les plus beaux atours du diable.
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(#) les plus beaux atours du diable.
missive rédigée par Invité leune journée froide, mais ensoleillée, sous l’égide du sagittaire, en décembre 1927.
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Une branche de wiggentree. Une satanée et toute petite branche de wiggentree, également appelé sorbier magique ou sorbier blanc. C’est l’objectif de Diane quand elle pénètre dans la dense et mystérieuse forêt de Brocéliande. Voici sa quête du jour, l’odyssée de l’instant car l’arbre est rare et farouchement protégé par des botrucs, mais ses vertus curatives sont certaines. On accorde au wiggentree de nombreux faits et l’un d’eux serait qu’au simple toucher de son tronc, une aura protectrice assure la bénédiction temporaire de l’individu en question. Diane doit avoir que sur ce point, elle est dubitative, mais pour le reste, elle reconnaît volontiers à l’arbre, d’autres qualités. Alors, la voici prête et en tenue. Un pantalon souple, des bottes en cuir de dragon à ses pieds et à sa ceinture, une besace avec des fioles afin de récolter ce dont elle a besoin et bien plus. Car même si la jeune sorcière est ici pour le sorbier, ses yeux sont aiguisés pour reconnaître plantes médicinales et poisons en tout genre. Elle ne rate jamais une occasion d’en cueillir. Sa baguette à la main, elle la coince entre ses dents - si son père la voyait faire, il serait outré ! La baguette mérite plus de respect que cela - mais le paternel n’est pas là. Diane est seule et cela lui convient très bien. La voici qui tresse grossièrement sa chevelure d’argent pour être moins gênée et se déplacer. Elle ajuste les boutons de sa veste aux couleurs de sa maison, le rouge carmin, rappel de la rose, emblème de sa famille et enfin, enfile ses gants, également en cuir mais d’hippogriffe cette fois. Ce cuir est bien plus souple.
Diane inspire un instant et observe les alentours. De Brocéliande, elle ne connaît que les mythes et les légendes, n’a foulé le sol de la célèbre forêt qu’en de rares occasions et jamais seule. Cette aventure solitaire sera la première. La cime des arbres est haute et épaisse. Les rayons du soleil traversent difficilement le feuillage, donnant l’impression que la pénombre approche, alors que midi n’a pas encore sonné. Pour trouver son chemin ici, Diane sait que cela est difficile. Sa mère l’a mise en garde, alors pour une fois, elle a décidé d’écouter la sorcière et de se préparer. Elle n’avancera pas au hasard en espérant tomber sur le wiggentree. Elle fera confiance à la magie. Entre ses doigts, sa baguette, précieuse alliée. C’est une nouvelle d’ailleurs. La dernière a terminé entre les crocs d’un dragon. L’histoire est assez longue à raconter, quoique digne des meilleurs romans de capes et d’épées. Diane en garde un souvenir authentique avec les traces des griffes particulièrement aiguisées de la créature qui lui ont lacéré le flanc droit. Cette nouvelle baguette doit être apprivoisée, mais la sorcière lui fait confiance pour lui montrer la route. La voici qui marmonne une incantation et le morceau en bois taillé flotte tout seul et tourne sur lui-même avant de s’arrêter et d’indiquer une direction à suivre. La baguette indique le nord, telle une boussole. — Et c’est au nord que je dois aller. Un sourire s’étire et la sorcière entame sa marche dans les abysses de la belle et sombre Brocéliande.
Diane ignore combien de temps elle marche. Sa baguette l’emmène désormais vers le nord-ouest et cela fait bien longtemps que la jeune Rosier a quitté le sentier principal. L’herbe est haute et les fougères frôlent ses genoux par moment. Elle a déjà eu la chance d’apercevoir plusieurs biches et même un grand cerf, seigneur des lieux. Si elle avait le talent de dessiner, la belle n’aurait pas hésité à retranscrire ce noble animal sur le papier, mais Diane n’est pas douée pour cela. Non, elle a d’autres talents en revanche. Les langues, sa connaissance dans les arts de la botanique, des potions, des poisons bien sûr et même en alchimie. Elle est une véritable encyclopédie vivante, ainsi, elle ne cesse de s’arrêter pour collecter de précieux ingrédients. — Oh, serait-ce… Et déjà, entre ses doigts, un petit canif à la lame tranche pour couper le champignon. Elle le renifle et un sourire délicieusement sombre s’affiche sur son visage angélique. — Si mon frère le veut, il devra payer cher ! Sa prise n’est autre qu’un magnifique bolet de Satan. Champignon ô combien toxique et redoutable. A-t-on précisé que Diane aime revendre à sa propre famille, notamment son grand frère, pour le plaisir de lui prendre son argent, ses trouvailles ? Après tout, il n’a qu’à aller les chercher lui aussi et puis, tout travail mérite salaire. C’est son père qui le dit. Et il faut toujours écouter son papa, non ? Espiègle et un brin provocatrice à ses heures, la jeune Diane aime chatouiller là où ça picote, sans jamais faire mal. Elle aime égratigner l’ego de son frère, parce qu’elle l’aime et qu’ils sont très liés l’un à l’autre. Ce-dernier bien sûr, râle, mais verse l’argent, non sans souligner à quel point sa sœur est cupide.
Ses autres prises depuis le début de la marche ? Deux champignons sauteurs qui ne cessent de gigoter dans sa besace, un morceau d’écorce de chêne rouge et de l’ambroisie, dont elle tire son second prénom. Il ne manque plus que le wiggentree et quand Diane reprend sa marche, elle se demande si elle est bientôt arrivée.
— Voyons voir, j’espère que la carte est correcte dit la jeune femme en s’adossant contre un arbre pour saisir le parchemin enroulé dans sa besace, besace magique, bien sûr, sinon, on se demanderait comment elle peut entasser autant de choses. La voici qui la déroule. L’art de la cartographie n’a jamais été son fort, mais son sens de l’orientation est plutôt bon, sans doute parce que le chat blanc qui sommeil en elle sait toujours retrouver son chemin. Ses doigts gantés effleurent le papier et elle reconnaît la grosse pierre fendue qu’elle a contourné un peu plus tôt. Elle a suivi le chemin vers l’ouest et normalement, elle devrait tomber sur le wiggentree en continuant plus au nord. À nouveau, sa baguette la guide.
Il faut à Diane encore une bonne vingtaine de minutes à crapahuter dans la forêt pour atteindre enfin l’arbre. Autour de celui-ci, des botrucs s’agitent au sol, mais également sur les branches. Ils sont adorables et sans danger selon elle, même si son frère lui a dit de faire attention, que ces choses peuvent mordre et même vous arracher un doigt. La fille Rosier n’en tient pas compte et approche pour prendre deux branches du précieux arbre. C’est à cet instant qu’elle la voit enfin. Derrière l’arbre, à environ une centaine de mètres, une sorte de bâtiment. Il n’était pourtant pas indiqué sur la carte. Serait-il magique se demande la sorcière alors qu’elle termine de cueillir les branches. Elle ignore le botruc qui grimpe le long de sa jambe et s’accroche à sa longue tresse. Délaissant sa besace au pied de l’arbre - une fois encore, les botrucs sont très intrigués et approchent de l’objet en question - la sorcière avance. Le bâtiment semble s’être effondré en partie sur lui-même et il apparaît comme ancien. La pierre grise est vieillie. Diane pose sa main sur celle-ci et distingue des runes gravées dans la roche. Aucun doute, cet endroit est magique. Serait-ce un ancien temple ? Une cache d’un sorcier de jadis ? Elle se demande ce qu’il y a à l’intérieur, car ce qui semble être l’ancienne entrée n’est désormais plus qu’un trou par lequel on doit se baisser pour passer. En somme, le bâtiment est petit. Diane suppose qu’il s’enfonce dans la terre. C’est dangereux bien sûr, c’est idiot et imprudent. Alors forcément, la jeune Rosier est déjà entrain de se changer en chat pour se faufiler à l’intérieur. La vision de l’animal lui permet de ne pas utilisé la magie pour se déplacer dans la pénombre et comme Diane l’avait supposé, le terrain descend en pente jusqu’à ce que des marches apparaissent et une hauteur assez haute pour se tenir debout. La voici qui reprend forme humaine — Lumos. Sa baguette s’illumine. Que va donc découvrir la jeune aventurière en bas ? Peut-être va-t-elle découvrir un trésor ? Des objets de grandes valeurs ? Elle se demande déjà combien de bijoux elle pourrait Se payer et ajouter à sa collection, car oui, Diane adore les bijoux, surtout ceux en pierres précieuses.
La réponse ne tarde pas à arriver. Il ne semble y avoir qu’une unique pièce, circulaire et plutôt grande. Des passages secrets ? Diane aimerait bien car la pièce est poussiéreuse et aucun trésor. Elle approche d’un pas déterminé de ce qui semble être une étagère. De vieilles fioles vides ou au contenu hasardeux et inconnu s’entassent ici et là. Un soupir de déception. Le lieu a peut-être été volontairement vidé et abandonner ? Mais ses yeux se posent sur le mur en face d’elle. La jeune femme remarque des runes. Serait-ce un passage vers une pièce secrète ? À nouveau, tous ses sens s’éveillent et elle avance rapidement. Et là, c’est le drame. Littéralement.
En premier, il y a un craquement, quelque chose sous son pied. Diane s’arrête et fixe le sol. Elle semble avoir marché sur une vieille pierre, un pavé, comme le reste des lieux, sauf que non. Celui-ci s’illumine, laissant entrevoir une rune et plusieurs. Le tout forme un cercle prenant tout le centre de la pièce et soudain, sans prévenir, le sol disparaît. Plus de pavé, plus rien, uniquement le vide et une sorcière qui lâche un petit cri de surprise. Elle n’est pas un chat à ce moment là, elle ne retombe donc pas sur ses pattes, mais plutôt, sur quelque chose d’étrange. C’est à la fois souple, mais désagréable. Elle ne saurait l’expliquer et pourtant, elle n’est pas morte. En regardant vers le plafond, elle doit bien avoir chuté de trois ou quatre mètres. Elle peste en constatant qu’elle a lâché sa baguette dans sa chute. Le sort n’est plus effectif et Diane tâtonne pour la rechercher. C’est à ce moment là qu’elle comprend. Elle comprend un peu tard, malgré son esprit d’ordinaire vif. Elle est sur une plante. Une plante qu’elle connaît bien pour avoir voulu en élever une quand elle avait sept ans, mais sa mère a refusé. — Par la culotte de Merlin qu’elle jure avant de sentir une liane qui vient lui saisir brusquement le bras. Une autre s’enroule autour de sa taille pour la forcer à s’allonger. — Non, pas ça… Que la sorcière marmonne. — Mais quel est l’idiot qui a laissé un filet du diable ici !? Ses bras sont rapidement bloqués. Poids plume et loin d’être une guerrière féroce, elle manque de force pour essayer de se mouvoir. Le filet semble particulièrement développé et hargneux. Diane fronce les sourcils. Elle doit essayer de se détendre, mais il faut reconnaître que l’exercice est difficile. Elle essaie de tâtonner avec sa main pour ramasser sa baguette, la trouver dans ce dédale de lianes. Un simple sort, un peu de lumière et le filet se soumettrait, mais ce-dernier l’étreint un peu plus. Bientôt, une liane s’enroule autour de son cou et exerce une pression qui lui coupe la respiration.
D’accord, Diane, là, tu es vraiment dans une mauvaise position.
Apolline d'ApcherATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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(#) Re: les plus beaux atours du diable.
missive rédigée par Apolline d'Apcher le- You appear courageous,
but your vital signs betray
a heightened state of anxiety.
- Or, as I like to call it, Tuesday.
M. ALDERTON - The Haunting of Villa Diodati
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Ah, Brocéliande. Ses forêts éternelles, ses légendes millénaires. Ses enchevêtrement glorieux de feuillages touffus, de racines inattendues qui font glisser le pied et tordent la cheville. Ses ronces impitoyables, qui en l’espace de quelques heures confèrent aux vêtements les plus coûteux l’aspect de simples loques. Elle hait Brocéliande. En quelques années de missions pour les Antiques Rêveries, Apolline d’Apcher a sillonné la France et les contrées avoisinantes, mais elle est toujours parvenue à éviter ce coin si particulier du pays où on a cru bon de la faire naître. Et pour cause : Brocéliande est un nid, composé par une espèce d’oiseau particulièrement ivre, un soir de beuverie. Cela fait plusieurs heures qu’elle a perdu la trace du sentier censé la guider jusqu’au lieu-dit du Lac de Viviane, et qu’elle crapahute en grommelant dans une mélopée où les langues s’entremêlent. Heureusement que la forêt est inaccessible aux Moldus : son apparition, toute en cheveux bruns échevelés à force de se prendre dans les branchages fins, couplée aux injures marmonnées dans un bulgare positivement exaspéré, serait assez pour convaincre quiconque de l’existence des vilaines sorcières de contes pour enfants.
« ако хвана сина на черната овца, която е създала тази карта, ще го накарам да спре да иска да картографира света със зли заклинания… Si j'attrape le fils de brebis galeuse qui a créé ce plan, je lui ferai passer l'envie de cartographier le monde à coup de maléfices… »
Ce doit être la troisième fois qu’elle tourne le plan en question entre ses doigts de plus en plus nerveux. Non qu’elle panique : Apolline d’Apcher ne panique jamais. Elle est beaucoup trop bien élevée pour cela. C’est juste que, rationnellement, elle se dit que les journées d’hiver sont courtes, et qu’elle ferait mieux de localiser ce maudit Lac de Viviane avant la nuit, si elle veut pouvoir transplaner hors d’ici sans revenir à Reims la queue entre les jambes. Image métaphorique, évidemment. Contrairement à la plupart de ses cousins et adelphes, la demoiselle ne dispose d’aucun attribut lupin. La fierté, par contre… Elle en a à revendre. C’est pourquoi elle aimerait retrouver son шибан putain de chemin, et fissa s’il-vous-plaît. Parce qu’elle n’est pas venue pour compter les pâquerettes, elle a un artefact à récupérer. D’après les descriptions, c’est un vase. Certaines sources parlent simplement d’un contenant, mais elle n’est pas idiote : elle sait qu’il ne peut pas s’agir d’un simple bocal à anchois. Il n’empêche qu’elle ne dispose pas d’une image précise du vase qu’elle cherche : il pourrait tenir de l’amphore, ou être plutôt de la taille d’une coupe. À moins que l’objet n’ait subi d’autres altérations, comme le supposait la dernière Chronique qu’elle a consultée. « Enflures d’auteurs médiévaux » marmonne-t-elle, cette fois dans un français irréprochable. « Pas fichus de donner une information fiable, et encore moins de tracer un plan qui mène là où je suis censée… Oh. »
Oh, en effet. La masure qui se dresse devant elle n’apparaît nulle part sur la carte. À douter que le dessin sur parchemin représente réellement la Forêt de Brocéliande… En s’approchant un peu, la jeune femme réalise qu’il ne s’agit pas réellement d’une simple maison, mais d’une ancienne tour, en partie effondrée sur elle-même. Une ruine somme toute ordinaire, sans doute l’ancienne résidence d’une sorcière ou d’un mage qui en a eu assez de la nature environnante et a décidé de se rapprocher de la civilisation pour couler des jours autrement plus paisibles - et moins coûteux en termes vestimentaires. Pas assez imposante pour marquer l’appartenance à un château qu’auraient dévoré les ronces, mais pas assez petite que pour appartenir à une autre de ces espèces qui ont réclamé les lieux.
Du haut de ce tas de pierres couvertes de lierre et de mousse, elle devrait avoir une vue plus dégagée. Peut-être même pourrait-elle apercevoir ce Lac jusqu’alors élusif, et achever sans trop tarder cette foutue mission. Elle s’apprête à entamer l’ascension de la tourelle, avant de remarquer que le calcaire est gravé de symboles… Runiques ? Un choix étrange : les Vikings ne sont pas censés avoir poussé aussi loin à l’intérieur des terres bretonnes, et les oghams sont traditionnellement présents sur les îles anglo-saxonnes plutôt que sur le continent. Il s’agit là d’une énigme, et ce genre de mystères est irrésistible pour l’esprit de la demoiselle d’Apcher. Elle dépose donc carte et sac de voyage - une vieille chose au cuir pourpre élimé, qui a dû appartenir à deux ou trois générations de ses aînés avant de lui être transmis - et s’empare d’un carnet dans lequel elle recense toutes ses observations utiles. Elle s’apprête à entamer une copie manuscrite des intrigants reliefs, lorsqu’elle croit distinguer un éclat de voix - à l’intérieur de la pierre.
« Te voilà officiellement folle, ma vieille. » Elle se morigène sans vraiment y croire : elle doit avoir rêvé. Depuis son départ ce matin, elle n’a pas croisé âme qui vive en cette forêt, si l’on excepte quelques oiseaux au chant mélodieux et la silhouette d’un Centaure, qui s’est éloigné avant qu’elle n’ait même songé à se rapprocher.
Mais la voix résonne à nouveau, cette fois c’est une phrase, dont elle capte des bribes. Culotte… Merlin… Idiot… Filet du Diable. Tout cela ne fait guère de sens, sauf pour les derniers mots. Elle était loin d’être la meilleure de sa classe en Botanique, mais elle se souvient très bien du cours sur les Filets du Diable. Des saloperies, tout juste bonnes à garder les endroits dont on tient à préserver les secrets. Ce qui veut dire… Qu’il y a probablement un artefact ou deux, dissimulés derrière le gardien végétal.
« Dites donc, là-dedans ! Comment êtes-vous entrée… ? » questionne-t-elle, tout en observant la muraille, qu’aucune porte à taille humaine ne vient interrompre. Ses mains balaient rapidement les pierres, l’esprit occupé à se remémorer l'alphabet runique. Fehu pour la propriété, Thurisaz pour le fleuve, Ansuz pour la bouche et… Raido, pour le chemin ? Instinctivement, son index suit les angles abrupts de la rune au relief émoussé par les ans, et avant qu’elle ne comprenne ce qui lui est arrivé, la voilà plongée dans l’obscurité. « И гадости. Et merde. »
« Vous êtes toujours là ? » interroge-t-elle, progressant à tâtons jusqu’à ce que l’idée lui vienne d’utiliser sa baguette. « Lumos. »
Le sol est lui aussi parcouru de runes, c’est la première chose qu’elle remarque. Aucun Filet du Diable à l’horizon, juste une vieille bicoque à l’intérieur à peine plus prometteur que l’extérieur. « Ça y est, tu entends des voix. La prochaine étape, c’est le bûcher… » sermonne-t-elle, préférant se causer que de laisser le lourd silence ambiant lui imposer une nervosité toute naturelle. Car il n’y a personne, elle peut l’assurer : le rai de lumière que dégage sa baguette en bois d’aubépine balaie des murs lézardés, des étagères portant encore l’un ou l’autre flacon au contenu desséché, mais aucune silhouette humaine. Tiens, d’ailleurs, ces flacons… L’un d’entre eux pourrait être le contenant qu’elle cherche. L’hypothèse est branlante, mais en attendant de trouver comment sortir de là, Apolline se dit qu’elle pourrait explorer un peu. À défaut de l’objet de sa quête, peut-être trouvera-t-elle autre chose, ce qui lui permettra de revenir les mains pas tout à fait vides devant sa patronne. Cette pensée la propulse en avant, jusqu’à ce qu’elle mette le pied sur une dalle légèrement surélevée, où luit faiblement la rune Ansuz. Ansuz… Le fleuve ?
Non. La bouche se souvient-elle, une fraction de seconde trop tard. Elle n’a pas le temps de remarquer qu’un cercle de symboles s’illumine, avant de sentir le sol se dérober sous ses pieds. « Morgane toute-puissan… Aie ! »
Sa cheville a craqué, elle en est à peu près certaine. En témoignent les étincelles qui dansent devant ses yeux. Et qui dissimulent un instant la ronce grimpante, qui semble bien décidée à faire d’Apolline d’Apcher un délicieux goûter. « Alors ça, même pas en rêve. » Comment se débarrasse-t-on d’un Filet du Diable, déjà ? Elle croit bien que cela implique de la lumière. Ou peut-être de la chaleur ? Dans le doute, elle décide de produire les deux. La vigne maudite va voir ce qu’elle va voir… « Incendio ! » clame-t-elle, dirigeant le jet de flammes vers la liane qui s’approche d’elle. Cette dernière se rétracte aussitôt, et du coin de l'œil, Apolline croit apercevoir… Des cheveux blancs ? Merveilleux. Ce truc a déjà fait un cadavre. Je refuse d’être la seconde, merci mais non merci ! « INCENDIO ! » Cette fois, elle hurle - elle panique, ça y est, elle peut enfin l’admettre. Le Filet du Diable bat en retraite plus vite qu’un Epouvantard entendant un éclat de rire, et bientôt la sorcière se tient au centre d’un cercle parfaitement concentrique - et parfaitement calciné. La cendre remue, toutefois, et elle braque aussitôt sa baguette sur la source du mouvement. « Incen… » Mais le sortilège meurt dans sa bouche, inachevé, alors qu’une silhouette émerge et secoue la sombre poussière qui entache ses vêtements.
« Qu’est-ce que… Qui êtes-vous ? » interroge aussitôt la jeune femme, pas tout à fait convaincue que le Filet du Diable ne vient pas de se réincarner en créature étrangement humanoïde. Et passablement énervée, à en croire ses yeux qui lancent des éclairs à faire pâlir Zeus lui-même.
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(#) Re: les plus beaux atours du diable.
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Son père serait furieux, mais sa mère, encore plus. Et puis son frère Priam n’approuverait pas. Il lui reprocherait d’avoir encore été trop curieuse, d’avoir écouté son instinct plutôt que ses sens. Ces derniers pourtant, étaient tous en alerte, mais Diane n’a vu aucun signaux. Elle n’a pensé qu’à une chose quand elle a décidé de s’aventurer dans ces ruines, la possibilité de trouver un trésor, quelque chose de rare. En somme, ce n’est pas même pas l’attrait de l’argent, d’une possible récompense qui a aiguisé sa témérité, c’est son esprit d’aventure. Elle veut vivre comme dans les nombreux romans qu’elle a lu, dévoré pour ainsi dire. Trivia était comme elle, lui a-t-on raconté, sauf que Diane n’en guère qu’un maigre souvenir. Sa grande sœur aussi aimait la lecture. D’une certaine façon, Diane a l’impression de se rapprocher d’elle. Trivia aimait aussi la musique. Diane apprécie l’écouter, mais contrairement à son aînée, ne sait guère jouer d’un instrument. Elle a essayé la harpe, ce fut un échec. Alors elle a fait des mythes et des légendes, sa spécialité, sa chose à elle, son domaine de prédilection. Elle en a étudié beaucoup. Des mythes grecques qui sont parmi les plus populaires, aux histoires les moins connus que cachent les eddas sans oublier les contes des milles et unes nuits ou encore, les représentants de grandes scènes légendaires sur les esquisses japonaises. C’est sans doute tout cela et par dessus, un soupçon d’insouciance qui lui colle à la peau, qui l’a conduit ici. L’idée même que cela puisse s’agir d’un piège ne l’a guère effleuré, à aucun moment elle ne s’est dit que peut-être, le propriétaire des lieux avait protégé l’endroit.
Quand les runes se sont illuminées, la sorcière a à peine eu le temps de les déchiffrer, de se souvenir de ce livre dans lesquels l’alphabet runique était décrit, que déjà, le sol se dérobait sous ses pieds. Désormais, la voici dans une situation particulièrement inconfortable, prises en tenaille par les lianes meurtrières d’un filet du Diable. Une plante particulièrement dangereuse et problématique qui a déjà causé la mort de nombreux sorciers. La maligne aime les endroits sombres et dans ces ruines souterraines, elle est ravie. La plante a eu tout le loisir de se développer et sa robustesse écrase le corps frêle de la jeune Diane qui étouffe un juron quand une liane enserre son cou. Elle n’a même pas eu le temps de prendre une dernière inspiration, c’est vraiment un coup bas songe-t-elle avant de se sentir avaler dans les profondeurs de la plante. Va-t-elle expirer ici ? Ces ruines seront-elles son tombeau ? Sa mère va encore perdre un enfant, va-t-elle seulement le supporter ? Et son corps, le retrouvera-t-on un jour ou Diane Rosier restera une âme disparue dans une forêt ensorcelée ? Mille et une questions assaillent la sorcière alors qu’elle sent la plante l’aspirer en son sein.
C’est donc cela que ça fait, quand on meurt ? Elle s’est toujours demandée la sensation que cela peut avoir, Diane. Elle, entourée par la mort depuis sa plus tendre enfance. Les Rosier sont intimement liés à cette divinité, figure de proue de leur vie à défaut d’être leur emblème, la mort est partout chez eux. Ils s’amusent avec elle dit-on, savent même la mettre en bouteille. Une image car la mort peut prendre bien des formes. Diane ne peut nier qu’elle s’est amusée à plusieurs reprises avec celle-ci, la provoquant encore et encore, notamment en dégustant juste assez de fugu pour sentir les effets du poison ou en avalant quelques gouttes de venin de manticore avant de gober un bézoard. Le tout était de voir, de ressentir et de tester les effets de différents poisons. Parfois, elle préparait un vomitif simple à côté et parfois, elle avait besoin de bien meilleurs remèdes. Une fois, son père l’a surpris à faire ses expériences et l’a corrigé. Castor Rosier ne frappe pas, mais il gronde comme le tonnerre. Sa voix a tonné ce soir-là et il a mis en garde son enfant. On ne joue pas avec la mort, on la manipule juste assez, elle ne saurait s’y soumettre.
Peut-être que cette fois-ci, sa fille a abusé du jeu. Peut-être que cette fois-ci, les dés étaient pipés et la partie, perdue d’avance. Finalement, la mort ne joue pas, elle est le maître du jeu, le joker qui dépose son dernier atout. Nulle figure face à la jeune dame de rose, incorrigible, mais un sbire portant les cornes du démon pour l’envelopper et la faire suffoquer. Meurs, petite, meurs en silence. Sauf que Diane ne veut pas périr. Elle a encore beaucoup de choses à voir, à faire, à dire. Elle veut réussir à convaincre son père qu’elle peut adopter un mamba noir, que le serpent ne mangera pas Morrigan, sa chauve-souris albinos. Elle veut goûter à ce vin d’Alsace que son frère lui a promis, un cru de qualité aux vendanges tardives, son préféré. Elle veut voir la vie revenir dans les pupilles de sa mère et elle veut croquer la grenade à pleine dent, mais surtout, ne pas rester prisonnière des abysses. Pourtant, lentement, la vision de la jeune sorcière se trouble. La lutte semble inégale, elle sent la pression qui lui écrase lentement mais sûrement la cage thoracique. Elle ne tiendra pas très longtemps, ce n’est même pas une question de minutes. La descente est plus rapide qu’elle ne l’aurait pensé.
Et les flammes de l’enfer sont particulièrement brûlantes. Pourtant, dans les mythes, on doit d’abord traverser le fleuve du Styx et payer le passeur avant de se soumettre aux jugements des trois juges. Ensuite seulement, on est envoyé ou non, dans le chaos et le feu. Diane n’est pas morte. Elle s’en rend compte et ouvre les yeux. Le feu danse sur la plante qui n’apprécie pas. Muette, Diane peut pourtant jurer qu’elle l’entendrait presque crier, hurler de douleur. Et alors, elle respire, peut reprendre son souffle quand les lianes la libèrent pour mieux s’enflammer et prendre feu. Elle tousse un moment et pendant que la plante devient une torche végétale, si cela est possible, Diane se retrouve à même le sol. Allongée, il lui faut un moment pour retrouver ses esprits et se rendre compte qu’elle est recouverte à la fois de poussière, mais aussi des cendres de la plante. Comment cela est possible ? Une autre rune ? Quelqu’un ? Le propriétaire des lieux ? Alors seulement, elle la voit.
Son regard se pose sur l’inconnue et soudain, ça lui revient. Pendant qu’elle perdait presque connaissance, elle a cru entendre une voix. Incendio, quelque chose comme ça, mais son esprit était trop troublé pour s’y attarder. Maintenant, elle comprend. La personne devant elle, pyromane d’un jour, semble avoir craqué l’allumette après avoir été prise également dans la toile du filet qui désormais, n’est qu’un gigantesque tas de cendres. Doucement, Diane se relève et commence à ôter la poussière qui la recouvre entièrement, autant que possible. Elle secoue sa tête, mais la blancheur de ses cheveux n’est plus. Ils sont gris souris et elle devra prendre un bon bain quand elle sera sortie. Son teint de porcelaine est aussi noircie, mais elle en retire une partie. Et elle cherche sa baguette du regard, ne voit pas l’instrument immédiatement. Elle ne la remarque qu’après, quand elle observe cette grande silhouette - parce que oui, forcément, l’inconnue est plus grande qu’elle - aux yeux de glace qui a mis le feu à la plante. A ses pieds, un morceau de bois carbonisé avec un magnifique manche en marbre de carrare. Sa baguette. Ou tout du moins, ce qu’il en reste. À cet instant, le visage de Diane change et fusille l’inconnue.
— Qui suis-je ? Ah ! Elle est bien bonne celle-là qu’elle rétorque sèchement avant d’avancer. Malgré le fait qu’elle soit plus petite et désarmée, Diane reste inébranlable et surtout, furieuse. Elle sent la colère qui gronde en elle, le chat crache vivement. — Je suis une miraculée de votre feu de joie, ma chère ! Sa voix est plus forte qu’elle ne l’aurait souhaité, mais elle ne s’arrête pas pour autant. — Par les couilles de Salazar, vous êtes sérieuse !? Elle toise l’inconnue un instant, son visage, près du sien. C’est presque un signe de défi et si son visage n’était pas recouvert de ce mélange de cendre et de poussière, on pourrait voir le rouge de la colère sur ses joues de poupée. — Et ce pauvre filet du diable qui n’avait rien demandé ! Vous n’avez pas appris à l’école que de la lumière suffisait pour vous extirper de cette plante !? Elle plisse les yeux et recule d’un pas en l’observant un instant de la tête au pied. Grande, carrée, le minois presque taillé dans la pierre, les traits semblent harmonieux, mais la poussière empêche Diane d’en juger. — Vous avez massacré un magnifique spécimen de filet du diable et en prime, vous avez failli me brûler avec savez-vous seulement les nombreuses propriétés que peut avoir une telle plante en plus d’être rare ?! Elle peste, elle jure entre ses dents à voix basse — Vous devez êtes rouennaise, ce n’est pas possible autrement…
Diane prend alors une profonde inspiration et tend le bras, désignant du doigt son morceau de baguette qui lui aussi, a succombé au brasier. — Vous voyez ceci !? C’est tout ce qui reste de ma baguette. Désarmée et furibond, le chat pourrait lui sauter à la gorge, mais elle se retient. L’inconnue possède toujours la sienne après tout et Diane n’a pas envie de finir comme Jeanne d’Arc sur le bûcher. Une fois lui suffit amplement. — Vous me devez une baguette, en prime. Vous avez un don pour accumuler les méfaits et les dettes en même temps. Pause, elle reprend alors, parce qu’elle n’aime pas ne pas savoir à qui elle s’adresse, justement. — Donnez moi votre nom, que je sache au moins à qui m’adresser pour réclamer réparation. Et elle croise les bras contre sa poitrine, garde la tête haute. Elle est une Rosier après tout, jolie en apparence, piquante à tout instant[ et surtout, incorrigible, la gamine.
Apolline d'ApcherATROPOS | THEN, LET IT BURN.
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Multicomptes : Emma Defresne
Âge perso : 28 ans
Nature du sang : pur, l'ichor jamais teinté, la noblesse jamais salie
Etat Civil : célibataire, la pierre cache l'écrin attendant son diamant
Occupation : chercheuse d'artefacts pour les Antiques Rêveries
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(#) Re: les plus beaux atours du diable.
missive rédigée par Apolline d'Apcher le- You appear courageous,
but your vital signs betray
a heightened state of anxiety.
- Or, as I like to call it, Tuesday..
M. ALDERTON - The Haunting of Villa Diodati
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Ses beaux cheveux tressés sont tout embroussaillés, tissés de brindilles et de bouts de feuilles mortes. Ses bottines sont couvertes d’une gadoue peu reluisante, et c’est sans même aborder le sujet de ses vêtements, peu ou prou réduits à l’état de haillons par leur affrontement sans pitié avec la jungle qu’est Brocéliande. Elle a laissé son sac de voyage à l’extérieur de cette tour trois fois maudite - par elle, toujours par elle et encore par elle, pour faire bonne mesure. Ne lui restent plus que son journal, carnet de cuir rigide dans lequel elle consigne les moindres détails de ses explorations pour mieux en faire le rapport complet à sa patronne, et sa baguette magique. Quelques feuillets de vélin et un bout de bois, on a vu mieux comme équipement…
Surtout lorsqu’il s’agit de faire face à une plante qui dévore toutes les créatures ayant la malchance de lui atterrir sur les racines. Non mais vraiment, par le slibard de Lothar, qui a eu cette idée idiote ? Mais le Filet du Diable n’est rien, en comparaison de l’épreuve qui suit. J’ai pas signé pour être Olympienne, moi : les épreuves, c’est bon pour les héros, et j’ai jamais demandé à être une protagoniste proteste vaguement Apolline, même si personne n’est là pour l’entendre. Juste ce monstre cendré qui se relève, et époussette ses jupons.
Étrange monstre, d’ailleurs, qui doit faire quelques centimètres en moins que la demoiselle d’Apcher, mais dont les pupilles luisent de la furie débridée des animaux sauvages. « À la bonne heure ! Donc en plus d’enchaîner les épreuves, voilà que… » Voilà que je me retrouve à sauver des demoiselles en détresse. C’est du moins ce qu’elle aurait dit si on l’avait laissée en placer une. Elle a les lèvres qui dégueulent de cynisme, la quêteuse, et il faut d’ordinaire être sa mère, sa patronne ou un danger immédiat pour sa vie si l’on veut qu’elle se taise trente secondes face à une telle provocation. L’inconnue - car le monstre s’avère parfaitement humain, humaine même, un spécimen femelle au visage un peu rond et aux yeux très clairs : le reste de sa personne étant couverte de cendres il est encore compliqué d’en dire davantage à ce stade - l’inconnue donc feule tel un chat mouillé par l’averse.
« Non mais ! Je rêve… Je vous sauve la vie, et c’est comme ça que vous me remerciez ? Non mais voyons, ce n’est rien, je fais ça tous les jours, ne vous inquiétez surtout pas de mo… aïe ! » Traîtresse, sa cheville blessée choisit cet instant pour se rappeler à son bon souvenir. Mais Apolline a enduré pire, et c’est en digne fille d’Anya d’Apcher, en duelliste formée à Durmstrang qu’elle se redresse de son mètre soixante-dix et toise l’importune rescapée. « Ce pauvre Filet du Diable, comme vous dites, essayait de vous assassiner ! Et si je n’étais pas passée par là » - si je n’étais pas tombée dans ce trou, la faute à une curiosité un peu trop prégnante, mais aucune chance qu’elle admette une telle chose - « personne ne vous aurait entendu glapir comme un putois mal décati ! Vous seriez devenue du fertilisant à Filet du Diable, à l’heure qu’il est, alors ayez au moins la bonne grâce de dire merci, par Cliodhna ! »
« Et puis épargnez-moi vos leçons de Botanique, j’ai paré au plus pressé, voilà tout. C’était rudement efficace, non ? » Mais la sauvageonne n’a pas l’air persuadée de la sagacité des arguments qu’avance son interlocutrice. Voilà à présent qu’elle chouine pour sa baguette, qui a fini en proie au même incendie que celui qui lui a sauvé la vie. Triste perte, certes, et Apolline se sentirait presque coupable d’un tel dommage collatéral. Presque, parce que l’inconnue lui tape un peu trop sur les nerfs pour qu’elle se soucie véritablement d’une telle perte matérielle. Force est toutefois de constater que l’objet semble… semblait fort joli. Une poignée de pierre blanche finement travaillée entoure ce qu’il reste du bois enchanté, et alors qu’elle se baisse pour attraper le caillou luisant et le rendre à sa propriétaire, sa cheville croit bon de céder à nouveau.
Bardaf, c’est l’embardée, et voilà Apolline d’Apcher rudement projetée au sol, carnet et baguette s’enfuyant lâchement loin de sa portée. À son tour de se rouler dans la poussière, ce qui achève de lui donner l’air d’une miséreuse, et par la même occasion extermine toute la bonne volonté qu’il lui restait. « И гадости. гадости, гадости, гадостиииии !! Et merde. Merde merde meeeeeerde ! » éructe-t-elle. La demoiselle est certes peu créative dans le domaine injurieux, mais elle a le verbe haut et fort, sans parler de la rage froide qui émane désormais de sa silhouette affalée.
On n’a pas idée de se ridiculiser ainsi… « Vous comptez rester plantée là, ou daignerez-vous m’assister trente secondes, Votre Altesse des Forêts ? Ne me dites pas que vous m’en voulez vraiment de vous avoir sauvé la vie ?! »
Elle a un temps pris la grogne de l’inconnue pour une plaisanterie, mais il semblerait qu’il n’en soit rien. Aussi dégaine-t-elle son meilleur argument, puisque seule la cupidité semble guider l’étrange humaine couverte de cendres. « Sachez que mon nom est Apolline Danika d’Apcher, et que je ne suis point Rouennaise mais bien du Gévaudan ! Alors si vous voulez éviter que la colère des loups ne s’abatte sur vous, vous feriez mieux de me filer un coup de main, par Merlin ! »
Bon d’accord, pour la colère des loups, elle ment. Si Arsène ou Aloïs apprenaient ce qui vient de se produire, ils ne seraient pas tant en colère qu’occupés à se tenir les côtes pour se retenir de mourir de rire. Et c’est sans même parler de Garance, qui n’aurait de cesse de colporter l’anecdote auprès de toutes ses fichues amies, des amies dont Apolline est dépourvue pour une raison qui lui échappe totalement, parce que franchement, elle ferait une compagne formidable. Elle sauve des gens sans même le vouloir, si ce n’est pas extraordinaire, héroïque même, qu'est-ce que c'est ?!
Il n’empêche que l’inconnue ne peut pas le savoir. Tout au plus peut-elle reconnaître le patronyme, craint plus que respecté au sein de la société sorcière à laquelle elles appartiennent toutes les deux. Peut-être, enfant, a-t-elle ouï les légendes qui entourent la baronnie maudite du Gévaudan. Peut-être même sa nourrice l’a-t-elle menacée : si tu ne termines pas ton assiette, le grand méchant loup viendra te manger toute crue…
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(#) Re: les plus beaux atours du diable.
missive rédigée par Invité leune journée froide, mais ensoleillée, sous l’égide du sagittaire, en décembre 1927.
@Apolline d'Apcher & theme.
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En son for intérieur, Diane reconnaît qu’elle exagère souvent, un peu, beaucoup, passionnément, mais elle est ainsi. Elle ne saurait faire autrement et elle n’en a strictement aucune envie. On doit l’accepter ainsi et d’ailleurs, son grand frère lui dit souvent que ce sont aux autres de s’adapter à elle et non l’inverse. Sans doute, fait-il cela pour flatter, gonfler un peu plus l’égo de sa sœur, mais Diane prend et sourit de toutes dents. Elle a tout d’une insupportable gamine, la sorcière. Après tout, elle est la benjamine, la petite dernière, couvée et choyée par sa mère, aimée et protégée par son père et par son frère. Elle n’a pas l’habitude de faire dans la demi-mesure, jamais. Elle est entière et cache difficilement ce qu’elle ressent. De toute façon, on lui pardonne tout, à Diane. Alors autant abuser un peu de ce pouvoir que l’on peut avoir sur autrui, non ? Cependant, cette fois-ci, il lui semble qu’elle exagère quand même beaucoup. C’est du moins ce que lui murmure cette voix lointaine à l’intérieur d’elle. Elle s’enflamme vite, trop vite, s’embrase tel l’incendie et crache son venin, petite vipère, sur sa sauve. Car oui, cette inconnue à la chevelure corbeau et aux yeux de glace lui a sauvé la vie. Diane n’est pas idiote et elle en a pleinement conscience.
Cependant, elle ne peut pas s’empêcher de monter sur ses grands chevaux, elle, petit bout de femme d’à peine vingt-six printemps. Pourquoi donc ? Parce que… Pour plein de raisons en fait. Premièrement, son tempérament. Diane est tout feu tout flamme, brûlante dans les veines, sanguine, elle peut rapidement s’échauffer, encore plus quand elle est contrariée à cause et ceci est la seconde raison, sa baguette. Le précieux morceau de bois se retrouve en cendres, de la toute nouvelle baguette que Diane a enfin récupéré il y a peu de temps, il ne reste rien. Elle se souvient encore de la scène que lui a fait sa mère pour avoir brisé la première. Non, rectification, c’est un dragon qui de ses crocs, l’a brisé avant de lacérer de ses griffes, le flanc droit de la sorcière. Récupérer une nouvelle baguette a été compliquée car Geneviève Rosier n’y tenait pas et a fait attendre volontairement sa fille dès semaines avant de l’autoriser à en obtenir une nouvelle. Alors la voir ainsi, dans cet état, forcément, ça fait monter la tension à son pic ! Diane enrage et imagine déjà le pourquoi du comment elle va devoir expliquer cela à sa mère qui risque de ne pas du tout apprécier la plaisanterie. Encore plus si sa fille lui explique au passage qu’elle a manqué d’être étouffée par un filet du diable. Le filet justement, parlons en ! Diane trouve exagérée qu’on ait utilisé le feu pour s’en débarrasser. Il y avait forcément d’autres solutions plus douces car un filet du diable est une plante magnifique ! En plus d’être redoutable et particulièrement rare, peu de sorciers le savent, mais la sève que l’on peut extraire de certaines tiges des filets possède de puissantes propriétés anti-inflammatoires et peuvent même soulager certains maux comme les migraines. Diane a même lu dans un vieux manuscrit qui jadis, appartenait à son arrière-arrière grand-mère que l’on peut fabriquer un onguent à base de sève de filet du diable. Mais d’onguent, tout comme la baguette, il n’y aura point. Tout ceci a été réduit à néant, un tas de cendres, rien du tout et en prime, Diane a failli finir comme Jeanne d’Arc sur le bûcher. Alors oui, par Merlin, mille fois oui, pour toutes ces raisons, elle enrage et elle peste, tel le félin qui sommeille en elle, elle crache, les cheveux hérissés, le visage recouvert d’un mélange de cendres et de poussières et surtout, elle ne dit pas merci, elle accuse.
Elle accuse la grande inconnue devant elle qui cependant, ne se laisse pas faire. Formidable ! Une incendiaire qui semble avoir du répondant ? Avec Diane, ça ne peut faire que des étincelles, un peu plus un peu moins, les demoiselles ne semblent pas être à ça près, n’est-ce pas ? Un peu plus, un peu moins et rien, absolument rien pour éteindre l’incendie des mots et du verbe qu’elles se renvoient tels des ricochets.
— Me sauver ? La fille Rosier répète, arque un sourcil puis marque une pause. Oui, en fait, peut-être que l’inconnue a raison dit la petite voix à l’intérieur de Diane, mais celle-ci la soumet rapidement au silence. — Je n’avais pas besoin d’être sauvée, je maîtrisais parfaitement la situation, sachez le, qu’elle ajoute alors en détournant le regard. Oui, Diane en a conscience, pleinement, c’est de la mauvaise foi qui n’est pas assumée. La voici qui lève les yeux au ciel, mais ne peut s’empêcher de passer une main sur sa gorge encore douloureuse. À coup sûr, dans quelques heures, elle gardera des traces de la strangulation et il faudra atténuer cela. Du maquillage devrait faire l’affaire car si sa mère voit ça, ou pire, son père, l’un comme l’autre exigeront des explications. Un soupir avant de reposer ses pupilles sur sa soit-disant sauveuse. Et un léger ricanement en constatant qu’elle semble être blessée, l’incendiaire. — Apparemment, le filet du diable vous a laissé un petit souvenir à vous aussi ? Le ton est mesquin, presque moqueur, cependant, en bonne apothicaire qu’elle est, Diane sait déjà ce qu’elle pourrait conseiller à cette sorcière pour atténuer la douleur. Le tout se trouve d’ailleurs hors de ces ruines, à la surface, dans sa besace que les botrucs ont sans doute déjà transformé en hutte pour eux-même. Mais Diane n’a aucune envie de le faire. La jeune femme écarquille brièvement les yeux quand elle se fait littéralement insulter de putois ? De quelle droit ose cette inconnue aux épaules carrées et et… Et Diane ne trouve rien d’autre à penser, encore moins à critiquer car entre la pénombre et le nuage de cendres qui les recouvre toutes les deux, elle ne sait pas vraiment à quoi ressemble l’inconnue en fait, si ce n’est qu’elle possède des yeux de glace. Beau contraste avec elle qui brûle de colère. Car à l’intérieur, elle fulmine littéralement et ses iris fusillent la sorcière alors qu’elle se décide à bouger, car elle, contrairement à l’autre, peut marcher et tenir sur ses deux jambes ! Ah, dans tes dents, face de troll qu’elle pense alors quand l’incendiaire tombe car sa cheville ne semble plus pouvoir la porter. Et elle jure dans une langue qui sonne aux oreilles de Diane comme venant des pays du nord. Forcément qu’elle jure, même sans le parler, Diane le devine. Alors elle avance à son tour et ramasse tout ce qui reste de sa baguette, une sorte de moignon qui n’est finalement constituée que de la poignée. Le bois a littéralement été calciné et on n’entend à peine un petit grésillement d’où s’échappe une brève magie qui peut s’éteindre à tout moment. Tsssss.
Diane baisse alors la tête vers l’inconnue. Elle devrait la laisser croupir ici et peut-être, d’ici la prochaine pleine lune, rappeler aux sorciers qui habitent à quelques lieux d’ici, voir faire un courrier à la famille Le Noir pour les prévenir qu’une sorcière a eu un accident. Le scénario serait cruel et Diane n’est pas cruelle. Elle doit aussi reconnaître que sans l’arrivée inopinée de l’incendiaire aux yeux de glace, elle aurait probablement desséchée ici, dans les mailles du filet.
— Vous savez ce qu’il vous dit, le putois mal décati ? Qu’elle dit alors, les lèvres pincées et les sourcils froncées. La réponse la plus appropriée serait d’aller se faire cuir un œil de dragon et de lui tourner le dos, mais à la place, Diane lui lance la poignée de sa baguette sur elle dans un geste de colère. — Que vous avez intérêt à lui trouver une baguette digne de ce nom pour remplacer celle-ci ! Et vite ! Sa voix part malgré elle un peu trop dans les aigües. C’est sans doute le contre coup du choc et également de la colère.
— Hm. Je pourrai. Le spectacle est captivant, vous ne trouvez pas ? J’imagine que l’on peut appeler cela la revanche de feu, le filet du diable sur vous.
Mais Diane Rosier ne laissera jamais quelqu’un dans cette situation, pas même cette demoiselle aussi aimable qu’une porte de prison. Déjà, elle tend la main et lui saisit le poignet pour la tirer vers elle. Cependant, l’inconnue est plus grande qu’elle, sans doute plus lourde aussi avec ses épaules carrées et la force physique n’est pas le point fort de la sorcière. Elle se débrouille bien mieux quand il est question d’agilité d’ailleurs. — Et pour votre gouverne, le feu aurait pu nous tuer toutes les deux aussi ! Un simple lumos aurait largement suffit… Elle peste entre ses dents, mais aide la sorcière à se relever. — Prenez appuie sur moi. Quand on sera là-haut, je regarderai votre cheville. Parce que Diane reste avant tout une apothicaire et qu’outre les poisons dont elle raffole, elle aime aussi aider les gens, même ceux qui lui sont antipathiques, même cette fille-là. Plutôt tolérant, le putois mal décati, non ?
Et elle s’arrête de respirer un instant, Diane. Elle tourne la tête vers l’inconnue qui ne l’est désormais plus quand elle lui donne son prénom, mais également son nom. Surtout son nom. Il y a comme un voile qui se pose devant ses yeux. Apolline Danika d’Apcher ? Née sur les terres maudites du Gévaudan ? Finalement, Diane aurait préféré qu’elle soit rouennaise, car elle connaît ce patronyme autant que sa réputation et surtout, elle connaît la véritable nature qui se cache sous l’épiderme. Celle de la bête, celle du fléau ? De la même semence qui a jadis emporté Agrippa et Trivia, respectivement son frère aîné et sa sœur cadette. Alors son cœur palpite dans sa poitrine, il rate un battement et elle a le souffle coupé, la petite apothicaire. Elle détourne les yeux, elle ne souhaite pas que la native du Gévaudan, putain de sang de loup, ne voit à quel point ces quelques mots ont eu un impact sur elle. Après tout, Diane n’ a jamais rencontré de véritables lycantrophes et tous les d’Apcher n’en sont pas ? Elle n’en sait rien. Ce qu’elle sait, c’est ce qu’on lui a raconté et ce qu’elle a vu. Des engeances qui ne sont plus humains prendre la vie par deux fois dans sa famille, des pétales en moins sur la rose, deux qui se fanent sur le bouquet et sa mère, désespérée, inconsolable qui a porté le deuil trop de fois.
Alors que répondre à Apolline Danika d’Apcher ? Diane n’en sait foutrement rien. À la place, elle lui dirait bien de fermer son grand clapet, mais les mots restent encore coincés dans sa gorge, quelques secondes. Elle marmonne quelque chose d’incompréhensible. Et puis …
— Vous avez intérêt à baisser d’un ton si vous voulez un jour revoir votre pays maudit qu’est le Gévaudan dit-elle alors avec un profond dédain. Parce que désormais, c’est elle qui a besoin de Diane, tout du moins, pour sortir d’ici.
— Inspirez, nous allons transplaner hors de ce trou. Et un instant, Diane tourne la tête, pose ses pupilles sur ceux de la sorcière originaire du Gévaudan. Elle aurait vraiment préféré qu’elle soit rouennaise, sincèrement. — Je m’appelle Diane.
Ça suffira.
Craquement sonore.
Et elles sont remontées à la surface, au pied du wiggentree, devant des botrucs stupéfaits par cette arrivée et qui remontent pour se cacher dans l’arbre. Sous la lumière du jour, Diane se rend compte de son état pitoyable. Aucun doute, elle aura besoin d’une bonne douche et puis d’un bon bain et peut-être encore une fois après d’une douche et d’un dernier bain pour se détendre, mais avant elle veut vérifier si Apolline Danika d’Apcher patati patata du Gévaudan et de la colère des loups … Bref, elle veut voir sa cheville.
— Par chance, vous avez sauvé la vie d’une apothicaire. Montrez-moi où vous avez mal dit-elle en la soutenant toujours. Et toujours aucun merci, ne serait-ce que souffler entre ses lèvres, la vilaine n’en fait définitivement qu’à sa tête.
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