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Mère maquerelle de l'Empire des Sens, italienne au sang chaud et à l'accent méditeranéen prononcé, veuve noire, habile manipulatrice.
Candidate à la chambre de la noblesse, magistrat supérieur à la cour de Justice Magique, membre de la FESP, lycanthrope non recensé.
Duchesse de Bretagne, grande prêtresse du culte celte, très présente en politique, considérée comme femme la plus puissante de France.
Vétéran de la Grande Guerre, lycanthrope alimentant un folklore comme de la Bête des Tranchées, mécène pour les orphelins de guerre.
Héritier des Romanov en sursis, habile manipulateur ayant permis aux Romanov de s'implanter en France grâce aux Lestrange.
Victime collatérale de la guerre Lestrange/de Medici, voleuse de haute volée et espionne utilisant des niffleurs pour ses larcins.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua[TERMINÉ] Une pomme par jour éloigne le médecin [avec Alice Beauregard]
Gaëlle d'AdhémarLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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Née par surprise dans une grande et douce famille, elle n’avait jamais manqué de rien. Elle avait eu un toit, un lit chaud, des parents aimants, de la nourriture en abondance et une éducation parmi les meilleures qu’il était possible de donner à une enfant. Partir au front avait été sa première décision, la première fois qu’elle s’était trouvée en face de la Misère, de la Mort, de la Peur. De la Faim aussi. Elle qui avait toujours tout eu, elle avait manqué de tout et avait du prendre des décisions que personne ne devait prendre. Elle avait tué, aussi.
Et le pire dans tout ça, c’est que si tout était à refaire, elle le referait.
Alors lorsqu’elle avait reçu cet étonnant hibou de la part de celle qui se faisait appeler Ma’, la sorcière avait hésité un instant. Il fallait dire que la question qui lui était posée était des plus surprenantes. Médecin, la d’Adhémar l’était. Elle savait soigner et sa carrière avait commencé ainsi, parmi les Vivants. La médecine légale n’était arrivée que dans un second temps, comme une évidence. Et pourtant, on faisait rarement appel à elle pour soigner une grippe ou un rhume. Elle aurait pu refuser pour cette raison, arguant que ses patients étaient de ceux dont personne ne se souciait plus, que la Vie était un monde qu’elle ne frôlait plus que du bout des doigts.
Mais qui se souciait des femmes de joie ?
A cette époque, Gaëlle avait longtemps songé à la réponse à apporter à cette question. Si Ma’ faisait appel à elle, ce n’était pas pour ses honoraires. Ils étaient dans la norme, de même que les remèdes nécessaires à une bonne santé. Ma’ payait bien et rubis sur l’ongle. C’était aussi bien parce qu’elle était une femme, tout comme la majorité de ses pensionnaires, qu’à cause du fait que les autres médicomages, des hommes surtout, ne voulaient pas être associés à des putains. Les mêmes putains qu’ils payaient grassement le soir venu. Une hypocrisie à laquelle Gaëlle était habituée, qui la faisait lever les yeux au ciel. Alors, elle avait accepté. Sa réputation était faite et personne n’osait trop lever la voix à l’encontre de Dame Faucheuse.
« Ta vie est bien simple, Perceval. Tu en as de la chance. »
Un miaulement lui répondit. Gaëlle esquissa un sourire, flattant la tête du chartreux qui se trouvait là, roulé en boule sur son canapé. L’animal n’était pas à elle. Du moins, pas au départ. Il avait appartenu à l’un de ses « patients ». Un riche sorcier, retrouvé mort un beau matin. L’enquête avait été rondement menée. Il fallait dire que les preuves étaient accablantes envers l’un de ses rejetons. L’argent montait facilement à la tête. Sans doute un peu trop. Toujours est-il que personne dans l’entourage du défunt ne pouvait s’occuper du brave félin. Gaëlle en avait fait son affaire et c’était ainsi qu’elle avait adopté, un peu malgré elle, Perceval. Le chartreux avait trouvé sa place dans son appartement depuis une année à présent, ou peu s’en faut.
« Nous allons avoir de la visite. Sois sage, d’accord ? »
Gaëlle s’était levée, rassemblant une liasse de papiers divers. Son rapport attendrait encore un peu. Elle n’était pas en retard, de toute manière. Il disparut dans l’un des tiroirs de son bureau, la jeune femme se promettant d’y jeter à nouveau son dévolu au cours de la journée. On l’avait informée du fait qu’une enfant de l’une des pensionnaires de Ma’ était souffrante. Gaëlle avait répondu favorablement, bien que ne pouvant pas se déplacer pour une fois. C’était tout naturellement qu’il avait été décidé qu’une tierce personne, Alice Beauregard, se chargerait de lui amener la petite.
Avisant l’heure sur la petite horloge de bois, un cadeau de ses cousins restés en Suisse, qui se trouvait sur la cheminée crépitante, Gaëlle se fit la remarque que sa patiente ne devrait plus tarder. Fermant la porte de son bureau, la médecin avisa le paravent qui se trouvait repliés contre un mur. Bien que vivant dans une résidence confortable, son logement restait de taille réduite. Car Gaëlle ne vivait pas au-dessus de ses moyens. Son logement, elle le payait sur ses deniers et grâce aux placements financiers qu’elle avait effectué avec la bénédiction de son frère. Ils restaient des d’Adhémar, cela faisait partie de leur héritage. Mieux valait garder le gros de leur fortune familiale pour des desseins plus grands ou pour des projets qui profiteraient au plus grand nombre.
Toujours est-il que Gaëlle avait agencé l’endroit avec goût, bien que Perceval restait celui qui en profitait le plus ici. Les journées étaient longues dans sa salle d’autopsie. La petite horloge marqua l’heure pile, alors que la jeune femme dépliait sa table d’auscultation derrière le paravent. Tout était presque prêt. Tout en fredonnant, la médecin se dirigea vers le porte-manteau qui se trouvait non loin de la porte. En plus de ses chapeaux et de ce manteau crème caractéristique, elle y débusqua sans mal sa blouse.
« Et pourquoi pas un peu de musique, aussi ? »
Rassérénée par cette idée, Gaëlle attrapa sa baguette sur la table basse. Perceval l’observa faire, comme à chaque fois qu’elle décidait de lancer un sort. Il semblait à la sorcière qu’il appréciait de la voir effectuer les gestes afin de déclencher telle ou telle réaction. Un peu comme un connaisseur en musique pouvait apprécier la dextérité d’un chef d’orchestre. D’un mouvement souple du poignet, et de mots murmurés, la d’Adhémar enclencha son tourne-disque. En un instant, un air de jazz s’éleva dans la pièce. Le disque était un présent d’un artiste américain, venu en France pour y tester ses talents. Gaëlle avait tenu à l’acheter mais elle avait fini par accepter le présent après que tous deux aient longuement discuté.
« Il manque un petit quelque chose... »
Songeuse, Gaëlle tapota l’une de ses joues de la pointe de sa baguette. Ah oui, cela lui revenait ! La pauvre petite risquait d’être impressionnée pendant qu’elle l’auscultait. Il était primordial de la mettre à son aise. La présence de Perceval y contribuerait. Le matou était une véritable poupée de chiffon et jusqu’à présent, Gaëlle ne l’avait encore jamais vu mordre quelqu’un. Elle ouvrit un placard afin d’en sortir une petite boîte de bois. Des bonbons au miel de différentes fleurs. Voilà qui serait parfait ! Elle ne partageait pas ce butin avec n’importe qui mais à situation exceptionnelle, actes exceptionnels.
« Un instant, j’arrive ! »
On avait frappé à la porte. Perceval miaula, se levant du canapé pour mieux s’y rouler à nouveau, faisant dos à la porte. Gaëlle pouffa en le voyant faire et déposa la boîte sur la table basse avant de se diriger vers la porte. D’un geste mut par l’habitude, la médecin déverrouilla la porte, l’ouvrant grandement.
« Bonjour Alice, bonjour ma petite. La jeune femme se fendit d’un sourire rassurant à elles-deux. Je vous en prie, entrez donc. Il fait un froid de canard dans ce couloir, vous serez mieux à l’intérieur. »
Gaëlle s’écarta, laissant le duo entrer avant de refermer derrière eux. Oui, ce n’était pas peu dire qu’il faisait bien meilleur ici. Récupérant les manteaux, écharpes et autres bonnets des nouvelles venues, la d’Adhémar les plaça sur le porte-manteau. Ainsi couvert, on aurait dit un sapin de Noël d’un genre bien curieux. Hochant la tête, visiblement satisfaite de voir le porte-manteau tenir malgré les vêtements qui s’y trouvaient, la médecin se tourna vers sa patiente et celle qui l’accompagnait.
« Je vous en prie, mettez-vous à votre aise. Perceval est un peu ronchon mais il n’a jamais mordu personne. Ainsi, vous allez pouvoir me dire ce qui vous amène pendant que je prépare quelque chose de chaud pour vos mains et vos gorges. »
Laissant Alice et sa protégée s’installer sur le canapé ou l’un des fauteuils, Gaëlle se retourna vers un petit meuble sur lequel se trouvait un plateau chargé d’une théière et de plusieurs tasses. Versant le contenu de la théière dans deux tasses dans un premier temps, un thé léger à sucrer au miel ou au sucre de canne, Gaëlle se saisit finalement de sa baguette. L’utilisant afin de tapoter le couvercle de porcelaine, c’est ainsi que le récipient se trouva remplit de lait au miel, bien plus adapté à une enfant.
« Et voilà de quoi vous réchauffer. L’hiver sera fort cette année, je m’en voudrais que vous sortiez d’ici plus malades qu’en y étant entrées. remarqua Gaëlle, en s’asseyant à son tour, déposant le plateau sur la table basse. Je vous écoute, qu’est-ce qui vous a mené jusqu’ici ? »
Ma’ ne l’avait pas informé quant aux symptômes de la petite. Le message était succinct, comme d’habitude. Gaëlle ne s’en formalisait pas. Le plus important était que sa patiente ait été amenée ici au plus vite. La d’Adhémar ne se souvenait que trop bien des épidémies qui avaient suivi la Grande Guerre. Si rien de semblable ne s’était produit depuis des années, ce n’était pas une raison pour déclencher une épidémie de grippe ou de quelque chose de cet acabit dans la maison où Alice et la petite vivaient toutes les deux.
Et si Alice avait besoin de quoique ce soit, Gaëlle était prête à l’entendre. Ce n’était pas la première fois qu’elle croisait l’autre jeune femme. Elles avaient déjà eu l’occasion de discuter lors de ses quelques visites médicales à l’Empire des Sens. Le secret médical, au même titre que celui de l’instruction, étaient primordiaux aux yeux de Gaëlle. Dès lors, Ma’ n’était pas mise au courant des demandes spéciales que ses pensionnaires pouvaient lui faire. Cet accord de principe était primordial. La d’Adhémar craignait qu’on ose s’adresser à elle pour quelque cause « honteuse » dans le cas contraire. Et, au-delà des conséquences sur la personne concernée, cela pouvait vite causer des drames médicaux à une plus vaste échelle.
@Alice Beauregard !
Alice d'ApcherCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Thème | Ma' avait toujours sur s'entourer. Sans qu'Alice ne puisse comprendre, elle avait fourni à l'empire des avantages que nul autre n'auraient su trouver. Un combattant pour protéger les filles. Des lits chauds et moelleux, arguant que c'était pour les hommes. Un mécène même, sans que personne ne comprenne vraiment pourquoi un homme aussi riche et puissant donnait au bordel. Son dernier coup de grâce était l'arrivée de Gaëlle d'Adhémar. le nom de famille, et sa particule, avait fait ouvrir des yeux immenses à toutes les filles. Elles rêvaient à ces familles comme si elles pourraient s'évader en épousant un noble. Alice aurait dû les réfréner mais elle aspirait au même chose. Elle collectionnait la moindre revue de presse affichant les De Valoys, comme s'ils pouvaient seulement la remarquer. Qu'importait.
Un jour, elle serait présenter au moins à son tour. Pandore ferait le reste.
Aujourd'hui, pourtant, l'heure n'était pas au rêve de paillette et de lumières vives. Antoinette était malade, très malade. La jeune fille avait le teint cireux, les poumons remplies et sa fièvre ne descendait pas depuis plusieurs jours. Ma' craignait à une infection plus grave qui contaminerait toute la maison et Antoinette avait été placée en quarantaine. Seule Alice, plus résistante à cause de la malédiction dans ses veines côtoyait encore l'enfant, lui apportant des soupes chaudes et des compresses fraiches. Mais Ma' avait déclaré que la petite souffrait trop et qu'ils devaient contacter quelqu'un de plus compétant. C'est qu'elles essayaient d'importuner le moins possible la doctoresse, craignant qu'elle finisse par se laisser d'aider les putains gratuitement.
Alice soutenait la petite Antoinette tant bien que mal. L'enfant se déplaçait encore, signe avant courreur qu'elle n'était pas si mal. Allez Toinou. On est bientôt arrivées. L'autre lui accorda un pauvre sourire auquel Alice répondit de la manière la plus réconfortante qu'elle pu. Elle frappa à la porte du médecin et attendit, sagement, rassemblant autour du coup d'Antoinette l'écharpe épaisse qu'elle lui avait donné.
Gaëlle était de ces grandes femmes qui intimidaient Alice. Une particule, un métier qu'elle semblait adorer et surtout un savoir infinie. La courtisane rougie au moment même où Gaëlle lui adressa la parole. En temps normal, nul doute qu'elle se serait mue dans le silence, ses yeux bleus détournés pour ne froisser personne. Mais c'était pour Toinou qu'elle était là aujourd'hui et elle ne pouvait laisser sa timidité entrainer un mauvais diagnostique.
Bonjour Mademoiselle d'Adhémar. On ne donnait pas du prénom à une femme de cette stature. Leçon numéro 4.
Elle aida Antoinette à se déshabiller avant de tender son manteau de fourrure rapiécé, son bien le plus cher, à Gaëlle. Il faisait bon dans le cabinet. La chaleur réconfortante des intérieurs, qui pouvait presque expliquer le feu des joues d'Alice. Presque. Elle installa Antoinette sur le canapé, pour s'occuper les mains et l'esprit et surtout pour ne pas regarder la noble dans les yeux. Elle était impressionnante. Alice se répétait mais elle n'avait pas encore été présentée au monde. La nouvelle de sa présence au Gevaudan venait à peine d'être offerte. Pour l'heure, elle n'avait côtoyé que quelque nobliaux de province, venu attendre dans le salon que leurs concubines fétiches les récupèrent. Elle les avait détesté. Là n'était pas la question.
Le chat gris leva un oeil à la présence des deux dames sur son canapé et attira une patte. Antoinette, normalement pleine de vie, lui fit un faible sourire. Elle était brulante dans les bras d'Alice.
Merci. offrit Alice quand Gaëlle leur offrit une tasse chacune. La porcelaine était belle, le liquide brûlant sentait bon. A la maison, Ma' rajoutait souvent du miel. - Ca éloigne les mots de gorges - riait-elle avec ses protégées. Si seulement ce n'était que pour ça. Mais Alice, encore trop pure, ne le savait pas. Je viens pour Toinou. Elle rougit un peu plus. La jeune fille portait le même nom que la noblesse. Presque ridicule pour elles qui étaient nées dans la fange. Elle est malade depuis plusieurs jours et Ma' pense que vous devriez intervenir. Elle a eu beaucoup de fièvre, qu'on a essayé de faire baisser avec des langes froides et des tisanes de plantes. Mais elle ne redescend pas et son état s'empire. Toinou est une enfant vive et depuis plusieurs jours on ne l'entends plus. Sa respiration nous a beaucoup inquiété elle... on dirait qu'un démon s'est assis sur sa cage thoracique. Car sans la science, les filles se remettaient à Dieu. Nos prières ne suffisent plus. Dites moi que ce n'est pas trop grave ? L'inquiétude d'Alice était palpable. C'est qu'Antoinette était une fille de la rue, comme elle. Et qu'elle considérait toutes les filles de la maison comme sa véritable famille, celle que jamais on n'abandonne.
@Gaëlle d'Adhémar
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« Je vous en prie. J’espère qu’il sera à votre convenance, c’est mon préféré, il est rare que je consente à le partager. » remarqua la d’Adhémar, amusée, dans une tentative de détendre l’atmosphère.
Là n’était cependant pas la question du moment. Tout en portant sa tasse à ses lèvres, Gaëlle tendit l’oreille. Elle grappillait chaque miette d’informations qui lui était donnée. Les gens ne se rendaient pas compte à quel point le Diable pouvait se cacher dans les détails, lorsqu’il était question de santé. C’était des détails qui différenciaient une bronchite d’une bronchiolite. Un rhume d’une sinusite. Le diagnostic n’en serait que meilleur et la guérison plus rapide. Reposant sa tasse devant elle, ni trop vide ni trop pleine, la jeune femme offrit un sourire rassurant à ses deux invitées du moment. Elle pouvait tout entendre. Elle devait tout entendre. La petite Toinou lui semblait aussi brûlante comme le feu qui ronronnait dans la cheminée. Mais la fièvre n’était qu’un symptôme et rarement la maladie en elle-même. Une simple réaction du corps face à un ennemi minuscule qui venait assaillir ses défenses.
« C’est donc Toinou la petite guerrière courageuse que je vois là. Le regard clair de Gaëlle se posa sur l’enfant, avant de revenir sur Alice. Vous avez bien fait, il était important de faire baisser la fièvre autant que possible et qu’elle continue de se nourrir. Beaucoup de maladies bénignes sont impressionnantes, plus encore sur les enfants. Toinou n’en sera que plus résistante une fois plus âgée, nous passons tous par là. » assura-t-elle, tâchant de se montrer aussi rassurante que possible.
Le corps se renforçait au fil des maladies et des blessures. Si cette idée étonnait quiconque ne serait pas dans le monde de la médecine, il n’en restait pas moins qu’une population saine était une population qui tombait fréquemment malade et qui s’en relevait. Ce constat se retrouvait dans le corps médical, le plus exposé aux maux. Il n’était pas rare que le personnel des hôpitaux ou les médicomages indépendants tombent souvent malades au cours de leurs premières années d’exercice. Puis venait le temps de la résistance. Aussi, Gaëlle pouvait désormais se targuer de ne tomber que rarement malade.
« Je vais l’ausculter pour affiner mes pensées, si cela vous convient. Venez avec moi, cela ne sera pas long et vous pourrez rester ensemble. Si mon idée se précise, d’ici quelques jours, cette mauvaise mine ne sera plus qu’un mauvais souvenir et son énergie aura bientôt raison de la vôtre et de celles des autres femmes. »
Se levant de son fauteuil, Gaëlle se dirigea vers le paravent, disparaissait derrière lui. Elle attrapa un masque de tissu, le nouant habillement derrière ses oreilles. Une simple précaution. Il lui faudrait toucher et approcher davantage la petite et le pire serait de lui transmettre des germes que la médecin portait sur elle sans le savoir. Dans cette optique, la jeune femme se lava également les mains consciencieusement. Là, tout était en ordre.
« Nous allons pouvoir y aller, vous pouvez poser Toinou sur la table, elle peut même s’y allonger si elle en ressent le besoin. commença Gaëlle, en s’adressant à Alice. Je vais écouter son cœur, ses poumons et vérifier ses ganglions, ce sera un bon début. »
Tout en parlant, Gaëlle avait indiqué les zones en question sur sa propre personne. Si la fièvre avait été plus basse, la d’Adhémar n’aurait pas hésité à interroger l’enfant directement. Hélas, Toinou était avec elles sans être réellement présente. Qu’Alice soit restée avec elle était une bénédiction pour Gaëlle, plus encore si la jeune femme était restée au chevet de la malade plusieurs jours durant.
« Là, tu es très courageuse Toinou, tout cela sera bientôt terminé, ne t’en fais pas. Gaëlle avait caressé les cheveux de la petite avec douceur. Je vais écouter ton cœur avec ceci. La jeune femme avait sortit un stéthoscope de son sac. Je vais devoir passer sous ta robe pour se faire et ce sera un peu froid. Je vais te toucher juste ici, Gaëlle avait touché l’emplacement de son propre cœur, puis tes poumons, juste-là. Tu aimes la musique, peut-être ? Je vais juste vérifier si ton cœur et tes poumons sonnent bien et faire en sorte de les réaccorder si ce n’est pas le cas. »
Chose dite, chose faite. Avec douceur, Gaëlle ausculta la petite. Ses poumons étaient quelque peu en souffrance mais son cœur se portait comme un charme. Une bactérie ou un microbe hivernal, sans doute. L’enfant avait pu l’attraper lors de ses jeux ou en traînant dehors, tout simplement. Il n’y avait rien de plus banal. Il pouvait s’agir d’une maladie pulmonaire ou d’une grippe. Tout dépendrait des réponses d’Alice, qui l’aiguilleraient un peu plus.
« C’est bien, tu as bon cœur j’ai l’impression, non ? Il est en pleine forme, un vrai petit tambour ! Gaëlle rangea son stéthoscope à sa juste place. Je vais palper ta gorge, maintenant. Tu as des petits coussins dans le cou, qui servent de lits à l’armée de petites choses qui protègent ton corps des maladies. Je vais juste vérifier si le lit est occupé ou s’il est vide. Tu risques de sentir une petite gêne, n’hésite pas à m’en faire part en levant la main. »
Durant quelques instants, Gaëlle frictionna ses mains entre elles, afin de les réchauffer. Ceci fait, elle commença à palper le cou de la petite avec autant de prudence que possible. Comme prise d’un doute, la jeune femme glissa par la suite ses mains au niveau des oreilles de l’enfant avant de faire de même avec l’arrière de son cou. Les ganglions de la gorge n’étaient pas les seuls à être gonflés, semblait-il. Ensuite, elle vérifia l’intérieur de ses oreilles puis de sa gorge, mettant ainsi fin à l’auscultation.
« Tu as été vaillante, Toinou, tu peux être fière de toi. Moi, je le suis en tout cas. J’ai encore quelques questions à poser à Alice, mais ne t’inquiètes pas, tu seras vite sur pieds. Repose-toi un peu, tu seras vite au fond de ton lit, le sommeil est un très bon médicament. Voilà de quoi te tenir chaud en attendant. »
Gaëlle attrapa une petite couverture pliée qui se trouvait non loin de son sac, la déplia avant de l’utiliser pour border sa petite patiente. Ceci fait, Gaëlle fit signe à Alice de la suivre en dehors du paravent. Elle revint s’installer sur son fauteuil, faisant signe à l’autre jeune femme de faire de même.
« Vous pouvez être rassurée et rassurer les autres pensionnaires, Toinou va se rétablir. Il lui faudra quelques jours pour cela, peut-être une semaine tout au plus, je lui donnerai quelque chose pour le trajet du retour et pour poursuivre le traitement une fois que vous serez rentrées. Mais avant d’en arriver-là, j’aurais d’autres questions à vous poser, afin de préciser mon diagnostic et de lui donner le traitement adéquat. Est-il arrivé à Toinou de cracher de temps en temps ? Ou d’avoir un douleur dans la gorge ? Peut-être s’est-elle plainte de douleurs dans les muscles ou de maux de tête ? »
Au-delà de la santé de la petite, Gaëlle devait aussi songer aux risques de contamination. Il y avait un certain nombre de personnes à l’Empire des Sens, dont des enfants ou des personnes plus sensibles que d’autres. En posant de telles questions, elle pourrait également faire des recommandations à Alice, qui pourrait les transmettre aux autres pensionnaires. Alors, tout le monde pourrait passer l’hiver plus sereinement, la doctoresse comprise. Dans ce contexte, et si cela ne faisait plus réellement partie de son quotidien habituel, Gaëlle jouait son rôle de médecin non pas en guérissant un mal déjà présent mais en le prévenant. Une mission tout aussi importante que le fait d’apporter la guérison à qui pouvait bien en avoir besoin.
Une mission qui lui avait manqué, ou qui avait une saveur toute particulière pour Dame Faucheuse. Si elle retournerait bien vite dans les tréfonds de sa morgue, elle ne regrettait pas d’avoir apporté son secours à Toinou, bien au contraire. Il n’était pas uniquement question de ne pas perdre la main. Si cette donnée entrait en ligne de compte, une excuse bien tournée pour quiconque venait à lui poser la question, Gaëlle avait toujours été à la limite entre les deux mondes. Elle vivotait entre la Vie et la Mort, s’inspirant de la première pour comprendre la seconde.
@Alice Beauregard !
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Thème | Alice goute, pour lui faire plaisir mais aussi car le fumet du thé captive son odorat. Elle cherche d'où elle connait ce parfum, s'arrête au boisson que Ma' s'offre parfois en cachette des filles. Le thé est si bon. Et si Alice note la touche d'humour, elle ne parvient pas à y rire. Car on ne ris pas avec les gens de la haute. Car on ne peut se permettre une telle intimité avec ceux qui ont tout. Elle les admire, sans même le faire en secret. Elle n'ose pas vraiment regarder Gaëlle dans les yeux, qu'importe qu'elle soit leur médecin attitrée. Peut-être va-t-elle s'énerver si elle le fait et Alice a bien trop peur de rentrer avec Toinou malade et l'annonce terrible que Gaëlle ne les aidera plus. Et pourtant, la douceur et la gentillesse de la doctoresse décrispent quelque peu la jeune fille. Elle écoute tout, ces grands yeux fixés sur Gaëlle. Au moins avaient-elles agit correctement. C'est que Ma' touchait à tout et qu'Alice ne pouvait s'empêcher de se demander d'où la dirigeante de l'empire tenait toutes ses compétences. Elle n'était certes pas médecin mais avait su avec méthode quelle plante offrir à l'enfant.
Alice hoche la tête à l'explication. Elle espère, sincèrement, que Antoinette se portera mieux. Elle-même ne se souvient guère des maladies de son enfance. Le chien prenait souvent le pas sur l'enfant à ces moments. Dès que la fièvre se faisait trop forte. Dès que les émotions ne se contrôlaient pas. Alice n'était, heureusement, que peu malade. Ma' avait assuré que c'était la malédiction. Qu'elle avait déjà bien assez de maux pour toute une vie. Sa chaleur, plus elevée que les autres enfants, la protégeait bien assez.
La courtisanne ne peut empêcher son petit rire alors que Gaëlle les invite à la suivre. C'est que Toinou est un véritable tourbillon, ne peut-elle s'empêcher de répondre. C'est que la chaleur et la gentillesse la mettent en confiance. Ce n'est la première fois qu'elle voit Gaëlle. Ni la dernière, tant Ma' tient à ce qu'elle amène toujours les plus jeunes. Alors le sourire vient s'offrir, petit mais présent. Parce qu'elle imagine déjà ce que ferait Antoinette à peine sur pied. Courir, certainement. Embêter Nikita, également. Tu as entendu Toinou ? Tu fais comme Mademoiselle d'Adhémar dit d'accord ? La gamine hoche la tête, les yeux vitreux. La fièvre doit déjà être revenue.
Elle observe l'intervention, curieuse, comme toujours. Les oreilles, la gorge. Les coussins de bouche. C'est qu'Alice a l'impression d'être elle-même une enfant devant les explications. Et, alors que Gaêlle offre à Antoinette de retourner s'allonger, Alice se prend à vérifier sa gorge à son tour. Il y a bien quelque chose de dur, en plus de la trachée, dont elle ne s'était jamais réellement rendu compte.
Et l'enfant retourne seule se pelotonner sur le canapé, le chat gris lui jetant un bref regard avant d'accepter les caresses de la petite fille. Voilà ce qui leur manquait à l'empire. Un véritable chat, à elles toutes. Plutôt que les vieux matous qui venaient quémander du lait et de la chaleur et que Ma' chassait à coup de balais. Selon elles, ils n'étaient que des sacs à puce porteur de maladie. La présence du félin, et ses ronronnements, semblaient pourtant être plus qu'appréciable pour la petite malade.
Alice la couve d'un ultime regard tendre, avant de revenir à Gaëlle. Durant une seconde, une seule, ses yeux croisent ceux de la noble avant de brutalement se baisser, comme prit en faute. Elle ne doit pas faire ça. Parce qu'elle n'est pas de même rang. Les hommes, à l'empire, n'aiment pas réellement qu'on les regardent dans les yeux.
Elle a eu des glaires pendant un moment. Elle a toussé jusqu'à vomir une fois mais les tisanes semblaient lui faire du bien alors je lui en apportais beaucoup. Avec une cuillère de miel quand je parvenais à en trouver. Et... Alice s'interrompt. Ses dents pincent une seconde sa lèvre inférieure alors qu'elle réfléchit. Oui, si je ne vous dis pas de bêtise elle s'est plainte à plusieurs reprises de migraines et de courbatures. Elle avait du mal à marcher et les jambes très lourdes Elle relève les yeux, rougit immédiatement. Vous avez une idée de ce qu'elle peut avoir ? Bien entendu qu'elle avait une idée. Alice se serait disputée de son insolence. Gaëlle était doctoresse : elle savait certainement ce qui n'allait pas en ce moment chez Antoinette.
Mais au moins auraient-elles un verdict ce soir et Antoinette pourrait-elle, enfin, quitter le confinement de sa petite chambre. C'est que l'enfant s'était plainte de ne plus voir personne. Ma' était pourtant clair : toute maladie devait être enfermée pour ne pas risquer une infection générale et surtout pour ne pas risquer d'infecter ces messieurs.
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Tout en écoutant Alice, Gaëlle hochait parfois la tête. Récupérant sa baguette magique, la jeune femme l’agita, faisant venir à elle calepin et stylo plume. Si la jeune femme avait appris à écrire à la plume, comme bien des sorciers et sorcières, force était de constater que les Moldus avaient de très bonnes idées. Le crayon de bois ou le stylo plume en faisaient partie. Désormais armée de papier et crayon, la d’Adhémar entreprit de rédiger un début d’ordonnance. Il n’y avait guère de doutes sur le mal dont souffrait Antoinette. Une grippe, une maladie hivernale parmi d’autres. Les premiers cas étaient quelque peu en avance, il est vrai. Mais rien de surprenant ou d’alarmant pour autant. Le plus important était de veiller à ce que la maladie ne s’étende pas à d’autres personnes.
« Je le pense, en effet. Gaëlle esquissa un léger sourire. Cette conclusion sera à même de vous rassurer, à mon sens. Antoinette a une grippe. Les enfants l’attrapent souvent en hiver et si les symptômes peuvent être surprenants ou inquiétants, cela se soigne aisément. D’ici une semaine, il n’y paraîtra plus si Toinou prend bien son traitement et si elle se nourrit bien. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer et si elle restera affaiblie après sa guérison pendant une semaine ou deux, cela sera pour le mieux. Bien évidemment, je vous encourage à revenir me voir si l’état d’Antoinette se dégrade ou si les symptômes n’ont pas disparu d’ici une semaine. »
Son tampon, il lui fallait son tampon. D’un nouveau mouvement de baguette, l’encrier et le petit objet flottèrent jusqu’à la table basse. Au fil du temps, sorciers et sorcières avaient concoctés tous un tas de potions et autres remèdes afin de soulager les maladies. Ces préparations étaient plus efficaces que les remèdes Moldus, à bien des égards. Le plus intéressant, médicalement parlant bien sûr, restait le fait que Moldus et Sorciers étaient sujets aux mêmes maladies, bien que de façons différentes. Si peu de personnes s’étaient penchées sur la question, Gaëlle y voyait là une origine commune, un ancêtre commun peut-être. Après tout, des sorciers pouvaient naître dans des familles Moldus tandis que des Cracmols pouvaient voir le jour dans des familles sorcières.
« Actuellement, Antoinette est toujours contagieuse. Gaëlle tamponna l’ordonnance avant d’y ajouter sa signature. Il faudrait attendre deux jours de plus afin d’éloigner tous les risques pour les personnes les plus sensibles. Les autres enfants ne doivent pas l’approcher avant que ces deux jours ne soient écoulés, de même que les femmes qui seraient enceintes ou celles qui auraient hérité d’une santé délicate. Les autres personnes ont le droit de rendre visite à Toinou si elles le désirent, je n’y vois aucun inconvénient. Néanmoins, elles devront respecter quelques règles pour ne pas propager la maladie le temps que les risques de contagion s’amenuisent. »
Gaëlle déposa l’ordonnance sur la petite table, prenant un autre feuillet vierge avant de se remettre à écrire. Elle savait Ma’ avisée. Preuve en était, Antoinette avait été mise à l’isolement le temps d’en savoir plus sur le mal qui l’affectait. Aussi, elle ne se faisait que peu de souci quant au fait que ses recommandations seraient suivies. C’était là la chose la plus complexe pour un médecin. Même avec les meilleures volontés du monde et les meilleures armes pour ce faire, limiter la propagation d’une maladie restait très complexe. Il y avait bien trop de facteurs à prendre en compte, l’un d’entre eux étant le fait que le plus grand nombre devait prendre leurs recommandations au sérieux.
« Ainsi, en suivant ces recommandations, vous pourrez aussi prendre un peu de repos, Alice. Antoinette a eu de la chance de vous avoir pendant ces quelques jours. Vous avez fait tout ce que vous pouviez faire pour la soulager et en agissant de la sorte, vous avez limité les possibles dégâts et engagé son processus de guérison. Pour autant, il est important de penser à votre bien-être, à présent que la situation est sous contrôle. Si d’autres personnes sont d’accord pour suivre ce protocole, vous pourrez vous partager la garde de Toinou avec elles. Je suis certaine qu’avoir un peu de compagnie vous fera du bien à toutes les deux. »
L’autre feuillet vint se poser sur la table basse. Se laver les mains à l’eau claire et au savon, porter un tissu autour du nez et de la bouche, penser à nettoyer les objets qu’Antoinette toucherait et ne pas laisser les personnes à risque s’approcher d’elle durant encore quelques jours. Cela devrait suffire. Et si tel n’était pas le cas, Gaëlle trouverait d’autres solutions. Il ne lui restait qu’à prendre en compte le cas d’Alice. Si la jeune fille n’était pas malade, rien ne disait qu’elle ne le serait pas d’ici quelques jours. Mieux valait prendre les devants avant qu’il ne soit trop tard.
« J’allais oublier un dernier petit quelque chose. Gaëlle ramena l’ordonnance à elle. Que vous n’ayez pas contracté la grippe est étonnant mais pas impossible, Alice. Votre santé me semble fort bonne et il est de mon devoir de voir cet état perdurer. La jeune femme se fendit d’un nouveau sourire. Je vais ajouter une autre potion à l’ordonnance, pour vous. C’est un fortifiant à prendre en une fois. Vous n’avez pas d’allergies particulières, il me semble ? Il ne s’agit que de plantes communes et d’un soupçon de magie, comme les sorciers savent si bien le faire. C’est très efficace, vous verrez. »
@Alice Beauregard !
Alice d'ApcherCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Thème | Une grippe. A dire vrai, Alice n'était que trop peu tombée malade petite. Tout court tout simplement. Sans doute que Dieu, dans sa gentillesse, avait choisi de l'épargner quand sa malédiction prenait le pas. Alice n'aurait su que dire et elle se souvenait quand même de la dite maladie. Pendant la guerre, alors que le froid recouvrait Paris, les enfants de l'empire avaient attrapé la fièvre, puis la toux. L'épidémie avait ravagé leur rang et elle avait beaucoup pleuré en enterrant des âmes trop jeunes pour l'être. Ma' avait serré les dents mais Alice était certaine d'avoir entraperçue de l'eau à l'orée de paupière de la puissante femme. Le simple mot la fit frémir. Antoinette avait pourtant l'air bien moins terriblement touchée que les pensionnaires à l'époque. Les conditions étaient meilleurs aujourd'hui. Heureusement. Alice ne se souvenait que de brides la première guerre. Mais elle refusait de sentir encore dans sa poitrine la terrible douleur d'autrefois. Vous êtes vraiment un ange pour nous Mademoiselle. offrit Alice entre deux phrases de la doctoresse. Et ses yeux brillaient en soufflant ses mots. Gaëlle ne pouvait même imaginer à quel point elle leur sauvait la vie à toutes. A quelle point elle leur permettait de vivre dans les meilleurs conditions. Et à quelle point les petites lui étaient toutes reconnaissantes.
Elles lui feraient un cadeau pour les vêpres. Un petit truc fait à partir de rien avec des bouts de tout pour qu'elles puissent participer les unes et les autres. Pourquoi pas une couverture ? Que chacune donne une petite pièce pour un patchwok qui finirait pour le chat. Gaëlle était une femme de la haute après tout et jamais elle ne pourrait être vu avec une création des petites pensionnaires.
Alice écoute pourtant attentivement. Elle devra faire son rapport à Ma' et surtout, elle sait qu'elle continuera à s'occuper d'Antoinette jusqu'à la fin. Hors de questions de prendre le risque qu'une autre tombe malade à sa place. Et puis, tant qu'elle s'occupait d'Antoinette, elle n'était pas d'autre corvée. Alice n'avait ni récuré les sols ni fait la vaisselle depuis des jours et elle avouait que cela ne lui était pas désagréables. Les mains dans l'eau -bien que chaude - abimait ses ongles. Et si elle n'était pas encore marchandable et donc on ne lui demandait pas encore d'être impeccable en toute circonstance, elle était coquète.
Je vais continuer à veiller sur Toinou. Beaucoup d'entre nous ne savent pas lire et je préfère être certaine que vos recommandations soient suivies correctement. Je ne veux pas vous contredire mais.... j'ai hérité, depuis mon enfance, d'une maladie qui me rends insensible aux autres. Je crois n'avoir une qu'une otite en vingt ans de vie. Elle se tend d'un doux sourire la petite Alice alors qu'elle se sent plus à l'aise en compagnie de la médecin. Déjà, elle s'éclaire un peu plus, offre cette lumière que Ma' lui a souvent dit de cacher devant les hommes pour qu'ils ne veulent pas lui voler. Déjà, elle s'éclaire un peu plus, offre cette lumière que Ma' lui a souvent dit de cacher devant les hommes pour qu'ils ne veulent pas lui voler. Je ne crains pas grand chose et avec vos potions, je sais ne plus craindre rien du tout. Je ne suis allergique qu'à l'ail et aux oignons mais je doute qu'il y en ait dans une potion ? Elle se fend d'un petit rire. Et puis, pour être tout à fait franche : veiller sur Toinou est bien moins désagréable que faire la vaisselle. Son sourire, mutin, plisse son nez et fait briller ses tâches de rousseurs.
Mais Alice ne s'arrête pas sur son rire. Elle est rassurée, c'est déjà ça. Ma' le sera tout autant dès qu'elle rentrera. Les filles peut-être également. Antoinette était la nouvelle mascotte. L'empire n'avait pas reussi de petites perdues depuis un moment et Antoinette était la plus jeune des pensionnaires, découvrant le monde avec l'air ingénue des enfants. Alice pouvait l'écouter parler des heures durant.
Alors elle savait très bien que la dernière demande de Gaëlle ne serait pas transmise. Elle ne mentirait pas à Ma' -on ne mentait pas à Ma'- mais elle pouvait, peut-être, oublier un ou deux détails et garder pour elle la surveillance de sa protégée.
@Gaëlle d'Adhémar
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« Je vous en prie, vous allez me faire rougir. répondit doucement Gaëlle, sincèrement touchée par le compliment. Qui serais-je pour refuser mon aide à Antoinette ou à l’une de vous ? Il est bien malheureux que certaines personnes ne puissent pas se soigner. Je suis heureuse de vous offrir cette possibilité. »
Les femmes souffraient plus de ce fait. Souvent désœuvrées, même pas responsables de leurs propres finances quand bien même elles gagneraient un salaire, Gaëlle avait pris en pitié bon nombre de femmes Moldues. C’étaient elles qui remplissaient les dispensaires, avec leurs enfants ou seules, ne pouvant payer des soins de qualité. Elles qui allaient à la soupe populaire pour ces mêmes raisons. Il fallait dire que, qu’important que leur sang soit magique ou non, nombreuses avaient été les sorcières et les Moldues à perdre leur travail à la fin du conflit, les hommes reprenant leur place dans les usines et les magasins. Bien sûr, les sorcières étaient un peu mieux loties, bien que le coût des soins médicaux restait important, selon les maux dont elles souffraient. Aussi, Gaëlle était bien heureuse de pouvoir faire ce pied de nez au destin en s’occupant d’Antoinette ou des filles de Ma’. Elle leur offrait une petite chance de plus, à toutes ces enfants devenues de belles jeunes femmes qui n’avaient pas eu un début de vie bien facile.
« Bien, je vous laisse cette feuille en tant qu’aide-mémoire, en ce cas. Gaëlle avait agité la feuille en question quelques instants, avant de la déposer sur la table devant elle. Les sorciers et autres créatures magiques sont plus résistantes que les Moldus pour bien des raisons. Nous ignorons encore pourquoi mais les faits parlent d’eux-mêmes. La jeune femme se tut, visiblement songeuse. Et il semblerait que vous soyez une exception parmi les exceptions. »
Bien sûr, Gaëlle était curieuse. Les sorciers et sorcières pouvaient contracter des maladies qui finissaient par les rendre plus résistants. Qu’Alice ait vécu un pareil phénomène était de l’ordre du possible. Si l’envie d’en savoir plus lui brûlait les lèvres, la d’Adhémar préférait ne pas creuser davantage. Elle ne craignait que trop qu’Alice ne se replie sur elle-même, si elle essayait d’en savoir plus dès à présent. La jeune femme était d’une grande douceur, une petite tortue qui lui montrait petit à petit sa tête. Et la dernière chose que Gaëlle voulait, c’était de la voir rentrer dans sa carapace. La doctoresse en apprendrait plus un jour prochain, peut-être. Il ne servait à rien de presser le pas alors qu’Alice semblait être en pleine forme.
« Non, rassurez-vous, cette potion a un goût particulier mais pas au point de ressembler à une soupe à l’oignon ou à des escargots à l’ail. assura Gaëlle, amusée par cette idée. Vous n’avez rien à craindre à ce propos. Le regard de la jeune femme se posa sur Antoinette. Toinou a de la chance de vous avoir. Au-delà de faire baisser sa fièvre ou de lui apporter de quoi manger, garder le moral est primordial pour une bonne guérison. »
Si l’isolement des malades était souvent nécessaire, il était bon de ne pas le généraliser si risque d’infection il n’y avait pas. Ou alors convenait-il de trouver une autre solution pour que le malade se sente entouré. Cela pouvait se faire par un contact à travers une vitre ou par téléphone. Et dans les cas où tout contact était impossible, il restait encore la possibilité de faire croire à la personne qu’elle était entourée, qu’on lui tenait la main. Des petits mécanismes pouvaient être mis en place. Tout était bon pour offrir un peu de réconfort même aux personnes qui ne seraient pas entièrement conscientes.
Après avoir déposé l’ordonnance à côté de l’autre feuille, Gaëlle se leva et se rendit dans son bureau. Elle évitait de conserver trop de potions et de médicaments ici mais pour une grippe, elle avait toujours une dose ou deux de potion sous la main. Après avoir ouvert un petit placard fermé à clef, la doctoresse y fouilla quelques instants avant d’attraper une petite fiole. Vérifiant une dernière fois son contenu, la d’Adhémar referma le placard avant de retourner dans l’autre pièce. Elle se rapprocha d’Antoinette, faisant couler le liquide clair dans sa bouche en prenant le soin de ne pas trop la déranger. Voilà qui aurait la vertu de faire faiblir sa fièvre le temps qu’Alice retourne chez elles.
« Voilà qui devrait suffire le temps du trajet et jusqu’à ce soir. Gaëlle referma la fiole désormais vide. Il faudra lui donner deux doses par jour, et ce, même lorsque les symptômes d’Antoinette auront disparu. Je passerai la voir dans une semaine, pour m’assurer que tout est rentré dans l’ordre. Bien sûr, il ne faudra pas hésiter à me contacter si son état ne s’améliore pas d’ici-là. Le regard de Gaëlle se reposa sur la petite fille. Mais je ne me fais pas de soucis. Bientôt, Antoinette sera sur pieds et nous pourrons oublier toute cette histoire. »
Gaëlle plongea sa main dans la boîte à bonbons qu’elle avait laissé sur la table, enveloppant une partie de son contenu dans une petite poche en papier. Une fois la poche bien fermée, la jeune femme la déposa à côté de l’ordonnance et de ses recommandations.
« Et aussi un petit quelque chose pour le moral ! »
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Thème | Alice réponds au sourire par un autre, tout aussi amusée. Parce qu'elle a parlé sans refléchir, encore une fois. Voilà pourquoi elle préférait trop souvent le silence : elle était parfois gaffeuse, trop enfant et pas encore assez adulte. Qu'on la laisse s'occuper d'Antoinette lui avait fait le plus grand bien et l'avait convaincu d'une chose : malgré sa maladie, elle désirait un jour porter la vie et mettre à son tour au monde un petit être à cajoler. Là n'était pas encore la question. Il fallait un papa pour offrir au monde un enfant et elle ne connaissait pas le grand monde. Si elle rêvait au prince charmant, elle savait également qu'il y avait un risque pour que cela n'arrive jamais. Un risque. Pas une certitude. Et elle ne voulait offrir pour ce probable enfant la vie qu'Antoinette avait. Non pas que la jeune fille soit malheureuse. Mais son avenir était tout tracé et elle ouvrirait les jambes comme tant d'autre avant elle.
J'ai plus de chance encore. Son rire peut eloigner n'importe quelle larme. Je suis certaine qu'elle vous en offrira un quand elle ira mieux. Car pour l'heure Antoinette n'offrit rien de plus qu'un faible sourire avant de recommencer à caresser le chat. Le ronron de l'animal semblait la détendre.
Alice observa la noble fouiller dans son placard, stupéfaite de toute la potion qu'elle pouvait y voir. L'autre se rappelait-elle de toute ? Etait-ce seulement possible d'avoir autant d'informations en mémoire sans jamais se tromper. OU bien chaque fioles avaient-elles une petite étiquette colorées, offrant à qui de droit les informations manquantes ? Alice lui posserait la question une prochaine fois. Quand Antoinette irait mieux et qu'elle pourrait réellement discuter. Car une chose était certaine ; la française se sentait bien en compagnie de la médecin. Sa douceur et surtout sa bonté la rassurait. Ma' savait choisir ses proches. Elle fit boire la fiole à Antoinette et la petite fille se laissa faire. Alice ne disait rien et Antoinette semblait écouter Alice comme le messie.
Elles sourirent d'ailleurs toute deux aux bonbons. Alice s'approcha de la petite malade, l'enjoignant à la suivre et à se mettre sur pied. Malgré sa fièvre, Antoinette obéit. Signe de plus qu'elle était bien malade. Faire entendre raison à Toinou était impossible en temps normal.
Même si l'envie ne manque pas, j'espère ne pas vous revoir avant la semaine prochaine alors, tenta Alice avec humour. Qu'est-ce qu'on dit Toinou ? La petite fille se tendit d'un merci brumeux avant de prendre la poche de bonbon. Elles s'en régaleraient dès qu'Antoinette aurait moins mal à la gorge. Je vous dis donc à bientôt Mademoiselle d'Adhémar. Et encore une fois, de ma part et j'en suis certaine de la part de nous toute : merci.
Car Alice ne pouvait s'empêcher sur la gratitude qui était la sienne. Gaëlle leur sauvait la vie. L'auraient-elles eu à leur côté à l'époque que les enfants ne seraient pas mortes ? Aurait-elle pu éloigner la grippe quand elle ravageait l'Empire et que Ma' obligeait les protes à se fermer pour de bon ? Alice n'aurait su le dire mais elle était certaine que oui. Si elle-même était sorcière, Gaëlle était bien au delà d'une simple magicienne.
FIN DU RP
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