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tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

Lorenzo de MediciATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
    ft Auguste Lestrange

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Il ne décolérait pas. Il avait attrapé une nouvelle coupe de champagne en sortant, vidée à peine la porte passée et jetée contre un mur. De la poche intérieure de sa veste, il avait sortie une cigarette qu'il alluma dans un même mouvement. Il ne prendrait pas la peine de la fumer calmement. C'est au pas de courses qu'il remonta l'escalier menant à l'étage. La sourie devait, sans aucun doute, se trouver dans la salle des artéfacts, là où étaient entreposés les objets les plus chers. La fameuse bague de Neith, à peine échangée, y trônait. Se fut pourtant une étrange sensation qui le saisit de part en part. De désagréable chatouillement, qu'il comprit immédiatement. C'était sa statue. Sa foutue statue. La mâchoire se sera plus fort encore. Agnes était derrière tout ça, ça ne pouvait qu'être elle. Après avoir voulu s'en prendre à l'or en face de lui voilà qu'elle attendait qu'il ait le dos tourner pour envoyer il ne savait quoi détruire son bien précieux. Pipo. C'était certainement Pipo qui s'appliquait à couper les bourses.

    La stupeur laissa place à l'incompréhension quand il découvrit ce qui s'amusait sur la statue. Le nifleur leva son museau dès que Lorenzo apparu dans le couloir. Porca puttana troia. jura-t-il. Qu'est-ce que tu fous là espèce de rat ? Le nifleur poussa un cri aigu. Nul doute qu'il appelait son maitre. L'éclat de magie, d'un vert émeraude qui ne laissait aucune idée sur les intensions de son propriétaire le loupa de peu, éraflant la statue. Cazzo ! Dire de Lorenzo qu'il était fou de rage n'était qu'un euphémisme.

    Il se mit en chasse de la peluche, calmant la magie pour un simple stupéfix qu'elle évitait habilement. Où cette satané graine de voleur avait-il donc apprit à slalommer comme ça. C'est jusqu'à son bureau que le mena l'animal. Jusqu'à son bureau et un silhouette tenu d'une main par un homme de main. Il ne s'attendait pas du tout à croiser ici. Allegra, si c'était bien le prénom qu'il avait retenu. Lorenzo se racla la gorge. Le garde leva les yeux jusqu'à lui, ses iris perdant de leur parure vicieuse. Les plans qu'il avait semblait loin d'être de tout repos pour la gamine. Au moins les sorts hors de prix qu'il avait fait lancé dans tout son bureau fonctionnait. C'était bien l'une des seules choses à peu près réussit de cette soirée de malheur.

    Mademoiselle. J'ose espérer que vous avez une très bonne raison à ce qu'on vous trouve en train de fouiller dans mes affaires.

    La voix est glaciale. Adieu la toute sudiste chaleur qui soufflait toujours dans les paroles de Lorenzo. Son oeil n'est plus amusé. Son ton est froid comme la mort. Dangereux, d'une voix rauque qui s'acharne à la peur. Il a, pendant trop longtemps, été bourreau de son père avant de devenir roi. Loin de la foule, le parrain De Medici apparait tel qu'il est réellement. Un monstre, que n'aurait renié Satan alors qu'il le tient entre les griffes de la colère froide.

    Lâchez là. Qu'elle puisse tenter de trouver des excuses. Essayer du moins. Et ne mentez pas. Je le saurai.

    @Auguste Lestrange
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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel De Medici • @Lorenzo de Medici

    Violence Physique • Tentative de viol

    L'espace d'un glorieux instant, l'absence de réaction de la serrure au sort de désenchantement qu'il vient de lui appliquer a tout d'une victoire, dénouant la tension lovée entre ses omoplates et lui arrachant un soupir. Auguste cille, lentement, régulant son souffle pour contrebalancer ses battements de cœur. Sa main tremble légèrement sur le bois sombre de sa baguette, toujours nouée entre les doigts de sa main droite. Déglutir lui est désagréable et acide, mais il chasse pourtant l'engourdissement que lui cause l'inquiétude. Après tout, il est venu jusque là et ce n'est certainement pas pour tourner les talons maintenant. Main gauche qui s'élève, crochète l'anneau destiné à ouvrir le tiroir du grand bureau de bois vernis aux moulures feuillées d'or, le geste ébauché meurt avant d'être complété lorsque, dans le silence de la pièce isolée s'élève un sinistre bruit de mécanisme. Figé, le cœur soudainement au bord des lèvres, Auguste est soudain frappé de plein fouet par une angoisse vertigineuse qui lui coûte de précieuses secondes.

    L'adrénaline faisant, il hoquète involontairement avant de rejoindre la porte par laquelle il s'est glissé dans le bureau. Fermée. Il rejoint précipitamment celle qui mène vers le couloir de l'étage. Fermée. Ses gestes sont plus brouillons et il trébuche sur un pan de sa robe en rejoignant la fenêtre. Fermée. Son souffle s'échoue en secousses irrégulières, tandis qu'il tourne le dos au verre pour examiner le reste de la pièce, l'esprit galopant à toute vitesse. Prit au piège, ses opportunités se réduisent à peau de chagrin et le doute n'est pas permis, quelqu'un va venir. Impossible de savoir si ce sera immédiat ou s'ils attendront que la soirée soit achevée. Non... Lorenzo ne lui a jamais été décrit comme un homme patient. Il va venir, c'est certain. Lui ou un de ses molosses. Et la perspective annihile toute apathie choquée qu'il ait pu ressentir jusque là.

    Que faire ? S'il détruit l'un des murs pour se sortir de ce mauvais pas, tout le monde saura qu'une intrusion a lieu et Auguste est presque certain que tout l'hôtel est enchanté contre les transplanages car c'est exactement ce que les siens ont fait. Logique, après tout. Il se trouverait confronté à une véritable armée, sans compter son comparse toujours en bas, ignorant de tout. Alors quoi ? Exploser le mur extérieur ? Et quoi ? Sauter du second étage en risquant de se briser quelque chose et devoir prier qu'il puisse se traîner suffisamment vite jusqu'à la sortie du jardin privé pour essayer de leur échapper ? Inepte. Et l'heure tourne toujours. Quel imbécile il est!. Comment a-t-il pu croire un seul instant que les Medici n'auraient pas fait protéger un lieu si important bon sang ?! Mais ça ne sert à rien pour l'heure. S'il en sort vivant, il aura tout loisir de s'invectiver. Pour l'heure, il doit justement survivre.

    Contre ce que tous ses instincts hurlent, il range sa baguette, la dissimulant de nouveau dans sa poche sans fond, et en sort à la place les bouteilles de polynectar et de changement de voix, dont il prend une dose, avant de les ranger et de sceller la poche pour qu'elle redevienne invisible. Au moins, il ne se retransformera pas tout de suite. Il ne peut réellement se permettre de voir son identité révélée ou il est absolument certain d'être tué sur le champ. Avec un tout petit peu de chance, si on continue de croire qu'il n'est qu'Allegra, une ouverture se présentera, peut-être dès la venue de la sécurité, s'ils ne sont qu'un ou deux. Trompés par son apparence, et s'il use de ses poings plutôt que de magie, il a une petite chance de se faufiler hors de leur prise. Et sinon... Sinon il ne sait pas. Des pas approchent, depuis le couloir, lourds et rapides et dans un ultime sursaut, Auguste se hâte de s'éloigner du bureau pour se placer à côté d'un des présentoirs porteurs d'un quelconque trésor auquel il ne prête aucune importance. Si ainsi on peut le prendre pour un voleur des plus banals...

    Un autre bruit de mécanisme annonce l'ouverture de la porte jusque là scellée et, Auguste se fige, le cœur battant si fort qu'il lui semble devoir faire un effort de volonté pour le garder à sa juste place. Le molosse s'avance vers lui sans hésiter, babines éructant menaces et insultes. Persuadé qu'il sera probablement traîné jusqu'à un quelconque poste de garde, si les Medici ne dissimulent pas même des cellules sur mesure dans leur sous-sol, Auguste se laisse d'abord saisir, attendant d'être mené dans le couloir pour agir. Ancré dans cette assurance, les quelques instants suivants furent parmi les plus terrifiants de toute son existence, à tel point qu'il en perdit complètement ses réflexes. Plaqué sur la surface du bureau, bloqué, écrasé même, il n'entendit même pas les tissus qui se déchiraient, uniquement le hurlement du sang à ses oreilles, le tambour de son cœur affolé et la vacuité de son esprit blanchit par le choc, autant psychologique que physique.

    Assommé, il lui fallut littéralement être remit sur pied pour comprendre que Lorenzo vient d'entrer, ne l'ayant pas même entendu. Sa voix lui parvint sourde, déformée, inintelligible. Ou bien est-ce simplement son esprit qui peine à remettre les choses à leur juste place ? Blême, ses grands yeux bleus lui dévorent le visage, tant ils sont arrondis, vitreux d'humidité, et ses épaules tremblent ouvertement, traduisant ce qui secoue tout le reste de son corps. On le relâche, la main laisse une trace déjà sombre sur son bras nu et par réflexe, Auguste s'écarte légèrement, acculé. Rien ne lui dit que Lorenzo ne va pas simplement le jeter en pâture à son molosse une fois qu'il aura eut ce qu'il veut et l'idée même qu'il s'agisse de sa seule opportunité de s'enfuir lui donner envie de hurler et de pleurer. Une vague nausée lui pince les lèvres, l'oblige à respirer plus lourdement. Il n'aurait jamais dû venir. Imbécile qu'il est. Il a cru être capable de s'en tirer et le voilà qui paie le prix fort pour son hubris.

    "Aucune de mes raisons ne vous satisferons, Signore." Sa voix est blanche, mais elle tremble moins qu'il ne l'eut pensé. "Je crains qu'il ne vous faille tout de suite passer à la suite sans le plaisir de me voir essayer."

    Son seul soulagement ? Avec la peur qui blanchit son esprit et déchire son ventre, si Lorenzo est légilimens, il n'aura sans doute rien à se mettre sous la dent.

    Codage par Libella sur Graphiorum
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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
    ft Auguste Lestrange

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Elle pue la peur. Sans même la sentir, Lorenzo le voit, l'entends. Elle a les yeux immenses, plein de larmes. La jeune débutante timide ne ment plus à l'instant. Sa peur est viscérale, spectaculaire. Adriano a préparé le terrain, fait craquer la bête avant même qu'elle n'ait besoin de s'exprimer. Lui offre un silence, un silence trop long. Mais l'homme de main ne bouge pas alors que les épaules de la jeune fille se soulèvent et s'abaissent, alors qu'elle tremble sans que personne ne lui vienne en aide. Où est le fiancé  qui a eu l'outrage de la faire rentrer ? Demain, il sera mort, pendu par ses attributs. Mais elle. Que faire d'elle ? Voilà bien longtemps que Lorenzo imagine ce que les Lestrange pourraient lui envoyer. Voilà bien longtemps qu'on le menace d'une femme à l'empire des sens, d'une créature à la beauté parfaite qui saurait le séduire pour mieux glisser dans sa gorge le même poison que lui utilisait.

    Il ne s'attendait pas à une idiote dans son bureau. Il pensait qu'ils auraient, au moins, choisit une brune.

    Lorenzo ne frappe pas les femmes. Honneur de bandit quand il s'approche de la demoiselle. Quand, religieusement, l'homme de main se recule. Il ne s'en va pas pourtant. Car couteau pourrait être caché dans les robes. Car la baguette peut-être dégainée en quelques secondes, moins vite toutefois que l'arme dont Adriano caresse déjà la crosse.

    Lorenzo a le pas assuré, le visage froid, les yeux glaciaux. Ses iris chaleureux, amusés, amuseurs, ne sont plus que deux lacs nichés au sommet des Alpes. La sourie ne s'échappera pas avant qu'il ne lui ai arraché le moindre morceau de ce qu'elle peut espérer cacher. Il la ferait tout offrir. Si ce n'est lui, se seront ces hommes. Oh il la rendra vivante à ces supérieurs. Elle doit rester vivante. Rapporter le message que les affaires des Medici ne concernent qu'eux. A moins qu'il ne la jette en cadeau à Giacomo, que le cousin prodige offre l'étendu de ses talents, présents aussi maudits que sordides. Lorenzo aime le spectacle. Les spectacles plus intimes, ceux qu'on n'offre que devant un tout petit comité, ceux qui font durcir les vicieux et les bourreaux; Ceux que l'Antre, parfois, propsaient quand venaient le moment. Quand ils avaient sacrifié à étendre sur la place publique. Bien longtemps que tant de sang n'avait plus eu besoin d'être vidé.

    L'idée de présent pour Giacomo s'inscrit, brièvement. Juste le temps qu'il ne traverse la distance, minuscule, qui le sépare de sa proie. Ses doigts viennent se glisser à sa mâchoire. Amusant de savoir que, la veille seulement, c'était à celle de sa femme qu'il s'accrochait. Moins violement. Moins cruellement. Il ne cherchait à blesser Agnès quand il asseyait toute son autorité sur Alegra. C'était bien son prenom, le souvenir se fait plus incisif maintenant. Bien évidement qu'elle minaudait devant lui. Bien évidement qu'elle séduisait. Elle voulait un tête à tête et, en son absence, s'était glissé dans les hauteurs.

    Nous avons un autre fouineur dans les hauteurs. Exterminez cette vermine de niffleur et envoyez sa peau aux Lestrange. Ils seront ravis de recevoir un présent de notre part.

    L'ordre est répété par le garde, sans que ce dernier ne les quittent des yeux.

    Lorenzo s'est déjà désintéressé de la minuscule créature pour reporter son attention sur celle, plus petite encore, qui lui fait face.

    Allegra Palladio. Jamais identité ne fut offerte avec si peu de chaleur. Il n'enroule pas le prénom de miel, il ne soupire pas le nom de famille. Il énonce un fait. Un simple fait, mortel. Tu es bien audacieuse pour t'aventurer ainsi dans mes quartiers. Ton père ne t'a-t-il donc pas appris qu'on ne fouillait pas dans les affaires des supérieurs ? Ses doigts serrent encore un peu plus, sentent les dents sous la peau qui se plisse. Qu'on ne dérangerait pas le travail des grandes personnes ? Aucun sourire ne fleure. Il ne s'amuse pas à ce qu'il offre. Il n'a pas le choix. Le premier coup part, venu de nul part. La giffle cueille à la joue la jeune femme. Imprime dans la chair la marque des Medici, chevalière trop richement décorée. La suite hein ? Tu attends donc la mort avec tellement d'impatience ? Sa main s'empare de son épaule, l'oblige à plier l'échine sur le bureau. Sa force, décuplée par la colère de la soirée et la poudre dans ses veines, le rend cruel. A moins que tu ne t'attendes à pire ? Car il y a toujours pire que la mort n'est-ce pas ? La possibilité de vivre en portant pour toujours la peur de ce qu'il peut arriver. Tu t'en es pris à trop grand pour toi jeune fille. Son visage se rapprochent, ces yeux se forcent dans les siens. Que vas-tu faire, Allegra Palladio, pour te sortir de ce mauvais pas hein ? Quel dieu vas-tu implorer que je sache qui a osé se payer tes services ? Il commence seulement. Il imprime sa maque dans son épaule, sa poigne se faisant griffe alors que s'enfoncent les doigts.

    Mais il lui offre de pouvoir réfléchir. Il veut comprendre. Il veut savoir. Qui a payé assez cher cette idiote pour qu'elle vienne ici. Vu son nom de famille et son origine italienne, elle savait. Elle ne pouvait qu'avoir conscience de la réalité qu'on chuchote dans les demeures italiennes : on ne s'en prenait pas aux Medici. Au risque de voir disparaitre femme et enfants, lignée éradiquée sur une bombe bien placée. En Italie, la police n'enquêtait plus. Et si, en France, les Medici se faisaient plus sages, leurs demeures devenaient ambassades, où les coups ne pouvaient se porter à leur encontre. On les tuait dehors. On ne s'attaquait pas au noyau dur. Encore moins à Lorenzo en personne.

    @Auguste Lestrange
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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel De Medici • @Lorenzo de Medici

    Violence Physique • Violence Psychologique • Insultes

    Le lourd silence n'a rien pour l'apaiser, il pèse et s'étire en une menace silencieuse au sein de laquelle Auguste ne peut chercher désespérément un esquif auquel se raccrocher. La vacuité de son esprit reflue progressivement face à un chaos de pensées incohérentes et obsessives, échos qui gonflent et gonflent toujours plus jusqu'à éructer dans un rugissement qui arrache à sa gorge garrottée un son inarticulé de terreur primaire. Dans l'espace composé de ces deux hommes aux sanglants appétits, dans ce regard froid et mort que lui accorde Lorenzo, il a l'impression de regarder sa propre impuissance dans les yeux. Quelque part, dans les tréfonds, une part de lui se rebelle et s'outrage à l'idée d'être une proie, mais plus encore à l'idée du sort qui lui est réservé. La nausée est pire encore, dès qu'il s'attarde trop sur cette pensée et il y revient pourtant sans cesse, indéniable magnétisme au centre de la tourmente qui va de son père et Aliénor en passant par Arsène et Alaric. Tant et si bien que ses lèvres sont bleuies de la force avec laquelle il les scelle.

    Et il s'exècre lorsque Lorenzo fait enfin un pas en avant. Il se haït plus qu'il ne haït cette caricature d'homme campé face à lui. Il s'abhorre dans sa faiblesse et dans ce geste de recule instinctif qu'il lui inspire, comme s'il n'est qu'une pauvre petite souris. Imbécile ! Stupide ! Les insultes ne cessent, pourtant si aisément noyées derrière les supplications qu'il retient à grand peine, quitte à s'en faire saigner. Non je ne veux pas non je ne veux pas non je ne veux pas non je ne veux pas je ne veux pas je ne veux pas...NON. Il oublie sa baguette, il oublie son entraînement, il en oublie tout, si ce n'est la cacophonie de pensées et d'émotions décuplées qui manquent lui couper les jambes et qui l'étourdi, débilitante et suffocante. Avec sa raideur terrifiée, sa gaucherie paniquée, le cueillir est d'une aisance enfantine, mais le simple contact de cette poigne douloureuse le crispe en un spasme d'épouvante viscérale, fait hurler son esprit sans que rien, si ce n'est un bref sanglot, ne s'échoue de ses lèvres, voix momentanément oubliée.

    Le contact le révulse profondément, manque même d'avoir raison du peu de maintient auquel il se raccroche désespérément. Les ruines de sa forteresse. Toute son âme eut voulu qu'il s'écarte de nouveau, qu'il marche, qu'il court, qu'il rampe même quitte à s'incruster dans le bois des bibliothèques, quitte à se faire mal, mais s'éloigner, être loin, loin, loin, LOIN ailleurs, et toujours ce chœur damné qui lui martèle les tempes, prières à un dieu en lequel il n'a jamais cru. Je ne veux pas, je ne veux pas, JE NE VEUX PAS. Des paroles de Lorenzo, il ne comprend rien si ce n'est un nom familier, touchant une part transie de son esprit. Lestrange. Est-ce qu'il a comprit ? Non... Non ce serait trop injuste, après tous ses efforts, avec ce traquenard dans lequel il est tombé, il ne peut avoir si aisément compris que c'est lui, eux. Mais même cette idée semble incapable d'accrocher sur les pans soudains instables de sa psyché. L'écho de sa panique démultiplie les pensées sordides s'accrochant à lui comme cette main poisseuse.


    Poisseuse. Il transpire. Pourquoi s'en inquiéter ? C'est inepte, distorsion d'observation morbide.

    Lorenzo serre et la douleur éclot enfin, prélude bref avant qu'elle n'explose, radiance brûlante d'un côté de son visage, une aiguille profonde à l'emplacement de la chevalière. Il vacille mais ne tombe pas, mais peut-être eut-il dû. En raison de sa constitution, ou de cette main révoltante qui ceint soudainement son épaule, il ne cherche pas même à départager. La douleur est une délivrance. Elle inonde son visage de larmes, le font hoqueter, le corps secoué de tremblements plus prononcés. Qu'il le frappe. Qu'il le frappe mais ne fasse rien d'autre. Le soulagement lui fait momentanément perdre toute conscience de son environnement, tandis qu'une vrille renouvelée déchire son torse à être ainsi plaquée contre la surface solide du grand bureau. Et au seuil des paroles de Lorenzo, s'est avant tout sa respiration sifflante qui lui répond, sa transe paniquée si fermement accrochée à lui que chaque parcelle de conscience qu'il retrouve est durement gagnée, menaçant perpétuellement de replonger dans le flou qui trône encore dans sa psyché.

    Auguste le voit à peine, lorsque Lorenzo cherche sa mire, mais la douleur chasse un infime tesson de cette poisseuse panique qui le noie d'une sueur glacée, et il l'accueil malgré lui comme la délivrance d'un messie. Il lui faut lutter pour revenir à cet instant, lutter pied à pied pour chaque once d'intelligence qu'il parvient à réclamer, mais ses nerfs secoués peinent à répondre, peinent focaliser. Lorsqu'ils le font enfin, Auguste se crispe dans la poigne assenée, tente de s'en défaire tandis que sa voix déchire enfin le carcan de sa gorge sidérée, volume inconsidéré et incontrôlé, cinglé de cette peur qui, comme un acide, embrase ses pensées.

    "Va te faire foutre espèce de dégénéré ! Tu peux crever pour que je te dise quoi que ce soit ! LACHE-MOI ! LACHE-MOI SALOPARD !"

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
    ft Auguste Lestrange

     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Les doigts, enfoncés dans la peau, empêchent la chute. Il ne lui fera le plaisir de la faire tomber au sol, de pouvoir atteindre plus facilement sa faiblesse d'homme. Non il la garde bien droite quand lui est bien protégé. Il la garde visée à ce bureau où il n'a jamais pris personne. Cette pièce, honneur parmi les honneurs, où les femmes d'affaire seule entre. Ici, pas d'amour. Ici, pas de Lorenzo charmeur. Ici, le travail prévaut. Et ce soir, dans cette soirée, sa soirée, voilà que les invités se font sans même présenter un carton. Il y a une dame dans son bureau. Une dame venue de son plein grès qu'il sent rêver de s'échapper. Elle transpire déjà un peu. La terreur offre toujours ses lignes d'émois sur la peau des proies. Il les a vu s'effondrer, trop souvent, en le voyant arriver. Des hommes même, de ceux qui jouaient aux gros bras. Gémir.  Uriner dans leur propre frasques alors que le parrain se faisait cavalier de la Mort, faux à l'apparence d'une arme à feu pointée entre les deux yeux. Le sang tâchait. Son costume valait trop cher.

    La proie revient à la vie. Enfin. Finalement. Voilà qu'elle réagit. Voilà qu'elle tente de se débattre. Lui ne fait qu'éloigner son visage des griffes de la furie. Hors de question d'avoir la moindre marque. Les apparences, toujours, prévalent sur tout. Qu'il la tue s'il le désire mais personne ne devra le savoir. Les Medici ne sont ce qui se cache dans les tréfonds de leur monde. Ils n'offrent pas de cadavres dans la Seine, les pieds liés par le béton. Et ses cris emplissent ses oreilles mais n'emplissent que le bureau, arrêtés à la porte par un sort. Il serre les dents, l'ouïe trop sensible.

     Ferme là. ordonne-t-il, quand ses doigts viennent interrompre les hurlements.

    Ses yeux se font plus proches encore, impétueux. L'ordre ne tolèrera nulle incartade. La main n'a pourtant le temps de bâillonner longtemps que déjà les dents s'enfoncent dans la chair. Il grogne Lorenzo alors que la douleur se répands dans son avant bras. Il grogne et frappe en premier reflexe. Le visage, toujours le visage. Puis le ventre, dans l'estomac. Il ne la tient plus alors que son second coup part et s'éloigne déjà, secouant le poing fautif. Il y est allé fort, terriblement fort et la morveuse est plus solide qu'il ne l'aurait cru au premier regard. Cavalière, au vu des abdominaux qu'elle possède.

     Allez me chercher du veritaserum. Mes invités m'attendent et je n'ai pas envie que cette discussion s'éternise.

    Car chaque seconde passée loin de la fête et une de plus où les prédateurs pouvaient s'entre tuer. Où Agnes risquait de mettre le feu au poudre, d'une humiliation à l'autre. Où Alessandro pouvait se montrer grinçant. Ou.... où pire encore. Où Giacomo était invité, portant toujours son satané rubis à l'oreille. Les pensées de son cousin étaient empruntes du chaos primordiale, celui que Marie priait tant dans les ablations aux druides.

    Le garde s'éloigne et Lorenzo ne lâche la gamine des yeux. Elle est tremblante cette folle qui a cru pouvait se jouer des Medici. Méthodiquement, le parrain ôte son gilet de costume, qu'il plie et pose dans un coin. Le bouton de manchette rejoignent le tissu avant qu'il ne remonte les manches de sa chemise. Il n'a pas de gants. Ils lui manqueront. Le contact du sang est désagréable, bien trop chaud, presque pire encore que tous les autres liquides qu'offraient le corps humain. Presque.

    Il ne prend même la peine de sortir sa baguette. A quoi bon utiliser la magie ? Dieu leur a offert pour faire le bien, jamais pour tuer, encore moins pour torturer. Mais Allegra avait touché à ses affaires. Allégra voulait fouiller dans ses affaires. Allegra apportait le mal dans son sillage, sur sa propre famille, sur les siens, sur sa lignée.

    "Si un homme blesse un compatriote, comme il a fait on lui fera : fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent. Tel le dommage que l'on inflige à un homme, tel celui que l'on subit : qui frappe un animal en doit donner compensation et qui frappe un homme doit mourir. La sentence sera chez vous la même, qu'il s'agisse d'un citoyen ou d'un étranger, car je suis Yahvé votre Dieu."


    Je te trouve bien impertinente d'oser telle insulte, surtout dans ta position. Je t'offre un choix mia cara.(très chère) Tu parles, tu me dis qui est le fou qui t'a envoyé ici, dans mon bureau et tu t'en sortiras. Je suis même prêts à pardonner ta petite incartade, à te laisser rentrer en Italie et a ne plus jamais te revoir. La solution de facilité. Autrement, je m'occupe de ton cas. Il s'est rapproché, terminant de remonter sa manche droite quand la gauche est déjà plus haute que le coude. Le ton ne bouge pas. Il ne se pare de joie, ne se pare de plaisir. Il reste glacial comme la mort, comme si aucun mot n'avait d'impacte, comme s'il ne faisait que son travail. C'est, après tout, ce qu'il fait. Je réduis jusqu'à la plus petite chance que tu puisses un jour trouver époux ou même te regarder dans la glace. Je retrouve ton père, ta mère, tes frères et je réduis ta lignée en cendre. Même si Palladio n'est pas ton véritable nom tu sais parfaitement qui est ma famille. Tu sais parfaitement ce que nous faisons aux taupes et aux traites. Tu as le choix tresora. Ta décision qui impactera mes actions. Je ne suis pas cruel, tu le sais. Les Medici ne sont pas des monstres.

    Il a gardé ce ton égal, ce ton qu'il sait terrifiant sans avoir besoin d'être cruel. Sans élever la voix, offrant seulement ce timbre presque sensuel que caressent les puissants quand ils croient tenir entre leurs mains les pouvoirs du monde. Lorenzo ne le croit pas. Ne le croit plus. Il le fait. Et de son monde à elle, miniature entre les quatre murs de ce bureau, il en tient les rênes. Il s'en octroie la plénitude. Car où pourrait-elle aller, ici, qui ne lui appartient pas déjà ?

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel De Medici • @Lorenzo de Medici

    Violence Physique • Violence Psychologique • Insultes

    Acculé, le rat mord le chat. C'est là exactement la leçon offerte à Lorenzo lorsque l'ivoire des dents d'Auguste s'enfonce dans la chair de ses phalanges avec toute la pitié d'un animal prêt à défendre chèrement ce qui lui reste de vie. Il n'a pas hésité, réaction instinctive face à cette violation supplémentaire qu'il ne sait tolérer. Sa bouche s'emplit d'un goût ferreux, salé, d'une tiédeur poisseuse qui lui colle au palais et lui noue l'estomac mais il se refuse à lâcher prise, même lorsque vient le coup, serrant avec entêtement, décidé à lui faire payer son retrait au centuple. Le vicieux animal a pourtant les bons réflexes, au moins sur l'instant, lorsque la seconde frappe le cueille au creux du ventre. Auguste le relâche instantanément, abandonnant des phalanges carmines et souillées d'un fond de bile. Il s'affaisse un instant, prit de hoquets, pesant des paumes sur la surface du bureau pour ne pas s'effondrer.

    Le bois n'est pas épargné mais Auguste n'en a que faire, pas alors que Lorenzo l'a relâché, pas alors que, lambeau par lambeau, l'adrénaline submerge enfin la tétanie de la peur. Véritasérum. Auguste sait n'avoir rien pour y résister. S'il ingère cette substance, s'en est fait de lui. Mais l'ordre en couperet lui laisse pourtant une ouverture, celle d'un Lorenzo seul pendant au moins quelques instants. De nouvelles larmes gagnent ses yeux, soulagement qui se fou de passer pour de l'horreur, tout son corps tremblant alors qu'il passe un poignet sur son visage, dans une piètre tentative d'en chasser le sang. L'élancement, à sa mâchoire, confesse qu'il a sans doute au moins une dent fêlée si ce n'est pas davantage. Le vieux prédateur frappe fort. Il campe, malgré la robe qui entrave ses mouvements. Le répit est peut-être de courte durée, le répit peut se transformer d'un moment à l'autre...

    La litanie hurle et tempête dans son esprit. Je ne veux pas. Mais elle est à présent suffisamment désespérée, suffisamment hargneuse, pour cingler ses nerfs, l'obliger à réagir. Réagit ! Bouge-toi ! Tu ne peux pas rester là ! Bouge bouge bouge bouge... Mais ses pieds sont de pierre et il reste figé, haletant et la respiration sifflante et l'esprit dérouté. Les mots pourtant, les mots lui arrachent un rire croassant, dérangé, moqueur dans son acidité.

    "Si tu penses que je vais te croire, gatto[i] tu te fourre le doigt dans l'œil jusqu'à trognon. Tu n'es pas un monstre, juste une putain d'ordure de bas étage qui prend de grands airs en jouant au prince."

    C'est pourtant de sa baguette, qu'il doit le cingler, pas de ses mots. [i]Bouge bouge bouge bouge... L'instant lui échappe, ou peu s'en faut, déjà, les pas dans le couloir se rapprochent. Le cabinet de potions ne doit pas être bien loin. En d'autres instants, il eut plus d'un trait d'esprit à ce sujet, mais sur l'instant, c'est un rugissement intérieur, vain et impuissant, qui ne cesse de le marteler. Bouge bouge bouge bouge... Et Merlin qu'il essaie !

    Les pas se rapprochent toujours davantage et Auguste songe vaguement à l'insulter jusqu'à le faire craquer. Jusqu'à ce qu'il lui offre une nouvelle ouverture, au moins aussi bien que celle que son angoisse a laissé filer. Mais avant qu'il n'eût pu s'y contraindre s'ouvre la porte, telle l'antre du condamné. NON. Il inspire, ravalant un sanglot derrière ses dents serrées, et sursaute lorsqu'une petite forme noire et discrète pointe de sous un des lourds meubles si atrocement feuilleté. Une silhouette qui fait battre son cœur avec plus d'espoir qu'il n'en a eu depuis l'instant où les portes se sont fermées. Et pourtant, il détourne le regard, aussi vite qu'il le peut dans son état hébété et terrifié, détourne les yeux pour ne pas risquer de faire repérer la petite créature qui l'a accompagné. Une créature qui semble bien plus capable d'esquiver ces gros bras que lui ne l'est.

    "Sérum de vérité, hein ?" lance-t-il d'une voix blanche, portée par la vision, bien que la bibliothèque presse à nouveau dans son dos. "A croire qu'avec tout ton putain de discours, tu ne crois pas à ta propre efficacité. Tragique !"


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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
    ft Auguste Lestrange

    TW : Violence physique et psychologique, première guerre mondiale, insultes, menace d'agression sexuelle
     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Il ne prend même la peine de réagir aux mots, aux insultes. Lorenzo termine de remonter ses manches, de s'assurer que sa chemise blanche ne sera pas tachée. Elle croit, réellement, qu'il en restera là ? Qu'il se contentera d'un petit sourire, d'un mot doux qui finit bien, d'un soupire qui s'éternise ? Ils n'en ont pas fini, pas encore, pas tout de suite. Il est pressé pourtant. Il déteste quand le temps se joue de lui, l'entraine à bâcler les choses. Mais en bas, l'intonation de la musique change. Le sol vibre différemment quand la valse laisse place à autre chose. Ses yeux se perdent sur la jeune femme, sur cette fougue qu'il lit dans ses iris. S'est dommage. Allegra aurait pu être belle. Dans un autre monde, peut-être aurait-il pu la séduire. Si ce n'était à son propre doigt qui régnait la chevalière des Medici. S'il n'était parrain peut-être, oui peut-être, aurait-il pu faire autrement.

    Mais les obligations se font légion.

    Et il se trouve des excuses quand, en vérité, il ne supporte seulement pas de voir une autre que lui toucher à ses affaires. Mettre en péril les papiers importants. Les lettres à demi commencée et jamais terminées de plan sur le port. Il lui faut un amarrage dans l'adriatique. S'il offrait le raliement entre le nouveau monde et l'ancien continent, entre ses cousins parties là bas et lui, les Medici deviendraient rois. Plus personne, pas même les Lestrange, ne pourraient se mettre au travers de la route de ceux qui, de leur argent, éclairent le monde.

    Mais ce port n'est pas sien. Et l'informations, jamais, ne doit sortir de cette pièce. De ce satané bureau. Même Agnès n'est au courant.

    La porte s'ouvre dans son dos avant qu'il ne retourne à sa proie. Avant qu'il n'utilise les bonnes vieilles méthodes, celles qui soufflent des vérités qu'on ne demande pas, celles qui ouvrent les vannes de la conscience. Si Lorenzo fut, cruellement, initié à l'art de l'occulmentie, jamais Ernesto ne fut en mesure de lui faire pénétrer les vannes d'un autre esprit. Bien trop concentré sur soit même, empathie négative, bloquée par la violence de l'enfance bafouée.

    Tieni (tenez)

    La fiole est minuscule, enrobée dans une bourse de cuir. La potion a été ôtée des belles flasques manufacturée par les Rosier. On n'offre la tête des alliés quand ils ne savent même à quoi servira leur bien. L'autre parlera. Qu'il le veule ou non.

     Tenetela bene. Che non si muova assolutamente e che apra la bocca. (Tenez la bien. Qu'elle ne bouge surtout pas et qu'elle ouvre la bouche)

    La langue maternelle revient, parangon des sales besognes. On n'utilise le français noble quand on torture. Règle tacite de leur maison, pour que jamais ne tombent les masques en public. Pour que les rôles restent chacun de leur côté, dualité de visage dont personne ne doit connaitre la farce. Le clown n'a plus lieu d'être quand il est chez lui, quand les regards sont portés sur le reste de la famille. Quand Lorenzo retourne aux ombres dont il aurait, finalement, aimé ne jamais être arraché.

    Ce n'est lui qui s'approche du pas du prédateur. Il fait faire maintenant. A quoi bon frapper quand quelqu'un le fait pour vous ? A quoi bon salir les mains quand on peut noircir celles d'autres ? Il aura les phalanges impeccables quand il redescendra. Les doigts gourds, du coup porté trop fort. Il a apprit à taper Lorenzo. Dans l'Antre. Avant, surtout avant. Quand s'était sous les poings même des hommes du géniteur qu'il se relevait, encore et encore. Son père n'était là pour panser les blessures. Se fut une autre, autrefois. Quand il était encore capable d'aimer.

    Le garde s'approche d'Allegra. Ses mains s'agrippent, défendent les coups qu'elle aurait l'outrage de porter. L'homme est entrainé. Militairement. Violement. Lorenzo ne s'aurait s'entourer d'incompétent. D'Italie, il n'a fait venir que ceux qui pouvaient se gausser d'avoir siégé un jour à ses côtés. Les frappes, les amitiés crées dans la glaise et la boue. Lorenzo n'avait rejoint le champs de bataille quand avait sonné le clairon du roi. Certain de ses frères avaient chié leur tripes dans les tranchés. Ceux qui en étaient ressortis étaient plus durs encore que le métal. Lui était de ceux là. La mine patibulaire. L'esprit ravagé. Les chiens fous étaient les plus durs à gerer mais leur offrir un os les rendaient doux comme des agneaux.

    Allegra était l'os.

    La furie se débat. La furie se débat et ses grands yeux hurlent de la peur la plus viscérale. Celle qui prend aux tripes. Celle qui beugle, celle qui appelle la compassion. Celle qui ne comprends pas. Celle qui ne comprendra jamais.

    Lorenzo n'offre rien d'autre que ses iris attentifs au moindre détail. Il veut voir sa baguette. Il veut essayer de comprendre, remonter les pistes. Il peut surveiller quand l'autre fini par enfin l'immobiliser.

    Smettila di muoverti, troia. Non mi dà più voglia di continuare ciò che abbiamo iniziato insieme. Abbiamo una valzer da finire (Arrête de bouger petasse. Me donne pas plus envie de faire ce qu'on avait commencé ensemble. On a une valse à finir.) Les iris du parrain prévienne. Pas de ça, pas ici. Inutile à l'instant T. Menace offerte et réalisée seulement pour détruire les proches. Pas quand ils doivent accelerer. Hai fortuna che il capo è di fretta.(T'as de la chance que le patron soit pressé)

    Les doigts se glissent à son nez, l'obligeant à ouvrir la bouche et dans la gorge se verse le poison. La bouche refermée de force, si fort que le sang se mêlera certainement au veritaserum. Le garde connait son travail, offre massage violent à la pomme d'Adam, forçant la déglutition.

     Bien. Lorenzo ne sourit pourtant pas alors qu'il se rapproche. L'autre ne la lâche pas. Le véritaserum ne la rendra pas plus docile. Presque même au contraire.  Commençons. Ses iris se plongent dans ceux de la proie. Le bleu se fait assassin quand il passe au crible de ses connaissances les possibles.  Le visage se fait trop proche, les traits de glace. Qu'est-ce que tu es venue chercher ici ? Première question. Les autres  suivront. Qu'elle se débatte, qu'elle essaye de s'éloigner. Le garde tape plus fort, encore que lui.   Lâche son visage. Je veux comprendre ce qu'elle me dit. Comprendre et apprendre.


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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel De Medici • @Lorenzo de Medici

    Violence Physique • Violence Psychologique • Meurtre

    C’est le molosse qui approche le premier. Bien entendu. Comment eut-il pu en être autrement ? Et face à l’évidence, Auguste ne peut s’empêcher d’avoir ce rictus de dégoût pour les actes d’un homme qui n’en a plus que le nom, grimace en confession d’une idée plus profondément ancrée que la peur pourtant vive que lui inspire ces hommes. Ses tripes gonflent d’angoisse mais aussi du mépris auquel on l’a allaité, venin naissant tandis que le choc et la panique continuent lentement de refluer comme quelque monstrueux mascaret à la course inexpugnable. Le chœur de ses propres pensées ses enfin tut, laissant place à un silence opaque, distant et spongieux.

    La raclure le saisit, l’arrachant à ce silence, et il se débat. Bien sûr, qu’il se débat. Merlin le garde, il n’eut pu faire autrement. L’homme est un chien de guerre, cependant, et la panique n’a pas encore tout à fait perdu les droits qu’elle réclame sur ses facultés. La lutte est rapide, l’effort intense plaque ses mèches noires contre son front et sa gorge, coiffe en partie défaite. Sa gangue de tissu le trahit aussi sûrement que ses nerfs et la poigne qui se referme sur sa chair la bleuit déjà. C’est pourtant le souffle méphitique qui vient s’échouer en menaces monstrueuses qui le fait s’immobiliser, le souvenir encore vivace et prompt à le faire danser sur le fil de l’angoisse.

    Mais le venin gonfle encore, et il lutte de plus belle lorsque la fiole approche ses lèvres. Il lutte jusqu’à ce que la potion glisse dans sa gorge. Son cœur bat si fort qu’il semble vouloir le quitter. La magie l’empêchera de mentir ou de s’échapper mais il ne sait que trop bien que la vérité est une affaire de perspective. Il l’a suffisamment vu à l'œuvre. La question libère les perles aqueuses prises dans ses cils, sans qu’il ne soit certain qu’il s’agisse de crainte ou de soulagement. Ses lèvres se veulent scellées, refusant la moindre victoire supplémentaire à ces déchets, mais la magie est plus forte que sa volonté. Dans le palais de sa psyché, il griffe et éructe, maudit et lutte, mais rien n’y fait.

    Des informations sur tes affaires. Je veux savoir ce que tu trafiques.”

    Lorenzo est trop proche, beaucoup trop proche. Il invoque chez Auguste un violent dégoût, une torsion qui lui déchire les nerfs et enflamme ses veines. L’instant d’après, il sent le nez du Medici exploser contre son crâne, le sang tiède et poisseux giclant sur son visage, se mêlant au sien lorsque le molosse l’expédie contre l’une des bibliothèques. Pommette sans doute fendue, il met quelques instants à revenir à lui. Les oreilles tintent, le monde est flou. Le sang bat tambour à ses oreilles. D’autres coups devraient venir. Auguste s’accroche gauchement sur la bibliothèque. Cligne des yeux, une fois, deux fois. Sa vision revient finalement. Sa main cherche frénétiquement sa baguette.

    Et la trouve enfin, quand Lorenzo se redresse. Quand Jean-Eustache s’en mêle, occupe le molosse. Auguste vacille. L’homme tape très fort. Sa mire bondit sur l’un, puis sur l’autre. Il ne doit pas hésiter. Il n’a plus le temps d’hésiter. BOUGE hurle son esprit, avec la voix d’Arsène. Avec la voix d’Alekseï. Avec la voix de son père. BOUGE. BOUGE. BOUGE. Il se redresse. Se libère de la bibliothèque. Manque de trébucher un instant. La terreur dévore son regard. La haine aussi. Sa main ne tremble pas quand il l’élève. Quand il la pointe. Son souffle ne tremble plus, lorsqu’il énonce.

    Avada Kedavra

    La baguette d’ébène brille d’une lueur verte. La pièce s’illumine, éblouissante. Puis la lumière disparaît. Le corps s’effondre.


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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
    ft Auguste Lestrange

    TW : Violence physique et psychologique, meurtre
     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | La réponse ne lui plait pas. Trop vague, trop parcellaire. Il veut plus, il veut en comprendre plus. Alors il offre une erreur. Celle de trop. Celle qui normalement ne devrait plus avoir lieu. Il s'est approché. Trop. Assez pour permettre le coup qu'il aurait pourtant dû attendre. Savoir. Voir venir. Anticipé. Mais Lorenzo est trop orgueilleux, trop certain de ces capacités, de sa puissance. Là, alors que le garde tient la jeune femme, alors que le veritaserum est jeté dans son gossier, Lorenzo se voyait victorieux. Extraire jusqu'à la plus petite goutte d'informations de la gamine avant de la jeter à Giacomo, comme un cadeau amusant, comme une putain pour le long terme.

    Mais le coup lui explose au visage. La douleur se fait foudroyante, remontant le long de chaque nerf en une information cruelle. Il s'était montré trop prétentieux. Il était si certain de sa victoire qu'il en avait oublié les bases. Et le sang vomit sur son visage alors que son nez s'enflamme. Alors que le crane en rencontre le cartilage trop fin.

    La gamine lui est arrachée avant même qu'il ne puisse réagir. La main droite de Lorenzo se porte à son visage, tente d'endiguer le ras de marée sanglant qui s'échappe de son nez. La douleur n'est rien face à la perte de reperd, momentanée, de la blessure. Reflexes trop longs. Moment de flottement, alors que l'homme de main est déjà sur le coup. Alors que les reflexes du soldat se montrent bien supérieurs à ceux du combattant.

    Tout va trop vite. Le couinement du niffleur alors qu'il se jette sur le soldat. La baguette dans les mains d'Allegra, que Lorenzo jurerait avoir déjà vu quelque part. Le regard de la jeune femme. La flamme qu'il y lit. La violence qu'il y perçoit. Il n'a que le temps de se jeter sur le côté, sa propre baguette en main, quand le sort fuse. Ce n'est pas loin qu'il vise mais le Avada Kedevra retentit dans l'air. L'éclat de lumière verte lui brule la rétine. Le garde tombe raide, face contre terre.

    Et c'est aux oreilles de Lorenzo que se met à pulser le sang. Les battements de son cœur, jusqu'ici d'un calme olympien, se font plus cruels. Ils retentissent comme un métronome mal réglé. L'hémoglobine ne s'arrête pas, le gène, l'aveugle. Son visage est tâché, sa chemise est foutu. Ce n'est pourtant ça qui vient en tête du sorcier alors que ses yeux se fixent sur son adversaire. Une mèche de cheveux s'échappe, roule sur son visage. Concentre toi ! C'est la voix du père qui s'exprime en première. Lorenzo est tout seul face à l'adversaire et sa petite merde de nifleur. Lorenzo est tout seul et vu la rapidité qu'à eu la sorcière à lancer son sort, elle n'est pas débutante. Il a affaire à une duelliste confirmée. Il ne s'en sortira pas sans aide. Il a besoin de ses hommes. D'une intervention extérieur. Car si le niffleur n'est pas un animal de combat, il a suffisamment détourner l'attention du garde pour que ce dernier ne se méfie pas du sort. L'autre est mort. Hors de question pour Lorenzo de suivre le même chemin.

    Le cliquetis des portes retentit. L'alarme explose, aux oreilles de tout ceux présent à l'étage. La cérémonie, en bas, ne doit être dérangée sous aucun prétexte. Plutôt mourir que de tacher le moindre évènement. Du moins plutôt que d'autre meurt. Les invités ne fuiront pas. Les Lestrange auront trop rapidement fait d'en faire les choux gras, de noter les évènements des Medici comme dangereux. L'instant serait sur toutes les lèvres, suite à l'outrage d'Agnes. Hors de question d'en rajouter un couche. Pas de sang quand il n'y avait nulle tâche sur l'argent des bourgeois. Hors de question que quoi que ce soit puisse rapprocher les Medici des ténèbres où ils sévissaient.

     Dai, affrettatevi e prendeti questa stronza ! (dépêchez-vous et attrapez cette pute !)

    L'ordre est beuglé, d'une voix de sentor alors que Lorenzo tente de se mettre à couvert, bien plus doué d'une arme à feu que d'une baguette magique.  Endoloris ! beugle-t-il, visant sans réellement le faire celle qui lui faisait face. Il ne voulait pas seulement l'immobiliser. Non. Il voulait la faire souffrir.


    @Auguste Lestrange
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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

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  • 16 Octobre 1927 • Hotel De Medici • @Lorenzo de Medici

    Violence Physique • Meurtre

    Il a tué. Pour la première fois de sa vie, il a tué. Mais sur l’instant, Auguste ne prend aucunement conscience des implications. Des conséquences de ce sort jaillissant de sa baguette. Sur l’instant, il recule, s’abrite du centre de la pièce tout en cherchant Lorenzo du regard. Le trouve, rapidement. Il n’y a guère d’obstacles dans cette pièce après tout. Plus rien entre eux, si ce ne sont leurs baguettes. Leurs capacités. Sa main ne tremble plus. Pas lorsqu’elle est refermée sur sa baguette. Pas lorsqu’il a enfin l’opportunité de renverser la situation. De s’en sortir. Son esprit cherche à reprendre pied quand tous ses sens ne sont qu’urgence, haine et peur. Il hésite, une brève seconde, il hésite.

    L’alarme qui beugle soudainement le lui apprend. Elle le fait sursauter. Son cœur bondit, sa poitrine flambe de douleur. Brièvement. Une alarme. Des renforts. D’un instant à l’autre. Trop tard. Plus le moment d’être réellement discret. Juste celui de s’en sortir. Filer d’ici aussi vite qu’il le peut. Entier si possible. Le sort impardonnable s’écrase sur son bouclier. Lorenzo n’a pas une bonne diction. Il est lent, pataud. Le bloquer ne prend qu’un informulé. Un autre mouvement du poignet et le parrain manque de perdre un membre, le sort s’enfonce profondément dans les boiseries murales, à l’emplacement exact de sa tête quelques secondes plus tôt.

    Les molosses arrivent. Ils arrivent. Des pas lourds et empressés dans le couloir. Cavalcade. Il les retient d’un incendio bien placé qu’ils devront gérer avant lui s’ils ne veulent pas voir la demeure de leur patron flamber. Lorenzo lui a échappé, mais il n’est pas sa cible. Il tente en tout cas de le raisonner. Tente de se concentrer. Son complice est toujours en bas. Il doit absolument le prévenir. Ils ont un signal. Oui. Il faut qu’il se calme. Ils ont un signal. Dans sa poche. La poche ou Jean-Eustach se réfugie dès qu’il l’ouvre pour y prendre la médaille, activant l’enchantement. Ils ont un signal. C’est tout ce qu’il peut faire pour l’aider. Ca et… Occuper les molosses à l’étage avec un incendie.

    Et maintenant ? En deux gestes, il fourre les documents présents sur le bureau dans sa poche, bien qu’il ne sache pas pour l’heure ce qu’il en fera. Reste à savoir comment s’échapper quand les flammes seront indubitablement maîtrisées. Le temps manque. Cruellement. Le temps manque et il doit agir. Maintenant. Le mur extérieur se brise et la chute n’est qu’à peine atténuée par le sort qu’il lance. De quoi l’empêcher de se briser quelque chose. Le voilà au cœur de l’un des scénarios qu’il eut préféré éviter. Le corps endoloris et le cœur battant, il se désillusionne et se dissimule, dans un massif végétal, tend l’oreille. Le son de sa propre panique est assourdissant, l’acide emplit sa bouche, rampe dans sa gorge…

    Atteindre le portail sera certainement impossible. Ils vont certainement l’y attendre alors… autant passer par derrière.

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

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    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Le feu qui s'échappe de la baguette. La violence qui se déchaine alors que, sans barrière, les élements commencent à tout ravager. Un dernier regard à la jeune femme. Comment peut-elle être si puissante ? D'où vient sa force et cette magie ? Lorenzo a la tête qui tourne. Il lui faut un medicomage pour enrailler le sang qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Il ne peut pas se permettre de faiblir maintenant. L'adrénaline n'est pas assez puissante. Il lui faudrait les poudres de Giacomo, les drogues de sa famille pour réussir à reprendre pied.

    Mais l'autre, en face, est plus douée. Le mur explose mais le parrain voit parfaitement les documents qu'on lui vole. Les papiers d'importances. Les lettres à peine concernées à propos de la bague, de l'alliance, du mariage de Marie. Pis encore, sous la lettre tâchée, il y a la demande de permis de construire auprès d'une grande famille. La possibilité d'une façade maritime. Il grince de dents. La décharge de douleur lui arrache un grondement.

    Allegra a déjà sauté quand les mains des hommes se glissent à ses épaules. Par dieu, il lui FAUT un véritable entrainement. Cette catin était meilleure sorcière que lui, l'âme certainement moins tâchées par les péchés. Il devait trouver quelqu'un à même de le faire combattre correctement. D'un geste brusque, il le fait le lâcher.

     Trovami questa puttana e staccale la testa ! Retrouvez-moi cette pute et arrachez lui la tête ! Plus de place pour les belles manières, pour l'espoir de tirer quelque chose de cette garce. Le veritaserum lui avait couté cher. Il n'avait servit à rien. Les informations, trop parcelaires, ne changerait pas les choses.  Lascia che qualcuno vada nella sala da ballo. Mi stai portando via quel figlio di puttana del tuo fidanzato. E me lo stai chiedendo nel modo vero ! Que quelqu'un se rendre dans la salle de bal. Vous me faites sortir son fils de pute de fiancé. Et vous me l'interrogez à la vraie manière ! Il serre les dents, encore, faisant fis de la douleur. Cazzo ! Putain ! Des hommes partent déjà. Les ordres sont les ordres. Et lui ne peut que tempêter quand cette garce s'est échappé. Qu'ils retournent ciel et terre s'il le faut. Mais cette gamine ne doit pas sortir d'ici !

     Lasciami andare. Lâchez moi. ordonne-t-il en repoussant encore une fois un garde. Il a du sang plein le visage. Il a les yeux ivres de rage. Les cheveux blonds commencent déjà à coller sur ses tempes, couvert de sa propre hémoglobine. Sa main lui fait mal. Son nez envoie des vagues de douleur dans son esprit, encore et encore. Il chancelle sur ses jambes lorsqu'il se redresse mais, devant son regard noir, aucun n'ose lui porter assistance.

    Il doit se changer. Il doit revenir à la soirée. Comme si rien ne s'était passé, comme s'il n'avait pas combattu. Comme si.... Il ne peut pas même afficher un sourire policier sur ses lèvres à l'instant.   Trovami un cazzo di dottore. trouvez moi un médecin bordel Pour tout ce qu'il pouvait encore vomir de ses lippes tâchées de sang.

    @Auguste Lestrange
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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Alessandro de Medici le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel de Medici • Paris

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    "Ne te réjouis pas quand ton ennemi tombe, ne danse pas de joie quand il perd l’équilibre." Proverbes 24:17


    Sa foulée s'allonge sitôt l'ombre du couloir tombée sur lui, les pas en écho de la marche lourde et pesante du garde qui le guide. La distance entre la salle de bal et l'escalier menant au premier étage est avalée en quelques instants, sans qu'aucun d'eux ne prononce le moindre mot. Les artifices permettant l'écoute sont nombreux, leurs mains parlent pour eux, et l'odeur méphitique qui rampe jusqu'aux marches est plus éloquente encore. L'arc de ses sourcils s'accentue davantage. Le parfum est âcre et agressif, mélange de bois et de métal chauffé, mais aussi des nombreuses peintures et autres matériaux modernes qui périclitent au contact des flammes. Soucieux que ce relent fétide ne vienne troubler leurs convives, Alessandro le contient d'un sort aux pieds du grand escalier, sans ralentir le pas.

    Un nouvel échange muet ponctue leur arrivée au premier, tandis qu'Alessandro prend la tête, laissant le garde camper l'escalier, juste au cas où. Le couloir noircit et encore fumant grince de la voix rauque de son père, mais il ne marque qu'un bref instant d'observation, cherchant sa provenance exacte. Le salon attenant au bureau de maître. Il se glisse de côté lorsque la piétaille quitte les lieux, sans doute pour remplir la besogne indiquée. Qui est la proie lui importe peu sur l'instant, il saura bien assez tôt, lorsqu'ils auront rempli leur usage. Une fois la voie dégagée, Alessandro rejoint le salon, à point nommé semble-t-il. Pourtant, il atermoie encore brièvement, observe les ruines du profil paternel défait de toute superbe, sanglant et dépenaillé comme un vulgaire voleur de poules, ou une canaille de barrières.

    Son regard s'attarde, détaillant les dégâts et dans les lueurs claires des lampes, ses prunelles luisent sourdement. Lorsqu'il s'exprime enfin les mots sont atones, défaits de toute émotion et juste assez forts pour être perçu dans le silence gêné qui ondoie dans la pièce.

    "Pas besoin."

    Les regards se tournent vers lui, qu'il soutient sans ciller, avant de reporter sa mire sur Lorenzo.

    "Venez. Je vais m'en occuper."

    Il est, après tout, médicomage diplômé, ayant suivit cette formation dans l'intérêt de la famille et de leurs affaires, non par goût personnel. Un sacrifice de ses années et de ses efforts qu'il réclame profitable plus qu'il n'en faut. Aucun geste pour l'aider, l'orgueil paternel ne l'eut sans doute pas souffert.

    En lieu et place ? Il fait venir un elfe de maison, consignes précises et lapidaires pour apprêter un nouveau plumage à Lorenzo, et sans doute aussi de quoi se nettoyer, une fois qu'il en aura terminé avec lui. Et le serviteur de nouveau affairé, il se détourne, quittant le salon pour gagner l'autre bout du couloir, le cabinet où ils conservent précieusement potions et onguents, des baumes pour la peau jusqu'au veritaserum, en passant par l'essence de dictame. C'est d'un flacon de cette dernière qu'il s'empare, ainsi que d'un baume contre les brûlures légères, et un philtre calmant, précautionneux. Son choix fait, le cabinet est proprement refermé, à clef, et Alessandro rejoint son père dans la pièce attenante, non sans un long regard vers le débordement sanglant souillant sa mise. Le costume est sans aucun doute ruiné.

    "Asseyez-vous. Je n'en aurais pas pour longtemps."

    Il dépose les fioles sur la table proche, glisse un regard vers la porte, qu'il ferme d'un mouvement de baguette avant de revenir à son patient.

    "Que s'est-il passé ?"

    Evidemment, il omet de préciser ce qu'on lui a déjà rapporté, au vu de la rage que Lorenzo éructe.

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Lorenzo de Medici le

  •  
    le chat et la sourie
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    TW : mention d'assassinat et de cruauté
     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | La surprise est de taille. Car de tout ceux qu'ils s'attendaient à voir, ce n'était certainement pas le visage parfait d'Alessandro. Son fils, son propre fils. Qui le juge, sans un mot. Dans les yeux clairs, les informations ne s'offrent pas. Alessandro est un masque à la perfection dérangeante, une illusion de vie quand il n'y a pas une seule once d'émotion dans son regard. Il ne trahit rien, à moins qu'il n'éprouve tout simplement rien. La main de Lorenzo se referme sur son propre nez, tente de canaliser le sang. Il n'aime pas. Etre ainsi en position de faiblesse devant son fils. Le salon porte encore quelque trace de son affrontement avec Agnès la veille. Les sorts qu'elle avait envoyé. Le tapis tâché de leurs corps joints. Les mots qu'ils avaient échangé. La gifle qu'il avait reçu.

    Alessandro n'a pas à le savoir. Il n'a rien à savoir.

    Lorenzo se lève, emboite le pas de son fils. Le silence des hommes est assourdissant. Tant face à la colère du paternel que d'être en présence des deux hommes, sans parvenir à savoir si le feu est éteint ou si de la glace gazeuse a été jetée sur la pièce. La température est brutalement tombée. L'ire de Lorenzo est pourtant toujours là, flamboyante de l'intégralité de son être. Alessandro a beau lui ressembler, ils ne sauraient être plus différents l'un de l'autre. Ce sont les mêmes yeux bleus qui s'observent pourtant.

    Ils changent de pièce, de ce long couloir qui n'en finit pas, ouvrant sur tous les secrets de la demeure Medici. La statue les observe de ses yeux aveuglement, élégamment couverte. Agnes a fini par avoir gain de cause. Comme d'habitude. Dès qu'elle pleurait, lui ne répondait plus de rien. Vingt ans qu'elle le manipulait de ses larmes et qu'il la blessait chaque fois un peu plus. Leur horlogerie était parfaitement bien rodé. Il ne reviendrait pourtant pas sur ses premières volontés. Encore moins après ce qu'elle avait fait ce soir. L'humilier, de la sorte, lui offrait une excuse de plus pour la répudier. Qu'elle pleure sur l'épaule de son fils quand viendrait le moment. Lorenzo ne serait de toute manière plus là pour éviter les vases cassés.

    Lorenzo s'assoit alors que son fils va certainement chercher de quoi le soigner. Il ôte la chemise détruite, la presse contre son nez. La douleur parcourt tout son corps, plus encore son visage. Le cartilage est très certainement cassé. Qu'Alessandro lance un epixey et qu'ils ne parlent plus. Lorenzo sait pourtant. Qu'il va devoir patienter. Qu'il ne partira pas, lui, à la traque de la petite sourie. Les hommes vont prendre le relais. Il est parrain désormais. Et ce n'est plus de son fait que de courir après les ennemis de leur famille. Il jette la chemise roulée en boule dans un coin de la pièce, serre les dents alors que ses doigts viennent jouer avec la chevalière qui a fait de lui le parrain de leur famille, la tâchant de sang. Qu'importe. Giacomo n'en sera pas à son premier baiser sanglant.

    Le bal des débutants s'est mal passé. La gamine, Allegra. Elle a profité de la fête pour s'introduire dans mon bureau. Andrea est mort. Elle connait la magie noire, il a pas eu la moindre chance. Elle s'est échappée, ils sont déjà en train de la chercher. Elle ne peut pas aller bien loin. Elle cherchait des informations, de ce qu'elle a balancé.

    Il n'a pas le verbe policé Lorenzo alors qu'il se fond dans l'action. Alors qu'il est seul avec son fils et qu'il n'a besoin de mettre un masque. Qu'Alessandro le porte pour eux deux.

    La sua fottuta famiglia Sa putain de famille va crever. Tous. Sans la moindre maledetta foutue exception. Le regard se fait plus dur alors que l'Italien ne bronche pas. Que son fils le soigne. Il ne lui arrachera pas le plus petit soulèvement de sourcil.   Je lui ai promis, il serait dommage de faire entorse à mes paroles. Il ne s'est pas calmé. Il y a cru, l'espace d'une seconde. Et s'il ne bouge pas sous les gestes du medicomage, c'est uniquement car Alessandro est la chair de sa chair.

    Je dois retourner à cette putain de soirée. Ta mère a encore fait des siennes ou elle a daigné se calmer et arrêter d'humilier en publique la totalité de nos alliés ?

    La faute n'est pas celle d'Alessandro, Lorenzo le sait. Mais les actes d'Agnes auront des répercussions, que les Medici ne peuvent réellement se permettre. Leurs alliés se comptent sur les doigts d'une main et Lorenzo joue gros à chaque nouveau. Il croyait l'Italie acquise, Allegra lui a prouvé que non. Qu'Agnes le laisse, au moins, comptez les Shafiq dans leurs partenaires.

    Il bouillonne Lorenzo, assit ainsi, à attendre que les soins soient terminés. Il bouillonne car il n'aime pas l'inaction, ne l'a jamais aimé. Il déteste ce rôle dans lequel on l'a jeté à cet instant. Celui où il tire les ficelles dans l'ombre, sans pouvoir porter les coups. Il ira lui-même réduire en cendre tout ce qui se rapproche de près ou de loin d'Allegra Palladio. Au moins cela le fera-t-il faire quelque chose. Quand, il ne le sait pas encore. Les rendez-vous se font nombreux et son agenda est trop chargé. Mais il ne peut pas laisser cela passer. Il en va de son honneur. Un parrain doit être craint. Et s'il ne l'est plus, il doit le redevenir.  Que les nobles se moquent de lui s'ils le désirent. Qu'ils le trouvent amusant de toute sa coquetterie. Mais il sait parfaitement comme gérer la populace. Quand Lorenzo se délaisse de son sourire, les têtes tombent. Jamais en public.

    Seulement devant ceux qu'il appelle famille.

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

    missive rédigée par Alessandro de Medici le
  • 16 Octobre 1927 • Hotel de Medici • Paris

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    "Ne te réjouis pas quand ton ennemi tombe, ne danse pas de joie quand il perd l’équilibre." Proverbes 24:17


    Il se défait de sa veste, plie minutieusement ses manches, un mouvement après l’autre, regard scellé dans celui de son père. À l'affût. Les explications sont expéditives mais semblent cohérentes, si ce n’est satisfaisantes. La femme dont il est question lui est parfaitement étrangère, mais qu’importe, connue ou inconnue, elle s’en est prise à sa famille. Elle a versé le sang de son père. Le sang qui lui revient de droit. Pour cela, elle doit mourir. Expier sa faute.

    Je vois.

    Manches nettement repliées sur les coudes, loin de toute souillure, Alessandro glisse sa baguette hors de son étui, suspend son geste, à la mention de la sentence. Son regard caresse les traits brouillés d’ire. Ce qu’il trouve en leur déformation grossière, il n’en fait nulle mention, mais opine, geste à peine esquissé, rapidement effacé au profit de mots à la platitude sereine.

    Bien entendu. Je gage que vous appliquerez la sentence en personne ?

    Lorenzo a besoin d’un regain de popularité après les affaires de la soirée. Et il n’est pas le seul. Alessandro a beau se faire l’ombre de son géniteur à l’Antre des Naufragés, et dans leurs affaires, on ne cesse de murmurer dans son dos et à ses flancs. Colonna. Eux s’imaginent une insulte. Lui y voit un compliment. Il sait, pourtant. Cultiver son image est nécessaire.

    Puis-je vous accompagner ?

    Ne lui accordant le loisir d’une réponse immédiate, Alessandro murmure le sort destiné au groin paternel, le redresse, mettant un terme à l’écoulement du sang. Ce n’est là, cependant, que l’acte le plus aisé. Baguette à nouveau sagement glissée dans son écrin, il s’écarte pour examiner ses fioles, mande un autre elfe de maison, cette fois dans l’intention de lui mander une vasque d’eau et un linge propre.

    Il ne répond qu’une fois l’être retourné à sa course.

    Lorsque je me suis excusé, elle achevait une danse avec Yamanu Shafiq.”

    Nouveau regard, étude, tandis qu’il nettoie la main blessée pour s’offrir une vue adéquate de la blessure. L’empoignade a coûté un morceau de chaire à Lorenzo. Une ponction plus ardue à effacer qu’une simple entaille, et pour laquelle l’essence de dictame sera des plus efficaces. Une fois que la plaie aura été nettoyée. Il s’y attelle d’ailleurs, le toucher sûr et ponctuel, son derme ne touchant jamais directement le sien. Le contact lui est étranger, et indésirable. La dernière occurrence remonte à l’épreuve imposée par Lorenzo sur le sable de l’Antre.

    Ils n’ont pas goûté à la décision de Mère. Le reste de vos invités personnels non plus, mais j’en ai apaisé la plupart bien qu’il s’attendront certainement à un mot de votre part. Les Shafiq demanderont sans doute plus de subtilité.”

    Il ne lui plaît guère de confirmer l’incartade d’Agnès. C’est néanmoins inévitable. Nier aveuglément ne servira pas leurs affaires.

    S’agissant de l’intruse, avez-vous réussi à la faire saigner ? Nous pourrions user de certains de nos contacts pour une divination par le sang, si elle réussit à s’échapper.

    Soulevant précautionneusement sa main de la sienne, protégée par le tissu humide, Alessandro use de la pipette pour verser le dictame une goutte à la fois, observant la chair se reconstituer, se refermer, jusqu’à ne laisser en lieu et place de la gueule carmine et béante, en lambeaux, une peau nette et tannée, caractéristique de cet homme.

    Encore un instant et vous serez remis.”

    Il quitte la pièce, de sa foulée stricte, revient un instant plus tard.

    Régénération sanguine.

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    (#) Re: tw - le chat et la souris - (violence physique et mentale)

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  •  
    le chat et la sourie
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    TW : mention d'assassinat et de drogues dures
     
    84423b7f19438accf5e168009b6d77038d7a4f12.gifThème | Il hoche la tête à la question de son fils. Bien sur qu'il fera ça lui-même. Voilà trop longtemps qu'il n'a entouré autour de ses phalanges un linge blanc avant de les abattre en sentence ultime. Même à l'Antre, voilà qu'il ne se bat plus réellement. Lorenzo ne se rend plus assez dans le lieu de perdition de la noblesse. C'est que bien assez d'oreilles attentives se pressent entre les murs de la Bretagne. Mais ces yeux se parent de questions à la demande d'Alessandro. Il aurait répondu brusquement non s'il laissait seulement parler l'instinct. Mais non. Il y a bien plus derrière les iris clairs. Alessandro, de tout temps, a toujours été un mystère que personne ne pouvait espérer percer. Aucune informations sous les traits inexpressifs.

    Ta vie est bien plus importante que la mienne Alessandro. Tu peux venir avec moi. Si tu suis les règles habituelles. Pas de risques inconsidérés et pas d'initiatives.

    Il ne risquait pas grand chose. Alessandro lui ressemblait trop peu. Il avait pris d'Agnes cette froideur stupide en public, ce manque cruel de chaleur. Toutefois, et Lorenzo devait bien l'admettre, Alessandro se montrait un meilleur partenaire que lui ne l'avait jamais été. Combien de fois son propre père avait du se mettre en danger car il courrait après la flamme et en oubliait la menace des ennemis de leur famille. Ernesto avait presque éradiqué la menace italienne. Lorenzo jouait sur un autre tableau, courrait après une autre proie. La France ne voulait pas d'eux et si grand noms s'amusaient à leur soirée, il manquait le plus haut gratin entre les murs de l'hôtels Medici.

    Le sort calme sa douleur, remet le nez en place. Lorenzo n'en gardera pas de cicatrices, il sait Alessandro bien assez bon mage pour cela. L'âme pure, la puissance en étendard. Au moins son fils irait-il conter fleurette aux anges quand lui serait mort. Au moins un Medici embrassera le ciel. Agnes, malgré ses larmes et ses soupirs, a l'âme bien trop sombre et il ne parlera pas même de Marie. Ne reste que son fils. Son silencieux héritier.

    J'ai rendez-vous avec Neith Shafiq dans quelque jours. Je lui ai acheté une pièce de collection et les accords de notre partenariat commercial doivent être revus. Je m'entretiendrai avec elle à ce moment. Nos hommes s'exprimeront ce soir.

    Nos hommes. Plus des miens maintenant qu'Alessandro avait pour de bon été introduit dans leur monde. De toute manière, il demandait de lui-même à se tacher les mains. Il ne servirait à rien de le couver, comme Agnes l'avait déjà beaucoup trop fait. Alessandro était un homme. En âge de se marier. En âge de comprendre.

    D'ailleurs, je veux que tu sois présent à ma droite pendant l'hommage de Giacomo. Il doit rentrer dans les rangs, lui aussi. La famille ne peut pas se montrer désunies, encore moins après ce qu'il vient de se passer.

    Nul besoin d'ajouter que l'échec de Lorenzo devrait avoir des réponses. Le parrain ne pouvait pas se montrer désarmé par une pauvre femme. Finalement, heureusement qu'Allegra avait assassiné son homme de main. Peu étaient les sorciers capables de lancer un Kedevra. Puissance magique mais également volonté, absolue et totale, de mort sur l'adversaire. Allegra n'était pas n'importe qui et Lorenzo avait beau fouiller dans ses pensées, il n'avait souvenir d'une telle puissance magique dans les mains de son vassal. Sa famille serait interrogée. A l'ancienne méthode, celle qui n'offrait nulle possibilité de s'échapper. Attachés, les victimes ne fuyaient pas.

    Les dents se serrent un peu plus alors que le dictame rencontre la peau, offre sa petite fumée caractéristique. La douleur est aussi vive qu'une coupure, nette et précise, avant de prendre les reflets acres de la brulure. En la frappant je l'ai faite saigner. Il doit en rester sur le bureau et sur mes mains. Regard à sa paume, tâchée. Son propre sang a rejoint celui de la gamine.

    Il étends et détend les doigts alors qu'Alessandro quitte, une fois de plus, la pièce. La peau est déjà flambante neuve et les articulations ne le blessent plus autant. Demain, il le sait, il accusera le coup. Il lui faut quelque chose de plus fort pour tenir le reste de la soirée. Il doit avoir de la neige quelque part dans son bureau. Une ligne et le coeur répartira comme si rien n'était arrivé. Pour l'heure, l'état de ses phalanges lui importe. S'il ne compte pas plus se battre pour la soirée, il a un prisonnier à faire parler.

    Merci. finit-il par confier à son fils.

    Lorenzo n'est pas avare, encore moins de largesse quand on va dans son sens. Peut-être moins avec Alessandro. Toujours plus exigeant avec lui qu'avec le reste du monde.

    Ton idée de divination n'est pas mauvaise, je dois bien le reconnaitre.  Mais il faut réussir à trouver une trace de son satané sang et le conserver assez longtemps. Quelque soit nos contacts, ils ne sont pas présents ce soir. J'ai envoyé des hommes attraper le fiancé de signorina Palladio. Si nous n'avons pas son sang, lui parlera à coup sur.

    Lorenzo se relève, étend une nouvelle fois ses doigts pour vérifier qu'aucune douleur ne le parcourt. Alessandro a bien fait son travail. Pas un regard de l'italien pour la chemise pleine de sang roulée en boule dans un coin de la pièce, ni pour les quelques restes de débris de sa journée d'hier. Les elfes n'ont pas parfaitement fait leur travail. Il les enverra récurer de fond en comble la salle de jeu. Le tapis vert du billard souffre encore de l'eau qu'il a reçu.

    Je dois me changer et me débarbouiller. S'il te plait Alessandro. Veille à ce que ta mère ne commette pas, encore, d'impair. Je ne saurai rattraper toutes ses esclandres.  

    Lui avait quelque ultime ordre à donner. Le corps d'Andrea serait renvoyé en Italie, un bon chèque en complément pour sa famille et surtout pour sa femme. La police française ne devait pas trouver ce genre de chose chez les Medici. Leur image de bourgeois décadents ne devaient, sous aucun prétexte, être érodé. Que les idioties d'Agnes restent les uniques sujets de conversations.

    Lorenzo s'était calmé. Son sang brulant refroidissait, lentement. Bientôt, il serait prêt à rejoindre les sujets de sa cour d'ombres et de mensonges. Car ici, tous étaient persuadés d'avoir le pouvoir et de tenir, entre leur paume, la coupe qui nourrissait sa famille, sans savoir que poison était depuis longtemps glissé sur les anses du calice. Ils devaient le rester. Pour le bien de tous. Attirer l'attention était parfait. Etouffait les hurlements sous terrain. Les Medici se jouaient d'un tour de magie dont ils perdaient lentement le contrôle, agitant pourtant les mains pour ne pas dévoiler le truc. Ce soir, les enfants seraient leur plus bel atour.

    @Alessandro de Medici
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