365 jours, 365 souhaits

Rachel avait laissé Sidonie en s’assurant que sa mère ne manquait de rien une fois les fêtes passées. Comme d’habitude, elle n’avait pas croisé Dalila qui s’assurait toujours de ne pas la croiser pendant cette période faisant ainsi que Sidonie passait deux fois Noël avec chacune de ses filles. Il y avait bien eu un cadeau de Dalila et elle en avait bel et bien fait un à sa sœur mais elle savait qu’elle n’avait en aucun cas tapé dans le mille. Leurs vies étaient devenues trop différentes et aucune des deux ne savait réellement ce que l’une et l’autre devenaient. Rachel admettait que ça la blessait mais elle était trop fière pour l’instant pour faire un pas envers sa sœur.

Cela avait également été l’occasion de faire une visite à la tombe de son père dans le petit cimetière du village de son enfance. Se recueillant, elle avait déposé quelques fleurs et était restée silencieuse. Elle n’avait jamais rien eu à dire à ce bout de pierre comme de son vivant. Jean-Marcel n’avait de toute façon pas été très communicatif avec ses filles sorcières.

Elle était finalement rentrée il y avait quelques jours chez elle mais profitait de ne pas avoir encore à retourner travailler puisqu’elle avait des congés. C’était ainsi qu’elle s’était dit qu’elle devait absolument ranger son logement de fonction. L’appartement était grand. Elle avait un bureau, une chambre supplémentaire et bénéficiait d’une petite court dans laquelle Nuit et Ombre, ses deux chats noirs, se prélassaient en été et jouaient dans la neige en hiver comme ce fut le cas à présent. Rachel n’avait jamais eu réellement de goût à la décoration. Il fallait dire que pour elle, tout ce qui attrait à cela était une question pour les riches et les nobles qui n’avaient que cela à faire, alors qu’elle avait elle-même accumulé un pécule. Mais sa vie à la prison lui donnait peu de temps de s’occuper de son chez elle même si elle était quelque peu casanière.

Pour autant, en observant le bordel qu’elle avait laissé, elle se dit qu’elle ferait honte à toute la profession si quelqu’un venait lui rendre visite en cet instant. Elle pouvait être proche d’être maniaque au bureau n’ayant pas trop le choix, mais faisait preuve d’un laxisme bordélique chez elle. Un peu à l’image de ses relations amoureuses finalement.

Ainsi, alors qu’elle était en train de ranger son salon à la main, sans utiliser de sortilèges parce que ça ne lui venait pas à l’esprit, elle entendit toquer à la porte de chez elle. Fronçant les sourcils, Rachel se redressa et resta un instant indécise. Elle avait des vieux vêtements pour trainer chez elle. Ses cheveux d’habitudes rassemblés en une tresse ou un chignon au travail étaient attachés en une queue de cheval négligée. Elle n’était en capacité d’accueillir personne… et elle n’attendait personne. Sauf si c’était Aureus qui se sentait pousser des envies de lui faire une surprise. La perspective de le revoir la détendit et elle décida tout de même d’aller ouvrir.

Pas le bon De Wendel visiblement, pensa-t-elle, non sans surprise en voyant Blanche.

« Blanche, quelle surprise. » répondit-elle, un sourire aux lèvres.

Elle était toujours contente de voir Blanche qui était une femme qu’elle admirait immensément et qui se rapprochait d’une amie pour elle. Ce n’était pas que parce qu’elle était la sœur de l’amour de sa vie. Blanche était une femme incroyable et elles avaient une relation ensemble bien à elle en dehors d’Aureus.

Que Blanche pense à elle pour venir la voir directement pour lui donner ses vœux la touchait plus qu’elle ne l’affichait et un sourire plus naturel s’inscrivit sur les lèvres de la rousse.

« Et bien, merci. Ça me fait très plaisir de te voir. Mes meilleurs vœux à toi également. »

Elles se font la bise et si Rachel sait que Blanche n’est pas là que pour lui souhaiter la bonne année, elle n’en dit rien pour l’instant.

Le regard se posant sur le panier, Rachel acquiesça.

« Avec plaisir, rentre donc. »

Elle s’écarta et se rappela alors de l’état de son appartement. Un soupire lui échappa.

« Ne fais pas attention au bordel. J’étais en train d’essayer de ranger. »

Guidant Blanche jusqu’au salon et à la cuisine ouverte, elle vit Ombre, sa vieille chatte darder un regard mauvais sur Blanche tandis que Nuit, le fils d’Ombre, partit se cacher sous le canapé. Rachel leva les yeux au ciel. Décidément, ce chat n’était vraiment pas courageux et avait la mémoire courte. Ce n’était pas la première fois que Blanche venait ici pourtant.

« Installe tout ici. » désigna-t-elle la table. « Qu’as-tu apporté de beau ? »