Léonore | Blood upon the snow

Il n'a pas toujours été alpha, elle n'a pas toujours été louve, une chose reste certaine malgré tout : son cœur a toujours battu pour lui.

Honte certaine tant d'abord les Apcher la dégoûtent à son arrivée sur le domaine familial et puis lorsque les années passent enfin, cet écart de sang et de position sont un fossé qu'elle sait impossible à franchir. Alors elle se tait, ravale sa frustration pour se concentrer sur la protection et le bien-être d'un être qu'elle ne peut avoir. Certains la disent serpent, elle ne se voit que comme une oreille attentive aux avis tranchés : il n'y a dans ce monde que peu de place pour les indécis et les faibles, tous deux sont en mesure de comprendre cela. Alors pour le bien de la meute, elle mord les dissidents, se fait plus dure qu'elle ne devrait l'être auprès des siens tout en mettant ses talents à leur service.

Si l'idée de devenir médicomage lui a par ailleurs été exécrable, c'est en partie pour lui qu'elle s'est autant impliquée, espérant, sans vraiment l'admettre, lui être utile, s'attirer ses bonnes faveurs. Pourtant la louve n'est pas des plus douce : même avec lui et tout comme dans leur jeunesse Léonore reste tranchante, pointe les problèmes sans aucune pudeur jusqu'à les mettre en plein visage de l'alpha. Parfois au détour d'une réplique cynique, d'une prise lors de ses altercations dont seuls les loups du Gévaudan possèdent le secret. Néanmoins, notamment quant à la présence de certains éléments perturbateurs, elle n'a jamais remis en doute sa parole, ses choix... Tout du moins pas devant les autres mais il s'agit là d'un tout autre sujet.

En ces temps incertains, pour ne pas même dire éprouvant tant la disparition inquiétante de Roksana et le décès du paternel Apcher sont deux événements tragiques, la jeune femme s'efforce de se montrer présente, soutien se voulant indéfectible malgré les quelques zones d'ombres qui subsistent et dont elle ne veut se défaire : sa propre position, lui... On dit que "le malheur des uns fait le bonheur des autres.", Léonore l'affirme.

Aussi drôle que cela puisse être, c'est par le biais de Neith et sa grossesse que Léonore a effectué ses premiers pas auprès de la famille Lestrange : femme puissante, marquée par une éducation à en faire pâlir certains et un caractère affirmé, elle et son enfant sont à la charge de la Vallet. L'égyptienne a alors vingt-quatre ans, l'apprentie médicomage n'en a que dix-neuf. A défaut de réellement pouvoir comprendre sa condition, elle peut au moins compatir quant à ce manque de liberté, cette vie mise en pause au profit d'une autre encore fragile et bien qu'elle soit forcée d'appliquer les consignes pour le moins rigides des Lestrange, elle s'efforce de faire de ce suivi plus qu'une qu'une simple routine, cherche à en apprendre plus sur cette figure un peu mystérieuse qui semble avoir fait et vu plus qu'elle ne veuille l'admettre. Au fil des ans, les deux femmes apprennent à se connaître, se lient d'amitié dans ce grand domaine qu'est celui de la famille d'Alaric.

Si son caractère se veut composé, presque hors d'atteinte près des Lestrange, Léonore n'en reste pas moins très attachée aux figures cadettes qu'elle peut croiser. C'est le cas de Ruben qu'elle voit partiellement grandir, traite parfois plus comme un louveteau qu'un simple patient, habitude qui restera même après la tragédie touchant son père et le reste du foyer. Un événement encore inexplicable, celle de la mort d'Alaric, soudainement blessé. Léonore aura été l'une des premières à intervenir afin de le stabiliser ou tout du moins tenter de par ces blessures étranges et soudaines, difficiles à soigner jusqu'à causer la perte de l'héritier. S'en suit un froid : Neith tient la médicomage pour responsable, alors qu'elle-même ne peut expliquer la raison, la cause de cette mort aux allures. Même aujourd'hui, bien que leur chemin se croise encore de par la présence de Ruben chez les Lestrange, leur relation s'est figée, malmenée par les non-dits, l'absence de véritable explication. Une chose que seuls temps et courage semblent pouvoir guérir.

De deux ans son aînée et espoir grimpant de sa famille, Auguste Lestrange a tout d'abord croisé son chemin à Beauxbatons, bien avant même que soit considéré l'idée d'envoyer un Vallet à leur côté en tant que médicomage. Dès la première fois, elle l'agace lui qui se fait si parfait, si juste. Des traits qui paraissent trop accentués pour être véritables. Dès lors, elle se met en tête de le titiler, toujours un peu plus, toujours plus longtemps afin de voir ce que préserve de manière si chère ce masque du reste du monde. "Môsieur" pourtant se veut exemplaire jusqu'au bout des ongles et il aura bien fallut jusqu'à la dernière année du dernier mois pour le faire craquer, entendre sa voix s'élever. Scène restée gravée dans l'esprit de beaucoup, elle est à présent source de rires et de moqueries, surtout pour Léonore. Car même à présent, rares sont les fois où leur chemin ne se croise pas : au domaine familial des Lestrange, sur les terres du Gévaudan... Tant de rencontres qui laissent encore entendre ces piques moins amères. Ironie certaine, elle est celle qui a présent lui glisse au premier détour de couloir de "respirer" s'il voulait espérer souffler ses quarante bougies. Qui aurait pu croire que le statut d'héritier d'une riche famille éminente pouvait être créateur de stress ? Certainement pas elle.

Les voilà encore rassemblés, le regard fixe vers l'immensité du domaine et son manteau immaculé. La routine s'est installée, ils attendent de rejoindre les autres élèves de leurs années. Comme toujours, les premiers années sont décortiqués du regard, on se questionne, détaille avant que chacun ne rejoindre son groupe sous l'œil avisé de la Mélusine. Des rumeurs ? Elle en aura entendu, absurdes, déformées, justifiées.. Tant de ragots que parfois son esprit en perd le compte mais celle de Némésis Le Bihan et son "instrument à brouhaha" s'inscrit au fil des ans comme une référence : une remarque acerbe, un coup bien délivré quand les notes ne volent pas d'une chambre aux couloirs supposés tranquille de l'académie. Premiers contacts par le biais de la musique et surtout une sale habitude à retourner tout sur leur passage, Le Bihan et Vallet se présentent comme un duo explosif auquel se confronter n'est jamais une bonne idée. Bien que les années l'aient rendue plus "docile" au contraire de la rouquine, la Vallet a gardé contact jusqu'à la fin de leur scolarité. C'est au travers de représentations des Brides Abattues que les deux femmes se retrouvent, un hasard d'autant plus singulier de par la présence d'un Apcher en son sein, Appollon pariât à la condition particulière. Occupée en grande partie par son travail il n'est cependant pas rare que la louve se libère afin d'assister à leur montée sur scène, habitude qui restera jusqu'à leur dissolution. Bars, scènes et autres lieux de représentation sont toujours une bonne excuse pour se croiser lorsque Léonore ne lui dispense pas quelques sorts et potions après un échange houleux où les phalanges auront fait offices de ponctuation.

Officiellement un homme à la solde du gouvernement s'efforçant d'amouracher des liens diplomatiques, officieusement.. Telle est la question. Cette grande silhouette à l'accent de fer est une apparition bien singulière, elle ne sait pas quoi penser et bien qu'il lui ait rendu un fier service sans le vouloir, elle ne peut faire taire cette petite-voix qui l'incite à s'en méfier : rares sont ceux à ne pas s'être fait poignardé dans le dos par le diable après lui avoir serré la main. Aucun individu se présentant de lui-même aux Apcher n'est vraiment sain, aussi propre et distingué puisse-t'il être et elle le sait. Agir n'est néanmoins pas dans son intérêt, alors la jeune femme ne montre rien, se contentant de garder un oeil tout à fait certain sur ses actions..

Ici vous parlerez du lien qui unit votre personnage à cet autre. Une phrase, plusieurs, c'est vous qui voyez. Voyez ceci comme un pense bête, ou alors comme un moyen d'expression, c'est vous qui voyez !

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