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[Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

Astérie CassiopéeLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
Astérie Cassiopée
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(#) [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
    TW : guerre, mort, violence, sang
     » — Astérie, est-ce que tu pourras vendredi ? qu'elle demande, Anne, lippes souriantes en une invitation simple. La sorcière baisse les yeux, acceptation déjà vaincue, timidité aux refus. C'est qu'elle ne sait dire non, la veuve. La Chansonia est devenue sa seconde maison, abri de ses émotions, où elle se terre plus qu'elle ne demeure. Fuir l'appartement où elle aurait dû vivre à deux, parce que la solitude est une lame insérée entre ses côtes, cherchant son coeur brisé pour porter le coup de grâce. Une décennie, et pourtant, les prunelles s'ornent toujours des sanglots de veuvage. Certains auraient l'inconfort de dire qu'ils n'étaient pas réellement mariés. Et elle les haïrait pour cela. L'alliance n'était pas d'or ou d'argent, mais la promesse, close sur un baiser sous leur saule pleureur, avait fait naître la foi en son myocarde féminin.  » — Bien sûr, Anne et le souffle est dominé par l'envie, impérieuse, de jouer. La musique, refuge de bien des mélomanes, était sa seule consolation d'une vie qui devenait ruines, cendres et ravages. Peut-être était-ce ce qu'elle méritait. Elle penche la tête, Astérie, ne répond pas aux risettes mutines de la chanteuse qui, aussitôt l'acceptation formulée, retourne à ses ballades derrière son paravent. La loge avale déjà l'embarras d'Astérie. Cela ne compte pas. Elle est ici pour jouer - qu'elle joue, alors. Doigts impérieux, domestiqués comme des cabots, qui se soumettent aux émotions futiles qui la gouvernent, pour s'imprégner au public comme une marée salée.

    Alors, le vendredi soir, bête docile, elle montre le bout de son museau. Déjà épuisée, la soirée à peine née. Les lumières dorées des lampions, les couplets déjà partagés par l'audience, elle se faufile dans leur niche étriquée, où elles se changent, créatures femelles se devant d'être pailletées, apprêtées, comme des paons colorés. Astérie a la chance de n'avoir besoin de dévoiler son minois. Anne, elle, est une déesse dont la voix de miel enrobe les coeurs et les applaudissements. Elle enfile, rapidement, le costume de scène, simple robe blanche bien assez décorative. Bibelot faite femme, ce sont ses doigts magiques qui font naître le murmure des partitions. Nul besoin qu'elle soit jolie. Nulle envie - elle se souvient des sourires d'André, quand il lui disait qu'elle était belle. Elle le croyait. Elle, renarde et femme, maudite et condamnée, elle croyait à la vie qu'elle voyait dans ses yeux à lui. Il rayonnait d'amour, et elle se gorgeait égoïstement de cette émotion si pure. Ils s'étaient promis - et il l'avait abandonnée, délaissée, esseulée, vomie par l'orage de la guerre, seule rescapée de leur duo. C'était injuste. Si injuste ! Elle secoue la tête, redresse le menton, Anne décolle les pieds des marches de la loge, rit avec son guitariste. Leur complicité ne fait qu'aigrir les côtes pétrifiées d'Astérie. » — Ils sont à toi, ma jolie ! qu'elle lance, solaire, et Diego qui réplique encore, et ils sont si joyeux, si simples que c'est douloureux, » — Il y a un peu de monde, mais on les a chauffés pour toi ! et quand elle se lève, il lui tend la main, pour l'aider à monter le minuscule escalier jusqu'à la scène. Elle observe la menotte mâle comme si elle allait la mordre. Et elle passe à côté, fantôme de femme, spectre humain - et elle ignore les soupirs, les quolibets impolis, parce qu'elle repousse tout et tout le monde, et que c'est tellement mieux ainsi. Le public bavarde, comme entre deux attractions. Elle accepte le verre de vin qu'un serveur inconnu d'elle pose sur le grand piano. Et, alors qu'elle s'asseoit, timide oisillon, si frêle dans sa robe blanche, seul l'instrument se met à exister. Elle retire une poussière d'un geste tendre, sur le bois sombre. Et puis, l'instinct fait le reste. Prend possession des doigts, dextres habiles.

    La rancoeur, la solitude laissent place à une autre émotion. Ce mélange de tristesse, de fin prochaine, d'apocalypse, d'amour perdu - sensibilité aux ouïes nombreuses. La musique emplit la salle de la péniche, le silence s'appose comme une marque au fer rouge. Ses cheveux laissent tomber quelques mèches devant ses yeux acharnés. Cocon d'aria qui la couve, et elle a l'impression d'enfin vivre. Ce n'est pas les actes de se nourrir ou de discuter avec d'autres humains qui l'ancrent à cette vie, les plaisirs charnels, ni même les souvenirs, même si elle trouverait cela beau que la mémoire d'André ne la garde humaine jusqu'au bout. C'est la musique, s'épancher sur les touches, catalyseur de ses propres sentiments qu'elle y déverse en cascade. Et elle touche, souvent, les coeurs sensibles, les mélomanes et les sentimentaux. Sa musique est tendre, oui, muant soudain comme un organisme vivant, se transformant en une complainte déchirante sur l'abandon, parlant sans mots de l'amour et de la mort, comme elle-même se transforme en cette rusée goupile qu'elle déteste comme elle se déteste, elle. Et, enfin, au bout d'un long moment, se taisent les doigts. Elle glisse ses mains contre ses cuisses, dans son giron, innacessible aux applaudissements, comme déjà retournée à sa condition de fantôme. Elle descend dans la loge à pas pressés. Rien ni personne ne l'attend, mais cesser de jouer, c'est être trop à l'écoute de son coeur qui bat - et qui bat seul. L'étonnement lui écarquille les prunelles quand elle voit Anne se précipiter vers elle. » — Tu as un admirateur secret, apparemment ! et elle glousse, rajoute, commère et mutine, l'oeil pétillant, » — Un homme a demandé à te voir, un asiatique, il ne s'est pas présenté nominalement. Et il est très séduisant - tu le connais ? S'il a envie de m'entendre chanter, moi et elle disparait en riant, sans attendre de savoir si Astérie accepte ou non cette curieuse visite. Elle aurait accepté. Sûrement. Même si elle ne reconnaît personne devant la description d'Anne. Rattachant ses cheveux en arrière, lâches dans leur pince en ivoire, elle observe le miroir dans lequel se reflète soudain la silhouette mâle et énigmatique. Les traits dégagent une espèce de sérieux qui l'emplit de questions. Reprenant contenance, elle se lève de son banc et s'approche, lentement, sans sourire - visage penché sur le côté, comme une bête fauve trop sauvage. » — Bonsoir elle souffle, politesse oblige, lèvres qui esquissent un rictus éduqué, » — Anne m'a dit que vous me cherchiez ? L'interrogation est mesurée, le timbre contrôlé. Les émotions qu'elle faisait vivre, quelques minutes plus tôt sur son piano, n'ont plus de lieu où exister qu'en son coeur contre ses os de gargouille. Il serait malséant que de les affecter, même un peu, à son visage. Elle cligne lentement des yeux, Astérie, perdue dans son propre monde, sans phare pour la guider, le teint éteint et le regard lointain, déjà parti, déjà ruiné à la solitude.

    Loom of Fate | 2023
    Kim JeongLACHESIS | SECRET IS THE ONLY WAY.
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
  • Le soleil se couche sur les autres
    Aucun TW pour l'instant - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    Par une soirée plus agréable que les autres en cette fin d’hiver, Jeong avait pris la liberté de s’octroyer une petite balade avant de rentrer chez lui. Après les visites de César et Léonore, le médicomage avait bien dû se rendre à l’évidence qu’il tirait trop sur la corde. Même lors de la dernière visite de Madame de Medici à l’aile des enfants malades… le Coréen perdait pied, et ses soucis de santé – tant physique que mentale – allaient finir par l’empêcher d’exercer correctement… Ce qu’il se refusait. Il était hors de question qu’il mette potentiellement en danger ses patients. Alors il ralentissait. Il essayait de rentrer chez lui au moins trois soirs par semaine, plutôt que de dormir dans la salle de repos de l’hôpital. Est-ce qu’ainsi il se reposait vraiment, vu que les cauchemars s’invitaient chaque nuit ? Il n’aurait su le dire… mais au moins, il prenait le temps de se faire à manger et de se poser un peu loin du tumulte de l’Hôtel-Dieu.

    C’était donc avec cette bonne résolution que Jeong avait réalisé sa promenade et qu’il s’était égaré sur les quais du canal St Martin. Il aimait la brume qui recouvrait la Seine, même s’il préférait généralement s’y rendre le matin : c’était plus calme qu’en ce début de soirée. Néanmoins, il déambulait entre les passants, happant quelques notes de musique ici et là. Malgré les sorciers et sorcières qui l’effleuraient parfois de leurs rires et de leurs discussions, Jeong se sentait seul. Comme à contre-courant, chahuté par les vagues. Lentement, il bifurqua pour quitter le centre des quais vers les zones plus calmes sur les bords. La musique se fit plus forte alors qu’il approchait des péniches et de leurs bars ou restaurants embarqués. Il ne s’y engouffrerait pas, il le savait. Il n’était pas d’humeur à la fête. C’était d’ailleurs chose bien rare pour lui… D’autant qu’une bonne conférence ou un bon après-midi avec un thé et une lecture lui seyait bien plus.

    Une affiche interpella néanmoins son œil un peu trop fatigué. Il s’approcha et détailla le portrait qui s’y dessinait. La silhouette, le visage, lui étaient familiers. Pourtant, il était certain de n’avoir jamais rencontré la sorcière auxquels ils appartenaient. Il fronça les sourcils et son regard se coula vers le nom et la date de la représentation. Astérie Cassiopée. Il vacilla légèrement et, une fois n’était pas coutume, il transplana jusque chez lui, directement dans son bureau. Précipitamment, il farfouilla dans les tiroirs et en tira enfin une liasse de lettres qu’il avait conservées depuis une décennie. A leur sommet trônait une photographie. Ce fût d’abord sur celle-ci que Jeong se concentra. Ça faisait dix ans… mais il se pourrait bien que la pianiste de l’affiche et la jeune femme sur l’image… Il la déposa sur son bureau avant de déplier la première missive. Ma très chère Astérie. Pas de nom de famille, pas d’adresse… mais le prénom n’était pas si courant, n’est-ce pas ? Surtout associé à un visage similaire.

    Jeong se laissa tomber lourdement sur son siège. Depuis dix ans, l’objectif de trouver la jeune femme pour lui remettre les lettres de son aîmé l’avait hanté. Il avait parfois certes été relégué au second plan de ses pensées, tandis qu’il poursuivait ses études et montait les échelons à l’hôpital… mais ça ne l’avait jamais vraiment quitté. Il passa une main sur son visage. Il était certain, en tout cas, que le visage d’André le hantait à chaque fois qu’il fermait les yeux… Le tout jeune sorcier avait fait partie de ceux qu’il n’avait pas pu sauver dans les tranchées. Aller voir Astérie signifiait rouvrir ces blessures pas même encore cicatrisées… pourtant, il le savait, il le ferait quand même. Car ces lettres étaient plus importantes que lui.

    Quelques jours plus tard, Jeong s’était rendu au Chansonia. Cette fois, il s’y était engouffré. Il avait assisté au concert d’une oreille distraite, avant qu’Astérie n’arrive sur scène. La mélodie s’éleva de l’instrument sous ses doigts, et le Coréen fut happé par les notes et l’émotion. Tandis qu’il l’observait et l’écoutait, il ne pouvait s’empêcher de noter le contraste saisissant entre la musique et la jeune femme, qui pourtant s’harmonisait si bien. Elle semblait revivre tandis que ses phalanges effleuraient les touches, et pourtant la mélodie était chargée de mélancolie et d’amour perdu. Le médicomage ne put empêcher une larme de s’échapper d’entre ses cils alors que le concert allait doucement vers sa fin. Avant que les dernières notes ne s’élèvent, il se mit en mouvement pour rejoindre un côté de la scène.

    Avisant la chanteuse de la performance d’avant, il s’était approché et lui avait demandé s’il pouvait rencontrer la pianiste après sa représentation. Elle lui avait alors adressé un resplendissant sourire – qu’il avait à peine remarqué – et lui avait assuré que c’était possible et l’avait limite poussé vers la loge. A défaut d’un bouquet de fleurs comme beaucoup apportaient, Jeong avait son petit paquet sous le bras. Cadeau certainement bien plus sentimental qu’une poignée de roses. Le concert s’acheva enfin, et Astérie avisa sa présence après que la chanteuse l’ait prévenue. La tête penchée sur le côté, le médicomage comprenait facilement ses suspicions. Il baissa les yeux, un peu gêné, et bien conscient que les nouvelles qu’il lui apportait ne seraient pas des plus joyeuses, même si elles pouvaient l’apaiser d’une certaine manière. Bonsoir. Anne m'a dit que vous me cherchiez ? Il releva la tête, et hocha la tête. Elle lui paraissait si différente de la photographie, des mots tracés par André… pourtant, ça ne pouvait être qu’elle.

    Il déglutit difficilement. Loin de moi l’envie de vous déranger après votre représentation, Mademoiselle Cassiopée, mais… Il prit une inspiration pour se donner du courage et serra un peu plus son paquet contre lui. Je crois que je possède quelque chose qui vous revient de droit… Pensez-vous que nous puissions en parler dans un endroit plus… tranquille ? Encore une fois, Jeong avait bien conscience que sa requête pouvait être mal interprétée. Il détacha alors la photographie du sommet des lettres et la lui tendit, attendant patiemment qu’elle s’en empare. Est-ce bien vous sur ce cliché…? Je suis désolé de ne pas vous avoir retrouvée plus tôt… Et il l’était, sincèrement.
    Loom of Fate | 2023



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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
    TW : guerre, mort, violence, sang, dépression
    L'homme face à elle avait les traits tirés. Astérie songea qu'il avait l'air fatigué, sûrement l'était-elle aussi, abîmée par la vie. Elle en aurait presque sourit. Qui, de nos jours, n'avait pas ses propres démons, ses propres fêlures ? Anne avait parlé d'admirateur, et le regard acéré de l'anglaise repéra un paquet sous le bras masculin. Son esprit romantique papillonna une seconde - des poèmes ? de douces lettres empruntées, gorgées d'admiration et de parfum ? Elle en aurait ricanné, Astérie ; elle était trop spectrale, trop délavée. Anne était un soleil, et la plupart des hommes venaient poser des offrandes à ses petons menus, comme à une déesse à la gorge rieuse. Astérie faisait rêver, le temps de ses sonates, sans jamais enflammer les coeurs au-delà. Cela lui convenait. L'inconnu avait à présent une expression embarassée, alors qu'elle l'invitait à déclamer l'origine de sa venue. Astérie retint un froncement de sourcils. Sa mère n'aimait pas quand ses traits prenaient des mines ridées, boudeuses ou soucieuses. Politesse encore, qui pulse comme un vernis sur la carne dépouillée. 

    » — Vous ne me dérangez pas fit-elle courtoisement, le conviant aimablement à poursuivre. Quoi qu'il ait à lui avouer, ce fardeau avait l'allure d'une chaîne de titan. S'entendre appeller mademoiselle Cassiopée était aussi nouveau, les gens autour d'elle la nommaient Astérie, sans chichi ni froufrou nobliau. Cela lui rappelait sa mère, mais elle n'avait pas envie de songer à sa génitrice. La suite des paroles la laissa surprise, figée comme une bête aux abois. Un endroit plus intime ? La conversation prenait des tournures absurdes de confessionnal. Une panique légère enflamma son regard, anima ses traits, alors que son âme s'effarouchait : était-il arrivé quelque chose à sa mère ? Mais pourquoi un inconnu serait-il venu la prévenir ? Ses doigts se courbèrent, s'attrapèrent les uns les autres, petites souris pâles qui se réconfortent en se caressant, pouce sur la peau, angoisse réfrénée, ravalée, trop amère et trop hideuse pour seulement y apposer des mots. Ce n'était pas comme une chanson, là. Alors qu'elle hésitait, l'homme lui présenta ce qui ressemblait à une photographie. Curieuse, les prunelles accrochent l'écho d'une autre vie - elle, elle plus jeune, si jeune, avait-elle jamais été aussi innocente que sur cette image ? D'autres temps, éons passés qui lui coupent la respiration. Mille et une questions - comment, pourquoi ? Ses doigts, qui s'étaient présentés pour attraper le mirage la laissent tomber, tremblant. Le coeur s'affole, fauve rugissant à ses oreilles. Elle doit lutter pour ne pas laisser la goupile instiller ses mirettes dans ses prunelles d'azur. Pas maintenant, calme-toi ! Ordres internes qui façonnent la dépouille mortelle, qui s'assurent que l'humanité reste, quand bien même cette humanité serait dépouillée de son coeur à la vue de ce souvenir sur papier. Elle mit quelques secondes à réaliser qu'il avait parlé, l'inconnu, et elle leva vers lui des pupilles élargies - pouvait-il entendre les bris de son myocarde qui cliquetaient comme un miroir cassé ? Pouvait-il lire dans ses menottes ébranlées les espoirs perdus, les illusions ruinées ? Elle s'excuse d'un mot, à peine un murmure, ramassa la photo en essayant de reprendre ses esprits. » — C'est bien moi bredouillis timides, et elle racle sa gorge, cherche du courage en elle, mais il n'y a que le vide, ce terrible espace où l'image d'André avait apposé sa marque. L'abandon cruel fouaille à nouveau ses émotions, et la terreur, et l'amour anéanti. Avec lui, elle aurait volontiers partagé sa vie. Elle était même prête à revenir sur ses valeurs, à porter ses enfants, parce qu'elle savait qu'André serait un père formidable. Leurs baisers sous le saule pleureur, lors des feux d'artifice, et leurs mains qui se frôlaient, par hasard, dans la rue, et les poèmes qu'il récitait, maladroit, lorsqu'ils prenaient le soleil sur les berges de la Seine ... Pour lui, elle chantait, l'oiselle, pour lui elle aurait retourné le monde, mais c'était une lettre à l'encre sanglante qui lui avait annoncé sa mort, et ce monde-là, il était devenu ruines fumantes, avait laissé dans son sillon espistolaire des incendies de désespoir.

    » — Comment avez-vous ... qu'elle débute, la gorge serrée, le souffle éperdu comme après une course folle. Elle repousse ses mèches de cheveux, son être tout entier criant les émotions conflictuelles qui la parcourent, et elle crispe les mains à nouveau, sur la photo, la portant contre sa poitrine, près de son coeur. Le parfum d'André n'y était plus. » — Pardonnez-moi, je manque à tout mes devoirs, voulez-vous un thé ? Un café ? Illusion, une seconde, d'une normalité qui n'est plus que débris, à ses pieds. Elle sort sa baguette et l'agite, un geste parfaitement exécuté ; la porte de la loge cliquète, un voile magique retombe et sur une table apparaissent une théière, une cafetière et des tasses. Son estomac s'agite, nauséeux, à l'idée même d'avaler quoi que ce soit ; la tête lui tourne et elle invite l'inconnu à s'installer. » — Les oreilles indiscrètes ne pourront guère nous espionner déclare t-elle, en pensant fortement à Anne, à son sourire entendu, comme si l'inconnu était un quelconque admirateur ou un amant de passage. » — A qui ai-je l'honneur ? demande t-elle, toujours méfiante, fauve défiant, avant d'ajouter, plus doucement, alors qu'elle porte la photo à ses genoux, où elle trône sur la dentelle blanche de la robe, » — Cette photo - cela fait dix ans que je ne l'avais vue. Elle appartenait à ... mais ses lèvres refusent de prononcer le nom. Elle détourne le regard, Astérie, papillonne des cils pour refouler les larmes. Elle a déjà tant pleuré, le sel sur les lèvres, l'accablement au ventre, ces nuits seules où les draps auraient dû couvrir leurs tendresses. Elle a tant perdu, déjà, et bien trop sangloté. Pourtant, son coeur se refuse à relâcher le passé. Ce n'est pas comme si un avenir prometteur rayonnait devant moi, pensa t-elle, aigrie. Elle servit du thé - à la température idéale, infusé avec soin grâce à la théière magique - et en but une gorgée pour enterrer dans sa charpente statufiée tous espoirs. André était mort. Il n'y avait nul besoin d'imaginer qu'une erreur était survenue, qu'il était bel et bien vivant. Cette ère était ensevelie avec lui, leur amour avait été détrôné par la puissance de la guerre et la folie des hommes. Astérie coula un regard vers l'inconnu ; culpabilité d'être aussi méfiante, de se montrer aussi sauvage que le disaient les racontars sournois. Y avait-il, réellement, autant de renarde que d'humaine, en elle ? Malgré elle, ses sens affûtés remarquèrent le parfum de l'homme plus âgé, son regard discerna les cheveux ébourriffés, la mine sincère. » — Racontez-moi. S'il vous plaît. La supplique est tragique. Les mots aussi doux et chagrin qu'au premier jour de son veuvage. Elle avait l'impression de mourir à nouveau avec lui. Mais elle invitait le sorcier à disposer de son temps et à parler, s'il le désirait. Elle espérait juste ne pas lui avoir donné envie de fuir - à nouveau, l'abysse entre la jeune femme de la photo, souriant à l'objectif, cheveux aux vents, coquette et insouciante, se fit chute vertigineuse. Elle avait l'impression d'avoir vieilli prématurément. De n'avoir jamais été celle sur l'image, juvénile et légère. C'était un déchirement, mais elle cacha tout cela derrière une autre gorgée.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
  • Le soleil se couche sur les autres
    PTSD/Crise d’angoisse - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    Vous ne me dérangez pas. Lui avait pourtant l’impression de le faire. A ainsi faire irruption dans sa vie, à la bouleverser. Jeong n’était pas arrogant au point de croire que sa venue allait la chambouler autant… mais il savait que le paquet qu’il apportait le ferait. A chaque seconde qui s’écoulait, alors qu’il l’observait un peu plus, il voyait les séquelles qu’avait laissées la Guerre sur cette jeune femme, même si elle n’avait pas été embourbée dans les tranchées comme lui. Comme André. Elle avait laissé sa trace sur tous… mais chez certains, ça se voyait plus que chez d’autres… Et s’il ne l’avait pas connue auparavant, il avait suffisamment de fois observé la photographie mouvante pour constater qu’elle n’était plus qu’une ombre face au soleil qu’elle avait été.

    Les signes, il les reconnaissait. Pour les avoir vus dans son miroir à maintes reprises. L’angoisse flamba dans le regard de la pianiste. Quelle nouvelle venait-il lui apporter, qui ne pouvait être dite dans ce couloir entre scène et loge ? Les doigts se crispèrent, lui rappelant les siens, sur les draps, alors qu’il se réveillait en sueur et en hurlant. Chaque seconde, comme le balancement de l’épée de Damoclès au-dessus de son crâne. Tomberait-elle sur sa nuque ce soir alors qu’il ne pouvait s’empêcher de voir en Astérie le miroir de ses propres démons ?

    La photographie sombre, comme une plume au fond de l’océan, au ralenti dans la pénombre du recoin du Chansonia. Le médicomage est trop crispé pour se pencher et la ramasser. Pourtant, pas une seule fois, il se demande ce qu’il fait là. Comme à son habitude, il souffre, il endure, si c’est pour le bien d’autrui. Même si, cette fois, la douleur prend une dimension tout autre. Comment pourrait-il continuer à la dissimuler, alors qu’il se présentait ainsi devant la jeune sorcière, porteur des souvenirs que lui-même refoulait depuis si longtemps ?

    C'est bien moi. Murmure à peine perçu dans le brouhaha qui provenait de la salle principale. Un raclement de gorge, comme le râle qui avait secoué le corps que le médicomage avait tenu entre ses bras. Il tressaillit. Les souvenirs remontaient bien trop proches de la surface. Là, au coin de l'œil, les ténèbres menaçaient de l’engloutir tout entier. Fuis ! lui hurlait une petite voix dans sa tête. Fuis, avant que les ténèbres ne t’emportent ! Avant que la folie ne t’avale. Comment avez-vous … Je ne peux pas… Non, il ne pouvait pas fuir. Il se le refusait. Pas alors qu’Astérie pressait la photographie contre son cœur. Dix ans. Dix ans avaient été largement suffisants pour que les odeurs s’étiolent. Dix ans dans un tiroir, après des mois à être contre le coeur d’un homme traîné dans la boue et le sang.

    Pardonnez-moi, je manque à tout mes devoirs, voulez-vous un thé ? Un café ? Le médicomage hocha la tête, comme un automate mal huilé, rigide et douloureux. Il acquiesce, accepte, mais sait qu’il ne parviendra à avaler quoi que ce soit. La porte s’ouvrit enfin, comme sur un refuge. Vraiment ? Jeong s’avança, avec la sensation d’aller assister à sa condamnation à mort. Il serrait le paquet contre lui, et s'assoit comme s’il avait le double de son âge. Les oreilles indiscrètes ne pourront guère nous espionner Il hocha la tête, à nouveau. Personne d’autre que la jeune sorcière pour être témoin de ce qu’il ne manquerait pas d’arriver. Comment allait-il réussir à maintenir les apparences, à refouler le monstre d’ombre, de boue et de sang qui sifflait tel un obus à ses oreilles. Il guettait, là, derrière son épaule, ses griffes plantées dans ses omoplates, prêt à lui chuchoter les pires horreurs à l’oreille. Jeong pouvait sentir son souffle perfide sur sa nuque.

    A qui ai-je l'honneur ? Il cligna des yeux, plusieurs fois, cherchant à reprendre pied dans la réalité. Je suis le guérisseur en chef du service des empoisonnement par plantes et potions de l’Hôtel-Dieu… Elle s’en fiche, de ça ! tonna la petite voix. Mais se raccrocher à son travail, à sa vocation d’aider les gens, c’était tout ce qu’il faisait depuis dix ans, pour ne pas sombrer dans la folie. Le médicomage Kim… Cette photo - cela fait dix ans que je ne l'avais vue. Elle appartenait à … André. Le prénom resta sur les lèvres muettes du Coréen, incapable de s’élever dans la loge. Il baissa les yeux sur le paquet qu’il tenait sur ses genoux. Les lettres. Peut-être qu’elles portaient encore un soupçon de l’odeur du jeune sorcier. Celles, bien calfeutrées au milieu des autres, avaient certainement moins souffert du temps qui passe.

    Racontez-moi. S'il vous plaît. Jeong pouvait presque entendre la chaîne qui maintenait l’épée au-dessus de sa tête gémir, prête à céder. Il papillonna des cils, seul signe témoignant de son trouble, alors que la tête lui tournait. Le chagrin dans la voix d’Astérie est comme un carillon dans une matinée brumeuse, comme le son d’une corne qui appelle à battre en retraite. Tu ne peux pas y arriver. Et pourtant, il devait le faire. Il gardait les yeux sur ses longs doigts entremêlés, luttant pour qu’ils ne s’enroulent pas les uns autour des autres dans une crampe douloureuse. J’y étais… Avec… avec… C’était comme s’il était là, avec eux, une main sur leur bouche pour leur interdire de prononcer son prénom. Jeong secoua la tête, refusa de fermer les paupières car il savait que s’il le faisait, les horreurs envahiraient son esprit. Yeux ouverts, perdus dans le vide, sur la moquette usée de la loge. Je m’occupais des blessés… Peu importait… peu importait… leur origine… Moldus, sorciers, Français, Allemands… Il avait voulu en sauver un maximum… et il avait tant de fois échoué… Sa gorge se serra…

    Le regard fixe, Jeong sentait une larme perler à son œil droit. Il déglutit. J’étais là quand… J’ai essayé de… Il revoyait encore le visage du jeune sorcier, strié de boue et de sang. Ce regard, implorant. Ces mains qui s’emparent des siennes, l’arrêtent dans sa besogne, dans ses tentatives désespérées de le sauver. Astérie… Son prénom, sur ses lèvres, jusqu’à la fin. Il avait guidé les doigts tremblants du médicomage jusqu’à la poche intérieure de sa veste. Vers son bien le plus précieux, qu’il gardait près de son cœur. Une supplique, une promesse demandée, avant qu’il ne murmure à nouveau le nom de son aimée.

    Le cœur du médicomage sembla se briser une nouvelle fois encore. A la place de la moquette, il revoyait devant ses yeux grand ouverts, le corps inerte d’André. La larme unique sombra sur ses doigts, le ramenant brusquement à l’instant présent. Il releva les yeux vers la pianiste. Il… il m’a confié cela… Me faisant promettre de voir retrouver… Sa mâchoire se crispa légèrement, et la culpabilité l’enserra de ses doigts glacés, alors qu’il tendit le paquet soigneusement emballé à Astérie. Je suis vraiment désolé de ne pas vous avoir retrouvée plus tôt… répéta-t-il.
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
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    Un tremblement de terre fait homme. Un titan sismique, inconnu d'elle et qui pourtant venait chambouler son univers. Pour le meilleur et pour le pire. Si elle avait su ce qu'il était venu faire, aurait-elle refermé la porte, refusé de le voir ? Non, sûrement pas. C'était une douleur nécessaire, telle une plaie brûlante indiquant que l'infection était combattue. Lutte acharnée de la vie. S'installer, dans cette ambiance pesante, dans la petite loge personnelle était une petite mascarade entre eux. Mieux valait cela que se montrer aux yeux du monde. Elle tenait sa tasse comme une armure, un bouclier contre ce qui était en train de se passer ; l'homme - le médicomage Kim, comme il se présenta ensuite - ne touchait à rien, embarassé, le coeur gros, l'expression du visage aussi hésitante que l'était celle d'Astérie. Elle tentait de comprendre, son esprit bataillait contre l'émotion pour laisser la raison se démener, mais son âme s'embourbait dans le stupide espoir, infime, de recevoir quelque chose d'André. Elle avait gardé ce qui était à lui, à eux, mais la famille du sorcier avait également rafflé nombre de bibelots. Elle se fichait de tout cela - elle gardait, scellés dans son cours, des souvenirs plus précieux que n'importe quel bijou.

    La supplique prononcée, elle dévora des yeux le sorcier. Prunelles vives, avides de ce qu'il voudra bien lui jeter comme miettes de mémoire, acceptant sans coup férir les mots qu'il lui soufflerait. Cependant, sa sensibilité remarqua sans peine leur chagrin partagé. S'il était en possession de quelque chose venant d'André, c'est qu'il avait dû le rencontrer ou entendre parler de lui. Astérie comprit, brusquement, que le médicomage Kim cherchait ses mots, étranglé à son tour par une agitation en son sein mâle. Il joutait, chevalier en costume de ville, contre ses propres démons. Quand elle entendit les premiers mots, facile de deviner la suite. La guerre. Chimère mondiale d'une paix pour laquelle tant de sang avait été versé. Il secoue la tête, ses cheveux désordonnés captent les lueurs dans leur carnation sombre. Astérie cligne des paupières, interdite, les yeux embrumés de tristesse - médecin qu'il était, il avait tenu entre ses doigts vies et morts, et elle conjecturait qu'il était hanté par les silhouettes perdues dans les ténèbres. Difficile de ne pas l'être. Les ravages de cette boucherie sauvage avaient conquis les esprits et les coeurs de millions d'âmes en peine. Astérie le laisse continuer, sans réaliser qu'elle verse des larmes sur tout ce que ces mots, prononcés de cette voix au timbre doux et désorienté, impliquaient. Cet homme avait vu l'horreur humaine, les atrocités belliqueuses. Incapable de faire autrement, elle pose sa tasse et vient effleurer l'une des mains du médicomage avec ses doigts, un contact très léger, à peine plus qu'un souffle, un battement d'ailes de papillon. Mais un contact - qui semble dire, je suis là, n'aie pas peur, tu peux me dire les choses ou les sceller, je ne t'en voudrais pas. La timidité soustraite devant l'évident tourment de Monsieur Kim, elle ne voulait pas qu'il accomplisse sa tâche en revivant seul ses cauchemars. Elle n'avait pas la témérité de comprendre ce qu'il avait vu, senti, ressenti, mais elle pouvait écouter ou simplement accepter son silence. Même pour André, elle ne souhaitait faire souffrir personne. Et cela ne le ferait pas revenir. » — Vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir. Comment pouvait-elle en être certaine ? Il suffisait de le voir. Le pleur silencieux qui gravite sur la joue masculine en dit long sur la qualité de l'homme en face d'elle. Elle partage sans conteste ses sanglots, sans y mettre l'énergie désespérée d'autrefois. Souffle coupé, à imaginer ce médicomage au chevet d'André, tentant soins et potions pour ne finir qu'en le tenant proche, à voir la vie s'éteindre comme la dernière étoile dans le cosmos. Etait-ce pire de l'imaginer, ou d'y avoir assisté ? Elle n'aurait su le dire. Elle avait tant rêvé de son trépas, à André, dans ses bras pâles, tout maculés du sang de l'aimé. Elle insufflait involontairement une horreur toute personnelle à ces songeries hantées. Leurs regards se heurtent alors, noyés et complices en cet instant.

    Elle retira sa main et prit le colis. Des lettres. Une tonne de missives, où son nom apparaissait comme un sortilège envoûtant. La tête lui tourne à nouveau, le visage blême sous son masque larmoyant. Elle renifle et, comme une enfant, essuie du dos de sa menotte fine ses joues empoissées de chagrin. » — Vous auriez pu ne pas me trouver du tout, monsieur Kim. Et, brave, stupidement sincère, apparait un sourire timide sur ses lèvres fines. Elle plonge le regard sur la première dépêche, correspondance pleine de cette joie, de cet enthousiasme qui faisait rayonner André. Il était son phare, son soleil. Il la rendait meilleure, parce qu'à ses côtés, tout le monde souhaitait être digne de lui. Sa gorge s'étouffe sur un cri inarticulé, quand les mots bondissent jusqu'à elle. Ces petits secrets entre eux, ces mots doux uniques à lui - tout y est. Tout est vrai. C'est bien son écriture, sa manière de pencher ses lettres. Des doigts viennent palper sa gorge, comme pour y encourager un souffle, qu'elle cherche comme une noyée. » — Je suis navrée que vous ayez dû assister à toutes ces horreurs qu'elle murmure, empathique goupile sous carne humaine, et ses yeux papillonnent encore pour en chasser leur détresse. » — Je ne vous serai jamais assez expressive dans ma reconnaissance, monsieur. Ceci - ceci est ... précieux, si ... si important les paroles sortent en rangée serrée, maladroites et sentimentales, » — et vous avez tenu votre parole. Vous m'avez apporté les derniers rayons de mon soleil. La diction est compréhensible, mais le timbre est aussi fissuré que son coeur, plein de l'accablement d'une vie brisée. Mais elle redresse les épaules, renifle encore, malhabile dans sa politesse en ornement. » — Il est difficile de continuer à vivre, pour ceux qui restent  souffle t-elle, englobant leurs deux êtres en ce même domaine. Ils étaient survivants tous deux, différents dans leurs batailles mais survivants tout de même. Elle n'aura pas l'outrage de demander comment son André était mort, ni s'ils s'étaient bien connus. Le moment est encore trop tendu, tension palpable dans cette déflagration éplorée. » — Merci, pour tout ce que vous avez fait. Non seulement pour ces lettres, mais pour vos ... vos efforts de ...  le mot guerre n'ose franchir ses lèvres, mot grossier qui retentirait avec l'horreur d'une bombe, et elle secoue la tête ; est-ce son rôle que de le remercier pour cela ? N'est-elle pas juste trop entreprenante, trop enhardie ? » — Je n'ose songer ce que vous avez dû vivre. Mais je réitère mes remerciements. Si - si André et elle déglutit difficilement, avale le prénom avec un courage factice, osant enfin le prononcer, pronom fanfaron pour mieux exorciser son fantôme, car maintenant qu'elle a ses lettres, qu'elle a ses mots, son spectre n'est plus que parfum dissipé, baisers volés mais disparus. » — Si André était là, il vous serait reconnaissant, comme je le suis. Ne soyez pas trop dur envers vous-même, peu importe le temps que cela vous a pris, ces lettres sont à présent entre mes mains.  Et dans mon coeur. Elle détourne le visage, soudainement confuse de s'être dévoilée à pleurer ainsi, à être aussi expressive et sottement émotive. La renarde a cessé de tambouriner pour sortir de ses côtes en coeur sauvage. Mais elle rôde, derrière ce flot d'émotions, prête à écraser la vague pour s'imposer, dominer l'esprit. Astérie ne lui donnera pas cet avantage. Elle reprend sa tasse, ayant déposé les lettres sur ses genoux, caresse d'une main libre le papier, comme s'il s'agissait de la joue d'André. Stupide, tu es stupide, tu devrais tirer un trait sur le passé et te concentrer sur l'avenir, mais quel avenir ai-je donc, et elle range une mèche derrière son oreille, mélancolique. Sans André, la vie valait à peine le coût d'être vécue. Elle avait tant songé à raccourcir cette existence, pour enfin le rejoindre. Ce n'est pas ce qu'il aurait souhaité pour elle, mais il n'était plus là pour l'en empêcher. Et - enfin, être libérée de cette malédiction aux mirettes goupiles, de cette solitude, de ce passé désespéré, de cette foire politique. Tout était fardeau, sauf la musique. » — Pardonnez-moi, je suis une bien meilleure hôtesse, habituellement  dit-elle dans une tentative lamentable d'humour, faisant tourner sa tasse entre ses mains ; la boisson est froide, mais cela n'importe plus. Elle ne la boit que pour occuper ses lèvres, sa bouche, pour ne pas cracher son âme rompue entre eux.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
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    PTSD/Crise d’angoisse/Guerre/Mort/Sang - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    Il n’en avait jamais parlé. Pas même à César. A personne. Jamais. La Guerre. Celle qui hantait encore chacune de ces nuits où il osait seulement fermer les yeux plus de dix minutes. Celles qui le replongeaient dans les explosions, dans l’odeur du sang et de la boue. Cette guerre qui lui avait ravagé le cœur, mais qui pourtant l’avait laissé plus déterminé que jamais à prendre soin des autres. Peut-être de façon plus égoïste qu’auparavant cependant… puisqu’il faisait aussi cela pour oublier ses tourments à présent.

    Et que faisait-il, en cette soirée ? Il se plongeait dans ses souvenirs… dans tout ce qu’il souhaitait gommer de sa mémoire. Les mots peinaient à sortir, frôlant ses lèvres. C’était à peine s’il réussissait à finir ses phrases. De quoi avait-il l’air ? Une biche prise dans un lumos maxima ? Il ne sentit même pas le contact des doigts de la pianiste sur ses mains. Pas vraiment en tout cas. Jeong était perdu dans les méandres de son esprit. Ses oreilles se mettaient à siffler, hantées par le souvenir des obus, des avions qui survolaient les tranchées. Il lui semblait que la larme qui roulait sur sa joue était aussi tranchante que le fil de l’épée qui se balançait au-dessus de sa nuque. Chaque fibre de son corps lui faisait mal, comme si elles se souvenaient des souffles des explosions.

    Vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir. Il aurait aimé faire plus… tellement plus… Il aurait pu… Il aurait pu… tellement de morts… tellement de blessés… Il n’avait pas pu… Ce sang… partout… Combien de temps avait-il mis, une fois la Guerre achevée, pour en débarrasser totalement chaque recoin de son corps ? Il avait parfois l’impression d’en être encore couvert, et alors il passait des heures sous la douche à frotter désespérément sa peau. Parfois il saignait, comme un rappel acide de ses souvenirs, et il s’effondrait, avalé par ses démons, qui lui renvoyaient le reflet des yeux morts de chaque personne qu’il n’avait pas pu sauver. Avait-il vraiment fait tout ce qui avait été en son pouvoir ? La question roulait dans son esprit comme le ressac de la marée…

    Le visage de la pianiste en face de lui était strié par les larmes. Son cœur brisé se serra. Évidemment, à quoi s’attendait-il ? Elle ne pouvait que pleurer… lui qui lui faisait revivre ce traumatisme, qui rouvrait les cicatrices de son deuil… Vous auriez pu ne pas me trouver du tout, monsieur Kim. Il aurait aimé… Il aurait aimé la retrouver plus tôt. Peut-être aurait-ce été moins douloureux… Peut-être la blessure aurait-elle été plus fraîche, moins dure à rouvrir entièrement. Pourquoi était-il venu alors que cela faisait si longtemps ? Elle n’avait pas besoin de ça… Pourtant, il l’avait bien vue : le soleil n’avait pas retrouvé sa place dans ce cœur meurtri. La lumière lui échappait, pourchassée par les ombres comme une meute affamée… Elles les dévoraient, tous les deux… Quand disparaîtraient-ils complètement à leur tour dans les ténèbres ?

    Le médicomage détourna les yeux alors qu’elle se plongeait dans les traits tracés par son aimé, pudique. Il les avait lus, pas tous, mais beaucoup, dans l’espoir de trouver un indice particulier qui lui aurait permis de la retrouver. Je suis navrée que vous ayez dû assister à toutes ces horreurs. Il ne put que secouer la tête. Elle n’avait pas à s’excuser… Il avait fait le choix de rejoindre le conflit. Il aurait pu ne pas y aller, comme nombre de sorciers. Il aurait pu tout simplement rester en sécurité et continuer à apprendre la médicomagie… Il avait fait le choix d’y aller… Mais avait-il seulement eu conscience de ce qu’impliquait ce choix ? Aurait-il pu seulement imaginer ce qui l’attendait sur le champ de bataille ? On disait que même ceux qui avaient déjà connu les précédentes guerres n’auraient pas pu, tant les horreurs avaient été nombreuses, nouvelles. Je ne vous serai jamais assez expressive dans ma reconnaissance, monsieur. Ceci - ceci est ... précieux, si ... si important… et vous avez tenu votre parole. Vous m'avez apporté les derniers rayons de mon soleil.

    La gorge de Jeong se serra plus encore, et une autre larme s’échappa de son œil droit. Les derniers rayons de son soleil… Il avait envie de s’écrouler, de lui demander pardon, de ne pas être parvenu à le sauver, lui et tous les autres. Il n’avait pas pu maintenir la lumière de tant de soleils… Il avait plongé tant de vies dans l’obscurité à cause de son incompétence. Il baissa les yeux sur ses doigts qui se crispaient de plus en plus sur ses genoux. Bientôt, il n’arriverait plus à les délier, si ça continuait. Il amorça le geste pour prendre sa tasse de thé, mais son membre tremblait trop, comme s’il portait en lui tout le poids de sa culpabilité, et il capitula. Il est difficile de continuer à vivre, pour ceux qui restent. Vis-tu encore seulement ? Non, il survivait. Il ne pouvait faire plus. Était-ce seulement une vraie vie…

    Merci, pour tout ce que vous avez fait. Non seulement pour ces lettres, mais pour vos ... vos efforts de … Je n'ose songer ce que vous avez dû vivre. Mais je réitère mes remerciements. Si - si André… Si André était là, il vous serait reconnaissant, comme je le suis. Ne soyez pas trop dur envers vous-même, peu importe le temps que cela vous a pris, ces lettres sont à présent entre mes mains. Son regard s’accrocha au sien au moment où elle prononça le prénom du jeune sorcier, mais il ne put s’empêcher de détourner encore les yeux. Non, je… S’il vous plaît… Je ne… je ne mérite pas… Jeong ne faisait jamais preuve de fausse modestie… mais s’il savait tout au fond de lui qu’il avait effectivement fait tout ce qu’il avait pu, le traumatisme lui murmurait constamment qu’il aurait pu faire tellement plus…

    Pardonnez-moi, je suis une bien meilleure hôtesse, habituellement. La tentative d’humour ne l’atteignit guère, mais Jeong essaya de s’y raccrocher. Maladroitement, il sortit sa baguette – entourée de son fidèle ruban cramoisi – pour l’agiter au-dessus de leurs tasses. Rien qu’un peu de magie ne saurait résoudre… Il déglutit difficilement à la fin de sa phrase. Pourtant, la magie n’était pas toujours suffisante… elle ne parvenait pas à tout résoudre. Il battit des paupières, cherchant à refouler les ténèbres. Elles étaient si proches, tellement proches… Si près de l’attraper et de l’entraîner avec elles, là où il ne pourrait jamais plus trouver la lumière. Le sifflement des obus le faisait encore tressaillir, comme si un damné riait au creux de son oreille. Les doigts accrochés à sa tasse, il utilisait toute sa concentration pour ne pas renverser le thé sur ses genoux, sur son menton, alors qu’il en avalait une gorgée. Le goût. Sur sa langue. L’odeur. Dans la vapeur qui s’élevait de la tasse. La chaleur. Perçue par ses doigts. La vue. De ce visage diaphane dans les draperies de couleurs de la loge. L’ouïe… Il lui manquait l’ouïe. Le tic-tac d’une horloge peut-être ? Concentre-toi… Souvent, se raccrocher à ses sens l’aidait à faire refluer la crise… Serait-ce suffisant, alors que ce n’était pas un simple cauchemar, cette fois…?

    Il leva les yeux pour trouver ceux d’Astérie. Ses prunelles ne parvenaient pas à se stabiliser, cherchant à fuir, tout comme son coeur semblait vouloir s’échapper lui aussi. Il humecta ses lèvres, déglutit péniblement. Pardonnez-moi cette requête, mais… Pouvez-vous… Je… euh… parler… chanter… fredonner… Je… Ses iris s’esquivèrent, avant de revenir à celles de la pianiste, suppliantes. S’il vous plait… l’implora-t-il, plus vulnérable qu’il ne l’avait jamais été depuis une décennie.
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
    TW : guerre, mort, violence, sang, dépression
    Elle avait attendu patiemment, Astérie, comme un piton rocheux, une statue toute pétrifiée du sel de ses larmes. La guerre avait broyé des âmes, des hommes et des femmes, mais elle avait tant espéré que le silence de son André ne soit que lettres perdues, impossibilité à écrire, ou le pire des cas, une blessure légère, l'incapacitant. Elle n'avait pas pu imaginer, si jeune, déjà voir son soleil s'éteindre. Ils avaient la vie devant eux. Elle avait accepté, au fond d'elle, dans une paix sereine, que pour lui, elle pourrait devenir mère. Lorsqu'elle ne serait plus que fourrure rousse, goupile jusqu'aux tréfonds de son être, il serait là pour elle, pour leur enfant, leurs enfants. Le destin ne pouvait être aussi cruel, se disait-elle, les longues nuits insomniaques rongeant sa santé, amaigrissant sa carne fine, apposant cernes et rides sur son minois épuisé d'attendre, encore, toujours. Et puis, la missive était arrivée. Toute scellée, toute décorée - et les mots terrible, les mots terreur, qui avalèrent son coeur pour ne pas le recracher, André Verdois est mort au combat, il a fait honneur à la patrie française, et le reste se perdait dans l'infinie incompréhension. Ce n'était pas possible. Un jour, un mois, une année - et elle avait dû réaliser l'évidence, Astérie. Même en voyant le cerceuil, elle n'y avait cru, mais ses longues nuits seules, sans les murmures aimés, sans sa présence tiède et affectueuse, ces témoignages de son absence étaient plus criants de vérité que les condoléances murmurées, polies, dans ce cimetière où elle lui avait dit adieu.

    Et aujourd'hui, elle devait faire de seconds au revoir. Qu'ils étaient durs, ceux-là. Parce qu'André ne l'avait pas oubliée, quand les obus tombaient et qu'il était au front, à batailler. Même au milieu du sang et de la mort, avait-elle été son phare, sa lumière, ses étoiles ? Elle espéra, doucement, du bout de l'âme, qu'il n'avait point trop souffert. Et que ce monsieur Kim eut été près de lui était un soulagement. André détestait la solitude. Il était bon, doux, aimant - et qu'il ait été accompagné dans son trépas avait dû l'apaiser. Néanmoins, monsieur Kim était aussi nerveux et destabilisé qu'elle. Il revivait, sans douce, réminiscences guerrières et mortuaires, cette guerre à laquelle il avait participé. Elle voulait l'aider, comme elle voulait s'aider elle-même, mais comment faire ? Elle avait vu les ravages de la bataille, sur quelques compagnons - les mémoires à vif, trop souvent rappelées à cet autrefois si proche, aux bombes et aux armes, et ces yeux, les mêmes yeux que monsieur Kim, hantés. Astérie ne voulait pas qu'André soit un spectre de plus pour cet homme. Les mots lui venaient, les gestes étaient empreints d'une douceur presque affectueuse. Elle ne le connaissait pas, mais ses expression parlaient pour lui, dévoilaient le coeur trop meurtri, trop tourmenté de cauchemars. Il pleurait avec elle, pour elle, pour André, pour lui. Et c'était tellement plus que ce qu'elle recevait chaque jour. Comme si le monde effaçait la guerre pour être plus convenable, et que les sourires étaient obligatoires, bonheur à fanfaronner, mais elle n'en était plus capable. Comme un sortilège, le prénom d'André redonne la parole au sorcier, bredouillis égarés de ses lèvres mâles. » — Vous ne méritez effectivement pas qu'André vous hante, monsieur Kim. Un autre que vous aurait renoncé, après une décennie, à retrouver la destinataire de ces lettres. Vous avez cependant réussi, et c'est tout ce qui importe. André n'aurait pas voulu être un fantôme pour vous. Vous savoir près de lui à sa mort l'a sûrement autant soulagé que moi. Vous avez pu reccueillir ses mots, ses intentions. Vous ne méritiez pas de voir ces horreurs et ces vies arrachées. Mais je puis vous dire que vous méritez mes remerciements et toute ma gratitude. Ne les refusez pas  et à nouveau elle effleure la peau de la main inconnue, pour essayer d'y instiller un peu de force. Ils partageaient cet homme en commun, mais Astérie ne pouvait nier sa nature attentive. Qu'un autre qu'elle souffre de la mort d'André lui était écorchure à vif. Il n'avait pas à porter ce deuil ni cette culpabilité.

    Elle l'observa sortir sa baguette et réchauffer leurs breuvages, avec un mince sourire. Chaque respiration avait l'allure d'un chemin de croix, dans la gorge masculine. Les prunnelles d'Astérie brillaient d'une humidité qu'elle refoulait. Elle ne pleurerait plus. Elle se l'était tant promis, mensongère enfante. Elle l'observa avaler une gorgée du thé vert, leurs regards qui s'attirent, firmament diurne et firmament nocturne. Deux ciels, deux âmes, mais elle lisait en celles de monsieur Kim une chute, un abysse qu'elle ne connaîtrait jamais. Cela lui coupa la respiration à nouveau. La guerre avait laissé son empreinte avec une force puissante, titanesque, sur le sorcier. Sa demande, innocente, la troubla. Elle eut envie de rétorquer : je ne chante pas agréablement, Anne le fait mieux que moi, c'est une délicate oiselle, et si jolie à voir, elle vous réconforterait bien mieux que moi, mais sa supplique à lui ressemblait tant à sa supplique à elle, plus tôt, qu'elle ravala sa timidité et son manque de confiance. Il ne cherchait pas à se divertir de ses arias mélodieux. Il cherchait autre chose - et elle acceptât de le lui offrir.  La sensibilité qu'elle sentait en lui lui déçarçonnait l'esprit, mais aussi lui vint une berceuse que chantait sa mère. Alors, rougissant, elle crispa ses doigts sur sa robe, les yeux perdus, la voix prenant de l'ampleur sur le chant qu'elle avait choisi. Jolis petits vers qui rimaient, qui parlaient d'étoiles, et d'amour, et de danse, et de tendresse. Et les promesses, chantées, que tout irait bien. Elle aurait aimé s'accompagner de piano, mais malgré elle, la ritournelle s'emparait du silence et y faisait tournoyer ses notes exaltées. Elle inspira doucement pour terminer, enfin, tu n'as jamais autant brillé qu'elle gazouille, Astérie, avant de reprendre sa respiration, maladroite, confuse. Depuis combien de temps n'avait-elle chanté devant un public ? Quand bien même monsieur Kim était seul, il était une audience. Les joues roses et les cils tremblants, elle coula un regard vers lui. » — Je suis navrée, je ne- je suis pianiste, et mes cours de chants remontent à une lointaine époque, vous auriez sûrement préféré entendre Anne  qu'elle sussure, les doigts emberlificotés dans la dentelle de son vêtement. Elle n'osât le formuler, mais elle espérait que monsieur Kim avait trouvé ce qu'il espérait, alors qu'elle chantait. » — Je ne vois pas vos oreilles fondre, en tout cas  plaisanta t-elle encore, tentant de reprendre contenance. Il y avait quelque chose d'extrêmement vulnérable et intime, à fredonner ainsi - ce fragment de son enfance, ces rimailles romantiques et si douces, si pleines des arômes de citronniers et de lavande. A sa grande surprise, elle réalisa qu'elle n'avait mangé depuis le matin et que son estomac se signifiait à son corps défendant.

    » — Je ne sais si vous avez eu l'occasion d'essayer la nourriture de la Chansonia, monsieur Kim ? Je ne voudrais pas vous retenir si vous avez d'autres obligations, mais -  et elle avait envie de lui dire, restez, encore un peu, parce qu'elle avait le sentiment qu'il la comprenait, même un peu. Pas de ces faussetés polies du dehors, où on l'observait avec des airs hautains et des bienveillances retorses. Monsieur Kim et elle avaient pleuré, sans fard. Et elle avait envie d'avoir encore un peu de sa présence. Mais elle ne voulait pas le contraindre, et formuler sa demande lui semblait discourtois. » — Souhaiteriez-vous que je fasse descendre de quoi nous restaurer ? Bien sûr, un refus est tout à fait acceptable, je veux dire - je ne suis pas de très bonne compagnie, faillit-elle ajouter, mais c'était là des paroles trop brûlantes, trop acérées, qui appelaient à une compassion trop jouée, » — je ne veux vous obliger à rien finit-elle platement, coupable de ne plus savoir comment converser agréablement. C'était cela que de s'enfermer trop longuement loin des scènes mondaines. Comme si une petite alarme avait appelée Anne, elle toqua et, par réflexe, Astérie agita le bout de la baguette. La loge s'ouvrit et la jeune femme, pimpante, amena son minois curieux. Astérie fût heureuse que les lumières soient tamisées et permettent à monsieur Kim comme à elle de camoufler leurs yeux rouges et leurs émotions encore vives. Astérie était persuadée qu'Anne était venue voir ce qui se déroulait dans la loge de sa comparse musicienne ; derrière elle, comme si la sorcière avait lu à longue distance dans ses pensées, un plateau contenant de quoi se restaurer. Les effluves du parfum de la pianiste, imprégnés dans la loge à ceux de ses maquillages, se mêlèrent soudain aux arômes de soupe, de ragôut et de pain frais. Anne glissa une oeillade avide vers monsieur Kim et Astérie fit barrière de son corps, refusant que la petite curieuse ne surprenne le médicomage. » — J'apporte à manger à ton ami et toi et en se penchant, elle murmura, assez haut cependant pour que monsieur Kim n'entende, volontairement insolente, » — je ne savais que tu avais de si séduisants amis, tu nous présenteras ? L'idée que Anne lui vole cet instant, ou même cet homme, la hérissa. Astérie savait qu'elle n'avait aucun droit sur tout cela, mais elle mit tout de même Anne à la porte, poliment mais fermement. » — Nous reparlerons de tout cela plus tard, Anne, mais merci pour le repas. Et, avant que la porte ne lui claque au visage, elle jeta un dernier coup d'oeil à la silhouette mâle. Astérie leva les yeux au ciel mais laissa le plateau trouver la petite table. » — Excusez Anne, elle ... Elle a un tempérament très ... fougueux dit-elle, en essayant de ne pas laisser transparaître dans son timbre de voix son exaspération et la légère pointe d'affection qu'elle avait pour la chanteuse. Astérie s'approcha de monsieur Kim et inclina tête et buste, regrettant de n'avoir pas des manières plus nobles. » — Elle sera venue uniquement pour voir ce que nous pouvions traficoter. Les artistes sont des créatures curieuses, si curieuses, monsieur Kim ... fit la pianiste avec un petit sourire et elle leva les yeux vers lui, le minois tout embrumé d'innocence. Timidement, elle se saisit des mains du médicomage et les serra une seconde, ou deux, peut-être trois. » — Mon invitation est d'actualité, mais comme dit précédemment, je ne veux pas vous retenir. Mais ses prunelles bleues, aux lueurs d'or et d'herbe, sous les lampions de sa loge, suppliaient silencieusement, timidement, pour qu'il ne l'abandonne pas à son nouveau chagrin, à ses lettres et à ses souvenirs.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
  • Le soleil se couche sur les autres
    PTSD/Crise d’angoisse/Guerre/Mort/Sang - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    Les ténèbres secouent son corps. Elles cherchent à s’infiltrer, partout. Chaque ouverture. Par chacun de ces sens qui le raccrochent pourtant au présent. Il bataille, et pourtant, c’est à peine si on le perçoit de l’extérieur. Il n’y a que dans le fond de ces prunelles sombres que l’on peut discerner que le médicomage perd pied. Et là encore, tout le monde ne serait pas capable de reconnaître ce signe… Vous ne méritez effectivement pas qu'André vous hante, monsieur Kim. Un autre que vous aurait renoncé, après une décennie, à retrouver la destinataire de ces lettres. Vous avez cependant réussi, et c'est tout ce qui importe. André n'aurait pas voulu être un fantôme pour vous. Vous savoir près de lui à sa mort l'a sûrement autant soulagé que moi. Vous avez pu recueillir ses mots, ses intentions. Vous ne méritiez pas de voir ces horreurs et ces vies arrachées. Mais je puis vous dire que vous méritez mes remerciements et toute ma gratitude. Ne les refusez pas. Il est ébranlé. Plus qu’il ne le laisse paraître, encore une fois. Ébranlé par les mots de la jeune femme. Jamais personne ne les avait prononcés. Jamais personne ne lui avait offert ce genre d’autorisation, ce genre de pardon... ce pardon qu’il se devait à lui-même. Si, il avait fait tout ce qu’il avait pu. Non, il n’aurait pas pu sauver ces sorciers et ces moldus, malgré son envie dévorante de le faire… Non, ce n’était pas sa faute. C’était celle de cette fichue Guerre qui avait tout pris, plus dévorante encore qu’un incendie.

    Les doigts crispés ne répondent toujours pas à ceux, délicats, de la pianiste. Trop emprisonnés dans cette crampe. Trop embourbés dans les ténèbres… et que ferait-il, s’il venait à blesser la jeune femme dans une crampe non contrôlée ? Il n’avait déjà pas réussi à sauver son André… Non, arrête ! Alors s’il devait la priver de la seule lumière qui la visitait parfois… STOP ! La voix hurle, mais les ténèbres se font bâillon. Il se perd. Il se noie. Il étouffe. Emprisonné dans ce corps, emprisonné dans cet esprit, emprisonné dans ce tourment. La baguette s’élève pourtant. Réchauffe le thé. Le trait d’humour tombe à plat alors qu’il ne rappelle que ses échecs. Non, la magie ne guérissait pas tout. Les habitudes… Les bonnes, les salvatrices. Se concentrer dessus. Le présent. Ses sens. La chaleur. Le goût du thé. Son odeur. Les couleurs. Les mots lui échappent. Une supplique. Une prière. Tout son être tremble d’attendre sa décision.

    Mais finalement, les mots s’élèvent. Les notes dansent dans sa voix, presque timides. Il l’observe, mais sans vraiment la voir. Ses oreilles captent, syllabe après syllabe. Le bourdonnement, le sifflement, s’éloignent peu à peu. La voix délicate d’Astérie prend la place. Le cinquième sens. Cet élément qui lui manquait. Jeong respire un peu mieux, même si son souffle reste tremblant. L’étau d’ombres qui enserrait sa poitrine reflue, comme marée basse. Ses yeux brillent, toujours. Les larmes sont là, elles se reflètent dans la lumière tamisée de la loge. Mais, cette fois, celle qui s’échappe, qui roule, touche plus du soulagement que de la douleur. Une bouffée d’air alors qu’il se noyait. Je suis navrée, je ne- je suis pianiste, et mes cours de chants remontent à une lointaine époque, vous auriez sûrement préféré entendre Anne. Cette fois, c’est lui qui se penche légèrement en avant pour venir glisser ses longs doigts contre sa paume. Il serre, doucement, un merci silencieux alors qu’il ne fait pas confiance à sa voix. Une supplique muette qui, cette fois, la prie de ne pas sous-estimer le soulagement qu’elle lui a apporté.

    Je ne vois pas vos oreilles fondre, en tout cas. Un sourire fragile étire les lèvres du médicomage. Cette fois, la plaisanterie l’atteint un peu plus. Je ne sais si vous avez eu l'occasion d'essayer la nourriture de la Chansonia, monsieur Kim ? Je ne voudrais pas vous retenir si vous avez d'autres obligations, mais - Il secoue négativement la tête. Sa main se serre doucement, encore une fois. Il n’avait pas la force de parler… alors l’idée même de se lever pour rejoindre la salle principale, les autres clients, Anne qui risquait de l’alpaguer pour ce temps passé avec sa collègue. Non. Il ne voulait partager sa vulnérabilité avec personne d’autre. Il n’en avait pas la force. Les ténèbres guettaient encore, perfides, à l’affut de la moindre faiblesse. Souhaiteriez-vous que je fasse descendre de quoi nous restaurer ? Bien sûr, un refus est tout à fait acceptable, je veux dire - je ne veux vous obliger à rien. Il presse encore doucement les phalanges, hoche la tête.

    Le coup frappé à la porte lui fait pourtant l’effet d’une bombe. Le son, pourtant discret, le heurte. Et il retire prestement sa main, baisse les yeux, comme un animal frappé. Le cocon éclate comme une bulle de savon. Anne. Trop guillerette. Trop… colorée. Trop enthousiaste. Pourtant, elle apporte à manger, comme invoquée par les paroles d’Astérie. Il entend ses mots, mais il reste figé sur son siège. Comme si, s’il restait immobile, elle ne le verrait pas, l’oublierait et s’en irait. La porte claque, finalement. Excusez Anne, elle ... Elle a un tempérament très ... fougueux. Il ose un coup d'œil. La chanteuse est bel et bien partie. Un soupir de soulagement lui échappe. Elle sera venue uniquement pour voir ce que nous pouvions traficoter. Les artistes sont des créatures curieuses, si curieuses, monsieur Kim … Leurs doigts se trouvent à nouveau, chassent les lambeaux d’ombres qui s’étaient étirés autour de lui.

    Mon invitation est d'actualité, mais comme dit précédemment, je ne veux pas vous retenir. Égoïstement, il ne voulait pas partir. Dans les prunelles azur, Jeong remarquait cette même supplique silencieuse. Pour des raisons bien égoïstes, ils voulaient que l’autre reste encore un peu. Il hoche la tête, encore une fois. Jeong. finit-il par dire, sa voix encore un peu enrouée de la crise d’angoisse avortée. Il connaissait son prénom, seul indice, avec la photographie, qu’il avait possédé durant tout ce temps. Il lui semblait normal que la jeune femme connaisse le sien en retour. S’il vous plaît, appelez-moi Jeong. Il eut un nouveau sourire, encore un peu fragile, et tourna la tête vers le plateau. Que nous a donc ramené Anne ? fit-il, et il observa les plats de soupe et de ragoût. L’odeur du pain réveilla ses narines. Désirez-vous un bol de soupe ? Les fragrances lui paraissaient délicieuses, et il savait que se remplir l’estomac les apaiserait quelque peu. D’autant que, s’il s’était amélioré ces derniers temps, il lui arrivait encore de sauter des repas sans s’en rendre compte.

    Il servit un bol à Astérie, avant de remplir le sien et de se prendre un morceau de pain. Il y avait certaines habitudes françaises qu’il avait adoptées, comme celle de manger du pain avec le repas. Il plongea le nez et le regard dans son plat, évitant celui de la pianiste, mais savourant tout de même sa présence à ses côtés. Après quelques instants, il finit néanmoins par reprendre la parole. J’aurais aimé rencontrer André dans d’autres circonstances… murmura-t-il doucement. Il ne l’avait pas connu très longtemps, à peine quelques jours… mais il était certain que le jeune homme avait toujours cherché à inviter la lumière dans chacun de ses pas… même alors que le ciel s’obscurcissait de poussière, de boue et de sang, il voulait toujours tirer un sourire à ses compagnons d’arme…
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

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  • Le soleil se lève sur les autres
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    Majeurs, index, pouces, les doigts qui se frôlent, se touchent, se cherchent comme pour ne pas perdre l'âme traînée derrière, étendard enflammé aux myocardes de cendres. Alors, elle veut lui offrir ce qu'elle peut, Astérie, pour ne pas l'abandonner dans les ténèbres. Elle a trop connu les nuits hantées de souvenirs, trop accompagné ses propres spectres lors de réminiscences douloureuses. Si elle peut apaiser le coeur mâle, caresser sa conscience et le dépouiller de sa culpabilité, elle le fait volontiers. Ce n'est même pas de la compassion, seulement de l'empathie. Un homme capable de verser des larmes avec elle mérite le pardon, quand bien même il n'y a rien à pardonner - elle l'excuse, mille miséricordes au creux des lippes. Et s'il désire un chant, elle sacrifie sa voix à ses hantises tourmentées. Timidité jetée aux pieds de l'abomination guerrière. Les prunnelles sombres sont encore pétillantes de cauchemars, tout brumeuses de larmes, mais il lui semble le voir respirer. Comme elle a inspirée cette bouffée d'air, gorgée de vie, une fois sa poitrine toute croquée, mastiquée des mauvais souvenirs. Et tandis qu'elle s'excuse de n'avoir pas de plus joli timbre, il se penche. Elle renifle un arôme de parfum, inconnu d'elle, remarque les lueurs d'or qui flamboient sur la chevelure d'ébène. Il n'y a nul besoin de mots, sa gratitude se lit sur ses traits expressifs. Leur tiédeur partagée, dans un contact si léger, si menu, et pourtant c'est là leur bouée dans la marée de leur chagrin. Noyés tous deux dans cet océan de ténèbres, Astérie y dicerne un rayonnement qui se réverbère dans son univers, une clarté, un flambeau aux brasillements nébuleux.

    Le si petit sourire, qui déride le minois mâle, se fait écho chez elle. Comment ne pas l'encourager ? Elle babille, impression de vomir les mots pour mieux combler le silence entre eux, même si sa proposition est sincère. Négation, leurs estomacs en fratrie vide, et elle se plaît à s'imaginer dîner dans le calme de sa loge à ses côtés. Cela lui permettra de s'esquiver aux rires et aux questionnements de ses collègues musiciens. Anne et Diego sont sûrement en train de battre chaud, gorges déployées sur les rumeurs - qui est donc cet inconnu venu voir leur maussade Astérie, leur si secrète Astérie ? Il semblerait que monsieur Kim ait plu aux espérances de la chanteuse. Qu'elle puisse planter ses griffes de charmeuse dans la carne du médicomage déplaît à Astérie. Et elle voudrait seulement, simplement, rallonger leur entrevue. Leurs mains ne se sont pas lâchées, elle le réalise, mais ne fait rien pour contrer ce contact. Combien d'années, depuis qu'elle n'ait accepté une si infime caresse ? Le bout de son pouce frôle le dos de la main rude, où elle sent pourtant une délicatesse, un doigté sûrement dû à son occupation de médicomage. Elle serait volontiers restée ainsi, avec l'impression qu'on l'enlaçait, qu'on lui disait qu'elle était enfin en sécurité. Leurs doigts presqu'enlacés, leurs mains tenues, elle n'avait pas envie de bouger, même un cil. Mais l'intervention d'Anne vient briser ce moment de douceur, vient démanteler cette connexion incertaine entre eux deux. Astérie laisse la main de monsieur Kim s'échapper, elle-même se sent coupable, comme prise en faute ; si Anne les avait vus, si elle croyait ... Elle se jette dans la bataille - Anne est un conflit faite femme, toute charmeuse, toute curieuse, trop sournoise, trop pleine de sous-entendus. Son impolitesse bruyante chasse la sérénité du coeur d'Astérie, qui accepte cependant le repas. Néanmoins, le départ de la chanteuse est un soulagement. Et, en voyant cette même émotion chez monsieur Kim, elle pourrait rire, Astérie. Et, comme pour se rassurer eux deux, leurs mains se trouvent encore. D'où lui viennent ces besoins, soudains, avides, de contact ? Qu'importe. Elle est prête à le relâcher, lui, ses mains et ses souvenirs, et tout nimbé de mystère. Il sera apparu dans sa vie pour mieux en disparaître, est-elle certaine. N'a t-il pas conduit sa mission en bonne et due forme ? N'ont-ils pas déjà bien assez usé du temps ? Mais il ne part pas, Jeong, Jeong qu'il s'appelle, le médicomage, et elle hoche la tête, cheveux qui s'échappent de la broche pour encadrer son minois allégé de son poids. » — Entendu, Jeong souffle t-elle, autant pour lui que pour elle, pour goûter son prénom étranger, pour en sentir la sonorité sur sa langue, contre ses lèvres avec une volupté curieuse. Le voir sourire est un adoucissement pour la sorcière. Ils ne sont pas condamnés à sangloter jusqu'à se noyer dans leurs pleurs. Oh, elle-même est incurable, goupile sous la peau - et, tout occupée par l'âme qui partageait sa loge, elle en avait oubliée sa bête fauve, prisonnière de ses côtes, qui se réveille à cette pensée, a presque envie de choquer Jeong, de montrer sa sauvagerie, sa vraie nature. Astérie inspire lentement pour repousser la maledictus. Elle s'approche à petits pas du repas, hoche la tête à la proposition.

    La pianiste ayant toujours eu un appétit d'oiseau, elle remarque qu'Anne a bien rempli les plats, peut-être avec une véritable intention louable. Ils savourent dans un silence délicieux le repas, Astérie n'osant croiser le regard du sorcier. Comme l'on amène un artifice, il prononce à nouveau quelques mots, ose enfin exorciser André, et Astérie se cale dans son fauteuil, la soupe à moitié bue, le gosier, la poitrine réchauffés. » — Cela n'a pas dû être facile. L'avez-vous connu longtemps ? Elle posait ses questions avec appréhension gauche. Elle ne voulait pas faire renaître de mauvais souvenirs, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être curieuse. » — Je suis persuadé qu'il vous a beaucoup apprécié. Il avait un don pour briser les mensonges et les faussetés, chez les gens. S'il vous avait jugé indigne, il n'aurait pas voulu vous adresser la parole. Elle a un petit sourire par-dessus son bol, l'air d'un félin satisfait. » — J'ai connu André lorsque j'ai eu douze ans, à Beauxbâtons. Nous aurons eu quelques années rien qu'à nous. Je - j'ose me montrer curieuse, mais où avez-vous fait vos études, Jeong ? Etait-il de nationalité étrangère, ou était-il né sur le sol Français ? Non pas que cela ait une réelle importante, mais elle privilégiait d'en savoir autant qu'elle le pouvait sur les gens. Avec la grâce d'une nymphe, elle reposa son bol vide, reprenant une tasse de thé, l'estomac tout bordé de chaleur, la saveur des légumes et du ragoût encore sur les lèvres, où elle passât une langue de chat. » — Êtes-vous médicomage depuis longtemps ? Toute floutée par son minois avenant, elle le croyait à peine plus âgé qu'elle. Elle releva ses jambes sous elle, genoux pudiquement cachés par sa robe blanche. Elle savait qu'André aurait voulu travailler dans le droit magique. Il avait espéré un jour faire de ce monde un monde meilleur. Elle, elle ne faisait que jouer du piano, incapable d'autre chose - à peine douée pour s'occuper d'elle-même, alors à penser mettre des efforts dans un quelconque travail ... Etait-elle lâche, ou faible, ou paresseuse, comme le sous-entendaient certains ? Peut-être. Mais elle savait qu'André aimait quand elle jouait. Elle faisait revivre son souvenir, chaque soir, elle mettait ses émotions dans les notes, s'y coulait comme dans un bain, dans une carapace contre l'univers et ses griffes aiguisées. » — Peut-être aurais-je pu me tourner vers ce domaine, il y a dix ans, quand je suis sortie de Beauxbâtons, mais ... je suis sûrement trop fragile pour être capable d'aider autrui. Je salue votre courage et votre abnégation, Jeong. C'était sincère. Avec une légère ironie et un petit sourire en coin, malicieux, elle leva sa tasse comme on lève une chope et fit semblant de trinquer avant d'en boire une gorgée. » — André rêvait d'être juriste, ou avocat, je ne sais plus. Il militait pour énormément de choses. Il n'a jamais voulu laisser les innocents souffrir. Il n'a pas hésité à s'engager fit-elle d'une voix plus basse, mais les larmes s'étaient taries, et elle n'eut qu'un sourire qui se mua en moue triste. Mais elle ne voulait pas plomber l'ambiance. Parler d'André pouvait aussi être un acte beau et lumineux. » — Je suis heureuse que vous l'ayez connu, même si ça n'a pas été longuement. Elle scellait tant de questions, par pudeur, pour ne pas trop bousculer ce pauvre Jeong. Il ne devait être facile de se souvenir de tout cela, mais il suffisait de voir son visage, tourné vers lui, son regard qui l'observait à présent bien droit, pour discerner qu'elle était curieuse et qu'elle saurait écouter, s'il le voulait.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
  • Le soleil se couche sur les autres
    PTSD/Crise d’angoisse/Guerre/Mort/Sang - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    D’habitude, les seules mains qu’il tient sont celles des familles ou de ses patients… Jamais il n’est celui dans la détresse dans ces instants… Sauf en cette soirée. Il s’y attache, précieuse bouée. Il avait encore tant à faire… Tant à guérir… Peut-être… peut-être… peut-être qu’il y avait un espoir d’aller mieux…? Un jour peut-être…? Peut-être pourrait-il réapprendre à respirer. Apprendre à nager dans cet océan de ténèbres, plutôt que de se battre contre le courant et de sombrer. Il ne veut plus de ces ombres qui le ligotent encore. Longtemps, si longtemps, il s’est plongé dans le travail, comme on pousse la poussière sous le tapis, plutôt que de s’inquiéter réellement de lui… Combien de temps l’aurait-il encore fait, s’il n’avait pas enfin retrouvé Astérie ? S’il n’avait pas été obligé de se confronter à ses souvenirs, à ces horreurs, à ses échecs… Pourtant, il avait fait tout ce qui était en son pouvoir... La phrase était douloureuse, presque inacceptable pour le médicomage… Il n’avait pas été à la hauteur… mais qui, dans cette foutue Guerre, l’avait été ?

    Les ténèbres étirèrent leurs griffes au coup porté sur la porte, à la distance imposée entre la pianiste et lui. Il pouvait presque les sentir zébrer son visage, comme s’il allait se faire dévorer. La voix d’Anne lui parvenait de très loin, mais peu importait. Quoi qu’elle ait eu à dire, ça ne pouvait pas être si important, n’est-ce pas ? S’il y avait eu une urgence à l’hôpital, elle n’aurait pas été la messagère. Et, honnêtement, quoi d’autre aurait pu être important, pour lui ? Ses parents et son frère étaient si loin… même avec le transplanage, il faudrait un certain temps pour les rejoindre, ou même pour qu’une nouvelle lui parvienne. Dans tous les cas, Anne n’aurait pas été porteuse de ce message.

    Puis enfin, elle est partie, et Astérie revient avec la nourriture. Les odeurs l’ancrèrent un peu plus dans le présent, chassant les ombres, à l’aide de leurs phalanges qui se trouvent à nouveau. Entendu, Jeong. Il est étrange d’entendre son prénom sur les lèvres de quelqu’un d’autre. Pour tous, à part César, il était Docteur Kim ou Médicomage Kim ou bien encore Monsieur Kim... Jeong... Oui, il n’y avait que son ami qui l’appelait ainsi. Et Astérie, maintenant. Il ne lui semblait pas avoir entendu son prénom prononcé par une femme depuis la dernière fois qu’il avait vu sa mère… Il y a bien trop longtemps de cela maintenant. Un sourire effleura ses lèvres, avant qu’il ne se tourne vers le plateau de nourriture.

    La soupe était délicieuse, et l’emplissait d’une douce chaleur. Les premières gorgées se faisaient un peu douloureuses dans son estomac trop vite, mais, bientôt, elles se firent apaisantes. Peut-être était-ce cela qui lui permit de trouver le courage de prononcer le nom d’André. Cela n'a pas dû être facile. L'avez-vous connu longtemps ? Le médicomage secoua la tête. Quelques jours tout au plus… Je… je bougeais souvent… d’un… d’un champ de bataille à un autre… Il avala un morceau de pain gorgé de bouillon, pour empêcher les ombres de revenir. Bataille... le mot semblait si faible face aux atrocités qui s’y déroulaient. Qui s’y étaient déroulées. Je suis persuadé qu'il vous a beaucoup apprécié. Il avait un don pour briser les mensonges et les faussetés, chez les gens. S'il vous avait jugé indigne, il n'aurait pas voulu vous adresser la parole. Il lui rendit son sourire. Si lui-même n’était pas forcément des plus doués pour déjouer les mensonges, il les avait en horreur. Ses valeurs étaient l’honnêteté et la loyauté… alors si on lui mentait, si on le trahissait…

    J'ai connu André lorsque j'ai eu douze ans, à Beauxbâtons. Nous aurons eu quelques années rien qu'à nous. Je - j'ose me montrer curieuse, mais où avez-vous fait vos études, Jeong ? La jeune femme devait avoir une petite trentaine d’années… La Guerre était finie depuis une dizaine d’années… Ils avaient donc dû en avoir à peu près autant… Lui n’avait connu personne aussi longtemps, si ce n’était sa famille… et César, le seul qu’il considérait réellement comme un ami. J’ai fait mes études à Mahoutokoro, l’école de magie au large du Japon… et à la fin de ma scolarité, je suis parti en France pour étudier la médicomagie… Et parce que sa mère ne voulait pas qu’elle s’enrôle aux côtés de son frère dans la révolte contre l’occupation japonaise de la Corée du Sud… Si elle avait su que dix ans plus tard, une Guerre éclaterait en Europe, peut-être l’aurait-elle gardé à ses côtés… Il baissa un instant les yeux sur son bol, qu’il découvrit vide. Il le plaça délicatement au-dessus et se servit à son tour une tasse de thé.

    Êtes-vous allée à Beauxbâtons ? demanda-t-il. Le nom de la pianiste sonnait très français, et celui d’André aussi, mais après tout, peut-être qu’ils auraient pu étudier ailleurs… Êtes-vous médicomage depuis longtemps ? Il baissa les yeux pour observer le fond de sa tasse. Disons que… disons que la Guerre a achevé… ma formation… Il s’était certes spécialisé ensuite, mais cela faisait… Ah… Presque quatorze ans qu’il était médicomage maintenant ? Peut-être aurais-je pu me tourner vers ce domaine, il y a dix ans, quand je suis sortie de Beauxbâtons, mais ... je suis sûrement trop fragile pour être capable d'aider autrui. Je salue votre courage et votre abnégation, Jeong. Il ne s’était jamais qualifié de courageux… Déterminé, obstiné, curieux, avide d’apprendre et d’aider, ça oui… mais courageux… Pas vraiment. La preuve, il fuyait ses démons depuis si longtemps… Il s’abstint de réponse, légèrement mal à l’aise. André rêvait d'être juriste, ou avocat, je ne sais plus. Il militait pour énormément de choses. Il n'a jamais voulu laisser les innocents souffrir. Il n'a pas hésité à s'engager. Et il aurait certainement été très doué… Peut-être même que, comme lui, il aurait aussi aidé ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer ses services… Il arrivait à Jeong de se déplacer hors de l’hôpital ou même parfois hors de la capitale, pour aller aider des sorciers qui ne pouvaient se permettre de se rendre à l’hôpital.

    Je suis heureuse que vous l'ayez connu, même si ça n'a pas été longuement.Son regard se perdait encore dans sa tasse, sur ses doigts, sur les motifs dessinés sur la porcelaine. La… la Guerre… Toute… toute atroce qu’elle fut… elle… Elle nous… liait… d’une façon toute particulière… Nous ne savions pas… Il prit une inspiration quelque peu tremblante pour se donner du courage. Nous ne savions pas combien de temps nous resterions ensemble… À cause de la mort, ou bien parce que certains étaient envoyés ailleurs… Alors… autant qu’on le pouvait… dans les rares moments de… répit… Il poussa un léger soupir, glissa une main dans ses mèches trop longues pour les repousser vers l’arrière. Nous partagions certaines de nos passions… Un léger sourire effleura ses lèvres. L’angoisse ramenait toujours les affreux souvenirs… tant et si bien qu’il en avait presque oublié ces moments, comme hors du temps, où ils leur arrivaient même de rire et de chanter…

    Le médicomage croisa le regard d’Astérie et lui adressa un sourire un peu plus franc, bien que doux et reconnaissant. Peut-être pensait-elle avoir perdu sa lumière quand celle d’André s’était éteinte, mais elle venait de rallumer une faible étincelle dans le cœur si sombre du Coréen. Il passa à nouveau ses doigts dans ses cheveux, avec un sourire un peu plus amusé, cette fois. Il était celui qui lui apportait les lettres de son aimé décédé au front, et c’était lui qui se retrouvait apaisé… Le monde ne tournait définitivement pas rond. Merci… articula-t-il dans un souffle. Si les ténèbres rôdaient encore et n’étaient pas prêtes de partir, il savait au moins qu’il parvenait à parler de certaines choses sans sombrer complètement…
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
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    Toucher un autre que soi, c'est offrir sa peau aux coups et aux blessures. Astérie était tactile, mais uniquement avec ceux qu'elle appréciait profondément. Lorsqu'elle voyait bien des gens offrir mains et bras et baisers sans réflexion ni conséquences, elle se demandait si elle était simplement trop prude. Mais ses gestes avaient des significations. Et accepter que ses mains s'emparent de celles de Jeong, c'était accepter un peu cette connexion entre eux, ce deuil commun, ces cauchemars partagés. Ils ne voulaient pas de ces nuits chtoniennes aux démons voraces. Et en un sens, pouvoir l'apaiser lui l'apaisait elle. Elle sentait que leur affliction, bien que différente, avait des origines communes, et pouvoir discuter d'André à quelqu'un qui l'avait connu ... A quelqu'un qui l'avait tant cherchée ... Elle n'avait plus de contacts épistolaires avec la famille du sorcier, depuis sa mort. Elle n'avait jamais été acceptée par ses beaux-parents, trop sauvage et trop goupile, trop enfantine. La douceur de Jeong pansait aussi cette blessure là : il lui donnait une importance, même s'il s'agissait d'une quête vieille de dix ans. Alors, elle avait envie, Astérie, de soulever les coins de leurs voiles, entrevoir ce qu'avait vu André en le médicomage, même si déjà elle aperçevait son coeur bon et son esprit sensible. Combien de nobles de son entourage, combien de mâles arrogants auraient refusé de verser la moindre larme en sa présence ? Elle ne les comptait plus, ces insolents, ils ne prêtaient guère intérêt aux yeux de la sorcière.

    Installés confortablement, la jeune femme se trouva plus sereine que jamais. Dix longues années avaient appesanti ses épaules, marionnette du chagrin, mais elle avait l'impression qu'un poids lui était tombé du dos. Même si elle était blessée à l'intérieur, que son coeur saignait ces lettres au parfum d'autrefois, elle n'était plus fantôme dans sa propre existence. En amenant ces lettres, Jeong lui avait permis de renaître en quelque sorte. Elle était trop pudique pour le dire d'une telle manière, mais elle espérait bien pouvoir lui montrer sa reconnaissance, très bientôt. » — Quelques jours tout au plus… Je… je bougeais souvent… d’un… d’un champ de bataille à un autre… Il butait sur les mots, comme tout à ses réflexions, ou pour trouver des manières de prononcer ses souvenirs. Astérie escomptait qu'elles n'étaient pas trop acérées, ces paroles, au point de lui amocher les lèvres. Le mot bataille avait des accents de poudre et de sang, un terme cruel, qui ne manquait pas d'éveiller sans doutes la cohorte de morts dans l'esprit du médicomage. Mais elle réussit à le faire sourire, et c'était là une victoire. La conversation prenait des tours plus conscients. Ils apprenaient à faire connaissance, réalisa t-elle, mais elle l'avait voulu, n'est-ce pas ? La guerre a achevé ma formation. Cela lui creva la poitrine. Leurs fauteuils étaient proches, assez pour qu'elle puisse poser sa main sur son avant-bras. Elle comprenait. Elle n'avait pas vécu l'horreur de tout tenter pour faire survivre un patient, et la défaite, la honte, la culpabilité, l'horreur devant l'âme qui quittait le corps, la conscience qui s'éteignait comme une flamme. Mais elle comprenait, aussi bien qu'elle pouvait l'imaginer. » — Et il aurait certainement été très doué… Astérie eut un petit rire bas, très léger, presque comme une trille d'oiseau. » — Oh oui. Il n'avait pas son pareil pour défendre autrui. Même si j'étais celle qui le défendait parfois, à l'école, parce qu'il se laissait un peu trop marcher sur les pieds glissa t-elle, confidence murmurée, le regard affectueux perdu devant elle. Astérie avait été lionne, fauve, prédatrice protectrice, pour André. Elle avait été baignée de sa personnalité solaire et avait grandi, comme un arbre, à ses côtés. Elle retira sa main du bras de Jeong, lentement, à contrecoeur.

    La voix du médicomage était hésitante, et elle le vit prendre sa respiration pour affermir son timbre chantant. Elle hocha la tête à nouveau, posément, gravement. Elle ne savait quelles réminiscences venaient à l'esprit de Jeong, mais elles étaient capables de le faire sourire et de dissiper les ombres de son visage. » — Pouvez-vous me narrer l'un de ces moments de partage ? S'il vous plaît ajouta t-elle, posant son menton sur son poing, captivée. Quand il souriait ainsi, spontannément, les ravages de la fatigue que l'on lisait sur ses expressions disparaissaient, et il semblait plus jeune encore. Quel âge pouvait-il avoir ? Elle n'en avait aucune idée. Qu'importait, au fond ? Il pouvait bien avoir vingt ans ou quatre cent. Il avait vécu la guerre, et ce genre de conflit donnait à l'âme une espèce d'éternité, comme une armure. Elle regarda les prunelles sombres, accrochées aux siennes, luirent d'un éclat de lune, avant qu'il ne la remercie. » — Vous n'avez pas à me remercier. Sa tasse était vide, elle la posa sur le bras de son fauteuil alors qu'elle s'étirait langoureusement, plus bête qu'humaine le temps d'une seconde. » — Je ne sais quoi vous offrir. Ma présence n'est sûrement pas aussi agréable que bien d'autres, mais si j'ai été si longuement fantôme dans ma propre existence, j'ai l'impression confuse que vous m'avez ramenée à la vie, Jeong et elle avait baissé les yeux sur leurs deux mains si proches, au point que leurs doigts sentaient la chaleur des autres sans réellement se toucher, comme le baiser du soleil, le papillonnement de cils sur une peau. C'était étrange, mais les mots lui venaient tout seuls, sentimentaux mais sincères. » — Je sais que beaucoup jugent mon veuvage inutile. Nous n'avons pas été réellement mariés. Je n'étais même pas acceptée par ses parents. Mais cela ne m'a pas empêchée d'être dévastée quand j'ai appris sa mort. Mais aujourd'hui, vous m'apportez un morceau de lui, un bout de son âme que je ne connaissais pas, et cela m'emplit de tristesse, mais de courage aussi. Elle ne pleurait pas, non, même si son timbre était fêlé comme une cloche. Malgré elle, ses doigts s'étaient posés sur ceux de Jeong, encore. Recherche de réconfort, de chaleur humaine, pour ne pas être seule, pas encore. La compagnie des Anne et des Diego ne comptait pas. Ils n'étaient pas rompus comme elle, ne voyaient en elle qu'une damoiselle trop vite vieillie, ne cherchaient pas à la comprendre. Mais Jeong n'avait pas besoin de faire d'effort pour cela. Ils se comprenaient, d'une façon clémente pour son esprit brisé. » — J'aurai sans doute dû tourner la page depuis longtemps, mais je n'en avais pas la force. Je ne garde que peu de souvenirs tangibles de lui, je ne voyais que le vide à mes côtés, dans mon appartement. Mais ces lettres - elle buta sur les paroles, la gorge prise dans un étau d'émotion et elle secoua la tête encore. » — C'est moi qui vous remercie, mille fois plutôt qu'une. Comment puis-je vous montrer ma gratitude ? Je ne sais que jouer du piano. Et cuisiner qu'elle renchérit, le regard enfin relevé, l'esprit en pleine réflexion. » — M'autoriseriez-vous à venir vous voir, si d'ordinaire j'en avais la fantaisie ? Je ne veux pas vous déranger en plein travail, bien entendu, mais ... Cela me ferait du bien de sortir un peu de chez moi, hormis mes aventures au Chansonia. Je me suis sûrement trop renfermée sur moi-même ...  Elle coula un regard vers lui, un peu honteuse, les joues rougies, mais elle était bien décidée à mettre son plan en action. » — Quelle cuisine aimez-vous ? Je suppose qu'ayant été à Mahoutokoro, vous venez d'Asie. Je n'y connais pas grand chose, mais je peux apprendre. Acceptez, s'il vous plaît et cette fois, quand elle prit ses mains, ses suppliques avaient d'autres accents. Elle voulait payer cette dette qu'elle avait envers lui. Et, étincelle d'autrefois revenue à la vie, elle rajouta, avec humour : » — Et si ma cuisine est mauvaise au point de vous empoisonner, vous seriez au bon endroit, non ? et, petit jeu dangereux, elle lui fit un clin d'oeil. Elle se sentait mieux, tellement mieux, tellement vivante - la douleur pulsait à chaque battement de coeur, mais c'était une bonne douleur, de celles qui laissent à envisager une guérison. André était mort, et leur amour avec lui. Elle avait assez pleuré, elle avait assez porté le deuil, et si elle se refusait à envisager un avenir - maudite comme elle l'était - elle pouvait encore laisser un peu de soleil éclairer ses derniers jours, ses derniers mois. » — Et si vous souhaitez revenir, un soir, au Chansonia, n'hésitez pas à venir me voir.  Et elle imagina Anne, son regard inquisiteur et ses risettes charmeuses, accueillant Jeong un soir, puis deux, puis trois. S'il était sensible à ses charmes, grand bien lui fasse. Astérie voulait juste avoir l'occasion de connaître cet homme qu'André avait apprécié. Elle avait vu ce nom sur une ou deux lettres, trop peu pour imaginer une amitié de longue date entre les deux hommes, mais l'indication était importante. André avait apprécié Jeong, et Astérie avait à présent envie de découvrir pourquoi, même si elle s'en doutait. Jeong semblait un être doux, qui aurait été aussi solaire qu'André s'il se laissait aller. Elle ne pouvait lui en vouloir d'être nerveux, inquiet, angoissé - et elle serait prête à chanter chaque fois qu'il voudrait, pour chasser les alarmes de son esprit, l'affliction de son âme. Parce que ses petits refrains chassaient aussi ses propres ténèbres. A moins que ce ne soit la présence indolente et douce du médicomage.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Kim Jeong le
  • Le soleil se couche sur les autres
    PTSD/Crise d’angoisse/Guerre/Mort/Sang - février 1928 - @Astérie Cassiopée
    Il y avait eu morts et blessés par tout. Là où les obus tombaient, là où les fusils crachotaient, là où les dagues étaient tirées. Trop peu de médecins, trop de soldats qui tombent. Il avait été bringuebalé selon les urgences. Ah… Urgences… Comment juger, réellement, de ce qui l’était et de ce qui ne l’était pas en de telles circonstances… Souvent, ça s’était joué aux nombres de blessés à soigner… et à la proximité avec l'hécatombe… Sorciers et moldus mélangés… Il aurait été étrange de transplaner, sous peine qu’on vous croit vaporisé par un obus. Jeong n’avait de toute façon jamais aimé transplaner… Il préférait marcher… même si, dans les tranchées, ça l’ouvrait aux mares de sang, aux membres brisés, aux cœurs et aux âmes détruits. Là, dans ces boyaux de boue et d’os, les hommes pleuraient. Ils n’étaient plus dans leurs beaux costumes et leurs chaussures laquées, à feindre pour les apparences. Non… Ils étaient mis à nu, dépouillés de tout, de toute dignité, de toute cette fausse masculinité. Surtout ces hommes de l’Occident… Cacher leurs émotions, paraître durs, inatteignables… Dans sa quête d’honnêteté et de vérité, Jeong ne pouvait guère les comprendre. La masculinité était tout autre de là où il venait.

    Mais là, dans ces tranchées, on les voyait vrais, la plupart d’entre eux. Et, beaucoup étaient terrifiés. Certains révélaient leur cruauté, mais fort heureusement, Jeong n’en avait pas croisé beaucoup. Et, il y avait des soleils, qui brillaient malgré les nuages cramoisis. Comme André. Lui qui arrivait à faire sourire, même à faire rire parfois, ses camarades d’infortune. Il leur rappelait l’espoir. Et le médicomage pouvait le comprendre, maintenant qu’il avait retrouvé Astérie. Il n’avait jamais voulu perdre l’espoir de la retrouver, de retrouver ces rires et ces danses qu’ils avaient partagés sous le saule pleureur. S’il avait pu revenir auprès de son aimée, aurait-il souffert du même mal que Jeong ? Ou son espoir lui aurait-il permis de lutter, surtout en retrouvant l’étreinte de la femme qu’il aimait ? Protéger des doigts crochus des ténèbres par les bras chauds de la personne au creux de son cœur ? Peut-être Jeong aurait-il dû retourner en Corée, après la Guerre… Peut-être aurait-il dû rejoindre sa famille, lui qui ne s’était réellement lié à personne durant toutes ces années ?

    Jeong posa les yeux sur les doigts qu’Astérie posa sur son avant-bras. La sensation était autre que lorsque leurs mains se rejoignaient, peau à peau, mais il pouvait tout de même percevoir son soutien. Un peu de ce soleil qu’André avait fait rayonner. Oh oui. Il n'avait pas son pareil pour défendre autrui. Même si j'étais celle qui le défendait parfois, à l'école, parce qu'il se laissait un peu trop marcher sur les pieds. Du peu qu’il découvrait de la jeune femme, il voulait bien la croire. Il n’avait pas eu l’audace de lire chacune des missives, préservant l’intimité de son ami et de celle qu’il ne connaissait pas encore, mais André avait semblé être un homme particulier bon et dévoué. Oui, Jeong aurait aimé le connaître en d’autres circonstances… Assurément seraient-ils devenus de grands amis… André prêt à les entraîner dans de folles aventures, et lui, la voix de la raison, le rabat-joie peut-être même…

    Pouvez-vous me narrer l'un de ces moments de partage ? S'il vous plaît. Sa requête faisait écho à ses pensées, et Jeong eut un nouveau sourire. Beaucoup appréciaient la musique… S’ils n’étaient pas forcément de grands artistes, il leur arrivait d’improviser… Certains avaient emporté un harmonica, ou se contentaient de frapper sur une gourde ou une casserole… D’autres chantaient… Souvent très faux. Jeong eut un petit rire. D’autres encore, comme André… Il croisa le regard céruléen de la jeune femme. ... forçaient de la voix, comme au théâtre, pour faire sourire et rire ceux qui restaient. Le souvenir derrière les prunelles, le médicomage s’apaisait quelque peu. Avait-il gardé certains croquis ? Les avait-il tous brûlés ? Il ne savait plus… Il était plutôt doué avec un fusain entre les doigts, habitude de ses études de médecine.

    La reconnaissance flamboie dans son coeur, et il ne peut que la remercier pour cet instant. Vous n'avez pas à me remercier. Et pourtant… Il avait l’impression de ne pas s’être senti aussi… apaisé depuis des années. Ça lui arrivait, en compagnie des de l’Ours, lorsqu’ils l’invitaient pour les fêtes, mais c’était différent… Ça ne restait alors qu’une distraction, même si elle était évidemment la bienvenue. Je ne sais quoi vous offrir. Ma présence n'est sûrement pas aussi agréable que bien d'autres, mais si j'ai été si longuement fantôme dans ma propre existence, j'ai l'impression confuse que vous m'avez ramenée à la vie, Jeong. Vous aussi… murmura la petite voix, pourtant les mots moururent avant d’atteindre ses lèvres. Il eut un sourire un peu gêné, peu habitué à ce genre de conversation… en dehors du travail, évidemment. Là, il pouvait de toute façon dire que ce n’était que son métier, sa vocation… Ici, la dimension était toute autre… bien plus personnelle… Pour elle comme pour lui.

    Je sais que beaucoup jugent mon veuvage inutile. Nous n'avons pas été réellement mariés. Je n'étais même pas acceptée par ses parents. Mais cela ne m'a pas empêchée d'être dévastée quand j'ai appris sa mort. Mais aujourd'hui, vous m'apportez un morceau de lui, un bout de son âme que je ne connaissais pas, et cela m'emplit de tristesse, mais de courage aussi. A ses mots, Jeong serra doucement ses doigts qu’elle avait posés sur les siens. Il ne pouvait que deviner, entre les mots, entre les lettres… Même s’il venait d’une famille de sang-purs, et d’aristocrates, il n’avait jamais guère compris pourquoi les uns se mêlaient des affaires de coeur des autres… au moins n’avait-il pas été le fils aîné et n’avait pas à s’inquiéter de tout cela… Sûrement aurait-il accepté le parti proposé par ses parents… sûrement l’aurait-il traitée avec toute la douceur et la gentillesse dont il pouvait faire preuve… Sûrement aurait-il passé plus de temps au travail qu’à la maison, non pas pour l’éviter, mais simplement parce que la médicomagie l’intéressait plus que toute autre chose… Ou peut-être serait-il tombé amoureux ? Qu’en savait-il ? Il ne savait même pas à quoi ça ressemblait, ce genre d’amour. Car il savait aimer sa famille… et même ses très rares amis… mais alors des sentiments amoureux… Néant.

    J'aurai sans doute dû tourner la page depuis longtemps, mais je n'en avais pas la force. Je ne garde que peu de souvenirs tangibles de lui, je ne voyais que le vide à mes côtés, dans mon appartement. Mais ces lettres - Il secoua la tête en même temps qu’elle. Chaque deuil est unique… lui assura-t-il. Ceux qui ne le comprenaient pas n’avaient certainement jamais eu à pleurer quelqu’un un jour… C'est moi qui vous remercie, mille fois plutôt qu'une. Comment puis-je vous montrer ma gratitude ? Je ne sais que jouer du piano. Et cuisiner. M'autoriseriez-vous à venir vous voir, si d'ordinaire j'en avais la fantaisie ? Je ne veux pas vous déranger en plein travail, bien entendu, mais ... Cela me ferait du bien de sortir un peu de chez moi, hormis mes aventures au Chansonia. Je me suis sûrement trop renfermée sur moi-même … Il se sentit désarçonné par la proposition de la jeune femme. Si César l’apprenait… son ami se ficherait certainement bien de lui.

    Quelle cuisine aimez-vous ? Je suppose qu'ayant été à Mahoutokoro, vous venez d'Asie. Je n'y connais pas grand chose, mais je peux apprendre. Acceptez, s'il vous plaît. Alors qu’elle serrait plus encore ses mains, le médicomage rougit à son tour. Et si ma cuisine est mauvaise au point de vous empoisonner, vous seriez au bon endroit, non ? Il ne put s’empêcher de rire, un vrai rire. Oui…? Oui, d’accord… finit-il par capituler. Et si vous souhaitez revenir, un soir, au Chansonia, n'hésitez pas à venir me voir. Il eut un petit sourire crispé, volontairement forcé. Seulement si vous promettez qu’Anne ne m’approchera pas. Elle avait l’air bien trop enthousiaste, énergique et envahissante pour lui… lui qui aimait sa tranquillité… quoi d’autre, honnêtement, pour un homme qui n’avait jamais connu aucune relation amoureuse… Heureusement qu’il se sentait bien seul…

    Il laissa les secondes s’égrainer, retrouvant un calme paisible. J’aimerais… euh… Il baissa les yeux, un peu gêné par la requête qu’il allait formuler, réponse à la question qu’elle avait posée plus tôt. Cela fait… Il prit une inspiration, refoulant les quelques larmes qui menaçaient d’envahir son champ de vision. ... presque vingt-six ans que j’ai quitté la Corée et… la cuisine de ma maman me manque… Les mots s’arrêtèrent en chemin, encore une fois. Je pourrais envoyer un hibou pour demander certains ingrédients, si vous voulez… Il pensait au gochujang, la pâte de piment coréenne qu’Astérie ne trouverait certainement pas en France. Mais je ne veux pas vous forcer… Vous n’êtes pas obligée… Je n’ai pas besoin de… Je… Jeong se retrouvait à nouveau penaud. Souvent, ses patients ou leur famille demandaient comment ils pouvaient le remercier… Dans ces circonstances, un Ce n’est pas nécessaire, je ne fais que mon travail – même si dans le cas de Jeong, c’était plus qu’un travail – suffisait… mais ici, il se doutait bien qu’Astérie n’accepterait pas… mais il ne voulait pas être une nuisance pour elle non plus…
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    [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong Ca31da1957571ac920408ee6ec21cdca
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
    TW : guerre, mort, violence, sang, dépression
    Le souvenir qu'il choisit, particulièrement, la toucha profondément. André, qui aimait tant la musique, qui adorait la voir sur un piano, l'entendre jouer. Pour lui, elle chantait parfois, le berçait quand il avait du mal à dormir, loin de sa fratrie, à Beauxbâtons. Qu'il ait rassemblé des hommes autour de ses pitreries, pour alléger l'ambiance, ne l'étonnait guère. Il avait su la dompter, l'amadouer et l'approcher, elle la sauvage renarde persuadée que personne ne l'aimerait jamais. Le temps de quelques années, il lui avait montré sa valeur, et la force qu'un couple pouvait avoir. Oh, elle ne rêvait plus du prince charmant, ses illusions n'étaient plus que bris à ses pieds, mais elle était heureuse d'avoir au moins connu cela un jour. Sa mère lui envoyait souvent des hiboux en lui intimant que son deuil aurait dû être terminé, qu'elle devait s'ouvrir au monde, à sa famille, à ses amis, à un futur prétendant. Mais Astérie doutait que quiconque ait la patience de lui faire la cour, de se heurter à ses silences sauvages, à ses rêveries d'artiste, à sa malédiction. Qui voudrait d'une demi-vie, d'une existence aux côtés d'une femme qui pouvait, à chaque seconde, révéler le monstre en elle ? Plus basse qu'humaine, lui avait-on dit un jour, moquerie cruelle d'enfant. Animale plus que femme, frayant avec les siens sous les frondaisons des bois. Oh, oui, parfois elle préférait la compagnie des renards aux hommes - le règne bestial avait la simplicité qu'elle cherchait. Il n'y avait pas tout ces mensonges, ces hypocrisies qui entâchaient les relations comme des fils d'araignées tout empoissés.

    Elle scellait là son secret, Astérie, l'avalait comme une goulée d'air. Jeong aurait-il fui, en sachant sa condition ? Elle avait l'impression que non, mais c'était là une réflexion plus intime encore que n'importe quel contact. Si elle débusquait bien les témoins d'un homme bon, face à elle, elle ne désirait pas lui partager ce fardeau inutile. Et, les mots qui coulent de ses lèvres, petit à petit. La chaleur ne l'avait pas quittée, elle sentait d'ailleurs la tiédeur de la peau de Jeong contre la sienne. Quand il serra ses doigts, elle frissonna doucement. Il n'avait pas besoin de parler - elle le remercia d'un regard, de ne pas la juger, de ne pas juger stupide le mariage pour de faux de deux gosses qui ne faisaient rien d'autre que s'aimer. Nulle alliance, nul serment hormis leurs promesses secrètes. Pour bien des gens, il s'agissait là de jeux de bambins, et non de mariage adulte. Mais elle ne voulait pas des cours interminables comme celles des nobles, d'un mariage arrangé. Avait-ce été si grave qu'elle préférât la passion et l'innocence ? Encore maintenant, elle plaignait ces noblillons obligés de faire de leur singularité un duo faussement énamouré. Certains finissaient par s'aimer tendrement, mais d'autres ne ressentaient jamais la tendresse, le besoin de protéger autrui, cette envie de voir l'autre sourire. Elle se demanda, soudain, dans un éclair de lucidité, si elle n'était pas en train de s'arroger une présence qu'une autre femme attendait. Ses yeux se baissèrent vers les mains, libres d'alliance et d'anneaux. Mais cela ne signifiait rien - ravissait-elle Jeong à une amante, à une galante ? A voir les réactions d'Anne, il possédait des charmes infaillibles. Elle reprend, histoires de cuisine et de dette, mais elle a le coeur indomptable - elle veut lui faire plaisir, même si elle ne pourra jamais égaler l'émotion qu'il lui a offerte en lui ramener les lettres. Son sourire se fait plus mutin, plus certain, en l'entendant rire - un vrai rire, spontannée et chantant. Cela lui va mieux que la tristesse. Et, à son tour de rire devant la boutade concernant la chanteuse trop pétillante. » — Eh bien, vous seriez bien l'un des premiers hommes à refuser ses avances, mais je vous promets de la tenir à l'écart si vous le souhaitez. Ce sera un déchirement pour elle que de voir un homme qu'elle juge séduisant l'ignorer  et, étrangeté de la situation, Astérie retint difficilement un gloussement. Rien que pour cela, pour ce rejet de la si adulée Anne, pour cette petite préférence, Jeong gagnait des points. Il était sournois de sa part que de se moquer ainsi, mais Astérie avait encore dans le coeur les flèches décochées par les si nombreuses railleries. Anne avait, de toute façon, pour se consoler, Diego, Guilain, ce noble qui passait si souvent, monsieur de Saint Fiacre ... Elle oublierait vite Jeong - la pianiste l'espérait. Elle imaginait sans problèmes la jeune femme dans le couloir, près des marches, à essayer d'écouter aux portes.

    Astérie encouragea Jeong d'un hochement de tête - qu'aimeriez-vous ? disaient ses yeux, invitant à poursuivre, à ne pas se cacher, parce qu'elle ne le jugerait pas, parce qu'elle avait chanté pour lui, et pleuré avec lui. Vingt six ans ? Astérie essaya de compter - s'il était parti à sa majorité, cela donnait à Jeong la quarantaine passée. Le chiffre lui parut ridicule. Elle pencha la tête, curieuse d'entendre la suite : quels ingrédients avait-il en tête ? Et enfin, ses neurones captèrent le sous-entendu et son minois exprima un air ravi. Elle balaya d'un geste les paroles du médicomage. » — Je vous ai proposé de bon coeur de cuisiner pour vous, je serai passablement mécontente que vous ne m'ayez pas dis ce qui vous faisait réellement envie. De la gastronomie coréenne, donc ? Eh bien - pensez-vous que je pourrais trouver facilement des recettes ?  Voilà qu'elle se mettait à discuter chiffons et cuisine ! Elle ne s'y serait guère attendu, mais elle voulait faire les choses bien. Elle se pencha sur le côté et attrapa son sac, d'où elle sortit un carnet et une jolie plume de paon. » — Est-ce que vous avez des plats particuliers en tête ? Il va peut-être falloir que j'apprenne quelques mots de coréen !  Entre affolement et rire, le petit rire lui secoue les épaules comme à une gamine impatiente. » — Ma spécialité est plutôt la pâtisserie, et je doute que la France soit un territoire de choix pour trouver les ingrédients auxquels vous pensiez ...  Elle se mordilla la lèvre, pensive, en le dévisageant. » — Vous devez terriblement vous languir des plats et de la culture de votre pays, non ? Ses yeux doux, aux longs cils, se posèrent sur lui, gentimment. Elle était curieuse d'en apprendre plus, sans pour autant oser poser ses mille et une interrogations. Elle ne voulait pas le noyer sous un flot de paroles - hélas, il semblait que c'était déjà fait. Elle s'apprêta à noter s'il lui donnait des indications, des adresses ou des plats - elle ferait tout son possible pour lui faire plaisir. Et le faire rire, encore. Même si elle espérait que ce ne serait pas la qualité de son plat qui le ferait rire.

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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

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    Eh bien, vous seriez bien l'un des premiers hommes à refuser ses avances, mais je vous promets de la tenir à l'écart si vous le souhaitez. Ce sera un déchirement pour elle que de voir un homme qu'elle juge séduisant l'ignorer. Ce ne serait sûrement pas la première fois que Jeong ferait naître ce genre de sentiments, bien que, souvent, il ne s’en rendait même pas compte. Bien aveugle à ces choses-là, le médicomage brisait certainement beaucoup de cœurs dans son sillage. Combien d’infirmières avaient un jour tenté de déposer une pâtisserie, ou bien de lui suggérer un événement, pour qu’il finisse par se rendre compte bien trop tard du cadeau devenu tout sec, ou bien par ne pas comprendre le message sous-jacent de l’inviter à aller à deux audit événement. Les choses de l’amour, de l’attirance, de la séduction, lui étaient bien inconnues, à lui qui avait toujours été tant dédié à ses études, puis à son métier. Ou bien peut-être qu’aucune femme n’avait réussi à capter réellement son attention, à l’intéresser plus que les maintes curiosités qui entouraient les plantes et la médecine.

    Le médicomage eut un sourire doux et passa une main dans ses cheveux. Elle n’a pas l’air méchant, mais… Elle semble trop… Il chercha ses mots, ne souhaitant pas se blesser Astérie en critiquant celle qui devait être son amie en plus de sa collègue. Elle… occupe beaucoup d’espace, disons. Il ne parlait évidemment pas du tour de taille de la chanteuse, mais bien de l’énergie et de l'enthousiasme dont elle faisait preuve. Trop turbulente pour le Coréen, il avait plus envie de l’éviter que de passer trop de temps à ses côtés. Assurément, elle l’épuiserait comme si on tentait une déflagration pour allumer une bougie. Il devait bien avouer que la seule agitation qu’il tolérait était celle de l’hôpital, quand une urgence surgissait. Ou les repas de famille chez les de l’Ours. Autrement, il préférait le calme de son bureau, de ses livres, d’un salon de thé.

    Il osa… Quelques mots. Un souvenir. Il était si lointain, le goût du poulet frit et mariné de sa mère… Jamais il n’avait su retrouver ces saveurs depuis qu’il était en France. Un piment n’était-il pourtant pas un piment ? A croire que selon l’angle des rayons du soleil sous lequel il poussait, ça ne donnait pas la même chose… Lui-même cuisinait plutôt bien… après tout, l’art des potions et celui de la cuisine se rapprochaient beaucoup… mais il ne prenait pas le temps, préférant un repas dans un petit restaurant… quand il mangeait. César serait-il fier de lui d’accepter ainsi la proposition de la jeune femme ? Assurément, ça le forcerait à manger. Même s’il se doutait bien qu’Astérie ne passerait pas tous les jours non plus… Elle avait sa propre vie, son propre travail… Je vous ai proposé de bon coeur de cuisiner pour vous, je serai passablement mécontente que vous ne m'ayez pas dis ce qui vous faisait réellement envie. De la gastronomie coréenne, donc ? Eh bien - pensez-vous que je pourrais trouver facilement des recettes ?

    Il battit des paupières un instant. Des recettes... Il pouvait peut-être lui en retranscrire quelques-unes… S’en souvenait-il ? Il ferait mieux de demander directement à sa mère, en même temps que les ingrédients. Il passa de nouveau une main dans ses cheveux, avec un petit rire. Elle va me tuer, de lui écrire après tant de temps pour des recettes et du gochujang… J’en ferai venir avec les ingrédients nécessaires, ce sera le mieux, je pense… Son rire se mua en un sourire doux en la voyant sortir de quoi prendre des notes. Est-ce que vous avez des plats particuliers en tête ? Il va peut-être falloir que j'apprenne quelques mots de coréen ! Vous voilà bien studieuse, tout d’un coup… Tant d’efforts rien que pour lui… Tu as bien pris une partie de dix ans de ta vie pour la retrouver et lui donner ces lettres… Jeong chassa la petite voix d’un froncement de sourcils mental.

    Ma spécialité est plutôt la pâtisserie, et je doute que la France soit un territoire de choix pour trouver les ingrédients auxquels vous pensiez ... Je dois avouer que je raffole des pains aux raisins ! Il ferma la bouche sitôt les mots prononcés, et pinça les lèvres, comme si, cette fois, elles avaient formulé les mots alors qu’il aurait préféré les taire. Mais il ne pouvait pas les rattraper maintenant. Il baissa les yeux, presque honteux comme un enfant qu’on surprend la main dans un pot à biscuits. Vous devez terriblement vous languir des plats et de la culture de votre pays, non ? Il releva ses iris sombre pour trouver ceux, céruléens, de la jeune femme. Par moments, oui… Surtout le dakgangjeong de ma mère… et un bon bol de kimchi jjigae Que n’aurait-il pas donné pour ces plats alors que les crises d’angoisse s’apaisaient, et qu’il se sentait complètement vidé… Recroquevillé dans un coin de son appartement, seul, perdu… Il aurait aimé tendre les bras, attirer sa mère contre lui, et s’oublier dans son étreinte, avant qu’elle ne le tire à table pour qu’il se réchauffe autour d’un bon petit plat…

    Il se perdait encore dans ses pensées. Moins ténébreuses que ses souvenirs de la Guerre, elles le rendaient mélancolique, lui qui ne prenait jamais réellement le temps de s’arrêter, ou même de ralentir. Il ne savait que trop bien que démons et souvenirs viendraient lui rendre visite s’il osait vider son esprit. Au moins, lorsqu’il travaillait, il n’y avait pas la place pour le reste… Il prit une brève inspiration et tenta un sourire pour Astérie. Ça lui faisait même étrange de prononcer ces termes en Coréen, lui qui n’avait pas parlé cette langue depuis si longtemps… Il se le demandait parfois : restait-il encore quelque chose de coréen en lui ? La plupart des Français diraient que oui… Dans sa façon de s’incliner pour saluer, dans sa ferveur au travail, dans ses valeurs… Il se promit d’écrire rapidement le hibou à sa mère, malgré le risque de recevoir une beuglante en retour… Ce n’avait pas été faute d’avoir rédigé nombreuses tentatives… mais pour dire quoi ?

    Vous pouvez sinon juste cuisiner ce dont vous avez l’habitude… Ne vous embêtez pas pour moi… murmura-t-il. Lui qui avait toujours fait passer les autres avant lui-même ne voulait surtout pas devenir un fardeau pour quiconque…
    Loom of Fate | 2023



    [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong Ca31da1957571ac920408ee6ec21cdca
    I need you to tell me everything will be alright
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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

    missive rédigée par Astérie Cassiopée le
  • Le soleil se lève sur les autres
    TW : guerre, mort, violence, sang, dépression
    Astérie était à des années-lumière d'imaginer le passif romantique peu encombré de Jeong. Elle n'aurait pu songer à tout cela, mais si elle l'avait su, passée la première surprise, elle n'aurait pas porté de jugement. Elle aurait même trouvé très chevaleresque et galant que Jeong attendît le véritable amour. Elle n'avait que trop observé les charmes des mâles : qu'il s'agisse des prétendants d'Anne qui lui offraient fleurs et chocolats de luxe, des demoiselles qui se pâmaient pour Diego et ses doigts de fées sur la guitare, ou simplement les couples et les flirts évoluant autour d'elle, et Astérie avait bien comprit qu'elle ne savait plus comment réagir à tout cela. Elle était même plutôt reconnaissante de ne pas en connaître les affres ennuyants. A quoi cela aurait-il servi, à elle qui dans un an, deux ans, trois jours peut-être, serait peut-être condamnée dans un corps bestial ? Toute de fourrure rousse vêtue, incapable de communiquer avec ceux qu'elle aimait, et sa vie si raccourcie, à peau de chagrin. Elle préférait largement se tenir tranquille et vivre sa petite vie sereine. Cependant, qu'Anne ne fasse pas l'unanimité la faisait sourire, même si elle essayait de se retenir. C'était discourtois, peu gentil de sa part - mais c'était si nouveau et rafraîchissant ! » — Quelle politesse, Jeong. Anne est exhubérante, elle partage là une qualité que beaucoup d'artistes et de musiciens possèdent, ce talent de flamboyer sur scène comme à la ville. Mais leurs feux, pailletés de charme et aux braises enjôleuses, peuvent effectivement prendre le pas sur le reste. Certains sont sous le charme de cette personnalité pétillante - et rares sont ceux qui, comme vous, préfèrent le calme à cette ravissante créature tempêtueuse. Ce n'était pas une critique envers lui. Astérie appréciait Anne, dans certains domaines, mais cela ne la rendait pas moins observatrice. Elle n'était pas du genre à tempérer ses mots quand il le fallait - au grand dam de certains qui, devant sa franchise parfois acerbe, reculaient, rechignant devant son manque de noblesse apparente.

    Ses demandes devaient subermerger le pauvre Coréen, aussi essaya t-elle de taire ses paroles impatientes et bienveillantes. Elle nota dans une marge une annotation - ingrédients à importer - et rougit soudain comme une écolière, quand il fit la remarque sur son apparence studieuse. Elle fronça le nez, bouille mutine. » — Je m'en voudrais de ne pas noter les plats que vous préférez ou des ingrédients que vous me conseillez. Je risque de ne pas me souvenir de termes trop spécifiques, alors ... et elle tendit soudain la plume pour chatouiller le dos d'une des mains mâles, avant de revenir, sagement, sur le parchemin. Alors qu'elle parlait de pâtisserie, Jeong prit la parole avec une spontannée d'enfant, qui la laissa les yeux écarquillés mais ravie. Et qu'il sembla regretter cet aveu la fit rire encore. » — Les pains aux raisins ? C'est mignon. Et noté, dans un coin de sa tête. Elle calculait déjà combien de pains aux raisins son hibou femelle, Calista, pouvait porter en un envoi. Elle complota un petit secret, qui serait rapidement révélé - médicomage Kim, vous allez recevoir quelques paquets pour vos petits déjeuners ! Quand il lui parla des plats qui lui manquaient, elle entendit rouler la langue chantante et cligna lentement des paupières. Elle n'avait jamais entendu parler de ces plats et avec une grimace elle essaya de les répéter, en inscrivant les sonorités, devant sûrement avoir l'air ridicule : » —  Un drag- dak ... grang ... jong ?   Les prunelles d'azur quêtent une aide bienvenue, non sans avoir une lueur amusée. Il avait parlé du premier plat comme celui de sa génitrice. Astérie serra les doigts sur sa plume - elle ne réussirait pas le mets aussi bien, sans aucun doute, mais elle pouvait essayer de toutes ses forces. Et elle était curieuse de goûter, elle aussi, à présent. » —  De quoi sont faits les plats coréens ? Il me semble avoir lu quelque part que le riz était à base de la gastronomie asiatique   fit-elle d'un air sérieux, comme si il s'agissait d'un cour dispensé par un quelconque professeur.

    Elle le laissa quelques instants songeur. Elle admira les traits de son visage sans âge. Il paraissait fatigué mais la tristesse semblait s'être camouflée, et la discussion plus détendue les mettait à l'aise. Cela permettait à sa stature toute entière d'avoir l'air, pour le public, plus décontracté. Il freina des quatre fers et Astérie fronça joliment des sourcils, le visage souriant cependant pour contrecarrer son ton faussement fâché : » — Ta-ta-ta ! Je ne m'embête pour personne. Et vous avez piqué ma curiosité, j'aimerai beaucoup goûter ces plats. Même si je ne cuisinerai pas aussi bien que votre mère, je serai ravie de suivre une recette et de me servir des ingrédients, si vous aviez la bonté de me les faire parvenir.  Elle ne pouvait savoir que la culture coréenne mettait en avant le fait de ne jamais déranger et de rester en retrait. Si la France s'ornait d'une noblesse toute supérieure, sublime et distinguée, ses compatriotes avaient un caractère bien forgé, la plupart du temps. » —  Vingt-six ans que vous êtes parti de chez vous ... Mais quel âge avez-vous donc ? Vous semblez à peine effleurer les trois décennies  s'exclama t-elle, alors qu'elle revenait à ce problème mathématiques qui la tarabustait. Avait-elle oublié ses capacités algébriques sur les bancs de l'école ? » — J'aimerai  commença t-elle, avant de faire tourner la plume entre ses doigts, un peu gênée de l'interroger ainsi. Le pauvre devait avoir l'impression d'être pressé comme un citron, tant elle le questionnait ! Mais sa curiosité allumée, elle n'était plus capable de l'éteindre. » —  J'aimerai bien connaître un peu les différences entre votre pays et le mien, mais je suppose que cela prendrait des heures ...  Elle repoussa ses cheveux en arrière, mimant par-là, involontairement, écho incertain, le geste de Jeong. Ses longues mèches accrochèrent les lueurs d'or pour s'en parer. » — Je ne suis jamais sortie de France, je n'en ai toujours que rêvé  confessa t-elle, les yeux posés sur son carnet, timidement. Elle n'était pas noble, pour voyager aux quatre coins du monde, et elle ne venait pas de la haute aristocratie, n'avait pas d'argent à jeter aux fenêtres. Elle aurait aimé voyager en Europe, plus jeune, mais l'envie lui était passée, son veuvage entamé. Et si on lui avait soufflé plusieurs fois une carrière internationale, elle s'était embourbée dans sa vie paisible, ermite fantôme. Mais Jeong avait rallumé quelque chose en elle, il avait chassé de vieux spectres, et s'il en traînait lui aussi, ils avaient puisé du réconfort au point qu'Astérie se sentait plus elle-même qu'elle ne l'avait été depuis dix ans. » —  Comment dit-on merci en Coréen ? Que je sache comment prononcer cela, pour vous faire honneur jusqu'au bout ?   fit-elle, malicieuse, le visage pétillant à nouveau de douce espîèglerie. Elle espérait ne pas trop le retenir, mais sa présence lui faisait tant de bien, elle pouvait enfin penser à autre chose qu'à son deuil et sa malédiction, elle aurait bien volontiers fait cesser les rotations terrestres et étendu le temps autour d'eux comme un linceul. Stopper la course de l'horloge, pour voler des heures et l'écouter parler.


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    (#) Re: [Terminé] Le soleil se lève sur les autres ▬ jeong

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