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Lycanthrope, mâle alpha de la meute rouge originaire de Russie, magister de l'Ordre du Temple, protecteur du secret magique. 
Mère maquerelle de l'Empire des Sens, italienne au sang chaud et à l'accent méditeranéen prononcé, veuve noire, habile manipulatrice.
Veuve d'Apcher, née Karkaroff, préceptrice des enfants d'Apcher avant leur entrée à Beauxbâtons, contre le secret magique, proche de Tarek Shafiq.
Veuve de l'ancien baron du Gévaudan, candidate à la chambre de la noblesse, magistrat supérieur à la cour de Justice Magique, lycanthrope non recensé.
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Némésis Le BihanATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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Son sourire s'efface lorsque son dernier élève quitte la petite salle municipale où elle tient ses cours. Long soupir, et elle s'adosse contre le mur, observant les pupitres et instruments mis à la disposition des moins fortunés qu'elle va devoir faire disparaître avant de rendre les clés. C'est dans ces instants que la magie est bien pratique. Surtout pour elle qui n'a jamais été une grande adepte du rangement. Le crépis accroche sa chemise lorsqu'elle se remet d'aplomb pour aller jeter un œil dans le couloir, vérifier qu'aucun témoin malvenu ne décidera de se pointer pour la trouver baguette en main. Le moment serait mal choisi pour se faire pincer en train de pratiquer la magie devant des moldus. Car le cours qui vient de se terminer était à destination d'une population non magique. Pour la majorité des adolescents, qu'elle peinait à faire intégrer les rudiments de la musique bretonne. Elle l'avait découvert, être un bon musicien ne fait pas de vous un bon professeur. Elle aurait préféré avoir une classe plus avancée, avec laquelle elle n'aurait pas eu à s'attarder sur le rébarbatif solfège, mais les volontaires ne se pressaient pas au portillon ; elle ne pouvait pas se permettre de faire la fine bouche. Au moins ses élèves moldus étaient-ils un peu plus dégourdis que ses élèves sorciers, moins nombreux encore, et qu'elle soupçonnait d'être plus attirés par sa célébrité que par l'apprentissage de la musique.
Son coup de baguette se fait un peu trop agacé, et deux pupitres s'emmêlent dans un boucan métallique. « Mais merveilleux, manquait plus que ça » grince-t-elle entre ses dents. Elle range prestement sa baguette dans sa poche, convaincue que le vacarme ne va pas tarder à attirer un ou deux employés municipaux inquiets. Épaules lourdes de lassitude, elle se résout donc à démêler les pupitres récalcitrants à la main. Pas de doute, sa vie a bien changé en l'espace de quelques mois. La fin des Brides Abattues semble avoir scellé sa carrière sur scène. Si elle ne pouvait se résoudre d'abandonner la musique, elle doit pour l'instant se contenter de ces quelques cours donnés dans un monde et l'autre. Mais c'est si différent. L'harmonie d'autres instruments accompagnant le sien lui manque, ainsi que la ferveur du public. Un dernier coup de poignet, et les deux pupitres retrouvent leur indépendance.
L'esprit encore encombré de souvenirs de musique et d'applaudissements, elle fourre ses accessoires dans le placard. Dernier coup d’œil sur la salle, qu'elle juge suffisamment rangée pour aujourd'hui. Il lui semble entendre des pas dans le couloir. Sans doute un employé municipal qui vient vérifier - un peu tard - qu'elle n'est pas morte enterrée sous ses pupitres. Elle se presse, pas d'humeur à entamer la discussion. Mais quand elle ouvre la porte à la volée c'est pour y découvrir une tête autrement plus familière. « Gast » jure-t-elle, prise par surprise. Le charmant visage d’Apollon Bellemain - dieux que ce pseudonyme lui semblait ridicule à présent - n'était pas celui qu'elle s'attendait à trouver, loin de là. De tous les membres de son ancien groupe, elle n'aurait jamais pensé qu'il serait le premier à revenir la voir. Leurs rapports n'avaient jamais été ... idylliques. « Guilhem » salue-t-elle brièvement. Elle reste dans l'encadrure de la porte, n'envisage même pas de l'inviter à rentrer. Les traits d'aristocrate de son ancien compagnon détonnent complètement dans son univers si modeste, si ... moldu. Elle rougirait presque, la Némésis, comme si elle n'aurait pas dû être surprise ici, où elle-même refuse de s'avouer qu'elle est tombée bien bas. Mais non. Pas question. Son expression se durcit, ses bras se croisent. « Qu'est-ce que tu fous là ? Le moment est vraiment mal choisi. » Comme si un moment avait pu être le bon.
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Guilhem d'ApcherATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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Apollon n’était pas du genre nerveux, il agissait et réfléchissait après, ce qui donnait des résultats pas toujours attendus mais qu’importe, le prévisible était ennuyeux. Et même s’il était nerveux, eh bien, il ne le montrait pas, petit soleil rayonnant de confiance en lui-même lorsqu’il s’avançait vers une mort certaine. Dramatique, lui ? A peine. Il y avait cinquante pourcents de chances que ça finisse bien, alors il les prend alors qu’il entre dans le bâtiment qui ne paie pas de mine au fin fond de la Bretagne. Non, il ne fait pas un bond de dix mètres au fracas qu’il entend au bout du couloir, ce n’est même pas vrai. Non, il ne ralentit pas non plus en voyant la porte… Il se met à accélérer jusqu’à ce que la porte s’ouvre, royal.
Il grimace intérieurement en entendant son prénom, son vrai prénom, quelle idée il avait eu de le leur donner un jour ?
«
Il se redresse élégamment de son inclination exagérée, et il lui tend un bouquet tricolore avec fierté ; les jacinthes violettes du pardon mélangées à quelques roses poudrées et, plus important, au brun de châtaignes accrochées magiquement entre les fleurs. Il avait passé du temps, pour composer ce bouquet des plus atypiques, réutilisant quelques notions lointaines du langage des fleurs (merci mère, et merci les cours de harpe pendant que ses sœurs parlaient compositions florales) et celle plus récente de connaître Némésis et ses instincts d’écureuil. Et puis c’est plus original, un bouquet de fleurs avec moins de fleurs que de châtaignes !!
D’ailleurs, peut-être qu’il aurait dû créer des fleurs comestibles plutôt que d’ennuyeuses fleurs achetées au fleuriste moldu du coin ? Par les tourbillons de Viviane, il aurait dû y penser avant ! Mais c’est trop tard maintenant, car le grand gaillard regarde dans le blanc des yeux celle qu’il était venu voir (ou affronter, ou supplier, ou fuir, ça dépendait de trop de facteurs pour être prédit, de toute manière il n’avait aucun talent en divination).
«
Parler, parler tellement qu’elle oubliera que la dernière fois qu’ils se sont vus il avait balancé au bord de sa route toutes (ou presque) les affaires des membres du groupe avant de partir avec la roulotte. Tout à fait faisable.
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Il n'a pas changé d'un iota, l'Apollon. Même sourire à faire fondre les dames, même suffisance qui transpire par tous les pores de sa peau. Comment a-t-elle pu partager son quotidien, rire à ses plaisanteries ? Et il suffit qu'il ouvre la bouche pour que l'envie de frapper le mur à en briser les pierres la démange. Car si elle devait lui reconnaître un talent, ce ne serait pas son agilité musicale, mais plutôt sa capacité à taper juste, presque à chaque fois. L'évocation du célibat de groupe la frappe assez fort dans la poitrine pour arrêter sa première réplique cinglante. Elle garde la bouche entrouverte, comme un stupide poisson hors de l'eau, et se déteste aussitôt. Elle se reprend, mais un temps trop tard, si bien que seul un grognement vient ponctuer la déclamation de Guilhem. Il ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle lui retourne ses compliments, de toute manière. Que devrait-elle lui dire ? Qu'il est toujours aussi bien pomponné ? Qu'il doit pouvoir enfin passer autant de temps dans la salle d'eau qu'il le souhaite ? Pitié.
Elle détourne enfin l'attention de son visage, presque surprise qu'il n'ait pas spontanément pris feu sous la brûlure de son regard, pour observer ce qu'il lui tend avec insistance. Un bouquet. Comme c'est cliché. La cerise sur le gâteau, vraiment - pas de doute, malgré leur séparation, Apollon n'a pas oublié comment lui porter sur les nerfs. Et qu'est-ce qu'elle voit parmi les fleurs ? Ce ne serait pas des châtaignes, quand même. Le rouge monte aux joues de Némésis à la vitesse d'un Sombral au galop, son talon claque sur le sol quand elle avance d'un pas, se rapprochant dangereusement du visage - ou plutôt, du menton - du bellâtre, qui a enfin fini de débiter ses âneries.
« Les petites gens se seraient bien passé de ta visite » tonne-t-elle, furieuse. « La seule personne à me casser les oreilles aujourd'hui, c'est toi, alors tu ferais bien de dégager d'ici, ou la prochaine châtaigne sera dans ta gueule ! »
« Hem. Un souci, mademoiselle ..? »
Némésis fait volte face, envoyant sans doute, au passage, quelques mèches de cheveux dans les yeux de Guilhem. Un moldu, employé de mairie à coup sûr, les regarde avec un air d'inquiétude polie. Il a dû l'entendre hurler, comment aurait-il pu la louper ? Peut-être même est-il arrivé assez tôt pour la voir postillonner sur Apollon. Non non non. Elle ne peut pas se permettre de passer pour une hystérique, elle n'a aucune idée d'où donner ses cours si on lui refuse l'accès aux salles municipales. Son regard vole de l'employé à Guilhem, au bouquet de fleurs, au moldu à nouveau. A tous les coups, ce dernier imagine en son ancien acolyte un fervent admirateur, un soupirant épris d'amour. A l'aide. Non sans un immense effort de volonté, Némésis parvient à reprendre son calme, à étirer ses lèvres en un sourire. Un sourire crispé, mais allez, ça fera.
« Aucun souci. Tout va très bien » affirme-t-elle avec un aplomb à toute épreuve. Elle se convaincrait presque elle-même. Mâchoires serrées sur son faux sourire, elle arrache le bouquet des doigts d'Apollon, attrape son poignet de sa main libre, l'entraîne derrière elle tandis qu'elle tourne le dos à l'employé et se dirige à grands pas vers la sortie de la mairie. L'air froid de l'hiver breton la cueille à peine la porte fermée, achevant de lui faire reprendre ses esprits. La petite place du village est déserte. Les seuls bruits sont le glougloutement de la fontaine et le bruissement du vent dans les fourrés. Elle s'approche de ces derniers pour y balancer le bouquet, avant de desserrer sa poigne de fer de l'avant-bras d'Apollon. Elle ne comprend toujours pas ce qui l'a amené ici - il n'a quand même pas pu anticiper toute cette série d'évènements - mais n'est plus très sûre d'avoir envie de le savoir.
« Merci beaucoup pour ça » siffle-t-elle entre ses dents, nettement moins fort que dans la mairie, de peur d'alerter un hypothétique passant. « J'espère que tu es fier de toi. Ça valait bien le coup de descendre ton royal postérieur parmi les moldus, au moins. »
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Il tombe des nues. On lui avait toujours appris, que les fleurs étaient un présent qui n’avait aucune chance d’échouer. Les femmes aimaient les fleurs. Les hommes aimaient les fleurs (du moins, il aimait, et n’était-il pas une référence, un lanceur de mode ?). Tout le monde aimait les fleurs sauf ceux qui en étaient allergiques. Et les écureuils aimaient les châtaignes. Il n’y avait littéralement aucune raison que Némésis, sa chère, explosive Némésis ne soit pas attendrie par ce drapeau blanc tendu vers elle. Après tout, Apollon était un homme de goût, ses fans le savaient, tout le monde le savait.
(il fallait toujours qu’il rate tout…)
Menaces, menaces… Némésis n’a pas changé, et ça le rend soudain nostalgique, presque mélancolique, piqure vive et douloureuse, au point qu’il n’a rien à rétorquer à son véhément monologue, à moins que ce ne soit à cause de l’interruption hésitante du moldu… Qui le sauve momentanément d’un peu plus de venin (mais c’est, hélas, trop tard pour les postillons qu’il essuie du revers de sa main gantée, dégoûté). Toutefois le sorcier de se dégonfle pas, il décroche un sourire rayonnant à l’inconnu ainsi qu’un : «
(et ça lui manque. Ça lui manque, merlin que ça lui manque, les contacts physiques autant que les engueulades. Est-ce bizarre qu’il soit content qu’elle lui crie dessus ? Malgré le risque de faire saigner ses oreilles sensibles ? )
Toute forme de contentement disparaît lorsque son bouquet, soigneusement composé et enchanté par ses petites mains connaît une fin brutale. Guilhem se retient de grimacer, de laisser retomber sa bonne disposition apparente. Il pose une main sur son cœur, comme choqué : «
«
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Némi-chou. Sérieusement. Déjà, à l'époque des Brides, le surnom était réservé aux chamailleries, à ces moments où ils prétendaient se disputer, frères et sœurs infernaux de leur famille recomposée. Il ne peut espérer rien d'autre que de la voir fulminer en l'utilisant dans un instant aussi critique. Et pourtant. Pourtant ce n'est pas la fureur qui fait trembler le menton de Némésis, mais plutôt une atroce vague de nostalgie, venue la frapper au moment où elle s'y attendait le moins. Le visage de la bretonne se ferme, devient étrangement inexpressif, tandis qu'elle tente de refouler l'océan déchaîné de ses émotions, se concentrant sur le simple écho de ses pas. Clac clac clac. Un peu comme le rythme des sabots qui marquait leur quotidien. Non, ne pas s'attarder sur le passé. Rien ne pourrait le faire revenir, et surtout pas cette pathétique tentative de gagner ses faveurs. A moins qu'au contraire, il ne s'agisse pour Guilhem de lui démontrer sa victoire ? Pas question de lui donner raison, en ce cas. L'air frais aide Némésis à reprendre ses idées, à noyer ses regrets comme ses doutes. Elle arrive presque à s'en convaincre, en tout cas.
« C'est ainsi que je traite les présents stupides. Et que je traiterai tous tes présents, sois-en certain » grogne-t-elle, éludant qu'il ne se trouve guère d'admirateurs pour lui offrir des bouquets, ces derniers mois. Au mieux prétendent-ils s'intéresser à sa musique, le temps de quelques leçons - avant de se désintéresser, aussi rebutés par la difficulté de son art que par l'amertume qu'elle manifeste à l'enseigner. Au moins trouve-t-elle une vague satisfaction en observant l'air déconfit que sa réaction a provoqué chez l'apollon. Cela signifie-t-il qu'il était sincère ? Elle préfère ne pas s'attarder sur cette hypothèse et ses douloureuses implications. Au lieu de quoi, elle observe le bras qu'il lui tend avec autant de dégoût que s'il s'agissait d'un geste particulièrement vulgaire. « Et pourquoi ne pas s'installer dans la caravane que tu nous volé, mmh ? A moins que Charybde et Scylla en aient enfin eu marre de supporter ta sale tête et se soient tirés sans toi ? » C'est facile - c'est cruel, même. Elle sait très bien que les deux chevaux n'ont jamais eu la moindre affection pour Guilhem. Que sa simple présence suffisait à les faire renâcler nerveusement.
En outre, elle n'a aucune envie de remettre les pieds dans la caravane, de voir les transformations qu'Apollon aurait pu y apporter en leur absence. Ce serait comme contempler le cadavre désacralisé de leurs années passées. Bras fermement noués sur son ventre, cheveux agités par la bise glaciale, Némésis se demande une fois de plus ce que son ancien camarade espérait en lui rendant ainsi visite. Et songe qu'elle ne lui fera pas lâcher le morceau tant qu'il n'aura pas réchauffé son royal - pardon, noble - postérieur. Bien sûr, elle pourrait transplaner, le planter là, comme lui les avait plantés sur le bord de la route, deux ans plus tôt. Au lieu de quoi, elle soupire bruyamment, avant de pivoter sur ses talons, son petit pressé l'emmenant vers la périphérie du village. « Suis-moi, au lieu de débiter des idioties plus grosses que toi. » Laissant derrière elle le glougloutement de la fontaine, elle se dirige vers une maison de pierre semblable à toutes les autres. Aucune enseigne ne pend de sa façade, aucune écriture n'orne sa porte de bois, mais Némésis y entre sans hésiter ni même toquer. L'atmosphère dans l'auberge qui se découvre alors est nettement plus chaleureuse. Les pintes qui volettent toutes seules dans les airs indiquent ouvertement un établissement sorcier ; des conversations enjouées et des rires étouffés leurs parviennent de partout, tandis qu'un air de musique se fait entendre depuis une pièce éloignée. Le comptoir des Korrigans possède plusieurs portes camouflées dans la campagne bretonne, et Némésis les connaît toutes. Faisant de son mieux pour ignorer Guilhem, elle se dirige vers une alcôve particulièrement isolée, s'installe lourdement à la table, avant de daigner enfin porter sur le musicien un regard perçant. « Satisfait ? Maintenant dis ce que tu as à me dire. Je t'écoute. » Mais pas pour longtemps, ajoutent les éclairs qui brillent dans ses yeux.
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TW : mention de cauchemars/angoisse/cœur brisé #dramagui, alcool, à maj si besoin
Le fait est, que ça n’a pas été facile pour Guilhem de venir la voir. De prendre sur lui, et sa fierté, pour faire le premier pas, tendre une main et risquer qu’elle soit mordue jusqu’au sang (mais au moins, il a moins de risque avec des dents d’écureuil que des crocs de loup !).
Le fait est que ça avait été plus fort que lui. Le déchirement de la séparation avec Giacomo était tel que ça avait ravivé la cicatrice jamais guérie de celle avec son groupe. Que dormir seul était devenu impossible, la respiration comme coupée, une angoisse sourde, muette et assassine lui prenant aux tripes pour des cauchemars trop réalistes lorsqu’il ne subissait pas des insomnies. Des cauchemars, ou des rêves trop beaux qui le laissaient si vide et seul au réveil.
Le fait est qu’il est hors de question qu’il dise ça tout haut. Apollon est un dieu, là ou Guilhem n’est qu’un homme, il est plus facile de jouer la bête de scène qu’à l’être faillible. Et puis il n’a aucun doute qu’il réussira à gagner Némésis à sa cause avec un peu de persuasion.
Le voilà donc qui se retient de lever les yeux au ciel (que ce serait impoli, même si elle le méritait) lorsqu’elle parle de ses prétendants imaginaires et surtout de ses méthodes pour les faire fuir. Ça, il n’en doutait pas, elle pouvait faire très peur lorsqu’elle le voulait -d’une manière adorable.
Ouch. D’accord, c’était un peu mérité (il l’avait bien volée la roulotte), mais pas trop non plus, Merlin, il n’était pas un criminel. «
Il laisse retomber son bras comme si de rien n’était et qu’il ne s’était pas pris un vent monumental (et lève les yeux au ciel dans son dos, cette fois, devant tant de puérilité) et la suit en se pressant, non pas à cause de la difficulté à tenir le rythme avec ses grandes jambes mais car, c’est vrai qu’il gèle !!! S’il avait su il aurait pris son manteau de fourrure… «
Il ne juge pas la porte malgré son air bien trop classique, et il fait bien en découvrant un établissement on ne peut plus libre d’êtres non magiques ! Enfin ! Libre d’être lui-même sans avoir à se retenir d’agiter sa baguette dans tous les sens. L’ambiance chaleureuse et bruyante le détend aussitôt, il aime être entouré de monde et de vie, même lorsqu’il n’en prend pas part. Il s’installe confortablement, retirant ses nombreuses couches de vêtement jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une chemise bouffante à flanelle, dont le blanc met en valeur son teint hâlé et ses mèches ondulées blondies par le soleil. La Corse lui a réussi, avant de le trahir et lui planter un poignard dans le corps.
«
Et il danse, Guilhem, autour du sujet qui chauffe, autour de l’abcès brûlant. Et il brode, Guilhem, autour de ce qu’il a à dire, autour de ce que son cœur désire plus que tout et qui est à portée de main, là, juste devant lui.
Si proche. Si lointain.
song of moon and sun
song of loss and freedom
anaphore
Némésis Le BihanATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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Occupation : Coach de musique bretonne, militante politique, petits boulots par-ci par-là
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Keeping strong opinions and regret
Les rodomontades de Guilhem l'exaspèrent. Dire que fut un temps, elle les trouvait amusantes - attachantes, même ... Était-ce l'ardeur de leurs concerts qui l'aveuglaient à ce point ? Ou bien l'influence discrète de l'aura d'Asgall ? Non, elle préfère ne pas penser à Asgall, ne pas l'emmêler à ces sentiments déjà trop confus. Son ami lui manque bien plus que Guilhem ne pourra jamais espérer lui manquer - comme un réel vide dans son âme, que rien n'arrive à combler. Car on ne remplace pas si aisément quelqu'un qui a vécu à vos côtés pendant plus de dix ans. D'un tour de force mental, Némésis parvient à effacer de son esprit l'image d'un Asgall déçu et désemparé, pour lever les yeux au ciel d'une manière plus que théâtrale - car non, Apollon n'est pas le seul à pouvoir donner dans ce domaine-là, quoiqu'il soit sans doute imbattable sur ce terrain. « Par pitié, ne me dis pas que tu t'es résolu à les droguer au philtre d'amour ? » Ce n'est pas vraiment une question ; elle lui tourne le dos avant de voir sa réaction. Au fond, elle ne croit pas réellement qu'il pourrait s'abaisser autant - même lui ne peut être si bête ... pas vrai ?
Avec l'ouverture de la porte l'assaille une vague de chaleur, de bruit et d'entêtantes odeurs. Les sens de Némésis s'en trouvent trop saturés pour qu'elle s’appesantisse plus longtemps sur ces vilaines pensées. Laissant pour plus tard le sort de Charybde et Scylla, la bretonne esquive les regards curieux autant qu'elle le peut. Elle n'a aucune envie qu'il se murmure qu'elle a été vue en compagnie d'Apollon Bellemain - et si des rumeurs commençaient à circuler sur une éventuelle reformation des Brides Abattues ? Par Morgane, elle ne sait pas si elle y survivrait. C'est donc la tête rentrée dans les épaules qu'elle trace son chemin vers la plus isolée des tables ; c'est sans compter sur la légendaire discrétion de Guilhem, bien sûr. Les dents de la rouquine, déjà serrées après s'être entendue appelée "écureuil", grincent salement quand la voix de son ancien compagnon s'en vient héler bruyamment le tenancier. « C'est vraiment pour ça que tu as fais le déplacement ? Des bières et un repas ? Et ce sera un cidre pour moi - merci » ajoute-t-elle à l'adresse de la serveuse venue jusqu'à eux pour évaluer la cause de ce raffut. Aucune chance d'éviter les rumeurs, désormais. Peut-être pourra-t-elle les limiter au maximum en s'adressant au plus vite à ses quelques contacts dans les médias. En sortant de sa poche quelques bézants, aussi ...
Et puisqu'on parle de finances, la voilà qui hausse un sourcil sceptique lorsque Guilhem lui annonce qu'il couvrira leurs dépenses de la soirée. Elle qui s'attendait à devoir aligner au moment de l'addition ... Car Apollon Bellemain peut mimer l'opulence autant qu'il le veut, chacun sait que les d'Apcher ne roulent pas sur l'or. Bon, peut-être pas chacun. Mais Némésis le sait, et ça lui suffit. « Toi qui régales, vraiment ? Je n'ai pas entendu parler de grande percée musicale venant de toi, ces derniers temps. En fait, je n'ai pas trop entendu parler de toi du tout. C'était reposant. » Elle ponctue sa remarque assassine de son sourire le plus ostensiblement hypocrite. Guilhem a voulu discuter ? Pas de souci, elle peut le faire. Elle a même plein d'autres piques en réserve. « A moins que tu n'aies trouvé un gentil pigeon ? Pardon, un généreux donateur. Le même qui t'aurait offert ce joli brillant à ton oreille, par exemple ? » Elle envoie un coup de menton vers le pendentif un rien clinquant, qui scintille dans les lumières des chandelles et envoie danser sur les murs des reflets carmins. Apollon a toujours aimé ce qui brille - mais ce bijou-là ressemble à s'y méprendre à une vraie pierre précieuse. Némésis a une pensée pour son propre mécène, qui n'apprécierait sûrement pas qu'elle dépense son argent dans ce genre de futilités. Enfin, qu'en sait-elle ? Elle essaye de recourir aussi peu que possible à ses bézants, excès de fierté parfaitement malvenu, mais irrésistible. « Écoute Guilhem, je sais que ça commence à faire une paye, mais tu n'as pas dû oublier que la patience n'est pas mon fort. Tu as jusqu'à la fin de mon cidre pour m'expliquer les raisons de ta venue - et tu connais la rapidité de ma descente » soupire-t-elle lorsque leurs boissons respectives se posent délicatement devant eux, sans qu'une goutte ne tombe sur la table.
death of an optimist
never thought it'd come to this ☽ It's in the sound of the song that was sung to an empty room. The last light from the sun that was set too soon. In the blood from the war that history forgot. In the unsolved crime and the memory lost.
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