beaux comme le soleil - guilhem

Après avoir croisé le chemin mille fois espéré de sa petite hirondelle, c’était au tour de son soleil incarné et son fidèle meilleur ami, Lorenzo, ou Enzo pour les intimes (du moins pour les Apollon). Il est joie et bonne humeur ce matin-là, même si la nostalgie étreint encore son cœur comme les bras de sa mère ne l’avaient que trop peu fait dans la réalité (ne parlons pas des rêves). Il est un artiste, un poète, alors bien sur la nostalgie et un des maux avec lesquels il doit vivre ! Ses textes prennent sources dans son sang, dans sa sueur et les battements passionnés de son cœur romanesque. Ses textes prennent source non pas dans le sourire lisse mais les loups dangereusement affamés qui se cachent du côté sombre de la lune.

Mais tout brille, en ce beau jour plein de promesses !! Il se présente aux portes de l’hôtel particulier comme s’il en était le maître, ou du moins qu’il dormait bien trop souvent sur les sofas ou lits fastueux qui s’y cachaient. L’elfe de maison qui lui ouvre à l’air gai comme un pinson, c’est l’effet lui-même sans doute, ou son sourire éblouissant qui sait : « Pipo ! Ou est ton maître, j’ai tant à lui dire ! Et ce présent m’intrigue, s’il te déplaît je sens que je vais l’adorer ! » Il se débarrasse de sa cape qu’il lâche dans les bras du petit être coincé, qui se retrouve enseveli sous le tissu soyeux et la fourrure ancienne mais bien entretenue. Il entend à peine un très étouffé Veuillez patienter dans la salle de jeu... prenez-compte de ma mise en garde je vous prie.. qu’il est déjà en marche, un petit signe de main un peu dédaigneux et sans un merci car les elfes n’étaient là que pour servir après tout. « Tu t’inquiètes trop enfin ! » Et Guilhem, lui, ne s’inquiète pas assez. Mais pour savourer le présent, autant ne rien penser d’autre qu’à un glorieux et célébrissime avenir. A ce soir, ou il allait briller sur seine sur l’invitation de son cher ami. Comme il a hâte ! Contrairement à ceux qu’il croise, visiblement, qui s’activent et s’agitent pour tout préparer dans les temps. Connaissant les hôtes, ça allait être grandiose. L’assurance : Apollon Bellemain serait là.

Le pimpant sorcier passe une main dans ses cheveux faussement ébouriffé (il avait, bien sûr, passé une grande partie de la matinée à se préparer pour l’occasion, même dans le cadre privé la perfection est de mise) et s’approche du majestueux billard qui semblait avoir été abandonné en cours de partie, préservée par un sortilège sans doute lancé par un elfe. Ces créatures étaient aussi laides qu’elles étaient utiles…
…Il se redresse en entendant son vrai nom venant d’un des rares qui l’appelait ainsi. Ses yeux pétillent et il lui rend son étreinte avec d’autant plus de chaleur et d’affection, lui rendant ses baisers tout français avec un léger rire joyeux. Il avait toujours été une créature tactile, bien trop pour sa famille, mais à peine assez pour cet ami précieux. « Mon ami ! Tu le sais, beauté est mon second prénom, enfin. Je pardonne tes elfes, mais je ne te pardonne pas toi : il n’y a rien de Satan dans une soirée ou je me produis, enfin ! » Le ton se fait taquin et il ébouriffe affectueusement les cheveux du patriarche de Medici tout en observant son apparence des plus… ouverte.

« Eh bien ! J’en connais un qui ne m’a pas attendu pour s’amuser. Si je suis toute en beauté, tu es tout en.. chaleur. » Le sourire est carnassier : « Tu m’as invite pour me montrer un trésor, ou juste pour me raconter ta dernière… escapade sauvage ? » Il n’y a point de restreintes entre les deux hommes qui ont l’habitude, depuis longtemps, de se confier bien plus qu’il ne faudrait sans doute. La décence n’a pas de place dans une bonne amitié sincère, surtout lorsque les oreilles d’Agnès sont loin.

Loom of Fate | 2023