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L'aveu du silence - feat Elric

Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) L'aveu du silence - feat Elric

missive rédigée par Camille Delacour le
  • 1914 • Centre de la France : Paris • TW : WW1

    Tap. Tap. Tap.
    L'index frappait répétitivement la surface vernis du bureau. Les sourcils droits se fronçaient et un pli sévère barrait le front. Les yeux fixaient la pile de feuilles vierges sans réellement les voir. Sur la droite : plusieurs plumes brisées nettes gisaient là.

    Tap. Tap. Tap.
    Mouvements nerveux, secs et brûlant d'une colère tout juste retenue, l'index ne faiblissait pas dans son tapotage impérieux. Il était la dernière ligne pour Camille, le rempart qui l'empêchait de ne pas simplement retourner le mobilier de la pièce. Voilà plusieurs heures qu'il était revenu de sa visite au Domaine de Genève. Un voyage prompte, impulsif et uniquement autorisé grâce au réseau de cheminettes qui liait les deux résidences.

    Tap. Tap. Ta-
    L'index s'immobilisa. La décision fut finalement prise par le sorcier qui ouvrit sèchement son premier tiroir. Il en récupéra une nouvelle plume, tailla sa pointe et la trempa dans l'encrier. Le bleu outrancier de ses yeux n'était plus qu'un gris d'ardoises et son attention se riveta au papier à lettre, silencieusement accusateurs. Camille joua de la mâchoire, pondéra une dernière fois sur quelle émotion il désirait mener cette rédaction, puis se lança de sa plus belle écriture :

    Mon cher Elric,


    C'est le cœur chargé d'angoisse et d'inquiétude que je te fais parvenir cette courte note. Et je prie tous les Dieux en existence pour qu'elle te trouve en bonne santé.

    Il m'est parvenu récemment la nouvelle de ton départ pour le front Ouest. Or s'il m'est déjà bien assez douloureux que cette décision ne me fut pas confiée de ta propre voix, il aura fallu qu'elle me soit connue, et déshumanisée, par un tiers parti. Car sans réponse à ma dernière lettre, il m'est apparu que voyager jusqu'au Domaine de Genève était l'évidence même.

    Et si je serais à jamais reconnaissant de tes proches qui eurent la générosité de m'accueillir malgré mon abrupte visite, je ne peux mesurer la honte éprouvée lorsqu'il me fut pointé du doigt mon ignorance sur le sujet et son étrangeté. Souviens toi qu'aux regards des autres nous devions être suffisamment proche pour que je sois l'un des premiers au courant. A mon regard, s'il est encore d'une quelconque importance, je me plaisais à croire qu'après ces semaines partagées à Rome nous étions engagés dans une relation de confidence. Était-ce une désillusion de ma part, Elric ?

    Suis-je coupable d'un faux pas ? Je t'en pris, éclaire moi d'une réponse. Que me vaut ce silence, cet abandon de considération pour les émotions que nous nous partagions ? Ai-je montré trop de ferveur à ton égard au point de te donner le sentiment d'étouffer ? N'était-je qu'une occupation ? Ou bien savais-tu que j'essaierai de te convaincre et que j'y parviendrai ? Qu'une fois prévenu, je viendrai immédiatement au Domaine et que confronté dans un face à face, toute résolution te quitterait ?

    Elric, sur mon honneur ; sache que malgré toute la dureté de mes morts et l'empressement de mes questions, je ne suis pas fâché. Mon cœur est simplement lourd d'incompréhension et de peurs inarticulées. Mes mains tremblent à l'idée de te perdre dans une guerre qui n'est pas la notre. Mon esprit s'embrume au fracas des pires scénarios inimaginables qui pourraient se dérouler là-bas, dans la boue et la crasse de ces tranchées moldues.

    Monsieur ton père m'a confié que tu partais pour protéger notre patrie, or je pense que la meilleure protection à lui offrir serait pour toi de nous revenir en vie et immédiatement. C'est à Paris que nous avons besoin de toi.

    Que j'ai besoin de toi, me tesoro.


    Eternellement tiens,
    Camille Delacour
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    La plume crissa sur le vélin lorsqu'il vint conclure sa lettre d'une signature courbée. Un bavoir fut appliqué pour absorber l'excédant d'encre, lui laissant le temps d'essuyer sa pointe noircie et de ranger la plume à sa nouvelle place. La lettre fut ensuite pliée, glissée dans une enveloppe et scellée d'un cachet de cire où il appliqua le sceau de sa famille. Elle fut confiée, avec un petit paquet, à un Grand-Duc d'Europe.

    L'animal s'envola par la fenêtre ouverte, sans un regard pour son maître. Il savait qui il devait trouver, sans même que l'on ait besoin de le lui dire, car il était le messager que les deux hommes utilisaient depuis leur séparation à Rome.
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 1914 • Front Ouest • TW : WW1

    Le hiboux est arrivé entier, plumage sentant la fumée, révoltante âcretée, mais vivant sans aucun doute, et peut-être quelque peu ennuyé. Elric le reconnaît immédiatement, il l’a vu et accueilli tant de fois par le passé, a contribué à le dresser, porteur de missives qui lui furent toujours destinées. Camille. La réalisation pince son cœur d’une tremblante anticipation, à mi-chemin entre crainte et félicitée. Sa main frémit tandis qu’il brise le cachet, ouvre le plis et se plonge dans sa lecture des lignes au tracé sûr, silencieux dans son attentionné soutenue.

    Visage qui se peint promptement de regrets, cœur lourd et gorge serrée. Il n’en relit pas moins la missive une première fois, et une seconde après ce qui leur sert de dîner. Ses traits sont tout de douceur, affection qu’il ne peut réprimer, reconnaissance pour ses mots, même dans leur dureté. Il la sent, l’inquiétude de son amant, l’angoisse d’apprendre par retour son décès, il boit son affection comme une terre aride et désolée, malgré l’apparente irritation qu’il lui a causé, solitude en alliée de ses pensées.

    Ecrire n’est pas dur. Pas avec Camille. Mais trouver comment s’exprimer, sur le moment, s’avère un tantinet plus complexe que cela ne l’a été. A l’ébauche d’une première phrase, il se rend d’ailleurs compte qu’il a dévoré la missive mais n’a pas pris garde au paquet. Ou bien est-ce le hiboux qui, d’un coup de bec, le lui a rappelé ? Il l’ouvre, y trouve ces petits trésors quotidiens qui vont venir à manquer dès que la violence des combats se sera intensifiée. Le paquet est soigneusement refermé. Plus tard, il partagera sans doute un peu mais pour l’heure il ne veut pas faire d’envieux.

    Reprenant sa lettre, avec l’aval du messager, il retourne à sa rédaction à peine ébauchée.

    Cher Camille,


    Merci beaucoup de m’avoir écrit, cela me fait très plaisir. Je suis navré que ta précédente lettre m’ait manqué et je suis navré de te causer de l’inquiétude, bien que je sois extrêmement touché par celle-ci. Permets-moi de ne pas plus tarder à te l’affirmer, mais je vais bien, je suis en bonne santé et pour l’heure nous n’avons subi que quelques escarmouches en marchant vers la ligne du front. Je te supplie de te rasséréner, autant que ton cœur généreux te le permettra, Camille, malgré mes choix je ne cherchais qu’à nous épargner tous les deux.

    Tu as raison. Si je m’étais présenté devant toi, tu m’aurais convaincu de rester. Tu n’as commis aucune faute envers moi, très cher, et même si c’était le cas, jamais je ne te la ferais payer. Nous sommes humains, tu le sais, et je le redécouvre chaque jour ici, avec la compagnie. Non, c’est moi qui ait fauté. J’aurais fauté d’une façon ou d’une autre, face à ce qui se présentait. Si j’étais venu, tes premiers mots auraient brisé ma volonté. J’aurais abandonné mon devoir pour toi. Mais je sais aussi que cela m’aurait rongé, terriblement. Alors j’ai préféré fauter envers toi… Je prie pour que tu puisses me le pardonner.

    Je ne peux pas les abandonner. J’y ai bien réfléchi, Camille. Des nuits entières passées les yeux ouverts à peser mes choix. Je suis le plus âgé, beaucoup n’ont pas passé vingt-cinq ans, ils vont là-bas en sachant qu’ils ne reviendront pas… Ils savent qu’ils vont mourir, Camille. Certains sont terrifiés, mais ils y vont quand même. Ils veulent défendre leurs mères, leurs sœurs, leurs fiancées. Ils veulent défendre la France. Je les comprends. Moi aussi, je souhaite défendre ceux qui me sont chers.

    Et tu en fais partie. Les merveilles que tu produis, la bonté que tu apportes au monde, même tes mots ! Durs, je sais qu’ils sont le reflet de tes peurs à mon égard et te voilà pourtant encore à me rassurer ! Tu es précieux, Camille, et il y a beaucoup d’autres personnes précieuses que j’espère voir épargnées par ce conflit. Si je peux y aider, même un peu, juste un peu, alors je veux le faire. Et je veux pouvoir aider ces jeunes gens aussi. Tu aurais vu leurs regards quand ils ont appris que j’étais prêtre… Beaucoup m’ont demandé de leur réciter des prières, certains de ceux qui sont les plus terrifiés sont venus se confier à moi, certains m’ont même demandé de faire les derniers sacrements pour eux s’ils doivent tomber. C’est mon devoir, d’être là-bas, de ne pas les abandonner.

    C’est notre guerre, Camille, qu’on le veuille ou non. J’ai vu les obus, et nous avons déjà commencé à croiser leur dévastation. Ces choses vont tomber partout si on ne les arrête pas. Ils tomberont sur les villes, avec toutes ces maisons collées les unes aux autres, sur nos campagnes, nos sites sacrés, moldus comme sorciers… Ce ne sont que des outils, ils ne connaissent ni bien ni mal, des coquilles d’acier remplies de mort. Elles ne feront aucune différence entre moldus et sorciers. Aucune. Alors… Et je sais, je t’ai demandé de te rassurer mais je t’expose tout ça, je sais que c’est stupide d’essayer.

    Tout ce que je peux réellement dire, c’est que je sais être là où je le dois. Mais si tu veux bien trouver encore un peu de patience pour moi, et me pardonner, Camille, cela m’aiderait. Je ne suis qu’un homme et j’ai joué de lâcheté pour ne pas me couvrir de honte face à un appel plus grand encore, mais sache que la certitude de pouvoir te retrouver, en vie, sain et sauf, d’avoir pu aider à préserver toute cette magnificence que tu offres à notre communauté, tout ça me portera en avant chaque fois que je devrais me battre. Je peux te l’assurer.

    Mes pensées sont tiennes, à jamais,

    Elric d'Adhémar
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    Il s’arrêta plusieurs fois, déglutissant et jouant de son souffle pour se calmer. Coucher sur papier tout ce qui serre son cœur n’est pas aisé. Cela leur donne du corps, de la puissance sur ses pensées. Pourtant, en un sens, la missive le libère. Mis à l’épreuve, il ne l’a pas esquivé et il sait désormais à quel point il a eu raison de s’engager malgré la peur de ne pas revenir. Elric dépose doucement la missive, se fend d’une petite grimace désolée. Il n’a pas de plume, ici, uniquement un stylo qu’il a emporté pour essayer de tenir les registres de l’unité, les informations, si ses camarades doivent tomber. L’apparence de sa lettre est bien pauvre en comparaison de celle envoyée par Camille, qu’il plie et range très soigneusement dans un carré de toile cirée glissée contre son cœur pour la protégée.

    Il prépare le billet, attend que tous soient endormis avant de l’attacher à la patte du messager pour le renvoyer. Il l’observe partir, avant de rentrer au camp aussi discrètement que possible.
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • 1914 • Centre de la France : Paris • TW : WW1

    Camille pouvait se vanter d'être un homme qui connaissait la ponctualité et n'y faisait jamais défaut. Il pouvait aussi déclarer sans mentir que son organisation était dénuée du moindre accroc, le rendant par conséquent très pointilleux quant à l'exécution de ses obligations quotidiennes. Un retard lui était rarement supportable, de même qu'être forcé de délayer un agenda organisé à la minute près pour une raison extérieure à sa volonté.

    Sauf lorsqu'il s'agissait d'Elric d'Adhémar. Cet homme faisait partie d'une minorité de raisons qui poussaient le sorcier à prendre son mal en patience. Même lorsqu'il s'agissait de retarder des réunions importantes avec les autres directeurs du Louvre. Même lorsqu'il s'agissait de reprogrammer une expertise d’œuvre d'art attendue pendant des mois entiers. Elric avait la particularité d'effaçer chez le Delacour toute pondération.

    C'est pourquoi Camille était encore dans son bureau au lieu de fouler les dalles de la Section Magique du Louvre. Assis dans un confortable siège de cuir, plume à la main et papier à lettre déplié devant lui. Ses yeux d'un bleu outrancier relisaient pour la centième fois les lignes courbées, parfois un peu tremblantes, du courrier qu'il venait de recevoir le matin même. Il s'agissait des nouvelles du front moldu. Non. Il s'agissait plus particulièrement des nouvelles d'Elric.

    Le Grand-Duc d'Europe reposait sur son perchoir, les yeux fermés et la tête reposant sur sa poitrine. Son plumage légèrement froissé, tâché de suie et de poussière, témoignait à lui seul des péripéties endurées pour rejoindre la sécurité de Paris. L'animal aurait besoin de quelques jours pour se reposer et déjà la perspective d'une telle attente mettait Camille au supplice. Il lui fallait toute sa volonté pour ne pas transplaner dans les tranchées et retourner chaque pierre jusqu'à retrouver son Elric.

    A la place de quoi, le sorcier décida de rédiger sa réponse dès maintenant. Il se savait incapable de penser à autre chose tant qu'il n'aurait pas taclé cette tâche et qu'il serait tout aussi inutile quant à l'exécution de ses devoirs en tant que Directeur du Louvre. Alors il trempa la pointe ferrée de sa plume dans l'encrier, pressa le surplus à s'écouler et dirigea sa main, comme sa concentration, sur le vélin immaculé. Pourtant, à l'instant de coucher les premiers mots, il hésita.

    Après de longues minutes supplémentaires à pondérer, il finit par entamer sa rédaction :

    Mon cher Elric,


    N'est-il pas énoncé dans l'ouvrage qui occupe ton chevet chaque nuit et tes pensées chaque jour : "Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras." (Lc 17, 3-4)

    Alors je te pardonne, Elric. Car si la foi chrétienne ne fut jamais -à ton inverse- une morale qui guide mes décisions, sache que l'amour que j'ai pour toi m'est tout aussi impérieux que les préceptes de ta Bible. Et s'il me brûle de te supplier de revenir, tu m'es trop important pour t'infliger les affres insurmontables que sont les remords. Je dois simplement me rappeler que je t'aime pour ce que tu es ; un homme entièrement dévoué à ses principes.

    Je suis seul responsable de mes sentiments, car je te les ai offert quand tu ne m'as rien demandé. La responsabilité me revient et jamais je ne pourrais vivre en sachant que ta présence à mes côté est alimentée par des regrets. Nos vies sont trop précieuses et par bien des aspects beaucoup trop courtes pour que l'on s'inflige pareil tourment.

    Il me vient un sourire lorsque je réalise, en couchant ces mots, que c'est cette exacte passion qui t'habite dès lors que l'on touche à ton travail qui m'a tant plu chez toi, Elric. Cette dévotion à sauver ton prochain qui dépasse les limites d'une simple vocation, cette ferveur lorsque tu m'adresses les préceptes de ton Dieu et ta détresse sincère, presque candide, lorsque tu es confronté à la misère du monde. Ce sont toutes ces choses qui m'ont lentement conquis et alors que brûle en moi le conflit entre raison et folie passionnée, je ne peux que courber l'échine de mon égoïsme et respecter ta décision.

    Et je m'octroie même l'impudence de te dire combien je suis fier de toi, mon tendre ami. Ce n'est probablement pas ma place et peut-être seras-tu offensé par ces mots, mais sache qu'ils sont sincères une fois que sont grattés les vernis du chagrin et de l'inquiétude. Je ne peux imaginer la difficulté et la souffrance que furent les décisions prises pour t'engager dans l'armée. Entre renoncer à ton héritage et le fait d'avoir à embrasser ta mère sans savoir s'il s'agit de la dernière fois : il faut une force d'âme spectaculaire pour quitter sa demeure de sa propre volonté, sans même l'excuse d'une convocation pour s'y forcer.

    Ainsi, si tu me le permets, j'aimerai continuer notre correspondance. Chaque lettre reçue sera la certitude que tu es toujours en vie et que la distance qui nous sépare ne restera que physique et nullement autre. Je souhaites que tu couches dans nos échanges tout ce que tu confronteras là-bas, dans ces tranchées oubliées des hommes. Ne m'épargne rien, Elric. Je souhaite partager toutes tes peines, tes souffrances et tes doutes. Je veux célébrer tes joies et me réjouir de tes victoires aussi petites et insignifiantes soient-elles.

    Je ne désire rien de plus que te faire sentir, à chaque instant, que nous serons toujours ensembles. Que nous sommes liés par des forces bien supérieures à ces quelques planches et barbelés qui te confinent d'un côté et le manque de courage et de patriotisme qui me retiennent de l'autre.

    Que je t'aime aujourd'hui et pour toujours.


    A jamais tiens,
    Camille Delacour

    P.S. : N'hésite pas à me confier une liste des nécessités qui vous feront bientôt défauts. J'ai moi-même quelques idées d'objets et babioles qui pourraient rendre votre veille plus confortable. Je t'en envoie certains avec cette lettre. Le reste viendra prochainement.
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    Le sorcier reposa la plume et laissa les feuillets sécher sous plusieurs bavoirs. Lentement, il s'appuya contre le large dossier de son fauteuil. Le cuir grinça sous son poids et sa fraicheur pénétra aisément le coton de sa chemise, lui arrachant un léger frisson. Cette lettre ne pourra partir qu'en fin de semaine et il faudra quelques jours supplémentaires avant de trouver son destinataire.

    Dans le silence et l'intimité de son bureau, Camille en profita pour se passer une main sur les yeux, collectant quelques larmes piégées dans ses longs cils noirs. Sa gorge n'était plus qu'une pelote d'épingles et chaque déglutition lui coûtait atrocement. Son regard circulait sur les bibliothèques murales, les encyclopédies, les artefacts et objets de collections qui ornaient les étagères de bois sombre. Il refusait de regarder les lignes inscrites sur le papier au risque de ne pouvoir conserver son calme.

    Mains crispées sur les accoudoirs, il observait à présent le Grand-Duc endormi. Un pain de thé noir serait une bonne addition à sa lettre. Il avait déjà envoyé du sucre et du café la fois précédente. Du savon et de la crème à raser ne serait pas du luxe non plus... Quand il fera trop froid, il enverra du cacao et de la viande séchée, du lard aussi pour agrémenter les bouillons et les gruaux. Et à force de se concentrer sur des choses concrètes, Camille parvint à dénouer la boule qui lui pesait sur l'estomac depuis la réception de son courrier.

    Du moins, jusqu'à la prochaine lettre.
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
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    Un peu plus d’une semaine, avant qu’une autre lettre de le trouve, mais Elric n’est guère surpris. Depuis l’Est jusqu’à Paris, le trajet est long, même pour un hiboux magique et l’oiseau a sans doute été épuisé. Pas un instant doute-il cependant de son arrivée à bon port. Sans doute parce qu’il connaît bien l’oiseau, mais aussi parce que Camille n’a pas déjà transplané pour venir le retrouver, en ayant eu aucune nouvelle de sa part. Alors les jours passent et il patiente, essayant de mettre de petits pièges dans la tente qu’il partage avec son unité pour rattraper les petits rongeurs qui passent, pour faire un bon repas à leur hiboux au cas où celui-ci vient à se montrer. Aussi, lorsqu’Elric entend finalement le bruissement caractéristique des ailes du hiboux le jour où il parvient enfin à attraper quelque chose, il le voit comme un signe positif.

    Exactement comme il l’a fait la première fois, Elric quitte la tente aussi discrètement que possible et vient retrouver l’oiseau dehors, l’emportant sur son bras vers l’extérieur du camp et l’arbre le plus imposant des environs, un sac contenant son nécessaire à écrire sur l’épaule, le petit sachet contenant les rongeurs de l’autre. Pendant que le hiboux festoie, lui parcourt la missive écrite par Camille, sans rien dissimuler de l’humidité de ses yeux et du collet de sa gorge serrée. Il caresse les lignes où fleurissent les sentiments de son aimé comme il eut rêvé de le faire de ses traits, murmure les mots si tendres qu’ils pincent son cœur comme les cordes d’une harpe, s’imaginant sa voix chaude les prononcer. Yeux fermés, il peut presque l’imaginer auprès de lui, et s’en languit plus encore, tout en se félicitant de le savoir sain et sauf à Paris.

    Et pendant quelques instants de grâce, il parvient à oublier la guerre, la peur et les scrupules, plongé dans ces myriades de fragments de souvenirs qui forment une si large fresque qu’il en eut dit un vitrail religieux, et pour lui, il l’est sans aucun doute, vénérant ce dessin éthéré de leurs moments de vie commune, de leur intimité. Il ne demanda jamais de lui qu’il l’aime, ou qu’il lui soit fidèle et exclusif, voyant la beauté dans les humeurs et la passion libérée de Camille, se refusant à le réclamer comme un dû ou un objet. Et pourtant, chaque tendre aveux, comme le baiser des ailes d’un papillon, semble capable de combler son monde à la hauteur de mille trésors précieux. Lui qui, précédemment, hésitait sur sa réponse par recherche des bons mots se retrouve cette fois à se fustiger de relire pour la énième fois et de laisser le temps filer.

    Il se redresse, inspire profondément, et débouche son stylo.

    Cher Camille,

    Du fond du cœur, merci. De ton pardon, de ton soutien, de ton intérêt, passé comme actuel, qui me laisse toujours sidéré chaque fois que je constate la chance que j’ai de pouvoir baigner dans ta dévotion. Je ne savais pas même que tu avais retenu cette citation quand bien même elle fait partie de mes préférées mais je le découvre avec plaisir, quand bien même je garderais fatalement des regrets à t’avoir blessé, et de te forcer à te retenir ainsi. Merci, de ton respect et de ta foi en mes décisions, même lorsqu’elles sont hasardeuses. Cela me touche, énormément, et je te jure de tout faire pour honorer ton présent à chaque occasion qui me sera donnée. Je la porterais avec moi sur le front, et sache que tu seras toujours auprès de moi, qu’une part de toi combattra car tu me donnes la force de combattre moi-même. Aussi, je t’en supplie, ne te flagelle pas de lâcheté.

    Au contraire. Vis pour nous deux, si tu t’en sens capable. Le monde n’a pas besoin que de soldats, mais aussi d’hommes d’arts et de culture comme toi. Continue de préserver notre patrimoine, de le faire resplendir, de permettre à la population de rêver et d’être fière. Et si tu souhaites entendre les nouvelles du front alors donne m’en des tiennes, de tes projets, de tes nouveaux protégés, de tes activités ! De nos familles si tu le veux, et de la vie à l’arrière. Et je saurais toujours, où que j’aille, que je continue de me battre pour ce qui est bon et juste. Alors, oui, en un sens, tu es là, avec moi. Quand je te lis, j’entends ta voix, je t’imagine et sans nul doute, comme à chaque fois, mon imagination n’est sans doute qu’une fraction de ton rayonnement véritable, comme tu parviens si bien à me surprendre. Mais ce fragment m’est déjà si doux, si tu savais seulement. Il m’accompagne quand je marche et que nous ne pouvons parler, il me souffle nos souvenirs et les milles conversations que nous pourrions avoir lorsque je rentrerais. Parfois, je note certaines idées, pour être certain de ne rien oublier. Je ne peux m’empêcher d’imaginer tes réactions, tes expressions.

    J' en viens à la certitude que même si mon corps devait périr au front, je ne mourrais pas. Mon coeur pense si souvent à toi que tu le remplace sans doute complètement. Et je n’ai plus même besoin de te l’offrir.

    Pour l’heure, cependant, je demeure ici et je suis aussi entier que notre éloignement me le permet. Nos détachements remontent vers Nancy, à pied pour l’heure. Les troupes adverses marcheraient vers la ville mais nous sommes sur l’arrière du front principal. Depuis ma première lettre j’ai eu l’occasion de discuter avec notre officier et il m’a autorisé à effectuer des séances de prières quand la marche et l’entraînement le permettent. Nous sommes de plus en plus nombreux, et j’ai entendu dire que les colonies envoient également de nombreux enrôlés. Le mouvement de troupe représente le gros de nos activités mais il y a quelque chose dans l’air… Je ne saurais réellement te le décrire, mais je pense que nous nourrissons tous une certaine crainte. Je réfléchis à un passage spécifique de la bible à réciter ce dimanche si nous en avons le temps, un extrait du livre de l’apocalypse, peut-être ?

    Nous arriverons en fin de semaine à Nancy. Ce seront mes premiers combats, si la reconnaissance ne s’est pas trompée. Alors pour cette fois, au moins pour cette fois…
    Je me le permettrais.

    Elric d'Adhémar
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    Il reboucha le stylo, le rangea de ses doigts tremblant légèrement avant qu’il ne s’adosse pleinement au tronc, profitant de sa présence solide. Quelques instants plus tard, lorsqu’il rouvrit les yeux, Elric se passa une main sur le visage pour en chasser l’humidité et chercha dans son petit sac l’étui contenant sa baguette magique. Il étudia rapidement l’enveloppe dans laquelle il a glissé la missive, range précieusement celle de Camille avec la première, la lissant avec minutie et délicatesse avant de se décider et de créer un petit sortilège dont il grave l’ancre au-dessous de ses derniers mots, après avoir ressorti sa réponse, et chuchote d’une voix légèrement enrouée par l’émotion. “Je t’aime, Camille. De toute mon âme, je t’aime, et je chéris à chaque instant toute l’affection et la tendresse que tu m’as toujours offert comme le plus précieux trésor au monde. Tu es un homme exceptionnel, Camille, et je serais à jamais chanceux d’avoir pu partager ta vie.

    La missive est confiée une heure plus tard au hiboux, non sans remerciements et caresses, puis Elric laisse le messager repartir, l’observant s’étioler un léger sourire aux lèvres.
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • 1914 • Centre de la France : Paris • TW : WW1


    Le son d'une voix familière, légèrement érodée par le sortilège qui l'avait capturée, tournait en boucle dans l'autrement silencieux bureau de Camille Delacour. Les mots s'égrenaient inlassablement, emplissant l'espace de multiples confessions sucrées. Elle rebondissait sur les murs, formant des échos qui s'accumulaient et s'échelonnaient toujours plus. Et le timbre masculin, connu dans chacune de ses nuances, ne manquait pas de charmer les sens du sorcier qui se posait en victime volontaire.

    Les yeux de Camille restaient rivés sur la lettre qu'il venait de recevoir, s'usant la rétine à relire des lignes qu'il commençait à connaître par cœur. Ses doigts quant à eux tremblaient légèrement sur le bord des feuilles de papier, peinant à ne pas les froisser tant l'émotion lui faisait perdre tout contact avec la réalité. Dès que le sortilège s'éteignait, l'homme le relançait d'une pression de l'index. Encore et encore... et encore.

    En l'instant, le sorcier n'était plus dans son bureau, au confort et à la sécurité derrière les hauts murs parisiens. Il était au front avec l'homme de sa vie, blotti sous cet arbre à seulement quelques pas d'une tranchée boueuse et dégorgeant de peur humaine. Il voyait les hésitations dans la façon dont la bille avait marqué la fibre du papier, comment l'encre poisseuse avait légèrement bavé quand son ami avait repris sa rédaction. Il l'imaginait mal installé, à devoir se cacher au regard des autres...

    Devrait-il lui envoyer de nouvelles pages, de meilleure qualité ? Pourquoi pas un cristal infusé d'un sortilège de lumière et de chaleur ou bien risquait-il de l'exposer à de nouveaux dangers ? Camille agonisait de ne pas être capable d'appréhender correctement le type de vie qu'expérimentait désormais son amant. Le savoir seul, là-bas sur ce maudit front, ça le rendait malade ! Avait-il suffisamment chaud ? Pouvait-il manger à sa faim ?

    Combien aurait-il voulu être capable de remonter le temps pour s'enrôler en même temps qu'Elric. Ensemble, ils auraient pu affronter cette épreuve bien plus sereinement... Le parisien releva brusquement la tête, saisit d'une pensée qui fit bondir son cœur d'anticipation. S'il lui était impossible de remonter le temps sur une période aussi lointaine, cela ne voulait pas dire que son compagnon ne pourrait pas le faire s'il se retrouvait dans une situation désespérée !

    Se levant, Camille contourna son bureau pour approcher des nombreuses étagères qui occupaient jusqu'au plafond la majorité des murs de la pièce. Il fouilla parmi les compas, les boussoles, les artefacts égyptiens sans succès... Il se détourna avec agacement pour rejoindre une autre section ; celle d'Asie. Là, il poussa des bijoux et statuettes de bronze, de jade et de cuivre, guère intéressée en ces œuvres inestimables qui, en l'instant, n'étaient que des babioles encombrantes à ses yeux scrutateurs.

    Camille manqua de s'agacer juste quand il parvint à mettre la main sur une petite boite en bois d'orme rouge. Gravée d'exquis motifs chinois, la boite contenait à l'intérieur un écrin de soie qu'il déroula jusqu'à faire tomber au creux de sa paume un Retourneur de Temps. Le minuscule sablier, captif d'une bille de verre, étaient tenus au centre de deux disques en forme de dragon ; ils représentaient le mythe du ciel et de la terre.

    Avec mille précautions, Camille reposa la boite sur un coin de son bureau et chercha dans la section "Europe" de sa collection privée un chapelet catholique qui ferait l'affaire. Il en trouva un constitué de perles en bois de santal rouge et d'autres en ivoire. Son parfum poivré était encore vivace et Camille fut certain que l'odeur saurait apaiser son ami chaque fois qu'il en aurait besoin. Il retira la croix délicatement gravée pour y mettre à la place l'objet magique.

    "- Avec ça, je sais qu'il sera capable d'éviter une catastrophe. Que ce soit pour lui ou... Pour sauver quelqu'un d'autre, le connaissant." Déclara-t-il en contemplant son œuvre, satisfait de l'idée.

    Le sorcier alla déposer le nouveau chapelet dans la boite d'orme rouge et y glissa aussi la croix originelle, par respect pour la symbolique religieuse du tout plutôt que par réelle superstition ou dévotion de sa part. L'esprit bien plus en paix avec la situation actuelle, Camille s'installa derrière le bureau pour commencer à rédiger sa réponse. Près de lui, le Grand Duc avait surveillé le moindre de ses faits et gestes d'un œil somnolent.

    Mon tendre Elric,


    Je ne cesse d'être émerveillé par ta candeur et ta générosité d'âme. C'est moi qui devrais te remercier pour la chance que tu accordas à notre relation lorsque nous nous retrouvâmes à Rome. De cette affection dont tu me baignes à chacune de nos rencontres et, encore aujourd'hui, au travers de tes lettres. Et je ne peux imaginer les efforts que cette correspondance doit te demander et pour tout cela, c'est moi qui devrais honorer ce présent que tu me fis. Alors merci, Elric. Merci d'être toi et de m'aimer si précieusement. Merci de m'offrir cette confession, si précieuse qu'elle m'envoûte tout entier. Merci d'être né et d'avoir chois de partager cette existence à mes côtés. Sache que tu occupes tellement mon cœur, que j'en oublie le goût de ma propre vie.

    Mais je dois cependant insister ; cette culpabilité que j'exprime, je me dois de la conserver. Elle est une ancre qui me rattache au monde réel. Cette culpabilité est mienne à chaque fois que ma situation est comparée à la tienne, à celle de tous les soldats forcés à vivre dans ces tranchées inhumaines. Elric, je dois porter seul cette croix. Cette honte à pouvoir m'habiller chaudement et à manger à ma faim. A ne pas avoir à surveiller sans cesse le ciel pour une pluie mortelle d'obus. Elle me rappelle à relativiser et à redéfinir le monde tel que je croyais le connaître. Combien je ne peux plus, orgueilleusement, me définir en tant qu'homme sur la simple base de mes acquis : Mon nom, ma richesse, mes réussites et même mes achèvements ? Ils ne sont rien face à vos sacrifices. A vos vies.

    Tu dis que le monde n'a pas besoin que de soldats et c'est une vérité indéniable. Mais ce même monde, en cette période exacte, n'a pas besoin d'un rénovateur d’œuvres d'arts ! Elles ont attendu pour certaines des siècles, elles peuvent bien attendre encore quelques années. Ce que je peux faire par contre une fois que tout cela sera terminé ; c'est d'interpréter par les canaux de l'Art tous les témoignages de cette guerre pour enseigner nos générations futur. J'immortaliserai dans des œuvres superbes l'horreur confrontée dans les tranchées et surtout les efforts de nos braves soldats. Mais ce ne me semble pas encore suffisant. Je voudrais contribuer à l'effort de guerre maintenant.

    J'ai lu dans les journaux -qu'ils soient moldus ou sorciers- que dès les premières semaines de la guerre, les réserves de munitions et d’approvisionnement de nos armées sont épuisées. Une nouvelle glaçante qui, au demeurant, m'a fait craindre autant pour ta santé que ton confort, Elric. Tu trouveras donc avec cette lettre de quoi t'aider de ce côté là. Mais pour en revenir au sujet à cœur, j'ai aussi appris que la Banque de France et ses alliés britanniques sont incapables d'éponger la crise économique à venir et que pour cela, l'État est obligé d'intervenir. Une demande d’emprunt par la Défense nationale est en route et le peuple va être appelé à y participer. Mais les moldus sont déjà saignés à blanc alors que nous venons tout juste de commencer...

    A quoi servirait ma fortune si je ne la partage pas aux moments opportuns ? Tu l'auras compris ; je compte financer une partie de cet emprunt et permettre aux armées d'être réapprovisionnées comme il se doit. Je ne peux rester les bras croisés et puisqu'il me manque le courage de te rejoindre sur le front, alors je désire m'assurer que tu ais au moins toutes les chances de ton côté pour me revenir en vie et victorieux. Je vais aussi me rapprocher de notre propre gouvernement et voir ce que je peux faire ; mes nombreux contacts internationaux devraient être utiles jusqu'à un certain degrés. Qu'en penses-tu ?

    Sur cet élan, je te conjure Elric, ne m'adresse plus de lettres qui dissimulent entre des lignes si douces qu'elles érigent en mon cœur des citées entières où tu n'es que le seul résident, quelques mots où tels les poignards administrés à César, ils énoncent la possibilité de ton trépas. J'ai souffert, quand bien même il ne s'agissait que d'une formulation. J'ai souffert et je me suis désespéré de voir si cruellement cette hypothèse m'être jetée à la face. Un camouflet pour toute la patience que je déploie dans notre relation. Par pitié et au nom de tout l'amour que tu me portes ; ne recommence pas. Ma résolution risquerait de tomber en morceau et toute la laideur de mes sentiments surgiraient, incontrôlables, pour venir t'arracher à ton front et tes croyance pour t'enfermer quelque part, en sécurité.

    Te voilà prévenu et je n'y reviendrai pas. Je te fais suffisamment confiance pour que tu saches combien mes avertissements sont à prendre au sérieux. Et dans la même note solennelle, je suis fier de te savoir en ce moment même, capable d'administrer à toutes ces âmes la bonté et la lumière de ton Dieu. Je suis certain que dans les instants les plus sombres, la force que tu leur auras précédemment insufflée fera toute la différence. Il y a quelque chose en toi, Elric, une force paisible, qui pourrait déplacer des montagnes entières à la seule force de ta dévotion. Cette force, tu peux désormais la partager.

    En parlant de force capable de changer le monde, tu trouveras avec cette lettre un artefact que j'ai collecté lors de mes nombreux voyages. Il est incapable de mouvoir des montagnes, mais il peut ployer le temps à son désir. Je suis confiant sur ta capacité d'en prendre soin et de l'utiliser le moment opportun. Ne t'avise pas de me le renvoyer ! Tu ne voudrais pas me faire venir spécifiquement pour te le forcer en mains propres. Promet-moi simplement de ne jamais hésiter à t'en servir. Et de ne jamais risquer ta vie pour sa sécurité ; cet artefact ne vaut rien comparé à ta vie, Elric. Ce n'est pas une tombe qui saura réchauffer mon cœur et occuper mes draps. Utilise-le et reviens moi.

    Prend soin de mon cœur, car je te l'offre.


    Tendrement,
    Camille Delacour

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    Les feuilles noircies d'encre reposaient devant lui. Camille observa encore la boite d'orme rouge avant de se relever et de s'étirer, les épaules particulièrement raides. L'émotion faisait trembler ses doigts et battre son cœur bien plus vite que la raison ne l'autoriserait. Pour s'apaiser les nerfs, il alla boire un fond de cognac avant d'expirer profondément. Quelques minutes de silence et d'immobilité, le temps de rassembler ses pensées et le sorcier alla tirer le cordon de soie qui appela immédiatement son majordome.

    "- Eugène, j'ai besoin que vous m'organisiez un convois exceptionnel à destination de Nancy." Commença-t-il en ouvrant la fenêtre et sortant une blague à tabac. "Vous trouverez sur le bureau une liste détaillant la cargaison. Principalement du matériel et diverses ressources pour un des régiments qui fait actuellement marche vers Nancy. Je veux que vous vous assuriez que Monsieur Elric d'Adhémar reçoive en mains propres les colis et que toute cette affaire passe pour un don fait à sa paroisse... Ou quelque soit la couverture sous laquelle il se présente au sein de son régiment."

    Camille alluma la cigarette qu'il venait de se rouler, n'accordant pas un seul regard à son majordome qui avança dans le bureau, prit la liste et la survola avant de hocher la tête et de ressortir en fermant les doubles portes à sa suite. Le sorcier prit le temps de fumer, écrasa le mégot dans le cendrier perché sur un coin de la fenêtre, puis s'en retourna près du Grand Duc qui attendait patiemment depuis la veille. La lettre fut pliée et glissée dans une enveloppe à laquelle il tamponna quelques gouttes de son eau de Cologne et ensorcela pour ne jamais lui faire perdre son parfum.

    L'enveloppe fut jointe à la boîte d'orme rouge enroulée de papier craft et le tout fut laissé à la charge du rapace. Ce dernier, sans un frémissement de doute ou d'hésitation, s'envola dans les cieux nocturnes pour rejoindre le destinataire de son maître.
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

    missive rédigée par Elric d'Adhémar le
  • 1914 • Front Ouest • TW : WW1

    Si la lettre elle-même n’est pas une surprise, le contenu, le présent et plus tardivement le ravitaillement, eux le sont bel et bien. Elric, bien entendu, diffuse les incompréhensions de ses officiers supérieurs en mettant en avant la dévotion des ouailles de sa paroisse quand il sait en vérité d’où provient cette générosité. Camille. Ses mots, couchés sur papier, tournent longtemps dans son esprit, faisant chaque fois affluer un bouillonnement d’émotions vives et débridées, troublantes dans leur profondeur. Il eut tant voulu pouvoir l’enlacer…. Mais leur arrivée à Nancy ne tarde pas, les premiers affrontements également. Rapidement, Elric prend l’habitude de triturer le chapelet à son cou, son précieux pendentif glissé contre sa peau.

    C’est une triste matinée boueuse qui le voit enfin capable d’écrire, papier surveillé avec anxiété, à croupeton entre trois planches pour y chercher de la sécheresse. Il attend la nuit pour permettre à l’oiseau de sortir de sa cachette, afin qu’il ne risque pas d’être tiré à vue.

    Mon Camille,

    Je ne prétendrais pas que mes yeux restèrent secs à la lecture de tes mots. Ces deux dernières années, je n’ai cessé de repenser à nos retrouvailles à Rome, lorsque tu vins pour restaurer une œuvre d’art dont ma mémoire effrite l’existence, là où elle conserve la tienne si vive et si nette que j'ai pensé t’avoir étreint hier. Quand bien même n’a-tu jamais cessé d’affirmer que notre relation est unique, qu’elle diffère de celle que tu entretiens avec d’autres, j’ai toujours veillé à ne jamais m’imposer à toi, les instants que nous avons partagé sont mes trésors les plus précieux, et ta présence me suffit. J’eu aimé avoir le courage de confesser combien tu m’est cher en personne, face à face, pouvoir lire dans tes yeux ce que mes mots t’eurent inspiré, à toi dont la passion flamboie si superbement. C’est une existence en soi, que de vivre dans ton cœur et ton esprit, sais-tu ? Et je me perds… Je suis soulagé, surpris, heureux, que tu m’acceptes ainsi.

    Dans ce paysage désolé peint par la peur des batailles, c’est un immense réconfort, de pouvoir te revenir, ne serait-ce qu’en pensées. Moi aussi, je redécouvre le monde. Je pense que nous le faisons tous, désormais, chacun à notre façon. Je crains de n’ajouter à ta désillusion, et néanmoins je ne te mentirais pas, oui, les réserves sont ténues, les régiments sont forcés de tenir sur les dons locaux et ce qu’il est possible de trouver, parfois, de ce que j’entends, ce qui est arraché à nos adversaires également. Comme tu l’as très certainement compris, au vu du retard de ma réponse, les choses se sont accélérées, pour nous ici et j’ai été si demandé que je n’ai pu trouver un instant avant celui-ci. Je vais aussi bien qu’il est possible d’aller. Je n’ai pas encore été blessé, et ta prévenance et ta générosité ont été un grand réconfort, même si je n’ai guère pu partager qu’avec mes compagnons d’armes sorciers, pour ne pas éveiller le doute chez nos frères moldus.

    Nous sommes plusieurs, ici ! Je n’étais pas certain au début, eux non plus d’ailleurs, mais nous nous sommes identifiés petit à petit. Certaines choses ne trompent pas, même dans une tranchée. Ils sont arrivés après moi, et ont apporté des nouvelles similaires aux tiennes. C’est une excellente nouvelle, que nous puissions compter sur ta famille, et d’autres, pour aider au réapprovisionnement. Ici, les officiers n’ont pas beaucoup plus d’informations, mais je gage que toute aide sera la bienvenue. J’imagine que l'État va également mettre les colonies à contribution ? Tes dons ont été bien reçus, quoi qu’il en soit, de même que le présent que tu m’as transmis et dont je tairais la nature. Vraiment, Camille, ai-je seulement besoin de te dire à quel point ce fut folie ? Mais je le conserve autour de mon cou, il ne me quittera pas tant que je serai ici, et si Dieu le veut, je te le rendrais en mains propres, lorsque je reviendrais.

    J’ai par ailleurs beaucoup pensé à ce que tu m’as évoqué. Illustrer la mémoire de la guerre. Nous avons eu une idée, et je pense que tu l’auras sans doute comprise immédiatement au travers de ce qui se trouve dans la petite bouteille qui accompagne ma lettre. Du moins je l’espère. Ce n’est pas un réceptacle propice, alors j’espère sincèrement que le traitement que je lui ai fait n’aura pas disparu pendant le voyage de retour de notre messager. Si c’est le cas, si la bouteille a tenu bon, tu trouveras à l’intérieur la plus fidèle description de notre situation que nous saurions créer. Je te demande simplement, par égard pour nous, de ne pas céder à l’envie qui te prendra sans doute de venir me retrouver. Je t’assure que je vais bien, et que je ne cède pas. Et je sais que voir ces paysages désolés peut exorciser, pour nous, une part de ce qui s’accroche à nous, dans la certitude de voir une représentation fidèle de ce que l’on ne peut décrire avec des mots.

    Penses-tu cela possible ?
    Je suis désolé, je dois me dépêcher, je voudrais écrire tellement plus que cela, je suis navré.
    Je t’aime, Camille, j’ai si hâte de trouver la force de te le dire en personne !
    Je vais essayer d’écrire plus souvent, promis !

    Elric
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    (#) Re: L'aveu du silence - feat Elric

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