Croiser et fer et larmes | ft. Camille
Léopold de ValoysLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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(#) Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Léopold de Valoys leCroiser et fer et larmes
L’étouffement le gagne, ce bon vieux duc. Une bouffée de moiteur et d’agacement qui le prend toujours au myocarde lorsque palpite l’excitation des soirées mondaines trop longues. Les bals, les danses, les rondes, les pas de deux, les coupes qui bullent sur les plateaux, les divins nectars et l’ivresse de conversations à mots feutrés et menaces voilées a cessé de chatoyer ses divins attraits à peu près quand il a eu dix huit ans. Disons dix-neuf, pour faire grâce à quelques brillantes bacchanales norvégiennes où la douce Madame la Duchesse a pu signifier un début d’inclination à son Auguste Raideur. Mais Du haut de ses cinquante-cinq hivers, Monsieur le Frère du Roi pourrait sans nul doute dire, avec un aplomb magnifique et une honnêteté non moins parfaite que sa carrière de courbettes, de mondanités et d’opulences commence à lui sembler une geôle. C’est pourquoi, dans son grand âge – pour un moldu – ou la primeur de sa deuxième jeunesse – pour un sorcier – il se fait fort d’embrasser la diversité que porte en son sein la belle dame françoise.
S’il lui fallait être parfaitement honnête – et Dieu sait qu’il faut s’en prévenir, de l’honnêteté, lorsque l’on est coincé, au bras de la plus belle Dame de la soirée, à écouter un ronflant nobilion tenter de se faufiler dans les bonnes grâces de Monsieur le Duc – il confesserait que cet élan d’ouverture, il le doit tout aussi bien à la douce dont il a la main en justes noces qu’à ses enfants, tous prêts à lui mettre le nez dans ses incohérences et l’inviter à jeter sur le monde, un œil curieux et inédit, dans le respect de la bienséance et du nom des de Valoys, évidemment. Alors que la voix de son interlocuteur s’est fait bourdon sur la vielle, la pupille tente d’accrocher les environs. Qui pourra bien le sauver de la mésaventure ultime que d’aucuns appellent l’ennui ? Car d’ennui, il souffre : l’annuyt des romans de chevalerie, aîné de l’abrutissement que chacun sait endurer lors d’un interminable monologue, est une souffrance, un fardeau, cette élan tenace et oh combien délicieux de faire revenir le béni silence d’un claquement de doigts.
Tandis que, bouffi d’orgueil de s’adresser à Monsieur le Frère du Roi, le petit indolent enfle, enfle, rougit et gonfle de son égo, grenouille se voulant plus grosse d’un œuf d’autruche, jusqu’à poser la question fatidique. « N’êtes vous pas d’accord, Monsieur le Duc ? »
Silence gêné. L’audience est suspendue aux lèvres de Valoys que l’on entrevoit sous son loup. Sa douce seule sens l’irritation qui a tendu l’épaule de son ours de mari. Casus belli-ra ou Casus belli-ra-t-y pas ? L’attente est insoutenable, et la gêne frétille jusqu’au malaise. Le freluquet dégonfle et pâlit, redoute déjà que l’on se raconte, dans quelques minutes à peine, combien il a vexé le frère du roi. C’est alors que la bouche providentielle s’ouvre, que les lèvres s’écartent pour laisser tomber la grave et paisible voix du Duc. Pas un trémolo, comme s’il était insensible à l’attente inextinguible qu’il a provoqué. « Cela mérite certainement réflexion. » Une feinte de non recevoir et pourtant l’autre reprend des couleurs. « Il faudrait certainement un autre avis sur la question. » Et le voilà qui se tend, toutes plumes ébouriffées par le peu de confiance que le Frère du Roi semble lui témoigner. « Après tout, une question si importante ne se doit pas d’être hâtée, n’est-ce pas ? » Et l’assemblée toute entière de passer par milles couleurs tandis que le Duc et sa Dame s’éclipsent courtoisement d’une inclinaison de la tête. Chacun sera laissé libre d’apprécier si c’était du lard ou du cochon.
Les voilà paisiblement mêlés à d’autres contrées. Le Duc est félicité à mi-voix de n’avoir pas perdu son sang froid. Il s’enquière auprès de son aimée : que voulait l’imbécile en collants ? Il s’en trouve satisfait d’avoir noyé le poisson : il était question d’investissement dans un ridicule projet de statue commémorative. Les yeux vifs du Duc se perdent sur la foule. Voilà trois fois, déjà, qu’il devine la silhouette de Camille Delacour dans les parages, et pas une fois ils ne se sont salués. Comme si elle devinait ses pensées, ou peut-être parce que Monsieur le Duc a assez évoqué, dans le privé de sa chambrée, ses regrets quant au bris de son amitié avec Camille, la prise sur son bras de Madame la Duchesse se raffermit. Plein de tendresse. D’un regard, elle semble l’inviter à aller lui parler, à assainir l’air entre eux. C’est qu’ils en portent, des fardeaux, ces deux tendres écorchés. Les attentats du solstice 1917 brûlent encore, ardents comme un soleil, ou peut-être un torchon de cuisine flambant entre eux. La défection de Camille de l’Ordre, aussi. Malgré toute son amitié pour lui, Léopold aura été de ceux que le procédé aura choqué. A quoi bon sert d’avoir une société secrète si l’on peut et aller et venir comme bon nous semble ? Son âme de chevalier arthurien s’en est trouvé toute tourneboulée.
C’est peut-être cela, ou l’ennui, ou les deux qui poussent le duc à privilégier une approche plus discrète. Il avait déjà, à l’aube des réjouissances, tenté d’approcher le Sieur Delacour. Mais sitôt qu’il s’était glissé avec l’aisance d’un barracuda dans le groupe où Monsieur Delacour sociabilisait gaiement, ce dernier s’était soudainement tu puis avait profité de l’approche d’un autre pour prendre son congé. Imperturbable, le Duc avait continué aimablement son entreprise de sociabilisation, troublé, seulement, de la récurrence de la chose. Les dix dernières années ont été une succession d’escarmouches et d’esquives, sans que les deux ne parviennent à arracher ne serait-ce qu’une vraie conversation. Est-ce le temps ? Les réjouissances battent leur plein et l’alcool a déjà déferlé sur l’assemblée. Peut-être est-il temps ? Sa douce emmène leur aîné sur la piste de danse, et le voilà libre d’approcher Camille Delacour.
Un billet est confié à un domestique, et voilà le Duc reclus à l’écart des réjouissances, contemplant, en attendant le destinataire du billet, un ridicule assortiment de couleurs que d’aucun appelleraient une décoration.
1014 mots
Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Camille Delacour le06 Novembre - 20h30
Alors qu'au Gévaudan hurlaient les cors et les trompettes de la Chasse Sauvage, que brûlait la poudre noire des pistolets et que fusaient les sortilèges, c'était un orchestre philarmonique qui jouait dans la grande salle et des feux d'artifices magiques qui explosaient sans un bruit, juste au dessus de l'arche de verre. Là où la terre gelée se fendait sous les sabots et que criaient les bêtes débusquées, ici l'on riait et l'on gaussait. Là-bas, les vélanes s'étrillaient de cette agitation malvenue et aboyaient les chiens excités, ici les sculptures sur glace dansaient à l'ombre des fontaines et les chorales chantaient sous les fenêtres. Et alors que sauvagerie et débaucherie faisaient couler à flot du carmin des coupes autant que des tableaux de chasse, Paris et son île historique se paraient davantage de vertu et de contenue.
Aux pierres brutes et austères du domaine d'Apcher, c'était le marbre blanc et l'or feuilleté qui s'illuminaient sous les chandeliers et les sortilèges. A la fièvre d'une chasse à cour, de la sueur des corps endiablés et de l'âcreté des feux en plein air, c'était les valses et les rondes mesurées, les parfums et les fumets délicats du banquet qui faisaient vivre les murs de cet hôtel particulier. Le bâtiment, sans grande surprise, appartenait à la famille Delacour qui, si elle n'était pas officiellement l'hôte de cette célébration - l'honneur revenant à un Baron ayant la popularité en poupe - n'en avait pas moins la même autorité en cela qu'elle portait dans sa splendeur et son panache sans faute le cachet inimitable de Camille Delacour, organisateur des plus grandes fêtes et réceptions de France depuis plusieurs années maintenant.
Il avait pris grand plaisir à conceptualiser cette soirée et plus encore à la faire tomber le même jour que la Chasse Sauvage du Gévaudan, espérant ainsi faucher l'herbe sous les pieds du jeune Baron d'Apcher en lui refusant quelques noms d'influence. "Mesquinerie", diraient les rares élus au courant de sa relation avec Auguste. "Leçon de vie et de politique", répondrait Camille d'un ton docte, feignant l'ignorance. Mais personne ne serait dupe, puisqu'il s'agissait pour Arsène d'Apcher de sa toute première apparition publique avec son titre drapé sur les épaules. Mais personne n'oserait rien dire non plus. Et cela n'avait pas manqué ; si l'on omettait les Lestrange et les Le Noir, ainsi que quelques autres nobles et bourgeois -comme les Shafiq- c'était plus grosses pointures de Paris et des autres duchés et terres couronnées qui étaient sur Paris ce soir.
Dont Monsieur le Duc et sa Dame.
Deux personnalités que le Delacour prenait grand soin d'éviter en se fondant dans la masse colorée et anonyme de cette soirée. Le thème paraissait de prime abord classique : un bal masqué comme tant d'autres, mais l'innovation venait d'une simple règle. Celle dictant aux convives de porter des masques d'animaux de la forêt, uniquement des "proies" face aux sorciers. Une autre chicanerie portée au Gévaudan à escient, pour pointer du doigt les traditions arriérées et sauvages de cette région de France alors que partout ailleurs brillait les lumières et l'avancée des mœurs et des traditions. Devait-on encore préciser combien Camille détestait les lycanthropes et plus encore ceux qui avaient l'audace de convoiter quelqu'un largement au dessus de leur standards ?
"- Monsieur. Un billet pour vous."
Camille baissa la tête vers le serviteur qui venait de l'approcher et tendit une main gantée de blanc pour saisir le papier proprement plié en quatre. Le parisien portait pour l'occasion un costard trois pièce de découpe anglaise, fait d'un tissu blanc immaculé aux fines rayures d'argent, d'une cravate crème et d'un mouchoir de nacre à la poche de sa veste. Ses cheveux étaient tirés en arrière, de courtes boucles sombres moussant à la base de sa nuque musclée. La moitié supérieure de son visage disparaissait sous un masque de porcelaine blanc qui mimait dans sa somptueuse sculpture le faciès racé et esthétique d'une licorne, symbole de l'ancien duché du Poitou. Enfin, un sortilège venait créer, depuis le front du masque jusqu'aux omoplates du Delacour, une crinière de feu argenté, illusion ondoyante et chatoyante.
Ses yeux bleus survolèrent les quelques lignes couchées d'une main de maître, calligraphie irréprochable aux courbes élégantes, autoritaires. L'écriture de Léopold de Valoys. Il avait appris à la connaître aussi bien que la sienne -ou celle d'Elric- au fil des années. Des années que même la mise à l'oublie de ses souvenirs de l'Ordre n'avaient pu effacer complètement. Après tout, Léopold et lui se connaissaient depuis si longtemps et sur tant de plans d'activité différents qu'il aurait été impossible de totalement gommer son existence de sa mémoire sans le transformer en épave. Et c'était bien ça le problème : aurait-il reçu cette invitation seulement quelques mois plus tôt et il n'aurait eu aucune soucis à le rencontrer, n'ayant pas encore récupéré la pensine de ses souvenirs volés... mais maintenant ? Que devrait-il feindre d'avoir oublié et de quoi devrait-il se rappeler ?
Camille resta un moment pensif, la note tournée et retournée entre ses doigts gantés, posture droite et régalienne au milieu de la salle de bal, roc immuable dans le flot coloré des convives qui papillonnaient d'un îlot de conversation à un autre. Finalement, il se décida et ordonna à l'employé de conduire Monsieur le Duc dans un salon privatisé, à l'étage. Il demanda à ce qu'un thé et des collations légères soient apportées et qu'une garde soit postée à la porte et sous les fenêtres, de même qu'un sortilège de silence soit apposé à la pièce. Il était hors de question que l'on profite de l'isolement d'une telle figure politique pour que des petits malins s'imaginent avoir la moindre opportunité à saisir. Pas quand la fête était sous sa responsabilité. Que son nom et celui de sa famille était en jeu.
Il attendit encore, s'écartant cette fois du plus gros de la fête, que l'employé lui revienne pour lui annoncer que Léopold était installé à la hauteur de son rang. Lorsque ce fut le cas, Camille se mit enfin en marche vers le salon qu'on leur avait dédié. Face à la porte close, il s'immobilisa encore, mais seulement une poignée de secondes avant qu'il ne toque sur le bois peint du dos de ses phalanges gantées. Trois coups parfaitement dosés, avant qu'il n'entre et n'offre à la seule autre personne présente une salutation de mise. Éduqué à être homme de compagnie pour les têtes couronnées, même s'il avait arrêté ce rôle relativement tôt en comparaison de son frère Théophile dû à son travail et ses nombreux voyages, il y avait des habitudes que l'on ne perdait pas. Surtout face à Léopold de Valoys.
"- Monsieur le Duc." Annonça-t-il de sa voix de baryton. "Vous avez demandé à me voir ?"
Et comme il était de lèse majesté que de se tenir coiffé devant la royauté, Camille retira son masque de licorne, faisant disparaître par la même occasion sa crinière fantomatique. Il se passa une main dans les cheveux, se redressant lorsqu'il en reçu l'autorisation et plongea son regard dans celui de son vis à vis... Ou peu s'en faut. Sachant que certain legilimen devaient croiser le regard de leur vis à vis pour lire dans leurs pensées, Camille prit soin de fixer Léopold juste entre les sourcils. Par mesure de précaution. Et lui vint enfin la réalisation qu'en dix ans, c'était la première fois qu'ils échangeaient quelques mots en face à face. Dix ans qu'ils se revoyaient enfin sans intermédiaire. Et qu'en dix ans, il avait fallu que ce soit Léopold qui fasse le premier pas. Pour un peu et Camille en aurait presque rougit d'embarras.
Presque. L'attentat avait eu lieu à cause des De Valoys. Son fils était peut-être mort par sa faute, mais jamais il n'aurait eu à confronté une mise en danger si ce n'était à cause de la famille royale. Et pour cette raison, il attendait de savoir ce que Monsieur le Duc attendait exactement de ces retrouvailles.
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Léopold de Valoys leCroiser et fer et larmes
La fête bat son plein au dehors de ces battants d’or et d’if. C’est ce que le Duc peut entendre, l’oreille tendue. Il s’est exilé près d’une fenêtre, dos à la porte, le masque abandonné sur le fauteuil le plus proche. Les yeux virevoltent, accrochent les reflets du ciel et les étoiles à peine visibles dans la clarté de la ville alentours. Il faudrait bien que se lève et que s’éteignent mille d’entre elles pour apaiser un peu le tourment du Frère du Roi qui n’est bien, dans ce petit salon, que Léopold. Par quel bout attraper l’entrevue ? Fallait-il seulement la provoquer ? Théophile et lui ont si souvent discuté du jeune frère Delacour que leurs conversations se brouillent dans son esprit. Il devine la blessure de 1917 à vif, comme un gouffre béant qui jamais ne se referme. Parbleu ne serait-il lui même déchiré s’il avait eu à enterrer ses fils ?
L’écho ténu de sa mémoire s’en trouve brisé lorsque des pas résonnent dans le couloir, s’arrêtent. Le Duc tend le col, contracte l’échine. Est-ce lui ? Est-ce un badaud perdu dans ces contrées ? Il se force à demeurer immobile, tourner vers la fenêtre, tous sens aux aguets. Est-ce un assassin qui aurait eu vent de la présence du Frère du Roi en des lieux reculés ? Mais la porte chuinte sur le sol et la voix résonne. Celle qu’il attendait. Léopold se retourne, abreuve ses mirettes de la vue d’un Camille à l’échine courbée, tête nue. Le protocole laisse un goût de cendre entre ses lèvres.
« Monsieur le Duc. Vous avez demandé à me voir ? »
« Vous m’appeliez par mon prénom, autrefois… Relevez vous, Camille, je vous en prie. Pas de ça entre nous, et vous le savez. » N’a-t-il pas, avec son aîné, été l’un des rares amis, vrais amis de Léopold avant que la charge ducale ne lui fasse ployer l’échine. La voix du Duc est douce, dénuée de toute animosité, aussi chaleureuse qu’elle puisse se moduler, bien qu’une décennie les sépare de leur dernière réelle entrevue. A présent qu’il est là, Monsieur le Duc de Valoys, Frère du Roi, Léopold s’en trouve ridiculement vulnérable, presque timide. C’est lui qui a demandé cette entrevue, et pourtant, il ne sait par quelle extrémité attraper l’éléphant qui gambade gaîment dans une pièce soudainement devenue trop petite. Ne lui dit-on pas maintes et maintes fois qu’il est trop bon, trop honnête, trop candide, parfois, pour ce monde de requins ? Léopold a toujours été l’enfant paisible de la fratrie de Valoys, le plus rêveur, sans doute, le plus naïf, diraient certains. Cette candeur, pourtant, lui a assuré quelque quiétude dans la vie : la douceur d’un mariage d’égaux, la joie d’une famille chaleureuse, la certitude de quelques amitiés bien choisies. Celle-là, pourtant, s’est délitée si soudainement. Toutes les tentatives de renouer le dialogue, via l’intermédiaire du beau monde, notamment, se sont soldés par un échec jusqu’à présent. L’aîné des Delacour le tancerait-il pour cette folle initiative, secouant la tête d’un air navré face à la candide espérance du Duc ? Probablement.
« J’avais espéré que vous m’accorderiez quelques instants pour discuter. Après tout, cela fait un long temps que vous m’évitez. » Le mot est laissé là, flotte dans toute sa délicatesse et toute son implacabilité. Il ne juge pas, pourtant, il constate, avec la douce résignation de ceux qui ont probablement deviné juste. Le duc songe là aux conseils que Madame Fabre lui donna il y a peu de temps. La franchise. Il sait pourtant qu’un minimum de décorum s’impose avec le jeune Delacour. « Je ne vous ferai pas l’affront de vous en demander les raisons, puisque je les devine assez aisément. » La tête est hochée imperceptiblement, tandis que le cœur lui tambourine au bord des lèvres. Il est nerveux, le Duc, bien qu’il tente de le celer en son âme. Qui ne le serait pas au commencement d’une valse meurtrière. Il ne sait même pas ce qu’il veut demander, Léopold, dans le tumulte de la rencontre. Un espoir, peut-être, de réconciliation. D’apaisement. Un moyen d’aider Camille Delacour, peut-être aussi, qu’il voit souffrir et se déliter depuis une décennie. Si la guerre les a blessés tous deux, les attentats de 1917 ont mis à terre tout leur petit monde. Penser Madame Fabre, penser franchise. Parfois, il faut accepter le risque de voir son cœur piétiné. Et de toute façon, à situation désespérée, mesures exceptionnelles.
« Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire, Camille ? » De mémoire de Duc, Léopold ne se souvient pas avoir été si frontal et si parfaitement dépourvu d’étiquette depuis un long moment. Des années, sans doute. Si la complicité qui unissait le jeune homme aux frères Delacour permettait, dans leur jeunesse, cette désinvolture et cette franche honnêteté, le poids des guerres et des responsabilités a certainement érodé l’abandon des circonvolutions. Et jamais le sang ne lui battit si vite les tempes.
829 mots
Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Camille Delacour le06 Novembre - 20h30
Une première inspiration, lente et profonde, fit gonfler son torse et trembler l'aile de ses narines. L'appel à leur relation passée manqua de lui faire tourner les talons et claquer la porte sans plus de décorum. Cette familiarité... cette amitié, ne l'avaient-ils pas perdu en même temps que s'échappait le dernier souffle de son fils Emanuel ?! Dix ans qu'ils ne se parlaient plus. Et après tout ce temps, les premiers mots que Monsieur le Duc choisissaient de lui offrir sonnaient bien pauvres à ses oreilles, presque maladroits s'il ne le connaissait pas aussi bien. Pour un peu et Camille l'aurait réellement cru repentant, mais il n'était pas né de la dernière pluie et n'était certainement pas un idiot pour gober les premières excuses qu'on lui servirait sur un plateau d'argent.
Mais le Delacour ravala ses pensées et se contenta d'expirer tout aussi lentement et profondément qu'il avait inspiré. Avec une expression parfaitement cordiale sous le vernis de la bienséance, il continua de l'observer. Saisi d'une curiosité presque morbide, il attendait et écoutait ce que son aîné aurait bien à lui dire qui fut si urgent qu'ils durent s'esquiver d'une soirée mondaine, sans préavis. Toutefois, un tic nerveux secoua la commissure de ses lèvres et aussitôt le bleu de ses prunelles tourna au gris orageux. Son attention se fit plus acérée, presque menaçante. Il pouvait sentir sous la peau tatouée de son dos la magie crépiter, réagissant à ses humeurs.
Comment osait-il croire qu'il savait ce que cela faisait de perdre un enfant !? Lui qui avaient encore toute sa famille et nageait dans le bonheur d'un couple unis ! Mais Camille prit une autre inspiration, plus courte cependant et plus difficile aussi, avant d'expirer en silence. Il ravala une fois de plus ses commentaires acerbes et surtout, il fit la sourde oreille aux pulsions qui l'invitaient à frapper le Duc. La satisfaction n'en serait que temporaire et les conséquences lourdes, bien trop lourdes. Malgré la perte de pouvoir de la royauté française, cette dernière possédait encore quelques influences qui pourraient causer du bruit. Mais avant tout, lui avait le nom adoré par le peuple d'un Delacour. Un poids à porter fièrement. Sans défauts.
Un silence tomba. Il coula comme une mélasse pour remplir toute la pièce d'une tension latente, chargée d'un malaise imprononcé. Camille resta coi, pondérant la marche à suivre. Ce qui l'aidait principalement à garder son calme était de constater à quel point l'homme qui lui faisait face était nerveux. De lire les infimes crispations des traits de son visage, de voir sa pomme d'adam danser le long de sa gorge et de deviner son souffle légèrement plus rapide. S'il n'était point policier ou auror, Camille était un artiste spécialisé dans le dessin et la sculpture. Maître dans l'anatomie, dans l'observation et l'attention aux détails, il notait en silence toutes ces petites nuances. Léopold était probablement aussi terrifié de cette confrontation qu'il n'en était prodigieusement agacé.
« Y a-t-il quoi que ce soit que je puisse faire, Camille ? »
"- La seule chose que vous pouviez faire et que vous pratiquiez déjà avec diligence depuis maintenant dix ans, vous en eûtes visiblement assez ce soir."
La remarque claqua dans l'air comme un coup de mousquet, et fut lâchée avec un flegme qui n'aurait rien à envier à celui -légendaire- de leurs confrères d'outre-manche. Et Camille resta là, raide et digne, à toiser le frère du roi avec une sévérité et une accusation qui se disputaient la place dans les lacs glacés de ses yeux bleus. Puis le regrets et les remords à se montrer si dur pour l'homme qui fut pendant de longues années un ami proche, rampa à l'ourlet de ses longs cils noirs. Finalement, l'homme baissa les yeux, soupira et passa une main gantée sur un visage qui accusa soudainement l'âge et la fatigue de ces dix années perdues.
"- Pardonnez mes mots, Léopold. Ils dépassent de loin ma pensée." Commença-t-il avant de se détourner et d'approcher d'un buffet qu'il ouvrit pour révéler plusieurs carafes d'alcool aux formes différentes, indicatrices de leur contenant. "Je suis confus ; vous me prenez désagréablement au dépourvu avec cette rencontre impromptue. J'eus préféré davantage de temps pour me préparer mentalement tout en sachant pertinemment qu'avec plus de temps, j'aurais trouvé une nouvelle excuse pour vous éviter."
Il prit deux verres et versa dans chaque leur boisson préférée. Du moins, celle dont il se souvenait être la préférée de Léopold quelque dix années plus tôt. Quand Camille lui fit de nouveau face, ce fut avec une expression plus sereine, bien que légèrement résignée. Il lui tendit son verre et l'invita à s'asseoir dans un fauteuil et vint s'installer lui-même dans l'autre.
"- Que pouvez-vous faire, vous me demandez ? Je ne sais pas, Léopold. Vraiment, je ne sais pas." Il observa le fond de son verre, faisant lentement tourner l'alcool pour en déployer le bouquet avant d'y tremper les lèvres. Un pli soucieux barrait son front. "Que pensez-vous pouvoir faire pour moi ? Soyons honnête quelques minutes ici. Cette pièce est isolée, des gardes sont postés dehors et sous les fenêtres. Personne ne nous espionnera."
Camille l'observa à l'ombre de ses cils. Sa voix poursuivit avec l'âpreté d'un vin de mauvaise qualité :
"- Il vous est visiblement si aisé de savoir la source de mes actions à votre égard. Il vous sera donc tout aussi aisé de me procurer la solution à ces travers qui vous fâchent tant, non ?"
Tacle aisé, pour une rancune tenace.
Camille avala une gorgée de son alcool.
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Léopold de Valoys leCroiser et fer et larmes
S’il est une chose que notre bon vieux Frère du Roi – qui n’est d’ailleurs pas si vétuste, merci bien – a sous-estimé c’est sans nul doute la rancune, ou peut-être l’attachement à sa douleur de Camille. Il avait espéré une conversation peu ou proue apaisée, mais il devine, à mesure qu’il déploie sa demande quelque peu hésitante, incongrue, certainement, que cela ne sera pas le cas. Oh, il peut reconnaître à Camille son imperturbabilité : ses traits demeurent figés dans le marbre, masque de bronze immobile et cisaillé par la clarté des candélabres. Il en serait presque statufié s’il n’y avait le tressautement de sa poitrine et la profonde inspiration qu’on le vit prendre une fois ou deux pour se calmer. Ces lentes, longues goulées d’air engouffrée silencieusement sont seules à trahir son tourment. C’est confusément que le Duc les remarque, sans, peut-être, prendre là toute la mesure de la colère qui bouillonne dans l’âme agitée du Delacour. C’est sans doute pour cela qu’il demeure vaguement pantois de l’acrimonie de son vis à vis lorsque claque sa réponse, prompte, lente et mesurée « La seule chose que vous pouviez faire et que vous pratiquiez déjà avec diligence depuis maintenant dix ans, vous en eûtes visiblement assez ce soir. » Il semblerait donc que le ton de la conversation s’annonce parfaitement discourtois, et cela fend le coeur du Duc. La rupture est-elle à ce point consommée ? La douleur change les hommes et les femmes pareillement, elle leur rompt ou leur endurcit le cœur. Il semblerait que la réponse soit toute trouvée en ce qui concerne celui qui fut, des décennies durant, un ami, et presque un frère. Il laisse la clarté de ses iris dévisager, sans ciller, les saphirs désormais bien froids de Camille, et soutient son regard sans chercher à dissimuler toute la déception qu’il ressent de voir qu’il est là, peut-être, le seul à vouloir tendre la main à l’autre dans cette conversation.
Oh, comme ce cher Théophile se gausserait de sa candeur. Il a assez répété au Duc ce qu’il pensait de la gestion du deuil de son cadet, et force est de constater que Léopold a sans nul doute un peu vite chercher quelque excuses à Camille. Il suppose désormais, tout en dévisageant son interlocuteur comme s’il le rencontrait pour la première fois, qu’il a peut-être jugé un peu hâtivement la colère de l’aîné des Delacour à l’endroit du petit dernier des enfants de sang de la famille. « Pardonnez mes mots, Léopold. Ils dépassent de loin ma pensée. » dit-il enfin. Un regret lui a-t-il taraudé la conscience, ou cherche-t-il à arrondir les angles ? Léopold fouille les traits de son ami du regard mais se trouve bien en peine de le dire. Jadis ouvert et expressif, le visage de Camille est désormais bien plus froid que le marbre et plus enclos qu’une porte de prison. Il voudrait répondre, Léopold. Je ne suis pas sûr de cela. Non, vraiment, il songe là que les deux réalités existent sans doute dans le cœur de son ami : celle qui le hait avec passion et celle qui s’accroche encore au souvenir de jours plus heureux. « Je suis confus ; vous me prenez désagréablement au dépourvu avec cette rencontre impromptue. J'eus préféré davantage de temps pour me préparer mentalement tout en sachant pertinemment qu'avec plus de temps, j'aurais trouvé une nouvelle excuse pour vous éviter. »
Léopold demeure coit et immobile. Il faut dire qu’il est à-demi résigné de voir, ce soir, se briser la ténue trêve qui les a unis pendant une décennie, et à-demi curieux de voir se dérouler la fin d’un monde. C’est comme se tenir au bord d’un précipice et observer le soleil se consumer que de voir un Camille devenu étranger prendre deux verres et les remplir, mécaniquement, à la manière dont il le faisait adroitement une décennie plus tôt. Chaque geste paraît lourd, comme engoncé dans une chape de plomb, et c’est verre à la main d’un breuvage qu’il n’a pas goûté en dix années que Léopold se voit installé dans un fauteuil, face à Camille. « Que pouvez-vous faire, vous me demandez ? Je ne sais pas, Léopold. Vraiment, je ne sais pas. Que pensez-vous pouvoir faire pour moi ? Soyons honnête quelques minutes ici. Cette pièce est isolée, des gardes sont postés dehors et sous les fenêtres. Personne ne nous espionnera. Il vous est visiblement si aisé de savoir la source de mes actions à votre égard. Il vous sera donc tout aussi aisé de me procurer la solution à ces travers qui vous fâchent tant, non ? » Il assène, Camille, coup après coup. La voix radoucie s’est délitée dans l’amertume et la colère. Sans être legilimens – il n’y en a pas besoin – Léopold devine sans mal le bouillonnement de rage à peine contenue dans le timbre de son interlocuteur. Il faut dire que l’alcool, ou peut-être la détresse, l’enivre. Le mélange est dangereux et le Duc repose doucement le verre offert sur la table basse, demeuré intouché. Voilà dix années qu’il n’a plus avalé une goutte d’alcool, de peur que les effluves ne deviennent une tentante sirène pour le bercer de douces illusions loin des visions de la Guerre. Si le désespoir change les hommes, il semble avoir agit bien différemment sur Camille et sur le Duc.
« Je ne pense pas que votre parole ait dépassé votre pensée. » Qu’il lâche avec douceur, sans que sa voix ne se brise ni ne s’altère. L’homme est en lambeaux, il le voit bien, et il est incapable, au nom de l’amitié qui les a unis, d’embrasser cette sainte colère que Théophile a nourrie pour son cadet. « Vous pouvez tout à la fois, dans le même souffle, me haïr pour n’avoir pas su prévoir l’attentat qui a tué Emmanuel comme Adelstan se plaît à le faire chaque jour et vous souvenir de l’amitié qui nous lia vous et moi assez pour regretter votre élan. » Il ne pense pas avoir visé à côté de la plaque le Duc, mais il ne sait plus bien. Camille paraît désormais être un étranger, et sans doute l’est-il, au moins un peu. C’est que dix années d’eau dégueulée sous les ponts de Paris sont un bien long torrent d’amertume et de voix brisées. Reste-t-il en eux, chacun d’eux, seulement une trace de ce qu’ils furent avant que les bombes n’embrasent le ciel de Vaux-le-Vicomte ? « Je ne suis pas fâché, Camille ». Il lui semble important de le clarifier, bien qu’il n’imagine que trop aisément la colère se raviver dans les veines du Delacour aux quelques mots qu’il s’apprête à proférer. Tant pis, suppose-t-il. « Je suis inquiet pour vous, comme l’est sans doute votre frère, et comme le sont sans doute tous ceux que vous vous évertuez à éviter de soirée en gala, de jour comme de nuit. »
Les mains sont déposées sur le genou, lâches, nues, paumes vers le ciel. Un geste d’apaisement, ou peut-être une offrande. Les mains sont libres si toutefois il devait se défendre. La baguette est glissée dans son veston. Il ne redoute pas l’empoisonnement, mais un coup de colère ? Sans doute. C’est que l’étranger qui habite les traits de son ami semble bien ombrageux, farouche comme un léopard et prêt à lacérer le monde de ses crocs. Est-ce pousser trop loin la chose que de prononcer deux fois son nom ? Sans doute. Le Duc manque-t-il de discernement ? Probablement. Cela doit être dit, pourtant. « Vous faire ermite ou vous détruire ne vous rendra pas Emmanuel, Camille. Me haïr non plus. » Lorsqu’il racontera à sa douce l’entrevue par le menu, il dira sans nul doute que quelque chose l’a guidé, à ce moment là. Est-ce Dieu ? Est-ce sa propre culpabilité ? Car, après tout, il n’a pas réussi à prévoir l’attentat. A être tiraillé au four et au moulin et à avoir les yeux rivés sur la guerre, il en a délaissé la politique interne. Une erreur, dirait son frère, une nécessité répondrait le Duc. Comment quelques vies, fussent-elles celles de leur proche, pourraient valoir plus qu’un effort de guerre ? Sa fille défigurée vaut-elle vraiment plus que les gueules cassées des tranchées ? Emmanuel mort vaut-il plus que les soldats entassés dans les fosses, anonymes et lacérés ? Aux yeux d’un père, oui. Et Léopold le sait.
« Est-ce là vraiment ce que désire votre coeur, Camille ? Être laissé tranquille de tous, disparaître aux yeux de vos amis ? Vous claquemurer dans votre douleur ? Vous venger, peut-être ? » Léopold le jauge, le soupèse, essaie de lire ces traits désormais plus fermés qu’une huître. Il s’attend à une explosion à tout moment et songe confusément qu’il ne devrait peut-être pas pousser un père endeuillé. Mais cela fait dix ans. De nombreux autres ont perdu et fils et filles, et nombre sont ceux qui s’efforcent de continuer de vivre. Alors pourquoi Camille n’y parvient-il pas ? Pourquoi demeure-t-il consumé par la haine et le ressentiment ? Garde-t-il en lui hargne et colère ou les laisse-t-il parfois exploser ? Il n’a pas menti, le Duc, il est inquiet. Et s’il avait un peu moins de chic dans les tournures, il aurait peut-être appelé cela une intervention.
1520 mots
Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Camille Delacour le06 Novembre - 20h30
Un léger tic secoua son arcade sourcilière aux premiers mots énoncés par Monsieur le Duc. Ce dernier n'arrangeant décidément pas son affaire à mesure que les minutes s'égrenaient. or Camille restait encore suffisamment maître de son masque de courtoisie pour se contenter d'observer passivement le fond de son verre. Laissant le miroitement ambré distraire son attention de la colère qu'il sentait monter inexorablement en lui. Il ne savait déterminer quelle insulte l'étrillait le plus ; que son interlocuteur les pensa encore suffisamment proche pour en faire appel à leur amitié et prétendre si bien le connaître, ou qu'il ose le comparer à Adelstan de Valoys.
S'il fut tenté de lui dire que ce n'était pas le cas, d'arguer puis de couper court à cette farce qu'ils s'évertuaient de jouer depuis le moment où il avait accepté ce stupide billet et qu'il avait posé le pied dans ce salon, il n'en fit rien. A la place, il savoura une gorgée d'alcool, appréciant la brûlure providentielle du breuvage qui chassa de sa gorge l'âpre venin qu'il essayait désespérément de ravaler. Toute velléité qu'il nourrissait envers la famille royale à part, les tentatives de Léopold n'étaient pas totalement à jeter. Camille pouvait voir l'homme derrière le titre et la lignée. Un homme désespéré d'aider et de rejoindre une vieille connaissance.
Mais le pouvaient-ils encore ? Cela faisait dix ans, maintenant. Dix longues années pendant lesquelles Camille se savait changé, et pas forcément pour le meilleur. Ses relations étaient pour certaines discutables et pour d'autres complètement condamnables. Plusieurs de ses choix étaient choquant, voire révoltants. Comment réagirait ce pauvre Monsieur le Duc s'il apprenait ne serait-ce que la moitié de ses nouvelles fautes ? Lui tendrait-il encore cette main secourable avec autant de maladresse que de bonté ? Le Delacour n'en doutait étrangement pas. Son vieil ami pouvait se montrer particulièrement obtus et altruiste quand il lui en toquait l'envie.
Et s'il manqua bien de se laisser amadouer par les paumes exposées et la posture paisible de son interlocuteur. Par ses mots compatissants et son regard clair, sans une once de malignité. S'il manqua de se faire avoir par la corde sensible si adroitement jouée quant à leur amitié passée et de longue date... Léopold fit l'erreur de prononcer les mots de trop : "Vous faire ermite ou vous détruire ne vous rendra pas Emmanuel..." Camille se sentit devenir livide et la suite ne fut qu'un bourdonnement diffus, comme un bruit blanc qui vint lui remplir les tempes et le couper momentanément de toute connexion avec la réalité.
L'espace d'un instant, il revit la scène de l'attentat de 1917. Les hurlements, les explosions. Les sortilèges qui fusaient de toute part et dans ce chaos absolu, la silhouette de son fils armé de sa baguette. Celle qu'il lui avait légué avec arrogance et qui avait refusé, au moment le plus critique, d'obéir à celui qu'elle ne reconnaissait pas comme étant son maître. Puis les décombres ensevelissant son enfant, sa merveille. La prunelle de ses yeux. Le choc de la réalisation, à rebours, puis la rage. Immense et irrépressible, le poussant à sortir du bouclier et d'abattre aveuglément les assaillants. Et enfin, dans le silence après la tempête de violence, le chagrin. Plus grand encore que la rage et la haine. Plus grand que sa raison et son discernement.
Le regard de Camille se fit aussi froid et fixe que celui d'un prédateur, pupilles rétrécies accrochées à la silhouette du sorcier qui poursuivait sa diatribe. Qui creusait sa propre tombe avec l'aplomb du désespoir. Toute émotion furent chassées des traits du Delacour, refluant au même titre que la courtoisie ou la bienveillance qu'il eut pu porter jusque là à l'encontre de Léopold. La magie fluctua dans la pièce et plus particulièrement autour de lui. Le silence, après les derniers mots, sembla plus assourdissant qu'une foule en furie. L'air crépita et plusieurs fissures craquèrent dans les vitres et les lampes... puis le verre que tenait Camille explosa.
Pour autant, il ne broncha pas et son regard ne quitta pas celui de Léopold. Fixe. Insistant. Songeur, comme s'il pesait ses prochaines actions. Les pour et les contre de ses différentes options. Auraient-ils été à Prague, qu'il aurait pu le défenestrer sous l'excuse de rejouer la fronde des nobles de Bohême contre la monarchie des Habsbourg, en 1618. Mais ils étaient à Paris et une guillotine serait beaucoup trop... salissante. Et pendant tout ce temps, le gant immaculé qui avait tenu le verre se tâcha de rouge là où les échardes s'étaient fichées dans la chair. Mais il n'y prêta pas d'attention, pas alors que la magie continuait de fluctuer dangereusement autour de lui.
Dans son dos, le tatouage piquait le derme comme un millier d'aiguilles chauffées à blanc.
La voix de Camille finit par s'élever avec un calme trompeur et aussi tranchant qu'un rasoir :
"- Je vois que l'orgueil ne vous étouffe pas, Monsieur le Duc. Je me demande, vraiment, d'où vous vient tant d'arrogance pour vous abroger l'idée que vous avez si grande valeur dans ma vie que j'ai à votre égard le temps, l'énergie ou même la pensée de vous porter sentiment si forts."
Il pencha sensiblement la tête de côté, disséquant Léopold d'un long regard depuis son visage jusqu'à la pointe de ses chaussures. Puis un long soupir échappa à ses lèvres et la tension dans ses épaules sembla diminuer. Après un autre blanc, il glissa avec une douceur trompeuse :
"- Je ne le dirais qu'une seule fois, Léopold. Vous n'avez en aucune façon le droit ou la légitimité de critiquer la façon, le temps, ou les personnes dont j'ai besoin de m'entourer pour gérer mon deuil. Recommencez et je vous défierai en duel et nous réglerons ce différent par la baguette ou les armes. A votre préférence, bien entendu."
Enfin, il sembla reprendre pieds avec la réalité, cilla et regarda la paume de sa main au tissu du gant marbré de rose et de pourpre. De sa main libre, il retira les échardes lentement, une à une.
"- ... Et si nous recommencions depuis le début ? Nous pourrions nous offrir une seconde chance. Un nouveau départ." Il lui coula un regard tiède, mais tenta de forcer un léger sourire. Sans grand succès. "Nous sommes ici car vous vous inquiétez pour moi. Kristine, devant votre hésitation de ce soir -et comme à son adorable habitude- vous a donné l'élan et le courage de me tendre ce billet. De faire le premier pas vers une réconciliation. A mon tour, j'ai accepté... Et nous voilà assis face à face."
Sa gorge se serra et il prit quelques secondes pour retrouver de son sang froid. Son dos cessa de le faire souffrir, son corps termina de se détendre. La magie se dissipa, cessant de faire ondoyer l'air autour du Delacour. Sortant un mouchoir de la poche intérieure de sa veste, il s'en servit pour panser la paume de sa main.
"- Demandez-moi ce que j'ai fais ces dix dernières années et je vous répondrai pendant que j'appelle un serveur pour avoir un peu de thé. Du bleu de Chine, cela vous irait ?"
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Léopold de Valoys leCroiser et fer et larmes
C’est avec soulagement, presque, que Léopold, après avoir tâtonné dans les ombres et remué, du bout du bâton, le nid de vipères ferre quelque chose. Une lumière mauvaise s’est allumée dans l’oeil de Camille, froide, dure, aussi implacable que la voix qu’il arbore désormais. « Je vois que l'orgueil ne vous étouffe pas, Monsieur le Duc. Je me demande, vraiment, d'où vous vient tant d'arrogance pour vous abroger l'idée que vous avez si grande valeur dans ma vie que j'ai à votre égard le temps, l'énergie ou même la pensée de vous porter sentiment si forts. » Le serpent se cabre, il le voit, Léopold, avec une certaine forme de curiosité. Il dévisage son interlocuteur, tente de décrypter dans l’impassible masque et la brûlure des iris les quelques émotions qui peuvent guider celui qui fut un ami de longue date. Les mots sont durs, certes, mais certainement moins que le fut une décennie de silence et d’yeux détournés sur son passage. Le venin d’une rupture consommée est presque plus doux. C’est que l’incertitude est un poison qui obscurcit bien plus l’horizon que toute guerre ne pourrait le faire.
La tête de Camille est inclinée, son œil inscrutable de froideur. Tandis qu’il toise le Duc, ce dernier soutient placidement son regard, toujours mû d’une certaine curiosité, peut-être, de voir jusqu’où l’autre pourra aller. Il est assez limpide, pense-t-il, que la réconciliation ne sera jamais totalement complète. C’est presque avec la maladive gloutonnerie des enfants que Léopold observe la chose, désormais. Il se sent comme un spectateur, extérieur, et attend la prochaine menace. « Je ne le dirais qu'une seule fois, Léopold. Vous n'avez en aucune façon le droit ou la légitimité de critiquer la façon, le temps, ou les personnes dont j'ai besoin de m'entourer pour gérer mon deuil. Recommencez et je vous défierai en duel et nous réglerons ce différent par la baguette ou les armes. A votre préférence, bien entendu » Un duel, vraiment ? Il avait oublié toute la clinquance des Delacour lorsqu’il s’agit de rouler des mécaniques pour impressionner leurs adversaires. Le ferait-il si Léopold poursuivait sa ligne de pensée ? Sans aucun doute. Pourrait-il avoir l’audace de gagner ? Possible. Cela fait des années qu’ils n’ont croisé ni fer ni baguette, mais Léopold serait bien sot de sous-estimer Camille. Il a combattu dans l’Ordre, s’est adonné à bien des sports et combats, et, de mémoire, est un excellent bretteur, deux qualités indiscutablement précieuses pour quiconque s’enhardit en salle d’armes.
Léopold demeure silencieux, cette lueur d’intérêt allumée dans le regard tandis qu’il observe Camille. Leur échange a libéré quelque chose chez le duc. Peut-être a-t-il éteint la flamme douloureuse qu’a laissé sur son passage l’attentat, allumé autre chose. Le Duc n’a jamais été revanchard ni rancunier. Il entend la douleur de Camille, comprend sa détresse et ne peut que deviner ce qui s’agite sous cette caboche. Il voit aussi l’homme sous un nouveau jour. Quelque chose s’est allumé dans tout le corps et l’âme de celui qui fut l’un de ses plus proches amis. Il a vécu, sans broncher, le déferlement étouffant de sa magie, goûtant presque pour la première fois le pouvoir d’ordinaire savamment celé de son paire. Et maintenant qu’il l’a eue sur le bout de la langue cette magie, quelque chose se rebiffe en lui. Non, vraiment, le souvenir qu’il a de ses joutes de jeunesse avec Camille, de leur amusements, épée et baguette à la main, Camille lui offrant un challenge que bien peu lui ont opposé, trop apeurés peut-être de blesser Monsieur le Duc semble désormais lointain. Cette magie-là, cet homme-là… tous deux ont soif de sang. « ... Et si nous recommencions depuis le début ? Nous pourrions nous offrir une seconde chance. Un nouveau départ. Nous sommes ici car vous vous inquiétez pour moi. Kristine, devant votre hésitation de ce soir -et comme à son adorable habitude- vous a donné l'élan et le courage de me tendre ce billet. De faire le premier pas vers une réconciliation. A mon tour, j'ai accepté... Et nous voilà assis face à face. »
Le visage du Duc s’enhardit d’une lumière de joie. Il semblerait que Camille aussi cherche à le jauger, à le disséquer comme un insecte sous un verre grossissant. Léopold s’émerveille de ce que ces mots auraient pu provoquer dans son vieux et miséricordieux cœur aux temps jadis. Mais de l’eau a coulé, et il ne reste que l’amusement. L’hilarité, même, qui luit dans son œil et danse au creux des fossettes de ses joues. Tout ceci est un cirque, et Camille et lui semblent bien en être deux des clowns d’honneur. Lui, dans sa folie, a cru pouvoir se rabibocher avec un homme qui, en partie, au moins, le hait, et l’autre, dans tout l’éclat de son ire tient tout près de lui, berce en son coeur un ressentiment qui s’est probablement repu de sa mémoire et de ses peines. Qui est-il, désormais, ce Camille Delacour que Léopold doit bien admettre ne plus connaître. « Demandez-moi ce que j'ai fais ces dix dernières années et je vous répondrai pendant que j'appelle un serveur pour avoir un peu de thé. Du bleu de Chine, cela vous irait ? »
Le sourire du Duc s’étire, serein. Il est difficile de savoir ce qui le pousse en avant. L’absence d’alcool, sans doute, mais aussi cette vertigineuse curiosité, ce désire morbide de savoir jusqu’où s’abîment les ténèbres de celui qui fut plus proche qu’un frère en des temps désormais moribonds. Un certain nihilisme pour sa vie, peut-être, ou un coup de folie. Il devra sans doute en répondre auprès de sa Douce dans peu de temps. « J’ai une meilleure idée, Camille » La voix est douce, posée, et pourtant, dans le regard du Duc brille de cette joie sauvage qu’il avait jadis sur les champs de bataille ou dans leurs joutes. C’est qu’il ne doute pas que, comme Camille, il a su garder l’habitude de se battre aussi loyalement ou vicieusement que l’exige son rang. « Six touches ou arrêt au premier sang, comme jadis. Il semble évident que vous brûlez de vous battre et de me faire ravaler ma suffisance, et cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu le loisir de vous voir fleuret à la main. Je suis sûr que nous avons tous deux progressé et que vous vous battrez de toutes vos forces pour faire mordre la poussière à un vieux duc en souvenir du bon vieux temps. »
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(#) Re: Croiser et fer et larmes | ft. Camille
missive rédigée par Camille Delacour le06 Novembre - 20h30
Le mouchoir gorgé de sang s'immobilisa, interrompu dans le tapotement des coupures superficielles qui pavaient sa paume. La main qui le tenait, encore gantée, se crispa au point d'en faire grincer le cuir blanc. Pour autant, les traits racés de Camille restèrent parfaitement lisses et ses yeux bleus s'obstinèrent à contempler le mouchoir maintenant froissé sous ses phalanges refermées en un poing compact. Un poing qu'il rêva brièvement d'enfoncer dans le visage de son interlocuteur.
Mais un tel excès de violence n'apporterait rien de plus qu'une satisfaction illusoire, car bien assez tôt les conséquences tomberaient comme autant de couperets sur sa nuque exposée. Il était un Delacour, le prestige d'un tel nom s'accompagnait d'un poids bien plus lourd que ce que le commun parvenait à s'imaginer. Pour l'amour qu'il portait à Lidia, Inès et Rafaël, mais aussi pour tous ses amis et protégés dans le monde artistique, Camille ne pouvait céder aux pulsions de violence qui fleuraient sous son masque immaculé.
De plus, cela semblait exactement être la réaction que Léopold cherchait à provoquer. En y repensant, Camille réalisa que le vieux Duc n'avait pas une seule fois opté pour de la diplomatie dans ses dialogues. Or il l'avait connu beaucoup plus habile de ses mots et bien plus fin orateur : on cherchait clairement à lui faire perdre patience. On voulait le voir tomber le faux masque de la restreinte et de la courtoisie pour céder à la colère afin qu'il vomisse toute sa rancœur et son chagrin comme on presserait une plaie infectée pour la vider de son pue et de son sang noir.
Mais Camille refusa de lui donner telle satisfaction et se contenta d'éponger les perles carmines qui avaient eu le temps de fleurir sur sa peau contusionnée, avant de saisir dans les vestiges de son verre un glaçon qu'il appliqua par petits gestes circulaires. Dans le silence du salon privatisé, il refusait de danser au rythme du De Valoys. Il n'était pas son frère, n'en déplaise à tous. Quand enfin il eut suffisamment contracté les chairs meurtries et engourdie de froid la pulsation sourde de la douleur, il banda d'un autre mouchoir sa main et daigna enfin relever les yeux sur Léopold.
"- Qu'il s'agisse ou non d'une meilleure idée reste totalement ouvert à débat, Léopold." Commença le Delacour avec âpreté. "Je constate que vous n'entendez que ce qu'il vous plaît et n'en gardez que ce qui vous arrange."
Il se leva avec la souplesse et la rapidité du prédateur, muscles tendus, mais ne fit rien pour se jeter à la gorge de son interlocuteur. A la place de quoi, Camille le toisa du haut de son mètre quatre-vingt-dix, l'expression fermée bien qu'un pli amer et déçu ne courbe ses lèvres autrement promptes aux sourires. Mais il n'y avait aucune raison de sourire ce soir.
"- Il me paraît à présent évident qu'il n'a jamais été de votre intention de renouer une quelconque amitié avec cette réunion. Et je n'ai aucune raison de poursuivre cette farce grotesque."
Ses pas le menèrent jusqu'au masque de licorne délaissé sur une desserte, proche de la porte. Jamais Camille ne tourna réellement le dos à son interlocuteur, bien trop conscient des intentions belliqueuses que lui portait Monsieur le Duc. Cette lueur dans les yeux de son vieil ami, ses efforts sans cesses renouvelés pour appuyer sur tous les mauvais boutons et le faire craquer... Il était un imbécile pour avoir mis autant de temps avant de s'en rendre compte.
"- Votre désir d'entamer ce soir un duel me confirme que vous avez l'intention de continuer de souiller la mémoire de mon fils et de froisser le nom de ma famille sous la botte de votre arrogance et de votre vanité. J'eus davantage attendu tel comportement de la part de votre frère, le Roi... Mais je présume que la pomme ne tombe jamais bien loin de l'arbre. Il vous aura fallu juste un peu plus de temps, Monsieur le Duc."
Il lui fit face, le masque de porcelaine entre les mains et dos à la porte du salon. La haute silhouette athlétique du Delacour était toujours crispée d'une colère contenue et d'un désir de violence qu'il irait surement épancher à l'Antre des Naufragés, plus tard cette semaine et si l'occasion s'y présentait. Quitter Paris quelques jours lui allait parfaitement après telle rencontre.
"- Je refuse votre proposition, par respect pour votre épouse car j'aime à penser qu'elle fut totalement innocente dans cette pitoyable affaire. Mais si d'ici demain vous avez toujours le désir de me manquer de respect alors je vous en pris ; envoyez donc à notre hôtel particulier, rue du Faubourg Saint-Honoré, une demande officielle pour un duel. Je ne vous ferais alors pas défaut."
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