Rituel du massif des Pyrénées | Event #2.3

Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.

Résumation:

Il faisait terriblement froid. Sans trop bouger, Neith en ressentait la morsure et pour la première fois depuis très longtemps ressentait le désir de prendre ses clics et ses claques et de partir en Egypte où la température était largement plus acceptable. Pourtant, elle avait envie d’être là, déjà parce qu’elle avait l’occasion de voir Ruben qui participait à cette cérémonie en tant qu’élève de Beauxbâtons, mais aussi parce qu’elle y voyait un intérêt plus intime et personnel. Depuis trois ans déjà, célébrer le rituel au massif des Pyrénées était important pour elle et le souvenir d’Alaric, toujours bien vivace. Si son âme avait déjà été guidée il y a trois ans, elle tenait à faire ce rituel avec son fils qui en avait de toute façon fait également une tradition.
Si sa famille l’accompagnait habituellement, cette année, elle avait décidé d’y aller seule, décidée à partager un peu de temps avec Ruben par la même occasion. Enfin seule, c’était sans compter les gardes du corps nouvellement mis à sa disposition et celle de Ruben pour assurer un peu leur sécurité. Le drame qui avait failli se produire quelques mois plus tôt était encore impérissable dans l’esprit de Neith qui, si elle détestait l’idée qu’on la suive, se considérant indépendante et toute à fait apte à se défendre le cas échéant (sans doute était-ce aussi beaucoup de fierté mal placée de sa part), reconnaissait qu’elle ne pouvait pas faire autrement. Tarek était devenu une personnalité publique en proie aux élections à venir et Ruben restait un Lestrange et héritier. Il était devenu évident qu’elle devait mettre toute sa fierté de côté et accepter l’idée d’avoir à présent des gardes du corps même pour elle.
C’était d’ailleurs l’un des gardes du corps qu’elle avait envoyé en reconnaissance pour récupérer à boire et à manger parce qu’elle savait que le froid était piquant et qu’ils avaient besoin de se réchauffer, autant elle que Ruben que les dits gardes du corps qu’elle traitait toujours avec un respect particulier.
Ruben éclata de rire en voyant Cerbère sauter dans la neige et quasiment disparaitre dedans.
« Il va falloir qu’on le sorte de là. » s’exclama-t-il, son nez rouge sortant de sous son écharpe et de son bonnet vissé sur sa tête.
Neith eut un sourire amusé.
« Ne t’inquiète pas. Il a su sauter dedans, il saura ressortir. » Son regard tomba sur un des gardes du corps qui revenait avec de quoi boire et manger et elle le remercia poliment avant de se tourner vers Ruben. « Tiens, pour te réchauffer un peu. »
Ruben la remercia et commença déjà à se mettre à manger. Neith, elle, se contenta de poser ses mains gantées sous son énorme cape de fourrure pour entourer l’eau de vie chauffée. Le regard de Ruben se posa dessus et il dit :
« Je peux en avoir ? »
Neith se mit à rire.
« Alors, je sais que je suis parfois une mère très laxiste, mon chéri, mais je ne tiens pas à t’initier à l’alcool à douze ans. »
« Mais je suis grand ! »
« Quand tu seras plus grand alors. » lui répondit-elle avec un clin d’œil. Utilisant sa magie sans baguette, elle fit voler ce qu’elle identifia comme du jus d’orange chaud que quelqu’un faisait passer pour le donner à Ruben. Cerbère, lui, revint le museau plein de neige en aboyant joyeusement.

Spoiler:

Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.

Occupée à se réchauffer avec le vin chaud qu’elle a rentre ses mains gantées, Neith laisse son fils jouer avec leur chien. Son regard vagabonde un peu, tentant de reconnaître quiconque au lointain. C’est une signe en particulier qui l’arrête, quelqu’un semblant attirer son attention. Fronçant les sourcils pour tenter de deviner, elle mit du temps à cause de la luminosité à reconnaître Gaëlle et puis Elric d’Adhémar et… Zina. Le visage de Neith s’illuminant un instant, elle se tourna vers Ruben pour commencer à lui parler quand elle vit arriver comme tout le monde la doyenne. Suivant l’homme du regard, elle l’écouta avec sérieux. Un léger hoquet de surprise et d’admiration sortit de la bouche de Ruben arrachant à Neith un sourire. La flamme arriva sur Gaëlle et si Neith n’en fut pas surprise, elle se tourna vers Ruben et lui demanda :
« Souhaites-tu la porter également un bout de chemin ? »
Son fils posa un regard incertain sur sa mère.
« Je peux ? Pour papa ? »
Neith posa sa main sur la joue de son fils et lui caressa cette dernière avec tendresse avant de lui répondre :
« Bien sûr. Je serai tout du long à côté de toi et avec toi. »
Ruben finit par accepter, plus confiant et Neith lui proposa alors en lui tendant la main :
« Viens, on va voir Gaëlle, Zina et son mari. Eux aussi portent la flamme pour des êtres aimés. Allons les soutenir. »
Peu importait, la mort frappait tout le monde également et Neith savait qu’elle avait beaucoup frappé Zinaïda. Au moins, pour son amireuse, elle souhaitait être là et quitte à passer du temps avec elle autant en passer aussi avec Gaëlle qu’elle appréciait réellement ou faire la connaissance d’Elric.
Sifflant Cerbère qui revint près d’eux, Neith fit un signe aux deux gardes du corps légèrement plus loin pour leur faire comprendre que tout allait bien. Puis, elle se mit en marche avec Ruben. Marchant rapidement, Neith et Ruben arrivèrent finalement à hauteur des D’Adhémar.
« Gaëlle, je me disais bien que c’était toi. Je ne suis pas surprise de te voir porter la flamme en première. » la salua-t-elle, chaleureuse.
Puis, son regard s’attarda sur Elric à qui elle offrit un signe de tête et qu’elle salua avec la même chaleur.
« Monsieur le duc, bonsoir. »
À ses côtés, Ruben, sérieux, l’imita.
Et enfin lorsque le regard de Neith se posa sur Zinaïda, une légère lueur de tristesse teinta un instant son visage, compatissante avec cette dernière. Elle était heureuse de la voir, même si elle savait que ce moment était particulièrement important pour elle, tout autant que pour Elric.
« Zina. »
Son sourire se fait plus doux avant de finalement présenter Ruben :
« Je vous présente mon fils, Ruben. Il m’a dit qu’il voulait également porter la flamme. Si tu le souhaites Gaëlle, il pourra être après toi. »
Ou si la flamme le décidait. En attendant, Neith et Ruben suivaient de près la médecin légiste porteuse de la flamme.

Spoiler:

A peine arrivé, qu’Apollon s’était jeté corps et âme sur la viande braisée dont le fumet avait titillé son nez sensible une bonne partie de la montée vers le point de rendez-vous. Bien trop cuite à son goût, mais de la viande, c’est de la viande, et il est affamé par l’air pur de la montagne et l’effort qu’elle allait lui demander, lui avait déjà demandé. Il était né loup, pas bouquetin, et cela faisait bien des années qu’il n’avait pas pris part au rituel le plus haut de France.
La précédente, c’était au rituel corse qu’il s’était donné. La précédente, il n’était pas seul. Mais qu’importe qu’il soit seul ou accompagné, il n’avait jamais manqué de fêter la Samhain. Comment aurait-il pu, quand la mort faisait tant partie intégrante de son existence, de son sang, de ses gênes ? Les d’Apcher, les bêtes dont on se méfiait tant, avaient leur lot de fantômes. Ils méritaient qu’on les accompagne, qu’on les guide vers la paix, que ce soit par la danse ou la chasse sauvage.
Ils méritaient qu’on se souvienne d’eux.
(enfin, pas tous, vile pensée envers le paternel meurtrier, maudit soit-il)

Après s’être rempli la panse et aussi le gosier en humant une chanson joyeuse et en admirant ce ciel dégagé de tout impact de l’homme, celui qui n’est ni homme ni loup revêt un sourire d’occasion. Sa cicatrice le tiraille particulièrement, cette nuit, comme elle le fera pendant les deux prochains jours jusqu’à la Pleine Lune. La douleur n’est qu’une réminiscence, tel un membre fantôme de ce qu’il a perdu et ne retrouvera jamais plus. Il chasse la mélancolie qui l’étreint, car cette nuit sera faite de chants, de danses et de magie, tout ce qu’il aime et tout ce pourquoi il existe. Cette nuit sera faite de joie et d’amour, envers ceux qu’il a perdu, frères, cousins, et illustres inconnus !

La lumière de la flamme n’éclaire pas que le beau visage de la première élue (@Gaëlle d'Adhémar) mais baigne aussi d’or rougeoyant ceux qui l’entourent comme un cocon de chaleur et d’espoir, un anneau de vie qu’il ne peut qu’admirer d’autant plus comparé à celui bien plus pâle de la lune dans le ciel nocturne. Guilhem est comme un papillon au cœur battant, attiré par cette lumière, ce qu’elle représente, ce qu’elle susurre. La promesse d’une compagnie sacrée, magique, pour danser avec eux et les morts qu’ils sont venus retrouver dans la fièvre de cette nuit glaciale. Ou peut-être est-il juste attiré par l’idée de moins se geler son charmant derrière en se rapprochant de la Flamme ?!

Toujours est-il qu’il remonte, se glisse entre les nombreux sorciers, sorcières et leurs progénitures excitées (avec quelques « veuillez m’excuser » de ci de là) tout ça pour imposer sa délicieuse compagnie à la tête du cortège… tout ça pour espérer réchauffer les lambeaux de son cœur et ses mains gelées malgré l’outre d’eau de vie qu’il y garde… tout ça, pour saluer celle qu’il a reconnu de loin, grâce à la flamme aussi… L’égoïsme pousse à bien des actes, l’envie aussi, tout comme la simple joie de partager ce moment, avec des connus comme inconnus. Parce que, qu’est-ce que la Vie, qu’est-ce que la Mort, si on ne les partage pas ?

« Ma chère c-Zinaïda ! Te voir me comble de joie…» Qu’il s’exclame, retenant de justesse un « cousine ! » qui aurait trahi son lien de parenté avec la Romanova devenu d’Adhémar, trahi ses liens avec les Grands de ce monde. Il s’incline profondément, transvase la gourde dans une main pour faire un petit geste en vague avec l’autre -chassez le naturel obséquieux, il revient au galop-, puis glisser celle qui est libre dans la main de sa cousine. Il serre doucement le bout de ses doigts dans les siens, réconfort imparfait mais nécessaire, cachant le fait qu'il n'est pas venu ici que pour lui, qu'il savait qu'elle serait là, sa petite Zina… Alors seulement se permet-t-il de porter son attention sur ceux qui l’accompagne (après un long regard échangé avec Zina), le mari, il suppose, qu’il salue d’un bref signe de tête parce qu’au fond de lui il est un d’Apcher, et l’élue : « Mademoiselle, quel honneur de rencontrer la Porteuse de la Flamme. Seriez vous contre gagner en humble suivant un ermite chantant ? » Qu’il ajoute avec une pointe mutine à la jeune femme (@Gaëlle d'Adhémar), les yeux pétillants et l’humilité définitivement débordante… avant de faire enfin attention au reste et… OH. Oh.
Neith.
Le sourire jovial se fige un peu.

résumé:

Loom of Fate | 2023

Au sommets des grands pics et dans les vallées, les flammes sacrées sont rallumées pour la saison sombre. Et si de tels foyers prennent vie un peu partout au travers des terres de France, ceux des Pyrénées sont les plus hauts, et les sorciers dansent auprès d’eux, chantent et leur insufflent une vie qu’ils espèrent voir guider les défunts vers le repos.

« Shafiq, Neith Shafiq. » répondit Neith poliment et chaleureusement à l’interrogation d’Elric. « Avec Zinaïda, nous sommes de vieilles amies. Et pour Gaëlle, j’ai eu l’honneur de travailler avec elle sur des momies. Ce fut une collaboration passionnante. »
Neith ne peut s’empêcher d’avoir un pétillement dans le regard parce qu’elle a réellement apprécié ce moment avec Gaëlle. Ce fut une découverte fascinante pour toutes les deux et elle espère un jour pouvoir retravailler avec cette dernière. Ruben d’ailleurs s’extasie :
« Vous avez travaillé avec des momies ? Mais c’est trop bien ! »
Neith a un rire silencieux et un air tendre sur le visage avant d’ébouriffer les cheveux de Ruben. Son air en revanche se métamorphose pour devenir fermé quand elle reconnait la voix qui s’approche. Instinctivement, Neith se rapproche de Ruben. Sa main descend pour la poser sur l’épaule de son fils. Quelque chose dans sa façon d’être est maintenant protectrice envers son enfant mais c’est en réalité, elle qu’elle protège alors que Guilhem prend part à la discussion. D’abord, sans la remarquer au début et puis lorsqu’enfin le d’Apcher la remarque, Neith ne baisse pas le regard. Si elle a mis tant d’efforts à faire que les seules rencontres qu’ils avaient étaient en public et donc dénuées de tout affect personnel, ce soir, elle sent la différence.
Elle n’est pas seule. Son fils est là. Mais surtout, ils sont là aussi pour être disparu peut-être dans l’espoir infime de le sentir plus proche qu’eux de ces trois dernières années d’absence. Neith se sent à fleur de peau plus qu’elle ne le montre et maintenant contrairement à d’habitude où elle se réfugiait sous son masque de la politesse froide, elle ressent une certaine vulnérabilité et culpabilité plus que pressantes.
« Monsieur d’Apcher. » le salua-t-elle néanmoins parce que contrairement à lui et tout ce qu’il fait remonter, elle n’a pas oublié ses bonnes manières.
Ruben le salua également chaleureusement et l’intervention de Gaëlle fut la bienvenue. Cela permit à Neith de se ressaisir pour se rappeler qu’elle ne peut rien montrer ce soir par protection envers Ruben. D’une pression de la main, elle invite ce dernier à avancer et suivre donc Gaëlle la première porteuse de la flamme. Elle se fait silencieuse et pensive sur le trajet.
Le lac qui se dessine, puis les personnes qui ne peuvent plus avancer décident de rester. Neith demande un instant à Ruben s’il veut avancer encore et celui-ci lui répond par l’affirmatif. L’égyptienne pose son regard sur Gaëlle et puis la flamme, curieuse de savoir si la médecin légiste allait la confier à quelqu’un d’autre ou non.

Spoiler: