beaux comme le soleil - guilhem

Thème |  Lorenzo avait mal à la tête. Trop mal à la tête. C'était à l'empire des sens qu'il avait fini sa nuit et il ne se rappelait plus combien de verre il avait bu. Il n'avait prévu de commencer la journée de la sorte. Loin de là. C'était un moment important, un moment hors du temps. Les Medici seraient presque tous présents. Ne manquerait que Maria, qui ne pouvait faire le déplacement en raison de son âge - et certainement parce qu'elle était loin de porter Giacomo dans son coeur -. Et son père, bien entendu, resté avec Nolween de l'autre côté de l'océan. L'absence d'Ernesto était une bonne chose. Lorenzo, parrain, devait être vue sans l'ombre de son géniteur. Il n'en demeurait pas moins étrangement stressé. Il avait prévu cette journée. Pas la veille. Certainement pas la veille.

La barre au front, les traits tirés, il attendait le moment pour prendre un cachet magique qui referait partir son coeur et son visage. La drogue attendait, un peu. L'Energie, solaire, de son ami lui ferait du bien. Guilhem allait venir du matin et il pourrait lui présenter la sainte statue de la discorde, actuellement bien pudiquement cachée sous sa feuille de vigne. Que cherchait-il réellement finalement avec cette statue. La colère d'Agnes était légitime. Mais Lorenzo, comme à chaque fois qu'on parlait de son épouse, se comportait comme un enfant.

Au moins avait-il encore en bouche le goût d'une autre qu'elle. Au moins lui avait-il, un peu, fait payer. Mais Lorenzo avait également mal. Hier soir, ce n'était n'importe quelle prostituée de Ma' qu'il avait fréquenté. Une aux talents plus... particuliers. La cire avait laissé quelque cicatrices sur la peau claire de l'Italie. Il aurait tôt fait de cacher tout cela sous un costume impeccable, que les tailleurs finissaient d'ajuster. Pour l'heure, il hésitait entre se rendre sous la douche et soigner le mal par le mal. La première solution eut victoire et c'est les cheveux encore humides et en bataille qu'il fut interpellé par un Pipo hyperactif. Le rôle de chef des elfes de maison ne lui allait pas vraiment. Pipo était bien trop émotif.   Votre ami est arrivé Monsieur. Si je peux me permettre, je doute que Madame soit très heureuse de le voir ici. La dernière fois qu'il est v... Vous avez prévu d'être aussi pénible que Madame jusqu'à la fin de les jours Pipo ? Une Agnès me suffit. Dites lui de m'attendre dans la salle de jeu. L'elfe fronça le nez avant de disparaitre. Guilhem savait où était le billard. Et la pièce avait l'avantage de ne pas être très loin.

Enfilant un pantalon et une chemise d'été légère, qu'il ne prit pas même le temps de boutonner, Lorenzo se dirigea vers la pièce, séchant encore ses cheveux d'une main. Il faudrait qu'il les coupe avant ce soir. Les mèches poussaient bien trop vite.

Guilhem, mon ami ! C'est une joie de vous avoir ici ! J'espère que l'accueil a été à la hauteur de ta présence ? Pardonne mes elfes, ils sont tous terriblement stressés à cause de cette satanée soirée. Tu es en beauté dit moi !

C'est avec une immense accolade qu'il l'accueille, une étreinte toute italienne et une bise sur chacun de ses joues. La société française en serait outrée. Voilà longtemps que Lorenzo n'a plus grand chose à faire des quand dira-t-on. Surtout en compagnie de Guilhem.