[Clotho | Sybille ] With anger or with compassion

Nom

On lui offrit bien des noms et Sybille s'est amusée à les porter comme autant de vêtements qu'on pouvait jeter à sa guise. De son enfance, elle se souvient du nom des femmes, de la reine des roses et des épines qu'il charriait sur son passage. De Redzepova elle s'est goinfrée toute son enfance. Nom de la grand-mère, de cette femme de puissance et de merveilles qu'elle a toujours admiré. Sur son sillage, acceptant les grands sourires de la fille enfant, des doigts qui se pointaient, émerveillés, vers ce que le monde faisait de mieux.
Il y a celui du père, celui de cet homme qu'elle n'a jamais connu mais qui, dans sa poitrine, a enfoncé les épines. Celui qui a fait couler son sang d'une autre couleur, engeance sombre, liquide brulant d'ébène. Romanova, qu'elle n'a même jamais approché, qu'elle n'a jamais considéré comme sien. Il ne fut que le géniteur quand sous son sel, elle crut toucher le fond.
Puis il y a celui qu'elle a choisi. Abeausi, pour faire comme sa tante, créer sa lignée et son identité. Car de reine elle ne voulait prendre le nom tant qu'elle ne jugerait le mériter. Les mots sont des symboles, les patronymes plus encore. Redzepova est celui des têtes couronnées. Luscombe celui de la famille. Abeausi est le sien. Celui qui rends beau, qui consacre ses veines. Elle le porte, pour l'heure. Au fil de ces lubies. Devant police, elle répondra ainsi. C'est que son identité n'est pas réellement réelle et que, dans les registres de Paris, elle n'existe pas. Alors de fumée, elle se fait joueuse et tronque les passeports pour les mensonges.

Prénom

Qu'Apollon et les lumières ne se sont penchés sur son berceau à la naissance. Qu'ironique est ce prénom quand elle n'a de don à offrir au coven. Sybille fut adoubée dans les rituels des siens et son prénom lui vient de la lune, si pleine quand elle voyait le jour. Bébé calme, bébé silence, Sybille n'est prophétesse que de la fin des siens et de sa propre malédiction.

Naissance

C'est au  1 Novembre 1902 que Sybille a poussé son premier cri. Jour de la Toussaint ,quand le voile se fait plus fin entre les morts et les vivants. Née sous le signe du scorpion. Les étoiles lui garantissaient déjà un futur brulant, de cette même flamme qui ne la quitte pas et qui garde ses futurs. Elle pique et elle consume, elle dévore et elle recrache les fleurs fanées.

Parents

Elle est née de l'amour, que sa grand-mère lui confiait. Son père, Luka Romanov, fils second de la reine des épines, puissant mage noir qu'elle n'a, pour ainsi dire, pas connu. Elle n'a que de bref souvenirs de son géniteur. Elle se revoit lui sauter dans les bras, trop jeune. Elle le revoit la gronder, sur un détail. Elle le revoit construire un fétiche. Le reste, elle a préféré l'oublier. Son esprit a fait le vide et aujourd'hui, Sybille est avide de réponse. Elle qu'on a conçu pour le clan, avant tout, veut le rencontrer. Le faire sortir de prison -si elle n'arrivait pas trop tard- et le découvrit. A s'en bruler les plumes, qu'importe.
Car Florin, sa mère, lui a dit : son père n'est pas une mauvaise personne. Son père est seulement différent. Sybille écoutait sa mère. Elle l'aimait tendrement. Les deux femmes, si proches en âge, le sont également dans les évènements. Elles dormirent ensemble, jusqu'à ce que Sybille demande à être seule les nuits. Florin lui racontait des histoires rocambolesques alors que le clan voyageait à travers le monde et elle fut la première a faire rêver sa petite fille. Sybille lui confie tout, toujours. Sa mère est son repert, son roc et son cap, même dans la nuit la plus sombre.
Sybille est pourtant partie en France. Laissant mère et grand-mère derrière elle. Car les figurines féminines fortes sont légion dans son entourage et elle rêve d'être comme elle. Plus encore : elle rêve de ressemble à sa grand-mère, cette sorcière ô combien puissante qui fut sa première professeure et celle qu'elle écoutera toujours. Car la grand-mère offre le moindre mot et Sybille y répondra, plus qu'elle ne réponds à n'importe quelle loi. Il n'y en a qu'une qui existe dans l'univers de la sorcière : celle du clan, celle des siennes.
Puis il y a Mirela. Sa tante. La soeur de son père. Celle qui lui a offert l'asile, à son arrivée en France, quand elle travaillait encore à faire sortir son père de prison. Les plans de Sybille tombèrent à l'eau. L'influence de sa tante, lui, ne frémit jamais. Elle voit un amour à cette femme, la respecte plus que tendrement et s'est promis de protéger sa jeune cousine, quand même Mirela ne le pourrait parfois pas.

Nature du sang

Le sang de Sybille lui est douloureux. Non de cet ichor mêlé - bien idiot que ceux qui s'arrêtent à la pureté - mais bien de sa couleur sombre et de son lien maudit. Ce qui coule dans les veines de la sorcière n'a rien de ce qui étreint ses soeurs. Le carmin est abimé, tâché par ce que son père lui a légué et que, même aujourd'hui, elle ne comprends. Elle a des questions, plein la tête. Des demandes, des espoirs, des rêves de petite fille qui ne sont jamais devenus grand. Et ce sang, toujours, rappelle qu'ils ne le feront jamais.

Situation matrimoniale

Sybille n'a bien que faire de menottes qu'on glisse aux Hommes. Elle est libre, libre de l'air qu'elle respire et des hommes qu'elle aime. Si le corps des femmes est beauté, il n'interesse parfois que les désirs quand les hommes, eux, font naitre des sentiments. Hétérosexuelle sans que la question ne finisse par se poser, trop d'homme qu'elle goute et recrache quand le fruit ne lui plait plus. Elle se méfie, si fort, de ce coeur un peu trop dur. Elle est libre, refuse les amours uniques. Célibataire quand les amours deviennent vite indigestes et l'approchent d'une Mort qu'elle refuse et qu'elle craint.

Occupation

La plume, acide, fait la coqueluche de ses dames et de ses monsieur. Sybille tient une rubrique mondaine d'un journal des Lestrange, le De vous à moi, qu'elle alimente régulièrement des petits potins qu'elle peut trouver à droite et à gauche. Elle crée avec son audience un lien de confiance, s'assurant par la même d'être invitée à différents dinés mondaines. Sybille n'est pas folle : jamais elle n'irait accuser ses employeurs, se permettant seulement, parfois, de petites piques qui font croire à sa liberté de pensée. En vérité, la jeune femme ne prends pas réellement de risques et s'amuse de tout savoir. Parce que les secrets sont le pouvoir et elle ne se prive jamais, pour oublier d'en dévoiler certain et de les confier à sa tante.

Scolarité

Digne fille des landes, Sybille ne s'est rendue dans aucune école de magie. C'est auprès de ces soeurs qu'elle fut formée, qu'elle découvrit la magie comme les français ne la pratique pas. Le coven abreuvait ses petits de savoir et, enfant curieuse, Sybille ne ternit ni de questions ni de demandes. Elle se découvrit un amour particulier pour les plantes, dont les breuvages et les saveurs n'ont plus de secrets.

Composition baguette

Les baguettes la font souvent rire quand elle voit les sorciers les protéger comme des effrénés. Un morceau de bois ne serait être vecteur de la valeur. Elle en eut une, pour mieux l'offrir à son coven, pour mieux la briser comme on détruit des brides d'innocences. Sans regrets ni obligation. Elle choisit de rejoindre ces soeurs et c'est pourtant avec une tristesse feinte qu'elle dira qu'on a détruit son bien le plus précieux et qu'elle refuse aujourd'hui d'en avoir une nouvelle, en respect à ce qui l'accompagna. Pour les mensonges, des années. Pour la Vérité, quelques jours tout au plus.

Patronus

Pour quoi faire ? ce qu'il n'y a nulle moquerie dans la voix de Sybille quand la question est offerte. Un patronus vaut-il plus que des charmes et des fétiches ? Un patronus s'offre-t-il pour tenir compagnie ou pour défendre. Sybille aime à s'imaginer que le sien serait un chat noir, aussi sombre que le pelage de Chterne et aux yeux tout aussi verts. Mais les patronus n'ont, semble-t-il, pas de couleur. La nouvelle magie la fait rire, comme ceux qui la pratiquent et jurent qu'elle seule surplombe tout.

Epouvantard

Ce hachoir violent qui s'abat. Ce hachoir couvert de sang, un sang noir, un sang salit, un sang maudit. Ce hachoir qui la poursuit sans relache, qui a hanté ses rêves tant et tant quand elle ne sait réellement ce qu'il est. Sa mère lui a raconté, quand elle était plus vieille. Elle refuse d'y croire. Il n'y a que ce hachoir, qu'avec le temps elle a associé à un ennemi mortel. Qu'elle a tenté d'apprivoisé, en l'utilisant pour couper certaine plantes, ce même hachoir qui est accroché au mur de sa cuisine.

Amortentia

Il y a dans cette potion des odeurs qu'on n'oublie jamais. Les Madeleines de Proust, qui s'accrochent à l'âme et la condamne à s'en souvenir, encore et encore. Sybille n'est guère différente des autres. L'Amortentia, quand elle se présente, fleure les crins de chevaux et les odeurs de cuir neuf. Non que la belle soit cavalière. Elle a seulement vécue trop d'année en compagnie des bêtes, quand le coven se glissait sur les routes et arpentait le monde. Cela lui rappelle les voyage, ceux qu'on bénit pour toujours et qu'au fond, on rêve de retrouver. Parce qu'elle a eu le diable au corps la demoiselle. Et de tous, c'est en Asie qu'elle a trouvé le plus beau. La Chine et le rêve de l'osmanthus les doux arbustes qui hantent encore ses rêves. Puis, par dessus tout, il y a l'odeur de l'humus frais, celui de la serre, celui des plantes qui grandissent et qui écume la forêt. Elle aime la forêt. Y trouve une certaine quiétude. Ce lieu est celui des moment hors du temps, des périodes où elle cueille les objets et les souvenirs, les prémices des fétiches et les plumes des oiseaux. Enfin il y a les nid d'oiseau seule pâtisserie dont elle pourrait se rendre malade. Heureusement, Sybille est piètre cuisinière.

Particularité Magique

Née au sein d'un coven, Sybille a grandit dans la magie des landes. Elle a vu les siens construire rituel et artefact, elle a observé avec un plaisir non feint la nature s'épanouir à leur côté et elle a toujours voulu être comme ses soeurs. La magie, classique, la laisse de marbre et les belles petites étincelles faites avec une baguette ont tendance à la faire rire. Elle a suivi les cours des siennes, écouté attentivement, apprit et questionné.  Aujourd'hui, elle est loin d'être experte, trop jeune encore. Mais elle a fait de la construction des fétiches un talent et de leur manipulation un chef d'oeuvre.
Sa sorcellerie, elle l'a choisi, fait grandir et elle l'aime, comme une partie d'elle-même qui forme son tout. Elle l'a partage pourtant avec une autre particularité. Plus insidieuse. Plus cruelle. Sybille a le sang noir, le sang des Romanov, celui qui charrie une malédiction comme on en fait peu : elle souffre de la maladie d'Hanahaki. L'amour a le goût acre de la fleur. S'il n'est partagé, la belle crache des pétales de fleur, de cette horreur qui grandit dans ces poumons. Sybille en a peur, une peur bleu, qu'elle a découvert trop jeune, quand elle est tombée amoureuse d'un homme qui ne voulait d'elle. L'amaryllis s'échappe, pétale après pétale. Ironique, quand la fleur se veut celle de la fierté altière. Elle empoissonne lentement ses poumons, lui offrant une limite de temps et une peur rauque de l'amour. Aimer, oui. Mais toujours avec réciprocité de ce harem qu'elle n'entretient guère. La fleur aime pourtant s'y piquer, s'approche des hommes puissants dont le coeur est acide.  Le papillon se fane devant les flammes qu'il fuit pourtant.