Clôture des inscriptions

Après un été plus que chargé, le staff a besoin d'une pause ! Nous fermons donc temporairement les inscriptions au forum pour nous permettre de souffler un peu sur les nouveaux personnages et vous revenir en pleine forme !

lire l'annonce
Derniers sujets
Top sites > Recenser ses votesHier à 19:13Jeanne de Beaufort
Women win warsHier à 16:09Maeve Le Noir
Gabrielle De L'Estang | Les petits carnetsJeu 19 Sep - 22:27Gabrielle De L'Estang
Piotr Varshavsky | Le Cœur ne dort jamaisJeu 19 Sep - 16:52Auguste Lestrange
Snap back | ft LidiaJeu 19 Sep - 16:39Galahad Anderson
deux vérités, un mensonge (alessandro)Jeu 19 Sep - 15:18Alessandro de Medici
-35%
Le deal à ne pas rater :
Philips Hue Kit de démarrage : 3 Ampoules Hue E27 White + Pont de ...
64.99 € 99.99 €
Voir le deal

Certaines blessures ne se fermeront jamais

Inès DelacourLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Inès Delacour
FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
Rythme de jeu : Papillon
Warning : Deuil - Dépression
Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
Couleur Dialogue : #cc6699
Messages : 70
Bézants : 687
Multicomptes : Pas pour le moment
Âge perso : Vingt-quatre ans
Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
https://loomoffate.forumactif.com/t974-ines-delacour-etre-a-la-hhttps://loomoffate.forumactif.com/t984-ines-delacour-etre-a-la-hauteur#14046
Joueur
FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
Rythme de jeu : Papillon
Warning : Deuil - Dépression
Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
Couleur Dialogue : #cc6699
Messages : 70
Bézants : 687
Multicomptes : Pas pour le moment
Âge perso : Vingt-quatre ans
Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
Personnage
FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
Rythme de jeu : Papillon
Warning : Deuil - Dépression
Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
Couleur Dialogue : #cc6699
Messages : 70
Bézants : 687
Multicomptes : Pas pour le moment
Âge perso : Vingt-quatre ans
Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
Succès

(#) Certaines blessures ne se fermeront jamais

missive rédigée par Inès Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    FEAT @Camille Delacour - TW : Décès / Deuil
    La nuit avait été sans sommeil. Douloureuse dans chaque fibre de son corps, son esprit ne voulait pas céder à l'appel d'un endormissement qui aurait été pourtant salvateur. Non, ce dernier avait préféré continuer à faire souffrir son hôte avec des pensées plus détestables les unes que les autres, alors qu'elle sentait l'angoisse revenir à son niveau le plus haut. Pourtant bien calée dans des draps de soie, dans une chambre des plus coquettes et chaleureuses s'il était possible, elle avait froid, terriblement froid et elle avait l'impression de se trouver au bord d'un précipice, d'une abysse qui n'allait pas tarder à l'engloutir. Elle s'était mise à gigoter dans tous les sens, venant à se redresser plus d'une fois entre les couvertures, cherchant une meilleure position sur l'instant, mais rien ne semblait être assez bien pour qu'elle y reste plus de quelques secondes. Elle avait fini par se lever, dans le désespoir le plus total, elle avait été prendre un livre dans la petite bibliothèque que contenait sa prison nocturne et elle s'était installée sur le rebord de la fenêtre, celle-ci ouverte, venant à lire sous les rayons lunaires qui éclairaient suffisamment pour qu'elle puisse tenter de déchiffrer les lettres. Cela, non plus, ne dura pas très longtemps et elle finit par laisser tomber le livre sur le sol, ramenant ses jambes contre sa poitrine, et elle resta là pendant des heures, indifférente à tout ce qui se passait autour d'elle, en dehors de la course de la lune dans le ciel, qui finit par être remplacée par le soleil. La nuit avait été douce, on était déjà le mois de juin, et loin de Paris, dans les terres paternelles du Poitou, il y faisait souvent meilleur. La nuit avait été courte, au sens propre comme au sens figuré, sous l'influence de solstice d'été et de son vague à l'âme qui devenait de plus en plus étouffant. Inès n'avait jamais eu véritablement l'impression d'être à sa place ici, elle n'y trouvait pas le même confort affectueux qu'elle pouvait connaître de l'autre côté de la famille. Et cela était devenue encore pire que tout depuis la mort de son frère, qu'ils avaient enterré ici. Elle ne venait finalement que pour le voir de temps en temps, pour lui parler, comme elle pouvait le faire à son journal intime, mais dès qu'elle avait fini, elle ne cherchait pas à s'attarder. Les morts ne racontent pas d'histoire, et elle ne voulait pas avoir à s'expliquer sur sa présence aux membres des Delacour qui auraient pu être présents. Mais aujourd'hui, tout était différent. Aujourd'hui, on était le vingt-et-un juin. Aujourd'hui, cela faisait dix ans qu'Emmanuel avait perdu la vie, ils se devaient donc de lui rendre hommage, telle une famille unie, qu'ils ne formaient plus depuis dix ans, justement. Ce n'était pas une fatalité, juste la réalité avec laquelle il fallait vivre. Inès l'avait accepté depuis longtemps.

    Comme toute femme de bonne famille, elle avait un certain nombre de personnes qui venait à s'occuper d'elle. Elle avait eu le droit, deux fois, aux gros yeux de la gouvernante. D'abord quand elle avait pu observer les cernes noires sous ses yeux, ensuite quand Inès avait décliné poliment mais sûrement le petit-déjeuné. Son estomac était déjà assez retourné comme ça, pour ne pas chercher à en rajouter une couche. Puis il fut l'heure de se préparer. La tenue, d'un noir presque complet, était de rigueur. Elle s'était attelée à se maquiller juste ce qu'il fallait pour pouvoir cacher les dégâts de trop peu de sommeil, et enfin, on avait épinglé à ses cheveux, un chapeau élégant, avec une fine voilette de la même couleur austère sur le visage, permettant ainsi de créer une léger séparation, entre le paraître et l'intime, quand les larmes viendraient à couler sur le visage. Et elle savait déjà qu'elles allaient couler en abondance. Une fois prête, elle descendit dans le hall, retrouvant alors ses parents ainsi que le dernier enfant de la famille, tous avaient le visage des mauvais jours, et elle se demandait comment la journée allait s'étirer. Dans la douleur sans aucun doute. « Père, Mère. » Elle se rapprocha d'abord de son père, à qui elle embrassa la joue, tout en serrant la main pendant une fraction de seconde, puis elle se tourna vers sa mère, l'embrassant également sur la joue avant d'enrouler son bras autour du sien, pour qu'elle puisse s'y appuyer si nécessaire. « Je crois que nous n'avons plus le choix, il faut y aller. » Murmura-t-elle du bout des lèvres dans un soupir. Elle regarda chacune des personnes qui partageaient le même sang qu'elle, et elle se mit en route, toujours accrochée à sa mère. Mais finalement, ce fut sans doute pour elle que cette accolade maternelle fut le plus nécessaire pour la maintenir debout. La chapelle n'était pas loin, mais cela ressembla à un véritable chemin de pénitence pour la jeune femme. Son cœur donnait l'impression de vouloir sortir de sa poitrine, ses mains puis le reste de son corps s'étaient mis à trembler. Elle ferma les yeux quelques secondes, se laissant accompagner pour la marche et quand elle les rouvrit enfin, elle était juste devant l'entrée de la chapelle. « Je ne peux pas ... » Souffla-t-elle une première fois. Elle se mit alors à secouer la tête, se détachant de sa mère avec un peu de brusquerie. « Je suis désolée mais je ne peux pas. » Elle lança un regard plein de larmes à ses parents, avant de s'éloigner du petit cortège organisé pour l'occasion. D'abord en marchant vite, elle finit par retirer ses chaussures et se mettre à courir en direction du cimetière privé. Il ne lui fallut pas longtemps pour rejoindre la tombe, sur laquelle elle s'effondra en pleurs. « Tu n'es pas là-bas … Je ne sais pas où tu es mais tu n'es pas là-bas … S'il y avait véritablement quelqu'un là-haut, il aurait veillé sur toi, il ne t'aurait pas fait ça, il ne nous aurait pas fait ça ... » Sa voix était pleine de sanglots.
    Loom of Fate | 2023



    inès delacour
    Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
    Camille Delacour
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    https://loomoffate.forumactif.com/t399-atropos-camille-delacour-https://loomoffate.forumactif.com/
    Joueur
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Personnage
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    TW : Décès / Deuil  | Feat @Inès Delacour

    Il était de ces jours que l'on regrettait de voir venir. De ces journées que l'on ne voulait pas revivre. De ces instants que l'on détesterait devoir partager. De ces moments que l'on préfèrerait oublier. De ne jamais les voir reparaître, amplifiés, déformés... Infectés de remords et de culpabilité, suppurant nos chagrins d'une amertume que même le plus fort des spiritueux ne pourrait gommer de nos papilles.

    Il était de ces jours que l'on voudrait pouvoir ignorer en une faiblesse portée sur l'étendard d'un deuil jamais totalement clôt. Une page qui ne voulait pas se tourner, engorgée d'une encre fraîche, celle du chagrin des erreurs passées, des cauchemars qui hantent encore de nombreuses nuits agitées. Souvenirs qui errent dans le fond des bouteilles d'alcool, qui rampent dans le rire des familles unies, narguant les endeuillés de leur écœurante insouciance.

    Il était de ces jours où l'on ne pouvait plus fuir simplement parce qu'une demande venait d'être formulée. Un appel inattendu, prononcé d'une voix frêle et appuyé d'un long regard de velours humide. Des larmes contenues, comme la supplique informulée de sa fille quelques semaines plus tôt. Une demande que Camille n'avait pas trouvé le courage de refuser et qui faisait qu'en ce 21 Juin, il se tenait dans le grand hall du domaine familial des Delacour.

    Il n'y avait pas mis les pieds depuis des années maintenant et tout lui semblait aussi étranger que familier, émotions contradictoires qui lui collaient le sentiment d'être déphasé avec la réalité. Seule la brûlure du cognac qu'il avalait à petites gorgées parvenait encore à lui garder les pieds sur terre, l'empêchant de regarder au fond du gouffre qui s'étendait devant lui et qui rongeait les bords de sa conscience pour chaque minute qui le rapprochait de la cérémonie.

    La voix d'Inès le tira de ses sombres pensées et il accrocha toute son attention sur sa fille aîné, ses traits s'adoucissant dès qu'il croisa les mires noisettes de l'enfant prodige. D'un geste élégant, Camille l'attira pour une brève étreinte et lui rendit son baiser. La lâcher fut un crève-cœur, mais il n'en montra rien. Pétri de son éducation de gentilhomme, il ne pouvait porter sur la manche ses émotions et plus important encore : Lidia avait davantage besoin que lui du soutient moral et physique de leur fille.

    Il termina son alcool d'une traite et posa nettement le verre de cristal sur le bord d'une desserte. Une profonde inspiration l'aida à rassembler le peu de courage que cette journée lui inspirait et l'instant d'après, ils furent dehors. Le soleil de Juin leur tomba dessus sans aucune pitié, tout juste adoucit par la frondaison des grands arbres qui bordaient les allées de graviers blancs.

    Camille marchant en tête de la procession avec son frère et leurs parents, il ne remarqua pas tout de suite le départ soudain d'Inès du cortège. Ce ne fut qu'en entendant la voix tremblante de Lidia qu'il tourna la tête avec appréhension vers son épouse. Son esprit lui joua, durant cette parcelle de seconde, mille scénarios plus glaçants les uns que les autres. Il se demanda s'il y avait un nouvel attentat. Si Inès venait de succomber... S'il avait de nouveau failli comme père et patriarche.

    Mais non. Sa fille avait juste craqué sous la pression et le chagrin. Camille échangea un regard avec son frère avant d'approcher de Lidia qu'il prit tendrement dans ses bras. Il avait l'impression qu'elle était faite de cristal tant elle lui sembla frêle et délicate en l'instant. Son cœur se serra avant qu'il ne souffle d'une voix basse :

    "- Je m'en occupe, Lili." Surnom qu'ils se partageaient depuis l'adolescence. Affectueux et intimiste. "Conduit la cérémonie à ma place, on vous retrouvera plus tard." Il déposa un tendre baiser sur sa tempe, inspira profondément le parfum familier qui se dégageait des mèches sombres, puis décrocha doucement ses bras de ses fines épaules. "Nous essaierons de ne pas trop tarder."

    S'écartant de quelques pas, le sorcier transplana dans une torsion de la réalité. Il n'avait pas besoin de réfléchir sur la destination, car il savait exactement où trouver Inès. Quand ses pieds retrouvèrent la solidité du sol et que le monde cessa de n'être qu'un tourbillon inconsistant, Camille se trouvait à l'entrée du cimetière familial. De sa position, il pouvait entendre les pleurs de sa fille et sentit son cœur se tordre de douleur. Ce chagrin, c'était lui qui l'avait infligé à Inès. Ses actions...

    Il s'ébroua mentalement et verrouilla profondément sa propre peine. Ce n'était pas le moment. Dix ans. Cela faisait dix ans que leur famille tombait lentement en miettes. Sa fille avait besoin de soutient et pour une fois, il était là pour le lui apporter. Le sorcier espérait simplement qu'il ne soit pas trop tard pour cela et que la jeune femme ne le repousserait pas. Qu'elle ne dresserait pas entre eux un mur infranchissable. Alors il s'approcha sans cacher sa présence.

    Ses pas crissèrent dans l'allée de gravillons immaculés. Il s'arrêta à quelques mètres, ne voulant pas la bousculer et lui laisser l'occasion d'essuyer ses larmes si tel était son désir. L'expression grave, il croisa les mains dans son dos et se mit à observer les tombes et mausolées qui crevaient le paysage de leur superbes architectures : marbre blanc, pierres de grès, fer forgé et bronze moulé. Chaque colonne était divinement sculptée, chaque inscription rehaussée d'or et les plaques de cuivre étaient méticuleusement polies chaque mois.

    "- Inès." Finit-il par appeler d'une voix douce après quelques secondes de silence.

    Il revint à la silhouette délicate de sa fille et sentit aussitôt son cœur se pincer et une boule se former dans sa gorge. A côté d'elle, la tombe d'Emmanuel. Sur la large plaque de marbre, un ange féminin s'affaissait dessus, éploré. Ailes repliées, chevelure tombant par dessus des bras de marbre blanc, toge romaine éparpillée sur les marches de cette somptueuse sépulture : la statue criait de ressemblance à la réalité.

    Les Delacour avaient engagé le meilleur sculpteur pour l'occasion et Camille avait doublé le tout d'un enchantement de protection ; quiconque n'étant pas autorisé s'approcherait d'Emmanuel avec de mauvaises intentions et aussitôt la statue prendrait vie pour ôter celle de l'intrus. Une protection connue de très peu de personnes : uniquement les membres directes de la seconde branche.

    Ne sachant quoi dire pour la réconforter, sans même savoir s'il en avait le moindre droit, l'homme se mit à fouiller les alentours d'un air légèrement perdu. Un léger scintillement entre deux arbres lui donna une idée et il tendit une main vers sa fille pour l'inviter à la saisir et se relever. Pas qu'il craignit pour ses vêtements ou qu'elle n'attrape froid, mais il voulait lui montrer quelque chose.

    "- Lorsque ton frère a appris qu'il y avait des fantômes à Poudlard, l'école de magie anglaise, il s'est mis en tête d'en faire apparaître sur le domaine car il trouvait le concept absolument exquis." Commença-t-il sans donner plus de contexte dans l'immédiat. "Il ne voulait rien entendre quand ta mère et moi avons essayé de le raisonner. Il s'est mis à éplucher notre arbre généalogique pour trouver les meilleurs candidats à son projet, puis il s'est présenté chaque soir pendant une semaine à cet exacte endroit, appelant ses ancêtres de mille façons. Face à leur silence, il s'est convaincu qu'ils étaient timides -et totalement sourds vu leur grand âge- mais au lieu d'abandonner, il s'est installé en bordure du cimetière pour les espionner depuis une cabane secrète."

    Il se mit en marche vers le scintillement discret entre les branches qui ployaient et frémissaient sous la bise tiède de ce mois de Juin. Quand il s'arrêta, ce fut au pied d'un large chêne voûté. Le tronc large et solide se divisait en deux à quelques mètres du sol et ne semblait rien abriter de prime abord... sauf si l'on plissait des yeux ou qu'on le regardait du coin de l’œil. Alors la silhouette enchantée d'une petite cabane semblait scintiller entre deux enchantements de désillusion.

    "- Une cabane que j'ai construite pour lui, spécialement pour l'occasion. Il avait lui-même dessiné les plans -ce qui fut entre nous un enfer à reproduire en trois dimensions- et une fois qu'elle fut opérationnelle il s'obstina à guetter tous les soirs le cimetière dans l'espoir de voir apparaître ses ancêtres."

    Camille serra doucement la main de sa fille et la couva d'un long regard.

    "- Le temps qu'il se résigne à cette tâche impossible, Emmanuel en avait fait sa cachette favorite tout au long de son enfance et pendant toute la première année à Beauxbâtons." Sa gorge se noua et il détourna la tête un instant, faisant mine d'observer l'arbre ancestral à la recherche d'un accès pour monter dans la cabane. "C'était sa garçonnière... Puis il a cessé d'y aller progressivement à mesure qu'il se faisait des amis à l'école de magie. A sa... A sa mort..." Sa voix se brisa une fois, deux fois. Camille prit une profonde inspiration et acheva : "... Nous n'y avons jamais touché. Je l'avais même complètement oublié jusqu'à aujourd'hui."

    Il serra la mâchoire, faisant saillir les muscles maxillaires. Ses yeux restèrent obstinément rivés sur l'arbre et il expira après quelques secondes d'apnée.

    "- Tout devrait être comme il l'a laissé... Veux-tu que l'on aille voir ?" Une autre expiration sèche. Contre la main d'Ines, ses doigts tremblaient.
    Loom of Fate | 2023
    Inès DelacourLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
    Inès Delacour
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    https://loomoffate.forumactif.com/t974-ines-delacour-etre-a-la-hhttps://loomoffate.forumactif.com/t984-ines-delacour-etre-a-la-hauteur#14046
    Joueur
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    Personnage
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Inès Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    FEAT @Camille Delacour - TW : Décès / Deuil
    Pleurer aurait dû libérer le cœur et l'âme, aurait dû apaiser un peu l'esprit. Laisser les vagues déferlées, ne plus s'opposer à elles et juste venir à espérer que le désespoir viendrait également à disparaître avec toutes les larmes qu'elle laissait glisser sur ses joues. Elle s'attendait à être peinée, elle savait qu'elle ne pourrait y échapper mais elle ne pensait que le chagrin viendrait à l'éteindre avec autant de violence. Cela faisait dix ans, et en dix ans, de nombreuses choses s'étaient passées dans son existence, et elle était régulièrement venue ici, à la date d'anniversaire ou non, pour pouvoir échanger longuement avec son frère. Bien sûr, elle était terriblement consciente qu'elle parlait à une pierre tombale, ayant souvent la douloureuse impression que l'ange protecteur qui y trônait avec une certaine majesté, venait parfois à la juger, de ces moments de transmission orale. Mais pour elle, cela avait été bien plus efficace que de se retrouver dans un quelconque entretien pour exprimer sa souffrance à une personne inconnue. Elle qui avait toujours eu pour modèle ce frère aîné, elle qui avait toujours pu compter sur lui dans les moments de doute comme dans les moments de joie, elle avait dû réinventer sa relation avec lui, et elle avait dû se réinventer également pour passer au-dessus de cette perte qu'elle avait vécu comme un réel traumatisme, à quelques semaines à peine de son anniversaire. Chacun avait dû faire face à sa façon à l'absence, terrible, terrifiante, brûlante, obligeant chacun à faire face à ses émotions et ses désillusions,  et aussi à un possible sentiment du culpabilité. Dans la clan familial des Delacour, c'était le couperet qui était tombé, telle la lame de la guillotine ayant résonné dans l'horreur de l'instant, et avait fait exploser ce qu'ils formaient auparavant. Toutes les failles, toutes les blessures, qui existaient déjà mais qu'on parvenait à dissimuler sous la bienséance et un amour parental présent, s'exposaient maintenant au grand jour et les choses s'étaient alors délitées, certaines plus rapidement que d'autres. Et si elle s'était sentie profondément déstabilisée par la disparition de son frère, à bien des égards, elle avait également l'impression désastreuse qu'elle était orpheline. L'éloignement géographique, en se rendant à Beauxbâtons et en suivant son cursus scolaire, avait permis d'apaiser un peu la douleur autant physique que psychique. Mais le triste anniversaire marquant les dix ans de la perte de l'être aimé, avait fait tomber toutes les barrières de cette jeune femme, qui était sous bien des aspects encore, cette adolescente à qui on avait pris son frère.

    Elle s'accrochait au marbre blanc comme si sa vie en dépendait, et c'était peut-être le cas d'une certaine façon. Ses pieds étaient douloureux d'avoir couru sur les cailloux du cimetière pour rejoindre la dernière demeure d'Emmanuel. Elle ne se voyait plus bouger d'ici, préférant le recueillement, le désespoir personnel sur ce petit bout de terre que de rendre un quelconque hommage impersonnel et supplier une entité supérieure de faire un miracle ou d'accepter cette miséricorde qui les avaient touché. Et petit à petit, Inès sentit cette boule de colère qu'elle gardait pour elle, lui brûler le ventre, lui brûler la gorge, n'attendant qu'un petit signe pour pouvoir exploser au grand jour. Inévitablement, quand elle entendit des pas sur les gravillons, tout son corps se tendit, elle n'était plus seule et elle eut envie de crier de partir à la personne qui avait eu le courage ou la témérité de venir la rechercher jusqu'ici. Puis elle entendit le son de la voix de son père, venant tout juste à prononcer son prénom d'une voix douce. Cela aurait sans doute dû l'apaiser, mais à cet instant, elle ressentit presque cette simple présence comme une attaque personnelle de son intimité. De sombres réflexions passèrent dans son esprit, à l'égard de cet homme qu'elle aimait pourtant profondément. Mais elle n'oubliait pas l'abandon dont elle avait fait l'objet par ce père adoré, sur qui elle aurait aimé pouvoir se reposer il y a dix ans, jour pour jour. Elle se redressa alors doucement, consciente qu'elle ne pouvait rester ici, pas maintenant qu'il était là, il ne voudrait pas. Il vint à lui tendre la main pour l'aider à se relever, et toujours dans le silence le plus profond, elle l'accepta, avant de la relâcher. Elle n'ignorait pas qu'elle avait une image à renvoyer, même pour celui qui lui avait donné la vie. Effaçant, tant bien que mal, les larmes sur ses joues, elle vint à remettre sa tenue en place, récupérant sa baguette magique pour pouvoir effacer les plis et les marques de saleté qu'elle avait pu y laisser dans sa folle cavalcade. Pour autant, elle écoutait les paroles de son frère, découvrant quelque chose qu'elle avait ignoré jusque là. Elle vint à resserrer ensuite ses bras autour d'elle, ne posant guère de question sur cette conversation qui lui semblait un peu nébuleuse à ce moment.

    « Je ne savais pas … Il ne m'en a jamais parlé ... » Avoua-t-elle d'une voix qui reflétait parfaitement les émotions qui la traversaient à cet instant : la gêne d'avoir ainsi été démasqué, la colère qui venait faire battre son sang à ses oreilles et la tristesse, mais plus encore à cause du jardin secret que son frère n'avait jamais partagé avec elle. « Au moins … Emmanuel croyait fermement qu'il y avait quelque chose après la mort, qu'on pouvait revenir, qu'on pouvait être auprès des siens, et venir à veiller sur les générations futures de sa famille. Pour moi, j'ai toujours estimé que si les fantômes venaient à errer sur terre, c'est parce qu'ils avaient encore quelque chose à régler ici, qu'ils avaient des regrets et que cela pouvaient les empêcher de trouver la paix que certains méritent amplement. » Il n'y avait pas besoin de prononcer le nom de son frère pour que Camille vienne à comprendre ce qu'elle sous-entendait. Elle leva les yeux en direction du chêne majestueux qui avait été choisi pour accueillir les désirs d'un enfant qui recherchait sans doute à se construire également par cette idéologie. L'arbre était âgé, cela se voyait par sa façon de se voûter, petit à petit avec le temps mais cela avait rendu la base solide pour accueillir la construction et les jeux d'enfants qui iraient avec. Elle eut envie de crier à son père qu'au moins, il avait fait quelque chose pour Emmanuel, mais la jalousie était un vilain défaut encore plus quand il concernait un être cher. Elle baissa les yeux quand il serra sa main avec douceur, l'un ou l'autre espérant peut-être que ce geste pourrait aider à passer le cap de cette si cruelle journée. Relevant le regard, elle observa à nouveau la structure du petit abri, elle pouvait presque imaginer la tête rajeunie de son aîné, sortir par l'ouverture faite pour représenter la fenêtre. Plus son père parlait pour raconter l'histoire du lieu et plus elle comprenait l'émotion qui le guettait, jusqu'à sentir ses doigts tremblés dans sa paume. « Non ... » Souffla-t-elle dans un murmure une première fois. Puis elle répéta à nouveau « Non. » D'une voix plus forte, plus déterminée. Se déplaçant lentement, elle relâcha la main de son père et se plaça devant lui. « Comme tu as dit, c'était sa garçonnière. Il n'a jamais désiré m'y emmener, c'était son endroit à lui, à toi … Et visiblement, si ni l'un, ni l'autre ne m'en a parlé, c'est que je n'y avais pas ma place. Je ne l'ai pas plus aujourd'hui. Cela ne le ramènera pas, pas pour moi en tout cas. Sans doute même que cela ne me fera que plonger un peu plus dans le désespoir que cette pensée me procure déjà. J'aurai peur d'y croiser son fantôme, soudain apparaître devant moi, qu'il soit bel et bien là ou qu'il ne soit qu'une chimère que mon esprit essaie de fabriquer pour m'apporter un réconfort qui ne sera jamais total. Tu peux y aller toi, vous y avez partagé des choses, il était l'ingénieur, tu fus son architecte. » Elle prit une longue inspiration, alors que les larmes remontaient dans son regard, le rendant brillant. « Je suis désolée de ne pas être lui … Je suis désolée de ne pas être ton fils chéri. Je … J'aurai aimé être à sa place, cela aurait été plus simple … Pour toi, pour maman, pour tout le monde sans doute si Emmanuel avait été celui qui avait survécu. Je ne suis pas à la hauteur de ce qu'il était, de ce qu'il aurait pu être, et je ne le serai jamais. » Elle baissa la tête et se décala alors de quelques pas, pour le laisser aller dans cette cabane s'il le voulait.
    Loom of Fate | 2023



    inès delacour
    Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
    Camille Delacour
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    https://loomoffate.forumactif.com/t399-atropos-camille-delacour-https://loomoffate.forumactif.com/
    Joueur
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Personnage
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    TW : Décès / Deuil  | Feat @Inès Delacour

    Si Camille s'était attendu à beaucoup de réactions, celle qu'il reçu fut largement en deçà de tout ce qu'il avait pu s'imaginer. Et alors que les mots d'Inès tombaient comme une grêle glacée sur son cœur mis à nu, quelque chose dans sa poitrine se froissa. Il sentit un poids tomber dans son estomac, comme s'il était sur les abords effrités d'un abysse et qu'il en regardait la profondeur. Il avait le sentiment que le moindre faux pas pourrait l'y faire tomber. Et qu'il perdrait définitivement sa fille. Son second enfant. Pour toujours.

    Il eut du mal à déglutir, mais plus encore à trouver les mots justes. Ceux qui pourraient recoudre une relation qu'il n'avait jamais imaginé être aussi endommagée. Et pour la première fois depuis de longues années, il vit sa fille pour qui elle était réellement. Pour la femme qu'elle était devenue pendant sa longue absence. Inès, tout comme lui, avait pris l'habitude de sourire et d'être toujours disponible pour les autres, sans toutefois jamais totalement s'ouvrir à eux. Plaisante, intelligente, enjouée et pleine d'esprit ; mais qui au fond souffrait dans le plus parfait des silences, victime de la pression inhérente aux gens de son statut, mais plus encore de la mort brutale, injuste, de son frère aîné.

    "- Inès..." L'appela-t-il d'une voix sourde d'émotions.

    Combien avait-il été stupide ! Toutes ces années gâchées à préparer sa vengeance... Et ne même pas être capable de réaliser qu'il était en train de perdre les rares bonnes choses qu'il lui restait encore dans cette vie. Tout d'abord Elric, puis Lidia et maintenant Inès. Sa gorge se serra et il crispa la mâchoire si fort que le muscle maxillaire tressauta sous la peau de sa joue. Ses yeux s'humidifièrent alors qu'il ouvrait les bras pour l'enfouir dans son étreinte.

    "- Je suis désolé. Réellement, profondément, sincèrement désolé." Murmura-t-il contre ses boucles sombres.

    Et si l'étaux de ses bras possédait la force et l'autoritarisme d'un homme habitué à diriger et se faire obéir, il n'y avait aucun doute quant à l'immense douceur qu'il prenait à serrer sa fille dans le creux de ses bras. Comme s'il tenait là quelque chose d'infiniment fragile et de précieux. Ce qui était le cas pour Camille, car il cueillait dans son étreinte la prunelle même de ses yeux. L'amour et la fierté qu'il portait pour chacun de ses enfants ne connaissaient pas de limite et toute la fortune des Delacour ne suffiraient pas à acheter ne serait-ce qu'un dixième de son affection à leur égard.

    "- Je suis désolé que tu ais jamais eu à ressentir... Tout cela. Mais je t'assure que jamais, par Merlin et tous les dieux qui soient, existant ou imaginaires, que jamais nous avons souhaité que tu prennes sa place..."

    Sa voix se brisa sous le choc et l'émotion. Il expira et vint la presser davantage contre son torse, frottant son dos délicat d'une large main aux phalanges rêches du travail des arts manuels. Après quelques minutes d'un silence à l'agonie du chagrin qui lui secouait le corps, Camille s'écarta juste assez pour venir prendre en coupe le visage de sa fille. Il chercha son regard et quand il parvint à l'accrocher ce fut pour lui murmurer avec une sincérité viscérale :

    "- Ni ta mère ni moi n'avons jamais eu cette pensée, Inès. Et si nous avons été dévastés d'avoir perdu Emmanuel, ce qui nous permîmes de survivre à ce deuil fut d'avoir deux autres enfants. Des enfants merveilleux, chacun à sa façon." Il lui baisa le front avec tendresse, puis recula pour l'observer encore. De son pouce, Camille caressa la peau velouté de sa joue. "Inès... Ma magnifique et intelligente Inès. Tu es le joyaux de ma vie et aucun père ne pourrait être plus fier que je ne le suis par tout ce que tu as su achever au court de ta jeune vie. Aucune maisonnée n'aurait besoin d'un mâle héritier si elles n'avaient ne serait-ce qu'une moitié de toi ! Tu n'es pas Emmanuel et tu n'as pas besoin de l'être, car tu es ta propre personne... et que cette personne, que je vois en face de moi, est sans l'ombre d'un doute quelqu'un de déjà spectaculaire."

    Il expira lentement, le souffle irrégulier et le cœur avec des palpitations. Pourtant ses yeux clairs, inflexibles, ne mentaient pas. Comment pourrait-il, face à la chair de sa chair ?! Il vint la reprendre dans ses bras, avec cette même forcé muselé par son affection et sa tendresse, la tenant avec douceur. Tout deux sachant qu'elle pourrait s'en libérer sans aucune difficulté si jamais elle le souhaitait. Il reprit d'une voix toujours basse, comme une confidence :

    "- Je suis désolé de vous avoir abandonné tout ce temps, puis de revenir comme si de rien était. Désolé de vous imposer d'agir à mes côtés comme si tout allait bien alors que rien ne va réellement." Il serra à nouveau la mâchoire. "Je suis désolé d'avoir failli comme époux et comme père, Inès. Je souhaite me racheter, mais je sais qu'il n'existe pas de solution miracle et qu'il me faudra autant de temps, si ce n'est plus, pour parvenir à retrouver ta confiance et ton affection."

    Camille ferma les yeux.

    "- Je t'aime Inès. Pour qui tu es et pour toutes ces femmes fabuleuses que tu peux devenir si tu t'en donnes les moyens. Je t'aime, ma fille, et il n'y aura pas une journée pour laquelle je ne me repentirai pas de mes échecs, même longtemps après que tu ais trouvé la bonté de me pardonner."
    Loom of Fate | 2023
    Inès DelacourLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
    Inès Delacour
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    https://loomoffate.forumactif.com/t974-ines-delacour-etre-a-la-hhttps://loomoffate.forumactif.com/t984-ines-delacour-etre-a-la-hauteur#14046
    Joueur
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    Personnage
    FC + disclaimer : Tashi Rodriguez + Feuilledecarotte
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil - Dépression
    Trigger : Violences sexuelles - Violences sur animaux
    Disponibilité RP : Oui, 5/5 rps libres
    Couleur Dialogue : #cc6699
    Messages : 70
    Bézants : 687
    Multicomptes : Pas pour le moment
    Âge perso : Vingt-quatre ans
    Nature du sang : Sang-pur, c'est un fait, ce n'est pas pour autant une revendication implacable
    Etat Civil : D'un point de vue purement officiel, elle est encore célibataire. Cependant, dans les secrets des grandes familles, elle attend la fin de ses études pour annoncer les fiançailles avec Aurelius Lestrange
    Occupation : Apprentie créatrice de baguette magique
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Inès Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    FEAT @Camille Delacour - TW : Décès / Deuil
    C'était brutal, même sauvage. Le visage de façade s'était définitivement fracturé, lui qui avait pourtant joué son rôle à merveille pendant des années, venant d'enfin céder. Tout n'était sans doute pas encore libéré, elle en avait tellement à dire, autant qu'elle en avait eu à souffrir. On pouvait être une Delacour, et finalement, être la personne la plus malheureuse sur terre. L'argent ne faisait pas le bonheur, et si pour les pauvres malheureux qui mettaient chaque jour toutes leurs forces pour essayer de se sortir de la misère la plus profonde, ce dernier aurait sans doute tout réglé, Inès n'aurait sans doute pas eu honte de dire qu'elle aurait préféré donner tout ce qu'elle possédait, pour connaître parfois la chaleur d'un foyer, la chaleur d'une famille. Ils ne se détestaient pas, ils s'aimaient même, mais chacun à une distance parfois si grande que le terme en lui-même ne s'appliquait que parce qu'ils partageaient le même sang. On disait que le pouvoir venait à rendre seul. Du pouvoir, les Delacour n'en manquaient pas, et même la Révolution Française n'avait pas réussi à les faire totalement chuté. Ils avaient réussi à se relever, ils avaient réussi à s'imposer dans ce monde nouveau, avec l'élégance et la distinction qu'on leur avait toujours attribué. Non, il avait fallu la plus horrible des pertes, le plus grand sacrifice de l'homme pour que le joli tableau ne vienne finalement à éclater en mille morceaux. Et la tâche était si grande que les réparations semblaient impossibles à entreprendre. Pourtant, tout le monde continuait à vaquer à ses occupations, souriant et si délicieux à chaque événement mondain, toujours prêt à serre des mains, à faire des courbettes et à s'étaler sans vergogne dans la presse du grand monde, faisant des envieux parmi les riches et les puissants, autant que les démunis et les nécessiteux. Qu'aurait-elle donné pour que Emmanuel ne soit pas mort pendant cet attentat ? Qu'aurait-elle donné pour quelques minutes auprès de tous sous les pieds d'un sapin aux mille couleurs, partageant les moments chaleureux d'un foyer heureux ? Qu'aurait-elle donné pour qu'il vienne à la conduire jusqu'à l'autel, un bras pour son père, un bras pour son frère ? La réponse était simple : tout. Tout pourvut qu'il revienne.

    Cela avait été un flot de reproches ou de constats. Un savant mélange des deux qui ne pouvait laisser ni Camille, ni Inès indifférents. C'était peut-être le moment de parler, après dix ans de silence, si ce n'est plus encore. D'une certaine façon, il y avait toujours eu quelque chose de dysfonctionnelle dans leur famille, le temps et les chagrins avaient fait le reste. Son père ouvrit les bras et elle s'y plongea, attendant de cacher son visage dans le creux de son cou pour se mettre à pleurer à nouveau, mais jamais elle n'avait autant pleuré devant lui auparavant. « Je sais … » Souffla-t-elle … « Je sais que vous n'avez pas voulu … Mais pourtant … C'est ce que j'ai dû faire. En tant que Delacour, en tant que votre fille, en tant qu'aînée à présent … Rien que par ce nom, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Même si j'avais été totalement libre de devenir celle que je voulais devenir, la société se serait rappelée à moi et n'aurait pas hésité par d'acerbes tactiques à me ramener sur ce qu'ils estiment être le droit chemin. » Il fallait vivre avec, et c'est ce qu'elle avait fait, ce qu'elle continuerait à faire, même si elle n'était pas aussi forte qu'Emmanuel, même si elle n'était pas aussi brillante et intelligente que lui, même si elle n'était malheureusement qu'une femme. Elle osait à peine le regarder quand il prit son visage en coupe, elle devait tellement lui renvoyer une image d'elle bien pathétique. Pourtant, elle sentait qu'il n'y avait là, aucun jugement de sa part, aucune déception à son égard, juste de la tendresse et de la bienveillance qu'il transmettait par ses gestes, par le ton de sa voix ou les mots choisis pour s'exprimer. Elle frissonna quand il l'embrassa sur le front, un geste qu'il faisait beaucoup lorsqu'elle était enfant et releva enfin le regard pour oser le fixer à son tour, le détailler même, comme si elle venait à le redécouvrir.

    Doucement, Inès se mit à rougir à travers les larmes sous les compliments de son père, bien qu'elle n'était pas certaine d'en mériter autant. Elle vint à lui rendre son accolade, venant à embrasser délicatement sa joue. Elle sentait qu'à présent, elle devait le rassurer, tout du moins essayer, mais il n'était pas chose aisée de trouver les mots pour lui parler, alors qu'une partie d'elle avait envie de lui crier qu'il disait la vérité. « Je te pardonne père. Cela fait bien longtemps que je t'ai pardonné. Il n'était pas à moi, ou à qui que ce soit de t'ordonner comment gérer cette perte. Le temps perdu ne se rattrape pas … Nous pouvons juste essayer de ne pas gâcher le temps qu'ils nous restent encore à vivre ensemble … » Ce fut à son tour, alors qu'il avait les yeux clos de prendre un peu de recul pour caresser sa joue avec une tendresse presque maternelle. « Il faudra apprendre à se connaître peut-être, véritablement cette fois. En tant que père et fille et en tant qu'homme adulte face à une femme adulte. Bien que mon départ en catastrophe de cette cérémonie ne manque pas de prouver le contraire. » Elle se mit à rire doucement, avant que le sourire ne se fane un peu. « Quant à toutes ces femmes merveilleuses que tu me verrais devenir, j'ai bien peur de te décevoir. Je ne serai que Madame Lestrange … Épouse et mère … Il n'y a rien d'extraordinaire à tout cela, beaucoup l'ont fait avant moi, et bien d'autres le feront après moi. Mais je ferai en sorte d'être à la hauteur de la tâche, après tout je me prépare à cela depuis une éternité. »
    Loom of Fate | 2023



    inès delacour
    Camille DelacourATROPOS | THEN, LET IT BURN.
    Camille Delacour
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    https://loomoffate.forumactif.com/t399-atropos-camille-delacour-https://loomoffate.forumactif.com/
    Joueur
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Personnage
    FC + disclaimer : David Gandy • Aerie (Avatar)
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Dépression • Mention de mort & violence • Adultère
    Trigger : Aucun
    Disponibilité RP : A la demande
    Couleur Dialogue : #6666cc
    Messages : 425
    Bézants : 6703
    Multicomptes : Tatiana du Cirque (1er compte)
    Niamh Lupin (3ème compte)

    Âge perso : 48 ans
    Nature du sang : Sang-pur
    Etat Civil : Marié • Hédoniste
    Occupation : Directeur du Louvre sorcier
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Camille Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    TW : Décès / Deuil  | Feat @Inès Delacour

    Chaque larme érodait un petit peu plus son cœur, le lui criblant de culpabilité mais aussi d'une rage née de son impuissance à calmer son enfant et apaiser ses pleurs. Lui habituellement si doué des mots et des lettres, le voilà à bout de souffle et à la plume asséchée. Il avait beau parler avec sincérité et la serrer aussi fort que possible dans le creux de ses bras ; les frissons dans les épaules d'Inès ne trompaient pas. Son chagrin était beaucoup trop profond et ancré dans sa psyché pour que de simples mots ne suffisent cette fois.

    Qu'elles étaient loin ces années où il suffisait au père de regarder sous le lit de son enfant pour lui assurer qu'aucun épouvantard ne s'y cachait. Combien il regrettait cette époque où un seul sortilège de lumières et d'illusions suffisait à chasser les humeurs de l'enfant fâchée ou frustrée de ce monde qu'elle ne comprenait pas encore totalement. Qu'il voudrait revenir à ces jours d'antan où il pouvait la percher sur ses épaules et prétendre lui faire toucher le soleil et la lune si elle tendait assez fort les mains...

    "- Je suis désolé." Fut tout ce que Camille trouva à souffler contre les boucles brunes de sa fille bien aimée. "... Je suis vraiment désolé." Répéta-t-il en sentant sa gorge se transformer en chat d'aiguille.

    Les larmes d'Inès mouillaient sa gorge et imbibaient le tissu de son costume trois pièce. Chaudes et salées. Il sentit ses propres yeux brûler de celles qu'il s'efforçait farouchement de ravaler. Il était son père, il ne pouvait pas continuer à se montrer aussi émotif quand elle se révélait si vulnérable. Il devait être son roc, son accroche dans la tourmente de ses émois. Lui, qui avait été si absent ces dix dernières années. A peine là lors de la remise de ses diplômes, de sa promesse de fiançaille, de l'organisation de son tour du globe... Il avait la réalisation, aussi soudaine qu'une gifle, qu'il avait loupé les plus beaux moments de sa fille.

    Il prit alors en coupe son joli visage quand elle eut terminé de parler. Il baisa tendrement son front et, du pouce, chassa les dernières traces de larmes de ses joues aussi douces qu'une peau de pèche. Il plongea son regard dans le sien et gronda d'une voix viscérale :

    "- Oui, tu es une Delacour, mais ce nom doit être ta force et pas un poids. Nous sommes aimés du peuple comme de la noblesse, car nous restons fidèles à nos valeurs. Nous gardons la tête haute et ne nous préoccupons pas de la bassesse et de la jalousie d'autrui. Nous sommes ceux qui faisons, défaisons et refaisons les mouvements et les tendances dans les Six Arts. Nous sommes un des piliers de France." Il l'attira de nouveau dans ses bras et baisa le sommet de son crâne. "Deviens qui tu aspires à devenir, ma fille, car c'est uniquement ainsi que tu brilleras le plus fort et que tu me rendras fier. Brille comme un soleil dans le domaine de ton choix, avec ou sans un époux, avec une femme à ton bras ou en devenant vieille fille... Je m'en contrefous." La vulgarité était volontaire, une ancre à la sincérité de ses propres. "Tu ne dois rien aux Delacour et certainement pas ton bonheur. Tu ES une Delacour, Inès. Ce bonheur te revient de plein droit. Notre richesse, notre influence ; utilise-les pour t'épanouir, rayonner et seulement ainsi le monde brillera un peu plus à son tour."

    Il l'écarta juste assez pour venir tapoter le bout de son nez de l'index, comme il le faisait du temps où elle n'était pas plus haute que sa hanche.

    "- Tu as déjà repeint le miens de mille couleurs lorsque tu es venue au monde, ma chérie. Tu es encore si jeune pour une sorcière, tout juste à l'aube de ta vie... Alors si même à la fin de ton apprentissage, tu désires te lancer dans autre chose que des baguettes, si même à ce moment-là tu préfères attendre pour te marier ; je te soutiendrais de tout mon cœur et avec tout le poids de notre nom."

    Elle lui rappelait sa mère ; si jeune et déjà prête à endosser ses responsabilités. Son cœur se serra douloureusement, mais il garda pour lui ses pensées. Avait-il eut tort de lui proposer si tôt cette promesse de fiançailles avec les Lestrange ? Il avait pensé au bien des deux familles, il s'était même convaincu qu'il s'agirait du meilleur parti pour sa fille unique, prunelle de ses yeux ! Il connaissait les Lestrange ; ils respectaient les femmes et ne les bridait pas, bien au contraire. Et elle n'aurait pas perdu de son train de vie, puisque leur richesse et leur influence égalait presque la leur.

    Mais avait-il fais le bon choix ? Camille n'était même pas sûr que ses paroles aient le moindre effet. Avait-il été trop loin ? Était-il trop tard pour recoudre totalement leur relation ? Avait-il était trop hâtif dans son envolée lyrique ? Allait-elle se refermer comme une huître et prendre de la distance ? Avait-il gaspillé sa seule opportunité de renouer avec elle ? Inès, si patiente et mâture, qui lui tendait avec générosité la main. Qui lui donnait une seconde chance. Or il était déjà si fier de la bonté de son cœur et de la beauté de son âme ! Il était prêt à arracher les cieux de leur voûte céleste pour les étendre à ses pieds afin qu'elle n'ait plus jamais à subir la dureté de ce monde.

    Il doutait comme jamais il n'avait douté de sa vie. Impuissant et dépassé par les vagues de la réalité qui se fracassaient sur lui après tout ce temps à l'ignorer. Egoïstement.

    "- Je pense que ton départ n'aura causé que de l'inquiétude à ta mère, petite colombe. Les autres comprendront. Après tout, tu étais si proche d'Emmanuel..." Il eut un léger sourire et vint lui remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille. "Pourquoi ne pas la rejoindre et continuer notre discussion tous ensemble ? Je suis sûr que Rafaël a aussi terriblement hâte de te revoir." Ajouta-t-il avec prudence, ne voulant pas la brusquer.
    Loom of Fate | 2023
    Lidia DelacourLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
    Lidia Delacour
    FC + disclaimer : Meghan Markle - crédit Never say never
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil d'un enfant - Adultère - Dépression
    Trigger : A priori aucun, dans tous les cas on peut en discuter.
    Disponibilité RP : Tout à fait dispo =)
    Couleur Dialogue : #f0af19
    Messages : 10
    Bézants : 263
    Multicomptes : Aucun pour le moment...
    Âge perso : 44 ans
    Nature du sang : Sang pur
    Etat Civil : Mariée à Camille Delacour
    Occupation : Pas de job à proprement parlé mais Lidia donne de nombreux coups de pouce à l'Opéra ensorcelé où elle adore passer du temps. Elle participe aussi à de nombreuses œuvres de charité.
    https://loomoffate.forumactif.com/t415-f-lidia-delacour-ou-le-cohttps://loomoffate.forumactif.com/
    Joueur
    FC + disclaimer : Meghan Markle - crédit Never say never
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil d'un enfant - Adultère - Dépression
    Trigger : A priori aucun, dans tous les cas on peut en discuter.
    Disponibilité RP : Tout à fait dispo =)
    Couleur Dialogue : #f0af19
    Messages : 10
    Bézants : 263
    Multicomptes : Aucun pour le moment...
    Âge perso : 44 ans
    Nature du sang : Sang pur
    Etat Civil : Mariée à Camille Delacour
    Occupation : Pas de job à proprement parlé mais Lidia donne de nombreux coups de pouce à l'Opéra ensorcelé où elle adore passer du temps. Elle participe aussi à de nombreuses œuvres de charité.
    Personnage
    FC + disclaimer : Meghan Markle - crédit Never say never
    Rythme de jeu : Papillon
    Warning : Deuil d'un enfant - Adultère - Dépression
    Trigger : A priori aucun, dans tous les cas on peut en discuter.
    Disponibilité RP : Tout à fait dispo =)
    Couleur Dialogue : #f0af19
    Messages : 10
    Bézants : 263
    Multicomptes : Aucun pour le moment...
    Âge perso : 44 ans
    Nature du sang : Sang pur
    Etat Civil : Mariée à Camille Delacour
    Occupation : Pas de job à proprement parlé mais Lidia donne de nombreux coups de pouce à l'Opéra ensorcelé où elle adore passer du temps. Elle participe aussi à de nombreuses œuvres de charité.
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Lidia Delacour le
  • Certaines blessures ne se fermeront jamais
    FEAT @Inès Delacour et @Camille Delacour - TW : Décès / Deuil

    Lidia avait redouté cette journée. Même si elle avait eu envie de rendre un hommage à son fils, elle savait que ce serait difficile. Rien ne semblait vraiment à sa place. Ni la famille de son époux, à laquelle elle n'avait aucune envie d'adresser la parole. Ni son mari qui était près d'eux et lui paraissait pourtant si loin. Ni sa fille qu'elle ne savait toujours pas comment soutenir. Ni son fils, sur lequel elle avait envie de se reposer alors que c'était lui qui aurait dû pouvoir compter sur elle. Non, décidément rien ne lui semblait "juste". Si elle n'avait obéi qu'à son propre cœur, elle serait venue seule sur la tombe d'Emmanuel. Elle aurait apporté des fleurs cueillies dans le jardin de sa mère et une brioche à la cannelle pour que l'air embaume ce parfum que son petit garçon aimait tant, quand il traînait encore dans ses jupes alors qu'elle cuisinait. Elle aurait déposé ses offrandes sur le marbre blanc et se serait assise quelques minutes, en silence. Puis, après avoir laissé voguer ses pensées au gré des souvenirs qu'elle gardait du temps précieux partagé avec son aîné, elle serait partie. Le cœur en miettes, l'âme chavirée et les épaules tremblantes de sanglots, elle se serait réfugiée dans un recoin des calanques ou une loge de l'Opéra, le temps de retrouver la maîtrise d'elle-même. Voilà qui aurait été au diapason de ses envies et de ses besoins.

    Pourtant elle était là. Inès avait fui avant même le début de la cérémonie et son père l’avait suivie. Lidia s’inquiétait pour eux. Elle avait peur que la tristesse les submerge, qu’elle les empêche de trouver les mots pour se parler ou au contraire qu’elle leur fasse prononcer des paroles qu’ils regretteraient une fois le calme revenu. Elle se souvenait encore trop bien des nombreuses lettres froissées au fond de sa corbeille, chaque fois qu’elle avait voulu écrire après l’attentat. Quand elle ne parvenait pas à exprimer ses émotions. Ou quand des phrases acides se déversaient sur le papier pour attaquer Camille sans la moindre retenue. Il lui avait fallu du temps pour parvenir à communiquer, et aujourd’hui encore elle avait l’impression de ne pas avoir vraiment réussi à faire résonner dans ses mots ce qu’elle voulait transmettre. Allaient-ils réussir à se parler sans se déchirer ?

    Lidia ne fut pas tenté de les rejoindre sur le champ. Elle n’avait pas la prétention de penser qu’elle pourrait faciliter les choses. Si elle avait su reconstruire les liens qui unissaient leur famille avant le drame cela se saurait… Ils vivaient les uns sans les autres depuis dix longues années. Ses efforts n’avaient jamais réussi à enrayer l’étiolement de leurs relations. Inutile de se précipiter près d’eux maintenant.

    Ces sombres pensées furent interrompues par la main de Rafael qui vint se glisser au creux de son coude. Il ne parla pas, ce qui ne l’étonna guère, et se contenta d’avancer vers l’église. Lidia inspira à fond et expira lentement en lui emboîtant le pas. Elle allait mener cette cérémonie à bien. Cela ne dépendait que d’elle et de sa force. Elle assumerait cette tâche. Ensuite… Chaque chose en son temps.

    ***

    Si Camille lui demandait des détails sur la cérémonie, Lidia devrait faire un effort pour les lui donner. Elle avait vécu l’événement de loin, alors même qu’elle le dirigeait. Comme enveloppée dans une brume épaisse qui la tenait à l’écart du reste des participants. Assaillie tour à tour par la douleur, les craintes et la colère. Seuls les yeux de Rafaël, qui ne l’avaient pas quittée, lui avaient permis de suivre le fil. Elle y avait puisé la force nécessaire pour garder le contrôle et la tête haute. Le rappel tragique des faits. Le récit des événements majeurs de cette décennie vécue en l’absence d’Emmanuel (version officielle servie à la bonne société). Le discours en hommage à sa trop courte vie. Les souvenirs partagés par quelques membres de la famille. Les valeurs des Delacour répétées comme un mantra. La prière pour l’âme du défunt. Elle n’avait rien oublié, normalement. Personne n’avait eu l’air de chuchoter discrètement pour commenter une omission ou une maladresse. Elle devait s’en être tirée honorablement.

    Ils allaient se diriger vers la tombe à présent. C’était sans doute là-bas que se trouvaient Camille et Inès. Le beau-frère de Lidia, Théophile, fit mine de s’approcher pour lui prendre le bras mais Rafaël le devança et attira sa mère en direction de la sortie. Elle lui en fut reconnaissante car elle ne se sentait pas encore de taille à entamer une conversation civilisée avec qui que ce soit. Elle ralentit le pas dans sa marche vers le cimetière, tentant en vain de préparer les mots qu’elle allait adresser à son époux et sa fille. Arrivée à destination, Lidia sentit son fils se baisser avant de lui glisser quelques mots à l’oreille. Il fourra un petit objet dans sa main puis s’éloigna discrètement. Elle parcourut les pierres tombales du regard, refusant de jeter un oeil sur l'objet qui ne lui était pas destiné et retardant le moment où ses yeux se posèrent sur les deux personnes qu’elle cherchait. Même sans trop avancer, elle vit sur leurs traits la tristesse et l’émotion auxquels ils avaient sans doute laissé libre cours. Ce fût un soulagement de les trouver ensemble. Si elle ignorait tout des paroles qu’ils avaient pu échanger, Lidia trouva du réconfort dans l’idée qu’ils avaient été là l’un pour l’autre. Elle s’approcha d’eux et leur adressa un sourire timide.

    “La cérémonie est terminée. J’ai fait de mon mieux, je crois que tout le monde a été satisfait. Chacun va maintenant prendre le temps de se recueillir sur le corps d’Emmanuel, sans suivre un protocole établi. Ensuite nous devrions rejoindre la maison pour le grand repas de commémoration…”

    Lidia soupira. Elle n’avait aucune envie de s’y rendre. Elle secoua doucement la tête et se mit à regarder ses pieds, honteuse de la phrase qu’elle s’apprêtait à prononcer.

    “Personnellement je n’ai ni très envie d’aller sur la tombe avec tout ce monde autour, ni particulièrement faim. Pour être honnête, je m’éclipserais volontiers si je n’avais pas peur de susciter la réprobation du reste de la famille…”

    De sa main libre, la jeune femme se mit à jouer avec une mèche de son impeccable chignon, menaçant de la faire s’échapper de sa coiffure. L’autre main resta fermée, gardant au creux de son poing le présent de son fils.

    “Raf est parti discrètement après m’avoir conduite ici. Il dit qu’il ne supporte pas de voir la sépulture de son frère. Il a pensé que tu comprendrais Camille, surtout si je te disais qu’il avait du travail en cours. Inès ma chérie, il m’a donné ça pour toi. Pour se faire pardonner d’après lui.”

    Lidia leva finalement sa main fermée au niveau de la poitrine et l’ouvrit, orientée vers le ciel. Niché au creux de sa paume se trouvait un ruban bleu roi, collier sans prétention pour un pendentif en forme de goutte soufflé dans le verre. De goutte, ou bien de larme.
    Loom of Fate | 2023
    Contenu sponsorisé
    Joueur
    Personnage
    Succès

    (#) Re: Certaines blessures ne se fermeront jamais

    missive rédigée par Contenu sponsorisé le