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Bonded through time and memories

Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Bonded through time and memories

missive rédigée par Camille Delacour le
  • Bonded through time and memories | feat @Elric d'Adhémar
    TW Rollercoaster émotionnel
     
    10 Novembre 1927 - 19H30

    L'alcool coulait dans ses veines, brûlant comme du feu. Et son sang, galvanisé, tapait dans ses tempes, pulsait dans ses doigts et faisait battre son cœur glacé d'anticipations. La peur cristallisait ses émotions, formant une boule compacte au creux de son plexus. Sa respiration était basse, profonde, alors qu'il marchait d'un pas vif. Longues enjambées qui avalaient les pavés, slalomant sans ralentir entre les feux de joies et s'engouffrant sans hésitation dans les ruelles illuminées aux bougies.

    Une petite voix, perdue quelque part dans la brume alcoolisée, lui hurlait de faire demi-tour, de ne pas poursuivre cette folie. Mais à chaque fois qu'il s'immobilisait pour "combattre" des chasseurs de masques qui en avaient après lui, l'adrénaline étouffait toute raison. Toute logique. Et ne restait à la fin de la confrontation que l'assurance d'une décision juste. Il devait le faire ou il le regretterait le restant de ses jours. La menace de pouvoir, à tout instant, finir au Fort Invisible suffisait à museler cette petite voix. Et à chaque fois c'était aussi elle qui le poussait à reprendre sa marche.

    Une rue après l'autre.

    Un combat après l'autre.

    Puis, enfin, la haute silhouette masquée de blanc, s'immobilisa à l'entrée d'une cour bondée. Avec son col de longues plumes de corbeaux moirées de bleu et de mauve, cape léchant ses chevilles aux bottines militaires, il guetta dans une semi-pénombre. Son souffle lourd, profond malgré sa longue marche, élevait et abaissait un torse large et tendait une chemise noire, couverte d'une veste de costard à la coupe anglaise. Ses mains gantées se refermèrent en un poing compact, cuir grinçant sur des phalanges autrement blanchies de l'effort.

    Plus loin, dans la foule, trônait l'objet de ses désirs. La raison de sa présence ici, grimé comme un de ces artistes de rue. S'il s'était convaincu d'agir ce soir, il n'avait pas eu le courage de le faire visage découvert. Pas immédiatement, tout du moins. Attendant que sa proie s'isole du plus gros de l'assemblement autour des banquets, il laissa la neige tomber sur ses larges crispées comme un second manteau. Puis, lorsqu'il capta une fenêtre d'action ? Il fondit sur Elric d'Adhémar et l'attrapa à bras le corps sans une seconde d'hésitation.

    Grâce à son costume, les sorciers alentours poussèrent des exclamations de surprise, mais personne ne sembla réellement paniquer. Tout cela n'était qu'une partie du spectacle offert dans ces rues, pour cette nuit. Alors la figure masquée, avec sa victime piégée dans une étreinte de fer, battit en retraite dans la ruelle par laquelle elle était venue. On appela aux Héros de venir secourir Elric, éclats de rires et encouragements moqueurs pour la "victime" présumée les accompagnant dans l'obscurité.

    Souffle plus lourd avec sa charge, il enveloppait le prêtre non seulement de sa chaleur, mais aussi d'une odeur mêlant de l'eau de Cologne, celle de cigarettes luxueuses au tabac brun épicé et caramélisé, avec une piqure de savon de lait et celle, plus musqué, d'une légère sueur. Lorsqu'ils furent hors de vue, l'homme masqué transplana immédiatement. Le monde se contracta sur lui-même, avant de se déplier dans une cour légèrement isolée. Au delà des toits bas de tuiles et les murs de lourdes pierres, l'on entendait toujours les festivités prendre place sur l'île.

    "- Elric." Finit par s'élever une voix familière sous le masque blanc. "Elric..."

    Le prénom, répété avec souffrance, fut à peine un murmure. L'envahisseur relâcha sa victime, mais refusa de la laisser s'écarter plus qu'à une longueur de bras comme s'il craignait de ne pouvoir le retenir s'il lui prenait l'envie de fuir. Une main prête à le saisir, l'autre s'occupa de défaire la sangle qui maintenait le masque en place. Ce dernier tomba au sol dans un claquement de bois avant de disparaître, sortilège dissipé et "partie" perdue pour lui.

    Mais Camille Delacour n'en avait que faire. Ses yeux humides de larmes contenues, fixaient sans ciller l'homme qu'il venait de récupérer dans ses bras. Le poids dans son plexus venait de lui remonter dans la gorge, altérant légèrement son souffle et l'empêchant de parler un mot de plus sans risquer de trahir son émois profond. Puis, lentement, l'homme commença à fléchir des jambes jusqu'à tomber à genoux face à Elric. Tenant ses mains dans les siennes, ignorant le froid et l'humidité qui saisissaient ses genoux à se tenir ainsi sur les pavés glacés, il peine à déglutir. Quand il y arriva, ce fut pour réciter avec une ferveur fiévreuse :

    "- Had I the heavens' embroidered cloths,
    Enwrought with the golden and silver light,
    The blue and the dim and the dark cloths
    Of night and light and half-light,
    I would spread the cloths under your feet
    But I, being poor, have only my dreams;
    I have spread my dreams beneath your feet;
    Tread softly because you tread on my dreams…
    "
    "- Si javais les toiles brodées des cieux,
    Enrichies de la lumière d'or et d'argent,
    Ces toiles bleues, sombres et obscures,
    De la nuit, de la lumière et de la pénombre,
    Je les étalerais sous tes pieds.
    Mais moi, pauvre que je suis, je n'ai que mes rêves ;
    Rêves que j'ai étalé sous tes pieds ;
    Marche doucement, car tu marches sur mes rêves...
    "


    Un souffle, quand il pressa son front sur le dos des mains d'Elric, fermant les yeux et offrant sa nuque en pénitence pour ses pêchés.

    "- Je me souviens, Elric... Je me souviens de toi." Confessa-t-il, quelques larmes coulant sur les doigts de celui pour qui son cœur saignait.
    Loom of Fate | 2023
    Elric d'AdhémarLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour

    TW • PTSD • Conditionnement

    C'est au cœur de l'obscurité nocturne, aux heures creuses et languissantes, qu'Elric quitte le halo incandescent des grands brasiers de Samhain, tirant une révérence qu'il veut discrète dans les vivats et les jeux alentours. Ses pas le mèneront bientôt dans une ruelle inoccupée, aux alentours du palais Saint-Louis où il troquera sa canne et sa mise festive pour endosser les marques templières, prêt à rejoindre ses frères jurés dans leur tâche. Le filtre destiné à estomper les souffrances constantes de sa jambe atrophiée pèse dans la poche intérieure de son manteau, une promesse inexpugnable qui ne l'a pas quitté. Ses pas quittent le cercle des noceurs et bientôt, la chaleur s'étiole, l'air neigeux de Novembre réclamant ses droits. Les frimas accompagnent la lente mue de sa psyché, abandonnant progressivement les apprêts du rôle mondain au profit de l'acier templier.

    Mais Elric ne parviendra jamais jusqu'à cette ruelle qui lui tend pourtant déjà les bras. Un instant de vulnérabilité voit un corps le percuter, des bras le restreindre, dévier son trajet. L'alarme est immédiate, a la saveur du fer, du feu, de la terre boueuse. Ses muscles se tendent, ses nerfs hurlent aux tambours de ses tempes. Les sons lui parviennent distordus, tintement persistant réminiscent de combats depuis longtemps achevés. Il lutte, mais la panique brouille ses gestes, sa jambe explose de douleur. Sa gorge est une tombe lestée de plomb, qui ne produit que d'épars sifflements tandis que son assaillant le traîne dans l'obscurité. Sa vision déjà brouillée lui épargne en partie l'inconfort du transplanage, atténuant sa nausée bien que l'appel du vide ne le laisse soudainement engourdi et paralysé. Son poids pèse temporairement entre les bras de son ravisseur, lourd et tremblant.

    Au travers du tintement à ses oreilles lui parvient une voix déformée, lui arrachant un sursaut et une recherche saccadée. Quelques instants de plus lui sont nécessaires pour comprendre qu'elle entonne son nom, ajoutant l'interrogation à sa confusion et sa peur. Il ne la reconnaît pas, portant sur les détails confus du masque une mire hantée. Son cœur bat si fort qu'il en devient douloureux, une souffrance qui se mue en trouble, puis en chagrin lorsqu'apparaît le visage tant aimé. Sa respiration, lourde et sifflante, brise la paix tranquille de la petite cour dont Elric ne perçoit aucun détail, transfixé par l'apparition de Camille. Il ne comprend pas sa présence devant lui. Ne comprend pas ses larmes ni l'émotion que porte ces yeux qu'il chérit depuis si longtemps. Un instant, d'autres traits viennent se graver à-même ceux de Camille, et Elric lutte pour les chasser.

    Il cille, secoue la tête et inspire. Inspire. Ses membres tremblent toujours, lorsque Camille esquisse enfin un geste, l'incitant à s'écarter en une retraite immédiatement avortée. Elric ne comprend pas et c'est sidéré qu'il l'observe se prostrer devant lui, l'incompréhension et le trouble venant noyer sa panique, le pétrifiant sur place. Il ne comprend pas. Les mots ne font nul sens. Non que la langue lui soit inconnue, mais elle eut tout aussi bien pu l'être. L'impulsion est là, de le couper, de le questionner, de lui ordonner de se relever, mais son souffle est haché, sa voix envolée. Son regard seul porte la supplique de son ignorance, l'appel éperdu qui meurt lorsque tombe l'affirmation, tel un couperet. Ses mains tremblent dans les siennes, confession involontaire tandis que son âme gémit une souffrance qu'il a cru enterrée, le gel enfonçant impitoyablement ses griffes dans un cœur déjà outragé.

    Il n'eut jamais cru devoir le tuer.

    Lorsque l'homme vacille, le conditionnement transparaît. Et les mots qui choient de ces lèvres tant de fois rêvées sont une condamnation que ses prières ont mille fois souhaiter effacer. Sa gorge se tord quand ses prunelles soudainement lustrées de larmes contenues caressent les traits de l'homme qui n'a jamais cessé de hanter ses pensées. Ce n'est plus l'angoisse animale qui le suffoque impitoyablement, mais l'assurance qu'il va devoir le supprimer, arrêter ce cœur passionné, gâcher cette belle âme qui apporte tant au monde sorcier. Camille est un homme aux belles valeurs, un de ces hommes solaires qu'il a toujours admirés et qui donne toute sa noblesse à l'héritage sorcier français. Un homme qui fut son ami d'enfance, son meilleur ami, puis son amant et l'amour de sa vie, le seul pour qui il rompit ses vœux et oublia ses codes. Son serpent originel.

    Ravaler un sanglot est tout ce que sa dévastation lui accorde, la douleur physique en écrin pour celle de son cœur à l'agonie. Pourquoi lui inflige-t-on cela ? Il l'a déjà perdu deux fois. Deux fois. L'image de son expression haineuse, enragée, après les attentats, est encore vive et fraîche dans sa mémoire. L'écho de ces mots nauséeux comme une blessure indélébile. Et bien, tu aurais dû y rester. Il l'a perdu alors, lorsqu'il accepta la faute, le blâme, la douleur et la colère de Camille. Des années de silence, des années à l'éviter, paria dont le cœur a lentement cessé de saigner pour ne conserver qu'une lancinante acceptation, uniquement pour être déchiré à nouveau lorsqu'on lui imposa de l'oublietter. D'effacer volontairement et de sa propre main tous les souvenirs de leur relation et de leur devoir commun pour ne laisser que les distantes images de deux enfants innocents.

    Comment a-t-il fait pour se souvenir ? Le sort qu'il a lancé a été effectué avec le plus grand soin. Si la mémoire peut bel et bien être restaurée, cela demande néanmoins une immense compétence magique ! Et lui, idiot qu'il est, s'accroche à la plus infime excuse pour délayer l'inévitable et injuste conclusion de cette rencontre inattendue. Le destin semble vouloir s'acharner sur eux, quant bien même ont-ils tous deux déjà amplement payés. Fermer les yeux ne lui vient même pas à l'esprit, trop conscience de la trahison que cela représenterait. En lieu et place, il libère délicatement l'une de ses mains, et l'invite à se relever, l'encourage d'une voix basse et légèrement enrouée, filet ténu qui s'effrite contre l'intensité de son chagrin. Il n'eut jamais cru devoir le tuer. Et alors qu'il l'observe, se gorgeant de sa vue, la dernière qu'il lui sera sans doute donnée.

    "De quoi te souviens-tu ? Raconte-moi... S'il te plaît."

    Rien d'autre n'a d'importance, si ce n'est cet ultime bluff, cette envie d'être détrompé, de le voir briller encore, même si c'est loin de lui. Plutôt être oublié que de devoir éteindre cette existence qu'il chérit à en crever.

    Codage par Libella sur Graphiorum
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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Bonded through time and memories | feat @Elric d'Adhémar
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    10 Novembre 1927 - 19H30


    Il sentait son émois, mais ne pouvait y épingler les bonnes raisons, faute de mieux le connaître. L'homme dont il avait été si éperdument amoureux et qu'il croyait toujours aimer n'était certainement plus celui qu'il avait côtoyé. En dix années, bien des êtres changeaient et plus encore lorsqu'ils vivaient des existences similaires aux leurs. Camille se rappelait vaguement de leur dernière rencontre, dans les entrailles du Temple. Fragments horrifiques d'adieux informulés, d'un cœur arraché et sentiments portés aux nues.

    Avait-il eu tort en venant le retrouver ? Après tout ce temps, Elric l'aimait-il seulement encore ? Que croyait-il donc achever en déterrant de si vieux souvenirs ? De si vieilles promesses ? En prétendant étendre aux pieds de son aimé ses rêves et son âme, ne jouait-il donc pas d'hypocrisie ? C'était lui qui l'avait rejeté lors des attentats, lui crachant le venin de son deuil et de sa culpabilité à la face. L'enjoignant à retourner dans la boue et la pourriture des tranchées du front allemand.

    C'était lui qui l'avait ensuite ignoré des années durant avant de le forcer à tuer leurs souvenirs quand il avait clamé haut et fort ne plus vouloir faire partie de l'Ordre. Lui qui avait refusé de porter le bandeau au moment où le Démonzémerveille s'était accroché à son dos et ses épaules, laisse magique maintenue par Elric. Et c'était encore lui qui avait regardé droit dans les yeux son amant alors que toute mémoire de son existence s'évaporait de son esprit sous la maîtrise infaillible du puissant sortilège.

    "- Comment ai-je pu t'oublier ?" S'entêta-t-il à mentir, faisant involontairement traîner l'agonie du prêtre en lui refusant sa réponse.

    Camille était homme de passion. Quand bien même avait-il conscience de ses fautes, il ne pouvait s'empêcher de les embrasser à bras le corps autant qu'il portait l'étendard de ses qualités sur tous les fronts. Par ses passions, il était aussi généreux envers les autres qu'il était profondément égoïste pour tout ce qu'il s'appropriait réellement. Or Elric était sien. Sur Terre, comme dans les Cieux qu'ils effleurèrent lors de leur romance à Rome... Mais par dessous tout dans leur Enfer qu'il creusait avec ferveur depuis plus de dix ans.

    "- Je ne sais pas ce que nous étions exactement, car je n'en garde que des souvenirs parcellaires, mais... Mais je sais que je devais t'aimer profondément. Et je sais que tu ressentais la même chose pour moi, Elric. Nous étions bien plus que les amis d'enfance que nous sommes aujourd'hui." Clama-t-il d'une voix sourde alors qu'il se relevait pour lui faire face et que son regard tombait dans le sien avec émois.

    L'homme devait se faire violence pour ne pas l'étreindre et baiser ses lèvres avec ferveur jusqu'à faire de son souffle sa seule raison de vivre. Il serra les mâchoires avec force, fit saillir les muscles sous la tension insoutenable qu'il imposait à l'émail de ses dents. Ses mains, pourtant, restèrent tendres et délicates quand elles vinrent saisir celles du prêtre. Son cœur battait la chamade et lui remontait dans la gorge en pulsations sourdes, humidifiant ses yeux à chaque battement.

    Il lui fallu se faire encore plus violence pour le lâcher ne serait-ce que de la dextre. Sentant la séparation comme une douleur presque physique et il plongea lentement les phalanges à l'intérieur de sa veste pour les refermer sur un paquet qu'il présenta au regard de son ami -à défaut de pouvoir l'appeler autrement-. C'était un petit paquet enroulé de papier kraft et fermé d'une simple ficelle effilochée par endroit. Rectangulaire, sans prétention.

    Lui lâchant la seconde main, mais se rapprochant pour qu'ils puissent sentir la chaleur corporelle de l'autre, Camille tira sur le nœud et déplia l'emballage dans un bruissement diffus. A l'intérieur ? Une pile de lettres reconnaissables entre mille. Leurs lettres. Leur correspondance durant les premiers mois de la guerre. Les aveux, les confessions de leurs cœurs mis à nus. Et il était impossible d'ignorer l'état de préservation irréprochable de chacune des enveloppes et cartes.

    "- Je ne sais pas comment j'ai pu t'oublier, Elric... Mais je jure que ce n'était pas... Que ce ne pouvait pas être de mon fait. En lisant ces lettres, jamais je n'aurais volontairement renié ce que nous étions. Jamais je n'aurais accepté de perdre quelqu'un d'aussi précieux..." Sa voix se brisa.

    Il n'avait pas à mentir ou à déformer la vérité sur cette confession, car s'il avait eu d'autres choix -n'importe lesquels- Camille aurait absolument tout accepté plutôt que de devoir perdre l'homme qu'il aimait. Et s'il avait pu retourner dans le passé pour s'empêcher d'être aussi con, il l'aurait fais. Il se serait pris entre quatre yeux et donné une bonne paire de claque. Il aurait arrêté l'attentat d'avoir lieu non pas pour sauver la vie des têtes couronnées, mais celle de son fils et... la sienne, en quelque sorte.

    "- Elric... Me pardonneras-tu un jour ? M'expliqueras-tu ce qu'il s'est passé ? Comment j'en suis arrivé à... oublier ?"

    Il n'osait pas demander plus pour l'instant. Déjà parce qu'il n'était pas sûr de pouvoir supporter un refus et un abandon, mais surtout parce qu'il ne savait pas si l'homme en face de lui tiendrait la promesse faite il y a plus de dix ans. Celle de ne jamais regarder dans sa mémoire. De ne jamais user de sa legilimancie sur lui à moins d'y être forcé ou qu'il le lui demande expressément. Peut-être parlait-il déjà dans le vide, sa tromperie révélée dès les premiers instants.

    Et peut-être bien qu'il allait mourir ce soir, là dans cette ruelle anonyme.
    Mourir des mains d'Elric d'Adhémar. Serait-ce si horrible de pousser son dernier soupir dans les bras de cet homme ? De sentir sa chaleur, son souffle, ses appels désespérés le guider vers un trépas, là où sa vie se dissiperait en même temps que sa vue diminuerait jusqu'à n'embrasser que les ténèbres ?

    Un sourire, indéfinissable, étira fugacement ses lèvres à cette pensée. Et la réponse, immédiate, sans une once d'hésitation fut "Absolument pas."
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    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour

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    Les mots ne sont pas ceux qu'Elric souhaite entendre, alors sur le fil, déchiré entre devoir et sentiments. Il secoue légèrement la tête, portant sur Camille un regard douloureux et sévère, très peu enclin à se laisser entraîner dans son émoi. Pas alors que sa vie ne tient qu'à un fil et avec elle, une part importante de ce qui reste de sa volonté de vivre, quant bien même sont-ils séparés depuis dix ans. La flamme sacrée a bien assez dénudé la fragilité de ses piliers face à un deuil qu'il n'a toujours pas achevé et dont l'objet vient de réapparaître sans s'annoncer. Pourquoi lui infliger cette torture ? Pourquoi le forcer à le perdre encore une fois ? Dieu tout puissant, il ne veut pas le perdre encore une fois. Il ne sait pas même s'il souhaitera lui survivre.

    Sa gorge est un étau l'empêchant de s'exprimer, ou peut-être craint-il beaucoup trop l'hideuse bête qui sortira de ses lèvres s'il élève la voix en cet instant. Luttant contre lui-même, luttant contre ce qui menace de l'engloutir, Elric laisse Camille parler pour deux, car après tout, si les réponses ne sont pas suffisantes, la sentence sera immédiate et sans appel. S'il se laisse aller, il sait qu'il ne pourra plus faire le nécessaire. Camille a toujours été son tentateur, son péché, sa tendre faiblesse, celle qu'il n'a jamais su exciser de lui-même, peu importe combien on l'y a exhorté. Sa volonté vacille déjà, l'envie de jeter tout cela aux orties, d'oublier les griefs et le devoir pour ne garder que leurs retrouvailles, abandonner ce poids, ce fardeau.

    Mais il n'en a pas le droit.

    Pas même lorsqu'apparaissent leurs lettres et qu'il ravale un sanglot douloureux qui semble vouloir lui bloquer la gorge. Un vague sourire vient mourir sur ses lèvres, tandis qu'il opine, muet. Des lettres vieilles de plus de dix ans, si nettement conservées, reconnaissable au premier coup d'œil. Ainsi, Camille les a conservés ? Il eut pensé qu'il s'en débarrasserait après leur rupture. Elric opine, mais ne l'interroge pas. Ne désire pas l'interroger. En vérité, il éprouve une once de soulagement à l'idée que Camille pu voir ses souvenirs ravivés par leurs échanges et non par un artifice qui mit en danger l'Ordre. Son regard s'attarde sur les lettres, l'écriture inégale due aux conditions dans les tranchées, la qualité aléatoire de l'encre et du papier.

    Quelque part, dans les tréfonds de l'homme qu'il est aujourd'hui, sa lassitude fustige la petite étincelle naïve qui lui reste du jeune prêtre qui tenait sa liste à l'envers dans un atelier vatican, trop perturbé par les déclarations de Camille pour s'en rendre compte, et qui s'émerveille du pouvoir que leur romance peut encore posséder. Il n'a plus vingt-huit ans et il n'est plus un oisillon confortablement niché dans les palais dorés de la foi chrétienne. Le doute est bien-là. Leurs lettres à elles-seules ont-elles réellement pu provoquer le retour de ses souvenirs éteints ? Et si c'est bel et bien le cas... Qu'ont-elles pu raviver d'autre ? Lui ne se souvient plus aussi bien du contenu de leur correspondance. S'y trouve-t-il des mentions de l'Ordre ?

    Son silence se poursuit encore, au travers des assurances, au travers des déclarations, au travers des questions. Son regard se perd dans le vague, pensif, soupesant la meilleure tenue à adopter, luttant autant contre son angoisse et sa détresse que sa faiblesse. Sa distance lui épargne salutairement le sourire de Camille qui eut pu trancher dans ses convictions et pour le pire. Lorsqu'il revient à l'instant présent, c'est pour fermer les yeux, expirer profondément et, finalement, sortir sa baguette. Ce n'est cependant pas une lueur verte qui en sort, ni l'éclat tranchant d'un sort de coupe, mais une lueur argentée. Elle se délite tout d'abord sans résultat, causant un nouveau soupire chez Elric qui s'arrête un instant, patiente, puis, déglutissant, réessaye de nouveau.

    Rien à faire. La fumée argentée disparaît après l'espace de quelques secondes et Elric sort à la place un billet sur lequel il inscrit un message pour Eugénie et Soraya, leur annonçant qu'un impondérable l'empêche d'assurer sa garde. Il enchante alors la missive afin qu'elle trouve directement les deux femmes, avant de ranger sa baguette dans l'intérieur de sa veste. Il reporte alors son attention sur Camille, l'observant avec prudence autant que de reproche mêlé à son chagrin. Son silence se poursuit encore, bien qu'il sache devoir le rompre. Il lui faut le rompre. Tout cela sera vin, après tout, s'il est incapable de parler. S'il ne veut parler, autant le laisser là, rappeler sa missive et ne plus y réfléchir. Mais son devoir n'a pas changé.

    Pas plus que son affection.

    "Tu m'as demandé de te faire oublier," répond-t-il enfin d'une voix lourde et précautionneuse. "Je ne peux rien te dire de plus, cela serait défaire la raison même de ton amnésie... J'espère que tu comprendras." Il inspire profondément, frissonne légèrement dans le froid de la ruelle, rassemblant ses pensées, trop émotives pour les besoins de l'instant. Il lui faut en savoir plus, s'assurer que leur relation soit bien tout ce à quoi Camille s'est accroché. Et pourtant, lorsqu'il parle à nouveau, c'est pour s'entendre dire tout autre chose.

    "Tu avais tes raisons," énonce-t-il en dépit de la douleur qui ronge son cœur à l'entendre affirmer qu'il n'eut jamais voulu l'oublier, qu'il n'aurait jamais accepté de le perdre, quand c'est exactement ce qu'il a décidé. "Ça je peux te le dire. Et ce sont des raisons que je comprends. Je ne t'ai jamais porté rancune, ni pour ton choix ni pour notre éloignement. Au contraire, je... J'espérais que tu parviennes à te reconstruire." Un bref geste de la main, permissif. "Tu n'as aucunement besoin de chercher un pardon quelconque de ma part."

    Et maintenant ? Il serre un instant les dents, contemplant bien des affirmations, des questions, des décisions, incapable de s'assurer de leur légitimité. Alors en lieu et place, il glisse simplement d'une voix plus douce : "Je ne sais pas ce que tu désire de moi, mais si tu veux que nous parlions, peut-être serait-ce plus indiqué de le faire en intérieur ?"

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    10 Novembre 1927 - 19H30


    Si Camille s'était douté que la confrontation serait douloureuse, il n'aurait jamais imaginé qu'elle le soit à ce point. Les silences d'Elric étaient comme un poignard enfoncé droit dans son cœur. Lame à gouttière qui laissait s'écouler hors de sa blessure toute l'assurance et la confiance qu'il avait pu rassembler dans le fond d'une bouteille de scotch. Lame effilée d'une souffrance que le prêtre refusait de lui partager en l'instant, muré dans des considérations plus urgentes.

    Plus importantes que lui.

    Camille sentit sa gorge se refermer comme un chat d'aiguille et ses prunelles brûler de larmes salines qu'il refoula d'une déglutition pénible. Laborieuse. La lame du déni qu'on lui offrait comme seule réponse vint à se tordre, vicieuse, et laissa se répandre son venin. Celui du doute. Celui de l'incertitude. Avait-il encore la moindre importance aux yeux d'Elric ou bien n'était-il plus qu'un nom ignoré, à peine un regret ? L'homme serra la mâchoire et baissa les yeux.

    Il demanderait à oublier de nouveau si c'était le cas. Ou bien à mourir si c'était encore pire que cela. Si Elric le haïssait ou s'il choisissait aveuglément l'Ordre du Temple par dessus leur amitié et leur amour... A quoi bon. Son choix était fais et étrangement, Camille y trouva une certaine paix intérieure. Qu'avait-il à perdre s'il n'avait plus l'amour de sa vie à ses côtés ? Le futur d'Inès était sécurisé et Lidia obtiendrait toute la fortune de son nom avec, en plus, la paix de ne plus avoir à supporter ses frasques. Neith et Tarek avaient obtenu de lui toute l'aide qu'il pouvait apporter et, ce soir, ils étaient les seuls maître de leur destin.

    Eugénie et Théodore avaient leur propre vie... Ses protégés s'en sortiraient aussi très bien sans lui, il y avait veillé. Auguste ? Le jeune homme avait trouvé une âme-sœur solide, fidèle comme le chien maudit qu'il était. Ah ! Il n'aurait pas à pleurer son départ bien longtemps. Ainsi il ne lui restait qu'Elric dont il se gorgeait à présent de la vue. Son ancien amant avait l'air atrocement pâle, presque maladif. Ses traits soucieux et les légères rides, gagnées au cour de ces dix dernières années, n'enlevaient pourtant rien à la beauté germanique de ses traits. Noble, racé... Elric lui inspirait toujours autant de fascination.

    Quand la main plongea dans le manteau pour saisir la baguette, Camille cru un instant que sa vie serait soufflée dans un éclair vert. Il ne fit rien pour se défendre. Pas même la crispation instinctive d'un muscle. A la place, il eut juste un léger sourire résigné et attendit... mais la Mort ne vint pas le faucher. Pas tout de suite du moins. Alors ses yeux bleus tombèrent sur le patronus avorté. Une fois. Deux fois. Il ne fit aucun commentaire, le cœur étrangement lourd à ce spectacle qui en disait long sur l'état psychologique du d'Adhémar. Il détourna cependant les yeux lorsque la missive fut rédigée, ne voulant pas paraître indiscret.

    Quelle ironie.
    Il se doutait à qui reviendrait ce papier qui prit la forme d'un moineau d'origami. Il se doutait aussi de sa destination. Notre Dame ou bien une autre des zones prédites à recevoir la visite de l'Aube. Un frisson lui coula le long de l'échine à l'idée que Neith et Némésis confronteraient d'ici peu les chevaliers sur-entraînés de l'Ordre... quelque part dans les sous-sols de l'Île. Toujours silencieux et le cœur en larmes, Camille attendit docilement que le blond lui revienne. Massé dans son coin, il ressemblait presque à un gros chien pataud et réprimandé.

    "- ... Je suis désolé."

    Il ne savait pas quoi dire de plus après ce qu'Elric daigna enfin lui expliquer. L'homme doutait même qu'il y ait quoi que ce soit à dire dans ce genre de situation. Et même si les mots étaient tordus et la vérité partiellement étouffée, elle était tout de même là ; en quittant l'Ordre, il avait forcé Elric à lui effacer sa mémoire. A le tuer. Une fois, au moins. Sa gorge se noua et il baissa les yeux, réalisant combien il était incapable de faire face à son ancien amant.

    "- Je croyais m'être reconstruit. A me sortir de l'abîme dans lequel je me noyais après la mort d'Emmanuel... Mais en relisant ces lettres, je réalise que je n'ai fais que fuir et me cacher la face. Je n'ai rien reconstruit, Elric. Rien de concret en tout cas. Tout mon univers n'est qu'une farce sans toi. Qu'un château de cartes prêt à s'effondrer encore."

    Et maintenant ? Il ne saurait dire. Bien qu'il eut passé d'innombrables nuits à ne pouvoir fermer l’œil, laissé seul avec ses cauchemars et ses regrets, il n'avait finalement pas été capable de se préparer à cet instant. Il avait beau répété un nombre incalculable de fois cette scène dans son esprit, théorisant sur tous les possibles et même les impossibles : jamais il n'aurait pensé à imaginer Elric dans un tel état de lassitude et de résignation. Il avait songé à des cris, des reproches, des dénis et des accusations. Il avait même schématisé un combat et milles fins tragiques.

    Et pourtant ce n'était qu'un goût de cendre et de rien qui lui remplissait à présent la bouche. Un plat qui laissait son cœur désorienté et aveugle, guère familier de ce genre d'indifférence policée. Et la proposition, courtoise et indifférente, le prit de court comme tout le reste. Confus, Camille observa l'homme en face de lui comme s'il ne le reconnaissait pas, puis hocha lentement du chef et décrocha enfin son regard du sien pour observer les alentours. Essayer de s'orienter.

    "Il semble y avoir un hôtel, plus bas dans la ruelle. Le bâtiment qui fait l'angle."

    Il se détourna et marcha comme dans un rêve embrumé jusqu'à l'enseigne lumineuse. Il entra le premier et dépoussiéra son large manteau du surplus de confettis et de neige. Le réceptionniste lui confia une clé contre quelques billets en franc qu'il lui confia sans réellement faire attention à la somme échangée, demandant simplement qu'on leur fasse monter une bouteille de schnaps et deux repas chaud. Et, toujours dans un état second, Camille monta les escaliers jusqu'à trouver le numéro de leur chambre : 109.

    La clé fut insérée, la porte ouverte et il laissa Elric entrer le premier cette fois avant de le suivre et de fermer la porte derrière eux, à double tour. Il laissa cependant la clé dans la serrure, en signe de bonne foi. Un moment immobile, il prit conscience de son environnement : un lit simple, une étroite salle de bain couplée de WC. Il y avait une petite table d'angle, une fenêtre étroite qui donnait sur une ruelle plus étroite encore et un chauffage qui tremblait de vapeur dans un angle, près du lit. A part une commode et une table de chevet, il n'y avait rien d'autre.

    "- Assied toi sur le lit, je vais prendre la chaise. Tu sembles pâle..." Murmura-t-il avant de retirer son manteau et de l'étendre à un crochet dans le petit couloir de la chambre.
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  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour

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    Les excuses indues n'arrachent à Elric qu'un vague soupire et un hochement de tête. Que peut-il même lui dire ? Si Camille veut continuer même après qu'il eut affirmé ne pas avoir besoin de son pardon, il n'y peut rien, hélas. Alors il attend, tout aussi hésitant sur la conduite à adopter. Est-ce même une bonne idée, que de le rencontrer ainsi ? En toute autre circonstance, Elric eut sans doute affirmé que non. Mais voilà, qu'il s'agisse des évènements récents, de son expérience dans les Pyrénées, de la magie de cette nuit ou simplement de l'évidente souffrance de Camille, il ne se voit pas le planter là. Si son ami d'enfance a eu le courage de venir le trouver c'est que c'est sans doute le bon moment pour cette phase-là de leur deuil commun, ou leur guérison, il n'en sait encore rien.

    Et il eut voulu que Camille affirme aller mieux, Seigneur qu'il l'eut souhaité ! Même si cela doit le faire de nouveau souffrir lui, même s'il doit encore ressentir ce vide lancinant de le voir poursuivre sa vie sans lui, Elric eut préféré entendre qu'il va mieux, qu'il a retrouvé une raison d'aller de l'avant et un nouvel équilibre. Mais ce n'est pas le cas, et la douleur qui le suffoque est d'autant plus vive que tout ça est injuste. Injuste, parce que toute la bonne volonté qu'il a mit à respecter les décisions de Camille n'a mené à rien, parce que sa peine à être isolé et repoussé et oublié n'a même pas permit qu'il aille mieux ! Tant de mots brûlent ses lèvres, vindicte qui redresse son odieux museau un bref instant avant que la résignation ne gagne ce duel.

    "Je vois," souffle-t-il, ne sachant toujours pas ce qu'il doit réellement en dire, ce qui est approprié. J'ai cru que tu les avais détruites pense-t-il sans parvenir à l'exprimer. Ou bien est-ce son hésitation qui le retient. Son incertitude.

    Il le voit, le regard de Camille, voit sa surprise, et une corde doucement, tendrement cynique se pince dans son cœur. Ah, Camille, son poète, son artiste, cette âme brillante qui ne peut que rayonner ou s'éclipser, dont la passion réchauffe ou consume mais ne souffre d'aucune concession. Le voilà qui se heurte à sa réalité à lui. Il ne s'attendait pas à cela, certainement. Seigneur, même après tout ce temps, sa confusion fait toujours gonfler son cœur de tendresse, autant qu'elle le torture. Elric doute sincèrement qu'à la fin de cette nuit Camille n'ait pas changé d'avis quant à ce qu'il attend de lui. Surtout si la seule image qu'il a de lui sont ces lettres et des souvenirs fragmentaires de ce vieux séjour à Rome.

    Mais il ne l'accompagne pas moins, hochant la tête et d'un coup de baguette, rappelant sa canne à lui. Le choc infligé plus tôt alourdit son pas, accentue le boitement. La douleur se rappelle à lui, derrière le voile de sa fatigue. Devant l'hôtel, il prit un instant pour chasser la neige de ses cheveux et de son manteau avant de rentrer à son tour, suivant Camille à l'étage. Sans ascenseur, il lui fallut un moment pour monter, de quoi donner à la tiédeur intérieur le temps de lui rendre quelques couleurs, avant qu'il ne s'installe dans la petite chambre avec Camille. Le lieu est certainement sordide, considérant leur statut réciproque, mais pour l'heure, il n'en prend qu'une note distante. Sans un moment, il contourne précautionneusement le lit pour s'installer proche du chauffage, étendant sa jambe atrophiée pour lui permettre de profiter de la chaleur.

    "J'imagine oui." Il reste coi, pendant qu'il retire son manteau, le laissant sur le lit près de lui. Conscient de ses réponses lapidaires et de fait, de son manque de bonne volonté, Elric rumine un instant avant d'ajouter : "Comme tu as dû le voir pendant que nous rejoignions cet endroit, je ne suis plus aussi solide qu'avant. Le froid aggrave la douleur."

    Une moitié de mensonge. Le froid n'est pas son allié mais c'est la manière cavalière dont Camille a requérit son attention qui a réellement été la cause de ses douleurs actuelles. Son ami d'enfance semble cependant bien assez secoué et coupable sans qu'il en rajoute une couche. Il ne pouvait savoir par avance, après tout. Et maintenant ? Son regard s'attarde sur le chauffage tandis que ses mains froissent le tissu de son pantalon, tiraillant sur les plis. Qu'est-ce qu'ils sont censés se dire ? Toute cette scène était déjà surréaliste mais maintenant ? Deux hommes adultes coincés dans cet espace exiguë qui contient à peine leurs carrures respectives, à se regarder de biais dans un silence morose et réticent. Qu'elle image que la leur !

    Elric inspires, profondément, puis se tourne à demi pour observer Camille.

    "Tu disais que ton univers n'est rien sans moi, c'est ça ? J'imagine donc que tu désire renouer avec moi ? Est-ce pour ça que tu es venu me trouver ce soir ?" Une question rhétorique à ce stade, mais Elric eut aimé qu'il soit direct et sans détour avec lui. "Qu'est-ce que tu attends de moi, Camille ? Je ne suis plus exactement la même personne tu sais." Un vague sourire sans joie vient jouer sur ses traits. "Si tu espère trouver l'homme qui t'a écrit ces lettres, tu risques beaucoup de déception. Il est mort." Dans les tranchées. Dans les attentats. Son regard se fait distant, un moment, avant qu'il ne cille et ne se force à se focaliser sur lui, sur l'instant présent. "J'ai beaucoup changé. Tu risques de ne pas aimer qui je suis aujourd'hui. Et je dois avouer que je ne suis pas sûre que je supporterais ce que je verrais dans tes yeux quand tu le comprendras..." Il sentit les siens s'embuer à nouveau et serra les dents, sa gorge tressautant.

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    10 Novembre 1927 - 19H30


    Il l'observa attentivement. Depuis ses gestes prudents tandis qu'il s'installait sur le lit, près du chauffage, jusqu'à la plus infime modulation des traits de son visage. Les cils tremblaient, ombrant des yeux d'un bleu obscurci, les narines palpitaient sur un souffle contrôlé alors que les lèvres s'obstinaient à rester scellées. Et elles ne s'ouvraient qu'en de rares occasions, lâchant alors des réponses lapidaires avec beaucoup de réticence. Camille quant à lui crispait les poings jusqu'à s'en faire blanchir les phalanges, étranglant son impatience.

    Il ne bougea pas de sa chaise quand bien même il lui brûlait de le rejoindre pour l'enfouir dans l'étreinte de ses bras. Qu'il voulait baiser cette bouche et lui promettre mille choses à la confidence de son oreille. Il voulait l'allonger et le révérer. Découvrir ce corps qui avait continué de vivre loin de lui pendant si longtemps. Découvrir chaque nouvelle cicatrice et courbe comme un cartographe perdu dans une région inconnue... Et coucher sur la carte de son cœur chaque découverte avec ferveur.

    Mais il ne bougea pas de sa chaise. Quand bien même il apprit qu'Elric était blessé et que le froid, aussi responsable soit-il de causer une souffrance, n'était certainement pas le seul coupable dans cette affaire. Douché de toutes vapeurs d'alcool, le parisien baissa les yeux et serra les dents. Sa façon d'agir avait été non seulement cavalière, mais irresponsable. Il aurait dû simplement envoyer une invitation à Elric ou bien se présenter à son domicile dans des heures socialement convenables. Il aurait dû...

    Le train de ses pensées dérailla aux premiers sons de la voix du blond. Camille écarquilla légèrement les yeux et ouvrit la bouche pour lui répondre, aussi rhétorique que fut sa première question, mais il manqua de courage et loupa l'occasion de s'exprimer. Il referma donc ses lèvres, légèrement perdu et désorienté. Son cœur se mit à battre si fort et si vite, qu'il cru manquer un instant d'air. Pourtant, son expression resta lisse de tout émois et il ne bougea, encore, toujours pas de cette maudite chaise.

    Puis ce fut le choc. Mort !? Camille bondit sur ses pieds et l'observa sans comprendre. Ses mains tremblaient, le long de son corps soudainement tendu. L'homme venait de pâlir et il resta un long moment figé, immobile. Le mots refusaient de sortir, pour l'une des rares fois de sa vie. Ou plutôt, il y en avait tellement qui se bousculaient à la frontière de ses lippes, qu'il ne savait pas par quel bout commencer ! Il avait peur de le blesser à nouveau, il avait aussi la crainte de se trahir et de causer leur perte.

    Finalement, et sous le poids immense de son incapacité à s'exprimer, Camille vint se rasseoir lentement sur sa chaise. Il posa les coude sur ses genoux et courba le dos en une posture défaite. De ses mains, il vint cacher son visage, tête basse et les épaules abattues. Et là, dans l'intimité de ses paumes sèches, Camille Delacour versa des larmes. Les premières depuis le décès de son fils. Les seules qu'il se sentait encore capable de verser ; et elles étaient pour Elric.

    Cet Elric qu'il connaissait de leurs lettres. Une correspondance vieille de plus de dix ans. Un homme qu'il avait repoussé avec violence et égoïsme et qu'il n'avait jamais pu retrouver à temps à cause de son hypocrisie. Un homme qu'il avait cherché à déterrer ce soir, contre toute raison. En silence, Camille versa des larmes. Ses sanglots quant à eux furent soigneusement étouffés, car c'était ainsi qu'il avait été éduqué. Et les mots du blond, lancinants, tournaient encore et encore, et encore dans son crâne.

    Puis, après ce qui sembla être de longues minutes d'un silence assourdissant, le sorcier prit une profonde inspiration et se redressa dans son assise. De la poche de sa veste, il tira un mouchoir et s'en servit pour retrouver un peu de contenance ; bien que la rougeur de ses yeux ne puisse tromper personne qui viendrait à le croiser. Son dos s'appuya au dossier, lourdement, faisant aussitôt grincer le bois et les clous de la pauvre chaise qui n'était clairement pas faite pour soutenir quelqu'un de la stature de Camille.

    Lentement, il rangea son mouchoir et quand il eut lissé le devant de sa veste, il prit enfin la parole. Sa voix, sourde et rauque, passa difficilement le chat de sa gorge :

    "- J'ai appris à te connaître, la toute première fois, lorsque je n'étais qu'un enfant et je t'ai aussitôt adoré. Malgré ta timidité, malgré nos différences d'éducations. Plus tard, en Italie, j'ai dû tout réapprendre de toi car cela faisait presque 15 ans que nous ne nous étions pas revus. Tu n'avais, à cette époque, déjà plus rien à voir avec l'enfant curieux et insouciant de mes précédents souvenirs. Tu avais alors rejoins les ordres et quitté ton pays pour un autre."

    Une légère pause alors qu'il souriait vaguement aux souvenirs qui lui revenaient. Ils étaient parcellaires et flous, car il n'avait pas totalement récupéré l'entièreté de sa vie malgré la pensine et ses efforts sur de longues années à retravailler sa mémoire et collecter des indices, informations et témoignages.

    "- Je t'ai oublié et pourtant, en relisant ces lettres... Je suis retombé amoureux de toi. Une troisième fois. Sans davantage de contextes que des lettres. Pourquoi ne pourrais-je pas encore une fois accepter et apprendre à aimer l'homme que tu es aujourd'hui ?" Reprit-il d'une voix adoucie.

    Camille se leva et vint s'asseoir sur le bord du lit, ne laissant entre eux que le manteau plié d'Elric. Il tendit une main pour lui effleurer une joue.

    "- A chaque occasion, Elric. Sans faute et sans faillir. Je suis confiant sur mes chances d'y parvenir encore cette fois."

    Sa gorge se noua et il baissa les yeux, cils sombres mouillés du reste de ses larmes. Sa main retomba entre eux, sa voix se fit un souffle alors qu'il achevait :

    "- Seulement si tu m'en donnes la chance."

    Un silence avant qu'il ne trouve le courage de poser la question qui brûlait ses lèvres mais glaçait d'effroi son coeur :

    "- Est-ce que tu désires renouer avec moi, Elric ? Je sais que tu es marié et... Et que tu travailles pour la royauté. Je sais... que je t'en demande beaucoup. Je sais aussi... que je suis atrocement égoïste, dans mon approche. Ma demande..." Il bloqua son souffle, fit jouer de sa mâchoire et passa même une main tremblante sur son visage. "Alors si tu dois me refuser, je t'en pris. Fais le avec fermeté. Avec violence et cruauté même si tu le peux, car seul ? Ah ah... Seul, je ne saurais m'en convaincre."

    Il laissa sa main descendre jusqu'à ses lèvres, essayant peut-être de museler les mots qui lui échappèrent, viscérals :

    "- Il me semble impossible de ne pas revenir vers toi, Elric. Inéluctablement. Toujours. A jamais."
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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour

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    Il détourna les yeux. Non par dégoût, non par mépris, mais par pudeur et par respect, doutant fortement que Camille souhaite qu'il le fixe attentivement tout le long de ses sanglots. Elric n'a pas oublié combien la peine est taboue chez les Delacour, et combien l'image au coin de sa vision est intime. Une intimité dont il ne devrait pas avoir les clefs, pas après tout ce temps, pas après ce qui les a séparés. Alors il se détourne et attend, s'occupant en vérifiant le chauffage, en faisant jouer sa jambe, tout, et surtout n'importe quoi, pour lui donner tout le temps dont il a besoin. Pour juguler ses propres émotions, sans nul doute aussi. Elric ne l'a jamais vu ainsi, si ce n'est peut-être après la mort d'Emmanuel, lors de leur rupture. Cœur serré et lourd, il se retient de l'enlacer et de l'encourager. Il ne le fera pas. Une seule erreur lui suffit.

    Et lorsque Camille semble se calmer, Elric attend, lui laissant choisir son rythme et son approche, ne se tournant vers lui qu'en l'entendant s'adresser de nouveau à lui. Il ne peut cependant laisser un soupire lui échapper, traits se froissant aisément de soucis à l'entendre de nouveau parler de leurs lettres. Mais Camille n'en a pas terminé et il le laisse dire, le laisse parler, s'épancher, le laisse même l'approcher, quand bien même il se crispe légèrement à son contacte. Il l'observe, cette fois, aller au bout de sa pensée, saisit d'un tourment de tendresse, de compassion et de frustration à son égard. Et quand il en vient à se taire, Elric continue de l'observer, une seconde en devient dix, puis trente, puis il ferme les yeux, expirant profondément. Une main vient passer sur son visage, s'attarde au coin de ses lèvres, qu'il gratte légèrement avant qu'elle ne retombe.

    Et sa voix de même.

    "Oui, tu es égoïste."

    Il est grand temps qu'il l'entende de quelqu'un d'autre que de sa propre bouche.

    "Je n'ai pas demandé à ce que tu viennes me voir ce soir, Camille, ni à ce que tu me dises que tu te souviennes, ni que tu veuilles renouer avec moi. Tu me mets tout cela dans les bras et ensuite tu me demandes de faire un choix que je ne m'attendais pas à devoir faire, parce que ça fait dix ans que je porte ton deuil."

    Déglutissant sans parvenir à chasser la boule dans sa gorge, il fuit un instant son regard, mais lui revient au bout d'un instant, une sueur froide palpitant contre son échine.

    "Tu ne peux pas..."

    Sa voix se perd, s'étrangle dans sa gorge sous l'émotion qui le fait hoqueter en silence, dissimulant ses lèvres d'une main et se mordillant le bout d'un ongle court, le regard balayant la pièce sans réussir à s'accrocher à quoi que ce soit. Il n'a pas envie de revenir sur tout ça ! Il a une femme, une fille, une situation aussi stable que les spectres de la guerre veulent bien la lui offrir, pourquoi est-ce que cet homme devait forcément réapparaître dans sa vie d'un seul coup ? Il inspire profondément, déglutit la boule acide coincée dans sa gorge, rêvant soudain d'un verre de vodka. Mais ce n'est pas ici qu'il en trouvera certainement. Ici, il n'y a qu'eux deux et un ameublement miteux qui grince chaque fois qu'ils ont le malheur de bouger. Rien qu'eux, et leur passé, et cette situation absurde.

    La tension dans sa gorge se fait plus forte, un instant, avant qu'il ne s'exprime à nouveau, d'une voix faible et mal assurée qui l'insupporte.

    "Tu ne sais pas qui tu es. Est-ce que tu te souviens de ça ?"

    Il lui décocha un regard amer s'il est défait de reproche. Un regard dont il ne cache pas la douleur lancinante.

    "Ton D'Apcher de compagnie, Guilhem je crois, venais de t'avouer qu'il t'aimait et tu voulais couper tout contact avec lui. Tu m'en as parlé, et je t'ai enjoins à être bienveillant à son égard, parce que tu n'avais pas conscience de ce que tu étais.... Est. Tu te souviens de ce que je t'ai dit ce jour-là ?"

    Peut-être que oui, peut-être que non, il n'en sait rien et s'il eut dû attendre que Camille s'exprime, la réalité de ses émotions est toute autre. Alors il enchaîne. Il enchaîne car il ne sait s'il sera capable d'invoquer un tel effort aussi longtemps qu'il est nécessaire ni même s'il en aura le courage et l'intégrité.

    "Tu es un homme radieux, expressif, poète, passionné, bel homme, belles manières. Quand tu... Quand tu observes quelqu'un, que tu dévoue ton attention, tu fais de cette personne tout ton monde. Tu la fais se sentir... Spéciale. Exceptionnelle. Le regard que tu lui porte, c'est... Comme si rien d'autre n'existait en ce monde. Tu es généreux et expansif, tu couvres l'autre de tant de petits gestes, ou de grandes envolées, et au-delà encore... Tu es disponible, tu es enthousiaste, ouvert d'esprit, curieux, et tu ne rejette jamais l'autre, même lorsque ton interlocuteur pense qu'il est idiot ou niais. Ta présence et.... Ton attitude, même involontairement.... Tu couvres tout d'un vernis brillant, tu exaltes, tu..."

    Il lui fallut s'interrompre, ravaler des larmes, pomme d'Adam secouée de soubresauts avant qu'il ne se racle la gorge et parvienne à poursuivre.

    "Comment veux-tu que quelqu'un ne tombe pas amoureux de toi ? Voilà ce que je t'ai dit. Que tu ne pouvais pas réellement en vouloir à un être humain de n'être qu'un être humain, faillible et sensible, et prompte à s'attacher quand tu lui offre une telle...radiance. L'homme est fait pour aimer, même... Même lorsqu'il l'oublie, c'est ce que je t'ai dit."

    Sa voix diminue, de plus en plus faible jusqu'à lui manquer, jusqu'à ce qu'il soit contraint de chasser ses larmes pour y voir quelque chose et Elric s'interrompt, non sans lui faire signe de ne pas s'exprimer, alors qu'il se donne quelques instants, une minute ou deux, pour parvenir à retrouver un lambeau de contenance. Il n'eut pas pensé que cela eut été si dur, même après dix ans, mais l'écueil des Pyrénées eut dû lui apprendre sa leçon. Il attend, regard dans le vide, tourné vers l'intérieur, jusqu'à ce que le flot de tristesse soit remplacée par le terne élancement du regret, que l'étau sur sa gorge s'allège, même si les sanglots sont là, au bout de ses doigts.

    "J'ai tout accepté. Que tu me rejettes, que tu m'oublie. Te voir continuer à briller loin de moi. Auprès d'autres personnes que moi. Tu mérite d'être heureux et de guérir. C'est ce que je me suis toujours dis.  C'est ce que j'ai toujours désiré pour toi, c'est ce que j'ai essayé de te donner. Alors pourquoi..."

    Pourquoi quoi ? Pourquoi revient-il pour exiger encore davantage ? Pourquoi ne revient-il que maintenant ? Pourquoi revenir, tout simplement ? Il n'est pas le seul homme qui existe sur terre. Certainement, quelqu'un d'autre eut pu lui offrir tout autant sinon davantage, et sans leur horrible passé commun. Un nouveau départ, plus positif, plus sain également, que de retomber dans des travers qu'ils risquent de répéter, ou pire encore. Pourtant, ces mots là restent coincés, perdus dans tout ce qui encombre son esprit et l'intensité des émotions accumulées, comme un abcès que l'on vient de percer. Il n'y a plus aucune forme de dignité ou de pondération en lui à ce moment précis mais il n'a pas assez de lui-même pour le regretter.

    "Tu ne peux pas me faire ça Camille. Tu ne peux pas me mettre tout ça entre les mains et attendre de moi que je décide comme ça. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas..."

    Il secoue la tête et lui décoche un regard blessé.

    "Tu crois vraiment que j'ai arrêté de t'aimer ? De vouloir être auprès de toi ? Je n'ai pas perdu mes souvenirs pendant tout ce temps moi. J'ai juste été obligé de faire avec, comme le pauvre mortel que je suis. Et maintenant tu reviens, après tout ça, et tu..."

    Il ravala un hoquet, la respiration sifflante, les mains serrant et griffant les tissus sous ses paumes, épaules courbées.

    "Bien sûr, que je veux renouer avec toi. Qu'est-ce que tu crois vraiment ? Que je n'ai pas rêvé des dizaines, des centaines de fois venir me jeter à tes pieds pour te supplier de me pardonner ? Tu étais tout pour moi... Tout, je...Tu es... Franchement, ne t'attends pas à ce que je te rende la tâche plus facile qu'elle ne l'est déjà."

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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Bonded through time and memories | feat @Elric d'Adhémar
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    10 Novembre 1927 - 19H30


    "- Je sais. Ce n'est pas juste et c'est horriblement cruel de ma part. Mais j'ai peur de te perdre sans avoir eu le temps ou le courage de te dire à nouveau, et peut-être pour la dernière fois de nos vies, ce que je ressens réellement à ton égard."

    Commença-t-il lentement, l'expression fermée et le regard sombre. Il n'y avait pas d'hostilité pourtant dans les traits nobles de son visage. Juste un chagrin immense qu'il essayait de contenir par habitude. Par éducation, surtout. Sa haute et puissante silhouette était légèrement voûtée, comme si les mots d'Elric avaient pesés sur ses épaules comme des pierres, formant l'édifice de sa honte et de sa culpabilité. Plus d'une fois, Camille avait baissé les yeux, incapable de soutenir le regard de son ami.

    Ce fut ensuite un silence interminable, passé sur un fil tendu entre la raison et la folie, l'amour et le désespoir. De longues secondes à étudier chaque frémissement des traits de son visage, à calquer son souffle le sien, bien qu'il fut beaucoup plus ténu. Comme s'il doutait soudainement de la légitimité de sa propre existence en cet instant. Les battements de son cœur étaient entrecoupés d'une peur aiguë et dévorante. Il n'avait jamais considéré Elric comme quelqu'un de fragile, mais aujourd'hui ; oui.

    A voir toute le chagrin dans ses yeux ternis, l'inquiétude et la douleur creuser les traits de son beau visage, cette jambe étendue pour soulager une souffrance vivace, Camille réalisa combien son ami d'enfance était fatigué. Que toutes ces années d'un deuil porté seul, du poids d'une vérité qu'il n'avait probablement partagé avec personne, tout ça l'avait grandement usé. Et il réalisa combien il avait été un imbécile.

    Il aurait dû venir le trouver il y a des années de ça. Quand il avait commencé à sortir la tête de l'eau, après s'être fait graver dans le dos toutes ces runes et ces incantations. Elric n'aurait jamais dû avoir à subir son propre deuil et chagrin, il n'aurait jamais dû payer le prix de sa vendetta contre la famille royale et les sauvages qui cherchaient à briser le vœux du Secret. Un prix dont le blond ne connaissait même pas la source. Ou l'existence.

    La culpabilité s'allia au chagrin et son souffle s'altéra tant les émotions serrèrent son cœur, ses poumons, puis formèrent au creux de son estomac une boule compacte. Indigeste. Le cuir de ses gants grinça quand il serra ses mains ensembles, doigts entrelacés pour ne pas venir le toucher. Il voulait saisir Elric et l'enlacer, mais il n'y avait plus droit. Plus depuis qu'il l'avait repoussé, quelque dix ans plus tôt. Ce serait à Elric de venir le chercher cette fois, de lui donner l'autorisation. De l'accueillir, si jamais son cœur s'en sentait le besoin.

    Pour consolider sa nouvelle résolution, Camille se leva et s'approcha de la fenêtre. Il créa volontairement une distance entre eux, ne se faisant pas confiance pour se tenir en restant si proche d'Elric qu'il pouvait même sentir l'odeur de sa peau et du savon. Il croisa les mains dans son dos en une posture pleine de noblesse qui était à l'opposée de ce qu'il voyait dans
    le reflet terne de l'étroite fenêtre. Il ne croisa que le reflet d'un homme pitoyable et fut incapable de soutenir le regard de son propre reflet. Après un silence, il murmura d'une voix sourde, encore un peu enrouée :

    "- Il y a beaucoup de chose que j'aurais dû faire différemment. Ce que je n'aurais pas dû faire en revanche, c'est de renier mes sentiments pour toi. J'aurais dû m'accrocher à toi et te garder à mes côtés. Toi, l'essence de ma rationalité et de toute la bonté que j'aurais pu trouver pour pardonner à ceux qui m'ont tout arraché."

    A la place de quoi, il avait choisi la colère et la vengeance. Il s'était perdu dans un chemin semé d'épine et de lamentations, de solitude et d'un deuil glaçant qui avait rétréci son cœur à la taille d'une perle. Malgré ses sourires et son éclat, il n'avait jamais plus réellement brillé depuis ce jour. Sa gorge se noua. Ses paupières brûlèrent de nouvelles larmes qu'il refoula avec férocité cette fois. Ça aussi, il n'en avait plus le droit, pas alors qu'Elric combattait les siennes avec tant de dignité. Le sorcier reprit après quelques secondes :

    "- Et maintenant, je réalise trop tard que je ne peux pas vivre sans toi. Avec le recul, et la relecture de nos lettres, ce sont milles petites choses qui me raccrochent à toi, Elric. Qui me confirment qu'il ne s'agit pas d'un simple caprice ou d'une amourette comme celle que j'ai pu avoir avec 'mon d'Apcher de compagnie'. Même sans ma mémoire complète, je réalise que je ne te l'ai jamais dis. Vraiment, sans filtres ou décorum."

    Il secoua doucement la tête, toujours face à la fenêtre.

    "- Je ne me souviens plus pourquoi je ne te l'ai pas dis avant, quand nous étions en Italie ou plus tard, sur ces années que je ne peux que deviner qu'elles existèrent ; celles où nous nous aimâmes malgré nos situations respectives. Je ne peux que deviner la raison ; je devais avoir peur. Peur du pouvoir que tu détiendrais sur moi... Alors que tu le possédais déjà. Que je n'osais te donner ces mots sans être complètement honnête envers toi. Pour tout le respect que je te dois, mais surtout pour celui que tu m'as toujours accordé. Sans conditions."

    Ses mains se crispèrent, formant des poings dans le creux de ses reins. Les épaules raides, il expira lentement.

    "- Je te laisserai tout le temps que tu désires. A partir d'aujourd'hui, et si tu m'en donnes la chance, nous irons à ton rythme." Comme aux premiers jours, manqua-t-il d'ajouter. A la place, il enchaîna : "Mais tu n'as pas besoin de t'excuser, car tu n'as aucun tord. Aucune faute ! C'est à moi de me rattraper." Une pause, un souffle. "Je ne dis pas que je réussirai du premier coup, ni que tu n'auras pas envie de m'étrangler, mais je te promets que je m'efforcerai de toujours faire de mon mieux. Pour nous. Pour toi."

    Son cœur battait à tout rompre maintenant, en émoi. Il ne mentait pas en disant cela, mais il n'était pas totalement honnête non plus et ne pouvait qu'espérer qu'Elric, comme il le lui avait promis bien des années plus tôt, n'irait pas volontairement fouiller dans sa mémoire. Et alors qu'il trouvait le courage de se tourner pour l'observer, il comprit : ses aveux étaient venus
    trop tôt. Ils étaient prononcés pour les mauvaises raisons et perdaient de leur sincérité. Ils étaient vides de sens, intangibles.

    "- Tu as raison. Bien sûr que tu as raison et jamais je ne te refuserai ces sentiments que tu abrites. Que tu as nourris toutes ces années. Et je peux voir que, même si tu n'as plus confiance en nous et en moi, tu m'aimes toujours, Elric."

    Il s'approcha lentement. Un pas après l'autre, jusqu'à se tenir devant lui. Il baissa les yeux sur le blond, observa sa bouche qu'il rêvait d'embrasser, mais se força à remonter jusqu'aux lacs embués de ses iris. Quelque chose se froissa dans sa poitrine et il prit le visage d'Elric au creux de sa paume.

    "- Plus jamais... Plus jamais je ne laisserai tes yeux refléter une peine que je t'aurais infligé.  Maintenant, je te confis mon cœur, mon entièreté. Je te dirais tout de mes sentiments, de mes doutes, de mes joies... A commencer par le fait que je n'ai jamais désiré pour toi de partir au front. Pas la première fois, et encore moins la seconde fois, après les attentats. Les mots dépassèrent mes pensées. Je fus cruel, car je souffrais. Mais je n'étais pas sincère."

    Il fouilla dans la poche de son manteau, tirant un chapelet qui se terminait non pas par une croix, mais un retourneur de temps chinois, au dragon céleste enroulé sur le sablier magique.

    "- Je passerai chaque jour de ta vie à regagner ta confiance, Elric. Et même des jours supplémentaires que je n'hésiterai pas à voler à la Destiné, en utilisant cet artefact. Je n'ai pas peur du travail acharné et même si tu me dis être prêt à me reprendre, à ne pas être un obstacle à ce que je désire, tu te trompes. Tu te sous-estimes. Tu as le droit d'être en colère contre moi, et tu le devrais."

    Lentement, il se mit à genoux pour pouvoir le regarder en face, prenant lentement ses mains dans les siennes.

    "- Alors s'il te plaît, dis-moi. Dis-moi pourquoi tu n'as pas choisi de nous oublier aussi. Pourquoi t'es-tu infligé cela... quand j'ai été trop lâche pour supporter mon propre chagrin et que j'ai oublié."
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    (#) Re: Bonded through time and memories

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  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour
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    Le silence est salvateur, en l’instant. Un havre dans lequel Elric se réfugie désespérément, cherchant à calmer les battements de son cœur, à organiser le chaos de ses pensées, et surtout, plus que tout, à ravaler les sanglots menaçant de lui ôter tout intelligibilité. Lentement, sa respiration sifflante s’apaise, les palpitations à ses tempes diminuent et les sourds tremblements de son corps se dissipent jusqu’à n’être que de vagues frémissements. Il a froid, en dépit de sa mise de circonstance, et il sait que ce froid n’est pas provoqué par les courants d’air de la fenêtre mal installée. Non, ce sont les émotions, et Elric est reconnaissant à Camille de lui laisser ce repit.

    Déglutissant avec quelques difficultés, il sortit un mouchoir d’une poche intérieure pour se tamponner les yeux, cherchant à en chasser l’humidité collante. Il inspira un instant contre le tissu parfumé, puis le rangea nettement et consentit enfin à tourner à nouveau son attention vers Camille. Immédiatement, une vive culpabilité le prit, d’autant plus vivace qu’il doit bien avouer se sentir un peu plus léger de s’être ouvertement exprimé. Un peu plus calme. Sans doute est-ce une erreur, bien sûr, une faiblesse de sa part. Eh bien, il est faible, voilà tout. Il ne peut porter cela seul et l’acceptation de Camille est la bienvenue.

    En vérité, elle est même providentielle.

    ...

    Il essaie, lorsque Camille s’éloigne. Son coeur fait un bond dans sa poitrine, douloureusement, à l’idée de le voir partir, quand bien même il l’y eut poussé à demi-mots. Réalisation amère d’une certaine manière, mais il sait qu’il l’eut rattrapé. Camille, pourtant, ne fait que rejoindre la fenêtre. Creuse une distance qui n’a rien de malvenue, entre eux, écorchés émotionnels dont les contacts restent source de souffrance. De dos, pourtant, Camille fait parfaitement illusion. Si élégant, comme dans ses moindres souvenirs. Comme s’il eut marché hors de l’un d’eux pour s’incarner devant lui, tel quelque Fae fantasmagorique.

    Il y a beaucoup de chose que j’aurais dû faire différemment. Elric ne peut qu’approuver. Lui aussi. Combien de fois a-t-il rejoué leur ultime rencontre dans sa tête, créant des milliers de variantes, lorsqu’il ne put trouver le sommeil, cherchant désespérément une autre issue que celle qu’il scella de sa naïveté. Bien des mots lui viennent et tous s’étiolent au sceau de ses lèvres, meurent avant même d’être nés. Elric a beau en vouloir à Camille de ce retour si cavalier dans sa vie, il ne souffre pas moins vivement de le faire se flageller ainsi. Il n’y a pas de triomphe à l’entendre s’invectiver, rien qu’une tristesse résignée.

    Elric eut préféré avoir la force de porter cette épreuve comme il l’eut fait dans sa jeunesse, avec abandon, avec simplicité, embrassant le rôle du martyr au besoin. Mais non, pense-t-il. Camille n’en eut pas conçu plus de bonheur, sans doute. Et tout, dans les mots qu’il prononce alors, ébranle jusqu’à ce qu’Elric a toujours pensé de lui, d’eux. Son cœur se serre une fois de plus, d’une anticipation qu’il eut préféré ne pas nourrir mais qui s’évoque naturellement, accroché qu’il est à ses paroles et ses aveux. A ce qu’il anticipe, peut-être faussement, de ses intentions, incapable de rester de marbre, ou de lui décocher une œillade troublée.

    De nouvelles larmes affleurent aisément, et Elric serre les dents pour empêcher ses lèvres de trembler. Il n’a pas besoin de sonder l’esprit de Camille pour savoir que celui-ci ne lui ment pas, qu’il est honnête. Quand Camille se retourna, Elric ne chercha pas l’esquiver, cette fois, l’observant fixement. Il ne le repoussa pas, quand Camille s’approcha de lui, le touchant de nouveau. Il ne le repoussa pas. En vérité, il le sent à peine tant son corps lui paraît lourd et engourdi, gauche et raide, comme une pierre. Un vague sourire ne chancèle pas moins à ses lèvres un instant, fragile comme un cristal soufflé. Même en l’instant, Camille est incapable de se confesser sans eluminer ses pensées.

    Et je l’aime. pense-t-il, semblant frappé par cette vérité comme au tout premier jour. Je l’aime.

    Que dieu lui vienne en aide, s’il en a seulement la charité, mais cette soirée lui semble une vie entière tandis que Camille produit devant lui le retourneur de temps qu’il lui offrit un jour après son départ pour le front. Elric ébaucha un geste vers lui mais laissa bien vite sa main retomber, accompagnée d’un poids sur ses épaules. La fatigue, là encore, ou bien tout simplement les évènements. Est-ce là une intervention divine, en retard, après toutes ses prières, ou simplement le jeu du sort de cœurs humains tentant de trouver leur chemin, il ne sait se décider mais eut tout donné en l’instant pour se trouver ailleurs. Non pas loin de Camille, mais ailleurs.

    Parce que tu as toujours fait partie de moi,” énonce-t-il simplement dans un souffle un peu gauche, “même si j’ai souffert de ton éloignement, m’amputer de toi...” une légère hésitation troubla son souffle, et il secoua faiblement la tête, “je n’aurais pas pu. Mes souvenirs, c’était tout ce qui me restait. Je ne voulais pas t'oublier.

    Un bref silence suivit, qu’il ne chercha nullement à hâter. Il s’ancra en lui, comme une plante étend ses feuilles à la recherche de la précieuse clarté solaire, et enfonce ses racines dans la terre à la recherche de nutriments. Il s’attacha à sa respiration, un rythme encore inégal et sourd, qui profite grandement de cette soudaine quiétude. Et dans le silence, c’est lui qui vint étendre une main vers lui, quittant les siennes ornées du retourneur de temps que l’amour de Camille sacrifia un jour pour lui sans un regard pour la valeur historique de l’objet, et effleurant un instant son visage, en un geste qu’il a mille fois rêvé.

    Relèves-toi, s’il te plaît,” vient le murmure à peine plus haut que la lointaine rumeur de la rue en contre-bas.

    Ses yeux recèlent une sourde supplique à son égard, celle de ne pas discuter. Il attend que Camille s’exécute, ne doutant guère qu’il lui sera accordé cette demande tandis que lui-même rassemble ses pensées. Son regard manque se perdre à plus d’une reprise mais il le tourne alors vers Camille. Détaille ses traits. Sa main est restée posée sur la sienne, immobile, simplement présente. Un contact sans prétention aucune, mais qui ancre leur présence mutuelle à laquelle Elric n’eut pas cru quelques heures auparavant. Mais il ne peut se contenter d’attendre ainsi et de laisser le temps s’égrener. Il ne peut pas se contenter de se plaindre.

    Je ne suis pas exempt de fautes, j’en ai conscience, tu sais. Je... J’ai été orgueilleux et indélicat à ton égard. Je suppose que c’est aussi pour cela que je me suis refusé à oublier. Je n’aurais pas dû t’accuser ainsi, je... je suis navré.” Il releva le regard, l’observant à nouveau. “Je ne savais rien de ce qui s’est passé ce jour-là Camille. Je te le jure.”

    Il baissa la tête mais retint les mots, ne désirant pas rendre cet écheveau plus complexe encore qu’il ne l’est. De toute façon, même s’il n’a aucune idée de ce que sera le lendemain, il sait avant tout qu’ils sont tous deux honnêtes, et qu’ils auront du temps à s’accorder. Mais cela, cette vérité, cette affirmation, il a besoin de l’énoncer. Au moins une fois. Calmement et sincèrement. Et maintenant ? Il n’est pas certain de savoir quoi faire, maintenant. La gêne lui fait détourner le regard et il déglutit à nouveau, ravalant la boule dure qui occupe indûment sa gorge. Après un instant de flottement, et sans conscience de l’ironie, il ose l’interroger.

    Lidia est au courant ?

    Les coups à la porte le font sursauter.

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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Camille Delacour le
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    10 Novembre 1927 - 19H30


    Parce que tu as toujours fait partie de moi.
    Je ne voulais pas t'oublier.


    Dans le bref silence qui suivit, Camille dû se faire violence pour ne pas le saisir à la nuque et ravir sa bouche de la sienne afin de transmuter dans ce contact toute l'intensité des émotions que ces quelques mots avaient réussi à créer. Il crispa les mains et coupa son souffle, le temps que les battements de son cœur s'apaisent et que ses pensées cessent de galoper au delà de ce que la bienséance autorisait. Il avait promis d'attendre, d'être docile et au rythme d'Elric. Mais combien était-il dur de ne pas céder à ses grands yeux mouillés de larmes et à ces lèvres qui tremblaient. Il voulait boire à ses cils et respirer à sa bouche tout, absolument tout ce qu'il aurait à lui offrir. Et même plus.

    Ainsi, la gorge nouée et le cœur en vadrouille, il observa cette main se tendre vers lui avec un fond d'anticipation inquiète. Allait-on le repousser ou l'attirer ? Ce ne fut ni l'un, ni l'autre. Une caresse aussi légère qu'une brise effleura sa peau et pourtant ce furent des décharges brûlantes qui coulèrent le long de son échine musclée. Ses pupilles se dilatèrent instinctivement alors qu'il s'engorgeait de ce contact, le premier qu'Elric initiait volontairement vers lui. Son cœur se gonfla et il se releva docilement, veillant à ne pas séparer sa main de celle du blond. Il manœuvra dans cette pièce beaucoup trop petite pour eux deux et vint s'asseoir tout contre lui.

    Une fois de plus, les ressors grincèrent et le matelas s'affaissa sous leur poids combiné. Le sommier souffla dans une plainte craquante, mais tint bon une fois de plus. Tant mieux. Ils auraient eu l'air bêtes assis à même le sol ! Discrètement, il manipula la magie pour créer sous le lit une poche d'air compressé, comme un amortisseur. Juste une prévention s'il leur prenait l'envie de bouger avec brusquerie. Si la quiétude d'Elric, peut-être dû au choc de ses confessions, finissait par se dissiper et laisser place à une colère toute justifiée. Quand il eut terminé, Camille reporta son attention sur leur main jointes et eut l'ombre d'un sourire.

    Il n'y avait aucune prétention à ce geste, mais il ne l'échangerait contre rien au monde et serait même prêt à se battre contre le monde entier pour le conserver. Il était assoiffé des attentions d'Elric à ce point. Peut-être était il poussé par l'alcool ou bien la peur de ce qu'il se passerait si ses amies perdaient contre l'Ordre. Peut-être confrontait il enfin ses véritables sentiments et la solitude écrasante qu'il s'était imposé pendant presque dix ans. La voix d'Elric le tira de ses réflexions et il l'observa, plongeant son regard dans le sien pour s'y perdre avec délice et culpabilité. Un doux-amer qui serra son cœur.

    "- Tu n'as aucun tort dans tout cela, Elric. Comme tu viens de le dire, tu étais ignorant de la situation." Il joua de la mâchoire, retenant des mots qu'il pourrait regretter. "Ton âme est altruiste, tu ne peux te convaincre qu'un seul cœur puisse posséder autant de laideur sans que ses maux ne soient partagés entre plusieurs responsables... et pourtant ce fut le cas cette fois-ci. J'ai été odieux envers toi. Egoïste et mesquin. Cette croix, je dois la porter seul et en faire pénitence auprès de tous ceux que j'ai blessé."

    Volontairement, Camille puisait dans ses connaissances chrétiennes pour s'exprimer, certains que ses mots résonneraient avec plus de force et d'intensité chez son ami. Il creusa sa mémoire et souffla :

    "- Timothée 1:13 : « j'ai obtenu miséricorde, parce que j'agissais par ignorance »."

    Il retomba ensuite dans le silence, coupé dans son élan par le prénom de son épouse. Il ouvrit des yeux ronds, comme frappé d'une évidence, puis un léger sourire lui vint avant qu'il ne glousse de sa voix profonde avec une ironie doucereuse. Il lui fallu quelques secondes de plus pour se reprendre. Du pouce, il se mit à caresser le dos de la main d'Elric, l'expression adoucie de nostalgie un brin teintée de mélancolie.

    "- Je me souviens que tu m'avais posé la même question la toute première fois. A Rome. Te rappelles-tu ?" Il pencha légèrement la tête de côté. Mais pour te répondre, non. Je n'ai pas encore prévenu Lidia de tout... ça."

    Camille regarda vers la fenêtre étroite les flocons frapper sur les carreaux opaques de leur mauvaise qualité.

    "- Je suis venu sous l'effet de l'alcool et d'une impulsion soudaine. D'un mauvais pressentiment, comme si ce soir devait être LE soir ou bien... Ou bien je te perdrais pour toujours." La fin ne fut qu'un aveux à peine audible et son sourire se fit poignant d'une triste résignation.

    Samhain avait bon dos, mais cette fois le mensonge tenait plus de la réalité que d'autre chose.
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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour


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    Plus de dix ans. En dépit de l’étrangeté des évènements et de sa tristesse, Elric est malgré lui victime de cette gifle qu’il eut pourtant due anticiper. Telle une digue cédant devant le déferlement d’une crue, il est lentement frappé par chaque détail, par chaque geste, qu’il n’a plus effectué et vécu depuis que Camille l’a chassé.  

    Plus de dix ans. A ne pouvoir plonger dans son regard pour en admirer toutes les infimes nuances, depuis leur couleur mouchetée jusqu’à ces sentiments que Camille vit avec tant d’intensité. A ne pouvoir le toucher, partager sa chaleur et ressentir sa proximité. A ne pas l’entendre rire, ce son qu’il a pourtant si souvent confondu avec les trompettes célestes. A ne pouvoir lui parler, partager avec lui quelque digression sur tel ou tel pont vénitien, ou encore l’écouter lui narrer ses expéditions.  

    Plus de dix ans. C’est long, lorsqu’on y pense. Lorsqu’on sort la tête du courant, du ‘juste un jour de plus’ et que l’on jette un œil par-dessus son épaule. Terriblement long. Et Elric se sent alors comme un homme atteint d’addiction, qui eut lutté pied à pied pour ne pas se briser par le manque et à qui on offre soudainement de reprendre les habitudes qu’il a quitté. Mais cette addiction-là est-elle réellement néfaste quand il contemple avec abandon le lustre de ces prunelles plus précieuses à son coeur que toutes les œuvres d’art qu’elles ont jamais contemplées.  

    Il sait qu’il cèdera, quelles que soient les barrières qu’il s’imposera. Il sait qu’il cèdera, car Camille fut la seule chose qu’il désirât de toute sa vie, la seule bénédiction réclamée pour lui et uniquement pour lui, son péché, librement consentit.  

    ”Et vivre sans aimer n’est pas proprement vivre.”


    Un vague sourire, quelque peu déconcerté. La Bible qui choie des lèvres de Camille ? Voilà bien quelque chose dont il n’est pas familier. Et si la patine de la nostalgie ne quitte pas ses prunelles, il l’observe néanmoins sous un jour nouveau, de moins en moins enclin à croire qu’il se fut souvenu de quelque information stratégique. Camille ne lui mentirait pas ainsi, est-il persuadé. Car Elric croit en la pureté de ses sentiments, quoi qu’il soit blessé des moyens ou termes employés précédemment.

    Dieu accorde toujours son pardon à ceux qui se repentent, bien que le chemin lui-même soit parfois long.

    Lui aussi se fait silencieux. Oui, Dieu est miséricordieux. Dans ce cas, pourquoi eut-il conservé rancune de leurs actions passées ? Mais si Dieu est si miséricordieux, pourquoi avoir laissé les hommes s’entre-tuer pendant la guerre ? Sa gorge se serre, et il hésite avant que la légère caresse sur sa main ne l’apaise comme seul Camille a toujours su l’apaiser par le passé. Dix ans ! Et il semble encore capable de lui répondre comme au premier jour. Peut-être n’ont-ils pas tant changé...  

    Quoi ?

    Il l’observe, ose un sourire, perturbé par son rire, incongru quand on sait les pensées qu’Elric a suivi en l’instant, mais qui trouvent un écho évident dans son cœur. Il veut savoir, curieux naturellement de ce qui l’égaie ainsi, avide de le partager. L’explication adoucie sa propre expression.

    Non, je ne me souvenais pas. Au moins suis-je raccord, je suppose ?

    Mais Lidia n’est pas au courant. Tout comme Zinaïda n’est pas au courant. Mais il n’en est pas encore à cette question précise. Et en l’instant, les propos de Camille balaient toute velléité de le faire, le laisse un moment silencieux et figé, surpris par la justesse de ce ressenti. Une vague gêne étreint sa nuque, l’incitant à éviter son regard pendant les quelques poignées de secondes qu’il met à trier ses pensées et contrôler des émotions qui ne cessent de lui échapper avec cette vivacité que Camille a toujours provoqué chez lui.

    Peut-être n’as-tu pas réellement eu tort.

    Osant à nouveau l’observer, Elric inspira légèrement, se retenant, et libéra un instant sa main et ébauchant un geste dont il n’est lui-même pas certain de la destination. Et elle hésite, la dextre, figée dans l’air, avant qu’il ne la dirige vers l’épaule de Camille, qu’il vient serrer un instant, avant de la laisser retomber et de retrouver le contact de ses phalanges sur les siennes. Elric observe leurs mains jointes, et sur un pincement de coeur comme des traits, noue ses doigts aux siens, resserrant l’étreinte.

    Je suis allé dans les Pyrénées pour Samhain, cette année. Pour... une toute autre raison que notre séparation.”  

    Il s’interrompt un instant et humecte ses lèvres, baissant légèrement la tête avant de la relever et de poursuivre.

    Lorsque j’ai porté la flamme, j’ai ressenti... beaucoup de choses.”  

    Une nouvelle interruption, cette fois pour déglutir et chasser l’humidité de ses yeux aux souvenirs évoqués.  

    Trop de choses,” corrige-t-il la voie légèrement rauque, avec un mouvement de la tête comme s’il eut voulu l’observer, “Je me suis rendu compte que je ne t’avais jamais pleuré.”  

    De nouveau, il fut contraint de déglutir, et força sa voix pour continuer.  

    Je ne m’étais pas permis de te pleurer. Même si... même si ce n’était pas un deuil au sens premier du terme...

    Laissant sa voix s’étioler, il inspira et expira profondément, se passa une main sur le visage et serra doucement ses doigts des siens.

    La personne avec qui je me suis entretenue avait perdu son époux. Et elle m’a demandé si la douleur de l’absence s’arrêtait un jour. Et je... Je me suis immédiatement mis à penser à toi, à nous, à... à tout ça.”

    Sans vraiment y penser, Elric noua sa seconde main sur la sienne, s’ancrant dans ce contact déroutant par sa familiarité et sa singularité.

    Je ne...” Il hésite à nouveau, puis reprend avec plus de fermeté, “Je ne dis pas cela pour t’accabler davantage, pour alourdir ta croix. Je le dis parce que, d’une façon ou d’une autre, ton instinct ne s’est sans doute pas beaucoup trompé. Et maintenant que tu me le dis, je...”

    Derrière l’hésitation, il y eut un instant de crainte, et de profonde vulnérabilité. Ses doigts tremblent entre les siens, sourdement, avant qu’il ne sourît et ne reporte réellement son attention sur Camille.

    Le bénéfice de la perspective sans doute. J’étais prêt à te laisser définitivement partir et tu reviens au même instant. Et maintenant si tu venais à partir j’ai l’impression que je cesserais de respirer.

    ”Tu es mon Agapè.”


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    (#) Re: Bonded through time and memories

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    Il eut un doux sourire à ses mots, courbure des lèvres crispée d'une résignation tout aussi sereine, surtout maintenant que le dialogue était ouvert avec Elric. Dans le silence qui s'en suivit, Camille porta la main de son ami à ses lèvre pour venir baiser tendrement ses phalanges, fermant les yeux et prenant contre sa peau une profonde et silencieuse inspiration. Il murmura ensuite :

    "- J'accepterai tout chemin de croix que Dieu jugera nécessaire de me présenter. Je monterai seul jusqu'au sommet de Golgotha, seul si je le dois, portant sur mon dos le poids de ton Pardon, afin d'y être crucifié. Je ferais tout cela et bien plus pour me repentir de tous ces pêchés qui font saigner nos cœurs, Elric."

    Il était sincère en faisant cette promesse. Et pour prouver ses dires, il plongea honnêtement, volontairement, les yeux dans ceux du legilimen. Ils parlaient et se touchaient, il ne manquait que cela pour qu'Elric ait l'occasion de glisser dans ses pensées. Lui ? Il se contenta de presser encore quelques secondes de plus ses lèvres à ses doigts courbés, puis baissa humblement les yeux, rompant leur connexion.

    "- Je t'aime, Elric."

    Confia-t-il avec autant d'aisance et de naturel qu'il en avait à respirer. Il relâcha sa main et resta à donc à ressasser en silence les souvenirs qu'il prétendait n'avoir retrouvé que récemment. Leur séjour en Italie, la restauration de l'œuvre d'art qu'il avait volontairement retardée, leurs premiers baisers et leur relation avouée à Lidia avec une pudeur que Camille ne s'était encore jamais découvert.  Il laissa ce silence s'écouler entre eux et s'accumuler jusqu'à remplir la petite chambre.

    Et quand Elric se remit à parler, il l'écouta. Son cœur se serra et sa mâchoire se crispa, mais jamais ses mains ne se refermèrent en un étaux inconfortable autour de celles de son compagnon. Il supporta l'aveux de ses sentiments, de sa résignation et du deuil qu'il avait manqué causer. Une seconde fois. Encore. Il serra ses mains dans les siennes chaque fois qu'il sentit les doigts du sorcier se crisper sur les siens. Il dû se faire violence pour ne pas l'enlacer, l'embrasser ou encore pleurer à ses côtés, en silence. Camille ne s'était encore jamais senti aussi vulnérable. Aussi démuni.

    Et s'il avait osé le regarder pendant son récit, conscient que détourner les yeux ne serait qu'une insulte au courage et à la force dont faisait preuve Elric à lui exprimer l'intimité de ses émotions, Camille finit par baisser encore des yeux, mais par honte cette fois. Honte que son chagrin, sa passion bafouée et son amour filiale brisé ; tous avaient causé tant de torts, tant de maux à ses proches quand il s'était drapé dans sa colère et son égoïsme. Le goût du sang sur sa langue lui fit réaliser qu'il s'était mordu l'intérieur d'une joue trop fort.

    Dix ans de souffrance et autant d'années pour laisser pourrir sous les cicatrices de la bonne société l'infection des non-dits et du deuil... Pouvait-il seulement réparer leur relation ? Pas seulement celle avec Elric, mais aussi Lidia, Rafaël, Inès... Quelques noms parmi les plus proches et les plus atteints par cette infection de l'âme et de l'esprit. Un vertige vint soudain le saisir et une nausée lui serra l'estomac quand il cru se tenir au bord d'un gouffre. Acculé. Couteau sous la gorge et dont la main n'était nulle autre que la sienne. Il avait causé tout ça. Il s'infligeait tout ça.

    "- Elric... Regrettes-tu que je sois venu aujourd'hui ? Aurais-tu préféré pouvoir tourner la page et m'oublier ?"

    Devait-il lancer dans cette pièce un sortilège d'oubli ? Partir sans plus savoir pourquoi son cœur pesait si lourd ? Mourir d'un chagrin dont il n'aurait même pas le souvenir ? La seconde main du mage se noua à la sienne et Camille releva les yeux dans les siens, cherchant instinctivement la réponse à tous ses doutes. N'importe quoi pour se raccrocher à un semblant de lucidité et ne pas sombrer dans la folie. N'importe quoi, même des miettes d'affection ! Même de la pitié. Il prendrait tout d'Elric. Absolument tout. Même l'étreinte de la mort s'il venait à découvrir que...

    Tout se figea quand il su. Le mot ne fut pas prononcé, mais en avait-il seulement besoin ? Camille pu presque l'entendre, lacé dans la confession de son compagnon. Ce mot qui pesa soudainement plus lourd que l'air qu'ils respiraient.

    Agapé

    Ce fut comme un coup de tonnerre dans son esprit. Un choc qui se répercuta dans son corps tout entier qui le fit se tendre et trembler si sourdement, qu'il en oublia de déglutir ou même de respirer. L'espace d'un battement de cœur, il cru que le monde s'était figé sur cet unique mot. Ses pupilles se dilatèrent, ses lèvres s'entrouvrirent sur un souffle altéré par le soudain émoi qui venait lui saisir les tripes et qui glaça l'extrémité de ses doigts.

    Agapé

    Chez Platon, il s'agissait de la troisième forme d'amour. L'acte de charité, dans un sens supposé universel, antonyme de l'amour personnel, centré sur soit. Un amour différent des désirs charnels de l'amour "éros" ou encore ceux filiales de l'amour "storgê". Mais ce n'était pas la définition dont Elric s'inspirerait pour exprimer leur relation. Non. L'homme qu'il connaissait était capable d'une délicatesse insoupçonnée pour décrire ses sentiments. Une nature humble et parfois naïve qui l'avait immédiatement charmé lors de leurs jeunes années. Et qui le mettait aujourd'hui au supplice.

    Agapé

    Le mot résonnait en lui comme le roulement de l'orage de cette passion qui brûlait ses veines et dissipait les derniers doutes qui l'habitaient encore. Un Amour sans réserve et sans attentes. Biblique dans son approche, il ne pouvait en être autrement. Un amour qui transcendait les notions mortelles, l'appel d'une âme pour une autre. Un amour inconditionnel. Bienveillance et profond attachement pour la personne aimée. Le porteur de l'agapé est immérité, gracieux, sans cesse à la recherche d'apporter le bien à ceux qu'il aime.

    "- Agapé. L'amour altruiste." Finit-il pas souffler, n'ayant pas réaliser que son front butait au sien et que leurs lèvres étaient si proches, qu'il pouvait les goûter dans leurs souffle mêlés.

    Camille se reprit toutefois, puisant dans les miettes de sa volonté et s'écarta légèrement, le corps pris de violents et sourds frissons. Par Merlin qu'il avait envie de lui !!! A la place, il prit une profonde inspiration et préféra extérioriser une partie de sa fièvre par, comme à l'habitude, de la poésie et des enluminures :

    "- Platon parlait du mythe des âmes sœurs. De ces êtres à deux visages, quatre bras et quatre jambes que Zeus sépara par jalousie et créa l'humanité telle que nous la connaissons aujourd'hui. Ce soir, j'ai la conviction que tu es cette moitié perdue, cette âme sœur. A tes côtés, je me sens complet. Serein. Comme si je ne pourrais plus jamais souffrir de la solitude. Avec toi, Elric, je suis convaincu que 1+1 est toujours égal à 1."

    Il glissa une main sur sa nuque et embrassa son front, chaste et tendre. Il lui fit un léger sourire quand il recula, et remarqua une tâche de moisissure à l'angle d'un mur, rongeant la tapisserie de la petite chambre. Cet endroit n'était définitivement pas digne de leur retrouvaille. Il se leva et lissa son costard avant de lui tendre une main pour l'inviter -et le soutenir- à faire de même.

    "- Que dirais-tu de transplaner ailleurs ? Nous ne sommes pas très loin d'un de mes hôtels particuliers... Là-bas, je pourrais nous faire préparer quelque chose à boire ou à manger. Nous pourrions prendre douche chaude et nous installer confortablement dans un salon. Je... Je voudrais continuer à parler, Elric. Si tu le veux bien ?"

    Et il l'observa comme un pauvre petit dirico battu, attendant anxieusement sa réponse.
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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 10 Novembre 1927 • Île de la Cité • @Camille Delacour
     
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    Je t’aime. Trois petits mots si simples. Quelques syllabes concises. Un rien, n’est-ce pas ? Un bref souffle qui contient pourtant un monde. De celui qu’Elric sent s’ouvrir sous lui, dans lequel il se sent projeté quand il entend cette voix tant chérie, tant révérée les prononcer pour lui quand il ne l’eut jamais espéré. Non par cruauté car Camille n’a jamais été cruel, mais par la simple nature de ce qu’il est, de ce qu’ils ont été et semblent pouvoir être à nouveau. Et pourtant, en dépit de cet abandon, de ce détachement qu’il a toujours maintenu, ne se réclamant jamais l’attention de Camille, c’est d’une émotion intense, irrépressible, qu’Elric sent son cœur battre, des larmes humecter ses prunelles. Il inspire légèrement, comme s’il craint même d’oublier comment faire.

    Je t’aime. Une vêpre. Un carillon. Qui résonne dans son être avec une puissance à en faire pâlir les marées, et ses propres lèvres brûlent de le lui rendre, de lui répondre. Si Camille l’a toujours drapé de poésie et d’affection, il y a quelque extrême vulnérabilité, plus belle que tous les joyaux, à recevoir ce présent nu et sans fioriture si ce n’est pour l’absolue certitude de la vérité. Et Elric eut voulu ancrer ces mots en lui, comme le tissage sans prix d’une vaste tapisserie dont cet aveu serait le centre, filé de tout ce qui a fait leur bonheur, au temps où tous deux furent innocents de la réelle laideur du monde. Il eut voulu balayer tout le reste avec cette ferveur pieuse qu’il a eu par le passé, celle-là même avec laquelle il pécha dans ses bras.

    Alors quand Camille lui demande s’il eut préféré tourner la page, la réponse nait sans mal, une évidence qui chasse toute autre considération.  

    Non, jamais.

    Un sourire, comme l’aube inespérée dans une nuit interminable, comme si la fin du monde se fut déchaînée et éteinte. Un sourire, et un geste vers lui.

    Je ne peux pas t’oublier. Je te l’ai dit, n’est-ce pas ? Tu fais partie de moi.

    Camille est ce rythme familier qu’il connaît si bien qu’il eut pu le rêver, même après toutes ces années. Il est cette chaleur qui seule aux côtés de l’attention du Seigneur lui procure l’impression de vivre plutôt que d’exister. Chaque frémissement de ses doigts dans les siens lui rappelle toute cette palette de souvenirs qui forment la musique de son bonheur passé. Leurs regardes se croisent et malgré ses affirmations, ses revendications, Elric se sent céder. Car il n’a jamais pu se fermer à Camille, pas plus enfant qu’adulte, encore moins aujourd’hui. Et s’il ne lui rend pas séant de déclaration, Elric sait, au plus profond, que ce qui sourde entre eux ne sera pas perdu. Que Camille comprendra. Et il lui sourit encore, à ce souffle si intimement partagé, front à front avec lui.  

    Qui transcende et persiste, quelles que soit les circonstances,” complètement-il, chaque mouvement de ses lèvres caressant les siennes.  

    When they say everything is written, I pray that your name is written next to mine


    Même lorsque Camille s’écarte, le spectre de la caresse continue de courir sur sa peau, sa chaleur lovée en lui comme autant de rayons de soleil captifs. Pourtant Elric s’inquiète, œillade arrondie de surprise, aisément inquiète de le voir ainsi frissonner. Et l’aisance avec laquelle il le rassure ne diminue en rien à sa poésie retrouvée. Pourtant, l’écho es mots prononcés plus tôt font pâlir cette poésie pourtant magistrale. Je t’aime, a-t-il dit, et rien ne s’y comparera jamais, quand bien même il chérit et admire l’aisance avec laquelle les mots chantent à ses lèvres. Et Elric ferme les yeux, au baiser sur son front, yeux fermés pour un instant. Lui-même reste coi, bien gauche en comparaison de sa prose, et aux prises avec les élans que Camille lui inspire.

    Penser au pragmatique de leur entourage est donc plus que bienvenue et Elric cherche à s’y ancrer, inspirant profondément tout en jetant un coup d’œil alentours.

    C’est une excellente idée.” Sa voix traîna un instant, tandis qu’il avisait les murs avant de lui revenir. Et en voyant son expression, sourire légèrement. “Je suis sincère Camille, quand je te dis que je ne supporterais pas que tu repartes maintenant. Ce n’est pas pour le faire moi, je t’assure.”

    Il avisa sa canne, posée plus loin, avant de mirer Camille avec un mélange d’affection et de prudence, lui tendant une main en invitation.

    Veux-tu bien m’aider ? Ce n’est pas une excellente assise, j’ai peur de me faire mal à nouveau si je me relève sans précaution...

    Quand Camille glissa sa main dans la sienne, une fois de plus, il le remercia doucement, puis raffermit sa poigne, bougeant pour offrir à sa jambe un meilleur angle, moins prompt à éveiller les fulgurants accès de douleur qui l’accompagnent depuis maintenant des années. Il reporte une partie de son poids sur Camille, se levant prudemment, par gestes lents et les traits figés par la concentration. Rien. Il soupire de soulagement, et déplie lentement sa jambe blessée pour poser le pied à plat sur le sol. Ce n’est qu’au contact ferme de la plante dans la chaussure, son poids retrouvé, qu’il sent, sans pouvoir ni la prévenir ni alerter Camille, la douleur déchirer ses nerfs. La souffrance, omnipotente pendant quelques secondes, lui fait perdre l’équilibre, et par instinct, il se rattrape à l’une des épaules de Camille.  

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    (#) Re: Bonded through time and memories

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Bonded through time and memories | feat @Elric d'Adhémar
    TW Rollercoaster émotionnel - Sang
     
    10 Novembre 1927 - 20H00


    "Je ne peux pas t’oublier.
    Tu fais partie de moi."


    "Agapè"
    "Qui transcende et persiste, quelles que soit les circonstances."


    Autant de mots qui ravissaient son cœur et lui laissait croire que ces dix dernières années d'absence, d'oubli et d'ignorance n'avaient jamais existé. Qu'ils ne s'étaient quittés que la veille ou presque. Que les débris de leurs erreurs passées, fondues et reforgées par cette discussion, formaient en ce jour le plus beau des vitraux. Alors son visage s'illumina quand Elric lui assura qu'il ne comptait pas partir. Incapable de cacher ses émotions en présence du blond, il lui fit un léger sourire aussi séduit que séducteur. Il le couva ainsi jusqu'à voir une main se tendre vers lui et il cligna des yeux, légèrement déstabilisé.

    Ah. Oui, il y avait ce changement chez son ami. Une blessure qu'il avait presque oublié avec toutes ces émotions. Sa curiosité fut piquée et il glissa avec autant de douceur et de tact qu'il le pouvait :

    "- Bien sûr. Il faudra que tu me racontes ce qu'il t'est arrivé un de ces jours."

    Plutôt que la main, il lui attrapa le poignet de façon à ce qu'Elric puisse faire de même, leur offrant ainsi une prise bien plus solide. C'est qu'ils avaient une carrure similaire et même s'il dominait son compagnon de quelques centimètres, le blond n'avait pas à avoir honte de sa propre masse musculaire. Surtout pour un ancien prêtre-soldat en tout cas. Avait-il continué à s'entretenir même à la fin de la Guerre ? Les pensées de Camille dérivèrent un peu trop loin, les souvenirs de leurs corps étroitement enlacés venant parasiter et éroder son attention. Ce ne fut donc que du coin de l'œil qu'il surveilla Elric se mettre debout et qu'en le voyant sur ses deux pieds, il lui retira le soutient de sa main... Et puis,tout s'enchaîna beaucoup trop vite.

    La douleur explosa dans son épaule quand son ami s'y accrocha. Il sentit les points de sutures sauter et la peau fraichement refermée s'ouvrir et s'épancher du précieux liquide carmin, engorgeant autant le bandage que les fibres de sa chemise, puis ceux de sa veste. La douleur irradia du noyau compacte de son épaule, là où Elric plantait les doigts, jusque dans sa nuque et le bas de son dos. Elle pulsa depuis son coude jusqu'à l'extrémité de ses doigts qui fourmillèrent, soudainement gourds et glacés. Un grondement sourd de souffrance lui échappa, déchirant sa gorge alors qu'il se courbait sous le poids que son compagnon reportait entièrement sur lui, incapable de garder l'échine droite.

    De son bras libre et de son épaule intacte, il entoura la taille ferme du blond pour l'empêcher de tomber au sol et risquer de se blesser davantage. Camille préféra absorber le plus gros du choc -et de la douleur- en se laissant aller vers l'arrière, heurtant lourdement le mur dont le plâtre se fissura. Le souffle un instant coupé, il reportait sur ses jambes fléchies le poids combiné d'Elric et du sien. Muscles tendus, talons enfoncés dans le tapis miteux qu'il sentait lentement se dérober sous ses semelles, il bloqua les abdominaux et les cuisses, le tout avec une respiration rendue rauque par l'effort.

    "- ... Huff. Huff... Co-Comment tu te sens ? Reste avec moi, Elric. Ne perds pas connaissance, d'accord ?"

    Cheveux défaits, les mèches sombres retombaient sur un front froissé de rides et perlé de sueur. Ses yeux bleus disparaissaient presque complètement dans la forêt de ses longs cils, pupilles dilatées et larmes contenues. Même l'arrête de son nez était légèrement froissée par la grimace de douleur qu'il tentait de contenir, mais son cœur battait à tout rompre de l'effort fourni et ses mains tremblaient. Surtout celle dont l'épaule blessée continuait de dégorger du sang au point d'en imbiber le gant d'Elric s'il continuait de s'y accrocher. Pourtant, Camille ne lui demanda pas d'arrêter, craignant que cela ne lui fasse perdre son équilibre et ne lui cause plus de douleur qu'à lui.

    "- Ta jambe... Non. Ce... Ce n'est pas le moment pour ça." Grogna-t-il. "Un instant..."

    Il prit plusieurs rapides et profondes inspirations avant de grogner alors qu'il forçait sur son corps tout entier pour se redresser, hissant avec lui Elric. Il aurait pu utiliser de la magie sans baguette et prétendre avoir mis sept ans à maîtriser cet art, car après tout qui irait réellement vérifier ? L'Ordre, bien sûr. Parce qu'il était encore surveillé, il le savait. Alors Camille prit sur lui et lentement, ils furent tous les deux debout bien qu'en piteux état. Son costard était bon à jeter, avec le sang ou encore le plâtre qui blanchissait maintenant l'entièreté de son dos.

    "- Ta canne, tu... peux l'atteindre ?"

    Décidément, ce n'était pas les retrouvailles dont il avait mille fois rêvé ! Où étaient les bougies, les fleurs et le romantisme drapé de la dramaturgie de leur passé ? Camille soupira et embrassa distraitement la tête de son compagnon, grapillant un peu de douceur et de réconfort dans cette débâcle monumentale.
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    (#) Re: Bonded through time and memories

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