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[Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

Diane RosierInvité
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(#) [Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

missive rédigée par Diane Rosier le
  • mésaventure et mesure draconienne.
    sang, blessure — janvier 1927
    @Priam Rosier (theme)
    — Ce n’est qu’un dragon. En plus, c’est un boutefeu chinois, même pas un magyar.

    Haussement des épaules, des paroles dites pour se rassurer avant d’entrer dans l’antre de la bête qui finalement, était quand même un dragon particulièrement féroce et revanchard. Il n’était pas aussi petit que le disait la rumeur et surtout, ce n’était pas un jeune dragon qui est sorti de son œuf il y a quelques semaines, mais bien un dragon adulte conscient de sa force et qui refuse de céder quelques gouttes de son précieux carmin à une gentille apothicaire un peu trop curieuse, beaucoup trop joueuse vis-à-vis du danger.

    Diane regrette tout de même un minimum la situation quand enfin, elle voit le domaine. Elle peste, se tient le flanc droit recouvert d’un tissu qui était blanc, qui a désormais pris une teinte cramoisi. Le sang continu de couler et il lui faut atteindre la maison rapidement car elle sent sa vue qui commence à se troubler. Elle peste, avance doucement. Si la sorcière a réussi à transplaner jusqu’aux alentours qui bordent le domaine Rosier à la périphérie de la compagne parisienne, c’est un coup de chance, littéralement. Dans son état, blessée après avoir été lacérée par le dragon, transplaner représente un danger. Diane est consciente qu’elle aurait pu finir désartibuler, mais avait-elle vraiment le choix ? La chasse aux dragons l’a conduite dans une région voisine, plus au sud, dans le Puy de Dôme, sur des hauteurs escarpées avant de pénétrer dans une grotte. C’est là qu’elle a cru, naïvement, trouvé un dragon docile, qui n’allait pas lui cracher ses flammes au visage pour quelques gouttes de son précieux sang. Car le sang de dragon est un mystère et pourtant, une bénédiction. Ses vertus sont nombreuses, mais plusieurs grands noms de sorcellerie cherchent encore à percer toutes les propriétés qu’il accorde. Certains évoquent treize, d’autres sept, d’autres encore, affirment qu’une seule goutte suffit à créer un remède contre la plupart des poisons. Bien sûr, il y a du faux comme du vrai là dedans, mais avec toutes ces rumeurs qui courent à droite, à gauche, cela a mis la puce à l’oreille de la benjamine Rosier qui forcément, a décidé d’aller récolter l’ichor maculé elle-même pour l’étudier à sa guise.
    Mauvaise idée, ce fut un fiasco.
    Une mésaventure draconienne qui s’est terminée par une confrontation féroce avec la créature. Le boutefeu a d’abord cherché à frapper la sorcière avec sa queue, avant de cracher du feu. Son long cou aux écailles rouges s’est gonflé, laissant paraître la naissance du foyer dans les abysses de sa gueule avant de les cracher. Cela a juste laissé le temps à Diane de faire apparaître un charme du bouclier pour se protéger. Après cela, la créature n’a pas attendu longtemps pour enchaîner un nouvel assaut, ne laissant à l’apothicaire, pas le temps de chercher à se sortir de cet enfer. Sa mâchoire a fondu sur Diane qui a tenté un maléfice, mais les crocs de la créature se sont refermés sur le bout de sa baguette, brisant celle-ci. Oh, ça sent vraiment le roussi là qu’elle a pensé avant de se dire qu’elle aurait dû se renseigner davantage sur cette espèce de dragon. Le boutefeu chinois n’est après tout, pas commun ici. Il crèche au Extrême-Orient et il a sans doute été importé, issu du marché noir, quelque chose comme ça et il s’est réfugié comme ça. Autre point à noter, il est bien plus grand, plus agressif que le descriptif du livre « Le Manuel des Amateurs de Dragons, tome 1 » par Albert Crachefeu.
    — C’était forcément une femelle, pauvre idiote… Qu’elle marmonne en arrivant enfin chez elle.

    Oui, même chez les dragons, les femelles sont plus agressives. Si Diane ne souffrait pas autant, elle serait sans doute entrain de rire. Dans le hall d’entrée, elle manque de tomber, chancèle, mais se rattrape à une console de justesse. Et le sang perle en quelques gouttelettes sur le sol. Ca craint. Parce que le boutefeu ne l’a peut-être pas transformé en poulet rôti du dimanche, mais la dragonne n’a pas hésité à la lacérer sur tout le flanc droit à l’aide de ses griffes. Au nombre de quatre, seulement trois ont percé la chaire de la sorcière. Si elle a lâché un cri, sans doute, mais elle se souvient surtout de la douleur cuisante qui l’a accompagné avant qu’elle ne trouve la force et le courage de transplaner et de quitter le nid du dragon. Que disait le troisième paragraphe du livre au sujet des boutefeux chinois déjà ? Ah oui… « La femelle, particulièrement agressive et féroce, garde son précieux butin constitué d’os et de cadavres comme s’il s’agissait d’un tas d’or. Elle couve et le défendra jusqu’à la mort. » Jusqu’à la mort, c’est le mot. La sorcière n’a jamais eu autant envie de manger un steak de dragon, tiens. Nouveau soupir, Diane inspire et — Krigg. Immédiatement, une créature apparaît devant sa maîtresse. L’elfe de maison à l’aspect miteux est sans doute plus vieux que son père, mais d’une loyauté inébranlable. La créature aux oreilles longues dont l’une pend sur le côté suite à un accident durant sa jeunesse, s’incline si bas que son nez en trompette manque de toucher le sol. — Mademoiselle a demandé Krigg ? — Oui, va me chercher du dictame et du linge propre, de l’eau chaude aussi… L’elfe acquiesce et disparaît sans attendre.
    Courage ma vieille qu’elle se dit alors, car n’ayant plus de baguette sous la main, Diane ne peut s’appliquer les premiers soins. Et pensant que le dragon serait jeune, plutôt docile voir même sympathique, elle n’a pas emmené de potions pour se soigner. Elle n’a même pas songé qu’elle serait blessée dans l’opération. C’est une affaire de quelques heures, la routine qu’elle a affirmé à sa mère ce matin avant de disparaître, ne lui donnant aucune indication sur l’endroit où elle comptait se rendre. Mais Diane le sait, elle a été stupide.
    La jeune femme avance lentement vers sa chambre et grimper chaque marche est un supplice, mais elle tient bon. Elle serre les dents, s’accroche de sa main libre à la rambarde. Une question lui vient en tête, pourquoi avoir choisi le deuxième étage ? Une chambre au rez-de-chaussée s’est finalement une brillante idée !

    Quand enfin, elle pousse la porte de sa chambre, Krigg est déjà là avec tout le nécessaire. Diane souffle et se laisse tomber sur le gros fauteuil près de la fenêtre en velours vert. Le tissu vire rapidement au rouge, mais tant pis. Diane retire le tissu et le tend à l’elfe. — Fais disparaître ça. Un claquement doigt et puis plus rien. L’elfe se dandine, observe sans un mot sa maîtresse faire. Diane observe un instant la plaie ou plutôt les plaies. Au nombre de trois. Les griffes du dragon ont à peine effleuré la chaire, mais cela a suffit à entailler la peau. Et sans sa baguette, Diane se voit mal se recoudre elle-même, d’autant qu’elle croit se souvenir d’avoir lu « Le boutefeu chinois, comme tous les dragons, possèdent des griffes acérées… » Sans blague ? « Mais contrairement aux autres espèces, les blessures provoquées par les lacérations sont magiques et demandent du temps pour se guérir. Malgré la cicatrisation, une sensation de brûlure persiste. » Formidable songe Diane avant de saisir le flacon d’essence de dictame. Elle se dit qu’elle aurait pu demander une potion de wiggenweld à Krigg, mais c’est sans doute trop léger. Entre ses dents, le bouchon de liège qu’elle ôte et crache plus loin. À la guerre comme à la guerre et elle verse le dictame sur les plaies.
    La douleur lui arrache un cri qui perce le silence paisible du domaine. Krigg sursaute et se cache derrière la coiffeuse de Diane. Il y a un petit picotement sur les plaies quand le dictame se répand. De la fumée s’en échappe, l’odeur fait penser à du cochon grillé. Finalement, le steak, c’est elle et si les plaies ne se referment pas entièrement, le sang cesse déjà de couler. C’est comme cautériser avec une lame à blanc une plaie pour stopper l’hémorragie. Le front perle de sueur et Diane pose l’arrière de sa tête contre le dossier du fauteuil. Elle ferme les yeux. Elle le sent, elle n’a pas le choix.

    — Krigg… L’elfe lève la tête, sort de sa cachette. — Peu importe où se trouve Priam… Va le chercher, ramène le ici et ma mère aussi, tant qu’à faire.

    Après tout, Geneviève Rosier a toujours été celle qui soignait les blessures des enfants. Elle n’a jamais eu peur du sang, au contraire, quant à Priam… Diane espère que son palpitant situé à l’intérieur de sa cage thoracique va tenir le choc en la voyant ainsi, épuisée, blessée, sanguinolente. L’elfe disparaît sans attendre et Diane essaie en vain de trouver la force d’ôter sa tunique en cuir. Elle se sent vide et surtout, elle a envie de fermer les yeux. Elle résiste. Elle se dit que plus jamais, elle ne sous-estimera un dragon.
    Et puis aussi, une question tourne en boucle dans sa tête, à quelle sauce sa mère et son frère vont la manger ?
    Loom of Fate | 2023
    Priam RosierCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
    Priam Rosier
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    Warning : Deuil - TSPT non diagnostiqué - Pensées violentes à l'égard de lui-même - Haine contre les lycanthropes - luxure - colère
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    Nature du sang : Sang à l'impassible pureté, jamais dérangée. Il arbore celle-ci comme une fierté et ne se voit pas engendrer d'héritier autrement qu'en respectant la nature de son sang.
    Etat Civil : Célibataire, il passe de draps en draps pour mieux chasser le poids sous lequel il ploie.
    Occupation : Emprisonne la mort sous toutes ses formes.
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    (#) Re: [Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

    missive rédigée par Priam Rosier le

  •  
    Mésaventure et mesure draconienne
    TW Poison - mention de meurtre/mort - blessure - Panique due à un tspt.

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gif Priam inspire, puis bloque sa respiration pendant plusieurs précieuses secondes avant de relâcher l'air contenu dans ses poumons. Priam inspire à nouveau, bloque encore, puis expire. Priam recommence une fois de plus, les mains posées à plat sur le bois de l'atelier de préparation. Les années d'enseignement parental lui reviennent en mémoire, mots conjoints du père et de la mère résonnent contre son oreille, répétés trop de fois pour pouvoir les compter. Ne jamais se lancer dans la préparation d'un poison sans avoir pris le temps de calmer d'abord son esprit.

    Alors Priam prend le temps de détendre son visage, masse lentement ses pommettes, déverrouille sa mâchoire, fait doucement tourner sa tête en un sens, puis dans l'autre. Il s'ouvre au calme, relâche chacun de ses muscles et laisse glisser ses pensées sans s'arrêter contre elles. Manipuler les substances qu'on prépare chez les Rosier n'a rien d'un jeu et même après tant d'années, Priam n'est pas à l'abri du danger qu'elles représentent. Il n'a pas droit à l'erreur, ne doit jamais négliger les étapes et ne pas se laisser aller aux peurs qui le hantent.

    Aujourd'hui, par exemple, il ne cesse de penser à Diane. Diane qui est partie seule, prétextant une routine à sa mère pour s'éclipser sans que celle-ci ne sourcille. Mais Priam la connaît. Priam n'est pas dupe et s'il a décidé de lui faire confiance, il ne cesse de se demander s'il s'agissait là d'une bonne idée. Mains se crispent contre le comptoir et le jeune homme pousse un soupir tandis qu'il prend de nouveau le temps de se calmer.

    « Tout ira bien. Fais-lui confiance. Diane n'a plus seize ans, elle sait ce qu'elle fait. »

    Mais le voici déjà qui joue avec sa lèvre du bas alors que l'inquiétude gagne à nouveau ses pensées. Sait-elle vraiment ce qu'elle fait ? A-t-elle pris les précautions adéquates, quoiqu'elle soit allée faire ? S'est-elle suffisamment renseignée avant de partir ? Priam a beau vouloir chasser de son esprit les doutes qui l'assaillent, ceux-ci reviennent chaque fois un peu plus forts. Parfois, il aimerait que sa sœur se rende compte, qu'elle comprenne la peur qui le dévore lorsqu'elle s'absente sans qu'il ne soit sûr de la revoir entière. Parfois, il aurait voulu que sa sœur hérite d'un peu plus du calme de leurs aînés afin de pouvoir se préserver davantage.

    Mais ça n'a pas suffi à les sauver.

    Poing s'abat contre le bois tandis que déjà repart la triste pensée. Respirer. Priam doit respirer. Il ne peut pas négliger les étapes -pas aujourd'hui- et doit reprendre son calme. Alors le voici qui ferme les yeux. Plusieurs minutes passent tandis qu'il suit à nouveau son modus operandi. Lorsqu'enfin le gagne la sérénité, le jeune homme rouvre son regard. S'il a fini de se détendre, il lui reste de nombreuses choses à faire avant de manipuler le produit qu'il a en tête.

    Main se glisse à la rencontre du papier sur lequel il a pris soin d'inscrire la recette qu'il compte suivre. La liste d'ingrédients est succincte, ne contient qu'un excipient à effet notoire et est accompagnée de nombreux alibis pour endormir la méfiance de celle ou celui à qui la concoction est destinée. Priam relit attentivement chacun des mots présents sur la feuille et prend le temps d'en apprécier chaque phrase. Une fois qu'il est certain de ce qu'il devra faire ensuite, il pose le parchemin en évidence et part chercher chacun des ingrédients inoffensifs de la recette. Allées et venues entre la boutique et sa réserve rythment le quart d'heure suivant, mais Priam ne se presse pas. Il n'est jamais que sept heures et la boutique n'ouvrira pas avant encore deux bonnes heures. Il récupère les huiles essentielles dont il a l'utilité, attrape un peu de rose, qu'il mariera à l'odeur d'un agrume, glisse une pointe de santal dans l'antre de ses doigts et retourne les déposer dans son atelier. Il s'empare d'un mortier et de son pilon, pose sur l'établi plusieurs flacons teintés, attrape de l'eau distillée précédemment abandonnée aux énergies de la lune, s'empare de l'un de ces chaudrons miniatures et du socle qui lui permettra de chauffer, juste assez fort pour précipiter son mélange sans en consumer les essences. Une fois qu'il a tout ce qu'il lui faut, Priam dépose un énorme sac rempli de graines de Ricinus Communis qu'il est allé prélever dans la serre au réveil, alors que leur principe actif était au plus haut. Puis le jeune homme sort sa baguette et la dirige contre la porte.

    « Collaporta. »

    Le battant de bois se scelle, interdisant l'accès à quiconque se risquerait à vouloir pénétrer la pièce dans les prochaines heures. Second sortilège vient rejoindre le premier, préservant la boutique de toute vapeur qui souhaiterait quitter l'atelier. Enfin, Priam dirige contre lui sa propre baguette et protège ses poumons de toute inhalation. C'est seulement après tout ça qu'il se considère enfin prêt. Il glisse sur ses mains ses gants préférés -ne jamais manipuler à main nue quelque chose qui pourrait ôter la vie- et attrape les graines soigneusement rangées dans leur sachet. Celles-ci tombent dans le mortier et Priam s'attelle à la tâche de les broyer en une pâte fine. S'il pourrait sans doute déléguer ça à un sortilège quelconque, il prend toujours un malin plaisir à exécuter lui-même les tâches à la fois les plus minutieuses et les plus dangereuses. Sans doute que cela vient renforcer son illusion de contrôle et chasser un peu des tourments qui viennent souvent murmurer contre son oreille. Tout absorbé qu'il est à la manipulation des murmures de la mort, il n'a le temps de penser à rien d'autre.

    Bientôt passent les heures et Priam s'empare de la fine poudre qu'il est parvenu à créer en quantité suffisante pour plusieurs utilisations, en remplit tout un bocal avant de le sceller de la même manière qu'il avait scellé la porte, colle sur le contenant une étiquette sur laquelle il vient écrire en lettres distinguées le nom du composé mortel. Poudre de ricine. Il prend également le soin de rappeler les méthodes de conservation de l'ingrédient à toutes fins utiles. Ni lumière, ni humidité ne doivent rencontrer son chemin et bien que tous les membres de sa famille soient au courant, il préfère prévenir l'erreur plutôt que de devoir la guérir. Il n'y a après tout aucun remède au poison qu'il manipule aujourd'hui et celui-ci est 6000 fois plus toxique que le cyanure et 12 000 fois plus que le venin du crotale. Priam ne peut retenir le sourire satisfait qui vient s'ancrer contre ses lèvres. Les plantes font le meilleur remède à la vie, n'en déplaise à son père.

    Quelques heures plus tard, son reste de poudre vient valser contre rose, agrume et santal dans une brume de parfum dont l'odeur porte la mort. Baguette en main, Priam vient retarder l'effet du mélange de plusieurs jours, précaution nécessaire à ce que le ou la destinataire du présent ne se méfie pas directement. Il suffit de trois jours, pour que la ricine agisse et confronte sa victime à son funeste destin. Trois jours durant lesquels l'agonie est sévère, trois jours durant lesquels le parfum ne devra jamais être soupçonné.

    Priam attrape une boîte d'un blanc immaculé et glisse le précieux mélange à l'intérieur, avant de rédiger une note à l'attention de l'acheteur dans laquelle il recoupe les précautions d'usage et les instructions pour administrer correctement le poison. Une seconde passe durant laquelle Priam ne fait que humer le parchemin si spécifique de sa famille, duquel des flagrances de rose se détachent. Pas de signature dans les documents de l'arrière-boutique. Si tout le monde sait qu'apothicaire n'est pas vraiment l'activité principale des Rosier, il est important qu'il ne s'agisse jamais d'autre chose qu'une rumeur sans fondement. Grain de la feuille glisse contre les doigts du jeune homme rejoignant ainsi un sac ensorcelé pour ne divulguer son contenu qu'à celui qui sait déjà ce qui s'y trouve.

    Un sourire satisfait sur les lèvres, Priam récupère sa baguette.

    « Evanesco. » vient faire disparaître les vapeurs résiduelles dans la pièce,« Alohomora » libère ensuite la porte et que « Finite incantatem » fait cesser la protection de ses poumons en même temps que celle de l'atelier. Après avoir rangé chaque fiole à sa place, Priam transplane jusqu'à la demeure familiale. Dehors, les premiers éclats d'un soir hivernal murmurent à la fenêtre.

    Grimace se glisse sur les traits juvéniles à la vue de la neige qui encombre l'allée. De toutes les saisons, c'est celle que Priam aime le moins. Il lui préfère indubitablement le printemps et les fleurs qui renaissent ou l'été lorsque la nature est pleinement épanouie. Même l'automne et son lot de trésors trouvent davantage grâce à ses yeux. Mais l'hiver, son blanc linceul, ses températures négatives et ses journées avortées ne parviennent que difficilement à atteindre son cœur.

    Un nuage de buée s'échappe d'entre ses lèvres à mesure qu'il remonte l'allée. Soirée s'imaginait paisible, mais le regard de Priam attrape quelque chose dans les derniers rayons du soir. Là, contre la neige, de grosses gouttes d'un liquide carmin viennent teinter l'immaculé. C'est du sang. Mauvais pressentiment monte à l'assaut de son esprit tandis que Priam presse l'allure. Tout ça ne peut signifier qu'une chose : sa sœur est rentrée.

    Priam atteint la porte d'entrée en grommelant. Diane a encore fait des siennes et il est certain qu'elle a dû s'entailler le bras en profondeur pour que les gouttes soient si grosses. Il la voit même atteindre la maison et pousser le battant de bois en réalisant enfin qu'elle est blessée. Il entend jusqu'à sa voix, jusqu'au petit rire insupportable qu'elle a dû pousser en remarquant la plaie. Il imagine pleinement le tissu dans lequel elle a dû draper son bras pour que personne ne remarque rien. Manque de chance pour elle, aujourd'hui il neige et le sang laisse des traces contre les flocons. Peut-être ne déteste-t-il pas autant l'hiver qu'il le pensait, finalement.

    Agacement se charge d'ouvrir le manoir tandis qu'il imagine comment il va bien pouvoir faire passer à sa sœur l'envie de retourner à ses aventures. Lèvres s'écartent pour libérer sa voix, mais rien n'en sortira jamais. Le sang est toujours là. Les gouttes sont même encore plus grosses. Les gouttes grimpent les marches. Sur chacune d'entre elles, le précieux liquide s'est répandu et à mesure qu'il les compte, Priam devient livide.

    Il y a trop de sang. Le jeune homme se précipite dans l'escalier, laisse la porte grande ouverte sur l'hiver. Il monte à l'étage en courant, hésite à transplaner jusqu'à elle, est coupé dans son élan par un cri.

    Un cri. Diane.

    Souffle s'arrache à ses poumons tandis qu'il ne réfléchit plus, glisse et tombe sur le sang de sa sœur, tache sa chemise au passage et se relève.

    Lorsqu'il arrive face à la chambre de Diane, l'odeur qui se répand lui soulève le cœur.

    Seconde d'égarement. Priam n'a soudain que 13 ans, porte s'ouvre et se referme sur le lit de sa sœur aînée. Parfum de fer trop caractéristique marque le nez de l'adolescent tandis que son père apparaît sur le seuil.

    « Je suis désolé Priam. »

    Non. Non, non, non, non, NON. Pas encore. Pas cette fois. Il n'aurait jamais dû la laisser y aller seule. Elle n'a pas su faire attention. Il le savait. Elle n'en fait qu'à sa tête. Il le savait. Elle a dû vouloir trouver quelque chose de dangereux. Il le savait. Et si elle avait rencontré un lycanthrope ?  C'est sa faute.

    « NON ! »

    C'est à peine s'il entend Diane demander à Krigg de le ramener. C'est à peine s'il laisse le temps à l'elfe de disparaître. Sa main s'abat sur le battant de bois et l'ouvre brusquement.

    Diane. Diane est vivante. Cœur cesse de matraquer les parois de sa cage, respiration erratique cherche à retrouver sa régularité. Diane est vivante.

    Colère succède à la panique, torse se bombe et prestance se cherche au milieu des mèches décoiffées et de la chemise en vrac. Le visage est dur. Le visage est sévère. Les sourcils se froncent et la voix qu'il libère n'a rien d'amical.

    « Pas la peine, Krigg. Je suis déjà là. »

    Langue appuie sur le « déjà » tandis que son regard cherche celui de sa sœur en se voulant orage. Tous les éclairs des cieux s'abattent contre l'azur de ses yeux.

    « Je ne sais pas ce que tu as fait, Diane. Mais cette fois, je te garantis que tu ne t'en tireras pas comme ça. »

    Inspiration s'attrape. Que gronde la tempête dans chacun des accents de sa voix.

    « MAMAAAAAAAAAAAAN ! »

    Sentence irrévocable tombe sur les épaules de sa cadette.

    « Tu as voulu n'en faire qu'à ta tête, Diane. »

    Derrière lui résonnent les pas de sa mère, alertée par le cri de son dernier fils. Priam se glisse aux côtés de sa sœur, lève sa baguette, révèle la plaie et n'attend pas qu'arrive sa mère pour commencer à soigner Diane. Trop de sang. Il y a trop de sang.

    « I-Im- »

    Il y a trop de sang. Il ne peut pas se payer le luxe de paniquer. Priam ferme les yeux. Il inspire une fois, expire ensuite. Inspire une seconde fois, expire à nouveau. Inspire une dernière fois. Rouvre les yeux sur l'expiration.

    « Impedimenta. »

    Héritage familial vient battre contre ses veines. On stoppe d'abord un poison potentiel avant de guérir une plaie.

    « Qu-qu'est ce qui t'a fait ça, Diane ? »

    Un loup-garou. Non. Les griffures sont trop larges, les plaies trop profondes. Aucun des monstres de la lune ne possède de telles armes au bout des pattes. Et tout ça s'est produit en journée. Les lycanthropes ne répondent qu'à la nuit. Tout ça s'est passé en journée.

    « U-un dragon... ? »

    Il n'a pas le temps pour le doute. Il doit nettoyer la plaie en attendant sa mère.

    « MAMAAAAAAAAAAAAAN ! »

    Inspiration.

    « Tergeo. »

    Expiration. Alors commence le premier sortilège de ce qui sera la litanie de cette nuit.

    « Vulnera Sanentur. »

    Dans son dos s'ouvre enfin la porte. Seconde de réalisation maternelle vient précéder l'urgence, puis celle-ci se jette aux côtés de son fils.

    « Di-... Diane Ambroisie Rosier. »

    La voix de sa mère est tremblante. Priam lui lance une œillade vulnérable parce qu'il a les mêmes pensées qu'elle au fond des tripes. Il sait que la colère cache la peur et que la peur cache la douleur. Douleur terrible et lancinante d'une femme qui survit à la moitié de ses enfants et craint de perdre les suivants.

    « Vulnera Sanentur.
    - Il y aura des conséquences. »

    Gorge serrée retient les mots et les déchire, mais déjà Geneviève reprend la litanie de son fils.

    « Vulnera Sanentur.
    - Vulnera Sanentur.
    - Vulnera Sanentur. »

    Soulagement coupable vient broyer le cœur de Priam. Sa mère est là. Ils ont connu pire. Diane est vivante.


    @Diane Rosier
    Novembre 1927
    (c) DΛNDELION
    Diane RosierInvité
    Anonymous
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    (#) Re: [Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

    missive rédigée par Diane Rosier le
  • mésaventure et mesure draconienne.
    sang, blessure — janvier 1927
    @Priam Rosier (theme)

    Est-ce que la situation peut être plus désespérée que maintenant ? La question se pose quand Priam fait déjà son entrée. Si Diane n’était pas aussi mal, elle laisserait échapper un juron entre ses dents. Cependant, elle n’en a pas la force, elle n’a qu’une envie, fermer les yeux, s’endormir. Se réveiller plus tard, toute guérie, toute pimpante, ça lui semble une bonne chose, mais si elle ferme les yeux, la petite Diane, va-t-elle se réveiller pour autant ? Rien n’est moins sûr, alors elle écoute cette petite voix dans sa tête, la jeune sorcière, ne pas fermer les yeux, rester consciente, rester éveillée au monde qui l’entoure, à la voix de son frère qui entre déjà dans la pièce.
    Et elle peste Diane, intérieurement, elle jure d’une dizaine de mots qu’on ne prononce d’ordinaire pas pour une fille de son rang, car même en l’absence d’une goutte de sang bleu dans les gênes, elle n’est pas n’importe qui, la gamine. Son patronyme est prestigieux au sein de la bourgeoisie, alors non, jeune fille, on ne jure pas à tout va. Pourtant, nul doute que ça lui ferait du bien, pourrait presque soulager la charge mentale qu’elle a accumulé, à défaut de la douleur physique qui lui lacère le corps. La ferme Priam, qu’elle a envie de dire quand la blonde entend les premières paroles de son aîné à son encontre. À la place, elle se contente de garder les yeux ouverts, fixant le plafond, les moulures et espérant que rapidement, Priam va faire taire la douleur qui l’assaille. Forcément, les planètes ne doivent pas être alignées. Mercure, pourquoi pas même Saturne et toutes les autres, elles ont rétrogradé pour que Diane Rosier soit aussi malchanceuse. En même temps, elle espérait quoi, la gamine, à aller rencontrer un dragon sans précaution ? Allez savoir. Naïvement, la sorcière s’est imaginée se retrouver face à une sorte de reptile presque docile qui allait gentiment la laisser faire, saigner légèrement le derme sous les écailles pour prélever le précieux carmin. À la place, Diane a été blessée et elle doit désormais supporter la peur muée en une colère sourde de son frère.

    — Pas maintenant, Priam… Qu’elle souffle enfin avant de baisser la tête pour enfin croiser son regard. Et elle fait peine à voir, la petite princesse de la maison. Elle a le teint blafard, non pas qu’il soit très coloré d’ordinaire, elle a toujours eu une peau de porcelaine comme sa mère, Diane, mais là, elle est livide, plus proche de la mort que de la vie.
    Une pensée lui traverse alors l’esprit. Est-ce son grand frère Agrippa et sa grande sœur Trivia ont ressenti quelque chose de semblable ? Cette envie irrésistible de fermer les yeux et de partir, parce que c’est facile, parce que c’est ce que le corps réclame, sauf que non. Elle lutte Diane, elle résiste. Elle ne peut pas laisser Priam seul, elle ne peut pas laisser sa mère porter encore un autre deuil, elle n’y survivrait pas et puis, leur père serait aussi anéanti car derrière la carrure, sous l’armure, se cache un père au cœur fêlé, qui ne résistera pas à un nouveau drame, assurément. Et puis, Diane est persuadée qu’elle a plus de ressource que ça. Ce n’est pas un dragon qui va la mettre à terre ! — Un dragon… Que la sorcière marmonne enfin en guise de réponse, confirmant les propos de son aîné. Voici le responsable Priam, voici la créature que tu dois maudire pour avoir osé faire couler le sang de ta chère précieuse petite sœur, joyau d’une couronne déjà abîmée par les épreuves de la vie. — Assez revêche en plus… Je penche pour une femelle, la garce qu’elle jure enfin, n’arrivant plus à se contrôler. Et elle inspire Diane, baisse les yeux sur ses plaies.
    D’accord, le dictame a quand même fait son petit effet, mais les plaies continuent de saigner abandonnèrent. Le vertige s’empare de Diane, elle sent sa tête qui tourne et la pose sur l’épaule de son grand frère. Protège-moi, sauve-moi, s’il te plaît, Priam. Ses paupières sont lourdes, pourtant, son ouïe répond toujours à l’appel. Et elle fronce les sourcils, Diane, murmure quelques mots, à bout de force — Ne cri pas, s’il te plaît…

    Car ça sonne en elle, ça résonne comme une cloche qui teinte juste à côté de ses oreilles. Un léger cri quand le premier sort s’applique, un gémissement de douleur. Et les pensées de Diane se trouble. Elle se demande si Priam ne peut pas lui faire boire une décoction à base d’opium, du lait de pavot, n’importe quoi pour l’endormir, anesthésier un peu la douleur, car à vif comme ça, ça lui semble insupportable. Alors elle s’accroche, passe une main dans le dos de son frère et serre les dents. — Un boutefeu chinois… Plus précisément, car c’est important de le préciser et Diane laisse échapper un autre cri de douleur avant que Priam ose encore hurler. Et c’est leur mère qu’il appelle. Enfin, Diane le comprend, elle qui entend, mais n’écoutait pas. Geneviève Rosier, la mère pleureuse, la mère meurtrie, nourricière ayant perdue deux enfants au comptoir, elle risque de hurler intérieurement, car jamais la femme hausse le ton, en voyant sa petite dernière dans cet état. Mais pas besoin de hurler quand les yeux parlent pour dire. — Pas si fort qu’elle souffle enfin avant d’entendre des bruits de pas.
    Sa mère, déjà là. Diane n’a même pas la force de la regarder, elle entend juste les paroles de celle-ci, son prénom, le premier puis le second. Elle a toujours beaucoup aimé ses prénoms. La symbolique lui semble si belle entre la déesse de la chasse, Diane, aussi capricieuse qu’impénétrable et Ambroisie comme la plante, ô combien toxique. Si on prend tous les éléments séparément et qu’on les assemble, tel la magie de l’alchimie, le résultat donne une jeune fille intrépide, ayant un goût trop prononcé pour le danger, mais attachante et espiègle. Il y aura des conséquences, c’est bien que sa mère dit ? Diane n’est pas certaine, il lui semble qu’elle comment à divaguer, qu’elle n’arrive plus à résister à l’envie de partir. Des conséquences, mais la blessure n’est-elle pas suffisante comme punition ? Et puis, elle a vingt-six ans, que cela vous plaise ou non, ce n’est plus une enfant, c’est une adulte. Enfin, la sorcière a perdu sa baguette dans la bataille, cela est déjà assez problématique.

    Les minutes s’égrainent. Diane est incapable de dire combien de temps s’écoule, mais à mesure que sa mère secondée par son frère s’occupent d’elle, la jeune femme sent la vie reprendre le dessus et la douleur, s’amoindrir. Regain d’énergie, même si la faiblesse du corps persiste, contre-coup oblige, les couleurs renaissent sur son visage. Elle se détache après un instant de son frère, cale à nouveau son dos contre le fauteuil désormais tâché, maculé de son sang encore frais et baisse les yeux sur la plaie, ou plutôt les plaies, au nombre de trois qui semblent fermées. Elle souffle, car malgré tout, Diane a l’envie de vomir, mais se retient. Elle est en vie, non ? Disons que les soins les plus urgents sont appliqués, mais elle n’est pas sortie d’affaire pour autant.
    — Merci qu’elle dit enfin avant de relever la tête vers son frère et sa mère. Dans les yeux de cette dernière, Diane y voit une colère sourde, une colère qui fait trembler la main tenant sa baguette. Va-t-elle oser la gifler pour la réprimander ? Ce n’est pas son genre, mais l’envie semble lui démanger la main tellement elle a eu peur. Qu’est ce que Diane pourrait dire pour sa défense ? Désolée lui semble un peu trop simple et pourtant, elle l’est vraiment. Si Diane est intrépide, elle n’aime absolument pas inquiéter ses proches pour autant. Et son père… Forcément, il sera au courant. Horreur et damnation semble se profiler comme avenir proche pour la benjamine.

    — Krigg, va chercher du dictame, des compresses et des bandes propres, vite dit la mère. L’elfe ne se fait pas prier et disparaît sans attendre. Il convient maintenant de peaufiner les soins et de bander les blessures pour les laisser cicatriser. Et Geneviève, le regard froid, fixe sa fille sans un mot. Elle attend des explications c’est ça ? Priam aussi sans doute, sauf que sa petite sœur n’ose pas croiser son regard. Par où commencer ? — Je voulais ramener du sang de dragon… Ce qui est vrai. Et elle se sent ridicule Diane. Elle devrait peut-être ajouter autre chose ? Mais que dire de plus ? — On m’a parlé d’un dragon sauvage installé dans… Krigg revient déjà et Diane cesse de parler. Sa mère prend le relai. — Donne moi ta baguette, tout de suite. Silence. Diane baisse les yeux pendant que Geneviève prend une compresse et verse du dictame dessus. — Je ne l’ai plus… Le dragon l’a brisé qu’elle marmonne avant que sa mère pose la compresse sur une première plaie un peu trop vigoureusement ce qui fait sortir la jeune sorcière de se gong. Elle se dresse, manque de jurer, mais à la place, c’est la main de Geneviève qui s’écrase sur sa joue.
    Ah, finalement, elle a cédé, la mère de famille et Diane se dit que celle-ci, elle ne l’a pas volé. La première et elle espère, la dernière tandis que sa joue prend une teinte rouge vivace.

    — Ne refais plus jamais ça, Diane. Plus jamais !

    L’intéressée déglutit lentement et garde les yeux baissés. Elle n’ose pas croiser le regard de sa génitrice, à la place, cherche celui de son frère. Non. Pas cette fois. Priam ne sera pas un soutien, mais elle veut un réconfort, elle veut ce bouclier qu’incarne si bien son grand frère, ce héros qu’elle sait invincible, car Priam est le plus fort, n’est-ce pas ? Dans l’idéal, Diane l’imagine ainsi.
    — Je vous demande pardon… Qu’elle dit enfin, honteuse et coupable.
    Loom of Fate | 2023
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    Succès

    (#) Re: [Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

    missive rédigée par Priam Rosier le

  •  
    Mésaventure et mesure draconienne
    TW Poison - mention de mort - blessure - Panique due à un tspt. - TSPT et haine de soi

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gif Il se fout du dragon. Il se fout du monstre, il se fout de l'espèce, il se fout des écailles, il se fout du souffle de feu qui sort de sa gorge, il se fout du gigantesque lézard qui peuple les légendes, il se fout de la fine pupille qui strie l'oeil en deux, il se fout de la couleur de sa peau, se fout même de l'intérêt de son sang. Il se fout du dragon, Priam, n'a d'yeux que pour la plaie béante qui déchire le ventre de sa sœur, n'a que la pensée du liquide carmin en trop grande quantité dehors, en trop petite quantité dedans. Il se fout du dragon, Priam. Il ne voit que la mort, drapée du noir du deuil, ossements couleur de linceul, faux dressée entre les jonctions de ses doigts, qui se penche, se penche encore, se penche plus fort sur le corps de sa sœur. Il se fout de tout, Priam, alors qu'il voit les traits de sa sœur qui s’abîment de douleur et qu'il ne peut rien faire de plus que de psalmodier des sortilèges dont l'efficacité ne parvient pas à trouver grâce à ses yeux.

    Et le sang coule, et les gouttes glissent le long des draps saturés par la quantité, et le sang s'échappe, et le sang tombe au sol dans une lente litanie, promet le décès à qui ne peut pas mourir. Diane ne peut pas mourir. Diane ne doit pas mourir. Diane n'a pas le droit de mourir. Mais le sang coule, mais les gouttes glissent le long des draps, mais le sang s'échappe, mais le sang tombe au sol et le voici bientôt rejoint par les larmes qui perlent des yeux de Priam, les larmes qui viennent ternir le carmin du liquide pour l'atténuer, larmes qui se voudraient réponses aux suppliques informulées de l'aîné, larmes qui se voudraient solution là où elles ne seront que silencieuses témoins, larmes qu'il ne parvient pas à faire taire, larmes dont le flot vient ternir les traits trop parfaits, larmes qui sont l'aveu de la douleur au delà de la colère. Il se fout du dragon, Priam. Tout ce qu'il veut, tout ce qui compte, c'est que Diane survive.

    Alors Priam n'entend pas. Priam n'entend pas la voix de sa sœur, Priam n'entend pas ses demandes répétées de silence, hurlerait les sorts si cela lui garantissait disparition de la faucheuse. Mais elle se penche, la faucheuse. Elle se penche en avant, se penche encore, approche son arme de la gorge adorée, murmure déjà la voix des morts, la voie des morts, celle-là même qui a emporté la moitié d'eux. Elle se penche, la faucheuse, et Priam a des allures de médium dans la fièvre affolée qui le consume, qui arrache son futur à mesure que refroidit le corps de sa sœur. Elle ferme les yeux.

    Il lui hurle de les rouvrir.

    Elle tressaille. Frisson d'horreur le saisit alors qu'il augmente le rythme, perd la précision de sa magie au profit de la surabondance. Il a peur. Sueur froide remonte le long de sa colonne, s'attache à susurrer l'effroi contre chacune de ses vertèbres, suggère le terrible futur où deux ne deviendra qu'un, après qu'on lui ait déjà arraché le droit de se nommer quatre, puis trois.

    Vulnera Sanentur.
    Vulnera Sanentur. Vulnera Sanentur.
    Vulnera sanentur. Vulnera sanentur. Vulnera sanentur.Vulnera sanentur. Vulnera sanentur.
    Vulnerasanentur. Vulnerasanentur. Vulnerasanentur. Vulnerasanentur. VulnerasanenturVulnerasanenturVulnerasanenturVulnerasanenturVulnerasanenturVulnerasanenturVulnerasanentur.


    Le mot se confond, le mot se fond, le mot se perd, le mot se terre, le mot se lie, le mot s'arrache, se recolle et se désespère dans la souffrance imaginée, fantasmée d'avance sur l'avenir qui soudain n'a plus rien de clair. Le mot n'est plus rien de pluriel, le mot se déchire contre la gorge, s'éclate contre les dents, abuse les muscles et marque la mâchoire, devient la seule chose qui compte, oublie tout le reste, ne permet plus le souffle, fait brûler les poumons tant on leur refuse l'air, mais l'oxygène est blessé, l'oxygène saigne, l'oxygène est en train de partir et la mort, envieuse, tend les bras pour l'accueillir. Larmes continuent de couler, noient la vue, ne permettent plus que la distinction maladroite des couleurs, et toujours ce rouge qui domine, toujours ce rouge que soudain Priam déteste, toujours ce rouge qui contamine, toujours ce rouge, trop de rouge, rien d'autre que du rouge, rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Rouge. Sang. Trop de sang. Priam panique. Il voudrait cent fois s'offrir si cela suffisait à sauver celle qu'il sent s'enfuir. Sang. Trop de sang. Et les mots s'arrachent à sa gorge. Non, le mot. Non, la phrase. Non, la litanie. Non, le psaume. Non-.

    Diane. Il doit se concentrer. Il ne peut pas la perdre. Il n'en est pas capable. Elle n'a pas le droit de l'abandonner. Pas comme ça. Pas maintenant. Pas- Jamais. Jamais. Jamais. Jamais, jamais, jamais, jamais, jamais, jamais. Jamais. Il ne peut pas la perdre. Il n'en est pas capable. Elle n'a pas le droit de l'abandonner. Il préférerait se perdre. Il est en train de se perdre. Il ne peut pas se perdre. Il est la seule chose qui éloigne la mort de sa sœur.

    Se ressaisir. Il doit se ressaisir. Mais ses mains tremblent et le bois de sa baguette danse au son de ses terreurs, murmure des rimes en -eur qu'il se refuse à écouter. Et comme ça passent les heures, une, puis deux, puis cent-. Non. Trois... ? Non. Six... ? Sept ? Quatre ? Il ne sait plus. Il ne sait plus et il ne supporte plus le rouge. Il ne sait plus et ne veut savoir qu'un langage, celui de la voix de sa sœur, celui qui chassera la mort. Et lentement, aux efforts conjugués d'une mère endeuillé et d'un fils qui s'y refuse, recule la faucheuse. Nuque est libérée, la peau est moins froide, mais ça ne suffit pas. Sa mère prend le relais parce qu'il n'est plus capable de réfléchir, parce que ses jambes tremblent. Ses jambes ? Ses bras, son corps, tout tremble, le visage est couvert de ses larmes et ses mains sont couvertes du sang de sa sœur, et la morve lui coulerait du nez s'il ne l'essuyait pas d'un revers d'une chemise qui n'absorbe plus rien. Il teinte ses joues du carmin qui s'est échappé, est témoin de sa mère qui dirige les opérations, dirige. Se dirige. Il se dirige. Oui, c'est ça, il sent ses pieds le guider vers la porte, se sent quitter la pièce honnie, suit les gouttes séchées jusqu'à la remise, automate de gestes répétés trop de fois, il ne sait plus ce qu'il fait là. Il est juste là, assiste, simple spectateur, aux doigts qui parcourent les fioles, fouillent les remèdes et se perdent à la conquête de l'univers rassurant des plantes.

    Carum Carvi. En teinture. Marubium Vulgare, Foeniculum vulgare. En vin médicinal. Coryllus Avellana, Eschscholzia Californica. En infusion. Salix Alba. En décoction.

    Toutes gagnent ses bras et petit à petit, à mesure que les mots s'inscrivent dans son esprit, à mesure qu'il se remémore ce qu'il doit prendre, à mesure qu'il revient vers l'acquis, le calme trouve un chemin jusqu'à son âme. Il inspire. Il expire. Il inspire encore. Il expire à nouveau. S'il est là, ça signifie que sa sœur est tirée d'affaire. S'il est là, c'est qu'elle l'a choisi lui plutôt qu'Agrippa et Trivia. S'il est là, c'est qu'il vient soulager, pas sauver. Répit s'autorise pour la première fois depuis des heures, soupir glisse lentement le long des lèvres qui se desserrent.

    Diane est sauvée. Diane. Est. Sauvée.

    Priam remonte à la chambre plus aisément qu'il ne l'a quittée. Il pénètre la pièce sans que sa mère ne lui offre le moindre regard, statue de fureur dont les pensées enflammées ne sont tournées que vers sa sœur.

    Il n'entend que vaguement les explications de Diane, sait déjà la moindre des excuses qu'elle trouvera. Elle est allée chercher un ingrédient, s'est mal renseignée, a fini blessée. Cycle perpétuel dans lequel elle se perd, routine établie dont rien n'aurait changé la course si ce n'est que, cette fois, elle a croisé la Mort. Mâchoire se crispe tandis qu'il dépose les remèdes aux côtés de la coupable.

    « Bois ça. » qu'il se contente de dire. Six fioles plus tard, Priam se redresse et part s'adosser contre un mur, croise les bras et ne cille pas lorsque sa mère gifle sa sœur.

    « Mérité. » qu'il marmonne avant de se renfrogner. C'est que soulagement, petit à petit, le cède à la colère. Et la colère est brûlante.

    « Ne refais plus jamais ça, Diane. Plus jamais ! »

    Plus jamais. Priam voudrait y croire, Priam voudrait savoir, voir ne serait-ce qu'un peu d'un avenir où Diane prend garde, mais Priam ne la connaît que trop bien, lui doit les premiers de ses cheveux blancs, conçoit déjà la prochaine fois, cette prochaine fois qui n'arrivera que lorsqu'il en détournera suffisamment les yeux. Plus jamais. Priam n'entend dans ces mots qu'un rêve discret, celui de ne pas vivre en sachant continuellement sa sœur en danger. Plus jamais. Priam serre davantage la mâchoire, se souvient des pensées qui ont été les siennes au matin même.

    Il se revoit se dire qu'elle a le droit, il se revoit se dire qu'elle fera attention, il se revoit se dire qu'il peut lui faire confiance. Éclat d'un rire amer secoue sa carcasse, il entend sa mère cracher à sa sœur qu'elle a été inconsciente, sentirait presque les yeux de Diane chercher les siens, mais Priam lui refuse son regard. Il aurait dû l'accompagner. Il aurait dû savoir. Il aurait dû prévoir. Il aurait dû se douter, aurait dû faire en sorte d'empêcher tout ça, d'une manière ou d'une autre, il sait que c'est en partie sa faute. Pupilles glissent en direction de ses mains où le sang a pris la liberté de sécher, dans les tracés desquelles il s'est agglutiné, passant du rouge au brun, de la promesse d'un trépas imminent à la culpabilité patiente qui l'attendait au bout du chemin. Bras se croisent une nouvelle fois, tâchent une chemise qui, de toute façon, ne survivra pas à aujourd'hui, sacrifiée pour sauver une sœur qu'il aurait dû protéger. Frère échec, frère erreur. Amertume vient ceindre un front déjà acquis tandis que sa mère reprend la parole.

    « Tu te rends compte ?! Est-ce que tu mesures à quel point tu as failli mourir ?! »

    Voix maternelle se brise, et Priam voudrait pouvoir prendre dans ses bras celle qui ne supporterait pas une nouvelle tombe. C'est égoïste. Parce que s'il voudrait pouvoir la consoler, il aimerait puiser dans cette étreinte-là un peu d'un réconfort qu'il ne mérite pourtant pas. Il aurait dû la protéger. Il aurait dû prévoir. Il aurait dû savoir. Il connaît sa sœur. Il n'est qu'un imbécile, qu'un idiot, qu'un demeuré, qu'un incapable. Agrippa n'aurait jamais failli. Mais Agrippa n'est plus là et c'est à lui de protéger le peu qu'il leur reste.

    « T-Tu as dépassé les bornes, cette fois, Diane ! »

    Et Priam hoche la tête, parce que Priam n'est pas capable de supporter la culpabilité, parce qu'il voudrait la fuir, voudrait se perdre dans les bras d'Alice, et s'il ne peut pas s'oublier contre elle, irait chercher n'importe quelle autre femme pour ne plus penser à quel point il a failli, à quel point il n'a pas su la protéger, à quel point il n'est qu'une erreur et à quel point il n'a rien du frère qu'il faudrait à Diane.

    « Que tu partes en mission, je comprends, que tu aies envie de voir le monde aussi. »

    Priam ne comprend pas. Priam ne tolère pas, parce qu'il sait qu'elle se met en danger dans chacune de ses excursions, et parfois, Priam se demande si Diane n'aurait pas préféré qu'il soit celui que la mort est venue emporter. Gorge se serre un peu plus fort. Ça lui fait mal. Mais c'est sa faute.

    « Que tu ailles chercher seule des ingrédients pour la boutique, même ça je peux le comprendre, Diane. »

    Inspiration brisée s'échappe d'entre ses lèvres tandis que ses bras prennent des allures de prison, et Priam serre, serre plus fort encore, serre à s'en faire mal. Il aurait dû la protéger. Il aurait dû être là. C'est lui que le dragon aurait dû blesser. C'est lui que le loup aurait dû attaquer. C'est lui que la vie aurait dû quitter.

    « Mais que tu mettes ta vie en danger, comme tu l'as fait, que tu prennes de tels risques, ça-... »

    Les mots butent contre la gorge d'une femme abîmée par trop de perte, mais elle continue et son fils avec elle, hoche encore la tête.

    « Ça, je refuse de le comprendre, Diane. »

    Et l'amertume monte, et les larmes aussi le feraient s'il ne se refusait pas à les verser, et Priam voudrait partir en courant, claquer la porte d'un foyer qu'il ne peut mériter, il voudrait retrouver celui qui sait, celui qui accepte, celui qui voit ce qu'il ne sera jamais, voudrait qu'il l'aide à oublier, voudrait lever trop de fois son verre pour que les idées s'amoncellent, pour que toutes ensemble elles se mêlent et que toutes ensemble elles se noient.

    « Tu n'as pas le droit de jouer comme ça avec ta vie. Jamais. Et parce que je veux que tu le comprennes, je ne remplacerai pas ta baguette jusqu'à nouvel ordre. »

    Hochement de tête s'échappe encore de Priam tandis qu'il continue de fuir les iris adorés. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas quoi dire, ne sait pas quoi répliquer, se refuse à considérer les mots pour consoler sa sœur, se refuse à envisager autre chose que le reflet de son âme qui le dévore et les bras restent croisés, et la bouche désespérément muette. Il en veut à sa sœur d'avoir risqué sa vie mais surtout s'en veut à lui de ne pas avoir été là pour lui sacrifier la sienne.

    @Diane Rosier
    Novembre 1927
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    (#) Re: [Terminé] Mésaventure et mesure draconienne.

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