[Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
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missive rédigée par Léonce Vallet leNom
Vallet Famille aussi improbable qu’une pluie d’anchois en plein désert. C'était de ces gens sordides dont on disait souvent qu’ils étaient « un peu particuliers ». Un euphémisme saisissant quand on connaissait le caractère taiseux des habitants du Gévaudan.Il fallait dire qu’au fil des génération, les Vallet avait développé l’art de la confusion constructive. Avec sa généalogie ressemblant à un plat de spaghettis trop cuits, il devint rapidement compliqué de deviner qui était le frère de la sœur et le cousin de la tante au trentième degré. D’autant que tout ce joli monde forniquait entre eux dans la plus grande consanguinité suspectée (ce qui expliquait, pour les quelques éléments ayant dépassé le certificat d'étude, le faible nombre de naissance. Apparemment, ça arrivait aussi aux vaches). C’est qu’on ne s’en approchait pas trop. La rumeur courrait plus vite que les loups dans les bois et il était d’avis général que la bâtisse humide qui les abritait était un lieu de débauche putride.
Quant aux sorciers, ils les jugeaient cul-terreux et arriérés. Il fallait les voir arriver en meute famélique, les yeux trop grands, les côtes saillantes et la robe reprisée dont les franges usées étaient damasquinées de boue. Brutaux mais disciplinés, ils avaient, face aux d'Apcher, cette obéissance servile des bêtes de somme.
Prénom
Léonce. Les enfants trouvés par des chemins oubliés, au beau milieu des bois, sont souvent victimes de deux grandes injustices : premièrement, composer avec l’énigme de leurs origines, et ensuite, se soumettre aux caprices du saint du jour. Aussi, le couvent Sainte- Radegonde où la petite avait été larguée comme un vulgaire papier gras - un charmant petit endroit où l’on parlait beaucoup de l’amour de son prochain mais très peu de l’art de l'ophtalmologie- fonctionnait sur ce système d'une praticité traditionnaliste. Aussi, il fut décidé que tout ce beau monde se réunirait après les vêpres autour de l'immense calendrier liturgique pour décider de son sort.21 février. La Saint Pierre Damien. Un homme, certes pieux, mais dont le seul véritable exploit avait été de ne pas mourir asphyxié par son propre ennui et sa rigidité protocolaire. Ce fut sans compter sur l'intervention divine de Soeur Marie Alphonsine, dont la vue concurrençait celle de la taupe étoilée. Cette dernière qui avait depuis longtemps renoncé à distinguer clairement les lettres sans ses lunettes, posa son regard fatigué sur le calendrier. Elle fronça les sourcils, plissa les yeux, et après un moment de réflexion intense, déclara avec une grande solennité : « Ce sera Léonce. »
Ainsi, au lieu d’être baptisée avec le nom d’un saint austère et rigide, la petite fut affublée de celui d’un martyr dont personne, pas même les sœurs, ne se souvenait réellement. C'est ainsi que Léonce échappa à l’ombre de Pierre-Damien et à tout ce que cela impliquait : l’austérité, l’obéissance aveugle, et probablement une vie passée à corriger les comportements des autres. À la place, elle hérita d’un nom qui résonnait d'une certaine majesté féline, mâtinée de mystère, et surtout d'une liberté qu’on n’accordait généralement pas aux enfants dont le destin dépendait d’un calendrier.
Naissance
Quand et où son histoire commence ? Léonce a des monceaux de récits aussi farfelus que tragiques à vous livrer. La vérité, c'est que personne n'en sait rien, pas même Marcel, pas même les nonnes du couvent de Sainte Radegonde. Nulle lettre, nulle trace, si ce n'est une mystérieuse chaussure manquante et l'empreinte des ronciers sur ses membres pâles. On la dit bretonne, née il y a environ trente-sept ans de cela.Parents
Marcel Vallet est son père, son maître et son créateur.Nature du sang
La nature de son sang est inconnue. Elle pourrait être la fille des Valoys eux-mêmes que personne n'en saurait rien.Situation matrimoniale
Léonce Vallet et le célibat formaient un couple aussi inébranlable que la paperasse et la crise d’hystérie du vendredi soir. Aussi, le deuxième était-il de cette sorte d’amant toxique vers lequel elle revenait toujours avec une constance pathologique. Non pas que sa vaste vie sentimentale ait été dénuée d’opportunités. Toutefois, force était de constater qu’à chaque fois qu’une âme intrépide tentait de franchir les douves de son intimité, elle se réfugiait entre les murs confortables de sa solitude, refermant au nez de l’importune la porte cloutée (avec des crocs) de sa vie.Ce n'était pas que la sorcière ne croyait pas à l'amour. Elle l’avait bien observé chez ses pairs. Simplement, ses convictions sur ce sujet étaient bien établies : l’amour – le vrai, avec tout ce qu’il implique de vulnérabilité et de désordre émotionnel – était une affaire bien trop risquée. L’amour, pensait-elle, est un comme un bal où tout le monde était atteint de cécité, et où, à un moment, on finit par trébucher sur ses propres pieds et tomber tête la première dans l’étang des regrets. Léonce n’était pas du genre à se mouiller.
Aussi les relations légères et sans lendemain lui allait comme un gant.
Ce qui n’empêchait pas, bien sûr, à la solitude de pincer les cordes sensibles de son myocarde de temps à autre. Cette douleur lancinante, elle la dissimulait et aurait préféré jongler avec des Scrouts-à-Pétard plutôt que de laisser son flanc à la moquerie. De fait, elle n’en parlait jamais même sous l'influence d’un mauvais vin rouge. Elle ne savait pas comment abaisser le pont-levis. Que trouverait-on une fois ses défenses percées ? Peut-être rien d’autre qu’un vide. Peut-être quelqu’un qui avait trop longtemps porté des masques pour se rappeler de son propre visage.
Ainsi, Léonce restait seule, non pas par choix, mais par nécessité. Non pas par manque d'intérêt, mais par manque de foi en ce qu'elle-même pourrait offrir. Car il y avait quelque chose de terriblement dangereux dans l'idée d'être aimée pour ce que vous êtes, quand vous n'êtes même pas sûr de le savoir vous-même.
Occupation
Léo avait, par une étrange circonvolution du destin, été chargée de la Désinformation, un département qui n’existait officiellement pas — ce qui, pour être tout à fait honnête, était parfaitement en phase avec son objectif premier. Le travail consistait essentiellement à prendre des vérités solides, robustes, et à les soumettre à un processus d’assouplissement progressif, comme de la silice chauffée à blanc, jusqu'à ce que la chose puisse être tirée, étirée, ou tressée en quelque chose qui ressemblait vaguement à la réalité mais n’y adhérait jamais complètement. Aussi, se refusait-elle aux mensonges grossiers. La Vérité étant ce qu'elle est, blessante, la sorcière, dans le respect du bien commun, la servait, simplement, à dose homéopathiques. Une goutte suffisait pour rendre la population heureuse et satisfaite d'elle-même.Elle occupait, bénévolement, la place de responsable des morsures au sein du clan D'Apcher. C’était un titre qu’elle portait avec une sorte de résignation sereine, bien consciente que c'était la plus haute distinction qui pouvait être attribuée à une semi-lycanthrope. Comme son nom l'indiquait, il y était moins question de distributions de petits-fours que de hurlements. Pas une tendre caresse, ni une accolade chaleureuse — il s’agissait ici d’une affaire de crocs, de métamorphose, et d’un certain talent pour empêcher que le tout ne dégénère en un véritable bain de sang. Aussi la joyeuse hiérarchie des Vallet, une famille aussi subtile qu’une enclume lancée d’une falaise, elle occupait cette position délicate qui consistait à avoir le privilège de valser avec une créature d'un quintal afin de l'empêcher d'arracher le bras de la recrue nouvellement initiée.
Scolarité
--> Quand elle entra pour la première fois dans le grand hall de Beauxbâtons, tout de marbre et de lustre imposant, les murmures avaient commencé. Les Vallet n’étaient pas ce que l’on pourrait appeler des “gens de qualité”. Rustres, disaient certains. Frustes, corrigeaient d'autres, bien que la différence fût principalement sémantique. Une lignée de sorciers aussi attachée à la terre qu’un troll enraciné dans son marais. Ils n’avaient ni la grâce, ni l’élégance qui étaient de mise dans ce prestigieux établissement. Mais Léonce… ne semblait pas avoir reçu ce mémo. Ainsi fut-elle placée dans la solaire faction de l'Aurore.Ses camarades, surtout ceux issus de vieilles familles, lui faisaient sentir son étrangeté. Pas ouvertement, bien sûr — ce genre de cruauté ne se servait qu' avec des gants de soie — mais par des petits riens. Des regards trop appuyés, des sourires où la politesse se disputait avec la condescendance, des phrases anodines saupoudrées de piques venimeuses.
Aussi, vivait-elle entourée de jeunes sorciers et sorcières qui arboraient des patronymes aussi longs que leur auguste lignée, mais dont Léonce n'avait que faire. Elle était là pour faire ce que les Vallet faisaient de mieux : servir les d'Apcher, survivre, s'adapter, et si possible, prospérer. Elle mena de fait une scolarité brillante où son sens de l'observation termina de compenser sa basse condition afin de répondre aux exigences de Dorimène. On la trouva charmante, douée d'un certain raffinement d'où transparaissait, parfois, ce je-ne-sais-quoi de sauvage, de rustique, qui rappelait à tout le monde d’où elle venait. Son apparence léonine et ses manières polies ne pouvaient entièrement supplanter ses racines, et cela la frustrait.
Alors, elle travailla avec acharnement. Les cours de métamorphose et de sortilèges furent ses domaines de prédilection, mais pas nécessairement pour les raisons que l’on attendait. Ce n’était pas tant la puissance brute de la magie qui fascinait la jeune Léonce, mais davantage ses nuances. Transformer un objet en un autre, jouer avec les perceptions et les illusions, voilà ce qui captivait véritablement son esprit. Là où d’autres de sa faction adoptaient une approche flamboyante, Léonce s’affairait dans l’ombre, tissant les fils invisibles de ses sorts avec l'adresse d'un maître artisan. À Beauxbâtons, elle avait appris que le plus grand des sortilèges n’était pas celui qu’on lançait avec une baguette, mais celui qu’on se jetait à soi-même.
Composition baguette
Sa baguette ? Une merveille d’ aubépine, bois tordu et capricieux, aussi aisée à manier qu’un chat dans une baignoire. C’était le genre d’instrument qui semblait vous regarder de haut en bas, vous jauger, avant de se décider, dans un grand mouvement de mépris, si elle daignerait vous obéir aujourd’hui. L’aubépine, donc, était ce genre de bois à se réveiller du mauvais côté de la branche et à prendre plaisir à voir votre sortilège se transformer en nuage de fumée embarrassant, juste pour le plaisir du spectacle.Le crin de sombral n’aidait pas. S’il ajoutait une aura particulière à l’objet et renforçait son tempérament orgueilleux. C’est qu’il en avait vu d’autres, voyez-vous, et vous pourriez presque l’entendre soupirer d’ennui, du creux même de l’aubépine, si vous tentiez de lancer un sort ménager.
Aussi, chaque fois que Léonce sortait ses 27.75 cm de chaos , c’était comme si elle se lançait dans des négociations périlleuses avec un gamin à qui on voudrait faire avaler une plâtrée de choux de Bruxelles. Il y avait des jours où la baguette choisissait de coopérer, un brin condescendante, exécutant les sorts avec une précision chirurgicale. Et d’autres jours… eh bien, disons qu’un simple Lumos pouvait déclencher un incendie (même si ce genre d’incidents, rassurez-vous, n’arrivait plus depuis la fin de sa scolarité).
Aussi leur relation tenait plus du partenariat aux termes mal définis que d’une véritable complicité. La plupart du temps, le résultat était impressionnant bien qu’un peu théâtral. Quand cela échouait…eh bien…disons que mieux valait ne pas être trop attaché à son intégrité physique.
Patronus
Le Patronus de Léonce prend la forme d’un corbeau. Pas tout à fait l’imagerie grandiose d’un loup hurlant à la lune, mais tout de même présent, dans toute sa splendeur noire et brillante. On aurait pu s’attendre à ce qu’une femme issue d’une lignée de lycanthropes se soit flattée de crocs et de griffes, mais Léonce avait compris, avec une sagacité aiguisée comme un coup de bec, que dans la grande danse de la vie , le vrai pouvoir réside dans l’art du subtil.
Dans les légendes oubliées, les corbeaux servent de guides aux loups, planant majestueusement au-dessus des bois, des yeux vifs scrutant l’horizon à la recherche d’une proie. Ils étaient les stratèges de l’ombre, capables de discerner ce qui échappait au regard des plus terriens, car ils savaient qu'il est parfois plus judicieux de voler haut que de s’engluer dans la boue de la mêlée. Léonce, elle, avait été formée dans cet esprit : une observatrice silencieuse, une tacticienne souriante, toujours prête à ajuster le cours de la tempête avec un simple battement d'ailes. Aussi, sa loyauté au clan d’Apcher n’était pas la flamboyante déclaration d’un loup enragé, mais plutôt le vol silencieux d’un corbeau dans la brume du matin — là, solide et indéfectible.
Epouvantard
Tout le monde a peur, n’est-ce pas ? Certains des araignées, d’autres des ombres tapies. Celle de Léonce prend la forme de ses multiples reflets, une foule au même visage, incarnant l’intégralité du spectre de sa personnalité. Gracieuses, maladroites, violentes, flamboyantes, effacées. Un véritable carnaval cauchemardesque de ses rêves et de ses doutes.Amortentia
La note de tête évoque la fragrance sauvage et terreuse d'une forêt de pins après l'orage, du lourd pétrichor sous les pas prudents des loups. C’est celle du vert Gévaudan et des brumes de son enfance. Vient ensuite, celle plus poussiéreuse et poudrée des vieux grimoires laissés à l’abandon depuis des décennies. Cela reconvoque chez elle, les après-midis studieuses où le soleil venant lui réchauffer la joue, et où elle parcourait les savoirs oubliés, perdue au milieu de l’immense bibliothèque de Beauxbâtons. La dernière, enfin, possède le riche parfum du cuir, âcre et familier, celui des licols usés sous les chevaux, des gants de vol, de l’aventure enfin.Particularité Magique
Léonce est atteinte de lycanthropie partielle.Atropos
La première fois que vous rencontrez Léonce Vallet dans les couloirs du Ministère, vous lui reconnaissez l’étoffe d’une héroïne de roman dont la posture aussi léonine qu’ombrageuse vous évoque la statuaire grecque. Vous remarquez rapidement que ce n’est pas une femme à plaisanter, sauf si c'est à vos dépends. Aussi, vous lui trouvez le don aussi rare que désagréable de transformer n’importe quelle conversation en joute verbale mortelle. Vous le savez : ses lèvres vermeilles seront votre épitaphe.
Elle gagne.
La seconde fois, c’est au bal. Elle vous sourit et vous voilà piégée. Il y a là de l’élégance et de l’audace sous le couvert d’une distance policée qui se refuse à toute forme de contractualité. Avec une simplicité désarmante et sans remplir les formulaires idoines, elle vient de s’inviter sous votre peau.
Vous ne percevez pas, sous les atours charmants, la mécanique du vide.
Aussi avez-vous interprété l’ambre doux de ses prunelles comme la marque d’un cordial empressement. Comme je me dois de vous détromper. Ces yeux-là ne sont pas des fenêtres sur son âme. Ils vous offrent juste un excellent aperçu des feux grégeois qui brûlent depuis les machicoulis de ses remparts intérieurs. Avouez-le. Vous vous consumez.
Elle gagne.
La troisième fois, c’est sous le couvert de la vieille lune que vous vous retrouvez. Les briques glacées et roidies de gel dans votre dos. Le clair-obscur peuplé de soupirs oubliés. Comment ne pas se noyer ? Avez-vous oublié comment respirer ? Ses dents, petites perles d’ivoire, viennent de se planter dans la chair délicate de votre cou, en écorchant tendrement la soie. Nulle brutalité, nulle précipitation. Juste une pression calculée, presque douce, la marque de celles qui savent capturer sans jamais briser.
Avez-vous compris, maintenant ? Le danger ne vient ni de ses sourires, ni de ses froides désapprobations, ni même de la tension qu’elle a su générer chez vous. C’est sa prédatrice patience. A quoi bon courir un lièvre quand il peut venir se livrer entre vos crocs ?
Quand la biche s'attarde, le chasseur l'attrape, ne le sais-tu pas ? .
Un murmure.
Vous vous perdez.
La vérité sur Léonce Vallet ? C’est qu’elle est une énigme alambiquée, enveloppée dans un brocart de charade, le tout bordé d’une étole de mensonges dont elle ne se départit jamais. La sorcière a, en effet, élevé la duplicité au rang d'art. Non pas de celui qu’on célèbre dans des galeries poussiéreuses où de vieux barbons se pavanent en débattant de la signification de chaque coup de pinceau tremblant d'un type mort depuis trois siècles, mais bien de celui qui touche à la magie.
Elle manie les masques comme d'autres l'épée. Ils sont autant d'armes et de forteresses infranchissables, bâties et gardées depuis l'enfance. On ne fait pas tomber ses murs-là. Alors autant les couvrir de caresses et de velours puisque les larmes des orphelins, dans ce bas-monde, ne valent rien face à une bonne histoire. Il était si facile d'être quelqu'un d'autre. Après tout, la vie elle-même n'était-elle pas une mascarade à laquelle elle se prêtait avec un certain talent, jonglant avec ses multiples identités comme d'autres avec des couteaux ? Vous ne la rencontriez jamais vraiment. Une esquisse, soigneusement choisie pour l'occasion, comme on enfile une robe sur mesure. Aujourd'hui, c'était la Léo affable et charmante ; demain, peut-être, la Léonce sévère et implacable du Ministère.
Jamais la vraie. Si tant est qu'elle ait un jour existée.
Que pensez vous des moldus, et du fait que vous soyez obligés de vous cacher d'eux au quotidien ? Léonce ne méprise pas les Moldus. Elle les trouve fascinants, comme on le fait d'insectes, qui privés d'ailes, se seraient mis à inventer des échelles. Ils ont cette manière délicieusement absurde de rendre les choses plus compliquées qu'elles ne devaient l’être, inventant des machines infernales pour faire ce qu’un coup de baguette aurait réglé en une seconde. Aussi, la sorcière éprouve pour eux un mélange étrange d’admiration amusée et de perplexité face à tant d’obstination. Survivre avec un tel handicap méritait bien un certain respect.
Quelle est votre opinion sur la famille royale magique de France ? Léonce Vallet est, de part son nom, une partisane de la noblesse sorcière. Elle l'est donc, par association, de la monarchie. Cela étant dit, elle comprend l'idéalisme qui réside derrière la République de Merlin et sait, confusément, que sous d'autres bannières, ses choix politiques auraient pu être autres. Cela étant dit, les D'Apcher étant de farouches royalistes, il doit en être de même pour les Vallet.
L'Aube Sorcière prend de l'ampleur, et Tarek Shafiq fait très souvent la une des journaux. Que pensez vous de cet homme ? Léonce n'est pas de ses femmes à se pavaner avec des pancartes de soutien à un candidat que le pouvoir aura tôt fait de corrompre. De plus, au regard de sa place au Ministère, il lui serait malvenu d'apporter un quelconque soutien à ce personnage. Elle sait l'engouement qu'il suscite chez Arsène mais se montre des plus réservés.
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léonce Vallet leTrouvée à deux ans dans les replis boueux de la forêt de Paimpont, Léonce, muette et une chaussure en moins, semblait avoir contracté un pacte tacite avec l’univers pour ne plus jamais s’étonner de rien. On la ramassa, comme on ramasse un chaton abandonné, et on l’emmena chez les sœurs de Sainte-Radegonde, qui, dans leur infinie sagesse ou distraction liturgique, décidèrent de l’appeler Léonce.
Elle grandit, donc, dans ce havre pieux, où alternait prières et espiègleries. Léonce était connue pour ses aptitudes marquées de fauteuses de troubles. Cela étant dit, en bonne chrétienne, elle partageait volontiers les fruits de ses larcins avec ses condisciples. Nonobstant quelques punitions bien senties, car même les saintes ne tolèrent pas l'humour blasphématoire, elle y passa une enfance heureuse.
À huit ans, la magie fit irruption. Les hosties se multipliaient comme des pains à chaque fois qu’elle se faisait pincer la main dans le sacrement. Pour Léonce, ce n’était que du bon sens : si Dieu pouvait multiplier les produits de boulangerie, alors pourquoi pas elle ? La Mère Supérieure, quant à elle, voyait d’un autre œil ces petits "miracles". Le diable était dans ses murs. Aussi envoya-t-elle une missive à Rome, qui par retour de courrier, lui ordonna de contacter un certain Marcel Vallet dont l’expertise pourrait lui être utile pour régler son problème hérésie galopante. Ce fut fait. Avec diligence.
Lorsque Marcel débarqua, c’était comme si la forêt avait pris forme humaine. Brutal, silencieux, et sentant un peu trop le lichen pour être honnête. Il ne dit pas grand-chose à Léonce, à part qu’elle était "spéciale" et qu’il avait connu des "gamines comme elle". Ce n’était pas très rassurant. Ils marchèrent pendant des heures, l’air de rien, jusqu’à ce que, dans un craquement soudain, le monde bascule et qu’ils transplanent vers ce que Marcel appelait "le domaine". Léonce s’attendait à un château. Elle trouva une ruine humide, où le brouillard et les ombres produite par la lune semblaient suinter des murs. Il l’abandonna dans la salle commune, en lui recommandant de fermer sa porte.
Aussi cette première nuit lui fit regretter la dureté pieuse du couvent. L’atmosphère des lieux était lourde d’une anticipation fiévreuse. Le froid glacial. La faim dévorante. Elle ne pouvait s’empêcher de songer aux enfants qui peuplaient la bâtisse. Le Vieux lui demandait de les appeler « frères » et « sœurs », Léonce ne voyait que des fauves au regard brûlant, aux os si saillants qu’ils semblaient prêts à percer leur peau trop pâle.
Elle ne dormit pas.
« Elle ne survivra pas », grogna Marcel en s’appuyant contre une poutre branlante qui grinça, luttant pour ne pas se briser sous cette d’une simple poussée. « La morsure l’a presqu' tuée. Faut la jeter dans la ravine tant qu’elle respire encore. Sauf votre respect, Madame la Baronne, c’est plus qu’une abomination. Gervaise a eu une correction. Quelle sotte de la mordre avant la lune vieille. Elle connaît pas ses nerfs. »
Son ton était aussi tranchant que la lame d'acier qu'il portait toujours à la ceinture.
Dorimène n’eut même pas à le regarder pour lui répondre. « Vous n’y toucherez pas, Marcel. » Sa voix était douce, presque un murmure, mais elle portait plus de poids que les grondements de n’importe quel loup. Les quelques enfants qui erraient dans les parages s'égaillèrent dans le jour gris. Leur présence n'était pas requise.
Dorimène s'approcha. Léonce était allongée sur une paillasse à l’hygiène douteuse. Sa respiration était saccadée, chaque souffle lui demandant un effort surhumain, mais elle vivait. "Pauvre enfant", reprit-elle, en soupirant, balayant d'un doigt ganté les bandages de fortune qui damasquinaient sa gorge de pourpre.
Marcel s’avança, s’échinant à contenir son agacement. « Une demi-lycanthrope ! Elle n’atteindra jamais sa pleine forme. Elle ne sera jamais des nôtres ! Madame La Baronne, vous n'y pensez pas ! »
Elle tourna enfin son regard perçant vers Marcel, un sourire presque imperceptible effleurant ses lèvres. « Je n’ai pas besoin de guerriers inutiles, Marcel. Des crocs, j’en ai bien assez. Ce que je cherche, c’est autre chose. Quelque chose que vous, avec tout votre... charisme rustre, vous ne comprendrez jamais. »
« Allons bon ! Avez-vous besoin d'un chien alors que vous nous avez nous ? » marmonna Marcel, dissimulant avec peine son aigreur.
« Un corbeau, pas un chien.», répondit Dorimène simplement. « Léonce », poursuivit Dorimène en se penchant légèrement sur la gamine endormie, « a survécu là où beaucoup auraient péri. Elle appartient désormais à deux mondes. Ce sont des qualités que nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller. Elle nous servira, Marcel. Et elle servira bien. »
Sa vieille cicatrice lui cuisait. Léonce sentait, des lèvres de cette dernière, exsuder un liquide acide dont les perles brûlantes s'agrégeaient le long de sa colonne vertébrale.
La Lune se levait.
Alors, son regard fiévreux se tourna vers l'initié. Une silhouette fragile, flottant dans une tunique à la blancheur de linceul, tissée de cette maille rigide dont l'on faisait la gambison des chevaliers. Ses jambes frêles, des pattes de moineau, tout en angles et genoux écorchés, tremblaient sous lui, prête à se dérober. Ses prunelles, deux puits d'ombre sous l'arc incliné des sourcils, fouillaient la pièce en quête de salvation. Un homme barrait l'unique échappatoire.
"Approche, Petit. " ordonna Léonce d'une voix douce, presque maternelle d'où sourdait l'acier. Une fois qu'il fut arrivé à sa hauteur, elle poursuivit. "Sais-tu pourquoi tu es ici ?"
L'enfant hocha la tête. Ses lèvres exsangues tremblèrent mais il ne pleura pas.
C'était déjà une victoire.
Léonce s'agenouilla devant lui, lui levant le menton de son index. « Ce qui va se passer maintenant ne sera pas agréable, je ne vais pas te mentir. Ce sera long. Et douloureux. Mais tu dois savoir une chose… » Elle marqua une pause, sondant l’âme derrière son regard terrifié. « Une fois le rite passé, tu ne seras plus jamais seul. Tu appartiendras à quelque chose de plus grand que toi. Une meute. Une famille. Un pouvoir. M'entends-tu ? »
L'enfant ne répondit pas tout de suite. Il se tenait là, raide, les épaules crispées, comme s'il était soudainement écrasé par le poids de son angoisse. Ses yeux, larges comme des bézants ternis, fixaient le sol. Son corps tout entier sembla, un instant, lutter contre l’évidence d'une horreur suspendue. Enfin, il acquiesça, presque imperceptiblement, comme le ferait un condamné qui accepte la corde, non pas par courage, mais par abandon.
« Souviens-toi », poursuivit Léonce. « Ne montre pas ta peur. La peur est une faiblesse. La nature ne peut la souffrir. »
Une ombre torse s'éleva de l'endroit où se tenait jadis l'homme, projetant ses ténèbres sur le tribut. Un souffle rauque fit vibrer l'air vicié de la pièce comme un tambour de guerre.
La Bête était venue.
"Quand le chevreuil traîne, le loup l'attrape. Retourne toi, mon garçon et embrasse ton destin."
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léonce Vallet le- Code:
<b>Louise Bourgoin</b> <em>|</em> @"Léonce Vallet"
Pour ajouter le personnage dans une famille :
- Code:
@"Léonce Vallet" (F · 37 ans)
Pour le bottin des années de naissance :
- Code:
<b>21.02.1890</b> @"Léonce Vallet" - Beauxbâtons
Pour le bottin des particularités :
- Code:
<b>Lycanthropie partielle</b> @"Léonce Vallet"
Pour le bottin des romances :
- Code:
@"Léonce Vallet" - Célibataire
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Arsène d'Apcher leJe suis tellement tellement tellement fan de l'esquisse de ce personnage et de ton début de fiche avec une plume vraiment trop agréable à lire, je suis conquise
Pas très objective vu le choix de famille (ouiiiii enfin une Vallet ouiiiiii ) mais vraiment, que des bons choix pour cette pépette de foulie
Pour le blabla du staff, tu as 10 jours (jusqu'au 12.10.2024) pour faire ta fiche fiche, avec évidemment la possibilité de demander du temps supplémentaire en cas de besoin, pas de pression (sauf en pinte )
Bon courage pour la rédaction de cette fichette que je vais dévorer et stalker comme Joe Goldberg
Si tu as besoin de quoi que ce soit, hésite pas on est là pour ça
Qui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léonce Vallet le(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Camille Delacour leQuel dommage que nos futurs liens se devront d'être "négatifs" considérant le background de mes deux personnages Parce que l'esquisse de ta demie-louve est tellement génial et prometteur
Hâte de lire la suite de ta fiche
Maeve Le Noir (3)
Alessandro de Medici (4)
Luka Romanov (5)
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Alessandro de Medici (4)
Luka Romanov (5)
Maeve Le Noir (3)
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missive rédigée par Auguste Lestrange le(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léopold de Valoys le(Moi, j'aime les familles de cul-terreux, on est trop à avoir le sang bleu ici //PAN)
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léonce Vallet le@Léopold de Valoys, les culs-terreux remercie Monsieur le Duc. Cela dit les Vallet, on de cela en commun que sans la lycanthropie et les adoptions pratiques, ils seraient tout aussi consanguins que les nobles.
@Camille Delacour, c'est certes dommage mais nous auront tout le loisir de les faire se détester avec style.
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Piotr Medvedev leMazette, quel début de fiche ! J'adore ta plume et ce qu'on découvre du personnage de Léonce pour le moment !!
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Zuhra de Fronsac leJe plussoie ce qui a été dit, ton début de fiche est un plaisir à lire
(Et je suis trop contente de voir le meilleur bureau du Ministère se remplir )
Bonne rédaction, hâte d'en lire plus
- Carte de visite (par Chibi):
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Alekseï Dzerjinski leDéjà bienvenue parmi nous, j'aime énormement ce que je vois pour l'heure et ton vava maamammam qu'elle s(t charmante la madame !
Un Vallet et mon gros ruskoff, on ne peut que jouer ensemble, il parait que je fais parti de la meute de ton cher baron
Hate d'en voir plus et bon courage pour la suite de la fichette !
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Jeanne de Beaufort le(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Léonce Vallet leJeanne et Zuhra, c'est avec plaisir que Léo les croisera au détour d'un couloir poussiéreux. Merlin sait ce quel catastrophe peut se produire à partir de vieux dossiers.
Alekseï, j'ai grand hâte que ton gros ruskov et notre lycanthrope ratée partage un cuissot de cerf par une nuit de pleine Lune !
(#) Re: [Atropos | Léonce Vallet] ▸ Sans contrefaçon, je suis.
missive rédigée par Arsène d'Apcher leQui cause ma déraison, ma déroute, ma déveine
Doucement j'y plongerai sans qu'une main me retienne
Lentement je m'y noierai sans qu'un remord ne me vienne ❞