Matteo Savelli | l'orage est passé où est le soleil

Nom

Je suis un Savelli. De ce nom qui tire ses racines des falaises de Corse, et  fleurit sur les rochers du Prado, dans notre villa Etincelante. Un nom qui n'était rien, une famille de pêcheurs, une famille de la mer. Mais qui désormais résonne sur le continent, rayonne depuis la cité phocéenne, et traîne avec lui le sang et or des armes de Provence, le sang et or des affaires familiales. La rumeur l'associe à tant de trafics criminels, contrebande, extorsions, trafics en tout genre. Elle est bien en deçà de la réalité. Mais jamais le bras timoré de la justice n'a osé frapper le très lucratif commerce. Et Matteo se damnerait pour cette famille, sur laquelle il aspire à prendre l'ascendant.

   

Prénom

Son père lui a donné le nom d'un ami fidèle, d'un ami mort. Tué dans une chasse de braconnage, où le père lui même a laissé un bras, et son audace, et sa bravoure. Matteo porte le nom d'un trépassé, et peut-être est-ce pour cela que trop souvent les cadavres ont jonché son parcours, depuis les tranchées du nord aux drames de Marseille. Mais il l'a fait sien ce prénom, bien décidé à reprendre la main sur son destin.

   

Naissance

Matteo n'a connu l'île de Beauté que lors de vacances, de visites à ceux restés dans le village ancestral, au pied du maquis. Il est un enfant de Marseille, de cette cité phocéenne, la porte du sud, porte ouverte sur temps d'opportunités. Né un jour de mistral, ce 22 mars 1897, dans le modeste appartement familial du quai de la Douane, à un jet de pierre du Vieux-Port. Loin de la villa de la famille, dont il n'était qu'une branche mineure, pas des plus aisées, sans jamais être abandonnés par les leurs.

   

Parents

Le père, Rafael Savelli, n'est que le cousin du patriarche de la famille, Rafael Savelli, devenu un oncle, et même bien plus, pour le jeune Matteo. Un braconnier de créatures magiques, qui trouvait grâce à sa famille de juteux bénéfices, jusqu'à cet accident fatidique, qui l'a laissé manchot. Depuis, il n'est qu'un simple boutiquier, servant auprès de sa famille dans une modeste échoppe d'où l'on blanchit une partie des recettes illégales.

La mère, Lia Carbone, est elle aussi originaire de Corse, qu'elle a quitté avec son amant, pas encore époux, pour rallier le continent. Une cracmol, objet de toutes les moqueries, fière et orgueilleuse malgré tout, qui tient la boutique familiale.

Et il y avait ce frère, Palmiro. Un protecteur, fier lui aussi, mais endurant toutes les brimades pour abriter les siens. Assassiné par Rafael Savelli, un jour de mai 1919, aux Goudes, pour avoir voulu dénoncer les agissements de sa famille. Un serment inviolable empêche Matteo d'en parler.

   

Nature du sang

Les Savelli ne sont pas issus des plus grandes lignes. Ils n'ont rien d'aristocrate, n'ont aucun titre. Ils n'ont pas non plus de sang pur, la longue ascendance que tant se plaisent à revendiquer. A de multiples endroits de leur lignée, moldus et sorciers se sont croisés, se sont aimés, ont enfantés d'autres Savelli au sang mêlé. De quoi rendre la famille plutôt proche des idéaux de la République sorcière. Et Matteo plus encore.

   

Situation matrimoniale

Le jeu, la séduction. Et puis la guerre, la prison, les voyages au long cours, une vie hachée par ses propres devoirs vis-à-vis des siens. Matteo jamais n'a pu se fixer, errant d'âme en âme, de bras en bras, sans s'attacher. Comme une crainte de trop s'exposer. Il reste célibataire. Pour l'instant.

   

Occupation

Âme damnée au service de la famille. Matteo a tout donné. Il est allé jusqu'à se perdre dans les tréfonds de l'enfer, au coeur des tranchées, pour servir les siens, assurer de confortables bénéfices au patriarche Savelli, attirant sous la mitraille des canons l'attention du ministère, loin des côtes de Méditerranée et de ses lucratives traversées. Désormais, il a gagné ses galons, et tient son rang parmi les siens. Contrebandier, diraient certains, agent en import-export, formellement. Il mène ces coups bas, ces chantages, supervise le trajet des précieuses cargaisons, prêt au coup de main s'il le faut. Et surtout, animé d'une insatiable ambition.

   

Un peu d'histoire ne fait pas de mal, résumé (ou pas!) les dates clefs de votre histoire, en quelques mots ou plus.

   22.03.1897 Naissance, dans le modeste appartement familial, quai de la Douane à Marseille, voisin du Vieux-Port.

   09.05.1904 Harcelé par de jeunes sorciers, plus âgés que lui, qui le moquent pour le sort de ses parents, son père infirme, sa mère cracmol. On le jette dans l'eau du Vieux-Port. Première manifestation de magie.

   01.07.1908 Un courrier, annonçant son entrée prochaine à Beauxbâtons. Il y rejoint la faction du Zénith. Violent, harceleur vis-à-vis des autres élèves, volontiers suiveur des plus influents, il est régulièrement puni.

   15.06.1915 Fin de scolarité à Beauxbâtons. Au fil des années, lors des congés, il servait déjà les Savelli, homme de main aux manières les plus violentes, de plus en plus reconnu. Son oncle l'envoie sur le front, dans l'est de la France, servir les intérêts de la famille. Il y focalise l'attention du ministère en faisant en sorte que la Grande guerre se poursuive le plus longtemps possible, pour détourner les regards de la Méditerranée.

   03.09.1918 Arrivée sur le front de Salonique. Il participe à la percée, et surtout aux pillages de ce que la Bulgarie sorcière comptait de richesses.

   18.12.1918Débarquement à Odessa. Les folies de la Crimée prise dans la guerre civile, nourries par cette communauté sorcière qui fuit l'empire qui s'effondre, et qu'il contribue à rapatrier vers la France. En avril 1919, évacuation de Sébastopol. Émeute des marins moldus, le drapeau rouge est hissé sur le Vergniaud le 20. Réprimée par les sorciers. Retour à Toulon, puis Marseille.

   01.05.1919 Retour à Marseille. Son frère souhaite le rencontrer pour discuter. Il n'a pas le temps de le voir. Le soir du 6 mai, son oncle l'emmène aux Goudes. Son frère a trahi la famille, souhaitant la dénoncer au ministère. Il donne l'ordre d'exécution. Serment inviolable.

   13.12.1923 Matteo a gravi les échelons de la famille. Jusqu'à ce que le ministère l'interpelle, pour ses actions durant la guerre. Il est incarcéré au Fort invisible. La plupart des preuves disparaissent, les témoins se rétractent. Le 8 mars, il n'est condamné qu'à une peine légère.

   05.06.1925 Jour de sortie. Il retrouve les affaires de la famille, et le monde qui a changé plus rapidement qu'il ne l'aurait imaginé. Convictions républicaines et pro-secret magique renforcées, ambition renouvelée. Désormais, il veut prendre sa revanche sur la vie et s'imposer parmi les siens.