Un mariage heureux est une longue conversation | Feat Lidia Delacour
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(#) Un mariage heureux est une longue conversation | Feat Lidia Delacour
missive rédigée par Camille Delacour le
15 Novembre 1927
Elle disait dans sa lettre que Paris l'étouffait et que c'était pour cette raison qu'elle était partie s'isoler dans les calanques, si loin au Sud. Alors quand Camille avait reçu cette lettre, il avait immédiatement acheté cette maison et son terrain, sans une once d'hésitation. Un lieu en dehors des murs de la capitale, à côté d'un village sorcier avec une boulangerie, une épicerie et une place qui tenait deux fois par semaine un petit marché local. La maison était dans cette petite région paisible, proprette, qui formait un lien champêtre entre le cœur économique et social de la France et Veaux-le-Vicomte.
Elle disait dans sa lettre avoir besoin de silence et de tranquillité. Alors il s'agissait d'une maison de pierres blanches, aux volets bleus et engoncée dans un jardin à l'anglaise sur le devant avec à l'arrière un petit verger de pommiers et de poiriers. Elle était habillée d'un épais lierre sur plusieurs de ses murs qui, en ce mois de Novembre, portait encore ses superbes couleurs d'or, de rouge et de brun roussi malgré le manteau de neige qui tombait frileusement. Cette maison était isolée du reste du monde par de grands arbres et de hauts murs de pierres, comme une perle dans sa coquille de végétation.
Elle disait dans sa lettre profiter du bruit des vagues, alors Camille avait ordonné à ce qu'une source magique soit artificiellement creusée à côté de la maison, avec une petite cascade et un ruisseau qui contournait un pavillon de bois blanc et de glycine, offrant pour les prochains étés une fraicheur bienvenue et, en toutes saisons, le clapotis de l'eau et des remous que son épouse semblait tant chérir pour ses moments de calme et de relaxation. Dans le pavillon, il y avait des bancs, des petites tables et des chaises, mais aussi des braseros qui serviraient autant à réchauffer du froid qu'à griller de la viande sur des planches de pierres.
Elle disait dans sa lettre aimer toutes ces petites choses du quotidien, alors le jardin avait été retravaillé pour être un éveil sensoriel. Au printemps, elle aurait des fleurs et des buissons aromatisés, des trembles aux feuilles frissonnantes et d'autres aux écorces argentés. Pour cet hiver, il y avait des sculptures de bois qui s'habilleraient de neige et de givre, il y avait des carillons et des lampes ensorcelées habilement dissimulées pour qu'une fois la nuit venue le jardin devienne féérique. Il y avait, dans le fond du verger, au bout d'une petite allée de rosiers dormant, une serre pour qu'elle y fasse pousser ce que son cœur désirerait.
Elle disait dans sa lettre se demander de ses nouvelles. Certes pas d'une manière aussi franche, mais depuis dix ans qu'ils ne parlaient plus "correctement", c'était la première fois qu'elle osait telle approche. Oh pas qu'il eut jamais douté de son affection ou de son inquiétude à son égard ! Non, elle était beaucoup trop douce et intelligente pour se contenter de la surface et du paraître. Camille savait que son épouse n'avait qu'exécuté son désir d'être laissé seul dans son chagrin et son deuil. Alors quand elle avait finalement tendu la main vers lui au travers de ces quelques lignes couchées d'une main élégante, il avait été surpris.
Agréablement surpris.
Les récents évènements lui avaient permis de prendre du recule, mais aussi de relativiser de nombreuses choses, tant dans leur forme que leur manière de l'impacter. Il avait aussi revu ses priorités et reconsidéré nombreux de ses choix. Aurait-il eu un retourneur de temps suffisamment puissant qu'il serait allé frappé son lui du passé et aurait changé beaucoup de choses. Heureusement, il était donné aux sorciers une longévité qui dépassait parfois le raisonnable et de nouvelles opportunités et chances se proposeraient forcément à lui. Sans parler de celles qu'il irait lui-même saisir et se créer.
Comme c'était le cas aujourd'hui.
Camille avait répondu à la lettre de son épouse d'une courte missive, la remerciant de ses nombreuses correspondances et l'invitant à la rejoindre sur Paris. Ou pas tout à fait. C'était l'adresse de cette petite maison qu'il lui avait donné ; lui disant de prendre le train et ensuite de monter dans la calèche qu'il ferait venir spécialement pour elle. Son voyage se ferait en dehors des grands axes routiers afin qu'elle puisse découvrir et profiter de la campagne qui serait bientôt son voisinage. Elle allait être déposée devant la haute porte en fer forgé et découvrir l'allée de gravier blanc dont la courbe derrière les arbres cachait encore la vue de cette petite maison.
Et il l'attendait là. Adossé au portail pour l'accueillir d'un large parapluie bleu, pour lui apporter un peu du ciel méditerranéen qu'elle avait quitté pour le rencontrer. Camille baissa sur elle un regard au bleu presque aussi intense que ce ciel, chargé d'un tumulte de sentiments contradictoires. Il y avait de l'inquiétude, de l'appréhension, mais aussi de la joie et une profonde affection pour elle. Son amie. Sa confidente. Son épouse. Mère de ses enfants. Il lui offrit en silence son bras pour l'escorter vers cette petite maison qu'il lui avait acheté, sans rien lui dire encore de ce secret bientôt éventé. Il l'invita à remonté l'allée d'un pas calme, paisible. Ils n'avaient pas de raison à se presser et s'il tombait un peu de neige, le vent n'était pas au rendez-vous.
Enfin, il prit la parole :
"- Je suis heureux de te revoir." Sa voix grave résonna dans le silence cotonneux du jardin enneigé. "Merci." Pour tout. Sa patience, sa confiance... cette seconde chance qu'elle leur accordait malgré tout ses torts. "Veux-tu marcher encore un peu ou désires tu rentrer pour te mettre au chaud ?"
Camille pressa doucement son bras au creux du sien, calquant son pas sur celui de la douce qu'il accompagnait, pour ne pas la brusquer. Et il retomba dans le silence, ne sachant trop comment aborder le rester tant la tâche lui semblait insurmontable. Camille Delacour perdait ses mots ? L'on rirait de lui dans les grands salons. Mais il n'en avait que faire, car là où les mots lui manqueraient ; il compeserait par les actes. Pour celle à son bras, il n'était que Camille. Et elle était sa Lidia.
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(#) Re: Un mariage heureux est une longue conversation | Feat Lidia Delacour
missive rédigée par Lidia Delacour le15 novembre 1927 – ft @Camille Delacour
Lidia regardait par la fenêtre de la calèche qui la menait… Et bien, elle ne savait trop où. Si elle s'était interrogée sur le mystère de sa destination, questionnant le conducteur qui avait refusé de dévoiler les secrets de son époux, elle avait à présent l'esprit occupé ailleurs. Elle tentait de se rappeler ce qu'elle avait écrit dans sa dernière lettre. Celle-ci lui était venue d'une traite, sans qu'elle y réfléchisse. Sans qu'elle prenne la peine de peser ses paroles et de se relire avant de l'envoyer. Elle y avait déversé une petite part de son cœur, comme s'il débordait tout à coup jusque sur son parchemin. A présent qu'elle avait retrouvé la maîtrise d'elle-même et de ses émotions, elle ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'elle avait confié à Camille. Et cela l'inquiétait. Car quoi qu'elle ait pu dire, le résultat était là : il l'invitait à revenir près de lui. Il ne manquait pas grand chose pour que Lidia cède à l'anxiété qui guettait le moment propice pour s'emparer d'elle. Après tout ce temps, saurait elle encore être son épouse ? Les choses étaient elles vraiment sur le point de basculer entre eux, comme elle le pressentait ? "Du calme Lili, détends toi. Tu vas juste retrouver Camille, il n'y a aucune raison de paniquer. Tout va..."
Ses pensées restèrent en suspens tandis que le véhicule s'arrêtait devant une haute porte de fer forgée qu'elle ne connaissait pas. Sans qu'elle puisse s'expliquer pourquoi, l'image d'un pont levis s'imposa dans l'esprit de Lidia. Gardien d'un château protégé à sa vue par de grands arbres scintillants sous la neige. L'image se dissipa tandis que le cocher ouvrait la porte de la calèche et lui tendait la main pour l'aider à descendre. Déjà Camille s'avançait vers elle avec un grand parapluie bleu pour la protéger des flocons. Elle lui sourit, comme elle le faisait toujours, et prit le bras qu'il lui offrait d'un geste familier, avec la force que confère l'habitude. Le trouble qu'elle lut dans ses yeux, et qu'il discernait sans le moindre doute dans les siens, l'aida à apaiser les battements désordonnés de son cœur. Aujourd'hui, ils étaient sur un pied d'égalité. Ce moment serait ce qu'ils en feraient, ensemble. Elle n'allait pas le gâcher en se laissant grignoter par une inquiétude prématurée.
"- Je suis heureux de te revoir. Merci."
Il avait brisé le silence confortable qui régnait entre eux, et elle n'aurait su dire ce qui se cachait derrière ce "Merci" qu'il venait de laisser échapper. Une part d'elle ne se sentait pas digne de ses remerciements, quoi qu'il ait eu en tête en les formulant. Mais elle fit taire cette voix mauvaise qui lui soufflait dans l'oreille qu'elle n'était rien d'autre qu'une imposture, indigne de l'homme qui se tenait prêt d'elle. Cela lui demanda un effort important, ce qui l'empêcha de répondre avant qu'il ne reprenne la parole.
"Veux-tu marcher encore un peu ou désires tu rentrer pour te mettre au chaud ?"
Lidia leva les yeux vers lui sans un mot, avant de les reporter devant elle. Derrière les arbres, elle distinguait des pierres blanches, tachetées d'or et de rouge. Elle fronça les sourcils et se pencha en avant pour essayer de distinguer plus de détails mais n'en fut pas capable. Son attention fut alors détournée par... Un glougloutement. Le bruit de l'eau lui était devenu cher et fit naître instantanément un sourire ravi sur son visage.
"Emmène moi plutôt près de la source que j'entends s'il te plaît. Et profites en peut-être pour m'expliquer où nous sommes ? Tu connais ma curiosité, si tu ne me racontes pas tout de ton propre chef tu vas finir noyé sous mes questions ! A moins que je ne te pousse à l'eau…"
Dès leur rencontre, elle s'était servie de son humour et de ces petites piques lancées ça et là. Parfois pour retenir son attention. Parfois pour le faire rire. Parfois pour cacher sa nervosité, comme aujourd'hui. Elle savait qu'il n'était pas dupe dans ce dernier cas, mais cela n'en restait pas moins un bouclier comme un autre. Un bouclier qu'elle avait besoin de brandir encore un peu.
"Tu es heureux de me voir pour l'instant, je vais faire mon possible pour que tu ne changes pas d'avis trop vite promis."
Cela avait quelque chose de réconfortant de pouvoir lui parler librement, sans se préoccuper de faire bonne figure. Voilà bien longtemps qu'elle n'avait pas eu l'occasion de le faire, trop occupée à veiller à l'image qu'ils renvoyaient les rare fois où ils se retrouvaient… Que ce soit à leurs enfants ou au reste de la société. Pourtant, elle savait qu'il n'était pas bien de se cacher trop longtemps derrière des boutades. Aussi, quand ils arrivèrent près du ruisseau qui serpentait à proximité d'un pavillon, décida-t-elle de s'exposer un peu. Elle lâcha son bras pour s'accroupir au bord de l'eau. Elle lui tournait le dos quand elle laissa échapper ce qui la tourmentait.
"Pardon Camille. Je ne devrais pas plaisanter comme ça, le moment ne s'y prête pas. Moi aussi je suis heureuse d'être à tes côtés. Mais j'ai peur que ma dernière lettre ne t'ai mis mal à l'aise. Elle était très… Spontanée. J'espère que mes propos n'étaient pas malvenus."
Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: Un mariage heureux est une longue conversation | Feat Lidia Delacour
missive rédigée par Camille Delacour le
15 Novembre 1927
Quand il la sentit se pencher vers l'avant, il fit attention à ajuster la prise sur son bras pour ne pas l'indisposer. Il veilla aussi à ce qu'elle ne perde pas l'équilibre sur les gravillons piqués de givre et d'une neige cotonneuse. Et, bien sûr, il ne fit rien pour vendre la mèche sur ce que le jardin dissimulait avec tant de possessivité. L'écrin de verdure jouait parfaitement son rôle et il en fut très satisfait. Et son humeur continua de s'alléger en voyant Lidia rayonner à son bras. Serait-ce le bruit de l'eau qui lui faisait venir un tel sourire ? Camille sentit son cœur gonfler de tendresse à son égard quand elle lui demanda d'aller vers la source magique.
Sans se presser, il orienta donc leur ballade vers leur nouvelle destination, prenant soin de passer par les petits sentiers du jardin pour retarder le plus longtemps la révélation de la maison. La curiosité de son épouse le fit toutefois rire et il leva une main pour faire semblant de se protéger de toute les questions dont elle le menaçait avec humour. Par Merlin ! Combien l'acidité et la vivacité d'esprit de Lidia lui avaient manqué. Une mélancolie gagna ses yeux bleus, sans toutefois ternir son sourire qui se révéla aussi charmant que charmé.
"- J'ai toujours été heureux de te voir, Lili. C'est juste que le chagrin et la colère me l'ont fait oublier pendant trop longtemps. Et pour ça, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour m'en repentir et j'espère qu'un jour tu auras la force et la bonté de me pardonner."
Mais pas maintenant, pas tout de suite. Ils avaient le temps de se retrouver et de décider ensemble s'ils voulaient poursuivre ce chemin ensemble ou se séparer. Camille aimait profondément Lidia, mais il respecterait son choix quel qu'il soit. Il avait confiance en sa capacité à vivre et survivre sans le nom des Delacour. Son épouse était intelligence, vive et possédait une volonté de fer sous une montagne de patience et de douceur. Parfois... Non, bien souvent Camille se disait ne pas la mériter.
Quand ils furent près du ruisseau, il lui relâcha le bras pour qu'elle puisse se promener sans se sentir obligée de rester près de lui. Il y avait un sol pleureur qui couvrait le plus gros de la source, comme un rideau bruissant et scintillant de givre sur les dernières feuilles pendues aux nombreuses branches souples. Dessous, il y avait un banc de pierre blottit près du tronc courbé. Camille s'en approcha et souleva l'assise qui dissimulait de façon ingénieuse un coffre. A l'intérieur, il y avait des coussins et de gros plaids de laine pour pouvoir s'installer sans trop craindre le froid.
"- Tu as le droit d'aborder nos retrouvailles comme tu le souhaites. Le plus important est que tu te sentes à l'aise et ouverte à la discussion. Que ce soit en te cachant derrière des moqueries, des cris ou encore de la vaisselles cassée."
Ce fut à son tour de la taquiner en lui lançant un petit clin d'œil. Il savait que ce n'était pas de son genre, ce qui rendait la pique d'autant plus légère. Camille vint la rejoindre et déposa sur ses épaules un châle pris dans le coffre du banc. Près de l'eau, l'air était plus humide et piquant et le sorcier détesterait de la savoir inconfortable à cause de ça. Il vint s'accroupir près d'elle et observa l'eau scintiller sous le remous de petites vagues. Le fond du lit était de pierres et de galets, mais aussi d'éclats de verre polis pour accrocher les éclats du soleil et teinter l'eau de milles couleurs une fois que le beau temps reviendra.
"- Pour la lettre...Elle m'a surprise, c'est vrai. Mais en bien, rassure toi."
Il avait retrouvé de son sérieux. Il l'observa et tenta de sourire, le cœur atrocement comprimé par la culpabilité et la tristesse.
"- Je suis désolé d'avoir ignoré la majeur partie de tes autres correspondances. Je ne savais pas comment... Comment faire. Les mots venaient, mais pas comme je le voulais. Et j'étais fascinée de te voir m'écrire pour me tenir au courant de ta vie, là-bas. Et je te remercis d'avoir tendu la main la première."
Camille se releva et l'invita à en faire de même. Il la dirigea vers le kiosque et d'un geste de sa baguette alluma les braséros pour que la température remonte entre les fins piliers de bois. Depuis cet endroit, bercé par le bruissement du ruisseau et du feuillage tardif des glycines, Lidia avait une vue imprenable sur la maison habillée de lierre. Se tenant derrière elle pour couper les rares courants d'air, Camille reprit la parole :
"- Nous sommes, si tu le désires, dans ta nouvelle demeure parisienne." Annonça-t-il avec douceur bien que sans détours. Lidia n'aimait pas que l'on tourne autour du pot, surtout quand sa curiosité était piquée au vif. "J'ai essayé d'aménager les lieux au mieux de tes préférences, en me basant sur les souvenirs de notre vie ensemble, mais aussi de ta lettre." Il lui prit une main et la porta à ses lèvres pour baiser tendrement ses phalange. "Bien sûr, sens toi libre de faire les changements que tu estimeras nécessaires. Je souhaite simplement que cet endroit soit l'un de tes sanctuaires."
Il vint l'envelopper de ses bras et posa le menton sur le sommet de son crâne, comme il avait l'habitude de le faire quand ils n'étaient que tous les deux. Il espérait qu'aujourd'hui ce geste ne soit pas trop précoce ou malvenu. Il ferma les yeux en achevant d'expliquer :
"- La cheminée du salon est déjà connectée au réseau. D'ici tu peux aller à l'Opéra, notre demeure principale dans Paris, mais aussi les Galeries, le Parc aux Pégases et le Ministère."
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