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[TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

Auguste LestrangeCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
Auguste Lestrange
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(#) [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    Parfois, il lui semble encore sentir le roulis sous ses pieds, entendre les craquements du bois et les grincements des cordages. Parfois, le spectre d’un embrun salvateur dérobe encore ses sens à la grise réalité. Pied à terre, en France, dix nuités dont l’attention vespérale observe le sommeil se faire désirer. Auguste n’en montre rien, mais au fond, il a l’impression d’être l’un de ces pélicans que toute grâce déserte dès lors qu’ils se posent à terre à la marée. L’infinie vision de l’océan a été remplacée par les hauts bâtiments haussmanniens de Paris, la grisaille et les automobiles devenues courantes pour la population moldue.

    Quelque chose lui manque. Coeur de plomb qu’il traîne comme les chaînes d’un bagnard et souffle lourd. Aux heures creuses du jour, il lui semble devoir se forcer à respirer. Alaric fut une rencontre bienvenue. Auguste et son frère partagent après tout une relation florissante, soudée et aimante. Même aujourd’hui, l’aîné reste son exemple. Et puis, désormais, il y a Ruben, le fils d’Alaric, son neveu. Pourtant, Auguste n’en reste pas moins insatisfait. Quelque chose lui manque. Ou bien est-ce ces pensées qui ne cessent de tourner dans son esprit, ces images qu’il ressasse tel un chronographe éraillé.

    L’âcre fumet du fuel et de l’huile de moteur brûlent un nez qu’il ne savait pas avoir si sensible, tandis qu’il conduit dans Paris, jusqu’au Faubourg Saint-Honoré. Auguste se laisse emporter par les chimères sensorielles, par cette impression d’iode qu’il effleure encore du bout des doigts et de l’esprit, juste hors de sa portée. L’engin infernal est finalement laissé sur un emplacement approprié et il achève sa route à pied, le pas vif et rythmé. Il connaît très bien la route de l'hôtel particulier qu’il s’apprête à visiter et il sait aussi que l’homme qu’il souhaite rencontrer s’y trouve, à moins que quelque fantaisie ne l’ai saisit.

    Ce lieu, sa famille contribua à ce qu’il est aujourd’hui, offert aux Romanov pour leur usage au cœur de leur exil. Peut-être était-ce finalement là une mauvaise idée. Peut-être eût-il été plus pertinent de les laisser se débrouiller… Mais son tendre cœur n’aurait sans doute pu le supporter, à l’époque. Bonheur que de voir Crepus faire écho à sa bonté, et malheur pour l’homme qu’il était devenu d’observer ses actes de jeunesse, l’âcre bile du doute fermement ancré sur son palais. Il n’était plus temps d’y revenir, cependant et déjà, sa main gantée de cuir noir brossé enlaçait le heurtoir pour en frapper la porte d’entrée.

    Le cliquetis discret du battant s’ouvrant lui semble instantané, quand bien même Auguste sait que c’est une impossibilité. Où ses pensées avaient-elles donc voguées ? Sans doute vers Nikolaï, qu’il n’avait pas vu depuis trois ans, si ce n’était au travers des nombreuses esquisses jonchant  ses carnets et les murs de sa cabine à bord de l’Apogée. Malgré la morgue qu’il éprouve face à l’attitude complaisante de son amant, c’est encore lui que son esprit identifie comme la source probable de ses insatisfactions. Tout l’acier de l’expérience acquise ne saurait le préserver tout à fait des tendres aspirations de son cœur.

    Et il y siégeait toujours, en son cœur.

    Ses prunelles, vives comme les eaux pures du golf de chine, bondissent immédiatement vers la silhouette servile lui ayant ouvert. Nulle aménité ne transpire, pas plus que de malveillance et il n’égrène que quelques onces de sablier avant de s’exprimer enfin, la voix paisible et composée démentant cette souveraine insatisfaction qui semblait vouloir durablement le ronger. Il se garde, aussi longtemps qu’il le pourrait. Grapille chaque minute. Nikolaï le mettrait à nu bien assez vite, par ailleurs.

    Je viens voir Monsieur Romanov.
    -Le maître est absent.
    -Non.

    Il ravale son mécontentement. Bien sûr, cela faisait quelque temps qu’il n’avait plus pratiqué. Une faute unilatérale et pourtant il voit son vis à vis se ratatiner sous la franche froideur de sa mire océane. Auguste ne s’en excuse pas pour autant. En un sens, ils auraient sans doute pu s’adapter aux codes locaux mais la question est large et… inutile, pour l’heure en tout cas. De toute façon, personne ne le questionnera.

    Convoyez ma présence à Sergueïevitch.” Un ordre, pur et simple.

    On le fait entrer, eût égard à son pedigree. Installé dans un salon du rez-de-chaussé, Auguste questionne un bref instant la pertinence de sa venue avant de balayer de tels doutes. Nikolaï et lui sont amis, aux yeux du monde et du patriarche. Il était bien naturel d’offrir quelque visite sociale après de longs mois à l’étranger, en particulier lorsque l’on connaissait la proximité entre leurs deux familles. Une proximité dont il avait été un moteur volontaire par ailleurs.

    Le bruit de pas, discret sur les tapis d’intérieur ou une quelconque moquette de qualité, fait frémir un cœur jusque-là enchâssé d’une fine couche d’acier. Était-ce donc bien cela ? Ce manque hâve qui ne cessait de l'oppresser ? Son souffle se fait plus long, plus profond, contrôlant le flux d’émotions qui caressent la surface sans jamais la briser. Ses traits cuits par le soleil de la haute mer, restaient inexorablement figés dans leur austérité tandis qu’il le voit enfin approcher.

    Cette fois, il sait tout à fait où les minutes se sont dissipées, autant que la destination de ses pensées.

    Sergueïevitch.” offre-t-il sobrement, saluant de la tête.

    Ils ne sont pas seuls, aussi se contente-il de l’observer, la mire douce mais gardée.
    LOOM OF FATE | 2023
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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : Aucun
    Ce palais —qui n’en était même pas vraiment un—  je le détestais. Je le détestais parce qu’il me ramenait inévitablement à lui. Lui qui il y’a trois ans déjà m’avait abandonné, une nouvelle fois ! Au moins, me diriez-vous, cette fois, il avait eu le courage de me le dire avant de partir. Il n’avait pas disparu du jour au lendemain comme la première fois. Qu’importe. A chaque fois, il avait arraché mon cœur en prenant la mer. En me laissant seul à me demander si un jour il me reviendrait et, pire encore, s’il reviendrait en vie.  Auguste Lestrange. Mon meilleur ami et bien plus encore. Mon confident, mon amant, mon amour infini.  Auguste Lestrange, l’homme que j’avais aimé dès l’instant où nos regards se sont croisés dans les couloirs de l’Académie Magique de Beauxbâtons. L’Homme que j’aimerai toujours. L’homme que j’aimerai à jamais.  Je me souvenais comme si c’était hier du premier baiser échangé sous cette douche dans les vestiaires du terrain de Quidditch. Un baiser qui s’était prolongé en un corps à corps endiablé. Je gardais de ce moment un souvenir intarissable. C’était le meilleur souvenir pour produire le plus beaux des lynx des neiges en patronus.  

    Ce souvenir, c’était celui du début d’une histoire qui aurait été parfaite si elle n’était pas interdite. Une histoire parfaite condamnée à s’écrire à l’imparfait car mon destin était d’épouser une héritière de la maison royale des de Valoys alors que je rêvais de l’épouser lui.  Je devais l’oublier.  Je devais l’oublier pour parfaire ma destinée. Je devais l’oublier parce qu’il m’avait abandonné. Comment pouvais-je l’oublier alors que cet endroit même où je vivais avait été acquis par mes parents grâce à ses parents. Ce palais, ou plutôt cet hôtel particulier comme on disait ici symbolisait la dette de ma famille envers la sienne.  Ce palais me ramenait inévitablement à lui et c’était pour cela je le détestais.

    Je le détestais comme je le détestais lui, ou plutôt j’essayais de le détester lui de me faire souffrir ainsi. Je me détestais moi surtout de l’aimer autant. Quoi que je fasse, je ne pouvais pas l’oublier. Tout me ramenait toujours à lui. Maintenant, j’étais plus ou moins en couple avec Arran. Il était parfait mais il n’était pas Auguste. Il ne serait jamais Auguste et je savais très bien que si Auguste revenait, je le quitterai. Mais bon. Auguste ne reviendrait pas de si tôt. J’en étais convaincu.  Il ne reviendrait jamais. Il était parti pour m’oublier. Lui, il saurait m’oublier.

    Je voulais fuir le plus possible ce palais pour ne pas penser à lui mais où aller ? Je préférais encore être là dans ce palais qui me torturait avec son souvenir plutôt que dans une foule dont j’entends chaque pensée et ressent la moindre émotion.  Ici, je souffre mais je souffre seul. Je souffre avec ma douleur, ma peine. Dehors, c’est insupportable. Je ne supporte plus le mal des autres. J’ai l’impression que le mal des autres me fait encore plus mal depuis que lui m’a fait si mal.

    Lui. Je ne m’attendais pas à le voir frapper à ma porte comme ça sans prévenir. Je m’attendais pas à ce qu’on vienne me chercher et que je le trouve dans mon salon. Je ne m’attendais pas à entendre sa voix m’appeler de mon patronyme “Sergueïevitch.” Je ne m’attendais pas à le voir me saluer d’un signe de la tête. J’avais envie d’hurler. J’avais envie de le traiter de tous les noms d’oiseaux. De lui demander comment il pouvait avoir le culot de se pointer comme ça, comme si de rien n’était après m’avoir si lâchement abandonné.  Je n’en fît rien. Nous n’étions pas seuls. Il me fallait préserver les bonnes manières, les apparences. "Lestrrrrrange ! Mon vieil ami ! Quel plaisir de te rrrrrevoir après tout ce temps ! " j’avais beau feindre un sourire, mon regard était noir. Il me connaissait assez bien, assez intimement pour ne pas avoir besoin de mon don pour savoir ce que je ressentais. "Fais donc comme chez toi " dis-je en désignant un fauteuil. Ironie du sort. Moi qui rêvait que mon chez moi, soit son chez lui, j’étais en train de l’inviter à faire comme chez lui alors que nous n’aurons probablement jamais un chez nous. Mais vu le rôle jouer par sa famille dans l’acquisition de cette propriété, n’était-ce de toute façon pas un peu chez lui ? "Je suis heurrrreeeeux de te voirrrrr en vie. J’avais peurrrrr que le merrrrr t’emporrrrteee " c’était bien vrai. C’était ma plus grande crainte. Mon plus grand cauchemar. Un cauchemar qui hantait nombres de mes nuits. "Es-tu définitivement de retourrrrr ou bien es-tu juste venu saluer rrrrrapidement un vieil ami avant de partirrrr à nouveau " le « sans prévenir » me brûlait les lèvres.

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    Auguste LestrangeCLOTHO | THIS IS OUR WORLD NOW !
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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    La feinte est sans aucun doute crédible et avec tous les faux-semblants des Romanov, Auguste ne doute pas que ce fut une nécessité. Lui-même n’y a cependant pas le cœur et se contente d’opiner. Trois ans depuis leur dernière séparation. Oui, cela fait certainement longtemps, quand bien même il ne les a pas vu passer. Il sait sa perception biaisée. Son regard clair trouve celui- sombre, du Romanov, s’y plonge sans frémir et sans se dérober. Nikolaï est irrité, sans aucun doute, trois ans depuis son départ, aucun contact ni aucune lettre. Non qu’il ait cessé d’essayer, les cadavres de ses missives jonchent les mois passés en haute mer, s’accumulant dans l’une de ses malles jusqu’à ce qu’il décide d’en brûler la plupart, n’y voyant là qu’un écueil où ses doutes et ses langueurs viennent mourir, purgées par l’immensité.

    Gestes souples, lorsqu’il s’installe, jambes croisées, bras sur les accoudoirs, on l’eût dit siégeant sur un trône plutôt qu’une confortable causeuse. D’un regard, il observe brièvement le cadre de cheminée avant de reporter toute son attention sur Nikolaï. Une attention promptement assombrie par le sujet abordé. L’éclat de sa mire s'approfondit de l’évidente pensée qui la traverse pour l’immense sensibilité qui fait la damnation du Romanov. Peut-être aurait-elle dû m’emporter. Et il sait, bien sûr, que Nikolaï l’aura perçu, ressentie, si ce n’est par les mots, à tout le moins par les émotions profondes, lancinantes qu’elle charrie. Un instant plus tard, la poigne d’acier happe cet émoi pour ne laisser qu’un calme imposé. Auguste ne désire pas troubler davantage son amant.

    Si tant est qu’il puisse encore l’appeler ainsi.

    Je ne sais pas encore.” affirme-t-il d’une voix douce et lasse. “Il y a encore quelques semaines, je ne prévoyais pas de rentrer en premier lieu et pourtant, c’est ce que j’ai fait.

    Pourquoi, quand il y pensait ? Ses errances maritimes lui ouvrent les yeux sur un monde riche, exceptionnel en tous points. Il se sait à sa place, à bord, et il y trouve son compte. Et pourtant, ces six derniers mois s’étaient pavés de bien des introspections. Soudainement plongé dans le silence, son regard vogua, loin de Nikolaï, en un point d’horizon imprécis. Les murs de l’hôtel particulier disparaissant presque à ses sens. Ce qui remue en lui est immédiatement muselé, tué dans l'œuf par sa farouche volonté. Ce n’est pas le moment d’y penser. Il préfère autant, en l’instant, se noyer dans la présence de Nikolaï et pourtant… cela aussi, il se l’interdit. Nikolaï n’est pas le seul à agir par égoïsme. Ses départs répétés n’étaient pas une solution. Uniquement de l’huile sur le feu de leur…

    Quoi, d’ailleurs ? Qu’était-ce, ce qu’ils partageaient jusque-là ? Une passion, vraiment ? Si tant est, elle lui semble alors digne des mots de Shakespeare. Digne de Roméo et Juliette, aussi terriblement mièvre que cela puisse sembler. L’idée même, aussi honnête qu’outrageuse, le ramena fatidiquement au moment présent. A l’irritation, la grogne de Nikolaï, et sans doute à sa souffrance. Cillant, Auguste l’observa, sans un sourire, cœur frémissant, pulsant faiblement sous la douleur qu’il ravale et contrôle, l’étouffant d’une volonté entêtée. Elle lui semble ce roulis qui lui manque, qu’il sent parfois encore sous ses pieds, s’élevant pour mieux retomber, encore incapable de se transformer en vagues véritables. C’est à lui de parler, il ne peut pas s’attendre à ce qu’on le fasse à sa place.

    Mais la présence importune demeurait.

    Laissez-nous.

    Surprise de l’intéressé, sans aucun doute. Sans pour autant lui accorder le moindre regard, Auguste sait pourtant que ce serviteur cherche l’approbation de son maître désigné, Nikolaï en l'occurrence. Attitude cavalière, certes, mais il n’avait pas l’intention de se répandre dans une pantomime hypocrite simplement parce qu’un inférieur décidait de rester planter là comme le dernier idiot du village. Nikolaï saurait l’appeler s’il avait besoin de quoi que ce soit, certainement, et ainsi, ils pourraient s’exprimer en paix. Assertif, Auguste décida d’ailleurs de poursuivre, revenant à Nikolaï et cette fois, ignorant superbement le monde alentour. Tout ceci était suffisamment douloureux pour qu’il ne tolère le rendre pire encore par quelque menue insatisfaction.

    Un nouveau silence, bref et retenu, tandis qu’il luttait pour s’exprimer et dépasser les barrières timorées qu’il s’imposait. Un souffle, inspiration profonde qui lui frémit les épaules avant qu’il ne s’exprime enfin, dans un russe défait d’accent.

    Je suis navré de ma conduite à ton égard. Partir comme je l’ai fait n’était pas une solution à ce qui nous préoccupait. Ce qui *me* préoccupait. J’ai choisi la fuite parce que je me sentais impuissant, peu importe tout le reste. En cela j’ai abandonné tout respect pour toi ou pour notre relation et j’en suis bien conscient.

    Un vague raclement de gorge, gêné, car il l’est bien qu’il n’en montre rien. S’excuser n’est pas dans sa nature. Ployer non plus. Pourtant, Auguste se montrait honnête. Il aimait Nikolaï, certes, mais il le respectait avant tout, malgré toute sa frustration. Et il ne l’a pas respecté.

    Je ne te demande pas de me pardonner, je ne peux pas défaire ce que j’ai fait. Je ne te demande pas non plus de me croire sur parole après mes récidives. Mais j’estimais te devoir cette visite.

    Je te dois au moins ça Kolya.

    LOOM OF FATE | 2023
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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : Erotisme - homosexualité
    J’étais incapable de dire si sa visite me faisait mal ou me rendait heureux. Je le détestais d’être parti. Je le détestais de m’avoir abandonné, de m’avoir brisé le cœur. En ce sens, je le détestais de revenir comme si de rien était. Comme si on ne s’était pas vus depuis la veille, comme si rien n’avait changé. En même temps, j’étais heureux de le voir. Déjà parce qu’au moins, maintenant, je savais qu’il était en vie. Et puis, parce que, que je le veuille ou non, il m’avait manqué, il m’avait terriblement manqué. Sa simple présence à mes côtés suffisait à apaiser mon cœur meurtri. Mais c’était trop facile. Je ne pouvais pas le laisser contrôler mes sentiments, contrôler ma vie avec ses beaux yeux et son bon sourire. Et encore, je ne vous parle pas de ses beaux attributs de virilité. Lorsqu’il utilise cet argument, je ne réponds plus de rien.  Pour l’instant, je reste énervé. Enervé qu’il ne m’ait pas donné la moindre nouvelle pendant trois longues années. Même pas un seul hibou pour me dire qu’il était vivant. Même pas une seule réponse aux lettres que moi je lui avais envoyées. Si seulement j’avais su qu’il avait tenté de m’écrire. Si seulement j’avais su qu’il avait une malle pleine de lettres qu’il n’a jamais osé m’envoyer. Si seulement, il m’en avait envoyé ne serait-ce qu’une seule. Si seulement il avait eu le courage, de me les apporter aujourd’hui. Alors déjà,  je lui en voudrais beaucoup moins.

    Je le regarde s’installer, avec toute sa grâce et son élégance, comme si de rien n’était. Je brûle de désir de me jeter sur lui mais n’arrive plus à distinguer si c’est pour le frapper ou pour m’offrir à lui. Puis mes émotions se dissipent derrière les siennes. Au moins maintenant j’arrive à les distinguer, pas comme sous cette douche à Beauxbatons.  Je déteste ressentir ces émotions, car au milieu de tous les sentiments qui le traversent, je sens son amour. Son amour infini et sincère qui inonde mon cœur. Je me pince les lèvres pour me retenir de l’embrasser. Il n’a pas le droit de jouer ainsi. Ce n’est pas fair-play.  De toute façon, il est hors de question que je lui cède tant que je ne sais pas s’il compte rester ou partir encore. Je refuse d’être sa catain, qu’il viendrait voir lorsqu’il en a besoin. Je ne suis pas son jouet. S’il compte repartir. Il ne m’aura pas.  Sa réponse ne me satisfait pas. Il ne sait pas. Il ne sait pas quoi ? Si je suis suffisamment digne de lui ? Si mon sourire peut suffire à le retenir ? "Et pourrrrrquoi tu es rrrrrrentrrrré alorrrrs ?" lui demandais-je en plongeant mon regard sombre dans le sien. « Pour toi », ou encore « Parce que tu me manquais trop » étaient les seules réponses que je pouvais entendre.

    Avant de répondre, il congédia le domestique. Comme si sa réponse ne pouvait pas être donnée en sa présence. Une attitude qui m’offrait une once de bonheur. Il voulait être seul avec moi. Pour pouvoir parler librement et plus encore sûrement. Le domestique attendait mon approbation pour fuir. Je la lui donnais d’un geste de la main l’invitant à débarrasser le plancher sans plus attendre.

    Avant qu’Auguste pris sa parole, je ressentis cette douleur dans la poitrine. Une douleur qui était à nouveau la sienne. Je ressentis son stress et la profonde inspiration qu’il prît avant de s’adresser à moi. La langue qui sortit de sa bouche me surpris. Depuis quand parlait-il russe ?  J’esquissais un sourire. Il l’avait appris pour moi. C’était obligé. C’était la preuve qu’il m’aimait autant que moi je l’aimais. Pourquoi fallait-il qu’il sache toujours se faire pardonner ? Alors qu’il disait qu’il ne me demandait pas de me pardonner, jetant une œillade aux alentours pour m’assurer que personne n’était présent, je m’avançais vers lui.  Je posais mon index droit sur ses lèvres, tandis que ma main gauche attrapait sa main droite. Un éclair foudroyant traversa mon corps au moment où nos mains se touchèrent. Je n’avais plus qu’une envie, que les lèvres imitent les paumes. Sans hésiter, je posais mes lèvres contre les siennes. Un baiser fougueux, passionné.  Un baiser qui trahissait ce désir si longtemps refusé. Trois ans, c’est long. A peine mes lèvres eurent elles effleurées, celles d’Auguste que je sentis s’embraser dans mon corps un brasier si puissant qu’il donnerait naissance à une colonie de serpencendre.  Le feu ardent qui brulait dans mon cœur me brûlait à présent les lèvres qui ne formaient plus qu’unes avec celles d’Auguste. J’avais l’impression que mon cœur battait si fort qu’il allait me percer la poitrine.  Lorsque nos lèvres se séparèrent, j’aurais tout donné pour recommencer. J’ai passé ma langue sur mes lèvres pour profiter encore du gout des siennes, avant de reculer d’un pas en arrière.  Tout en m’écartant je sentais encore  le venin de ce baiser couler dans mes veines et empoisonner ùon corps. J’entendais  des cris de mandragores venant de mon cœur me suppliant d’unir à nouveau mes lèvres à celles de mon unique et véritable amour. Je continuais de m’écarter car ses baisers laissaient à désirer son corps tout entier et je refusais de m’offrir à lui si facilement.

    "Je te parrrrrrdonne Auguste"dis-je le souffle coupé par l’ardeur de ce baiser. "Je te parrrrrdonne si tu me prrrrromets de rrrrrester. Si tu me prrrrromets de ne plus m’abandonner." Je me détestais de me montrer si vulnérable. Si soumis à lui. Si dépendant de lui. Mais c’était une réalité dont je ne pouvais me faire. "Je ne suis rrrrrrien sans toi, Auguste.  Je ne vis pas sans toi."  J’avais envie de lui dire que je l’aimais mais je me retenais. Troublé par mes émotions, j’en oubliais de le féliciter pour son russe.  Une sacrée ruse, par laquelle il avait su reconquérir mon cœur, en un rien de temps.

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    Occupation : Armateur, avec une flotte de navires prêts à servir.
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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    S’il n’avait pas déjà su le lourd fardeau qu’est la légilimencie, Auguste eût alors aspiré à la maîtriser, sans aucun doute. Un bref, naïf, instant tandis que Nikolaï se relevait pour l’approcher, il eût désiré être capable de savoir ce qui grondait sous ce front princier. Pouvoir anticiper ses attentes, adoucir la frustration comme le chagrin. Non. S’il s'agit de l’heure de ses confessions, il ne doit pas se voiler la face. Plus encore que de cerner ses présents émois, il eût aspiré à comprendre ses réticences. Ses hésitations. Comprendre ce qu’il attendait réellement de lui et qu’il n’a jamais énoncé à voix haute. Et comme de juste, baptisé de cette faculté, il eût alors craint de le confronter. Sans doute même plus qu’il ne le craint en cet instant.

    Déjà, pourtant, ses pensées sont balayées par sa proximité. Par son toucher. L’océan de ses mires gronde au silence que Nikolaï cherche à lui imposer, dardant sur lui un avertissement revêche mais il ne cherche pas pour autant à le chasser. Face à cet homme qui commande aux plus volcaniques aspects de sa personnalité, Auguste se sait toujours faible, lâche même, couard préférant se laisser amadouer. L'abject d’une telle vulnérabilité se noie dans la caresse des phalanges de Nikolaï effleurant celles gantées de sa main droite. Un infime réflexe de sa dextre maîtresse le surprend lui-même. Confondu, il ne sait dire s’il tente de se rétracter ou se retient de l'agripper. Sans doute un peu des deux. Là encore, Nikolaï ne lui octroie pas le temps nécessaire à une quelconque réflexion.

    Tu intellectualise beaucoup trop. Voilà ce que son premier capitaine lui a affirmé lors de son baptême de la ligne. Auguste ne chercha jamais à le contredire. Il le croit, l’a toujours crû. Une bénédiction et une damnation tout à la fois. Un destin qui l’élude, en l’instant, tandis que ses lèvres rencontrent celles de son amant.

    Sa passion fait naître une tendre chaleur au creux de son torse, vient piqueter sa peau d’une légère chair de poule, engourdit ses membres et sa nuque et lui laisse un instant la tête légère. La fougue de Nikolaï est une surprise qu’il n’a aucune latitude de filtrer, d’abord réticent et passif, avant de se laisser emporter. Ses mains fourmillent maintenant du désir de le saisir, et il commence même à céder, à son corps défendant. La chaleur gonfle dans sa poitrine, se tord, tiraille ses nerfs et l’instant d’après, sa poigne d’acier se referme sur la nuque princière, pour mieux le rapprocher, pour le dévorer. En cet instant, Nikolaï est cette part de lui dont il s’est amputé mais dont l’absence ne l’a jamais réellement quitté, le vide en lui ne s’est pas refermé, vaste plaie sanglante.

    Son toucher salvateur déverse en lui une passion renouvelée. Pendant une poignée d’instants de grâce, Auguste se sent libéré de cette lassitude qui ne cesse de l’étouffer, telle la mue abandonnée d’un serpent. Il n’aspire qu’à se perdre dans la sensation de sa présence, de son amour, de son acceptation. Il ne cherche que son goût sur sa langue, sa chaleur sous ses doigts. Sa gorge ne se serre pas moins, et quand Nikolaï recule, Auguste doit se faire violence pour ne pas trembler, garder son maintien, son paraître. Visage dur, au trouble rapidement ravalé. Il crève d’envie de renouveler sa prise, ou mieux encore, l’emporter à l’étage, se rassasier de lui pour effacer ces années d’isolation volontaire. Mais il se retient, l’observe, prunelles vibrantes d’une langueur chagrine.

    Ses mots sont un étaux de plus sur son cœur malmené. Fuir encore une fois serait si aisé, si tentant sur le moment qu’il égrène de silence. Un instant, ses pensées dérivent vers une instance de chasse montée, quelque part aux Pays-Bas. Le cerf que sa meute a traqué jusqu’à une impasse, immobile, défait de tout abri. Oui, sur l’instant, il se sent exactement comme ce cerf. Pris au piège de cette pitoyable tentative de droiture à laquelle il s’essaie tout en sachant qu’il en souffrira forcément s’il se montre véritablement décidé. Souffrir n’a rien d’appréciable et ce pour personne. Faire souffrir l’homme qu’il aime n’a jamais été sa visée, et Auguste abhorre l’idée même d’en rajouter. Mais se déliter seul, effacer ses traits et poncer la mesure de son cœur jusqu’à l'apathie simplement pour sa tranquillité n’est pas plus acceptable.  

    Je t’aime Kolya….” laisse-t-il échapper bien malgré lui, les doigts de sa psychée essayant maladroitement de retenir ce qu’il sait ne pouvoir ravaler. Promptement, il élève la main, demande muette de ne pas l’interrompre, un geste aussi salutaire pour sa résolution à s’exprimer qu’à s’empêcher de venir caresser ce visage adoré. “Lorsque je suis parti, la première fois, j’ai voulu t’oublier. J’ai cherché à t’oublier, avec autant de ferveur que j’ai toujours mis à t’aimer.” Il abaissa lentement la main, cuir ployant en un grincement feutré alors qu’il reculait d’un pas de côté, s’esquivant à sa proximité. Son regard s’abaisse, furète, un instant de lâcheté avant qu’il ne se décide à affronter en face ce qu’il va causer, ce qu’il ne peut que causer car pour tout les défauts de Nikolaï, Auguste sait que leur passion n’a rien de factice.

    Je me suis frotté à de nombreuses peaux, et j’en ai même aimé certains. Jamais je n’ai pourtant vécu ce que tu fais naître en moi. Pour toute mon ardeur à reléguer notre liaison au passé, je n’ai que rarement été dispensé de les comparer à ce que tu m’inspire.” Et il ne s’est, sans aucun doute, jamais confié autant si ce n’est à son frère aîné. Mais en cette occasion… Auguste le juge nécessaire, aussi douloureux que cela soit. Chaque mot arraché à lui est une souffrance unique en son genre, telle des blessures qu’il s’inflige en repentir de sa couardise. “Je te l’ai dit alors. Je ne veux pas me cacher. Et je n’ai pas pu accepter ta réticence. J’ai essayé, sache-le. J’ai essayé de ravaler mes arguments, voir les choses par tes yeux et accepter. Mais je…

    Il s’interrompit, les mots s’étranglant dans sa gorge. Intérieurement, il étouffe. Extérieurement, son déplaisir n’est marqué que d’un tic au sourcil, un pincement éphémère des lèvres tandis qu’il déglutit la bile menaçant de le noyer et reprend, soulevant sa croix. “Je n’ai pas pu. Alors je t’ai fui, plutôt que de confronter la vérité. Et cela n’a de cesse de me hanter.” S’éloignant encore, ses pas le mènent devant le linteau de la cheminée qu’il observe sans le voir. Mais non, il ne doit pas détourner les yeux. Pas maintenant. Et il ne peut s’écrouler sous le poids de ce qu’il provoque en abaissant ainsi les remparts de sa psychée.

    Il n’en a pas le droit.

    Son regard vogue vers lui, inexorablement attiré. “Je t’aime Kolya. Mais ce que je garde de cette frustration, de cette cage que tu veux m’imposer en me dissimulant pour le reste de ma vie, je ne peux pas l’accepter. Je te dois cette visite, je te l’ai déjà affirmé. Plutôt que de voir mes ressentiments se putréfier, même à l’autre bout du monde, plutôt que de te voir t’illusioner de ce que tu penses attendre de moi. Je suis venu, pour que ce soit fait dans les formes, clairement.” Sachant le lourd fardeau qu’est la légilimancie, un bref, naïf, instant, Auguste espéra ne jamais la maîtriser. Qu’on lui épargne l’agonie de connaître le tumulte qu’il nourrissait.

    Je pars, Nikolaï.” Chaque mot est un poignard. un pal. Chaque mot est agonie. “Je te quitte. Je crois qu’il me faut avoir ce courage, tant que nos sentiments… tant que mon amour veut encore dire quelque chose.” Ce qui aurait dû être voilà déjà des années. Plutôt que de le faire attendre et espérer. Plutôt que de se fourvoyer et s’illusionner en laissant la vie lui échapper occasion après occasion. Une ultime marque de respect, d’affection, que de cesser de rouvrir cette perpétuelle blessure qu’est leur passion. Il en trépasse pourtant encore.


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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité - érotisme - préliminaires sexuels
    Cela ne faisait quelques secondes que mes lèvres s’étaient séparées des siennes et pourtant, je souffrais déjà de leur insoutenable absence. Je ressentais dans tout le corps un manque à vous rendre fou. J’étais comme un drogué qui n’avait pas eu sa dose. Je n’étais pas comme un drogué, j’étais un drogué. Ma drogue, c’était lui. Je n’avais pas eu le choix de me sevrer lorsqu’il m’avait abandonné. Cela avait été dur. Très dur ! J’avais fini par apprendre à vivre avec la douleur de son absence. Je n’avais pas eu le choix. J’avais appris à survivre en ne me sentant qu’à moitié vivant si loin de lui. Amputé de son amour et de ses bras, je n’étais que l’ombre de moi même. J’avais fini par trouver un substitut à ma drogue auprès d’Arran. Même si j’avais pour lui beaucoup de tendresse, cela n’avait rien à voir avec celle que je portais à Auguste. Je ne l’aimerai jamais comme j’aimais, comme j’aime, Auguste. Au fond, je me détestais, de ne pas l’aimer suffisamment, de ne pas l’aimer, comme lui m’aimait. Ce n’était pas juste pour lui mais j’avais besoin de lui. J’avais besoin de lui pour oublier comme j’avais mal loin d’Auguste. J’avais besoin de lui pour survivre. S’il n’avait pas été là, j’aurais sûrement mis fin à ma souffrance en mettant fin à mes jours, tout simplement. Il m’avait sauvé de cette drogue qui me détruisait à petit feu.  Avec ce baiser, je venais de rechuter. Cette rechute, elle était violente. Tout mon corps tremblait du manque du sien. Je voulais m’enivrer de ses lèvres, de ses caresses, de son odeur.... de son corps tout entier. M’enivrer de lui jusqu’à l’overdose. Sur sa peau, je voulais mourir. Ce serait la plus belle des morts non ? Mourir contre celui que votre stupide cœur aime plus que de raison ? Mourir contre celui qui vous fait sentir vivant. Pleinement vivant. Serein. Auguste était à la fois le plus grand poison de mon existence, et le remède à tous mes maux.  Je le détestais d’être parti. Je le détestais d’être revenu. Mais pu**in qu’est-ce-que je l’aimais. Le pire, c’était que lui, il m’aimait tout autant.

    “Je t’aime Kolya….”. Ces mots étaient comme un sortilège jeté en pleine poitrine. Ils surprenaient. Ils faisaient mal. Puis, une fois la douleur de la surprise passée, ils faisaient un bien fou. Ces mots résonnaient dans mes oreilles et réchauffaient mon cœur. Il ne m’avait pas oublié. Il n’avait pas cessé de m’aimer. Je voulais lui dire que je l’aimais aussi mais il m’intima l’ordre de me taire. Je me mordais les lèvres pour retenir ces trois mots, ces huits lettres, qui me brulaient les lippes. Je mourrais d’envie de lui dire que moi aussi je l’aimais. Que je l’avais toujours aimé et que je l’aimerai toujours. Je mourrais d’envie de lui dire qu’une partie de moi avait cessé de vivre, le jour où il était parti. Je mourrais d’envie de me mettre à genoux et de le supplier à chaude larme de rester, de ne plus JAMAIS m’abandonner. Je n’en fis rien, respectant son ordre, je restais interdit, comme si un sortilège de mutisme m’avait frappé.

    “Lorsque je suis parti, la première fois, j’ai voulu t’oublier. J’ai cherché à t’oublier, avec autant de ferveur que j’ai toujours mis à t’aimer.” Un frisson me parcourait le corps avant de laisser place à des sentiments que je devinais être les siens. Je ressentais la sincérité de ses belles paroles et ladite ferveur de son amour. Un amour infini. Un amour qui se mélangeait à présent au mien et me déchirait le cœur tant il était violent. Je souffrais de ressentir tant d’amour. Laissant perler sous mes joues des larmes, mélange de larme de joie et de douleur que je ressentais devant la force de notre amour.  Sans plus attendre, je m’avançais à nouveau vers lui et lui offrait un nouveau baiser. Un baiser plus passionné encore que le précédent, laissant cette fois mes mains se glisser sous son chemisier pour caresser son torse. Je laissais glisser le bout de mes doigts contre sa chair pour faire naître en lui le désir, tout en continuant à l’embrasser avec fouge. S’il avait comme moi posé ses mains sur mon torse, il aurait senti sous ses doigts les battements frénétiques de mon cœur qui battait si fort, que j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma poitrine."Je t’aime aussi  Auguste" lui dis-je en séparant quelques secondes mes lèvres des siennes. "Je t’ai toujours aimé et je t’aimerai toujours" dis-je en commençant à déboutonner son chemisier. Je n’avais qu’une envie à cet instant, m’offrir totalement à lui. Je voulais qu’il me possède, comme il possédait mon cœur. "Je peux résister à tout sauf à toi. Jamais je ne pourrai t’oublier ! Jamais tu pourras m’oublier" dis-je en commençant à poser mes lèvres sur ses tétons et à faire descendre ma langue le long de son torse.  La bosse qui se dressait à présent dans mon pantalon était si grosse, que je me sentais à l’étroit dedans et j’étais prêt à parier que c’était la même chose pour lui. Ma langue, glissant le long de son torse, se dirigeait lentement vers le fruit défendu, mais je n’eus pas le temps de vérifier mon hypothèse. Je le sentais s’éloigner de moi. Me laissant seul avec ma frustration.

    Les paroles qui sortirent de ses lèvres calmèrent mes ardeurs. Remplaçant cette passion charnelle par une haine. “Je me suis frotté à de nombreuses peaux, et j’en ai même aimé certains. “ Je ne pouvais supporter cette vérité. L’imaginer dans les bras, dans les draps, d’un autre, de plusieurs autres, me faisait mal à en crever.  Imaginer qu’il pouvait aimer quelqu’un d’autre que moi, c’était comme si un détraqueur avalait mon âme avec ses baisers. Cette fois, les larmes qui coulaient le long de mes joues étaient des larmes de rage. Je pointais ma baguette sur plusieurs objets du salon, pour les faire exploser. Sinon, c’était lui que j’allais faire exploser. Il n’avait pas le droit, de me faire ça.  Non, il n’avait pas le droit. La suite de sa phrase, calma quelque peu ma colère. “Jamais je n’ai pourtant vécu ce que tu fais naître en moi. Pour toute mon ardeur à reléguer notre liaison au passé, je n’ai que rarement été dispensé de les comparer à ce que tu m’inspire.” J’étais donc différent des autres. Au dessus des autres. Cela me rassurait. M’apaisait.  Cela ne m’empêcha cependant pas de lui balancer sa chemise à la figure.  Le pire dans tout ça, c’était que j’étais bien placé pour être jaloux, moi qui tentait de l’oublier dans les bras d’Arran.  Quel hypocrite je faisais.

    A nouveau, je ressens une douleur dans la poitrine. Une douleur qui n’est pas mienne mais sienne. Ce qu’il a à me dire le fait donc souffrir ? Probablement autant que cela me fait souffrir. “Je te l’ai dit alors. Je ne veux pas me cacher. Et je n’ai pas pu accepter ta réticence. J’ai essayé, sache-le. J’ai essayé de ravaler mes arguments, voir les choses par tes yeux et accepter. Mais je…” son silence est long. Insoutenable. Nul besoin de parler pour que je sache ce qu’il veut dire. J’entends ses pensées refoulées. Je pose mes mains sur mes tempes comme pour les chasser. Je veux l’entendre de sa bouche. Je veux que cette malédiction s’arrête.   “Je n’ai pas pu. Alors je t’ai fui, plutôt que de confronter la vérité. Et cela n’a de cesse de me hanter.  Je reste muet, interdit. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais plus quoi dire. C’est facile de rejeter la faute sur moi non ? Il est parti parce que je n’étais pas prêt à assumer notre amour au grand jour. Il m’a abandonné parce que je n’ai pas voulu tout perdre par amour pour lui ? Après tout, si je dois m’en prendre à quelqu’un ce n’est qu’à moi même ? Son attitude me dégoute. Le pire c’est qu’il ne sait pas ce que c’est lui que le poids de venir d’une famille royale. Si seulement, il pouvait se mettre à ma place. Qu’est-ce qu’il aurait fait lui à ma place ?  

    “Je t’aime Kolya.  Mais ce que je garde de cette frustration, de cette cage que tu veux m’imposer en me dissimulant pour le reste de ma vie, je ne peux pas l’accepter. Je te dois cette visite, je te l’ai déjà affirmé. Plutôt que de voir mes ressentiments se putréfier, même à l’autre bout du monde, plutôt que de te voir t’illusioner de ce que tu penses attendre de moi. Je suis venu, pour que ce soit fait dans les formes, clairement.”

    Je n’en pouvais plus. Je ressentais trop d’émotions. Son amour, mon amour. Sa douleur, ma douleur. Je ne pouvais plus rien distingué mais ça faisait mal à en crever.  Je ne tenais même plus debout tellement j’avais mal. Foutue malédiction. Je pleurais à nouveau sans avoir si c’était de douleur et de haine. Je ne pouvais plus supporter cet amour. Je ne pouvais plus supporter ses reproches. Je ne pouvais plus supporter cette douleur.  

    “Je pars, Nikolaï. Je te quitte. Je crois qu’il me faut avoir ce courage, tant que nos sentiments… tant que mon amour veut encore dire quelque chose.”

    Ces mots eurent sur moi l'effet d'un sortilège en pleine poitrine encore plus violent qu'un doloris. Je ne sais pas combien de minutes se sont passés avant que je ne réagisse. Le temps que toutes ses émotions, que toutes nos émotions, s’apaisent un peu.  Je ne ressentais plus qu’une seule émotion : la haine. Je le détestais. Je le détestais de revenir pour me dire qu’il allait partir. Je le détestais de venir me dire qu’il m’aimait pour me dire qu’il me quittait.  Comment pouvait on dire à quelqu'un qu'on le quittait, parce qu'on l'aimait? Est ce une raison ça? Non c'est de la déraison. Il perdait la raison.

    "Tu parrrrs ? Tu parrrrs Auguste ? Mais cela fait des années que tu es parrrrti !" dis-je en laissant échapper un rire qui pourrait me faire passer pour un fou. " Je pensais que tu étais revenu parrrrceee que tu m’aimais.  Je pensais que tu étais rrrevenu pourrrr moi. Je me suis trrrrrompé. Tu es rrrrrevenu pour me faire mal!".  J’étais tellement mal à cause de toutes ces émotions qui m’avait envahies, que j’étais incapable de comprendre ce qu’il avait voulu me dire. J’étais incapable de comprendre qu’il voulait que je le retienne. Alors évidemment, je le repoussais. " DEGAGE LESTRRRRRANGE" hurlais-je en pointant ma baguette sur lui.  Il était certain que tout le personnel m’avait entendu mais j’en avais rien à faire. Je ne voulais plus le voir. Plus jamais. "Même si je ne comprrrrrends pas pourrrquoi tu me quitterais. Je suis parrrrrfait" dis-je entre deux sanglots, m’abrittant derrière ma plus fidèle armure : mon égo.  "De toute façon est-ce qu’on était encorrre vraiment ensemble pendant ces trrrois années ?" dis-je d’une voie si basse, que je n’étais pas certain qu’il avait pu m’entendre. Le pire dans tout ça c’était que je mourrais d’envie qu’il me console. La preuve sans doute que je l’aimais infiniment. Oui, car après tout,  quand reconnaît-on un grand amour, si ce n’est le jour où l'on s'aperçoit que le seul être qui peut vous consoler, est celui qui vous a fait mal?


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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    La douleur qui l’a consumé jusqu’à présent comme une flamme se mue en une hideuse créature de gel lancinante, nichée au creux du plexus et broyant son souffle tandis qu’il se retient de le rejoindre, de l’enlacer. L’envie de céder, abdiquer ses idées comme ses résolutions pour le réconforter écartèle son être plus sûrement que le supplice médiéval ne le ferait. Et il ne cède pourtant nullement, l’âme nouée en grain de poivre, pelotonnée si loin en lui, en cette forteresse glacée qui ne cesse d’empirer et qu’il a choisi. Les ravages alentours en piètre vision de sa propre désolation. Il ne cède pas, continue sa diatribe, déterminé à la conclure quoi qu’il lui en coûte. Le temps de la lâcheté révolu depuis des années, quand bien même Nikolaï ne le désire pas, lui énoncera sa vérité.

    Et les voilà, face à face, le cœur déchiré. Sans doute fut-il autrefois désarmé, en ces circonstances. Cette fois, cependant, Auguste s’avance, profitant de la détresse de Nikolaï pour sortir sa baguette et lancer un reparo sur la décoration maltraitée. Un second sort, vif de ses réflexes, lui permet de se rhabiller aussi parfaitement qu’à son arrivée et lorsqu’il parvient jusqu’à son amant, c’est en étant parfaitement composé, jusqu’aux plis de son veston. Sa main s’abat sur son bras avec une fermeté dosée mais sévère, venant lui offrir son soutien tandis qu’il range sa baguette et tire un mouchoir de sa poche. Auguste le lui tend, sans rien en dire, sans cesser de l’observer, ravalant pour deux la souffrance qu’il a causé, petit vers insidieux.

    Respire profondément” ordonne-t-il d’une voix qu’il espère suffisamment douce pour donner à la directive des allures bienveillantes. “Tu n’as pas envie que vos serviteurs posent des questions ou colportent leurs doutes à ton père.

    En un sens, il eut apprécié faire montre d’une quelconque volonté manipulatrice mais… c’était là la stricte vérité, et Auguste y voit une ironie magistrale. Lui, venu ici pour rompre avec Nikolaï qui désire ne le conserver que comme un agréable à-côté, le voilà contraint de lui rappeler justement à quel point il ne désire pas que son père apprenne leur relation dans l’espoir de le voir se calmer.

    Et justement, des pas précipités retentissent dans leurs dos. Auguste pivote, offrant quelques instants de sursis à son amant pour retrouver un semblant de dignité tandis qu’il jauge les serviteurs inquiets. L’elfe de maison, mais pas seulement, celle-ci est accompagnée. Le maître d’hôtel, forcément. Ils s’enquièrent, et d’une voix chaude et rassurante, Auguste les rassurent tous deux, les entourloupes.  

    L’échange ne dure pas plus de quelques instants. Laissé seul avec Nikolaï, Auguste se tourne une fois de plus vers lui, à la fois mortifié et irrité.

    Tu étais en train de mettre en doute notre relation ces trois dernières années, il me semble.” Le rappel n’est sans doute pas des plus charitable mais il reste un homme faillible, et blessé. La grande différence entre Nikolaï et lui sur le moment, c’est la rapidité du slave à briser le mobilier quand lui-même tend à se retourner contre la psychée. “Je peux te retourner la question, Kolya, je peux même l’ouvrir encore davantage. A-t-on jamais été ensemble ? Réellement, est-ce qu’il y a jamais eu quoi que ce soit de véridique, là-dedans ?” Langue de vipère, crochets dévoilés, esprit mauvais, blessé. “Tu en a bien profité, non ? Tu as toujours su que j’étais prêt à m’assumer avec toi au vu et au su de tous, tu as toujours su que je t’appartiens, mais qu’est-ce que tu me donnes en retour ? Tu me traite pire qu’une catin, Nikolaï parce qu'elles sont payées, elles au moins.

    Satisfaction vétilleuse, rosse, qu’il regrette presque aussitôt. Voilà pourquoi il se retient, pourquoi il ravale ses peines. A quoi bon l’invectiver quand cela ne changera rien à leur situation ? Sa dextre gantée couvre un instant ses traits, honte dissimulée. Ses épaules frémissantes, brièvement, sur une profonde inspiration destinée à le calmer. Calme, il le devient, mais non moins gêné, frustré par sa propre violence soudainement incontrôlée. Allons, n’est-il pas meilleur que cela ? Autant briser des vases Ming comme Nikolaï s’il ne peut se museler. Mais il peut encore se rattraper, pense-t-il, si tant est qu’il parle dès à présent et accepte un tant soit peu de ployer. Une idée qui l’eut révolté avec quiconque si ce n’était son amant. Nikolaï le sait-il seulement ?

    Je suis navré, ce n’était pas constructif…

    Sans doute le reflet exact de ses pensées mais pas constructif pour autant. Il n’est pas là pour se quereller mais bel et bien espérer tourner une douloureuse et désordonnée page de leurs deux existences. Et il escompte que ce soit fait, en dépit de la souffrance causée. Sa main retombe, et il sourit, faiblement, tendrement, le cœur au bord des lèvres et l’esprit bourdonnant de cette glaciale blessure qu’il ne peut laisser saigner.

    Je t’ai toujours appartenu. Même lorsque je n’étais pas physiquement présent. Sinon, je me serais contenté de t’ignorer et de poursuivre mon chemin. Les choses étant ce qu’elles sont, je suis là. Ce que je te dis aujourd’hui, j’aurais dû te le dire dès le départ…

    Aujourd’hui, il redresse les torts commis presque dix ans plus tôt. Dans les larmes et la douleur, mais au-delà de ces tourments, avec l’assurance d’un meilleur lendemain.

    Je t’aime, mais je n’ai qu’une vie et j’ai envie de la vivre. Ce sera avec toi, ce sera sans toi… mais ça ne sera pas entre les deux, ce ne sera pas dans un clair-obscur. Et la décision finale t’appartient pleinement.

    Nikolaï n’est parfait à ses yeux qu’à l’instant où il se trouve à ses côtés. Avec lui. Et sur l’instant, Auguste se retient de plaider sa cause, de lui exposer tout ce qu’il peut lui offrir, tout ce qu’il rêve de lui offrir, à lui, son prince. Être mon roi à moi ne serait donc pas suffisant à tes yeux, Kolya ? Mais il se tait, refuse de se vendre comme une vulgaire bête, comme ces catins auxquelles il s’est déjà comparé. Il ne veut pas avoir à s’humilier plus qu’il ne l’est. Nikolaï l’aime, non ? Nikolaï le connaît, il prendra la bonne décision, sans aucun doute. Nikolaï l’aime, pas vrai ?

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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

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  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    Cette visite inopinée était le plus beau des cadeaux. J’en avais tant rêvé. Chaque jour, chaque soir, j’espérais voir Auguste franchir le seuil de la porte de ce palais. J’espérais le voir me revenir. J’espérais le voir m’embrasser avec cette même ardeur qu’il avait mise dans ces baisers que je lui avais volés. J’espérais l’entendre me dire à quel point je lui avais manqué. J’espérais l’entendre me déclamer sa flamme. J’espérais voir dans ses yeux tout l’amour qu’il me porte. Le rêve n’avait été qu’un prélude. Le rêve venait de se transformer en cauchemar. Il avait tout gâché. A cet instant précis, je le détestais. Je le détestais autant que je l’aimais. C’est à dire infiniment. Tout mon être brûlait d’un amour intense, noyé sous les torrents d’une haine viscérale, d’une rage. Cet amour empli de haine me déchirait la poitrine. Il faisait d’autant plus mal que mes sentiments confus se mêlaient aux siens tout aussi torturés. Je ne distinguais plus rien. Je ressentais juste un trop plein d’émotions qui me faisait tourner la tête. J’avais envie d’hurler. J’avais l’impression que j’allais m’évanouir. Pourtant au milieu de ce chaos je ressentis une envie, une envie refoulée. Son envie. L’envie de m’enlacer, de me prendre dans ses bras, de me consoler. Il essayait tellement de la refoulée que je la distinguais clairement. Je m’accrochais quelques instants à ce sentiment qui m’apaisait. J’avais l’impression de sentir la chaleur de ses bras et la profondeur de son amour.  Je me sentais en paix accroché à la bouée de son amour. Quand je vous disais que c’était à ça qu’on reconnaissait un grand amour. Au fait que le seul être capable de vous consoler est celui qui vous a fait mal. Il en était la preuve vivante. Au fur et  à mesure que son envie de m’enlacer disparaît, la colère et la tristesse regagnèrent mon corps jusqu’à ce que je ressente sa main se poser sur mon bras. Un frisson me parcourt l’échine au contact, réelle cette fois, de sa peau. Le son de sa voix qui m’intime l’ordre de respirer profondément m’apaise et retient mon envie de le repousser.  Je saisis le mouchoir et tente de sécher mes larmes.  

    Sa phrase résonne dans ma tête comme un écho. “Tu n’as pas envie que vos serviteurs posent des questions ou colportent leurs doutes à ton père.” Mon père tout ça est à cause de lui. S’il n’était pas comme il était. Si je n’étais pas descendant d’une famille royale, je pourrais l’aimer librement. Nous n’aurions pas à nous cacher. Je n’aurais pas à lui imposer ce secret. Nous pourrions nous aimer librement. Nous pourrions être heureux. Je me surpris à penser que cela aurait été plus simple si la révolution l’avait emporté lui plutôt que ma mère. Ma main se posa sur la sienne et mon regard se noya dans le sien. "Ca t’arrangerait non ? Qu’il sache tout ! C’est ce que tu veux ! Mais Auguste. Il ne l’acceptera jamais. Il ne nous laissera jamais être ensemble" lui dis-je les yeux brillants. "J’ai peur Auguste. " poursuivis-je la voix tremblante. Ce n’était pas pour rien si je cachais notre amour à mon père. Je le connaissais. Je savais de quoi il était capable. Du pire ! "J’ai peur que s’il le découvre, il te tue pour être certains de t’éloigner à jamais de moi et des ambitions qu’il place sur moi".  C’était la première fois que je parlais aussi sincèrement à Auguste. J’espérais que ça l’aiderait à comprendre pourquoi je ne pouvais pas vivre notre amour au grand jour. Il devait comprendre que je faisais ça pour le protéger.

    Des bruits de pas se firent entendre nous contraignants à prendre de la distance. Je chassais mes larmes pour me montrer présentable.  Je laissais Auguste rassurer les serviteurs. Je n’en avais absolument pas la force. Il se montrait très doué dans cet exercice. Je me contentais de confirmer les propos de mon amant par des hochements de tête. D’un geste de la main, je les invitais à disposer.

    J’étais à nouveau seul avec celui qui faisait battre mon cœur. Je mourrais d’envie de me blottir dans ses bras. Je mourrais d’envie de me perdre dans ses baisers mais je pouvais ressentir que ce n’était pas son intention. Il voulait poursuivre cette conversation que je voulais fuir. Les mots qui sortirent de sa bouche étaient comme un venin. Ils faisaient mal.  Il retournait ma question contre moi. Il mettait en doute non pas ces trois dernières années mais toute notre relation. Cela faisait mal. Très mal. C’était comme s’il mettait en doute la sincérité de mon amour. Auguste était mon premier amour. Il était même mon unique amour. Peu importe les autres mecs avec qui j’ai pu partager des moments intimes. Jamais aucun ne m’a fait sentir aussi spéciale que lui. Je n’ai jamais ressenti pour aucun d’eux ne serait-ce qu’un quart de ce que je ressens pour lui. “Tu me traite pire qu’une catin, Nikolaï parce qu'elles sont payées, elles au moins.” Là c’est comme une claque en pleine gueule. Je reste interdit. Stupéfait par ses propos. C’est vraiment ce qu’il pense ? Qu’il n’est pour moi qu’une chose ? Un objet ? Un jouet ? Alors qu’il est tout pour moi. Alors que je ne me sens vivant que lorsque je suis avec lui. Alors que je vie un châtiment pire que la mort lorsqu’il est, bien trop souvent, loin de moi.   "Aug...".   Je n’ai pas le temps de finir ma phrase et de le rassurer sur ce qu’il est pour moi qu’il reprend déjà de plus belle en se confondant en excuse. “Je suis navré, ce n’était pas constructif…” Non ce ne l’était pas.  Mais s’il l’avait dit c’est qu’il devait le ressentir ainsi et ça me faisait mal. Très mal. "C’est moi qui suis navré. Navré que tu ressentes des choses pareilles. Je ne te considère pas comme une catin et encore moins comme moi que ces filles de joie !  Tu es la personne la plus importante à mes yeux.  Avec toi, j’ai découvert le sens du mot « aimer ». Je n’existe que lorsque je suis avec toi. Chaque fois que tu pars, c’est comme si un détraqueur avait aspiré mon âme. Je n’ai plus qu’une demi-vie.  Je suis désolé de ne pas être capable de te faire sentir à quel point je t’aime Aug ! ".   Dis-je en m’avançant vers lui pour tenir sa main dans la mienne.  Je me mordais les lèvres pour refouler mon désir de l’embrasser. D’ailleurs était-ce le mien  ou le sien ? Ou bien un mélange des deux ?

    “Je t’ai toujours appartenu. Même lorsque je n’étais pas physiquement présent. Sinon, je me serais contenté de t’ignorer et de poursuivre mon chemin. Les choses étant ce qu’elles sont, je suis là. Ce que je te dis aujourd’hui, j’aurais dû te le dire dès le départ... Je t’aime, mais je n’ai qu’une vie et j’ai envie de la vivre. Ce sera avec toi, ce sera sans toi… mais ça ne sera pas entre les deux, ce ne sera pas dans un clair-obscur. Et la décision finale t’appartient pleinement.”

    Entre les deux. C'était exactement où on en était. On s'aimait en secret. On s'aimait inlassablement.  Lui, il voulait qu'on assume notre amour au grand jour. Moi, je ne pouvais pas. J'avais trop à perdre. Moi qui n'avait plus de royaume. Je voulais l'aimer en secret. Je voulais épouser celle que je devais épouser et l'aimer lui. Lui, il ne le voulait plus d'un amour secret. Au delà de retrouver un royaume, j’avais peur. Peur que mon père ne le tue. Mais à cet instant, j’oubliais tout ça.  Je laissais parler mon cœur.  Alors vie ta vie avec moi, ne la vie pas sans moi, car sans moi elle n'aurait pas de sens".". En tout cas la mienne n’avait aucun sens sans lui.  Je marquais une courte pause. "Je t'aime. Je t'ai toujours aimé et je t'aimerai toujours" " dis-je en sentant à nouveau des larmes couler le long de mes joues. "Je sais que toi aussi ! Mais je te demande une seule chose Aug ! Ne pars pas.  Ne me dis pas que tu m’aimes si tu t’en vas quand même " .  Et maintenant quoi ? Comment j’allais faire maintenant ? Comment j’allais faire pour le retenir ? Comment j’allais faire pour qu’on vivre notre vie ensemble ? Comment j’allais le retenir sans le mettre en danger ? Comment j’allais nous permettre d’être heureux ? Je n’en avais aucune idée mais il y a une chose dont j’étais certain : je l’aimais comme personne ne l’aimerait jamais.

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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Auguste Lestrange le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -
    Ils en sont là, pense un fragment de son esprit, détaché du reste, de ses émotions. Un instant, les excuses de Nikolaï lui ont donné l’espoir d’une issue positive, et Auguste se sent sale et stupide d’y avoir cru, d’avoir laissé l’esproir, survivante difficile à occir, lui enflammer le coeur et éclairer ses yeux. Sale qu’il suffise d’agiter ses amours de jeunesse sous son nez pour le traîner dans la boue comme un imbécile naïf. Et si le laconique regard qu’il porte sur Nikolaï est teinté de déception, c’est avant tout envers lui-même qu’il la dirige. N’est-ce pas lui qui est venu pour remettre de l’ordre dans sa vie ? Il ne blâme pas Nikolaï de s’accrocher à ce qu’ils furent en un temps passé. Mais c’est une époque déjà révolue, dans laquelle il vit, une histoire déjà conclue.

    Auguste secoue doucement la tête, calmement.

    Toute décision a des conséquences, Nikolaï. Et je préfèrerais être au bras d’un homme qui me respecte plus qu’il ne m’aime, que de me défaire de tout ce qui est moi pour ne trouver de plaisir et de joie que dans les moments où tu me regarderais. Ce n’est pas une vie que tu m’offres….

    Gorge en chas d’aiguille, Auguste se garde bien de repenser aux hommes dont il a croisé la route durant des années, dont il a parfois partagé les draps, dont il a bu les mots et la tendresse, et apprécié la rudesse, et qui lui ont montré, à leur manière, qu’il existe un monde pour ceux qui, comme lui, désirent être honnêtes envers eux-mêmes quitte à y perdre des amitiés et des opportunités. Il joue d’une certaine pudeur sur la question, conscient de la capacité de Nikolaï à s’insinuer dans son esprit et ne désirant pas dévoiler l’identité de ses amants, puisque ceux-ci n’y ont pas consenti. En outre, Nikolaï n’a aucunement besoin de se voir infliger des images de ses turpitudes pour être tourmenté sur le moment et cela risque de ne rien arranger.

    Tu connais déjà mes conditions. Si tu m’aimes, si tu me veux auprès de toi, alors trouves un moyen de faire annuler ton engagement.

    Oh, il a bien entendu les peurs de Nikolaï, il a bien entendu ses soupçons à l’égard de son père, mais Sergeï Romanov n’est pas un idiot et une tentative d’assassinat sur sa personne alors qu’il est la raison même qui permet aux russes de faire bonne figure en société, est un faux pas colossal sans même parler de la réaction sanguinaire que Crépus aura. Mais Nikolaï l’a dit, il a peur et la peur n’est pas logique. Cela peut-il même servir qu’il lui énonce la vérité ? Auguste n’en est pas certain, et plus encore, il ne souhaite pas lui sembler condescendant. Nikolaï n’a pas été élevé avec les mêmes valeurs que lui. Il ne sait même pas, à vrai dire, comment son amant… sans doute son ex-amant, a été éduqué exactement, ce qu’on attend de lui depuis son enfance.

    Mais on ne peut être menotté par les attentes d’autrui pour autant.

    Mais sache que je ne t’en voudrais pas, si tu ne peux pas, ou ne veux pas. J’entends, que tu as peur. Je ne t’aimerais pas moins si tu décides que ta peur surpasse ton amour, je ne te respecterais pas moins, mais je ne resterais pas. Tu veux me protéger de ton père, et je t’en suis reconnaissant, mais je ne vais pas passer ma vie à le craindre. Et tu ne devrais pas non plus, tu sais… Du moins je souhaiterais que tu puisses t’en affranchir.

    Parce que, si c’est bien cette peur qui le fait agir ainsi, Auguste ne lui prévoit aucune joie à l’avenir, proche comme lointain. Avec un détachement résigné, il observe la main encore glissée dans la sienne, incapable de ne pas ressasser ses mots, encore et encore, comme un horrible tourne disque rayé. Il manque le relâcher, et à la place, plonge son regard las dans le sien, hausse des épaules.

    J’ai parfaitement conscience que c’est soudain et que je te mets au pied du mur. Tu n’es pas obligé de me répondre maintenant. Mon navire repart dans une semaine, alors… tu as jusque là pour peser le pour et le contre, et si je n’ai pas de nouvelles de toi, je m'engagerai pour une nouvelle traversée, et nous en resterons là. C’est le mieux que je puisse faire pour nous deux, tu m’as hanté bien assez longtemps et je t’ai abandonné trop longtemps également. Il est grand temps qu’on avance, quelle que soit l’issue.

    Parfois, il n’y a aucune fin heureuse à proprement parler et tout ce que l’on peut espérer, c’est de s’en sortir la tête haute et enrichi par l’expérience.Il ne veut pas prétendre qu’il cessera de l’aimer, probablement jamais réellement, mais il fait des choix dans ses besoins, et celui de l’honnêteté passe avant la passion solaire que Nikolaï lui inspire.
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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

    missive rédigée par Invité le
  • Je suis venu te dire que je m'en vais
    FT. @Auguste Lestrange • 1923 • Hôtel particulier des Romanov • TW : homosexualité -

    L’amour est un sentiment qui fait autant de bien que de mal. Son amour m’avait fait souvent du bien. Aujourd’hui, il me faisait mal. Très mal.  Mal à en crever.  En l’écoutant parler, j’eu l’impression que mon cœur, venait de battre son dernier souffle. Le cœur, parlons-en.  Cet organe au fond de notre poitrine qui nous maintient en vie, est un organe fascinant.  De la même manière que c’est lui qui décide quand nous mourrons, il décide pour qui il battra.  Ce n’est pas à nous de prendre cette décision finale, le cœur est seul à choisir. Le mien avait choisi Auguste. Il avait choisi depuis l’adolescence de l’aimer lui, inlassablement. Il l’aimait d’un amour indicible certes, mais d’un amour invincible. Du moins, c’est ce que je croyais jusqu’à aujourd’hui. En l’écoutant, je compris que notre amour n’était pas éternel. Qu’il n’était peut être qu’artificiel.  Je sentis une douleur incommensurable m’envahir la poitrine. Cette douleur, c’était mon cœur qui criait de douleur devant la violence des mots de mon amant. Ses mots devenaient mes maux.  Je ne disais rien. Je restais silencieux me contentant de pleurer.

    Les  « ce n’est pas une vie que tu m’offres…. » les « tu m’as hanté bien assez longtemps et je t’ai abandonné trop longtemps également. Il est grand temps qu’on avance, quelle que soit l’issue. » ou encore les  « Tu connais déjà mes conditions. Si tu m’aimes, si tu me veux auprès de toi, alors trouves un moyen de faire annuler ton engagement. » qui sortaient de sa bouche se bousculaient en boucle dans mon esprit . Des preuves de son amour qui résonnaient presque comme des insultes.  A ce moment j’aurais pu, j’aurais dû faire passer son bonheur avant le mien. Ne pas me montrer égoïste et lui dire   « Je ne veux pas que tu partes Auguste, mais je dois te laisser partir, je dois te laisser vivre... te laisser être heureux ».  Cela aurait sans doute été le plus beau cadeau que je pouvais lui faire. Cela aurait sans doute été la plus belle preuve d’amour que je pouvais lui offrir.  Mais j’en étais incapable.  Incapable de le laisser partir. Je préférais mourir que vivre sans lui.

    Pendant de longues minutes, je ne dis rien.  Je me contentais de le regarder. Dans mon regard, on pouvait lire tout l’amour qui brûlait pour lui  dans mon cœur et le « je t’aime » qui me brûlait les lèvres. Oui, j'avais envie de lui susurrer dans le creux de l'oreille que je l'aimais et que je l'aimerais toujours. C'est fou ça, quand on parle d'amour c'est toujours avec les mots toujours ou jamais. A croire que le juste milieu n'existe pas. Qu’importe, parce que moi, je ne l’aime pas à moitié. Je l’aime infiniment.  Je l’aime pour toujours. Je l’aime à jamais. Alors puisqu’il me le demandait, je devais trouver le moyen d’annuler mon mariage. Je ne savais pas si je pouvais y arriver. Mais je devais essayer.  Je devais tout faire pour y arriver et pour le retenir.

    La solution m’apparut soudainement comme une évidence. Zina serait ma délivrance. Un sourire naquit sur mon visage meurtrit de chagrin. Il me fallait prendre la reine pour sauver le cœur du roi. Désolé sœurette, pour toi ce sera échec et mat mais à l'amour comme à la guerre. Qu’importe si je devais te sacrifier, tant que je pourrais le garder lui.  Auguste, était le plus beau des trophées et pour régner dans son cœur, tous les coups étaient permis.

    Si je ne pouvais pas annuler mon mariage, j’étais persuadé de pouvoir au moins le retarder. Pour cela, il me suffirait de détourner l’attention de mon père. Il suffirait de l’obliger à se concentrer sur l’hymen de Zina plutôt que sur le mien. Pendant ce temps, Auguste et moi. On serait libres. Libres de s’aimer.  S’aimer à se brûler les ailes ?

    Alors qu’il était à nouveau en train de parler, je l’interrompis en lui volant un baiser. Avant qu'il eu le temps de dire quoi que ce soit de plus, je posais mes lèvres sur les siennes. A peine mes lèvres  effleurèrent les siennes que je sentais déjà s’embraser dans mon cœur un brasier si puissant qu’il donnerait naissance à une colonie de serpencendres. Le feu ardent qui brulait dans mon cœur me brûlait à présent les lèvres. Lèvres qui ne formaient plus qu’unes avec les siennes. Tel un Phoenix, je renaissais de mes cendres, sur le brasier de son amour, de notre amour. « Je t'aime Auguste et je ferai tout pour annuler ce mariage ».. Je blottis sa main contre la mienne avant déposer un baiser sur sa joue.   «  Je t’en fais la promesse».  Une promesse qui sonnait presque comme une promesse de mariage.  Une promesse égoïste. Une promesse impossible ?


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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

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    Auguste Lestrange a été éduqué dès son plus jeune âge à être maître de son destin, à contrôler son image mondaine, ce qu’il montre de lui-même, à choisir ses amitiés avec soin et à toujours garder la main sur la bride des volontés qui l’entourent. On lui a appris à chercher des alliances profitables, et prolifiques pour les besoins familiaux, à savoir avant les autres où le vent souffle, voire à l’influer subtilement. En un mot comme en cent, il a toujours été le maître de sa vie, eut-il été forcé de revendiquer cette maîtrise par des choix draconiens. Remettre alors un choix aussi prépondérant que son compagnonnage et son statut familial entre les mains d’un autre, quel qu’il soit, est un exercice de volonté auquel il brûle de mettre un terme séant.

    Il n’a pas même achevé sa diatribe pourtant, que celle-ci est coupée par Nikolaï. Fort heureusement, celui-ci ne lui donne pas le temps de le questionner, et sa réponse immédiate le surprend. Nikolaï vient-il vraiment de lui promettre, lui promettre qu’il va faire annuler son mariage ? Son regard aqueux, agrandie de surprise, parcourt les traits de son amant, à la recherche d’une confirmation ou d’une quelconque preuve d’une autre intention que celle suggérée par des mots aussi doux qu’impromptus. Des mots qu’il ne s’est pas attendu à recevoir, s’il doit être honnête envers lui-même. Et pourtant, il les a, si aisément au demeurant. Mais Nikolaï ne semble pas lui mentir. D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’il mentirait ? Ils n’en ont pas l’usage…

    Je…

    Sa voix est indécise, et un instant, les hauts murs de sa forteresse vacillent, avant de s’effriter. Un sourire timide lui vient, encore perclus des frimas de son austérité. Un sourire indécis.

    Je te crois.

    La part plus expérimentée de son esprit a beau lui souffler qu’il eut mieux fait de se méfier, que la parole donnée n’engage que ceux qui y croient et qu’il en a déjà été le témoin direct, la part romantique et tendre qu’il n’a de cesse de protéger ne lui laisse soudainement aucun répit. Il veut y croire. Il doit y croire car après tout ceci, Auguste commence à entrevoir qu’il n’a jamais entièrement eu l’envie de couper tous liens pour prendre sa liberté. Une part de lui ne cesse de s’accrocher et d’espérer. Et voilà que Nikolaï comble tout ce que son cœur attend, ravivant sa flamme avec une force tranquille et ingénue. Il est heureux, en l’instant, soulagé, secoué, bouleversé même et son esprit cavale d’une aspiration à l’autre, d’une idée à l’autre.

    Rapidement, Auguste freine son propre enthousiasme, mais cette fois sans froideur. Il tient à peine en place après tout mais avant de s’afficher au vu et au su de tous avec Nikolaï, il sait que celui-ci doit briser la promesse de fiançailles avec la famille royale et affronter son père. A cette mention, il noue ses doigts à ceux de son amant, l’enlace de son bras libre et le serre, fort, l’observant front à front. Il déglutit, toujours fébrile, incapable de se retenir, mais sourit de nouveau et après un instant, confia avec douceur :

    Tu n’es pas seul. Je ne te laisserai pas seul, si tu le désire. Je vais me renseigner sur les droits du mariage et si tu as besoin que je sois là pour t’appuyer auprès de ton père, tu n’auras qu’à me demander. D’accord ? Je… Je sais que c’est difficile, je t’entends.

    Il libère sa main, l’élève pour chasser l’humidité du visage tant aimé.

    J’ai tellement hâte de te redécouvrir… De pouvoir construire durablement avec toi, tu n’imagines même pas, je… Je suis désolé, je m’attendais tellement à repartir. Mais je reste. Je reste avec toi, et nous allons régler cette situation ensemble, d’accord ? Tu as mon soutien, Nikolaï, toujours.

    Ses mains retombent sur sa nuque, puis il l’enlace de nouveau, passionnément. Merlin qu’il a déjà hâte de pouvoir le faire devant tout un chacun. Qui prendra le nom de l’autre ? Non, il ne doit pas aller si vite, une chose à la fois ! Sans brûler les étapes. Cette fois, c’est lui qui l’embrasse, qui le boit et le happe, et l’attire, et lorsqu’il le relâche c’est pour aller leur chercher deux verres. Il lui en donne un, lève l’autre pour un toast, les yeux brillants, rayonnant malgré lui. Son regard accroche Nikolaï, le couve d’une chaleur nouvelle.

    A nous, Kolya. A notre futur.

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    (#) Re: [TERMINE] Je suis venu te dire que je m'en vais | PV Nikolaï

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