[TW attentats] De feu et de sang | feat. Arsène & Maeve

De feu et de sangTW: sang, gore, mutilation, cadavres, mort infantile,

21 JUIN 1917 - fête du solstice |   @Arsène d'Apcher &  @Maeve Le Noir

Quand elle ouvre les yeux, Séléné peine à percevoir la moindre chose. Sa vue naturellement mauvaise n'aide en rien mais la fumée et la poussière qui l'entoure la plonge dans un aveuglement , temporaire certes, mais très désagréable. Pour autant, ce qui la heurte en premier c'est ce sifflement dans ses oreilles, douloureux et persistant. Ses paupières papillonne alors qu'elle tente de bouger. Jamais son corps ne lui avait semblé si lourd, engourdit et douloureux. Le choc de l'explosion l'avait propulsé dans le décor, atterrissant lourdement sur une table remplit de mets gourmands qui à présent, ne ressemblait plus qu'à une bouillasse coloré et informe.

Gémissement.

Elle roule lentement sur elle même, prenant conscience que par la plus grande des chances, elle semble en un seule morceau. Vivante et de ce qu'on pourrait en juger, en bonne santé. C'est un miracle au vu de la situation car beaucoup n'ont pas eu cette chance...

« Père... ? »

Poussant sur ses bras, la princesse redresse le buste, peinant à réaliser à quel point ce simple effort lui pompe une énergie phénoménale. Tremblements, souffle haletant. Elle tousse, la jeune femme, force de respirer fumée et poussière. Quand sa vue s'améliore encore, face à elle ce n'est que décombres. Les inconscients mais surtout les cadavres s'amoncelle sur le sol de Vaux Le Vicomte.

« Père ? » Toujours aussi réponse, sa voix se meurt dans le crépitement des flammes alors que la peur la gagne. « PAPA !!! »

Un sanglot étrangle sa voix , Séléné se hisse sur les genoux, tirant sur les pans de sa robe pour les dégager du bois et de la nourriture en pagaille. Elle tâtonne le sol de ses mains pâles, elle ne voit si son père, ni sa mère. En revanche, loin, bien loin d'elle, elle perçoit fugacement Camille, visiblement vivant. Mais la vue trouble ne lui permet de voir, que la silhouette du pauvre homme penché au dessus d'un corps sans vie dont elle ne distingue pas le visage. En cet instant, elle est incapable de réaliser que ce qu'elle voit aura des conséquence funeste sur son lien avec celui qui lui a tout appris du dessin.

« Par tous les Dieux... »

Il faut trouver la force à présent. A quatre pattes, la sorcière s'agite. Il faut qu'elle trouve le reste de sa famille. Père et mère ne doivent pas être loin, avec de la chance, peut-être sont-ils encore en vie ! C'est alors qu'elle s'approche d'un corps qu'elle reconnaît tant bien que mal.

« Octavius ! »

Son cousin d'une branche plus éloigné. Elle l'avait vu et avait discuté avec lui un peu plus tôt dans la soirée. Elle se jette sur le jeune homme d'un geste désespéré, le secouant. La moitié de son corps est calciné et pire encore, une jambe a même été arraché et se trouve on ne sait où. Au vu de l'expression de son visage, de ses yeux ouvert et fixant le plafond, il n'a pas dû souffrir, il n'en a pas eu le temps. Séléné déglutit, larmes coulant le long de son visage. Un enfer... Et le pire dans tout cela, c'est qu'elle ne comprenait même pas ce qui s'était passé. Pourquoi, à cause de qui, pour quelle raison. Alors qu'elle reste là en larmes à fixer son cousin décédé et dont le corps est abominablement meurtri. Ce qui la sort de sa torpeur n'est rien d'autre que des pleurs, ceux stridents et fort d'un enfant en bas âge. Des pleurs qu'elle reconnaîtrait entre mille.

Cyrus.

Le bébé est là quelque part, non loin et bel et bien vivant. Dans la hâte, aidé par l’adrénaline, Séléné se relève, titubant et s'agite pour se dépêtré des décombres qui l'entrave. Elle contourne, se faufile et se fraye un chemin jusqu'à la source des pleurs. Le bébé n'est pas visible immédiatement, caché sous un amas de tissus qui s'avère être un rideaux déchiré et brûlé par endroit. Elle fouille et trouve l'enfant. A ses côtés, le cadavre de la nourrice chargé de le surveillé durant la soirée. La pauvre femme semble avoir donné sa vie et usé de son corps pour protégé le petit Cyrus. D'un geste hâtif et pleins d'espoir, Séléné serre son petit frère dans ses bras, éclatant en sanglot.

« Chut... Chut, je suis là... Je suis avec toi Cyrus... on va retrouver papa, d'accord ? »

Elle n'était pas toujours d'accord avec son père, les disputes étaient fréquente mais en cet instant, le roi semblait être la seule personne vers qui se tourner et trouver refuge. Adelstan, s'il était vivant, saurait forcément quoi faire. Elle se redresse, tournant sur elle-même pour tenter de voir à travers l'amas de poussière stagnant dans l'air, la fumée qui ne cesse de s'imposer alors que des flammes crépitent encore un peu partout. Et puis cette odeur de brûlé et de sang... Elle réalise alors le nombre de morts tout autour d'elle et bien qu'il reste encore des gens vivants, ce sont les cadavres qui attirent surtout son attention.

Y avait-il encore un espoir de trouver quelqu'un de sa famille vivant, ici ?

Contre toute attente, une nouvelle secousse ébranle les lieux, un pan du plafond tombe lourdement jusqu'à côté d'elle, écrasant des corps, faisant giclé le sang de toute part. Un carnage. Séléné pousse un cri, les pleurs de Cyrus redouble de puissance alors que la princesse s'était décalé de justesse pour éviter de finir sous les gravats. C'est alors qu'un rayon de magie rouge file droit dans sa direction. Séléné dégaine sa baguette (qui part chance était toujours dans la poche caché de sa longue robe de soirée).

« Protego !!!! »

Sa voix résonne, tout comme le geste issue d'un réflexe qui vise à protégé sa vie. Le sortilège qui lui est lancé est dévié et la princesse en profite pour se jeté derrière une colonne en ruine. Par Merlin ! Il y avait en plus des individus qui rôdaient et en voulait à sa vie ? Elle inspire, expire, sanglotant toujours autant. Elle essayant de séché ses larmes, Séléné réalise qu'elle essuie aussi du sang. Sa chevelure en bataille, si blanche d'ordinaire est maculée de sang qui a coulé sur son visage. Une plaie ? Tant pis. Pour l'heure ce qui compte, c'est Cyrus, mais Séléné sent son énergie disparaître à chaque seconde, affaiblie, effrayée. Elle sert l'enfant dans ses bras éperdument, cherchant à caché sa présent à ceux qui rôdaient dans les parages sans voir une once de chance de fuite.

« Pitié... » sanglote la pâle sorcière. « Que quelqu'un nous vienne en aide... »

Et alors qu'elle pleurs à chaude larme, elle ne réalise même pas que Cyrus ne pleurs plus depuis un moment déjà, qu'il ne bouge plus. Dans la peur de le perdre, dans l'angoisse de mourir aussi, elle a serré l'enfant si fort qu'elle l'a étouffer contre sa poitrine.

Il est mort elle n'en a pas encore prit conscience...