[Terminé] La fragrance de la rose.
Diane RosierInvité
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(#) [Terminé] La fragrance de la rose.
missive rédigée par Diane Rosier le@Denise Loisel — theme
Pour une fois, Diane est à la boutique pour autre chose que tenir le comptoir et cela lui convient parfaitement. Vêtue d’une tenue d’aventurière, vadrouilleuse du monde qui aime crapahuter dans les entrailles du monde, le danger rôde, mais la jeune femme ne craint pas le danger, sans doute pas assez au goût de ses aînés, parents et grand-frère inclus. Mais elle aime ça, elle aime sa liberté et paradoxalement, la jeune femme aime être couvée par eux. Sous le regard de son père, elle se sent toujours petite fille, petite princesse choyée. Sous celui de sa mère, elle se sent femme à en devenir, féminité qui fait écho et enfin, sous celui de son frère, cher Priam, son roi à jamais, elle se sent protégée, forte et invulnérable. Si Priam est là, toujours sur ses pas, telle un ombre, Diane sait qu’elle ne risque rien. Alors pourquoi jouer les impertinentes ? Pourquoi provoquer le danger qui peut mordre quand il en a assez de joué ? Parce que Diane reste trop insouciante, trop éprise de sa liberté. Elle a besoin de goûter à la vie pour mieux en saisir l’essence, comme les Rosier savent attraper la Mort pour l’enfermer dans le creux d’une bouteille. Son fléau à elle se prénomme liberté et pour en découvrir toutes les saveurs, Diane joue et parfois, elle perd, elle vacille. Tel un funambule, parfois, elle perd pied, elle chute, mais il y a toujours une main pour la saisir et la rattraper.
Dis, grand frère, tu seras toujours là, n’est-ce pas ? Toi, tu ne nous quitteras pas comme Agrippa et Trivia ? Toi, tu ne te feras pas dévorer par le grand méchant loup ?
Complexité de l’esprit que la jeune femme cherche à enfouir au fond d’elle. Apparaître comme guillerette, désireuse de tout connaître, d’approfondir encore et encore ses connaissances dans l’art délicat et fatal des poisons, elle cherche, elle explore le monde et quand elle est seule, Diane, dans les méandres du monde, dans une forêt sombre, à flanc de falaise ou perdue dans de vieilles ruines, elle se sent pleinement vivante. À ces moments là, aucune main pour la saisir si elle tombe. Embrasser la mort, l’effleurer, à peine la caresser, voici la tentation de Diane, le supplice des siens, du nom qu’elle porte, le fardeau des Rosier. Jongler avec la mort en personne, mais essayer de lui échapper, griffes qui se referment, l’attrait est certain, mais le piège, mortel.
Diane cette fois, est bien rentrée et sans aucune blessure, à peine. Elle jette un rapide coup d’œil à son reflet dans le miroir situé dans l’arrière boutique. Une fine entaille sur la joue, souvenir d’une branche venue lui écorcher sa peau de porcelaine. Rien de grave, à peine une goutte de sang qui a perlé. Il faut quand même nettoyer ça dit la voix de Genevieve qui observe sa dernière fille encore en vie avant de disparaître vers le sous-sol. Si la madone se rend au niveau inférieur, c’est que les Rosier ont eu une commande pour leur autre profession. Apothicaires pour les bonnes gens, les gens civilisés et empoisonneurs pour l’autre face, l’autre visage de ce monde. Un art dans lequel leur renommée n’est plus à refaire, des maîtres reconnus, voilà ce qu’ils sont.
— Peux-tu t’occuper du comptoir un instant ? Si c’est bien une question que pose la mère de la sorcière, celle-ci sait que sa mère n’acceptera aucun refus. Diane ne répond même pas, elle se doit juste d’obéir et déjà, elle oublie sa petite entaille et ouvre sa besace en cuir de dragon. Dedans, des plantes médicinales qu’elle a ramené pour refaire les stocks. Notamment de l’ortie, des racines de calendula ainsi que la fleur. Diane prend une petit couteau à la lame soigneusement aiguisée et sépare la tige du reste. Les pétales seront parfaits pour faire des macérâts quand aux racines, ils entrent dans la préparation de quelques décoctions.
Diane termine de tout trier, notamment la sauge et la lavande dont l’odeur se répand dans l’arrière boutique jusqu’au comptoir. Elle sent tellement fort, qu’elle incommode le chat. Astor disparaît par la fenêtre entrouverte. — Accio. Des flacons et des bocaux arrivent sur le plan de travail. Diane se concentre pour répartir tous les ingrédients et les étiqueter. Elle s’empare d’une plume, d’un encrier et note le tout. Le latin est maître chez les Rosier pour écrire le nom des plantes. Elle relève alors la tête quand la cloche sonne. Un client. Évidemment. Ravalant un soupir, elle dit alors — Une petite minute, j’arrive.
Et la sorcière reprend sa baguette pour faire léviter la demi-douzaine de bocaux étiquetés autour d’elle. De sa main droite libre et toujours gantée, elle sort de la besace la toute dernière relique. Son voyage en Auvergne l’a emmené là-bas deux jours très précisément pour cet objet et non pour les plantes qui sont un petit bonus. Dans sa main, un minéral sans prétention. Un fragment de la terre, des entrailles de l’Hadès comme on dit dans les vieux livres des mythes. L’objet en question n’est pas anodin, il s’agit d’orpiment. Un « caillou » d’une rare beauté pour les non initiés qui est utilisé pour le pigment à la fois rouge et orange, voir même jaune qu’il peut offrir. Ce que l’on sait moins sur cette pierre d’une grande rareté est qu’il est toxique. L’orpiment est en fait de l’arsenic sous une forme minérale. À petit dos, peu de risques, mais un usage répété peut conduire à un réel empoisonnement et si on sait comment l’utiliser, on peut en faire une poudre mortelle. Diane se souvient de son père évoquant sa défunte mère qui un jour, fit une poudre de beauté à base d’orpiment pour une cliente qui voulait se débarrasser d’une maîtresse un peu trop encombrante et donner une bonne leçon à l’époux infidèle. Sa grand-mère a alors conçu une poudre teintée pour la cliente qui s’est débrouillée pour que l’amante l’utilise comme maquillage quotidien. La pauvre est décédée au bout de quelques semaines. Méfait accomplit dont la signature porte l’emblème des Rosier. Diane se demande ce qu’ils pourront faire cette fois, avec l’orpiment. Ses yeux pétillent alors qu’elle sort enfin de l’arrière boutique.
— Bonjour, excusez-moi de l’attente dit-elle sans lancer un regard au client en question. Autour d’elle, les bocaux virevoltent tel un balai. — Je suis à vous dans quelques secondes… Ah et ne touchez pas à ceci, cela vaut mieux. Elle indique en posant le minéral sur le comptoir. Diane use de sa baguette pour déplacer les bocaux qui se rangent tous seuls dans les étagères, remplissant des stocks presque vides. Elle fronce les sourcils et approche, se met sur la pointe des pieds en voyant un flacon vide d’un ingrédient très utile. — Hm, il va falloir ramener de la bile d’ours… Qu’elle marmonne. Ça sera pour sa prochaine escapade.
Alors enfin, Diane Rosier se tourne vers le client. Ou plutôt, la cliente au jolis minois d’ailleurs. Elle n’hésite à la gratifier d’un sourire radieux, elle vêtue d’une tenue de rôdeuse, à savoir, tunique noire, pantalon de la même couleur et toujours les mains gantées. Elle retire d’ailleurs celui de la main gauche et reprend avec la droite, l’orpiment sur le comptoir pour le glisser dans une boîte en bois dans laquelle la cliente peut apercevoir d’autres minéraux divers. — Je peux vous aider ? C’est la question basique que l’on pose à tous les clients qui entrent ici et si Diane en voit défiler, elle ne peut pas nier que ce joli oiseau est à son goût, notamment par la finesse de ses traits autant que par sa chevelure. — De quoi avez-vous besoin ? Et elle vient planter ses yeux d’un bleu situé entre la frontière de la turquoise et de la sodalite dans ceux de la cliente. Les yeux de son père, mais la témérité de sa mère, jolie combinaison pour l’apothicaire, désireuse de connaître les raisons de la visite de cette charmante inconnue.
Denise LoiselCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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Pensine
(#) Re: [Terminé] La fragrance de la rose.
missive rédigée par Denise Loisel leLa fragrance de la rose.
L’emploi du temps de son long week-end est déjà mûrement réfléchi. La jeune Loisel se dépêche d’effectuer quelques courses de dernière minute, puis direction l’Anjou. Cette pensée lui donne envie de joindre sa voix aux oiseaux. Enfin, Denise va pouvoir s’échapper, revoir les méandres de sa chère Loire, se gorger d’air pur et de verdure et embrasser ses parents. La jeune sorcière a déjà acheté la poudre de cheminette pour l’occasion (deux bézants la mesure!), et il ne lui reste plus qu’une dernière emplette avant son départ. Denise vérifie une dernière fois sa liste. Elle a tout réparti en deux colonnes: d’une part, les ingrédients que son père jardinier va pouvoir lui fournir. Racines de pissenlit et radis noir en cas de soucis digestifs de Merlin, cassis pour stimuler son système immunitaire avant l’hiver. De la valériane et du cataire aussi, car malgré les protestations du concerné, l’embonpoint du chat noir commence à dépasser le simple «majestueux», et il va devoir se mettre à courir un peu. Des graines d’Alchémille aussi, pour le lustre des plumes de Flamel. La seconde colonne de sa liste comporte les ingrédients qu’elle espère trouver dans la boutique Rosier, où elle n’a pas encore eu l’occasion de mettre les pieds. La jeune sorcière espère y trouver la qualité que ses collègues lui ont vantée.
Denise pousse distraitement la porte de l’échoppe en pensant à la dernière lettre de son père. Elle se demande quelle sera la meilleure place chez elle pour la bouture de Voltiflor qu’il lui a préparé. Soudain une forte senteur de sauge et de lavande lui coupe le souffle et l’oblige à fermer une seconde les paupières. La jeune angevine a l’impression d’être transportée dans un jardin enchanteur, dont elle est tirée par une voix claire venant du fond de la boutique. Rapidement, Denise passe ses mains dans ses cheveux ébouriffés par le vent pour tenter d’en atténuer le désordre. Sa liste, où est-ce qu’elle a bien pu fourrer sa fichue liste?
Un petit brin de femme aux traits finement ciselés entre d’un pas assuré dans la pièce. Ses vêtements sombres et la pénombre du lieu font ressortir son teint d’albâtre et sa chevelure couleur d’or pâle. L’inconnue est jeune, bien que plus âgée que Denise. Des bocaux et fioles volettent tout autour d’elle, se rangeant rapidement dans les rayonnages. La jeune femme dépose une pierre sur le comptoir, à laquelle la demoiselle Loisel ne prête à vrai dire que peu d’attention, et l’avertie de n’y pas toucher d’une voix presque nonchalante d’assurance. Denise range vivement ses mains dans son dos, comme une gamine prise en faute, et se balance d’avant en arrière sur la pointe des pieds sans oser déranger l’inconnue dans son rangement. Celle-ci se penche pour observer une fiole sur un rayonnage et marmonne quelques mots que Denise n’entend pas, trop occupée par la silhouette déliée de la jeune femme, dont la tenue près du corps souligne les courbes suaves. Les joues de Denise la brûlent soudain comme des œufs de serpencendre en surprenant le cours incongru de ses pensées.
— Je peux vous aider ? De quoi avez-vous besoin ?
La jeune Loisel se reprend enfin. Elle plonge vivement le nez dans sa liste, qui manque lui échapper des mains, et essaye de masquer son trouble. Les yeux clairs la fixent calmement.
-Bonjour. Excusez-moi de vous déranger, j’aurai besoin de quelques ingrédients pour l’alimentation de mes chouettes. Des fortifiants principalement, pour préparer leur prochaine nidification. Auriez-vous deux paires d’yeux de boullu et une douzaine de thorax de libellule s’il vous plaît? C’est généralement efficace pour la fertilité…
Denise se morigène. Évidemment que son interlocutrice le sait, qu’est-ce qu’elle doit avoir l’air bête de lui expliquer! Le petit parchemin dans ses mains tremble un peu. Que c’est agaçant de perdre ses moyens pour si peu! Mais ses yeux sont si bleus... Denise pense très fort à ses compagnons à plumes pour se donner du courage. Ils ont besoin d’une alimentation saine.
-Hum… Et donc, niveau fortifiant, une fiole de sang de salamandre, je le mélangerai avec du foie de rat. Et pour la solidité de la coquille des œufs à venir, quelques feuilles de chou mordeur de Chine. Hachées avec des oreilles de lièvre, ma Moldubec en raffole… Les feuilles les plus proches du cœur si possible, elles sont plus digestes… Enfin si ça ne vous dérange pas…
Ça y est, c’est la débandade complète, voilà que Denise se met à jacqueter tambouille, animaux de compagnie et diététique rapace. La jeune sorcière fourre sa liste et surtout ses mains tremblantes dans ses poche, en s’efforçant de reprendre contenance. L’ombre de sourire qui joue sur les lèvres de sa vis-à-vis n’aide pas.
-Et s’il reste quelques bézants sur mon budget, je vous prendrais aussi quelques ailes de fée. Fraîches par contre s’il vous plaît. Je sais qu’elles sont généralement plus efficaces en poudre, mais ma petite volière adore quand je les fais frire à la poêle. Un simple aller-retour dans de la graisse de canard pour les rendre croustillantes et ils sont ravis.
Pour cacher son trouble, Denise laisse s’échapper un petit rire, comme si tout ce pépiement intimidé n’était qu’un bavardage anodin. Un rire léger comme la bulle qu’elle sent flotter au creux de son estomac.