avoir laissé choisir. »
Boisson évidente lorsqu'on connaît le nom du jeune homme, porteuse, pourtant, de bien des sens. Beauté mystérieuse de la rose aux couleurs de la nuit, mariage élégant entre la douceur du cassis et la force du cognac, énigme glissée contre les lèvres dont le sens, jamais ne se révèle. Priam trouve dans ce cocktail une intensité rare, un sens de l'équilibre qu'il envierait presque, lui qui tente désespérément d'apprendre à marcher sur le fil de ses mensonges. Black Rose, aussi, comme le double jeu du poison des plantes, vertu dont les ailes s'entachent du péché de tuer.
Lueur illumine les iris azurés, mots suppliant d'être délivrés.
« Avant de commencer, jure-moi de m'arrêter si la conversation te semble soporifique. »
Éclat de rire fait office de ponctuation, Priam continue.
« J'ai tendance à m'emballer lorsqu'on approche du sujet des plantes. »
Inspiration est prise. Enfin, les suppliciés sont libérés.
« On dit qu'elle serait née de la bave du Cerbère traîné par Hercule jusque sur la terre. »
Suspens ménagé autorise quelques secondes à s'égrener, main se lève à l'assaut d'un ciel invisible. Hécate est autorisée à siéger aux côtés d'Eros, silencieux hommage à celle qui ne sera jamais plus. C'est que la déesse a rappelé son homonyme à elle, laissant dans le cœur de Priam un gouffre que rien, jamais, ne parviendra à combler, plaie condamnée à qui l'on aurait refusé la guérison. L'espace d'un instant, pointe de tristesse glisse le long de son regard, s'autorise à perdurer une seconde avant de disparaître.
« Elle aurait aussi le pouvoir de chasser les loups. »
Souvenir hanté du jour où il devint définitivement l'aîné s'égare au hasard de ses pensées, mais déjà s'éloigne, rendant à Priam un peu de la joie qui vient faire scintiller ses iris.
« Mais ce que je préfère chez elle, c'est le sublime pouvoir qu'elle possède. »
Respiration suspendue laisse à l'imagination le loisir de rêver, la regarde dessiner dans les airs des figures aux allures de danse, s'abandonne un instant à la pure contemplation.
« Le doigté maladroit donnera la mort s'il ne prend garde. Mais celui qui sait, celui qui la comprend et l'apprivoise, celui-là offrira la vie contre le poison du scorpion. »
Devant ses yeux, les clochettes si particulières de l'aconit s'agitent, glissent sur la rétine et se gravent à même le cœur. Intensité de leur violet rappelle à Priam la profondeur de la nuit, dualité mesurée est divin pouvoir au creux de sa main.
« Beaucoup de gens la craignent. Ils ne voient pas la beauté dans ses pétales, lui refusent le droit d'être simplement parce qu'elle peut mener au trépas. Ils ne la comprennent pas. Ils ont peur de ce qu'elle est alors qu'elle n'est jamais que le bras armé de qui parvient à l'apprivoiser. »
Odeur herbacée se dégage contre ses pensées, subtile senteur d'une fleur drapée dans son humilité, murmure du danger camouflé dans le presqu'invisible.
« Pourtant elle est belle, tu sais. Elle est belle comme le soupçon d'infini qui se glisse au delà des étoiles. Elle est belle comme le souvenir d'un baiser qu'on caresse du bout des doigts pour se rappeler l'amour passé. Elle est belle parce qu'elle est simple. Elle est belle parce que sa simplicité n'est qu'un voile sur sa complexité. Elle est belle parce qu'elle est libre. »
Et les mots s'enchaînent, passion de l'âme se cristallise dans les syllabes, sourire s'élargit, chuchote à qui voudra l'écouter un amour qu'il ne dédie jamais qu'aux plantes.
« Mais toutes les plantes sont belles. J'ai des souvenirs attachés à des centaines d'entre elles. J'aime le parfum du Lys qui murmure la beauté au delà du danger. J'aime la caresse des roses dont les épines sont le miroir ardent des pétales. J'aime les coquelicots qui éclatent dans les champs de blé, et j'aime leur être si intime que je connais le moindre de leurs secrets. »
Regard papillonne, semble oublier les arabesques imaginaires pour revenir à Neith, amusement vient habiter les prunelles tandis qu'une pointe d'un embarras tout juste suggéré se glisse à l'assaut des joues.
« Mais je m'égare, Neith. Désolé. Un jour, si le cœur t'en dit, je t'emmènerai voir la roseraie. Ou la serre. C'est l'endroit que je préfère en hiver. Alors que tout est blanc, il y a tellement de couleurs, tellement d'odeurs éparpillées contre le verre, partout. C'est le sursaut de la vie contre le gel. »
Conclusion vient achever la tirade en un souffle.
« C'est magnifique. »
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Regard s'égare distraitement contre le tableau avant de s'arrêter sur le barman. Celui-ci comprend le signal muet qui lui est adressé, s'approche.
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@Neith Shafiq
1923
1923
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leElle lui offre un sourire calme lorsqu’il la remercie simplement d’avoir pris le temps d’expliquer. Elle en profite pour terminer son verre avant que son corps ne se tourne complètement vers lui. Elle est curieuse de savoir ce qu’il va lui apprendre. Elle sera indulgente sur sa façon de dispenser son cours. Faire apprendre des choses aux autres, cela s’apprend aisément. Mais elle se doute que cela n’allait faire qu’accentuer son intérêt et la possibilité qu’il y est plus qu’une simple discussion à haute voix dans ce bar. Il y a définitivement quelque chose entre eux, elle le ressent même dans ses trippes et cela fait du bien de le ressentir, de savoir que tout n’est pas cassé. Elle le savait déjà, bien sûr, avec son époux. Mais autrement qu’avec Zinaïda, c’était tout de même une bonne chose. La vie continuait malgré tout et la vie n’avait jamais été un long fleuve tranquille. Même le Nil avait ses crues.
Elle le laisse donc choisir leur prochain cocktail et se dit qu’elle ferait mieux de faire attention. Elle ne boit pas tant d’alcool et connaissait trop bien ses limites. Elle serait prudente et boirait lentement cette fois-ci. Celui-ci, par contre, elle se le paiera elle-même. Il avait fait sa part pour le premier, elle lui devait au moins bien cela et Neith préférait toujours payer sa part. A l’évocation du cognac, Neith rit.
« Oui, j’aime cela. » le rassure-t-elle.
Elle se doute qu’il aime la symbolique du nom de ce cocktail. Elle ferait sans doute pareil à sa place si elle avait porté le nom Rosier aussi. C’était tout à fait son genre. Elle ne pouvait pas spécialement dire que le nom Shafiq faisait référence à une fleur mais il voulait dire « compassion ». Il ne manquait certes pas de compassion dans sa famille mais ce n’était plus leur trait principal. A une autre époque sans doute un peu plus. Quant au nom Lestrange qu’elle portait, il était disqualifié car il était son nom marital et que Lestrange était aussi transparent que le nom Rosier.
Remerciant le barman, elle revint à Priam. Un autre rire la saisit et elle lève la main droite avant de jurer très sérieusement :
« Je jure de t’arrêter si c’est soporifique. »
Et si elle sourit au fait qu’il s’emballe sur ce qui le passionnait, elle ne pouvait pas dire qu’elle était mieux. Elle avait juste l’expérience de l’enseignement en plus par rapport à lui. Ses conférences et cours avaient servi et servaient encore. Elle l’écoute ensuite, tête toujours posée sur sa main et prenant le nouveau cocktail qu’elle trouve très bon au demeurant.
Dès les premières paroles, elle sait à quoi il fait référence. Même si son métier consistait à connaître les mythes égyptiens, elle avait également une très bonne base sur ceux grecques puisque cette mythologie avait aussi influencé celle des égyptiens et inversement. Elle constate aussi cette légère tristesse dans le fond de l’œil, comme une fenêtre sur un peu de vulnérabilité qu’il n’arrive pas à cacher. Neith ne connait pas les drames que les Rosier ont vécus. Elle-même peut se sentir chanceuse de n’avoir perdu personne encore (si elle savait…). Mais par pudeur pour lui, elle ne dira rien de ce qu’elle a remarqué et le laisse continuer. Quoi qu’il en soit, l’aconit est une fleur qui a du sens pour lui et il lui permet d’en apprendre beaucoup sur lui. Il redevient rieur, chassant la tristesse et le sous-entendu que Neith pense comprendre.
Priam arrive à la captiver tant par la poésie de ses paroles que les silences qu’il y met. Elle comprend pourquoi il doit souvent charmer : il est un romantique tragique. Les femmes aimaient les romantiques tragiques. Elle n’était pas si différente des autres finalement puisqu’il lui rappelait la romantique qu’elle était parfois. Mais sans doute qu’à la différence de toutes les autres, elle, elle sait que ce n’est que pour quelques heures et cela lui va amplement. Il ne lui brisera pas son cœur parce qu’elle ne lui a rien donné et ne lui donnera rien. Son cœur était déjà fendu de toute façon et elle en avait trop vu pour se laisser avoir ainsi. Mais elle pouvait communier un peu avec la personne qu’il était et qu’elle appréciait.
Elle constate qu’il a la passion des plantes comme elle a la passion de l’Egypte. Elle aime les passionnés dans leur domaine parce qu’il n’y a rien de plus vrai que cette passion justement. Et quelque part, elle le trouve touchant à s’ouvrir ainsi parce qu’elle voit qu’il ne le fait pas exprès. Il est juste ainsi et c’est un petit cadeau qu’il lui fait à se montrer ainsi. Lorsqu’il revient à elle, elle a l’impression d’être cruelle à le ramener sur terre. Sa proposition la fait rire un peu lui faisant comprendre qu’elle n’était pas dupe, ni de ces jeunes femmes qu’il doit tant impressionner. Il est adorable à tenter de la faire se projeter. Elle sait bien qu’elle n’ira jamais dans cette roseraie qui devait être très jolie au demeurant. Leur rencontre s’arrêtera le lendemain matin. Il n’y aurait pas de prochaines fois, de cela, elle en est persuadée. Mais il est adorable de proposer pour la séduire.
« Ne t’excuse pas. C’est passionnant de t’écouter. »
Elle sourit, amusée.
« Je connaissais l’histoire de l’aconit, mais c’est passionnant de l’entendre racontée par quelqu’un qui s’y connait. Tu racontes très bien les histoires. »
Elle est un peu sensible à cela aussi. Elle, elle en raconte beaucoup à son fils, Ruben. Autant de soirs où elle est présente jusqu’à ce qu’il s’endorme. Elle a l’avantage de connaître beaucoup de mythes pour passionner son fils. Alors quand les autres savent raconter, elle apprécie.
Reprenant son verre, elle le sirote avant de murmurer :
« C’est très bon. »
Puis, elle repose le verre, se mord un peu la lèvre en le regardant, pensive. Enfin, elle demande :
« L’aconit est ta fleur préférée ? »
Son regard ne quitte pas le sien tandis qu’elle joue avec la condensation de l’eau sur son verre frais.
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Etat Civil : Célibataire, il passe de draps en draps pour mieux chasser le poids sous lequel il ploie.
Occupation : Emprisonne la mort sous toutes ses formes.
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Alcool, désir, mention de psychotrope
« L'aconit est ta fleur préférée ? »
Question posée à la volée force le sourire sur les lèvres pleines. Regard se perd dans le lointain, rencontre la silhouette d'une clochette violette, laisse la rétine s'imprégner de ses courbes jusqu'à ce qu'elles ne quittent jamais plus sa mémoire. Fleur indigo glisse entre les mains de sa mère au rythme d'une mélodie qu'ils sont les seuls à connaître. Souvenir chéri se gorge de la senteur herbacée qui se dégage de la plante discrète, s'abandonne à la contemplation des années passées à en apprendre le moindre secret, répétant mille fois les gestes maternels pour les connaître à son tour.
Beauté auréolée du soupçon dangereux du poison, caresse de la mort contre la joue de la vie, promesse subtile d'un temps qui finira par venir, précipitation des battements du cœur à l'idée de la Fin, esquisse poétique dans les reflets de celui qui comprend.
Elle est belle, l'aconit, si belle qu'il l'a dessinée dans ses carnets jusqu'à s'en brûler les doigts, au point de pouvoir réitérer le croquis les yeux fermés. Elle est belle, l'aconit, parce qu'elle est fleur de légende, histoire si riche glissant de ses racines jusqu'au bout violacé de ses pétales. Elle est belle, l'aconit, parce qu'elle est un rempart face à l'abominable, dressée de toute son humilité face à l'impensable.
« Oui, je pense que c'est ma préférée. »
Réponse tout juste soufflée, attention-papillon contre le pollen adoré. Sourire volatile voudrait sentir pousser des ailes au coin de ses lèvres. Présent, pourtant, murmure son prénom pour l'arracher à la contemplation dans laquelle il s'égare.
« J'en glisse toujours une dans les bouquets que j'offre à ma sœur. À ma mère aussi. »
Songe d'un temps passé se glisse contre la mémoire qui se voudrait mutilée plutôt que miroir cristallin du passé. Plus jamais. Plus jamais aucun monstre ne viendra lui arracher un peu de son cœur. Plus jamais les crocs de la nuit ne se refermeront sur les gorges adorées. Plus jamais on ne viendra précipiter son destin sous le jugement de la lune, au son des hurlements gris qui jurent fidélité au sang versé.
« J'aime à penser que l'aconit les garde en sécurité. »
Flottement de l'absence retrouve la gravité, les yeux azurés viennent à nouveau s'abandonner à ceux de leur vis-à-vis.
« Et puis, tu as vu ce violet ? On le croirait venu d'un autre monde. »
Jovialité naturelle vient déloger Hécate, refuse à Nyx de nouveaux cris et rend à Eros son règne solitaire.
« J'ai presque envie de croire qu'elle vient bien des Enfers, tant sa couleur est intense. »
Verre revient confronter les lèvres, libère un peu de cognac pour réconforter la bouche assoiffée. Il n'est pas là pour ça, ce soir. Il n'est pas là pour se remémorer le deuil et se draper dans ses peurs. Priam est là pour séduire la femme qui lui fait face, pour espérer goûter aux baisers tendres dont il voudrait peupler la nuit à venir.
« J'aime aussi énormément les lys, comme je te disais. Et les roses. »
Éclat de rire vient saupoudrer la conversation de sa légèreté.
« Avec un nom comme le mien, c'était presque écrit, pour cette dernière fleur. »
Lueur glisse dans le regard tandis que Priam s'offre tout entier à l'obscurité qui poursuit sa course au gré des heures.
« Et toi, tu as une fleur préférée ? Plusieurs peut-être ? »
Il prend le temps de réfléchir, se remémore les noms des fleurs endémiques du pays dont Neith est originaire. S'il ne s'est pas réellement intéressé à l'histoire de l’Égypte, il est par contre fin connaisseur des plantes qui s'y trouvent et des secrets qui sont les leurs. Un peu d'amusement tinte le son de sa voix lorsqu'il poursuit.
« De mémoire, en Égypte, on trouve Nymphae Caerula. »
Nom scientifique confronte les pensées, Priam se souvient trop tard qu'il tutoie les végétaux là où le reste du monde ne fait que les vouvoyer.
« Pardon. Parfois, quand je m'emballe, j'oublie que c'est assez particulier de connaître le nom scientifique du moindre végétal qui croise ma route. »
Rire d'embarras s'offre un règne éphémère d'une seconde, puis Eros le chasse à nouveau.
« Je disais donc : lotus bleu d’Égypte. »
Iris s'amusent tandis qu'il continue.
« Un psychotrope, d'ailleurs. Je ne sais pas si tu as déjà tenté l'expérience, mais c'est assez agréable. »
Priam lève son verre, boit un peu plus du breuvage sans lâcher Neith du regard.
« On le vend pour soulager l'anxiété, mais... Si tu as envie d'en tester les effets plus... euphorisants, je peux passer à la boutique et nous pouvons continuer notre soirée autour d'un thé... spécial. »
Sourire revient hanter ses traits.
« Je te rassure, l'effet est suffisamment léger pour que ça n'ait pas de réel impact sur nos capacités respectives à réfléchir. Au mieux, tu te sentiras particulièrement détendue. Il faudrait le fumer, ou véritablement forcer sur la dose, pour que ses effets plus... récréatifs se manifestent. »
Question posée à la volée force le sourire sur les lèvres pleines. Regard se perd dans le lointain, rencontre la silhouette d'une clochette violette, laisse la rétine s'imprégner de ses courbes jusqu'à ce qu'elles ne quittent jamais plus sa mémoire. Fleur indigo glisse entre les mains de sa mère au rythme d'une mélodie qu'ils sont les seuls à connaître. Souvenir chéri se gorge de la senteur herbacée qui se dégage de la plante discrète, s'abandonne à la contemplation des années passées à en apprendre le moindre secret, répétant mille fois les gestes maternels pour les connaître à son tour.
Beauté auréolée du soupçon dangereux du poison, caresse de la mort contre la joue de la vie, promesse subtile d'un temps qui finira par venir, précipitation des battements du cœur à l'idée de la Fin, esquisse poétique dans les reflets de celui qui comprend.
Elle est belle, l'aconit, si belle qu'il l'a dessinée dans ses carnets jusqu'à s'en brûler les doigts, au point de pouvoir réitérer le croquis les yeux fermés. Elle est belle, l'aconit, parce qu'elle est fleur de légende, histoire si riche glissant de ses racines jusqu'au bout violacé de ses pétales. Elle est belle, l'aconit, parce qu'elle est un rempart face à l'abominable, dressée de toute son humilité face à l'impensable.
« Oui, je pense que c'est ma préférée. »
Réponse tout juste soufflée, attention-papillon contre le pollen adoré. Sourire volatile voudrait sentir pousser des ailes au coin de ses lèvres. Présent, pourtant, murmure son prénom pour l'arracher à la contemplation dans laquelle il s'égare.
« J'en glisse toujours une dans les bouquets que j'offre à ma sœur. À ma mère aussi. »
Songe d'un temps passé se glisse contre la mémoire qui se voudrait mutilée plutôt que miroir cristallin du passé. Plus jamais. Plus jamais aucun monstre ne viendra lui arracher un peu de son cœur. Plus jamais les crocs de la nuit ne se refermeront sur les gorges adorées. Plus jamais on ne viendra précipiter son destin sous le jugement de la lune, au son des hurlements gris qui jurent fidélité au sang versé.
« J'aime à penser que l'aconit les garde en sécurité. »
Flottement de l'absence retrouve la gravité, les yeux azurés viennent à nouveau s'abandonner à ceux de leur vis-à-vis.
« Et puis, tu as vu ce violet ? On le croirait venu d'un autre monde. »
Jovialité naturelle vient déloger Hécate, refuse à Nyx de nouveaux cris et rend à Eros son règne solitaire.
« J'ai presque envie de croire qu'elle vient bien des Enfers, tant sa couleur est intense. »
Verre revient confronter les lèvres, libère un peu de cognac pour réconforter la bouche assoiffée. Il n'est pas là pour ça, ce soir. Il n'est pas là pour se remémorer le deuil et se draper dans ses peurs. Priam est là pour séduire la femme qui lui fait face, pour espérer goûter aux baisers tendres dont il voudrait peupler la nuit à venir.
« J'aime aussi énormément les lys, comme je te disais. Et les roses. »
Éclat de rire vient saupoudrer la conversation de sa légèreté.
« Avec un nom comme le mien, c'était presque écrit, pour cette dernière fleur. »
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« Je disais donc : lotus bleu d’Égypte. »
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leUn sourire discret s’inscrit sur ses lèvres lorsqu’il reconnait que l’aconit est sa fleur préféré. Même si elle avait de l’instinct, la manière dont il en avait parlé n’en faisait aucun doute. Elle voit encore l’émotion sur son visage. Peu importe ce qu’est cette plante pour lui, qu’elle est son histoire, elle, elle retient l’information. Elle se doute que cela ne lui servira sans doute jamais, mais elle la garde précieusement quand même comme beaucoup d’autres informations aléatoires. Parfois, la vie lui offre d’utiliser ces informations. La plupart du temps elle n’en faisait rien mais c’était rassurant d’avoir ces détails en tête. Elle est en revanche étonnée qu’il lui offre un secret aussi intime que le fait qu’il puisse en offrir à sa sœur et à sa mère. C’était terriblement intime et Neith se sentit touchée qu’il puisse avoir un peu confiance en elle en si peu de temps. Il ne s’agissait plus de séduction en cet instant mais d’une honnêteté qui lui plaisait et qui lui donnait également envie d’être honnête. Elle se surprit d’ailleurs à penser que c’était presque dommage qu’ils en soient à vouloir que cette nuit soit unique. Ils auraient pu peut-être avoir plus. Cela n’aurait pas dérangé Neith de le mettre dans son polycule. Mais peut-être que ce qui rendit ce moment partagé unique était justement qu’il ne devait se produire qu’une fois. Mais tout de même, en faire un ami… pourquoi pas.
Buvant un peu de sa boisson, elle continue à l’écouter se confier. L’aconit est protectrice pour lui et en cela elle comprend parfaitement. Elle-même a tendance à coudre des oeils bleus dans les vêtements de son fils ou de son époux pour les savoir en sécurité à défaut de les avoir tout le temps à l’oeil. Chacun ses superstitions et elle était la dernière à juger ce genre de comportement. Elle est loin de se douter de l’histoire derrière cette plante, mais elle accepte l’idée qu’elle puisse être rassurante pour lui. Les superstitions n’ont pas de raison d’être logiques parce qu’elles viennent du cœur après tout.
« Le violet est une belle couleur, effectivement. Peut-être est-ce un cadeau des Enfers, qui sait ? » répondit-elle avec un sourire complice.
Tant de signification pour cette couleur comme toutes les autres en réalité. Mais ce que Neith en retenait c’était qu’elle était toujours la couleur associée à la magie. Magie qui semble avoir son effet sur lui à la façon dont il parle.
Elle rit de concert avec lui lorsqu’il évoque les roses et son prénom. Cela, elle aurait aisément pu le deviner au vu de son nom même si elle ne l’aurait jamais dit à haute voix. Parfois, les gens n’étaient pas que leurs noms.
Lorsqu’il lui retourne la question, elle réfléchit. Il y en avait une parmi toutes les autres. Elle n’était pas si originale que cela à vrai dire. Elle restait une égyptienne bercée par les mythes de son héritage pharaonnique si important pour elle et les siens. Mais lorsqu’il reprit la parole pour parler du lotus bleu d’Égypte, Neith eut un sourire en coin. Décidément, elle était réellement un cliché sur ce point. Elle savait bien sûr qu’il s’agissait d’un psychotrope. Elle l’avait déjà essayé en Égypte. Mais elle apprécie les connaissances de Priam et son sourire s’agrandit.
« Touché. Je suis un cliché sur ce point. Le lotus bleu d’Égypte est ma fleur préférée. Le lotus blanc également mais j’ai une préférence pour la bleue. »
Neith le fixe un peu. Voilà longtemps qu’elle n’avait pas testé cela. Adolescente plus précisément. Neith n’était pas connue pour ses comportements à risque, bien au contraire. Elle était la fille sage qu’on attendait qu’elle soit et n’avait jamais cherché à contrarier ses parents. Pas volontairement en tout cas. Le drame qui avait touché Yamanu, son frère, quelques années auparavant l’avait vaccinée contre les potions et autres drogues, de même qu’elle buvait peu en réalité. Ce soir était une exception et elle savait qu’elle n’irait pas au-delà de ce verre. Mais l’idée de retester était tentante. La manière dont l’amenait Priam était aussi correcte.
Prenant le temps de réfléchir, elle sirota son verre et le termina avant de rire, l’œil malicieux.
« J’ai déjà testé il y a fort longtemps à vrai dire. » Elle se mord la lèvre en l’observant en coin. « Tu sembles déterminer à ce que nous continuions notre soirée… C’est amusant ta persévérance. » Elle ne peut s’empêcher de le taquiner un peu avant de finalement lâcher : « C’est d’accord. Continuons cette soirée devant ce thé. Par contre, pour ton information et ce n’est pas ouvert à négociation, je paie ma dernière boisson. »
Elle lève alors la main pour héler le barman et laisse l’équivalent du prix de son Black Rose. Laissant Priam régler le reste, elle se lève pour enfiler sa veste et s’assurer qu’elle avait bien toutes ses affaires de travail avant de le suivre, amusée et curieuse de la suite.
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Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Nature du sang : Sang à l'impassible pureté, jamais dérangée. Il arbore celle-ci comme une fierté et ne se voit pas engendrer d'héritier autrement qu'en respectant la nature de son sang.
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Priam Rosier leOde à l'ivresse du plaisir
TW : Alcool, désir, mention de psychotrope
« Le violet est une belle couleur, effectivement. Peut-être est-ce un cadeau des Enfers, qui sait ? »
Cerbère dont la bave fait naître les fleurs, Belle et Bête réunis en un seul être, complexité du vivant qui toujours, dépasse la compréhension.
Sourire se glisse contre les lèvres de Priam, murmure un peu d'amusement mêlé de tendresse, amour floral, porté comme celui qu'on dédierait à un ami.
« C'est un très beau cadeau, dans ce cas. »
Hadès offrant la fleur pour se faire pardonner des âmes juvéniles qu'il aurait emporté. Priam aime cette idée, la laisse prendre ses aises au creux de ses pensées. Ça, ce tout petit bout de conversation, il l'emportera avec lui, le gravera à même sa mémoire, aux côtés du souvenir de Neith. Ce soir devient un peu de sa mythologie personnelle, dont les accents tragiques s'arrachent au rythme de sa vie.
Bouquet de pensées se confectionne au gré des mots qui s'échangent, rires viennent l'étoffer et l'alcool glisse contre les langues pour réchauffer un peu plus d'une ambiance qui n'en a pourtant pas besoin. Il passe un bon moment, Priam, et des idées folles se risquent jusqu'au trône d'Eros, sans pourtant parvenir à s'attarder. Dans une autre réalité, sans doute qu'ils seraient devenus amis, peut-être même davantage, mais plus les sentiments sont forts, plus ils sont sincères, plus la possibilité d'un tel univers s'éloigne de Priam. Quelque chose en lui s'est abîmé, quelque chose en lui s'est éraflé au contact de trop de larmes versées, sacrifié sur l'autel du Devoir et couronné par la fuite. Priam ne veut pas s'attacher, se croit même capable d'éviter les regrets du lendemain, balayant les souvenirs d'un revers de la main, enflammant les segments de connivence pour que jamais rien d'autre qu'une nuit solitaire ne puisse se tisser, noyant les cendres au fond de son verre. Parfois, Priam voit dans l'alcool un peu trop du reflet qu'il dessine au gré de ses actes. Et l'image lui fait peur, l'image est un soupçon d'angoisse contre le poids de ses responsabilités. Alors il la chasse à grand renfort de coude levé, une fois, deux fois, dix fois, cent fois, il va tutoyer l'euphorie de l'argent qu'on parie, s'empresse de goûter trop de lèvres, de caresser trop de peaux, d'oublier dans le plaisir la raison de ses soupirs, abandonne à la nuit le soin des pensées solitaires, n'est d'ailleurs jamais seul quand la lune vient réclamer son dû, se perd à loisir dans l'oisiveté, refusant le risque de croiser l'ombre qui pourtant, toujours, le suit.
Alors ce soir, encore, n'est rien d'autre qu'une valse effrénée entre celui qu'il est celui qu'on voudrait qu'il soit. Ce soir dérive bientôt sur le Nil au contact des fleurs, s'attarde contre le parfum du lotus et sème la désinvolture au contact de la légèreté.
« Il n'y a aucun mal à aimer des plantes plus habituelles, Neith. »
Parce que sincérité peut se cacher sous son masque, les mots coulent d'honnêteté.
« On prête toujours trop d'importance au fait d'adorer l'originalité, mais il y a de la beauté dans les choses moins rares aussi. »
Sourire vient poindre contre les traits de Priam.
« Et puis... Cette plante a bien des qualités, si tu veux mon avis. »
Proposition indécente vient taquiner les pétales innocents, subtil parfum du risque mesuré, amusement maîtrisé.
La voilà qui lui dit qu'elle en connaît déjà les effets, rencontre vieille de plusieurs années, jeunesse dont la soif d'expériences ne se tarit qu'au contact du temps qui s'étend.
« Et tu as aimé ? »
Clin d'oeil taquin se risque contre ses traits, bouche s'étire à la suite de celui-ci, s'élargit plus encore aux mots de la jeune femme.
« Je plaide coupable, l'idée d'une soirée toute entière à tes côtés me séduit davantage que je ne pourrais jamais l'admettre. »
Le sourire grandit une dernière fois, cueille au passage des notes d'amusement, frôle un peu des feuilles d'un arbre nommé Désir, lorsqu'enfin l'accord vient récompenser ses efforts.
« J'ai hâte de boire ce thé à tes côtés, Neith. »
Hâte murmure bien davantage contre l'oreille empressée d'écouter, suggère les doigts qui jouent contre la peau, expire les lèvres qui scellent le désir comme autant de roses sur la chair, aspire aux étreintes enfiévrées desquelles éclosent les soupirs comme autant d'offrandes au plaisir.
Éclat de rire brise le flux des pensées lorsque Neith insiste pour payer sa part, lionne féroce qui refuse le fait de devoir quoique ce soit à son amant d'un soir. Mains se lèvent en reddition, abandonnant la lutte avant même le début de celle-ci.
« D'accord, d'accord. »
C'est que Priam sait choisir ses combats, qu'il connaît l'issue de celui-ci sans avoir besoin de le mener, voit en Neith la force d'une lionne et l'obstination d'un taureau. Elle est belle, Neith, dans l'air décidé qui se greffe sur ses traits et vient forcer son regard, le rend plus intense encore. Elle est belle, Neith, dans les flammes qu'il devine contre son caractère, ces mêmes flammes qui la rendent passionnée et passionnante. Elle est belle, Neith, et ce morceau d'elle qu'elle lui donne à contempler ne la rend que plus désirable.
Une fois les consommations payées et les vestes enfilées, Priam lui tend naturellement le bras attend qu'elle s'en saisisse.
« Madame... »
Le trajet serait plus aisé s'ils quittaient le bar en transplanant, mais, une fois n'est pas coutume, Priam se sent d'humeur à marcher dans le froid jusqu'à la boutique familiale.
« La boutique n'est vraiment pas loin. Serais-tu d'humeur pour une promenade nocturne à la lueur des baguettes ? »
Lumos quitte l'aube de ses lèvres et enflamme de lumière l'objet créateur de magie dont il s'empare. Dehors, le froid de l'hiver bat son plein, déposant régulièrement des flocons contre les carreaux des fenêtres du bar. Lorsqu'il ouvre la porte après avoir salué le barman, vent rugissant s'empresse de saisir sa peau au son des degrés manquants. Priam grimace un instant, hésite à changer d'avis en scrutant la neige qui jonche les pavés, mais le romantisme de la brume contre le bois des baguettes achève de le convaincre. Que ne ferait-il pas pour se perdre ailleurs que dans sa tête. Toutefois, proposition s'élance au cas où Neith n'aurait pas la même envie.
« Si tu as changé d'avis face à l'accueil glacial que les rues nous réservent, je comprendrais. »
Cerbère dont la bave fait naître les fleurs, Belle et Bête réunis en un seul être, complexité du vivant qui toujours, dépasse la compréhension.
Sourire se glisse contre les lèvres de Priam, murmure un peu d'amusement mêlé de tendresse, amour floral, porté comme celui qu'on dédierait à un ami.
« C'est un très beau cadeau, dans ce cas. »
Hadès offrant la fleur pour se faire pardonner des âmes juvéniles qu'il aurait emporté. Priam aime cette idée, la laisse prendre ses aises au creux de ses pensées. Ça, ce tout petit bout de conversation, il l'emportera avec lui, le gravera à même sa mémoire, aux côtés du souvenir de Neith. Ce soir devient un peu de sa mythologie personnelle, dont les accents tragiques s'arrachent au rythme de sa vie.
Bouquet de pensées se confectionne au gré des mots qui s'échangent, rires viennent l'étoffer et l'alcool glisse contre les langues pour réchauffer un peu plus d'une ambiance qui n'en a pourtant pas besoin. Il passe un bon moment, Priam, et des idées folles se risquent jusqu'au trône d'Eros, sans pourtant parvenir à s'attarder. Dans une autre réalité, sans doute qu'ils seraient devenus amis, peut-être même davantage, mais plus les sentiments sont forts, plus ils sont sincères, plus la possibilité d'un tel univers s'éloigne de Priam. Quelque chose en lui s'est abîmé, quelque chose en lui s'est éraflé au contact de trop de larmes versées, sacrifié sur l'autel du Devoir et couronné par la fuite. Priam ne veut pas s'attacher, se croit même capable d'éviter les regrets du lendemain, balayant les souvenirs d'un revers de la main, enflammant les segments de connivence pour que jamais rien d'autre qu'une nuit solitaire ne puisse se tisser, noyant les cendres au fond de son verre. Parfois, Priam voit dans l'alcool un peu trop du reflet qu'il dessine au gré de ses actes. Et l'image lui fait peur, l'image est un soupçon d'angoisse contre le poids de ses responsabilités. Alors il la chasse à grand renfort de coude levé, une fois, deux fois, dix fois, cent fois, il va tutoyer l'euphorie de l'argent qu'on parie, s'empresse de goûter trop de lèvres, de caresser trop de peaux, d'oublier dans le plaisir la raison de ses soupirs, abandonne à la nuit le soin des pensées solitaires, n'est d'ailleurs jamais seul quand la lune vient réclamer son dû, se perd à loisir dans l'oisiveté, refusant le risque de croiser l'ombre qui pourtant, toujours, le suit.
Alors ce soir, encore, n'est rien d'autre qu'une valse effrénée entre celui qu'il est celui qu'on voudrait qu'il soit. Ce soir dérive bientôt sur le Nil au contact des fleurs, s'attarde contre le parfum du lotus et sème la désinvolture au contact de la légèreté.
« Il n'y a aucun mal à aimer des plantes plus habituelles, Neith. »
Parce que sincérité peut se cacher sous son masque, les mots coulent d'honnêteté.
« On prête toujours trop d'importance au fait d'adorer l'originalité, mais il y a de la beauté dans les choses moins rares aussi. »
Sourire vient poindre contre les traits de Priam.
« Et puis... Cette plante a bien des qualités, si tu veux mon avis. »
Proposition indécente vient taquiner les pétales innocents, subtil parfum du risque mesuré, amusement maîtrisé.
La voilà qui lui dit qu'elle en connaît déjà les effets, rencontre vieille de plusieurs années, jeunesse dont la soif d'expériences ne se tarit qu'au contact du temps qui s'étend.
« Et tu as aimé ? »
Clin d'oeil taquin se risque contre ses traits, bouche s'étire à la suite de celui-ci, s'élargit plus encore aux mots de la jeune femme.
« Je plaide coupable, l'idée d'une soirée toute entière à tes côtés me séduit davantage que je ne pourrais jamais l'admettre. »
Le sourire grandit une dernière fois, cueille au passage des notes d'amusement, frôle un peu des feuilles d'un arbre nommé Désir, lorsqu'enfin l'accord vient récompenser ses efforts.
« J'ai hâte de boire ce thé à tes côtés, Neith. »
Hâte murmure bien davantage contre l'oreille empressée d'écouter, suggère les doigts qui jouent contre la peau, expire les lèvres qui scellent le désir comme autant de roses sur la chair, aspire aux étreintes enfiévrées desquelles éclosent les soupirs comme autant d'offrandes au plaisir.
Éclat de rire brise le flux des pensées lorsque Neith insiste pour payer sa part, lionne féroce qui refuse le fait de devoir quoique ce soit à son amant d'un soir. Mains se lèvent en reddition, abandonnant la lutte avant même le début de celle-ci.
« D'accord, d'accord. »
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@Neith Shafiq
1923
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(#) Re: [Flashback] Ode à l'ivresse du plaisir - Ft. Neith Shafiq & Priam Rosier
missive rédigée par Neith Shafiq leElle n’avait aucune honte d’aimer les traditionnelles fleurs de lotus bleue d’Égypte et il avait raison : elle avait le droit d’aimer les plantes communes. L’ « exotisme » n’était que pour ceux qui n’y connaissaient rien. Et nombreux étaient ceux qui n’y connaissaient rien surtout en égyptologie et sur l’Égypte. Pour autant, l’homme à côté d’elle qui est si sûr de ses charmes et si désireux de la mettre dans son lit, s’y connait un peu. Il ne sait pas ce qu’est le copte, ni le démotique, mais il s’y connait en lotus bleus. C’était déjà plus que d’autres. Et elle le croit parce que personne ne peut mentir comme ça. Elle a peut être quelqu’un à sa hauteur ce soir ou est-ce la chance de la débutante en coup d’un soir ?
« Oui. C’était une expérience intéressante. » répondit-elle.
Elle ne s’étend pas sur les circonstances qui l’ont poussées à en consommer. Il y a bien sûr eu la jeunesse quand elle était en Égypte, mais pas que. Ces souvenirs-là, elle préfère les garder loin d’elle. Elle sait qu’elle ne craint rien avec cette plante et qu’il ne s’agit pas là d’une nouvelle expérience. Elle a déjà testé, sait à quoi s’attendre. La seule nouveauté est ce qu’ils feront de cette nuit sans qu’il n’y est de lendemains.
Ils boiront ce thé. La suite, c’était à eux de le décider.
Neith savait qu’elle pouvait tout arrêter à tout moment. Elle n’en ressentait pas l’envie lorsqu’elle se leva, annonçant qu’elle paierait sa part. Lui ne lutte pas ce qu’elle apprécie. Elle déteste se battre pour savoir qui allait payer. Elle trouvait cette coutume fort peu sincère en réalité chez les français. Mais ils sont rares les hommes qui ne prenaient pas mal ce genre de chose venant d’une femme. C’est un bon point pour lui.
Lorsqu’il lui tend le bras, elle vient déposer avec délicatesse sa main sur son bicep, sa bague maritale n’ayant pas bougé. Elle n’a rien à cacher. S’il veut poser des questions, il le peut. Elle y répondra avec sincérité. Mais rien ne semble l’arrêter alors qu’ils sortent dans le froid. Le visage de Neith se fronce un peu à cause de la différence de température. C’était toujours moins pire que Reims et sa neige. Ou tout du moins, le froid ici était différent. Tout était différent à Paris. Si elle hésite à la proposition, elle finit par répondre :
« Nous pouvons aller en marchant si ce n’est pas loin. »
Elle ne connaissait pas suffisamment le quartier pour se repérer totalement. Mais elle préférait toujours marcher en général. Ou voler. Le tapis volant dans Paris n’était pas réellement conseillé cependant et encore moins en temps de neige.
Resserrant sa prise sur son bras, Neith se fait plus droite encore pour ne pas risquer de glisser à cause de la neige. Ses talons ne sont pas hauts mais peuvent glisser sur le pavé. Elle aimerait éviter de se faire mal ou d’entraîner Priam dans sa chute si d’aventure cela lui arrivait.
Ils marchent dans les rues, dans la nuit. Si Neith ne se perd pas en impression sur les bâtiments, elle fait attention à lui un peu. Elle a bien remarqué ce petit raidisssment lorsqu’il a senti le froid.
« Tu n’aimes pas la neige ? » demanda-t-elle un sourire complice aux lèvres. « J’ai vu pour la première fois la neige quand j’avais neuf ans. Il ne neige qu’une fois par siècle en Égypte. Je n’en avais jamais vu auparavant. Tu peux imaginer le choc. »
Elle avait détesté au début. Mais elle n’était qu’une enfant qui ne pensait qu’à une seule chose : retourner en Égypte. Si elle détestait tout, peut-être que ses parents rentreraient aussi avec elle. Cela n’avait pas fonctionné ainsi et Neith avait fini par aimer son nouveau pays. Pas grâce à la neige néanmoins. C’était plutôt la Bretagne qui avait gagné son cœur.
Rapidement, elle reconnait l’allée où la boutique se trouve. Une légère excitation la traverse à l’idée de se dire qu’elle sera dans la boutique à une heure où il n’y aucun client. Cela la fait sourire un peu plus et elle demande alors au jeune homme à ses côtés :
« Tu leur proposes à toutes de boire du thé chez toi ? »
Son air est espiègle. Sa phrase un peu piquante. Elle sait qu’elle n’est pas la première, ni la dernière et cela ne la dérange pas. Il n’y aucun égo à avoir puisque c’est clair entre eux après tout. Mais tout de même, elle est curieuse. Est-ce qu’il a toujours le même scénario à chaque femme qu’il emmène avec lui ?
ever since that first moment.
when my hand touched your hand and my lips touched your lips there is only joy, joy, joy forever and ever. It is joy that burns me now, and joy that makes my back ache for wings. But it is love that makes me pause, that tethers me to this body and this life, that I may always fly home to you.(c) chibi/wildheart
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