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The old that is strong does not wither | Alessandro

Eugénie DelacourLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Eugénie Delacour
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(#) The old that is strong does not wither | Alessandro

missive rédigée par Eugénie Delacour le
  • The old that is strong does not wither

    avec @Alessandro de Medici
    TW aucun pour le moment

    DATE 06.01.1928, pause déjeuner

    lieu partie sorcière du jardin des plantes de paris

    All that is gold does not glitter,
    Not all those who wander are lost;
    The old that is strong does not wither,
    Deep roots are not reached by the frost.

    Il est dit que tous les chemins mènent à Rome, mais il peut se dire de même pour le monde sorcier. Pour ceux qui possèdent la magie en eux, du moins, il existe une infinité de passages secrets qui permettent de passer d’un monde à l’autre notamment au sein de la capitale. Eugénie en connaît quelques-uns, elle est férue des mystères et chemins de traverse après tout. Par intérêt personnel autant que pour servir ses différents objectifs : il est important de connaître son environnement pour mieux s'y fondre ou s'en échapper si le danger survient.
    Mais nul besoin de chercher trop longtemps pour rejoindre la partie magique du Jardin des Plantes. Un simple portail caché aux yeux des moldus permet d’y entrer directement sans avoir à se mélanger plus que de raison aux non magiques. Pour les plus aventureux, il existe divers passages au sein même du parc et de ses nombreux aménagements, dont celui de la Fontaine aux Lions qu’elle emprunte ce jour-là. Elle admire le talent de Henri-Alfred Jacquemart et apprécie particulièrement ses statues animées, qui lorsqu’elle agite sa baguette inclinent la tête pour ouvrir le passage derrière la brique de la fontaine. Un grand talent de sculpteur allié à des prédispositions à la métamorphose qui avaient fait de cet artiste la coqueluche des bourgeois français, sorciers et moldus. Pour un temps du moins. La popularité est éphémère, contrairement aux œuvres d’art laissées derrière les artistes oubliés, drame récurrent pour tant d’entre eux.

    Eugénie est une habituée des lieux, alors nul besoin de carte pour trouver son chemin. En attendant Camille, qui est censé la rejoindre au jardin d’hiver pour déjeuner, elle peut déambuler dans un faux semblant hasardeux entre les allées du vaste jardin à l’air libre, peu fréquentées à cette heure et période de l’année. Rien n’est jamais laissé au hasard, avec elle, mais il est appréciable de profiter de la verdure et ses vertus apaisantes. En ce premier mois frais, seules quelques fleurs de saisons pointent le bout de leurs pétales. Elle approche enfin de l’entrée de l’une des grandes serres, celle des forêts tropicales humides. Un de ses contacts l’avait informée en avant-première de l’arrivée de nouvelles plantes magiques rares, venues d’un autre continent, et il avait accepté de lui ouvrir de manière privatisée. Elle avait quitté plus tôt le Louvre pour cette excursion exceptionnelle.  

    Néanmoins, elle s’interrompt à quelques mètres de l’entrée de la serre qui est indiquée « fermée pour travaux ». Un homme est debout, dos tourné vers elle, et semble plongé dans l’observation intensive d’un plan somme toute banal du parc : une étendue herbeuse protégée par des petites barrières pour l’interdire au public. Il est rare que qui ce soit, sauf des connaisseurs, perdent du temps à cet endroit quand juste à côté des fleurs géantes multicolores forment un bosquet enchanté. Les humains ont cette prédisposition à être attiré par ce qui brille, sans même imaginer que les plus petites choses sont parfois les plus exceptionnelles.

    Intriguée, elle s’approche doucement, le son de ses talons seul la trahissant.

    « Fascinantes, n’est-ce pas ? D’apparence si banales, pourtant dotées de si grands pouvoirs. » La voix est douce, le débit articulé et sans accent. Mademoiselle Delacour n’a pas besoin de regarder la petite pancarte flottante pour savoir qu’il s’agit de l’herbe d’or, plante bretonne protégée qui avait été découverte par Merlin en personne. « Si vous espérer les voir scintiller d’or, je crains que vous ne perdiez votre temps. J’ai été à votre place, et l’espoir fut vain. » L'espoir est le feu des simples, il faut s'accrocher à ce qui est tangible, réel.

    Le conseil donné, elle tourne légèrement le menton pour glisser son regard vers le jeune homme au profil sculpté, bien trop reconnaissable, bien trop similaire à celui de son père lorsqu’il était plus jeune. Alessandro de Medici, qu’elle reconnaitrait même sans avoir eu la malchance de supporter Lorenzo pendant toute sa scolarité ; l’ayant déjà croisé aux détours de ces soirées qui réunissaient le gratin de la société. Elle tend lentement une main gantée de blanc vers lui, et dénuée de tout bijoux, et l’ombre d’un sourire apparaît sur son visage tacheté d'autant de tâches de rousseur que la terre avait de Chrysosplenium : « Monsieur de Medici, quelle surprise. » Car pour tous ses calculs et machinations, elle ne pouvait pas encore prédire tous les mouvements, toutes les interruptions extérieures.

    tenue pantalon + manteau, chapeau, gants ici + cheveux ici

    légende herbe d'or ou Chrysosplenium oppositifolium : ici

    Loom of Fate | 2023





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    Alessandro de MediciLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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    (#) Re: The old that is strong does not wither | Alessandro

    missive rédigée par Alessandro de Medici le
  • 06 Janvier 1928 • Jardin des plantes • @Eugénie Delacour

    TW • Aucun

    "C'est de lui, par lui et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles!" Romains 11:36


    Il règne dans les serres du jardin des plantes une atmosphère unique, pétrie des senteurs puissantes, prégnantes de la végétation préservée par les grands dômes de fer forgé, et d'un silence relatif qui laisse l'esprit salutairement vide et libre d'apprécier les trésors nichés là, loin des frimas extérieurs. Même ainsi, sur le seuil, immobile à l'orée de deux mondes, Alessandro se prend à profiter de cette quiétude unique en son genre, oublieux du gel qui ne cesse de frôler la mise doublée de fourrure qui préserve sa personne, le regard fixé sans faiblir sur les merveilles environnantes. Car si Dieu ordonna aux anges de se prosterner devant l'Homme, le chimpanzé sans poils est loin d'être sa meilleure création.

    Les bruits approchant se perdent, occultés par le subtil chant de la nature en hivernation, la lointaine rumeur d'une ville invisible, les trilles d'un oiseau et la lente ponctuation de l'eau qui goutte d'une haute branche proche. Le musc de la serre n'est pas encore omniprésent, se glissant subtilement depuis la grande verrière proche jusqu'à l'extérieur et se délitant dans l'air jusqu'à n'être guère plus qu'une touche de plus dans l'arrangement naturel du seuil. Alessandro est imperméable à ces sons, mais pas à la voix humaine, dont trop de synonymes se parent des accents du danger. Il se redresse très légèrement, gagnant ces quelques centimètres que la paisible atmosphère lui a ôté en le délaçant si habilement. Sa haute silhouette semble frémir, ses cils bruissent avant qu'il ne se tourne vers la soudaine présence proche.

    Le regard qu'il dédie est d'abord neutre, une absence d'émotion comme la chappe de neige qui drape encore Paris, les traits défaits de la moindre once de personnalité, telle quelque statue grecque d'antan. Alessandro n'attend personne, ce jour-là, et n'est pas coutumier d'attirer les étrangers. Quelques instants circonspects flottent entre eux, avant que les mots de la femme ne viennent enfin éclore dans son esprit comme autant de corolles imagées, lui arrachant une œillade pour les végétaux qu'il s'est prit à admirer, avant qu'elle ne soit de nouveau le centre de son attention. Les lettres dorées de son nom entre les lèvres féminines sonnent comme une étrangeté, d'autant qu'il ne la connait pas et elle écope d'une mire longue et aigüe, tombant sur ses doigts et y restant finalement fixé.

    Sa mise respire l'aisance quand le tissu dissimule la valeur de son ouvrage. Elle a de longs doigts, fins, doigts de pianistes ou d'écrivains et il oublie un instant que le geste vaut pour un salut. Il le lui rend pourtant enfin, avec retard, baise-main parfaitement exécuté quoi qu'il la toucha à peine. Les contacts physiques ne sont pas coutumiers, là, par le vaste monde, hors des murs alliés ou sélectionnés. Son regard lui est revenu, franc et solide.

    "Madame. Je n'ai pas le plaisir de pouvoir vous rendre la pareille, ce me semble."

    Identité inconnue pour une amorce aussi personnelle. Il espère profondément qu'elle n'est pas une ouaille inconnue de son père venu le tancer lors d'un rare instant de quiétude personnelle. Mais cela semble peu probable. Elle offre trop de dignité et de tenue, rien qui ne fut l'apanage de la cour paternelle. Il doute même que Lorenzo fut capable de nommer les condiments que leur chef utilise pour les repas dominicaux, alors une plante rare....

    "Ainsi, ma présence vous surprend. En quels termes, si vous daignez vous en ouvrir ?"

    Peut-être pense-t-elle que, tel Lorenzo, il fut un ignare obnubilé par les richesses populaires. Impossible de lui tenir rigueur d'une telle idée bien qu'elle fut souverainement méprisable. Se détournant néanmoins, il glisse de nouveau sa main gantée dans les plis de son long manteau, préférant la vision des végétaux à celle de la femme, aussi courtoise fut-elle. Un silence, de nouveau. Mais si elle apprécie la vision naturelle comme elle le prétend, il n'aura nulle emprise sur elle.

    "Je vois bien assez de clinquant au quotidien," affirme-t-il enfin, avec détachement, "mais sa nuance naturelle et la forme de ses feuilles sont particulièrement agréables. La nature semble souvent capable de peindre des tableaux de maître avec plus de talent que tous les artistes de la renaissance et du baroque." Il inspira légèrement, dans le parfum des lieux, et ajouta : "Le dégradé entre le cœur et l'extérieur des feuilles n'est pas reproductible avec des pigments classiques, m'a-t-on dit."

    Codage par Libella sur Graphiorum