[Atropos | Camille Delacour] The one who, for his country, died inside

1879. Naissance de Camille Delacour, à l'Hôtel-Dieu de Paris. Par tradition, ses parents attendirent six mois avant de baptiser et nommer leur second fils. La célébration prit lieu dans la chapelle familiale et en commité réduit. Quelques semaines plus tard, une autre célébration -publique cette fois- fut organisée en grandes pompes dans une partie du Parc aux Pégases.


1885. Premières manifestations magiques chez Camille ; le fléreur qui ne voulait pas descendre du dessus d'une commode en fut le premier à en faire l'expérience. L'animal flotta dans les airs pendant plusieurs heures avant que la nourrice ne s'en rende compte et ne vienne au secours de la pauvre bête. Ses parents, souvent absents entre le Conservatoire et les affaires secrètes de l'Ordre, le placèrent entre les mains de plusieurs tuteurs de grand renoms. Sans surprise, ce furent les arts libéraux qui seront mis en avant lors de son éducation. (6 ans)


1890. Durant l'été de sa onzième année, la famille Delacour reçue une invitation au nom de leur fils cadet. Elle fut acceptée et Camille eut droit à la totale ; une grande célébration pour fêter son entrée officielle dans le monde magique, puis le meilleur en terme de matériel scolaire et enfin sa baguette. L'enfant ne savait pas, à cet instant, qu'il s'agirait non seulement de sa plus fidèle compagne mais aussi celle qui lui causerait le plus grand malheur. Ce fut la tête haute et les yeux pleins d'étoiles que Camille s'engagea à Beauxbâtons. (11 ans)


1892. Pendant les deux premières années de sa scolarité, le jeune garçon refusa de rentrer pour les weekends, car il préférait rester pour étudier ou encore poursuivre ses œuvres artistiques dans un des nombreux clubs associés à l'école de magie. Camille ne revenait que pour les vacances, profitant alors de sa famille avec l'euphorie de l'enfance. Ce fut à l'une de ces occasions que ses parents lui présentèrent Elric d'Adhémar, de quatre ans son cadet, pour qu'ils deviennent compagnons de jeu.

Ayant été jusque là le plus jeune de sa fratrie, Camille adopta immédiatement l'adorable petite tête blonde. Il le considéra même comme un petit frère et décida de lui apprendre absolument tout ce qu'il connaissait et de lui conter toutes les aventures qu'il vivait à Beauxbâtons. Dès cette rencontre, le petit Delacour se mit à rentrer chaque weekends pour être sûr de passer ses samedis après-midi avec son nouvel ami. (13 ans)


1897. Diplômes GRIVE et PIE en mains, Camille se distingua particulièrement dans les matières suivantes : Histoire de la Magie, Arithmancie, Bienséance, Astronomie, Sortilèges, Étude des Runes. Il quitta Beauxbâtons la tête haute et rejoignit immédiatement sa famille, bien décidé à s'aventurer dans l'univers de l'Art et d'y laisser sa trace, comme ses parents et son frère avant lui. Contre toute attente, son entrée dans le monde actif du travail fut retardé lorsque son Père le convoqua dans son bureau et lui exposa l'existence de l'Ordre des Templiers.

Un nouveau monde s'offrait à lui et sa connaissance de l'Histoire de la Magie fut entièrement remise en question. De nouvelles études lui furent aussitôt imposées avant qu'il ne puisse ne serait-ce que songer à mettre un pied dans l'ombre de l'organisation plurimillénaire. L'entièreté de son Été se passa dans un bureau d'étude du domaine, derrière une pile vertigineuse de parchemins, livres et tutorats de l'Ordre. Ce n'est qu'au milieu de l'Automne que Camille fut enfin considéré comme digne de devenir un Novice. (18 ans)


1899. Avec son initiation en bon chemin pour l'introniser Chevalier d'ici quelques années, Camille se tourna enfin vers ses études initiales : l'Histoire de l'Art magique et moldue, ainsi que ses techniques de restauration. Après une grande célébration de sa famille pour l'introduire officiellement dans la haute société parisienne comme jeune bachelor, Camille se dévoua corps et âme à sa passion, ne faisant pas grand cas des propositions de mariage qui lui pleuvaient dessus à cette époque.

Ses appétits charnels trouvèrent aisément satisfaction dans les bras de nombreux amants et maîtresses, généralement des artistes soutenus par sa famille et qu'il rencontra lors de galeries d'art ou d'évènement caritatifs. Ce fut Lidia l'Estang qui parvint à attirer son attention autrement que pour une rencontre éphémère et passionnée. La jeune fille, encore adolescente, le fascina par son intelligence vive et son humour décapant le vernis des mondanités qui lui étaient servies jusque là.

Une amitié sincère naquit entre eux, fondée sur un profond respect mutuel et une affection sincère. Or, conscient que la corde du mariage se resserrait autour de leur cou respectif par la pression sociale et familiale, ils décidèrent d'annoncer leurs fiançailles. Ils étaient convaincus qu'à défaut d'une vie d'amour et de tumultes, ils auraient au moins l'assurance de grandir et de vieillir aux côtés de leur meilleur ami. Il fut convenu que Lidia devra d'abord terminer ses études avant que le mariage ne prenne place. (20 ans)


1900. Ce fut lors d'une superbe journée de début d'Automne, graciée d'une bise vivifiante et d'arbres aux frondaisons flamboyantes que Camille Delacour et Lidia de l'Estang furent déclarés mari et femme. Les festivités continuèrent pendant trois jours complets au domaine des l'Estang. Après deux semaines supplémentaires pour leurs Noces, Lidia et Camille retournèrent habitué dans un hôtel particuliers au cœur de Paris. (21 ans)


1901. Jour de félicité pour Lidia et Camille. Leur premier enfant vint de naître et il s'agissait d'un garçon. Suivant la coutume familiale, ils attendirent que le nourrisson passe le seuil critique des six mois avant de le faire baptiser et de lui donner son prénom : Emmanuel. Le sorcier n'aurait jamais cru avoir la fibre paternelle, mais alors que la petite main du nouveau né se refermait sur son index, il sentit immédiatement ses doutes s'envoler. Camille sut qu'il serait prêt à tout abandonner, absolument tout, pour que son fils grandisse dans le bonheur et l'épanouissement personnel.

Ayant sécurisé un héritier supplémentaire pour l'une des familles fondatrices de l'Ordre des Templiers, Camille fut finalement autorisé à passer Chevalier. Il obtint par la même occasion l'autorisation de travailler sur des pièces d'art au nom de sa famille. Grâce à son nouveau rang dans l'Ordre, il obtint aussi de nombreux soutiens et su rapidement développer un réseau solide aux quatre coins de France, puis plus tard : dans tout le globe. (22 ans)


1910. Les années passèrent et Camille continua d'agrandir son influence dans le monde des Arts. Après avoir fait ses armes avec des œuvres de collections privées, il décida d'abandonner les jupons de sa famille pour voler de ses propres ailes. Il ouvrit son cabinet de restauration, acceptant des commissions de particuliers, comme d'établissements professionnels. Mêlant savoir moldu et sorcier, il se fit un nom et c'est à l'âge de trente ans qu'il parvint à attirer l'attention du Louvre.

Il fut commissionné pour aider à restaurer plusieurs œuvres Égyptiennes du côté moldu du Musée : sarcophages, statuettes, fresques murales, le travail était colossale et l'équipe à l’œuvre tout aussi imposante. Il fallu presque une année entière pour finir le chantier et à la conclusion de l'exposition qui s'en suivit, Camille fut officiellement invité à rejoindre la section sorcière du Louvre. (31 ans)


1912. Son nom se murmurait dans les galeries d'Art et les salons privés. Le sorcier aux doigts de fée, disait-on. Un homme au regard infaillible, capable de ramener à la vie jusqu'aux œuvres les plus abimées. Son expertise ne se réservait pas seulement aux peintures et fresques, mais aussi aux sculptures et à l'ébénisterie. Le cuivre et le bronze, le marbre et le verre ; Camille se passionnait de toutes les formes et couleurs des Arts.

Ce fut peut-être pour cette raison qu'il fut mandaté pour la restauration d'une large pièce d'art au nom du Vatican. L'Ordre des Templiers approuva la demande et le sorcier quitta la France pour rejoindre l'Italie. Là, contre toutes attentes, il retrouva dans les couloirs de pierres blanches son ami d'enfance : Elric d'Adhémar. Il ne l'avait plus vu depuis bien des années et avait failli oublier son visage, sa voix... et toute l'affection qu'il lui avait porté.

Mais les années étaient passées, les esprits avaient évolué et les appétits avaient certainement bien changé. D'une adoration fraternelle, Camille découvrit rapidement qu'il l'aimait tout autrement. Au travers des yeux d'un adulte, il découvrit un homme sensible, poète et pétri d'une certaine innocence qui su étriller les plus sombres désirs de l'artiste. Mais cela ne l'empêcha pas de se dévouer corps et âme pour Elric, de le respecter et d'en faire le centre de son monde.

Ils passèrent plusieurs semaines ensemble et lorsque Camille fut incapable de faire traîner plus longtemps sa restauration sans s'attirer les foudres du Vatican et de l'Ordre, ils furent forcés de se séparer. Or même si une chaîne de montagne les sépara, puis plusieurs pays et autant de cultures différentes, Camille ne cessa jamais de correspondre avec son amant et de le couvrir de présents à chaque étape de sa vie. (33 ans)


1914-1915. C'était le début de ce que les moldus nommeront la Der des Ders. Paris toute entière trembla à la violence qui prit place sur les lignes frontalières. Les tranchées se creusaient depuis la Manche jusqu'aux Alpes Suisses et la guerre d’attrition débuta. Beaucoup de sorciers ignorèrent cette guerre qui ne les concernaient que de loin, mais Camille se rongeait les sangs. Il a récemment appris que son amant, Elric d'Adhémar, a été envoyé dans les tranchées. Dans de nombreuses lettres, il le conjura de revenir en France. De ne pas participer à ce massacre qui n'avait rien à voir avec l’œuvre de Dieu. Ce n'était que la folie des hommes, plaida-t-il... en vain. (35-36 ans)


1917. Une année de célébration pour Camille et Lidia qui voient leur fils aîné remporter des notes optimales lors du passage de son GRIVE. Emmanuel est félicité, il a même droit à une fête en son honneur pendant laquelle la branche maternelle de sa famille lui offre un gronian tout juste débourré. Camille pour sa part offre à son fils sa baguette : elle a toujours été pour l'enfant une source d'admiration. Dans l'esprit du sorcier, il peut s'agir du commencement d'un héritage à confier d'une génération à l'autre...

L'attentat eu lieu quelques jours après seulement. Les explosions, la panique. Les hurlements et les cris d'agonies résonnaient tout autour de Camille, mais il ne les entendait pas. A genoux dans les décombres, il serrait le corps sans vie de son fils aîné. Ses yeux restaient accrochés au visage ensanglanté d'Emmanuel, puis tombèrent lentement sur la baguette que l'adolescent tenait entre ses doigts glacés. Sa baguette. Inutile, capricieuse... qui aura refusé de protéger le jeune garçon. Une baguette qui ne reconnaissait qu'un seul maître et qui venait de faire payer l'outrage d'avoir été confiée à un autre.

Le chagrin, la culpabilité, la colère et l'impuissance. Camille fut totalement dévasté. Si les De Valefor étaient visés, pourquoi devait-il perdre un enfant ?! Si seulement sa famille n'avait pas été aussi proche de la royauté, si seulement ils avaient écouté l'Ordre... Non. Les Templiers devaient forcément savoir pour les attentats et n'avaient rien fais pour les prévenir. Pour les alerter du danger. Famille royale, Organisation secrète : Camille les rangea à la même enseigne dans son aveuglement.

"Et bien, tu aurais dû y rester !" Des mots violents, presque aussitôt regrettés par Camille, mais que l'orgueil et le chagrin empêchèrent d'aller retrouver Elric pour s'excuser immédiatement. Pourquoi était-il venu le voir en cet instant de douleur ?! Pourquoi n'avait-il pas attendu qu'il se calme ?! Lorsqu'une certaine lucidité regagna l'esprit du sorcier, il était déjà trop tard : celui qui faisait battre son cœur depuis plusieurs années avait disparu de Paris. Des mots qu'il regrette encore à ce jour et qui hantent sans cesse l'arrière de ses pensées. (38 ans)


1920. Pendant presque trois ans, Camille Delacour disparu de la scène sociale. Il s'enferma dans son hôtel particulier après avoir envoyé son épouse endeuillée et ses autres enfants dans le Larzac, au domaine des L'estang. Il refusa toute visite et se plongea dans d'obscures recherches. Un florilège de silhouettes indéfinissables fut visible chaque nuit, entrant et sortant par la porte des serviteurs. Durant trois ans, le sorcier solidifia ses connaissances dans les sortilèges informulés pendant qu'un Brise Sort engagé clandestinement travaillait sur un projet ambitieux.

Au terme de ces trois années, Camille Delacour reparu dans les salons et les œuvres caritatives organisées par ses proches. La mine sombre, les traits marqués par le chagrin et les remords, il s'efforça de redorer un nom quelque peu terni. Il fut toutefois évident à tous qu'il boudait son frère aîné, Théophile, et qu'il préférait ne pas se mêler aux affaires privées de sa famille. Camille se consacra alors entièrement à son travail au Louvre et ne tarda pas à être nominé Directeur de la section magique pour laquelle il travaillait depuis près de dix ans.

Ce fut lorsqu'il atteint le sommet de sa carrière que Tarek Shafik l'aborda en tout discrétion. L'homme était à la tête d'un tout nouveau mouvement politique, assumant une position dangereuse vis à vis du Secret. Quelques années plus tôt, fidèle aux Templiers et à l'ordre établi, Camille l'aurait rabroué sèchement... mais après la mort de son fils et la déchéance des De Valefor, le sorcier se laissa bercer par les promesses et les ambitions de Tarek. Il prêta une oreille attentive à ses ambitions et s'offrit de l'aider. (41 ans)


1923. Après de longues années à se côtoyer officiellement via de la restauration d’œuvres d'art et la traque de pièces perdues ou volées à travers le globe, Tarek et Camille décidèrent de s'allier "pour de bon". L'Aube Sorcière gagnait certes en puissance un peu plus chaque année, mais elle manquait de fonds pour mener à bien tous ses projets. Camille étant assis sur une véritable fortune, il représentait pour la famille Shafik un investissement de choix.

Cependant, pour ne pas risquer la prison -voire carrément une mise à mort- si jamais l'Ordre découvrait ses nouvelles allégeances, Camille prépara en secret son départ. Il aura extrait de son esprit plusieurs souvenirs importants qu'il savait risquer lors de sa sortie de l'organisation. Il s'agissait principalement d'évènements en relation avec sa famille, mais aussi Elric d'Adhémar et de leurs semaines passées à Rome.

D'autres souvenirs, davantage d'ordre pratique que stratégique vis à vis de l'Ordre, furent eux aussi stockés dans une fiole ensorcelée, minuscule pensine portative qui lui aura coûté un rein (métaphoriquement parlant). Elle fut obtenue par le biais des Machiavelli et Camille la dissimula avec une lettre scellée, le tout destiné à lui être envoyé d'ici quelques années. Dans cette lettre, il s'expliqua les raisons de son départ de l'Ordre et d'autres informations annexes pour s'aider dans un futur proche. (43 ans)


1924. Camille prétendit que sa foi envers l'Ordre était trop vacillante pour continuer à servir les Templiers. Il demanda officiellement à sortir des rangs, ce qui provoqua sans surprise un tollé général au sein de sa famille. Son frère aîné, Théophile, tenta par tous les moyens de lui faire changer d'avis, mais Camille s'obstinait. Il exposa ses raisons, trop nombreuses, qui lui faisaient remettre en doute sa conviction pour la Cause.

Durant l'étude de sa demande, Camille préfèra quitter Paris pour vivre dans une maison d'été, sur le domaine des l'Estang. Le sorcier prétendit vouloir passer le restant de ses jours dans l'ignorance avec l'espoir de pouvoir enfin clore le chapitre de son deuil. Causant pour l'occasion une décision sans précédent au sein de l'Ordre des Templiers, Camille Delacour se fit oublietter par Elric d'Adhémar qui usa de cette opportunité pour faire ses preuves et acquérir le rang de Sénéchal. (45 ans)


1926. Un petit paquet emballé dans du papier craft brun, froissé et légèrement tâché d'huile, arriva un beau jour sur son perron. Il n'y avait aucune adresse d'envoyeur et il n'y avait sur le dessus qu'un seul prénom d'écrit à la main : le sien. En d'autres circonstances, Camille l'aurait normalement jeté au feu sans même l'ouvrir, mais il reconnaissait cette écriture. Il s'agissait de la sienne. La question était : pourquoi diable s'était-il envoyé ce paquet ? Quand ? Et pourquoi ne s'en souvenait-il pas !?

Lorsqu'il tira sur la ficelle de chanvre et découvrit le contenu, il fallu des jours supplémentaires à Camille pour oser lire le contenu de la lettre et une poignée d'autres en plus pour qu'il ose récupérer les souvenirs enfermés dans la pensine. Mais il finit par le faire... et resta plusieurs semaines à s'isoler du reste du monde, juste le temps de digérer ce qu'il venait de re-découvrir. Un pan tout entier de son passé lui revenait. Le plus douloureux fut certainement de se rappeler qu'il avait aimé un homme au point d'effleurer la folie des doigts. (47 ans)


1927. La situation s'escalade. Les tensions politiques se renforcent. Camille continue de financer secrètement l'Aube Sorcière tout en essayant de rattraper un mariage brisé. Il n'escomptait pas retrouver une épouse, mais plutôt une amie en la présence familière de Lidia. Les remords rongeant l'esprit du sorcier le décident à fermer plusieurs chapitres non résolus de son passé. L'Aube Sorcière désire passer à l'étape suivante de son grand plan et sa vie pourrait s'arrêter brutalement dans les conflits à venir. Camille ne souhaite pas rendre son dernier souffle avec des regrets pleins le cœur. (48 ans)