Perseus - Don't blame me.

Nom

Des pétales carmines aux épines acérées, l'élégante la plus piquante du bouquet Rosier, Perseus écorche et lacère pour protéger sa famille. Douceur illusoire qui enveloppe la noirceur insidieuse en lui, le poison ancestral coule dans cette fleure devenue vénéneuse. La fraternité en seule noblesse, les Rosier demeurent unis et ne cherchent qu'à faire perdurer leur art, leurs connaissances, autant mortelles qu'hypnotisantes. Les fleurs fanent mais les bourgeons finissent toujours par éclore, assurant à cette lignée un héritage perpétuel

Prénom

Loin de l'image héroïque que suggère son prénom, Perseus, connu uniquement par cette appellation, n'a jamais daigné accueillir d'autres surnoms. Dans les murmures en son absence, peut-être est-il désigné de façon indirecte comme "l'apothicaire", en référence à son métier. L'histoire raconte que ses parents, incapables de se mettre d'accord sur le prénom de leur quatrième fils, décidèrent de le nommer en rendant hommage d'après le sage-mage qui le mit au monde, tant la naissance fut douloureuse pour la mère.

Naissance

France comme mère patrie, a vu toute la lignée des Rosier éclore dans les rues de Paris. L'apothicaire n'a pas fait exception à cette règle, émergeant du ventre de sa mère en l'année 1882, le 26 mai où les rayons du soleil caressaient la ville, tandis qu'une rose s'épanouissait non loin de là. Enfance traditionnelle pour un Rosier, poussé par ses aînés à expérimenter divers poisons et remèdes sur sa propre personne. Les bras de Perseus portent encore les stigmates de ces expériences passées, des cicatrices discrètes cachées sous les étoffes, témoins silencieux de ses tribulations. Parfois, un bandage discret trahit ses récentes tentatives, prouvant qu'il demeure toujours son propre cobaye.

Parents

Les racines des Rosier ont tissé leurs fils invisibles dans Paris depuis des générations, mauvaise herbe tenace qui enserre la cité. Impossibles à arracher, ils sont toujours là. Quatrième rejeton, quatrième héritier, Perseus a toujours trouvé refuge auprès de ses aînés, malgré les années les séparant. Aujourd'hui, ses parents ont rejoint le monde des morts, laissant aux jeunes pousses de la lignée Rosier l'héritage d'un sang pur ainsi qu'un empire lucratif dans le commerce des potions et des onguents. Spécialistes émérites en botanique et en arts magiques associés, les Rosier excellent dans l'élaboration de concoctions variées, des remèdes les plus raffinés aux poisons les plus mortels. Une aura sinistre les accompagne, une odeur de mort qui flotte dans leur sillage, masquée par le parfum enivrant de leurs roses pourpres. Les autorités magiques ferment les yeux sur leurs activités clandestines, tant que les affaires prospèrent et que les coffres se remplissent. Énigme déconcertante, à la fois intrigant et effrayant, on murmure que l'apothicaire, aussi séduisant que mortel, dissimule des épines trempées dans le poison le plus noir.

Nature du sang

L'apothicaire élevé dans l'illusion de la noblesse alors que son lignage ne porte que la pureté du sang comme emblème. Pourtant maître dans l'art des mélanges, il refuse catégoriquement de souiller le sang qui coule dans ses veines, essence précieuse héritée de ses ancêtres. Mélanger son propre sang avec celui des  impuretés serait une offense impardonnable à toute une lignée qui s'est efforcée, génération après génération, de préserver cette pureté inaltérable jusqu'à ce jour.

Situation matrimoniale

Longtemps enchaîné à une union non choisie, lié par des héritages à perpétuer, Perseus enrobé dans les toiles du mariage pour engendrer et propager le legs ancestral des Rosier, se devait comme ses ainés de transmettre le flambeau à une descendance pour assurer la pérennité de sa lignée. Bien qu'il n'ait pas eu voix au chapitre quant au choix de sa compagne, au moins exige a-t-il que celle-ci soit de sang pur comme lui, garantissant ainsi la pureté des siens. Mais l'apothicaire infidèle se détourna souvent du lit conjugal dès la naissance de son troisième enfant, préférant s'enliser dans des draps inconnus : dans les bras des femmes pour trouver le sommeil, ou dans ceux des hommes pour apaiser son esprit tourmenté. Aujourd'hui veuf, son épouse a succombé à la mort il y a trois ans, victime d'un empoisonnement qui l'a rendue immobile un matin paisible, figée dans l'éternité sur son lit funeste. Le mystère de sa disparition demeure, aucun coupable n'a été désigné si ce n'est Perseus, dont le sourire furtif camoufle bien des secrets. Aucune preuve tangible ne peut l'accabler, seuls témoins muets, les lèvres de la défunte portaient encore l'effluve du poison, un dernier baiser empreint de mort.

Occupation

Aux plus miséreux Perseus alourdit les tarifs, tandis qu'à ses fidèles amis il casse les prix. Il semble être coutume chez les Rosier de s'offrir des cadeaux empoisonnés, ainsi, il s'est vu léguer la boutique il y a quelques années après la mort de son père, devenant ainsi le nouveau visage derrière le comptoir où se déversent les maladies, les peurs et les sombres désirs, devenant ainsi le nouveau propriétaire de la boutique familiale. Les mains qui autrefois s'affairaient dans les serres familiales ont déserté la terre pour saisir celles de ses acheteurs, tout aussi maculées de sang que les siennes. Passant de la terre à l'obsession des parfums carmin, il concocte potions, remèdes, poisons, chacun y trouvant son compte dans cette étrange boutique. Sourire énigmatique, malice aux coins de yeux, l'apothicaire pactise avec les plus honorables, tout en maudissant un peu plus chaque jour cette noblesse en déclin, rêvant d'un règne qui s'effrite.

1882, premiers pleurs : La naissance fut une épreuve douloureuse pour la mère, que l'on supposait succomber aux suites de l'accouchement. Contre toute attente, elle survécut et choisit de nommer son fils en hommage au sage-mage qui l'aida a enfanter son quatrième fils.

1893, onze ans : Si ses aînés l'ont initié à la magie dès qu'il fut en âge de parler, ce n'est qu'au cours de cette année qu'il reçoit enfin sa lettre d'admission pour rejoindre l'école de Beauxbâtons, où il recevra une éducation académique. Il sera affecté à la faction du Zénith, bien que cela fasse grincer quelques épines en lui de constater les couleurs chaudes des étendards qui l'accueillent.

1896, quatorze ans : Après huit longues années de souffrance mentale, il réussit enfin à ériger ses premières barrières psychiques et peut désormais se vanter d'être un occlumens. Cependant, l'esprit fragilisé, Perseus se replie dans son champ de roses pour y trouver réconfort et solitude. Son père fier de cet accomplissement, lui offre l'opportunité de rejoindre l'ordre du templier.

1900, 18 ans : L'année même où il atteint sa majorité, Perseus est contraint d'épouser une femme de bonne famille dès le mois de juin. Non pas noblement par choix, mais plutôt par devoir envers la tradition familiale, il est stipulé que son épouse doit être de sang pur, à l'image de lui-même. Dès lors, la dame nouvellement baptisée Rosier s'installe au sein de sa nouvelle famille. Peu de temps après, elle tombe enceinte et lui est nommé chevalier au sein de l'ordre.

1901, dix-neuf ans : Au mois d'Avril, le premier enfant de Perseus voit le jour.

1902, vingt ans : Au mois de Juin, le second enfant de Perseus voit le jour.

1904, vingt-deux ans : Au moins de Février, le troisième enfant de Perseus voit le jour.

1909, vingt-sept ans : Accompagné de sa femme et sa progéniture, il dépose ses valises en Chine pour une durée indéterminée, cherchant à perfectionner son art et à familiariser ses enfants à une nouvelle culture, afin de les initier à la magie et à la botanique. Durant son absence, Perseus reçoit la triste nouvelle du décès de sa propre mère par le biais d'un hibou, dont le message est rédigé par son frère Pollux.

1913, trente-et-un ans : De retour en France, il ramène avec lui ses connaissances nouvellement acquises, venant enrichir celles déjà héritées par sa famille au cours du siècle précédent.

1915, trente-trois ans : Disparition du père, emporté par la même maladie implacable qui avait naguère terrassé sa femme bien-aimée. Si Perseus hérite de la boutique ancestrale, c'est son aîné, Castor, qui reçoit la précieuse chevalière familiale, érigeant ainsi son autorité en nouvel arbitre du clan. Contraint d'abandonner les serres qu'il chérissait tant pour y œuvrer, Perseus s'engage dans la voie nouvelle de la gestion de la boutique, fardeau hérité avec la lourde responsabilité de maintenir la flamme des Rosier allumée.

1920, trente-huit ans : Nommé Grand Magister au sein de l'ordre du temple.

1923, quarante-deux ans : Au réveil d'un matin radieux, son épouse est découverte sans vie dans leur lit, empoisonnée par un élixir mystérieux qui scintille encore sur ses lèvres. Baiser mortel offert par nul autre que Perseus lui-même, le place en première ligne des suspects, mais aucun indice ne peut l'incriminer. Maître en l'art du mensonge, ses lèvres sont toujours drapées d'un sourire narquois, clamant son innocence avec une conviction feinte. Dans l'ombre de cette tragédie, gît la vérité obscure : il a voulu sceller à jamais les lèvres de sa défunte, sur le point de révéler les secrets inavoués des Rosier, et peut-être même ceux de l'ordre du temps. Bien qu'il ne puisse le confirmer, il soupçonne sa femme d'être affiliée à l'aube sorcière. Lors des funérailles, aucune larme ne coula de ses yeux. Jamais on ne le vit verser de pleurs, son père lui ayant enseigné que ces gouttes sont trop précieuses pour être offertes, même par amour.