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Obus couleur de lune || Léopold&Lucio

Lucio SavelliCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Occupation : Marchand de secrets, à la recherche du plus offrant. Serveur au club Ecdysis en ce moment, après plus de cinq ans aux thermes de Caracalla.
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(#) Obus couleur de lune || Léopold&Lucio

missive rédigée par Lucio Savelli le
  • Obus couleur de Lune
    ft.  @Léopold de Valoys, 02/01/1928, Paris
    TW : WW1, alcool et drogues
    Une force inconnue – et peut-être inquiétante – l’avait attiré hors de chez lui ce matin-là.

    Deuxième jour de l’an mil-neuf-cent-vingt-huit, et que veut faire Lucio Savelli ? Trouver, dans la capitale parisienne, la salle dévouée aux sorciers vétérans de la Grande Guerre. On lui a dit qu’il y en avait une, on lui a même indiqué où elle était. Vêtu d’une longue cape en laine grise et d’un fedora assorti, il traverse Paris à pied, il se perd et retrouve son chemin, c’est comme un pèlerinage. Il pense, réfléchit, médite, presque. Quelle envie l’a pris, et l’empêche de faire demi-tour, ou de s’arrêter dans un café terminer la lecture de ce bouquin qu’il a entamé depuis trop longtemps ? Un souvenir, sans doute. Un rêve, qui est venu embrumer sa nuit, et qui semblait réel. De ceux qu’il fait trop souvent, et qui l’obsèdent. Une image des platanes qui bordent le Canal Saint-Martin, paisibles, sous la neige, entrecoupée de flashs dans lesquels des corps décharnés se mêlent. Il ne saurait les confondre : ce sont ceux des tranchés, innombrables, empilés l’un uns sur les autres comme une chair à canon, attirant mouches, rats et autres charognards dans une odeur pestilentielle de souffre et de plomb. Et puis, dans les images, il y a un homme aux cheveux gris et à la chevalière d’or qu’il reconnait sans l’identifier, un bougre à l’air noble qui veut lui parler, mais dans son rêve, il ne cesse du lui échapper.

    Lucio s’est ainsi levé avec la certitude qu’il devait traverser la Seine pour aller trouver cette petite salle dont on lui a parlé, située tout droit sur le canal et qui accueille les vétérans, à la recherche de ce fantôme. Il a pris un sac, dans lequel il a fourré deux saucisses figatellu et quelques sachets de canistrelli, victuailles qu’il a emportées avec lui dans ses malles corses au moment de son emménagement à Paris, pour survivre aux heures sombres et froides qu’il s’attendait à passer à Paris. Ces endroits, il les connaît, il les a fréquentés à plusieurs reprises, pas l’édifice parisien, mais il est certain qu’il doit ressembler à tous les autres. Ils sont tristes et sombres et ceux qui les visitent sont souvent silencieux. On pourrait s’attendre à ce qu’ils discutent à voix basse de leurs aventures passées dans ces espaces feutrés, mais souvent, c’est la compagnie de l’alcool qu’ils recherchent, qui permet de leur embrumer les sens et de faire taire leurs pensées. Tout cela est permis, pour ne pas dire encouragé, par des camarades complaisants qui entendent leur détresse dans le silence car ils vivent la même. Lucio a choisi de ne pas apporter une de ses bouteilles de spiritueux corses qui débordent pourtant de sa malle et qui auraient sans aucun doute ravi l’assemblée. Il a contemplé une bouteille, avant de partir, mais a jugé que l’alcool avait le don de faire redoubler la tristesse plutôt que de l’apaiser.

    La nuit de la Saint-Sylvestre, voyez-vous, notre Lucio a pris quelques résolutions. Bien sûr, il y a celles qu’il reproduit tous les ans : plus d’alcool, plus de morpheus. Entendez-là qu’il aurait fallu écrire la double négation, pour éviter la confusion de l’écrit, car l’intention du Corse est bien d’arrêter de boire et de faire usage de drogues en tous genres. Il est bien évident, toutefois, qu’il n’y rien de facile à tout cela, quoi qu’il puisse se satisfaire, au moins, d’avoir abandonné l’opium depuis une funeste nuit de l’an 1922. L’absence du double-négatif vient ainsi souligner le fil sur lequel marchent tous les addicts, Lucio le premier, entre ne plus consommer, et consommer toujours plus. Bref, bref : sont venues d’autres résolutions, plus vagues, formulées dans son crâne et pas à l’écrit, mais pas moins importantes. La première exige pour sur cette nouvelle année 1928 une meilleure maîtrise de sa double-vue. Pour cela, il faudra que son esprit soit moins embrumé, pour que ses visions parviennent à être plus claires. Il a remarqué cela, le corse : plus ses sens sont obscurcis, plus ses songes le sont aussi. Il y a, à cela, quelques avantages : le sommeil est moins douloureux quand il est sombre. C’est une illusion, toutefois, car la fatigue n’en est pas moins présente, et les rêves, en après coup, se font plus pressants. De cette résolution s’écoule donc la décision du figatellu plutôt que du vinu rossu. Et puis, le Savelli veut réussir son entrée à Paris. Il veut se choisir, précautionneusement, une place dans la société magique parisienne qui lui permettra d’exister tout en se faisant oublier. Pour cela, point trop d’extravagance pour une vie moins sulfureuse et plus discrète, qui lui permettra de creuser, discrètement, une place pour la mafia corse sur ce nouveau territoire parisien. Lucio tâchera ainsi d’intégrer tous les cercles, mêmes les plus inattendus : celui des anciens combattants de la Grande Guerre pourra être un de ceux-là. Il y a d’autres résolutions, mais nous ne nous attarderons pour le moment que sur celles-ci, puisque c’est à celles-là qu’il a pensé quand il s’est extirpé hors de l’appartement de son cousin, en cette fin de matinée du deux de janvier.

    Il est midi passé quand Lucio aperçoit le Canal. Son rêve a dû le tromper, car il ne neige pas, ce jour-là. Les platanes sont bien là, alignés sur la rive, mais le ciel est clair, bleu, perçant, froid et sec. Les yeux du sorcier roulent, parcourent les environs à la recherche d’une image qu’il aurait vue ailleurs, pendant la nuit. Rien ne se ressemble, toutefois, sauf ces arbres et cette rivière artificielle. Il avance sur le Quai de Jemmapes jusqu’à trouver le numéro 17, qu’on lui a indiqué. C’est un immeuble de quelques étages, qui semble plus ancien que ceux que le Baron Haussmann a fait construire. Le rez-de-chaussée, à la façon d’une boutique, est vitré, mais la vitre est couverte d’un film trouble, pour qu’on n’en voie pas l’intérieur. Les poilus, voyez-vous, sont rarement beaux à voir. Des lettres argentées se détachent sur la devanture, abimées par le temps. On peut lire Association de Vétérans de la Grande Guerre, suivi des jours et horaires d’ouverture. Un homme dont il manque une jambe, béret vissé sur le crâne et cane sous le bras, fume la pipe, le regard perdu dans les tréfonds de son esprit. Désormais bien certain d’être au bon endroit, Lucio presse l’interphone du bout de sa baguette, non pas sur l’étiquette AVGG, mais sur celle, noircie, qui titre AMVGG. Les deux associations, magiques et moldues, se côtoient dans le même édifice, mais ne se croisent pas. En pressant sur le bouton du M du bout de sa baguette, la porte s’ouvre sur une pièce attenante et invisible pour tous les non-magiques, toutefois pourvue de la même vue floutée sur le canal.

    Lucio pénètre dans l’espace qui lui semble tout à fait familier. Pas parce qu’il l’a rêvé – il aimerait – mais parce qu’il ressemble, à s’y méprendre, à tous ces autres lieux de recueillement pour vétérans. Une moquette salie par les dix années qui se sont écoulées depuis la guerre vient donner une odeur poussiéreuse à une pièce trop grande et trop vide pour jamais rêver d’être chaleureuse. Un poêle brûle, pourtant, et autour quelques sièges sont réunis, sur lesquels un ou deux sorciers sont assis. Des tables en bois tâchées et collantes proposent une sélection de victuailles, pour la plupart amenées par les visiteurs eux-même. Lucio y sent l’odeur, attirante, d’un café très noir. Silencieusement, il s’en approche et se sert une tasse, non sans avoir disposé sur la table le morceau de charcuterie les sachets de canistrelli. Il en prend une poignée, ceux-ci sont à l’amande et se mêleront très bien avec ce mauvais café. Le Savelli ne peut pas s'empêcher de se demander, toutefois, pourquoi il est venu ici. Quelle force l'a attiré là, a exigé de lui qu'il se rende dans un endroit aussi triste en ce tout début d'année, qu'il aurait voulu fait de légèreté et d'amusement ?

    Il attrape, traînant là sur la table, un recueil de poèmes : Calligrames, Poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, Guillaume Apollinaire. Un moldu, celui-là.  
    Loom of Fate | 2023 | 1332 mots



     
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    (#) Re: Obus couleur de lune || Léopold&Lucio

    missive rédigée par Léopold de Valoys le
  • Obus couleur de lune
    ft.  @Lucio Savelli
    tw : alliances matrimoniales




    1928 est une année spéciale. Tous les anciens combattant le sentent jusque dans leurs os. Dix ans. Où en sont-ils rendus ? La belle France est-elle plus apaisée qu’auparavant ? L’Europe est-elle pacifiée ? Léopold sait bien que non, ce matin là, en dévorant les nouvelles apposées sur un papier déjà jauni alors qu’il s’échappe à peine des presses. Sa douce a le nez dans les nouvelles étrangères qu’elle commente avec cette sagace légèreté usuelle. Et tous deux devisent. Comme ils sont précieux, ces moments, avec ou sans les enfants, où l’on peut savourer les retrouvailles d’une petite famille loin du tumulte. L’association des Vétérans de la Grande Guerre lui a écrit, l’une des nombreuses associations auxquelles Léopold donne bien volontiers une dîme annuelle pour soutenir leur effort et offrir aux pauvres hères qui ne se remettent pas des fantômes du passé, un peu de paix, un peu de soutien, un peu de compréhension. Car personne ne les jugera là bas. Il défait le pli et découvre la missive. On le remercie chaleureusement pour son annuelle donation qui est bien parvenue à la trésorerie et on invite Monsieur le Duc, s’il le souhaite, à venir visiter les lieux pour discuter des commémorations que l’on a décidé d’organiser pour le dixième anniversaire de l’Armistice.

    Oh, Léopold se doute bien que si l’on a décidé de l’inviter, c’est pour espérer que Monsieur le Frère du Roi puisse rendre officiel ce qui est, pour l’heure, un projet associatif. Il sait bien que personne ne désire vraiment se remémorer, et que les soldats seuls sont laissés à leur mémoire. Tout le monde est bien trop désireux de voir la vie reprendre, souffler, danser comme si de rien n’était. Après tout, cela ferait mauvaise presse que de se laisser envahir par les images des charniers et celles des tranchées, de déambuler entre ces monuments érigés dans chaque village où s’amoncellent les noms et où l’on dépose déjà quelques fleurs annuellement. Il faut un geste fort. Il faut que l’on se fédère pour crier la détresse des vivants et honorer les morts. C’est ça qu’il convient de faire. Léopold a dans l’œil cette vive étincelle qui fait esquisser un sourire à sa Douce. Elle sait qu’il s’embarque encore dans une de ses petites marottes. Alors elle lui demande, courtoisement, de quoi il retourne, et le voilà qui s’enflamme à le lui exposer. Nous serons là, qu’elle lui assure. Comme elle le connaît bien, sa Douce. Peut-être parce qu’elle ne peut ignorer combien a été réparateur pour lui de faire justice à son niveau en travaillant à apaiser les souffrance d’une population moldue comme magique que trop de têtes coiffées dédaignent chez les De Valoys. Elle n’est pas aveugle à l’emportement de son aimé à chaque fois qu’il s’agit de faire entendre les voix des nécessiteux, laissés dans le sillage des conflits et rendus à la vie civile avec leurs démons et leurs cauchemars sans plus qu’une solde et une prime.

    Ce n’est qu’en fin d’après-midi que Monsieur le Duc parvient à se libérer. Il a passé la matinée et le déjeuner au milieu des siens, à s’ébaudir de l’année nouvelle en famille, le cœur tout gonflé de la présence ou de la visite de ses enfants et membres de la famille plus éloignée. Il viendra aussi faire le tour des couvents et monastères de Compiègne le lendemain pour leur souhaiter le nouvel an, et il ne manquera pas d’aller aux orphelinats et associations diverses. Pour toute sa majesté quasi-royale, il est étonnamment proche de ce « petit peuple » auquel Madam… Rachel a bien voulu lui enseigner à parler avec moins de fioriture. Il se peut au moins targuer d’être un peu moins déphasé de cette marée du Tiers État que d’aucuns appelleraient « les gens » désormais. Le voilà, errant dans le tout Paris après un transplanage des plus réussis. Le Canal Saint Martin l’accueille de ses embruns en cette morne journée. Il a, dans la poche, la missive reçue le matin même, et dans le pas cette légereté des hommes décidés. Il ne s’attend pas à voir grand monde le deux de l’an, mais qui sait ? Peut-être croisera-t-il dans quelque antichambre l’un ou l’autre hère auquel il sera plaisant de faire la conversation pour eux deux. Il passe d’abord côté moldu pour venir saluer les quelques badauds. Ils sont peu nombreux, certains le connaissent. On s’échange des plaisanteries aimables pendant quelques moments. Voilà que l’un sort la photo de son fils. Il a douze ans, maintenant, et vit avec sa mère. Lui n’a que droit de visite mais il est résolu a ne plus boire pour pouvoir voir l’enfant plus souvent. Léopold lui serre l’épaule, l’encourage à ne pas baisser les bras.

    Et le voilà côté magique. Par la seule force des statistiques, l’endroit est certes moins bien rempli. Moins nombreux ont été les sorciers à s’engager dans la Grande Guerre. Léopold ne les comprend que jusqu’à un certain point : « pas mon problème » qu’ils ont été à susurrer le soir pour se donner bonne conscience. Beaucoup furent de l’opinion que la guerre n’était que le fait des moldus. « Qu’ils s’entretuent » ont même dit certain. Léopold, lui, a argué qu’il était du devoir des sorciers de minimiser les pertes et protéger les moldus. S’ils sont leurs inférieurs par le manque de magie, ils ne doivent pas le devenir en dignité humaine, et si, longtemps, Léopold s’est enorgueilli d’avoir reçu le baiser de Dieu qui alluma sa magie, il n’oublie pas que tous ont été fait à Son image, et qu’il convient d’avoir pour chacun le même respect et la même charité. Dans la pièce presque déserte, une silhouette qu’il peine à reconnaître, de dos, les mains sur des feuillets laissés à la libre consultation. Léopold passe saluer chaleureusement chaque sorcier. Certains reconnaissent Monsieur le Duc pour l’avoir souvent croisé, d’autres trébuchent sur les mots de voir une personne royale ainsi présente. Même les plus hostiles républicains sont bien obligés de reconnaître « qu’à défaut d’être du peuple, il est au moins humain, celui-là ».

    Et finalement, le voilà tout proche du dernier homme présent qu’il reconnaît à présent qu’il le voit de profil. L’esquisse d’un sourire agite la commissure de ses lèvres. « Monsieur Savelli ». La voix est chaleureuse. « La bonne année à vous et aux vôtres », qu’il souhaite paisiblement.

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