[TERMINÉ] Everlasting Light (Alcryst)

「 17.06.1927 」 Il se sait imprudent dans ses bras, à retrouver ces sensations d’être à ses côtés. Il surveille, fait attention encore plus depuis qu’il a changé, que cette particularité d’être loup-garou le mène à repérer beaucoup plus facilement les mouvements aux alentours. Des voix, des pas qu’Alcryst ne peut repérer, des mouvements qui le terrifient sans pour autant craindre les moldus ni les détester. C’est compliqué et ça le devient tout autant d’avoir à tenter un transplanage dans ces conditions ou tout le déroute à commencer par Alcryst. Entre un transplanage raté et les prisons moldues, c’est la première qu’il choisi sans hésitation même s’ils venaient à être découverts dans leur monde. Il assumerait en croisant les doigts pour que la chance soit de leur côté. Alcryst a beaucoup plus à perdre : il le sait, n’a jamais pensé d'utiliser tout ce qu’il sait contre lui. C’est sans surprise qu’ils se retrouvent juste à côté dans cette fontaine de la Place Cachée. Le voilà sonné par cette statue vengeresse pour ces intrus alors qu’elle profitait de cet instant de calme.

L’eau ne le dérange pas, c’est l’élément avec la terre avec lequel il se sent le plus chez lui mais il n’est pas convenable d’être ainsi dans un tel endroit. Ici, là-bas, les ombres restent leurs seules allliées. Ce rire le fait sourire sans le cacher. C’est rare et précieux de l’entendre ainsi celui qui pour quelques heures encore ne laissera pas son statut influencer ses choix. Ils regretteront le lendemain d’être ainsi insouciants mais il ne peut pas se détacher de lui, le repousser. S’il en avait été capable, il ne serait jamais revenu pour commencer à Montmartre. Il y a cette angoisse sourde du lendemain avec ces mots. « Si tu voulais nous faire garder la tête froide il fallait le dire... » Il secoue la tête, amusé malgré tout rien qu’un peu. « Hé, c’est déjà pas mal d’être entiers. » En vie, pourrait-il rajouter sans que cela ne soit un mensonge. Il y avait beaucoup de chance pour qu’il se manque d’une façon terrible dans ce transplanage.

Il est peut-être moins alcoolisé qu’il ne le pensait, plus conscient surement aussi de ce qu’ils font sans pouvoir se l’admettre d’être ainsi le plus dépendant des deux de ces moments avec lui malgré leurs actes ce soir à tous les deux. « Je ne sais pas. » Il est franc cette nuit, d’une franchise qui le déstabilise quand il tente de sortir de la fontaine. Cela ne va peut-être pas si bien mais il l’ignore. Il passe la main derrière la tête pour voir si le choc n’aura pas été plus violent qu’il le pense mais il ne voit pas trouble : c’est qu’il ne s’en sort pas si mal quand son regard suit Alcryst appuyé contre sa porte, songeur quand ils s’y engoufrent.  « Tu es sûr ? » Il est le plus conscient des deux malgré l’alcool. La peur et la fontaine auront suffit à le rendre presque sobre. Il ne l’est pas mais se pose beaucoup trop d’interrogations pour ne pas l’être rien qu’un peu. Il y a cette impression aussi qu’Alcryst est à moitié présent malgré la proximité retrouvée. Quelque chose lui échappe tout en les sachant similaires en bien des points pour évincer les sentiments de leurs esprits. Il n’ose pas mettre le mot sur Morpheus, se dire qu’il ne devrait pas l’approcher plus tout en en ayant l’envie quand il attend de l’emmener à l’étage, comme indécis alors que leurs mouvements parlent d’eux mêmes. Ils semblent incapables de rompre ce lien qui n’est peut-être que charnel, qui le tue de l’admettre en possible vérité, sans qu’il en vienne pour autant à regretter ces erreurs qu’ils commettent depuis des années. Il s’approche, lui donne la possibilité de fuir tout en passant une main dans ses cheveux mouillés, posant son front contre le sien. « Je suis terrifié. » Fragilité rarement admise en craignant qu’il soit le seul à l’être pour des raisons différentes tel se dire que deux ans d’absence n’ont rien changé. Ca a toujours été toi. Il se refuse à dire ces mots qui donneraient l’occasion de la fuite à celui pour qui ces sentiments pour lui sont interdits.

「 17.06.1927 」Il tente de se calmer mais ne le peut. Il y a l’angoisse de ce qui aurait pu se passer s’ils étaient restés et l’idée qu’il n’y ait plus d’échappatoire, qu’ils se sont assez cherchés pour mieux s’éloigner toutes ces années sans réellement y parvenir. Il n’aime pas admettre que, s’il a été vers d’autres différents de lui, Alcryst n’a jamais quitté ses pensées qui le laissent comme incapables de savoir ce qu’il veut alors que la réponse est simple mais dangereuse. Il le veut lui et ça le terrifie quand il sait que demain, ce sera différent. Il ne sait pas s’il sera capable de l’appeler ‘erreur’ encore bien longtemps. Si la froideur sera présente demain après ces paroles qu’il espère oublier, une tristesse infinie l’enveloppera en essayant de la camoufler. Il y a tant d’enjeu face à l’envie d’être à ses côtés, d’être sien une dernière fois encore. C’est confus entre son envie de se préserver, l’envie qu’Alcryst reste, ne se volatilise pas de sa vie. Il voudrait lui en vouloir assez pour le laisser et partir pour qu’il sache ce qu’il a ressenti la dernière fois. Il ferme les yeux, indécis et sûr à la fois quand il ne s’écarte pas. C’est un conflit interne entre la raison et son envie de lui qui n’a pas tari ces derniers mois.

Tout le déroute: la douceur de ses gestes, ses paroles, cette façon qu’il a de lui laisser une porte de sortie en la lui refusant à la fois. Il voudrait le détester d’agir ainsi tout en laissant s'échapper un gémissement traitre, similaire à sa supplique. Ses mains se perdent dans ses boucles blondes en une caresse. La torture est douce. Il doit lui dire, ne pas craquer même si c’est une défaite ce qu’il lui confesse. « Tais-toi, Alcryst. Ne me le propose pas maintenant ... » Sa voix est faible, Pas maintenant que je suis à toi. Cela fait un moment que sa raison est ailleurs, entre les mains d'Alcryst qui est ailleurs mais assez présent pour lui tenir un tel discours propice au délit princier inévitable quand sa chemise glisse sur le sol pour rejoindre sa jumelle.

Il pourrait rester ainsi une éternité, ses lèvres sur sa peau. Alcryst. Alcryst. Alcryst à ses côtés qui lui fait perdre la raison. Ils ne s’aperçoivent pas que le décor à changé, que leur duo est bancal mais solide pour mener cette danse propre à eux sans chuter. « Je te veux toi malgré ton nom. Faudra t-il que je le crie pour que tu le comprennes. » Sa voix ne flanche pas. Révéler ce que l’autre ne veut avouer, n’est-ce pas ce qu’ils ont l’art de réaliser, l’un comme l’autre d’une façon certes bien différente ? Il peut sembler taquin dans un tel moment, joueur même quand il s’écarte juste assez pour poser une main sur sa joue, ce pouce à ses lèvres pour y redécouvrir ses traits. « Juste toi. » Et s’il doit passer l’éternité à le lui faire comprendre, Cosmo se sait capable d’accepter la distance pour le reconquérir à nouveau comme ce soir. Schéma incessant qu'il pourrait vouloir différent mais le brun sait dans un coin de son esprit aveuglé par des sentiments trop forts qu’il n’est pas encore prêt quoiqu’il puisse dire ce soir.  

「 17.06.1927 」Il ne plaisante pas, ne l’a que trop rarement fait à leur sujet. Tout juste si le sarcasme a pu intervenir sans prévenir, sans en être vraiment. Il y a toujours une part de vérité comme cachée à travers ses mots. Il ferme les yeux, indécis tout en ne parvenant pas à s’écarter. La raison lui souffle encore de reculer, de lui demander de partir pour ne plus revenir mais il n’en a aucune envie. Par ses gestes, ses paroles, Alcryst comprend. A moins qu’autre chose ne contrôle ses envies, ce qu’il décèle qu’à moitié. Le déni est plus doux quand l’envie de lui ne semble plus tant régie par l’alcool. N’a-t-il aucun amour propre à s’accrocher ainsi à lui en devinant comment tout s’achèvera ? Probablement non quand son odeur le rend incapable de raisonner, de ne pas soupirer d’aise quand ses lèvres parcourent ce cou faisant preuve d’un fétichisme certain. Il pourrait s’en moquer s’il en avait encore la capacité après ces mots. « Que des promesses. » « Je ne crois pas t’avoir un jour déçu. » L’aplomb d’un esprit probablement plus alcoolisé qu’il ne le pense, provocant l’un comme l’autre sans chercher à laisser ce côté plus sombre de lui reprendre le contrôle de cette situation qu’il perd aisément ainsi allongé sur le lit, attendant que le Prince se décide tout en le dévorant du regard. Il ne regrette rien, pas maintenant. Il ne regrette pas leurs corps qui s’enlacent pour n’être qu’un, ce plaisir jamais oublié, d’être à lui cette fois encore. Le cœur bat trop vite quand cette autre danse les contrôle, plus sensuelle, celle qui parvient à chasser ses doutes en admettant qu’il n’y a que lui, malgré ce paradoxe qu’ils forment, qui le fait se sentir vivant malgré la douleur, cette absence créée par deux idiots qui ne peuvent vivre sans l’autre ni l’admettre.

Cosmo pose une main sur le cœur du Prince, geste calculé, inconscient. Cette envie qu’il cogne aussi vite que le sien qui s’emballe encore à ces mots. Il ne répond pas, sourit dans ce baiser plus doux, comprend cette envie de douceur camouflée dans cette envie qu’ils n’arrêtent jamais cette danse atypique du prince et de son roturier, ce jeu dangereux qu’il semble incapable d’arrêter quand ses doigts ne font qu’effleurer lentement la hanche d’Alcryst. (…)  

Est-il le premier à se réveiller ? Il n’ose pas esquisser un geste à ses côtés, crainte de briser le silence, de réveiller ces vérités qu’il se refuse à entendre. Il na pas cette force d’être le premier à prendre la décision que tout s’arrête, que cette nuit aura été cette dernière délicieuse erreur qu’ils forment. Le soleil lui rappelle sa consommation de la veille, sa mémoire nébuleuse revient par vagues. La tête douloureuse qu’il soignera de certaines concoctions personnelles qui aident dans bien des situations comme celles-ci mais pas tout à fait. Il n’a rien pour atténuer cette peine qu’il ressent déjà par sa lâcheté et celle d’Alcryst. Aucune magie n’est assez forte pour atténuer une peine de cœur, pas même l’alchimie. Il se résigne quand il le sent bouger à ses côtés, craint qu’il ne s’échappe avant qu’ils n’aient pu parler, qu’il le laisse dans le trouble de ses pensées sans savoir s’il y a une place pour eux encore dans cette vie royale malgré tout ce qu’ils ont pu se murmurer en ignorant pour quelques heures que ce moment viendrait.

Ce silence l’achève, encore un peu pourrait-il croire qu’Alcryst était parti s’il ne n’entendait pas les battements de son cœur qu’il tente de maitriser, à moins qu’il ne s’agisse des siens ? La lycanthropie lui rappelle à sa façon qu’il doit lui parler, qu’Alcryst ne doit pas filer en douce comme il ne le fait surement avec ses conquêtes. Il bouge alors, doucement pour ne pas accentuer ce mal de tête qui l’accuse d’avoir cédé si vite. Qu’il soit l’amour d’une vie n’empêche pas de se doter d’amour propre, paroles d’un mal de tête qui ne sait pas ce qu’il dit et pourtant, Cosmo sait pertinemment que ce ne sont que les paroles d’un esprit trop souvent mis de côté pour se préserver. Le regrette t-il, Cosmo ? Il n’a pas de réponse à cette question. Il s’assied, replie ses jambes contre lui à moitié cachées des draps, semble perdu dans cette introspection qu’il ne désire pas si vite. « Alcryst. Je... Ne. » Ne pars pas, s’il te plait.  Il déteste d’avoir l’air si faible en peinant à exprimer ce qu’il veut lui dire, ce qu’il doit lui dire, comme si à nouveau, il était privé de la parole. Il ne peut pas continuer ainsi quand son cœur s’emballe, qu’il essaye de se focaliser sur ces livres moldus sur la table à côté d’Alcryst. Angoisse, présente, insidieuse qu’il n’a pas ressentie depuis qu’il a été mordu. Il en avait oublié qu’elles étaient toujours présentes, tapies dans l’ombre à se montrer au moment où il serait le plus vulnérable. Face à lui.

Il entend vaguement la porte d’entrée mais ne s’y attarde pas en sachant qu’il devrait paniquer pour ce qui va arriver mais l’angoisse est dirigée ailleurs quand la voix claire de Livia raisonne telles les cloches d’une église parisienne bien connue des sans magie, le rendant incapable de bouger une micro seconde avant d’écarquiller les yeux. Pas qu’il ait peur de sa sœur mais quand ces mots lui parvienne, il sait qu’Alcryst va fuir et qu’il lui faudra le courage d’un surhomme qu’il n’est pas pour ne pas pleurer face à elle. « Les garçons que vous soyez prêts ou non j'arrive ! » Le temps de s’habiller en vitesse, juste un strict minimum sans oser regarder dans sa direction pour voir s’il est encore là.